Vous êtes sur la page 1sur 7

SOMMAIRE

INTRODUCTION..............................................................................................................................1
I. LE TRAFIC D’INFLUENCE EN GENERAL.......................................................................................2
1) Elément légal.................................................................................................................2
2) L’influence dont le corrompu abuse..............................................................................2
3) Les faveurs dont le trafic est interdit.............................................................................2
II. LE TRAFIC D’INFLUENCE DANS L’OEUVRE..................................................................................3
1) Le juge Bautrot : un financier potentiel.........................................................................3
2) Les professeurs d’université..........................................................................................3
III. COMMENT L’ENDIGUER.............................................................................................................4
1. Au niveau institutionnel et politique.............................................................................4
2. Au niveau des établissements scolaires........................................................................5
3. Au niveau de la communauté........................................................................................5
CONCLUSION..................................................................................................................................6
INTRODUCTION
Le trafic d’influence est un phénomène qui touche tous les secteurs d’un Etat. Plusieurs
études démontrent que cette pratique est plus accrue dans les pays en voie de développement
où, même le secteur éducatif et le milieu scolaire n’y échappent pas. C’est notamment le cas
dans les écoles ivoiriennes. Certains élèves ou même enseignants pensent que cette pratique
est un moyen d’enrichissement, de par leur statut influente, ils intimident leurs sujets dans le
but d’obtenir gain de cause. Evoquons ici le cas de la jeune Toto Ama Fleury, personnage
principal de l’œuvre Pour le bonheur des miens de Macaire ETTY, victime de trafic
d’influence de la part du juge Bautrot. Cette situation ne lui est particulière, Il est donc urgent
de mener une sensibilisation effective afin d’amener ces gens à prendre véritablement
conscience de la dangerosité du trafic d’influence.

1
I. LE TRAFIC D’INFLUENCE EN GENERAL
Le trafic d’influence a été incriminé par une loi du 4 juillet 1889, à la suite de plusieurs
scandales politiques, ayant mis en lumière les carences législatives en matière de rapports
d’influence dans la sphère politique. Des hommes politiques, parmi lesquels se trouvait le
député Wilson, gendre du président de la République Jules Grévy, usaient, en effet,
ouvertement de leur influence pour faire attribuer des décorations, sans qu’il fût alors possible
de les poursuivre du chef d’escroquerie.

1) Elément légal
 trafic d’influence actif Article 433-2 CP: trafic d'influence commis par un particulier
 trafic d’influence passif Article 432-11 CP : trafic d’influence commis par des
personnes exerçant une fonction publique

Il faut distinguer trafic d’influence et escroquerie. Lorsque la personne prévenue a


légitimement pu croire à l’influence de la position apparente de la personne corrompue, les
manœuvres corruptrices réalisées à son égard sont punissables, compte tenu de la gravité des
faits au regard de l’ordre public. En revanche, lorsque la personne ne pouvait se méprendre
sur la situation réelle du corrompu et sur l’irrégularité de sa position, l’apparence n’existe plus
et c’est seulement la qualification d’escroquerie qui pourrait être retenue. Il convient de
rappeler que l’escroquerie, au sens de l’article 313-1 du Code pénal, implique de solliciter ou
de percevoir des dons en vue de l'accomplissement des actes d'une fonction alléguée
faussement.

2) L’influence dont le corrompu abuse

Est incriminé pour le corrompu le fait « d’abuser de son influence réelle ou supposée ».
Cette caractéristique permet de distinguer corruption et trafic d’influence. Par la corruption, il
s’agit d’obtenir la réalisation d’un acte dans le cadre de la fonction de l’agent public contre
rémunération. Concernant le trafic d’influence, le corrompu ne se place pas dans le cadre de
sa fonction, mais bien en dehors de celle-ci. Elle use ou abuse du crédit qu’il possède du fait
de ses fonctions dans l’administration, dans une société ou une enceinte législative, de ses
amitiés ou des liens de collaboration qu’il a pu nouer avec d’autres agents publics. Ce n’est
donc pas de sa fonction, mais de sa qualité dont le corrompu abuse.

