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1re.

La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle

Lecture d’œuvre intégrale

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne


OLYMPE DE GOUGES
Déclaration
des droits de la femme
et de la citoyenne
Édition avec dossier
d’Élise Pavy-Guilbert
no 9782080251992 ● 2,90 €

I. L’œuvre dans le programme

• Corpus
crite en septembre 1791, la Déclaration des droits
É de la femme et de la citoyenne s’ancre dans la Révo-
lution française tout en pointant ses limites. En effet,
si la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen
brandit l’idéal d’égalité entre les hommes, son univer-
salisme ne va pas de soi (Présentation, p. 17-18) : s’agit-
il des droits du genre humain ou des droits du sexe
fort ? Les faits vont dans le sens d’une conception
réductrice du mot « homme » et appellent à une clari-
fication de la déclaration initiale. L’œuvre d’Olympe
de Gouges s’inscrit dans le droit fil de ses précédentes
publications qui l’ont vue évoluer vers l’affirmation de

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plus en plus marquée d’une conscience politique forte
(Présentation, p. 13-14), mais qui ne s’exprime pas
avec violence pour autant. Sa prose simple et juste
prend par moments les accents du combat mais sait
aussi rechercher l’apaisement au nom de la raison.
Très brève, son œuvre a encore été raccourcie par
les préconisations ministérielles qui ne conservent à
l’étude que les textes allant du Préambule au Postam-
bule. Or l’édition GF reproduit la totalité des textes
qui furent regroupés par Olympe de Gouges sous le
titre Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne et fournit dans le Dossier nombre d’extraits
permettant de nourrir la réflexion sur le parcours
« Écrire et combattre pour l’égalité » : d’autres œuvres
de l’auteure – dont on ignore généralement qu’elle fut
prolixe –, des textes féministes du XVIIIe au XXe siècle
ou des textes qui abordent la question plus générale
de l’égalité entre les hommes.

• Lecture cursive
Sur la question du combat pour l’égalité en général,
on pourra faire lire Dans la peau d’un !oir (1961) de
John Howard Griffin.

II. Projet de lecture

Olympe de Gouges
ou le féminisme comme humanisme
• Problématique
En quoi la voix singulière d’Olympe de Gouges
rejoint-elle les combats des Lumières ?

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• Déroulement général
Séances Supports Objectifs
Séance 1 : • Dossier, p. 93-94 : • Comprendre la place

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne


Les femmes extrait de Sur les des femmes dans la
dans le siècle femmes de Diderot. société du XVIIIe siècle
des Lumières • Dossier, p. 96-97 : et dans la Révolution.
extrait du Discours sur • Prolongement
le bonheur de Mme du artistique et culturel :
Châtelet. étude de la gravure
• Dossier, p. 98-99 : d’après Desrais.
extrait de L’Éducation
des femmes de Laclos.
• Chronologie, p. 155-
163.
• Gravure d’après
Claude-Louis Desrais,
« Louis XVI à son
peuple ».
Séance 2 : • Articles de la • Comparaison
Ne pas oublier Déclaration, p. 64-68. du texte de Gouges
la citoyenne • Déclaration des droits avec son modèle.
de l’Homme • Moment de
et du Citoyen. grammaire : liens
logiques et propositions
circonstancielles.
Séance 3 : • Postambule, l. 109- • Explication linéaire.
Appeler 140, p. 68-70. • Prolongement :
les femmes • Dossier, p. 123-124 : l’écriture du combat,
au combat extrait d’Olympe le style véhément.
de Gouges contre
Robespierre.
Séance 4 : • Postambule, l. 145- • Explication linéaire.
Paradoxes de la 179, p. 70-71. • Moment de
place des femmes grammaire : les
dans l’Ancien hypothétiques.
Régime
Séance 5 : • Dossier, p. 109-110 : • Comparaison de
Combattre pour extrait des Bières textes : replacer le
l’égalité de tous flottantes des négriers combat féministe dans
de Mirabeau. le combat pour l’égalité
• Dossier, p. 110-111 : en général.
extrait de l’Opinion • Rédaction d’un
d’une femme sur les paragraphe argumenté.
femmes de Fanny Raoul.

