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PLAN DE L’EXPOSE

INTRODUCTION

I. DEFINITION

II. LES CAUSES DE L’IMMIGRATION CLANDESTINE

1. Facteurs incitatifs

2. Facteurs sociaux [

III. LES CONSEQUENCES DE L’IMMIGRATION CLANDESTINE

IV. LES APPROCHES DE SOLUTIONS POUR ENDIGUER LE FLUX


DE L’IMMIGRATION CLANDESTINE

CONCLUSION

1
INTRODUCTION
L’immigration clandestine a pris des proportions inquiétantes au cours
de la dernière décennie et est même devenue un véritable enjeu. Plus
qu’une immigration, on assiste à un suicide collectif de milliers de jeunes
issus de l’Afrique subsaharienne fuyant leurs terres natales. La
Méditerranée centrale est devenue le lieu de ce sinistre qui interpelle les
consciences et exige des mesures adéquates. Ce phénomène n’a donc
jamais été aussi inquiétant et suscité autant d’interrogations. De ce fait,
les pays d’Afrique subsaharienne doivent appréhender les défis de
l’immigration auxquels ils font face afin de mettre un terme aux fléaux
qu’ils induisent.

2
I. DEFINITION
Pour l'Organisation Internationale des Migrations il n'existe pas de
définition universelle de la migration irrégulière. Du point de vue des
pays d’arrivée, une immigration irrégulière est liée à l'entrée, au séjour,
ou au travail illégal, de par l'absence des formalités légalement requises.
Du point de vue du pays de départ, l'irrégularité de la migration
s'effectue au moment où une personne traverse une frontière
internationale sans les documents de voyage ou sans accomplir les
attentes administratives nécessaires à la sortie du pays 2.
Sur la question de l'illégalité porte deux facettes, l'une est la méthode
d'entrée dans le pays, l'autre est la méthode de séjour. Certains
immigrés entrent légalement dans un pays et y résident ensuite
illégalement, alors que d'autres personnes entrent illégalement dans un
pays et y résident ensuite légalement4.

II. LES CAUSES DE L’IMMIGRATION CLANDESTINE

L’immigration clandestine trouve ses origines aussi bien dans les pays de
départ que dans les pays d’accueil. Dans les pays de départ, les
difficultés économiques, les crises politiques sans fin rendent des
conditions de vie précaires et insoutenables. Comment des hommes ne
fuiraient-ils pas des pays comme la Somalie ou encore le Soudan du sud
où la guerre et la famille sont le quotidien des gens ? L’organisation non
gouvernementale Action contre la Faim estime que plus de 4,9 millions
de personnes sont touchées par la famine au Soudan du sud, soit 42%
de la population . Ces problèmes économiques et politiques se
complexifient 4 avec la pression démographique qui entraine
indubitablement le chômage.

1. Facteurs incitatifs

Depuis les années 1970, les migrations illégales se sont développées


mondialement en raison des différences de vitesse de développement des
économies des différents pays. Ceci a conduit à un nombre croissant
d'études relatives aux migrations irrégulières .
Certains chercheurs considèrent que les migrant irréguliers sont attirés
par des employeurs qui préfèrent les migrants irréguliers pour leur
travail plus soutenu à des salaires inférieurs .
3
En 1931, Hicks considérait qu'une personne migre pour vivre dans le
pays qui lui offre le meilleur salaire, toutefois, la théorie classique a été
décrite par Todaro en 1969 : il considère qu'une personne migre pour
vivre dans le pays qui lui offre le meilleur pouvoir d'achat
2. Facteurs sociaux[
Si la quantité de migrations irrégulières est liée à des facteurs
économiques, les lieux de départs et les lieux de destination s'expliquent
par la structure des réseaux sociaux des facteurs sociaux. Ainsi,
les Mexicains préfèrent aller à Los Angeles plutôt qu'à Minneapolis, en
raison de leurs connaissances (parents et amis) .
Pour Stark et Bloom, la décision de migrer n'est pas une décision
individuelle, mais une décision qui s'inscrit dans le parcours d'un groupe
de personnes consanguines ou amies qui s'entraident à cette fin 6.

III. LES CONSEQUENCES DE L’IMMIGRATION CLANDESTINE

L’immigration clandestine oblige les personnes à recourir à des solutions


de transport dangereuses et à s’acquitter auprès des passeurs de
sommes importantes (de 2 000 à plus de 10 000 dollars). En situation
illégale dans les pays où elles arrivent, ces personnes doivent
rembourser le coût du passage pendant plusieurs années et restent
exploitées par les réseaux de passeurs. 
Et il y a ceux qui n’arrivent pas ! L'OIM (Organisation internationale des
migrations) estime à près de 17 000 le nombre de morts et disparus en
Méditerranée entre le 1er janvier 2014 et le 30 juillet 2018. 86% des
5 773 morts et des 11 089 ont disparu en Méditerranée centrale, entre la
Libye, la Tunisie, Malte et l’Italie, ce qui en fait « la route migratoire la
plus meurtrière au monde ». 
Le réseau United for Intercultural Action dénombre lui 34 361 migrants
morts lors de leur migration vers et à travers l’Europe entre 1993 et
2018, dont 80 % de morts en mer. Le nombre est sûrement bien plus
élevé. Les corps retrouvés sont enterrés dans des tombes anonymes en
Europe ou dans des fosses communes en Afrique. 
Selon le Projet sur les migrants portés disparus, depuis 2014, plus de 47
327 migrants ont perdu la vie dans le monde dont 23 490 en
Méditerranée et 11 261 en Afrique.  64 % des corps n’ont pas été
retrouvés. En 2018, 813 décès ont été enregistrés entre l’Afrique du Nord
et l’Espagne (272 en 2017). La même année, quelques 570 décès de
migrants ont été recensés en Afrique du Nord, provoqués par un
environnement naturel hostile mais aussi par la violence et la
maltraitance, la maladie et/ou la privation de nourriture. 

