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INTRODUCTION

L'autonomisation des femmes (« Women's empowerment » en anglais) est un


processus visant à aboutir à l'émancipation des femmes de l'influence qu'exercent les
hommes sur elles.

Les femmes sont au cœur des équilibres familiaux, culturels, sanitaires et sociaux.
Elles jouent un rôle central en matière de santé, de développement et d'éducation. A ce
titre, leur autonomisation est un indispensable facteur de paix et de progrès social,
économique et environnemental.
I- DEFINITIONS ET METHODES

« L’empowerment est un processus de prise de conscience et de développement


de compétences par lequel des femmes acquièrent une capacité d’agir de façon
autonome, à la fois individuellement et collectivement, et peuvent donc s’émanciper du
pouvoir et de l’influence qu’exercent les hommes sur elles »

1. Définition

Il existe plusieurs principes définissant l'autonomisation des femmes, par


exemple, pour qu'une personne soit autonomisée, elle doit avoir été dans position non-
dominante. Elles doivent acquérir elles-mêmes l'autonomisation plutôt que de l'obtenir
par une tierce partie. Des études ont montré que les définitions de l'autonomisation
impliquent que les personnes ont la capacité de prendre des décisions importantes dans
leur vie tout en étant capable d'agir en conséquence. L'autonomisation et l'impuissance
sont relatives l'une à l'autre à un moment antérieur. En tant que telle, l'autonomisation
est un processus plus qu'un produit.

2. Méthode

Elle peut être atteinte de plusieurs manières à savoir : l’éducation, la


sensibilisation, l'alphabétisation et la formation. L'autonomisation des femmes permet
aux femmes de prendre des décisions déterminantes concernant différents problèmes
de la société. Elles peuvent avoir la possibilité de redéfinir les rôles des genres ou
d'autres rôles similaires, ce qui peut leur donner plus de liberté pour poursuivre les
objectifs souhaités.
II- LES MOUVEMENTS D'EMANCIPATION DE LA FEMME

1. Les femmes revendiquent


Les femmes revendiquent une égalité des droits dès la fi n du
XVIII e  siècle. Au moment de la Révoluti on, en 1791 précisément, Olympe de
Gouges réclame l’égalité entre hommes et femmes dans sa « Déclarati on des
droits de la femme et de la citoyenne » qui sti pule dans son arti cle
premier : « La femme nait libre et demeure égale à l’homme en droits  ». Mais
son combat, qui fait d’elle une des premières féministes, n’a alors que peu
d’impact. Elle est même guilloti née deux ans plus tard.

2. Les combats pour les droits des femmes

Rendue « mineure » par le Code Civil napoléonien, qui consacre son


« incapacité juridique », la femme mariée doit att endre le début du XX e  siècle
pour voir ses droits évoluer.
C’est ce qu’illustre un arti cle du Moniteur du 21 juillet 1907, dont le
ti tre « La conquête des femmes » est très révélateur. L’auteur revient sur la
loi établissant le libre salaire de la femme mariée : promulguée le 13 juillet
1907, au terme de treize années d’eff orts et de rebondissements, elle a été
portée avec pugnacité  par Léopold Goirand, député radical de Melle dans les
Deux-Sèvres.
Mais, avec cett e loi, les femmes mariées n’obti ennent en 1907 qu’un
pouvoir d’aff ectati on de leur salaire : une fois l’argent dépensé, les biens
acquis retombent sous l’administrati on du mari. D’autre part, les dispositi ons
ajoutées par le Sénat « en cas d’abus par la femme » limitent la portée du
dispositi f.
- Première vague : les suffragettes

Les femmes exigent les mêmes droits civiques que les hommes, fondés sur le principe
de suffrage universel. En Angleterre, elles obtiennent le droit de vote en 1918. C’est à ce
moment que les problématiques féministes entrent dans le débat public5.

Madeleine Pelletier est l’une des figures principales du mouvement en France. Elle


défend qu’il ne faut plus que les femmes soient considérées dans la société uniquement
comme des mères et se bat également pour le droit à l’avortement et un accès à la
contraception.

- Deuxième vague : années 1970 « Le privé est politique »

Cette vague est marquée entre autres par les actions du MLF (Mouvement de Libération
des Femmes), les publications de Simone de Beauvoir ou encore le Manifeste des 343.
Le vote de la loi permettant l'accès à l'avortement a été une révolution dans
l'empowerment des femmes et dans la réappropriation du corps et de leur choix.

De nouveaux enjeux apparaissent comme la lutte des classes, la lutte contre


l’oppression des dominés et la lutte contre le patriarcat.
- Troisième vague : années 1980 « Le genre questionné »

Cette vague se distingue par la prise de conscience que le genre est souvent
déterminant dans les rapports de pouvoir, à la fois dans les sphères du privé et du
public. On observe une volonté de déconstruire la notion de « genre ». Les discussions
abordent les limites de l’hétérosexualité, la façon d’être une femme et les luttes de la
communauté LGBT se développent.

- Quatrième vague : années 2010 « Le féminisme résonne sur les réseaux
sociaux »

L’utilisation massive des réseaux sociaux ouvre la voie à la libération de la parole des
femmes, notamment celles victimes de violences sexuelles (#BalanceTonPorc, #MeToo).

Après la sortie du livre de Camille Kouchner "La familia grande " paru aux éditions Seuil
en 2021 qui dénonce l'inceste à travers l’histoire de son frère, un nouveau hashtag est
apparu #MeTooinceste.

III- L'AUTONOMISATION DES FEMMES A TRAVERS LE


MONDE
1. Le rôle historique

Les femmes ont un rôle historique et prédominant dans l’économie solidaire,


même s’il n’a pas toujours été pensé consciemment comme tel : le troc, le marché
informel, la tontine, sont des instruments de l’économie solidaire que les femmes
pratiquent depuis des siècles.

A elles seules, les femmes portent 80 à 85% de ces activités économiques, pays du Nord
et du Sud confondus.

Il y a une forte présence des femmes dans l’ESS de manière générale. En effet, ce
secteur est souvent ancré dans des activités liées au maintien de la reproduction de la
vie comme le ménage, la restauration, la nature,... Activités auxquelles sont associées
les femmes dans leur quotidien. Cet article fait donc le lien avec le maintien de rapports
sociaux de type domestique.
En effet, il met en avant le fait que le milieu de l’ESS est majoritairement féminin,
mais que la plupart du temps, il ne permet pas une réelle autonomisation car il y a une
reproduction inégale de la division sexuelle du travail.

2. Le rapport social

On remarque donc que dans certains pays (comme les pays dits du Sud) où les
femmes s’organisent naturellement en coopérative ou associations, l’autonomisation
n’est pas forcément acquise par le simple fait de travailler, puisque les femmes
s’organisent naturellement autour d’activités qui s’apparentent au travail domestique.
Néanmoins, permettre aux femmes de sortir de l’enfermement du rapport social de
type domestique est déjà une avancée. Cette analyse met en avant la diversité des
luttes, et surtout les chemins multiples et sinueux de l’émancipation.

Cette approche est pertinente car la reconnaissance des tâches domestiques


comme un travail par les hommes est un réel enjeu dans la lutte féministe, l’ESS est
donc un moyen d’atteindre cette reconnaissance et de le quantifier et de reconnaitre
son rôle essentiel dans la création de la richesse.
CONCLUSION

L'Indice de l'OCDE sur les institutions sociales et l'égalité homme-femme (SIGI)


démontre amplement que les attentes sociales concernant les rôles respectifs des
hommes et des femmes continuent d'avoir un effet négatif sur l'autonomisation
économique des femmes dans le monde.

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