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• Évaluation de fin de séquence :
commentaire littéraire

III. Mise en œuvre de la séquence

SÉANCE 1
Les femmes dans le siècle des Lumières
Supports principaux :
• Dossier, p. 93-94 : extrait de Sur les femmes de Diderot.
• Dossier, p. 96-97 : extrait du Discours sur le bonheur de
Mme du Châtelet.
• Dossier, p. 98-99 : extrait de L’Éducation des femmes de
Laclos.
Supports complémentaires :
• Chronologie, p. 155-163.
• Gravure d’après Claude-Louis Desrais, « Louis XVI à son
peuple », frontispice des Remarques patriotiques d’Olympe
de Gouges (vers 1789).

• Activités
La lecture de textes sur l’éducation des femmes puis
des recherches sur quelques figures féminines mar-
quantes de la Révolution permettront aux élèves de
comprendre l’importance des écrits et de l’engagement
d’Olympe de Gouges.

Le problème de l’éducation des femmes au


XVIIIesiècle
Les élèves liront les textes de Diderot, Émilie du
Châtelet et Laclos et feront un état des lieux de l’édu-
cation des femmes au XVIIIe siècle, des obstacles à sur-
monter et des enjeux de cette éducation. Une mise en
commun pointera l’ignorance dans laquelle on maintient
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les femmes en ne les préparant qu’à la préservation de
leur pudeur et de leur virginité (métaphore de la
« feuille de figuier », p. 94), la servitude des femmes
à l’égard des hommes qui fait obstacle à la moralité

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne


et donc à leur éducation (Laclos, p. 99) et enfin la
nécessité impérieuse pour les femmes d’accéder à un
savoir qui leur permette de donner un sens à leur vie
(du Châtelet, p. 97) et de donner corps à des qualités
qui n’existent qu’à l’état brut alors qu’elles peuvent sur-
classer les hommes (Diderot, p. 94).

Les femmes dans la Révolution : le cas d’Olympe


de Gouges
Les élèves pourront écouter le podcast France Culture
consacré aux femmes révolutionnaires1 et en sélection-
ner les informations principales. Ils parcourront la Chro-
nologie et devront relever les moments clés de la vie
d’Olympe de Gouges, ainsi que ses œuvres principales,
pour les mettre en relation avec les grandes phases de
la Révolution.

• Prolongement artistique et culturel :


étude de la gravure d’après Desrais
Utilisée comme frontispice des Remarques patrio-
tiques pour les états généraux d’Olympe de Gouges
(15 décembre 1789), la gravure est chargée de réfé-
rences qu’il faudra décoder avec les élèves. La scène
attire l’attention sur le couple royal dans une voiture
tirée par un mouton et un coq. Louis XVI, en habit
fleurdelisé, tient son sceptre et pointe du doigt sa cou-
ronne en haut de l’arbre tandis que Marie-Antoinette,
debout à ses côtés, reçoit un livre de la part d’une
femme, sans doute Olympe de Gouges. Richement
habillés, entourés de solliciteurs affamés qui se jettent
même sur les fruits de l’arbre tombés au sol, le roi et
1. franceculture.fr/conferences/culturegnum/cinq-femmes-actrices-de-la-
revolution-francaise

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la reine adoptent une attitude de supériorité et d’incom-
préhension complète face au peuple. Leur attelage,
qui peut évoquer le Hameau de la Reine, permet de
les tourner en ridicule. À l’arrière-plan, on distingue
à gauche des prêtres tenant des torches, et à droite des
soldats tenant un rameau d’olivier : d’un côté, le risque
d’embrasement ; de l’autre, la recherche de l’apaisement.
Si Marie-Antoinette a cristallisé la détestation des pri-
vilèges de la noblesse, Olympe de Gouges représente
quant à elle la voix du peuple.

SÉANCE 2
Ne pas oublier la citoyenne
Support principal :
• Articles de la Déclaration, p. 64-68.
Support complémentaire :
• Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen1.

• Activités
Il s’agira de comparer le texte d’Olympe de Gouges
avec son modèle pour mieux en comprendre les apports
et les enjeux.

La Déclaration des droits de l’Homme et du


Citoyen
Les élèves chercheront d’abord l’étymologie des
mots « homme » et « citoyen ». Le latin homo désigne
le genre humain et se distingue du nom vir (le mâle),
mais le français n’a conservé que le nom « homme »,
ce qui peut prêter à confusion. Cependant, la majuscule
indique que le texte a une portée universelle. Quant
au « citoyen », il évoque les citoyens antiques, ceux
1. Accessible sur le site Légifrance : www.legifrance.gouv.fr/contenu/
menu/droit-national-en-vigueur/constitution/declaration-des-droits-de-l-homme-
et-du-citoyen-de-1789