4
La frontière est devenue une source d’autant plus lucrative qu’elle est
difficile à franchir.

IV. LES APPROCHES DE SOLUTIONS POUR ENDIGUER LE FLUX DE


L’IMMIGRATION CLANDESTINE
Il convient de noter qu’il n’y a pas de solution miracle au problème
d’immigration. Nous estimons qu’il faudrait une combinaison d’actes
bien réfléchis et adaptés à la situation du moment. Si les arrivées vers la
Grèce ont été considérablement freinées par l’accord EuropeTurquie du
18 mars 2016, la route de la Méditerranée centrale est redevenue le
premier point d’accès vers l’Europe. Les mesures coercitives mises en
place dans les pays européens ou encore le contrôle aux frontières
semblent ne pas produire les effets escomptés. C’est l’exemple de la mise
en place de patrouilles aériennes en 2013 par Frontex, l’agence
européenne de lutte contre l’immigration, qui n’ont pas dissuadé ces
jeunes toujours prêts à braver tous les dangers. En outre, les politiques
d’incitation au départ que certains pays européens ont tenté de mettre
sur pied sont assez limitées car elles sont liées à la situation économique
et au volontariat des migrants. Ces politiques jugées trop coûteuses et
basées sur des aides individuelles, ne sauraient en tout état de cause
être une solution globale. C’est pourquoi, pour qu’un pas soit franchi
dans la résolution de ce tragique fléau, il est urgent d’inventer de
nouveaux outils d’analyse, d’imaginer des stratégies qui épargneraient à
notre humanité de devoir admettre que des milliers de jeunes gens
préfèrent perdre leur vie plutôt que de perdre un atome d’espoir. La
solution viendra tout d’abord d’une prise de conscience collective des
pays africains dans la gestion des problèmes majeurs qui contraignent
les jeunes à des prises de risques suicidaires. Il faudrait que ces pays
s’inscrivent résolument dans la voie de la bonne gouvernance pour
réduire la misère et de facto les crises. Il est de notoriété publique
qu’aucun développement n’est possible sans un effort de transparence
dans la gestion des affaires de l’État et de lutte contre la corruption.
Aussi, un effort collégial entre pays d’origines et pays d’accueil devrait
être mené dans la lutte contre les différentes filières d’immigration
clandestines. Plus qu’une mafia, ces filières d’immigration clandestine au
sud du Sahara vers l’Europe sont des ‘hubs’ de trafic d’êtres humains. Il
est donc nécessaire de comprendre, connaitre les pays d’origine et
remonter les filières pour y mettre un terme. Un dialogue sincère devrait
être instauré entre les pays européens et les pays de transit (le Maghreb)
afin que ces derniers durcissent leurs contrôles aux frontières. La

5
Tunisie par exemple est un point de passage prisé des subsahariens se
dirigeant vers Lampedusa, au large de la Sicile. L’aide au développement
et la lutte contre la pauvreté semble être la meilleure solution pour lutter
durablement contre ce phénomène à la source
Jeune désœuvré ou diplômé sans emploi, le clandestin est d’abord
quelqu’un qui fuit la pauvreté. C’est aussi celui qui est dans le désespoir
et ne s’imagine plus un avenir conforme à ses espérances dans son
milieu d’origine. Toutefois, les différents témoignages révèlent que ce ne
sont pas toujours les plus pauvres qui immigrent. Ce qui semble
remettre de facto en cause l’efficacité de l’aide au développement. Enfin,
la limitation des naissances est un message primordial à faire passer
évidemment dans les pays africains pour éviter la pression
démographique de ces dernières années.

CONCLUSION
Même s’il s’avère difficile de la quantifier précisément, l’immigration
clandestine s’est développée de manière constante et concerne tous les
pays occidentaux. Selon le centre américain de recherches Pew Research
Center, l’Europe comptait en 2017 entre 3,9 et 4,8 millions d'étrangers
illégaux. Avec chacun 1,2 million d'illégaux dans la fourchette haute,
l'Allemagne et le Royaume-Uni accueillent la moitié des clandestins. En
ajoutant l'Italie et la France, 70% des illégaux vivent dans ces quatre
pays qui représentent la moitié de la population totale européenne.  La
France compterait 400 000 étrangers illégaux sur son sol, dont 38 000
en attente d’une décision quant à leur statut de demandeur d’asile. La
migration entraine les pays de départ dans une dépendance sans fin, qui
les rend moins productifs et moins dynamiques. La prévention et la lutte
contre l'immigration illégale doivent s’attaquer principalement à la
source du fléau, c’est-à-dire les pays de départ des migrants.

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