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de la citoyenne
Introduction
Projet de lecture :
En quoi cette réécriture du préambule fait apparaître
ses insuffisances pour mieux défendre l’égalité des
sexes ?
Mouvements du texte :
I. Entrée en matière.
O de Gouges dessine dès le départ son projet : mettre
au-devant de la scène les femmes, revendiquer leur
liberté d’expression. Le préambule s’ouvre sur une
énumération sur un rythme ternaire : « les mères, les
filles, les sœurs ». Il s’agit là d’un procédé rhétorique
fréquent dans les textes révolutionnaires. Cette
périphrase désignant toutes les femmes remplace « les
représentants du peuple français ». L’autrice met en
relief leur rôle familial. Elle souligne les liens naturels
«liens du sang» qui unissent les femmes entre elles et
aux hommes, excluant celui du mariage qui peut être un
lien social imposé et contestable. Elle se fait ainsi porte-
parole des femmes qu’elle représente en tant que mère,
fille et sœur. L’ouverture « les mères… » rappelle
d’ailleurs que les hommes sont tous nés d’une femme.
Le GN apposé « représentantes de la nation » opère un
glissement du biologique au politique. Elle affirme
d’emblée sa volonté de conférer aux femmes un rôle
politique, de les placer comme les égales de l’homme,
en tant que membres de la nation, dont elles constituent
la moitié.
Le verbe de requête « demandent » souligne l’objectif
véritable de la déclaration : exiger que les droits des
femmes soient respectés. Le présent de l’indicatif
indique l’urgence de ce changement.
La Constitution qui est en voie d’adoption au moment où
O de G écrit sa D, exclut les femmes. En composant sa
D dans l’urgence, elle espère influer sur la rédaction de
la Constitution. « d’être constituées en Assemblée
nationale » : l’Assemblée nationale rassemble les
individus élus pour représenter les intérêts de la nation.
(Au jeu de Paume, quand les représentants du peuple
se sont constitués en Assemblée nationale, les députés
étaient tous des hommes.)
Revendication forte : O de G exige le droit des femmes à
gouverner la France, à faire partie de la vie politique.
Véritable révolution dans les mentalités. Sous
citoyennes, sans droit de vote.
II L’objet de la demande : l 3 à 15