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qui avaient droit de cité (les hommes libres non étran-
gers), même si la majuscule en fait un terme générique.
Les élèves liront la Déclaration et en identifieront les
idées forces en regroupant les articles qui leurs sont

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne


consacrés : les droits fondamentaux (l’égalité, la liberté,
art. I-IV), l’égalité devant la justice (art. V-IX), la liberté
de croyance et d’expression (art. X-XI), l’organisation
de l’État (impôts, police, séparation des pouvoirs,
art. XIII-XVI), la propriété comme droit inaliénable
(art. XVII). Enfin, on rappellera que la Constitution
de 1791 opère une distinction entre citoyens actifs (qui
paient l’impôt et qui peuvent voter et être élus) et
citoyens passifs (les femmes, les pauvres), ce qui res-
treint la portée de la Déclaration de 1789 et légitime
le texte d’Olympe de Gouges.

La récriture d’Olympe de Gouges


On demandera aux élèves de lire la Déclaration
d’Olympe de Gouges et d’en repérer les principales
modifications par rapport au texte originel. Ils consta-
teront que les premiers articles changent peu, hormis
l’adjonction des noms « femme » et « citoyenne » aux
noms « homme » et « citoyen », mais que les trans-
formations croissent à mesure qu’on avance dans la
lecture. Le texte acquiert une portée de plus en plus
polémique, dénonçant la « tyrannie » des hommes
(art. IV, p. 65) et revendiquant un droit d’expression
politique pour les femmes sous la forme d’une sen-
tence : « la femme a le droit de monter sur l’échafaud ;
elle doit avoir également celui de monter à la Tribune »
(art. X, p. 66). Contrairement à son modèle, le texte
d’Olympe de Gouges n’est pas neutre ; qui plus est,
il n’a aucune valeur juridique. Il s’agit d’un texte de
combat qui vise à convaincre les lecteurs de reconsi-
dérer la place des femmes dans la société.

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• Moment de grammaire : liens logiques
et propositions circonstancielles
La dimension argumentative du texte d’Olympe
de Gouges se traduit par l’utilisation de la juxtaposi-
tion pour exprimer des liens logiques implicites, de la
coordination et de propositions conjonctives circons-
tancielles qui ne figuraient pas dans la Déclaration
de 1789.
On demandera aux élèves de repérer et d’analyser
les propositions conjonctives circonstancielles du texte :
« pourvu que ses manifestations ne troublent pas
l’ordre public », « puisque cette liberté assure la légi-
timité des pères envers les enfants », « sans qu’un pré-
jugé barbare la force à dissimuler la vérité » (p. 66-67),
« si la majorité […] n’a pas coopéré à sa rédaction »,
« si ce n’est lorsque la nécessité publique […] l’exige »
(p. 68).
Ils devront ensuite expliciter des liens logiques en
substituant une principale et une subordonnée à deux
indépendantes coordonnées dont le texte fournit de
nombreux exemples.

SÉANCE 3
Appeler les femmes au combat
Support principal :
• Postambule, l. 109-140, p. 68-70.
Support complémentaire :
• Dossier, p. 123-124 : extrait d’Olympe de Gouges contre
Robespierre.

• Activité : explication linéaire


Une explication linéaire mettra en lumière la force
de l’écriture d’Olympe de Gouges pour persuader les
femmes de la suivre dans son combat.
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L’appel aux femmes (l. 109-116). Les élèves relè-
veront les marques de cet appel (impératifs, tutoie-
ment) et la force des images employées (« le tocsin
de la raison », l. 109, « le flambeau de la vérité »,

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne


l. 112-113) qui rattachent cette argumentation aux
idéaux des Lumières et à l’idéal révolutionnaire, tout
en soulignant leurs paradoxes. L’image de « l’homme
esclave » (l. 114) réfère à l’Ancien Régime et met en
cause les révolutionnaires qui se sont appuyés sur les
femmes avant de les exclure.

L’injustice des hommes (l. 117-130). Le deuxième


mouvement insiste sur l’injustice des hommes à tra-
vers une accumulation de questions rhétoriques qui
accentuent la dépossession subie par les femmes. Le
lexique est péjoratif (« mépris », « dédain », l. 119) et
s’accompagne de négations lexicales (« détruit »,
l. 121, « injustices », l. 122) : l’auteure souligne l’iné-
galité de traitement entre les hommes et les femmes
et dévalorise les révolutionnaires qui ont fait les lois
en les opposant à Jésus à travers la mention des noces
de Cana (l. 126).

