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Plan de l’exposé

Introduction

I. L’HISTOIRE DU STOÏCISME 

II. LE BUT DES STOÏCIENS


III. EN QUOI CONSISTE LA MORALE STOÏCIENNE ?
1. Le stoïcisme prône la vertu comme perfection
2. Le bonheur ne vient pas de l’argent, du statut social ou du plaisir,
mais de la vertu
IV. COMMENT ALORS ATTEINDRE ET RESTER DANS
L’EXCELLENCE ?
1. Il faut contrôler ses représentations
2. Distinguer ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas.
V. LES LIMITES DES STOÏCIENS

Conclusion

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Introduction
Le stoïcisme est une école philosophique fondée à Athènes par Zénon
de Kition vers l’an 300 avant Jésus-Christ. Cette école va s’appeler
l’Ecole du Portique car son fondateur enseigne sous un portique c’est-
à-dire une sorte de voûte et a un mode de vie très ascétique. Cette
philosophie va se répandre petit à petit pour devenir très populaire à
Rome à partir du 1er siècle après Jésus-Christ. Le stoïcisme est alors
une philosophie qui concerne toutes les couches sociales puisque l’on
compte des empereurs stoïciens comme Marc Aurèle, mais également
un esclave stoïcien bien connu: Epictète.

Présentation de Zénon de Kition 

Zénon de Kition (en grec ancien Ζήνων ὁ Κιτιεύς / Zếnôn ho Kitieús), né


en 332 av. J.-C. et mort en 262, est un philosophe grec d'origine phénicienne,
fondateur en 301 du stoïcisme. Il est originaire de Kition (ou Citium en latin),
actuelle Larnaca, le foyer principal de la colonisation phénicienne à Chypre. Sa
doctrine a ceci de nouveau qu'elle joint deux traditions jusqu'alors séparées, à
savoir la théorie de la sagesse et la physique : Zénon tente de concilier les thèses
naturalistes de certains Académiciens successeurs de Platon avec la
théorie cynique de la sagesse, et pose ainsi les bases d'un système matérialiste,
moniste et déterministe dont le rayonnement est considérable.

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I. L’histoire du stoïcisme 

Le stoïcisme est une philosophie de crise. Il fait son grand retour aujourd’hui, mais ce
n’est pas une première. Historiquement, il a toujours ressurgi dans des moments
difficiles, d’ailleurs, il est né d’une crise.

Au IIIe siècle avant J.-C, Zénon de Kition fonde le stoïcisme en pleine période de
conflit. Alors que les petits États indépendants disparaissent au profit des grands
empires et que les Grecques peinent à trouver un successeur à Alexandre le Grand, la
population déçue de la politique trouve refuge dans la philosophie stoïcienne.

Ce premier courant, qu’on appelle aujourd’hui le stoïcisme ancien, est plutôt


théorique. Zénon explique que le monde repose sur 2 grands principes : 

 le principe passif (matière) tout ce qui est substance. La terre, la table, notre


peau, l’eau… bref tous les éléments physiques qui nous entourent.

 le principe actif (raison) c’est ce qui agit sur l’univers. Ce sont nos actions et notre
volonté.

Quelques siècles plus tard nait un 2e courant philosophique stoïcien, qu’on appelle
le stoïcisme romain. Celui-ci est propulsé par 3 grands protagonistes, Sénèque,
Epictète et Marc Aurèle. Ces 3 grandes figures popularisent le stoïcisme que l’on
connait aujourd’hui, celui de la vertu et de la tranquillité. 

Leur philosophie a pu traverser le temps grâce à leurs nombreux écrits. Sénèque a


écrit les Lettres à Lucilius, un recueil de 124 lettres dans lequel Sénèque expose la
philosophie stoïcienne à Lucilius, alors jeune gouverneur romain. Et Marc Aurèle a
écrit Pensées pour moi-même, un livre qui rappelle les différentes maximes
stoïciennes. À l’origine il écrit ce livre pour lui-même, pour s’aider à être vertueux
pendant son règne d’Empereur romain. Mais ses écrits ont ensuite été repris et
diffusés au grand public.