3) Les faveurs dont le trafic est interdit

L’article 432-11 du Code pénal vise comme faveur dont le trafic est interdit les « emplois »,
terme remplaçant le triptyque « des places, fonctions et emplois » que visait l’ancien article
178. La loi de 1889, en souvenir du scandale des décorations, visait elle « décorations,
médailles, distinctions et récompenses ». Les « emplois » visent toutes les fonctions, à
quelque échelon que se soit au sein de l’administration, voire même en dehors de celle-ci, et
dont les titulaires sont nommés ou investis par l'autorité publique.

2
Ce même article vise aussi les « marchés », dont le trafic d’influence permettrait ou
favoriserait l’obtention, qu’il soit public ou privé. Il suffit que son obtention nécessite
l’agrément de l’autorité publique (Crim. 15 mars 2000, Bull. crim n°115).

Enfin, ces dispositions visent « toute autre décision favorable ». La jurisprudence, dans une
formule récurrente, considère qu’il s’agit de la décision qui, « au lieu d'être obtenue par des
moyens légitimes, a été obtenue ou poursuivie par des moyens d'influence coupable » (Crim.
20 janvier 1949, Bull. crim. n°21).

Ainsi, il importe peu que la décision prise soit régulière et légitime. Ce qui importe, ce sont
les moyens irréguliers par lesquels la décision a été obtenue.

II. LE TRAFIC D’INFLUENCE DANS L’OEUVRE


1) Le juge Bautrot : un financier potentiel
Fleury a le Bac. Elle pense à faire des études supérieures. Mais elle n’a aucun appui
financier. Mademoiselle pense alors à M. Bautrot. Elle renoue les liens et signe un contrat
sordide d’intérêt avec lui : il était chargé de l’assister financièrement et elle devait satisfaire sa
libido érotique. Pour appuyer nos propos, référons-nous à cet extrait : « Je finis par accepter
l’avilissante proposition du magistrat vicieux. Bautrot, tel est son nom. Depuis Boignikro il
financerait mes études et mes besoins de jeunes filles. En retour, toutes les fois qu’il viendrait
à Gbagbokaha, je devrais me mettre à sa disposition. » (Chapitre 11, page 73)

Voilà comment M a commencé à influencer Fleury par son pouvoir d’achat. Bautrot. Mais,
malheureusement, elle ne s’arrêtera pas à M. Bautrot dans sa course d’assouvissement de ses
ambitions d’arriviste dépravée.

2) Les professeurs d’université


Les professeurs d’université évoqués dans le roman sont :
-M. Hassanarah (professeur de méthodologie) ;
-M. Bonké (professeur de logique) ;
-Le professeur d’histoire de la philosophie (un Européen) ;
-M. Prenoh (doyen de la faculté de philosophie).
Tous ces quatre professeurs ont courtisé Fleury dans l’intention de faire d’elle leur
amante. Mais M. Hassanarah et le professeur d’histoire de la philosophie se sont montrés
particulièrement menaçants. Quant à M. Bonké, elle ne l’aimait pas du tout à cause de sa
laideur. Cependant, M. Prenot fut le plus chanceux grâce à son statut de doyen de la faculté de
philosophie et aussi pour son charme. C’est pour cela qu’il aura droit à des instants de
bonheur avec la ravissante Fleury, objet de toutes les convoitises. (Chapitre 13, page 79-83).

Khigaly était le professeur de philosophie de Fleury. Elle fut influencée par le charisme de
cet enseignant et finit par tomber amoureuse de lui. Elle entretiendra une relation amoureuse
qui sera de courte durée avec lui. Fleury était follement amoureuse de M. Khigaly si bien
qu’elle supportait mal la brutale rupture de leur idylle. Elle gardait une haine à son endroit
3
pour cette déception quand bien même elle n’avait cessé de l’aimer. Référons-nous, pour plus
de détails à cet extrait du chapitre 4, pages 32-33 : « Oui, je l’aimais autant qu’il était
possible à un être humain d’aimer. Dans cette chambre, complice et témoin des premiers pas
de notre idylle, nous fîmes l’amour avec une telle osmose qu’on nous croirait être faits l’un
pour l’autre. » Et celui-ci tiré du chapitre 5, page 37 : « Vous dites que vous n’avez pas pu
résister, ce jour-là, n’est-ce pas ? C’est actuellement ce qui se passe en moi. Je ne peux pas
résister à cette envie de vous aimer et de vouloir vivre avec vous le reste de ma vie. Alors,
vous ne pouvez pas me demander de faire une chose que vous n’avez pas réussi à faire. La
blessure était tellement profonde que Fleury en voulait à M. Khigaly.

