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INTRODUCTION

Les kroumen (pluriel de krouman) étaient une communauté d'Africains


du peuple Krou originaires de Côte d’Ivoire, employés à bord de bateaux ou
comme portefaix, du XVIe au XXe. Par la suite, ce nom désigne toute la
catégorie socioprofessionnelle des marins et portefaix libériens et ivoiriens
travaillant au service des colons, que ce soit au Liberia ou en Côte d'Ivoire, mais
aussi au Gabon, au Cameroun, au Niger, au Congo, aux Antilles….

Une partie des Ivoiriens provenait de la région de Sassandra — premier


port sur les côtes du golfe de Guinée en venant d'Europe — en Côte d'Ivoire et
embarquait sur les navires de commerce à Sassandra ou à Tabou pour assurer
jusqu'à Kribi au Cameroun, la manutention des marchandises et plus
spécialement des grumes d'okoumé, mesurant jusqu'à 20 mètres de long et
pesant jusqu'à 40 tonnes.

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 Ethnonymie

Selon les sources, on observe quelques variantes d'orthographie pour


désigner les peuples communément appelés Krou aujourd'hui : Crau, Croo,
Krao, Kra, Krawi, Kroo, Kroumen, Krou, Krumen, Krus, Wé, Wané

 Histoire
ll existe peu de ressources sur l'histoire des Krous en général et il reste
un immense champ d'étude à couvrir. Il apparaît que les Krous se seraient
installés sur le pays aujourd'hui séparé par la frontière ivoiro-libérienne entre
le XIIIe et le XVe siècle. Cette implantation s'est vraisemblablement opérée par
les vallées du sud de la chaîne de montagnes ivoiro-guinéennes jusqu'à l'océan
Atlantique, à partir d'une origine plus ancienne qui peut logiquement se situer
sur les franges sud du Sahara. Plusieurs traditions krous, notamment celles des
Grébos, affirment en effet que leurs ancêtres étaient originaires de régions
désertiques.

Groupe de Kroumen du chemin de fer, en Côte d’Ivoire vers 1900-1910.

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 Culture
L'influence de la culture Krou est très importante dans la culture
ivoiro-libérienne. Ce sont notamment des Wés et des Bétés qui ont apporté à
Abidjan la fameuse culture zouglou au début des années 1980, musique dont
les sonorités sont typiquement inspirées de la culture populaire Krou. En outre,
les Krous côtiers qui ont développé une culture créole originale, sont
également connus pour les sonorités à la fois typiques et très cosmopolites
du Bolo, musique mélangeant instruments africains et occidentaux, sur laquelle
des danses de couples semblables aux danses caribéennes sont exécutées.
L'artiste akan Meiway, originaire des plages de Grand-Bassam, sur la côte est
ivoirienne, a immortalisé ce style musical dans sa célèbre
chanson [archive] "Monogaga", en l'honneur de la plage mythique du pays
krou.

I. LA MUSIQUE KROUMEN
1. La musique

Dans la musique profane les instruments utilisés sont : l'accordéon la scie,


la bouteille, le tambour à chevilles, la guitare, le synthétiseur etc. Le précurseur
de la musique BOLO se nomme DJÉ GNAFO qui fit appel à KANE SONDE
créateur du BOLO super.

a) Écoute et exploitation des extraits musicaux


- Extrait musical 1 : La musique du « Klé »

Synthèse : L’orgue est un instrument particulier de la famille des vents. Il est


constitué d’un ensemble de tuyaux de différentes tailles, de plusieurs claviers
et de pédales. Le son est obtenu par l’action des touches des claviers et des
pédales. Ressemblant fort à un meuble, l’orgue est généralement utilisé dans
les églises (églises catholiques et protestantes méthodistes le plus souvent)
pour accompagner les chœurs pendant le culte.

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- Extrait musical 2 : Le groupe musical de Kané Sondé le « Bolo Super »

Synthèse : La trompe est un instrument à vent. On la rencontre dans presque


toutes les civilisations ; c’est pourquoi elle est d’une grande variété. Elle peut
être fabriquée en ivoire, en terre, en bambou, en cornes d’animaux, en
ossements, en roseaux, en plastique ou en métal. Le son de la trompe est
obtenu en soufflant dans un orifice, ou dans un genre de bec ou embouchure

II. LES NIABOUA


1. Les Idiophones

On entend par idiophones des instruments produisant des sons par eux
mêmes, c’est-à-dire dans lesquels la matière dont ils sont faits vibre lorsqu’on
les utilise et produit un son qui leur est propre15. Les matériaux sonores dans
lesquels ils sont faits ne requièrent aucune tension supplémentaire comme
dans le cas des instruments à cordes ou des tambours. Le bois, les coques de
fruit, la calebasse, le raphia, le métal demeurent les principaux matériaux
intervenant dans la fabrication des idiophones en pays niaboua.