La légitimité du combat à mener (l. 130-140).


Olympe de Gouges fait retour sur les valeurs des
Lumières en s’appuyant à nouveau sur la « raison »
(l. 133) et en ayant recours à la « philosophie » (l. 134-
135). Les élèves relèveront les marques de la carac-
térisation des hommes et des femmes.

Caractérisation des hommes Caractérisation des femmes


– La faiblesse. – Courageusement.
– Cette inconséquence. – La force de la raison.
– Vaines prétentions. – Toute l’énergie de votre
– Ces orgueilleux. caractère.
– Nos serviles adorateurs
rampants.

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Ils feront ainsi apparaître que l’égalité prônée cache
en réalité une affirmation de la grande supériorité des
femmes sur les hommes qui doit leur donner confiance.

• Prolongement : l’écriture du combat,


le style véhément
On synthétisera avec les élèves les procédés qui
caractérisent le style de l’extrait étudié : impératifs,
apostrophes, tutoiement, questions rhétoriques, images
saisissantes, vocabulaire péjoratif, propositions brèves.
Ils relèveront ensuite les marques du style véhément
dans le texte d’Olympe de Gouges contre Robespierre
(p. 123-124). Une mise en commun fera apparaître la
plus grande violence de ce deuxième texte par rapport
au Postambule grâce au tutoiement constant, aux
hyperboles et au lexique de la mort.

SÉANCE 4
Paradoxes de la place des femmes
dans l’Ancien Régime
Support principal :
• Postambule, l. 145-179, p. 70-71.

• Activité : explication linéaire


Une explication linéaire permettra de montrer le
pouvoir paradoxal et méprisable des femmes avant la
Révolution, grâce à l’usage qu’elles faisaient de leurs
charmes.

Soumission des hommes aux charmes des femmes


(l. 145-159). Les élèves montreront d’abord comment
Olympe de Gouges revient sur la période qui a précédé
la Révolution. Ils étudieront l’emploi des temps ver-
baux : l’imparfait et surtout le passé composé d’aspect
10
accompli (« Les femmes ont fait plus de mal que de
bien », l. 145), qui marque la rupture entre deux époques.
On leur demandera ensuite d’analyser la place des
hommes dans le paragraphe. Ils verront qu’il n’en est

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne


quasiment pas question et qu’ils apparaissent par une
périphrase (« le plus irréprochable », l. 148-149), sous
des fonctions (« ambassade, commandement… », l. 154-
155) et dans un groupe nominal (« la sottise des
hommes », l. 156). L’auteure marque ainsi la domina-
tion des femmes par leurs artifices, dont elle développe
le lexique : « dissimulation » (l. 146), « ruse » (l. 147),
« charmes » (l. 148), « administration nocturne » (l. 152-
153). La formule de clôture, qui mêle antithèse, parallé-
lisme et chiasme, exprime de manière synthétique le
paradoxe de la Révolution qui a restauré les mœurs
sans conserver aux femmes leur place dans la société.

Esclavage des femmes sous l’Ancien Régime (l. 160-


179). Le deuxième paragraphe dénonce la corruption
de l’Ancien Régime mais déplore que les facilités éco-
nomiques offertes alors aux femmes aient disparu avec
la Révolution. En rappelant ce fait, elle invite ainsi
ses contemporains à améliorer le sort des femmes, à
travers une question rhétorique. Elle évoque alors les
moyens d’enrichissement qui étaient offerts aux femmes
et leur simplicité. Les élèves relèveront le lexique de
l’argent (« cent fortunes », l. 167, « richesses », l. 170,
« de l’or », l. 172, « fortune », l. 178) et les éléments
qui montrent la facilité de cet enrichissement : la néga-
tion exceptive (« n’avait besoin que d’être belle ou
aimable », l. 166 ; le superlatif « la plus indécente »,
l. 171-172). La corruption de l’Ancien Régime est illus-
trée par une inversion des valeurs puisqu’une femme
honnête est considérée comme « bizarre » (l. 169). Le
lexique de l’argent aboutit à la métaphore filée de
l’esclavage, le « commerce des femmes » (l. 172-173)
faisant pendant à celui des Noirs. Olympe de Gouges
ne regrette pas ces mœurs, dont le maintien serait
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signe que « nous serions toujours corrompus » (l. 176),
mais elle revendique un nouveau statut pour les
femmes qui ne les cantonne pas à un rôle subalterne.