Aujourd’hui ces textes regagnent en popularité. Beaucoup d’auteurs et de blogueurs


tels que Ryan Holiday ou encore Tim Ferriss reprennent les grands principes du
stoïcisme et les adaptent à nos problématiques actuelles. On appelle ce nouveau
mouvement le stoïcisme moderne.

Le stoïcisme a donc su traverser le temps. Il a été fondé il y a plusieurs siècles, mais il


est encore applicable aujourd’hui au XXIe siècle. 

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II. LE BUT DES STOÏCIENS
La philosophie stoïcienne développe des idées dans les domaines de la
physique, de la logique et de la morale. Ils s’intéressent donc
notamment à la manière de bien vivre. Leur but est d’atteindre la
sagesse, et par voie de conséquence le bonheur.

III. EN QUOI CONSISTE LA MORALE STOÏCIENNE ?

Pour bien comprendre le stoïcisme, il faut d’abord avoir en tête que les
stoïciens pensent qu’il n’y a pas de hasard ou de contingence, tout est
nécessaire, tout est écrit à l’avance. Cela réduit donc très
considérablement la liberté humaine, car les hommes sont, à leurs
yeux, pris dans des enchaînements de causes-conséquences et ne
peuvent être cause complète. Cela signifie qu’ils ne peuvent pas faire
surgir un événement ou une décision à partir de leur seule volonté.
Pourquoi cela ? Car un être humain ne se détermine pas à partir de
rien, même si nous faisons des choix, ces choix nous les faisons en
nous basant sur nos expériences passées, nos connaissances, la
situation présente etc… En d’autres termes, il y a dans nos histoires
des choses qui causent au moins en partie nos décisions. Le stoïcien
Chrysippe prend un exemple pour expliquer ce point. Supposons une
pierre qui se trouve tout au fond de la mer, une pierre par définition
peut être brisée, c’est une possibilité. Pourtant dans les circonstances
présentes, on peut dire qu’il est impossible qu’elle soit brisée car l’eau
amortit les chocs. De même, si nous disons qu’il est possible que la
bataille n’ait pas lieu car il est possible que le général refuse de se
battre, c’est parce que nous ignorons les circonstances dans lesquelles
se trouve le général. En réalité, tout comme la pierre au fond de l’eau,
dans ces circonstances, il n’est pas possible que le général décide autre
chose que de commencer la bataille. Les êtres humains, pour les
stoïciens, sont grandement influencés dans leurs actions par une
multitude de facteurs qu’ils ne contrôlent pas, leur liberté est donc très
limitée. Pourtant, il reste une part de liberté. Nous ne choisissons pas
ce qui nous arrive ou ce que nous faisons, mais nous choisissons la

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manière dont nous vivons ce qui nous arrive et la manière dont nous
faisons les choses.

1. Le stoïcisme prône la vertu comme perfection

La morale stoïcienne découle donc de cette idée que tout est


nécessaire. Car si tout est nécessaire alors ce qui importe ça n’est donc
plus le chemin que nous parcourons mais la manière dont nous le
parcourons. Or, nous pouvons le parcourir en étant malheureux et
soumis aux événements ou bien en cherchant constamment à bien
faire ce qui dépend de nous, tout en acceptant ce qui ne peut être
changé.

Pour le stoïcisme, la valeur d’une action ne vient pas de son résultat


car ce résultat ne dépend pas seulement de nous, mais de l’attitude de
celui qui agit. Si nous faisons quelque chose en visant le bien et en y
mettant toutes nos forces, alors même si nous échouons, nous pouvons
dire que nous avons bien agi. D’ailleurs, nous pourrons être satisfait
d’avoir bien agi et cela peut nous permettre d’atteindre le bonheur.

