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Son féminisme combattif fait d’Olympe de Gouges une figure singulière et marquante
de la Révolution française.
La militante meurt guillotinée en 1793 pour avoir dénoncé les massacres menés au nom
de la Révolution.
Problématique
En quoi ce préambule justifie-t-il l’importance d’une constitution affirmant l’égalité entre
les hommes et les femmes ?
Puis, dans une deuxième partie, de « “Considérant que l’ignorance » à « et au bonheur
de tous”« , elle explique pourquoi une constitution égalitaire entre les sexes est
vertueuse.
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I – Olympe de Gouges appelle à la constitution d’une Assemblée
nationale des femmes
(Première phrase)
Le préambule s’ouvre sur une énumération ternaire (=liste de trois choses) qui produit
un effet rhétorique, dans la lignée des textes rhétoriques révolutionnaires : «“Les mères,
les filles, les sœurs”».
L’autrice désigne ainsi toutes les femmes par périphrase (=désigner les choses
indirectement).
Ces périphrases insistent sur la solidarité de ces femmes. Elles sont en effet d’emblée
présentées comme formant une seule et même famille, une large entité source de vie et
de protection.
Ces périphrases soulignent également la puissance des liens qui unissent les femmes
aux hommes (mères, filles, sœurs).
Elle rappelle ainsi que les femmes, par leur importance dans la société, peuvent, autant
que les hommes, représenter la nation.
L’« Assemblée nationale » rassemble les individus élus pour représenter et défendre les
intérêts de la nation.
Olympe de Gouges reprend ainsi les pratiques révolutionnaires : le 20 juin 1789, eut
lieu le serment du Jeu de Paume. Des représentants du peuple se sont constitués en
Assemblée nationale pour défendre les intérêts du peuple. Mais lors du serment du Jeu
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de Paume, les députés étaient tous des hommes.
D ’après l’autrice, ces désordres sociaux proviennent du mépris que subissent les
femmes. Son diagnostic considère la misogynie comme la maladie qui affecte tout le
corps social.
Olympe de Gouges souhaite que « “cette déclaration constamment présente à tous les
membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs. ”»
L’adverbe temporel « constamment » repris par son synonyme « sans cesse » insiste
sur le fait que l’égalité entre hommes et femmes est un principe qui nécessite un effort de
tous les instants. Ce principe doit devenir un des fondements de la nouvelle société.
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L’ensemble du « corps social » est concerné. Cette métaphore médicale souligne que
les français, en cessant d’être les sujets d’un roi dont ils contestent l’autorité, deviennent
les membres d’une même nation.
Or pour que ce nouvel état de fait fonctionne, chacun doit connaître et respecter ses
droits et ses devoirs. Ce préambule a donc une fonction pédagogique : introduire et
justifier les articles suivants.
La deuxième phrase du préambule est longue, très structurée. Cette phrase complexe
est une période oratoire, qui suscite une vive impression sur l’auditoire par son ampleur.
Olympe de Gouges confère ainsi une force de conviction à son préambule.
Le but poursuivi par Olympe de Gouges est également «“que les réclamations des
citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent
toujours au maintien de la Constitution”».
En effet, elle vise « “au maintien […] des bonnes mœurs, et au bonheur de tous.” » Cette
hyperbole lyrique témoigne de l’enthousiasme d’Olympe de Gouges : sa constitution
ouvrirait à un bonheur généralisé.
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III – Olympe de Gouges introduit les articles de droits auxquels
elle aspire
(Deuxième paragraphe)
Le second paragraphe s’ouvre sur le connecteur logique « En conséquence », ce qui
maintient l’effort rhétorique de structuration.
Olympe de Gouges use d’une périphrase pour faire l’éloge des femmes : «“le sexe
supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles”». Elle affirme
la supériorité des femmes sur les hommes, ce qui renverse avec audace la hiérarchie
alors admise.
Cette périphrase peut également surprendre dans un texte qui vise l’égalité hommes-
femmes car Olympe de Gouges s’appuie sur l’image traditionnelle de la femme,
gracieuse et maternelle, comme si elle ne parvenait pas totalement à s’extraire des
clichés qui entourent la féminité.
En évoquant l’accouchement, elle rappelle que ce sont les femmes qui donnent
naissance aux citoyens, ce qui constitue une boucle avec l’ouverture du préambule («Les
mères»).
Olympe de Gouges fait parler l’ensemble des femmes : «“le sexe supérieur […]
reconnaît et déclare”».
Le singulier (« “le sexe supérieur” » ) souligne qu’elle aspire à défendre toutes les
femmes, considérées comme une même entité.
Mais surtout, elle annonce « Les Droits suivants de la femme et de la citoyenne« . Son
projet est donc une réécriture de la Déclaration des Droits de l’homme et de Citoyen
de 1789 qu’elle juge inachevée et imparfaite.
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Elle souligne en effet l’imperfection de de la DDHC de 1789 qui n’a pas tenu ses
promesses d’égalité à l’égard des femmes. Une nouvelle Déclaration est donc nécessaire
pour lutter contre la corruption de la société.
Ce préambule peut se lire en miroir du postambule, plus polémique, qui vise à insuffler
aux femmes l’énergie et la volonté de se battre pour leurs intérêts.
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