Cependant cette rancœur s’évanouit lorsque M. Khigaly lui prouve qu’il l’aime d’un amour
sincère au point de vouloir l’épouser même s’il s’avérait qu’elle était infectée du VIH. Elle se
sentait protégée et épanouie en sa compagnie en ces moments d’épreuve. Fleury refusa de se
marier avec M. Khigaly après le test qui la déclarait séropositive car elle estimait que ce
dernier ne méritait pas ce « châtiment ». C’est aussi par amour qu’elle le dit. (Chapitre 21,
page 139).

III. COMMENT L’ENDIGUER


Les facteurs favorisants le fléau sont l’environnement, l’ambition, les conditions de vie et la
pauvreté. Cette situation a des conséquences sur l’éducation des élèves et des filles en
particulier mais aussi détériore l’image de l’école ivoirienne. D’où le souhait d’éradiquer le
phénomène à travers des campagnes de sensibilisation et la création de cellules de lutte dans
les écoles. Cette étude sur la « corruption en milieu scolaire et éducation des filles», a permis
aux différents acteurs de l’école d’identifier les facteurs favorables à la corruption ainsi que
les conséquences sur l’éducation. Les recommandations suivantes doivent permettre de
réduire l’impact de la corruption en milieu scolaire :

1. Au niveau institutionnel et politique


La priorité doit être ici accordée à la prévention. Pour ce faire, il faudrait :

 Introduire un module sur la corruption dans les curricula de par formation des
enseignants et des encadreurs ;
 Favoriser dans le cadre d’une formation continue, la mise à niveau des enseignants en
activité sur le phénomène de la corruption et ses conséquences sur la qualité de
l’enseignement et des diplômes ;
 Améliorer les conditions de vie des formateurs par des primes d’encouragements ou
par une augmentation des salaires pour lutter contre la pauvreté ;
 Approfondir les études d’impact de la corruption sur la société et sur le système
éducatif en particulier.

4
2. Au niveau des établissements scolaires
 Revoir le mécanisme de distribution des convocations pour la surveillance des
épreuves en impliquant les chefs d’établissements dans le choix des surveillants ;
 Rendre plus explicite le mandat des Comités de Gestion des Établissements Scolaires
(COGES) afin d’éviter des amalgames au niveau de la gestion des écoles ;
 Sensibiliser tous les acteurs de l’institution scolaire, notamment les encadreurs, les
enseignants et les élèves sur les méfaits de la corruption dans ce milieu ;
 Favoriser une maîtrise des effectifs scolaires aussi bien dans le privé que dans le
public afin de mieux appliquer la rigueur dans le contrôle durant les périodes
d’examens ;
 Améliorer la communication entre enseignants et enseignés ;

 Créer des cellules de lutte contre la corruption dans les écoles animés par tous les
acteurs afin d’encourager la dénonciation des actes de corruption et favoriser un
soutien des victimes ;
 Instaurer des prix d’excellence pour récompenser les établissements qui mènent des
actions en faveur de l’élimination de la corruption en milieu scolaire ;
 Médiatiser les bonnes pratiques des acteurs et des établissements scolaires en matière
de lutte contre la corruption.

3. Au niveau de la communauté
 Sensibiliser les populations, surtout les parents sur les comportements et attitudes
caractéristiques de la corruption ainsi que ses conséquences sur la qualité de la
formation des élèves, l’avenir des diplômés (surtout des filles) sur le marché de
l’emploi ;
 Renforcer l’implication des média, des ONG et la société civile dans les actions de
sensibilisation et d’information à l’endroit des communautés et des filles pour le
changement de comportements ;

 Amener les filles à prendre conscience de leurs capacités intellectuelles en éliminant


les stéréotypes et les préjugés ;
 Promouvoir les valeurs morales, civiques et religieuses au sein de la communauté et
des familles.

5
CONCLUSION
Au terme de notre étude, nous pouvons dire que cette œuvre dénonce aussi les maux qui
sévissent en milieu scolaire dans les relations amoureuses entre professeurs et élèves ou
étudiant, soldées généralement par des grossesses ou des maladies sexuellement
transmissibles. ‘‘Pour le bonheur des miens’’ doit servir d’exemple. Mais toujours est-il que
chaque lecteur tire sa propre conclusion.

Vous aimerez peut-être aussi