2. Le bonheur ne vient pas de l’argent, du statut social ou du


plaisir, mais de la vertu

Les stoïciens remarquent que si les richesses peuvent être utiles, elles
ne garantissent pas pour autant le bonheur. Il est possible d’être très
riche mais constamment anxieux à cause même de cet argent. Le statut
social peut nous aider à être heureux, mais il peut aussi nous attirer
des jalousies, de la convoitise. La santé semble un bien nécessaire au
bonheur, et pourtant, elle n’est pas suffisante et des humains en très
bonne santé sont malheureux, alors que d’autres en mauvaise santé
sont heureux. Qu’en déduisent les stoïciens ? La seule chose qui nous
rendra toujours heureux c’est la satisfaction que nous ressentons
quand nous avons conscience d’avoir bien agi, d’avoir agi en visant le
bien, avec une certaine perfection. Ce que les stoïciens nomment la
vertu.

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IV. COMMENT ALORS ATTEINDRE ET RESTER DANS
L’EXCELLENCE ?

Pour les stoïciens, nous ne pouvons agir parfaitement en visant le bien


qu’en n’étant pas constamment soumis aux événements plus ou moins
difficiles ou aux actions des autres. Le sage n’est plus sage quand il se
met en colère parce qu’il a été insulté. En faisant, cela il risque d’agir
mal et dans le même temps, il n’est plus libre car il se laisse
déterminer par celui qui l’a insulté. De même, il n’est plus heureux car
la colère et le ressentiment ne sont pas des sentiments agréables. On
peut même penser qu’il s’en voudra de s’être laissé emporté.

Pour le stoïcisme, le sage est donc celui qui fortifie son esprit afin de
devenir semblable à une citadelle imprenable, ou encore à un roc battu
par la tempête, mais qui reste tout à fait immobile et calme. Le sage
est impassible, il ne se laisse pas atteindre par ce qui arrive autour de
lui et continue à agir en visant le bien.

Mais comment atteindre ce calme ? Epictète dit ainsi « ce qui


trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les
jugements qu’ils portent sur les choses ». Il veut dire par là que ce
ne sont pas tellement les événements ou ce qui nous arrive qui nous
mettent en colère ou nous rendent triste, mais la manière dont nous
percevons ces événements.

1. Il faut contrôler ses représentations

Il faut donc travailler sur les représentations que nous avons des
choses jusqu’à ce qu’elles ne provoquent plus en nous de réactions
émotionnelles excessives. Une des manières de procéder pour les
stoïciens consiste à définir clairement la chose qui provoque en nous
colère, peur, etc… Si nous réagissons excessivement, si nous sommes
inquiets c’est parce que nous ne connaissons pas réellement cette
chose qui nous fait peur et nous laissons abuser par les apparences.
Cela nous semble dangereux donc nous avons peur. Ainsi, pour les
stoïcien, celui qui ne réfléchit pas et entend l’orage, va dire « ce son

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est effrayant », et il en déduira rapidement et sans réfléchir « ce son
est signe de danger ». Or, au contraire, le sage stoïcien ne se laisse pas
contrôler par sa première représentation. Il a cherché à comprendre la
nature des choses et donc il sait que le tonnerre est simplement un
frottement de deux nuages. Il sait également dans quelles situations
l’orage peut être dangereux et quand il n’a rien à craindre. Il évitera
simplement de se tenir sous un arbre isolé pendant l’orage.

De même, pour le stoïcisme, la mort n’est pas à craindre, il s’agit


simplement d’un désassemblage d’éléments. L’homme est un
composé de chair, de souffle et d’une faculté de jugement. La mort
n’est ni un bien, ni un mal, elle fait partie du cycle de la vie. Marc
Aurèle conseille donc pour ne pas avoir peur de la mort de revenir à sa
définition la plus stricte. La mort est une transformation, un
phénomène strictement naturel qui n’est pas mauvaise et est même
nécessaire pour que de nouveaux assemblages de parties puissent se
faire. Pour lui, la peur de la mort naît parce que l’on imagine une
disparition totale de notre être, mais ça n’est pas ce qui se produit, la
mort n’est qu’un réassemblage d’éléments dans un ordre différent.