1.1. Hochet-sonnailles Sabré ou ziangloué

Cet instrument se compose d’une


calebasse entière (Lagenaria vulgaris, Cucurbitacée), de forme sphérique, dont
la partie effilée sert de poignée et que recouvre un filet (fait de cordelettes en
macramé), à larges mailles losangées, qui porte des perles ou des vertèbres de
serpent enfilées. Les fils qui s’entrecroisent sur la surface de la sphère sont
constitués par des filaments de coton tordus ; au bas du filet, ils bouclent
autour d’une ceinture de même matière qui enserre la calebasse à hauteur de
la naissance du col ; ils s’assemblent au sommet pour y former une tresse d’une
vingtaine de centimètres de longueur16. Tirant celle-ci, la main gauche tend le

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filet contre la paroi :

la main droite, qui empoigne le manche, imprime à la calebasse un rapide


mouvement de va-et-vient à l’intérieur du filet, pratiquement immobile. Les
cliquetis sont produits par le contact des perles ou des vertèbres de serpent
enfilées avec la calebasse.

On retrouve le hochet-sonnailles presque


partout en Côte d’Ivoire. Cet instrument est aussi bien joué par les hommes
que par les femmes. Il n’existe donc aucun interdit ou autre prescription
rituelle restrictive se rattachant à la pratique de cet instrument. Le musicien en
joue avec une parfaite précision rythmique s’arrêtant net sur un brusque
sforzando17. C’est un instrument de musique produisant une tonalité haute,
mais assez sèche, contrastant souvent avec le son grave, moins vibrant des
tambours.

L’instrument, qui, à première vue semble d’un emploi facile, se montre en


réalité assez difficile à manipuler, et tout homme ne sait pas s’en servir
correctement. A. Schaeffner nous apprend que « le hochet à percutants
externes, signalé au début du XVIIIe siècle dans la région du Bénin, est employé
au Mali (Bambara, Dogon) et dans les pays riverains de l’Atlantique depuis la
Guinée jusqu’au Nigeria. On le retrouve aux Antilles et au Brésil dans des cultes

d’origine africaine comme le vodou. » 

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Le hochet-sonnailles est l’un des instruments de musique les plus répandus et
les plus utilisés en pays niaboua ; il n’existe probablement aucun village où on
n’en conserve pas au moins un exemplaire.

Selon le vieux Torou Séan Rodolphe, chef de terre du village de Garobo, le


hochet-sonnailles est dénommé sablé lorsqu’il constitue un ensemble de
plusieurs hochet-sonnailles et accompagne les danses masquées et ziangloué
lorsqu’il se retrouve seul pour accompagner une musique profane.

D’une manière générale le hochet-sonnailles sablé accompagne les masques,


les guerriers et plusieurs genres musicaux traditionnels comme le tohourou, le
dissabré… Son bruit rythmé sert de basse continue aux chants.

1.2. Hochet double

Kôdji

Cet instrument est généralement


fabriqué par les filles de 10-13 ans. Elles cueillent en brousse deux fruits à
coque sphérique et dure (Oncoba spinosa, Flacourtiaceae). Elles les vident, y
mettent des cailloux ou des graines à la place, puis posent des bouchons en
moelle de palmier-raphia et elles les attachent avec une ficelle de coton ou en
fibre végétale.

Le jeu du hochet double combine le secouement avec l’entrechoc. La joueuse


coince une graine entre l’index et le majeur à l’intérieur de la paume, elle fait
pivoter la deuxième graine autour du pouce : tantôt elle frappe les graines,
tantôt elle les secoue pour faire tinter les cailloux. On retrouve cet instrument
dans certaines régions de la Côte d’Ivoire comme en pays bété et baoulé où il
est respectivement dénommé kôtchi et kotché-kotché ou abôlouman.

En pays niaboua les hochets doubles kôdji sont joués par les filles pubères, les

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seins nus, lors de cérémonies de réjouissances qui se déroulent dans la matinée
et la soirée.

CONCLUSION

Le peuple Kroumen occupe la partie Sud-Ouest de la Cote d’Ivoire avec


pour principales villes : Tabou, Grabo, San Pedro et Grand Bereby. La musique
sacrée et la musique profane occupent une grande place dans leur société. Le
KLE prédomine dans la musique sacrée. Le BOLLO et L’ALLOUKOU sont des
musiques profanes. Le KLE est une musique instrumentale et une danse
guerrière, exécutée à l’origine avant et après les guerres. A côté de cette danse,
nous avons le GBAHI qui est une musique vocale accompagnée de cloche au
cours de laquelle on chante l’éloge des guerriers.

De nos jours, le KLE est exécuté pendant les obsèques des patriarches. Il
existe aussi une danse guerrière sacrée, exécutée par des femmes, appelée
BOYE. Les instruments utilisés dans le KLE sont : la pirogue TOHO, le mortier
DOUHO, une trompe de bois TOUNAON, les tambours à chevilles dont le plus
grand est appelé TOUKOUI GBAO et le plus petit, DAGLIDA. Le BOLO tire son
origine du BALLROOM anglais, amené par les esclaves venus des Etats Unis au
Liberia, pays frontalier à la ville de tabou capital du peuple kroumen. Avec
l’apport des instruments occidentaux le BOLO est devenu BOLO SUPER. Dans la
musique profane les instruments utilisés sont : l’accordéon la scie, la bouteille,
le tambour à chevilles, la guitare, le synthétiseur etc. Le précurseur de la
musique BOLO se nomme DJÉ GNAFO qui fit appel à KANE SONDE créateur du
BOLO super.

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