2. Distinguer ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas.

Une autre manière de rester calme et donc libre et heureux pour le


stoïcisme, consiste à bien faire la différence entre ce qui dépend de
nous et ce qui n’en dépend pas. Pourquoi est-ce important ? Parce que
si nous pensons avoir le contrôle sur ce qui, en réalité, ne dépend pas
de nous alors nous allons nécessairement échouer et donc nous sentir
impuissants et malheureux. Par exemple, celui qui veut absolument
que l’on dise du bien de lui sera malheureux car ce que les autres
disent ne dépend pas de lui. De même, celui qui voudrait ne pas
vieillir, échouera nécessairement, car ici encore cela ne dépend pas de
lui. Pour les stoïciens, il faut donc focaliser nos actions sur ce qui
dépend de nous. Alors seulement, nos actions pourront avoir des
résultats positifs et nous pourrons être satisfaits de ce que nous avons
accompli. Parmi ces choses qui dépendent de nous, il y a évidemment
nos pensées et nos représentations. C’est en maîtrisant nos pensées
que nous pouvons rester impassible et donc rester libre et heureux.

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V. Les limites des stoïciens

Quelque part, en cherchant à s'alléger de tous les maux ressentis, le


stoïcisme révèle qu'il dépend là d'un aspect aidant et qu'on ne peut pas
se dégager absolument de tout affect.

C'est pourquoi Roger-Pol Droit se demande "si chez les Stoïciens, il


n'y a pas en réalité une surestimation de son efficacité et si cette
philosophie peut vraiment aider tout le monde". Car il y a toujours ce
que Thibault de Saint Maurice, appelle "la singularité des situations à
prendre en compte". 

En effet, contrairement à l'épicurisme, le stoïcisme est connu pour ne


pas être "une pensée de l'individu". Ils se définissent dans leur
opposition à la recherche du bonheur qui ne réside pas, pour les
stoïciens, dans l'intérêt individuel mais dans l'exigence du bien par la
sagesse intérieure que chacun peut édifier. Chaque situation difficile
est liée au destin et ne dépend aucunement de nous. Tout dans notre
vie nous échappe.

Contrairement aux épicuriens pour qui chaque personne est une


individualité qui agit et pense différemment, les stoïciens estiment eux
que chaque être correspond à un tout et que les choses arrivent
nécessairement comme elles arrivent. 

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Conclusion
Le stoïcisme est une philosophie pratique qui est parvenue à traverser les siècles. Et
pour cause, elle nous aide à vivre plus sereinement, à être en paix avec nous même et
à être résilient en toute circonstance.

Parmi les nombreux principes du stoïcisme, il y en a 5 importants à retenir :

 Agir avec vertu : Pour être heureux, on doit être juste, réfléchi, droit, courageux,
tolérant, honnête, patient, humble…

 Chercher la tranquillité : On trouve la tranquillité en changeant notre perception


du monde. C’est grâce à cela qu’on se laisse moins affecter par les évènements
négatifs.

 Se concentrer sur ce que l’on contrôle : Il faut savoir distinguer ce que l’on
contrôle et ce que l’on ne contrôle pas et accepter que certaines choses ne peuvent
être changées.

 Faire preuve de gratitude : On a déjà tout ce qu’il faut pour être heureux, il faut
juste se le rappeler régulièrement. Pour cela la visualisation négative peut aider.

 Gérer son temps : On doit gérer notre temps comme notre ressource la plus
précieuse. Pour ne pas le gâcher on peut se poser la question des 10/10/10/10. Quelle
différence est-ce que cela fera dans 10 min, dans 10h, dans 10 mois, dans 10 ans ?

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