• Moment de grammaire : les hypothétiques


Les hypothétiques sont nombreuses dans le texte
sélectionné comme dans la suite du Postambule. On
demandera aux élèves d’analyser les propositions subor-
données de condition suivantes en indiquant les temps
utilisés et la valeur de la condition exprimée.

Temps de la Temps de la
Corpus Analyse
subordonnée principale
« Quand elle Imparfait Imparfait Éventuel.
possédait de l’indicatif. de l’indicatif.
ces deux
avantages,
elle voyait
cent fortunes
à ses pieds. »
« Si elle n’en Imparfait Imparfait Éventuel ; cas
profitait pas, de l’indicatif. de l’indicatif. particulier : le plus
elle avait souvent, la principale
un caractère découle logiquement
bizarre. » de la subordonnée,
mais dans cette
occurrence elle
apparaît plutôt
comme une cause,
déduite du
comportement
de la femme honnête.
« S’il en avait Imparfait Conditionnel Expression
encore, la de l’indicatif. présent. du potentiel. On peut
Révolution aussi l’analyser
serait perdue. » comme un irréel
du présent, si l’on
considère qu’Olympe
de Gouges rejette
cette possibilité au
nom des valeurs
de la Révolution.

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Temps de la Temps de la
Corpus Analyse
subordonnée principale
« Si le maître Présent Présent Éventuel.
lui donne de l’indicatif. de l’indicatif.

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne


la liberté
[…], que
devient cette
infortunée ? »
« Si elle a des Présent Futur simple Éventuel.
enfants, il de l’indicatif. de l’indicatif.
l’abandonnera
de même. »

SÉANCE 5
Combattre pour l’égalité de tous
Supports principaux :
• Dossier, p. 109-110 : extrait des Bières flottantes des
négriers de Mirabeau.
• Dossier, p. 110-111 : extrait de l’Opinion d’une femme
sur les femmes de Fanny Raoul.

• Activité
Il s’agit d’analyser l’efficacité d’une stratégie argu-
mentative en repérant les procédés employés et les
effets recherchés sur le lecteur.

Mirabeau et la recherche de l’indignation


On demandera aux élèves de formuler la thèse de
l’auteur et d’identifier les principaux procédés employés
pour en faire part aux lecteurs. Ils repéreront la mise
en situation concrète à travers l’évocation d’un bateau
négrier et le recours aux sens (« écoutez », « voyez »,
« une homicide atmosphère »), la réification des esclaves
(« chargeant », « entasse », « comme des objets », « lest,
utile pondus »), le lexique pathétique (« ces malheu-
reux », « douleur », « victimes », « infortuné »), celui de
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l’indignation (« horrible », « atroce »), et enfin la citation
en lettres capitales d’un argument des esclavagistes, qui
clôt chacun des paragraphes et entre en contradiction
avec tout le reste du paragraphe. Mirabeau ne for-
mule donc pas sa thèse de manière explicite mais par
antiphrase : le commerce des esclaves est inhumain.
Il cherche à transmettre son indignation à son auditoire
(il s’agit d’un discours).

Fanny Raoul et la comparaison de deux formes


d’esclavage
On demandera aux élèves quelle est la thèse de
Fanny Raoul, quels sont ses arguments et quels procé-
dés elle utilise. Elle défend l’égalité entre les hommes
et les femmes, et la justifie par le fait que les deux
sexes ont les mêmes « facultés intellectuelles » (p. 110),
que les femmes méritent autant la liberté que les Noirs
esclaves (p. 110) et que l’inégalité entre les sexes est
préjudiciable au bonheur de tous (p. 111). Contraire-
ment à Mirabeau, Fanny Raoul recourt à des arguments
raisonnables sans chercher à émouvoir ses lecteurs. Elle
veut convaincre et non persuader.

• Pour se préparer à l’essai ou à la dissertation


Les élèves devront dire quelle stratégie argumenta-
tive leur semble la plus efficace, sous la forme d’un
paragraphe argumenté.

ÉVALUATION DE FIN DE SÉQUENCE


Commentaire littéraire
Le commentaire littéraire portera sur le début du
texte « À la Reine » jusqu’à « l’exécration du genre
humain » (l. 43, p. 59). La problématique sera la sui-
vante : « Comment Olympe de Gouges tente-t-elle de
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rallier la Reine à la cause qu’elle défend ? » La pre-
mière partie portera sur la relation privilégiée que
l’auteure tente d’établir avec la Reine en s’adressant
à elle et en lui rappelant son admiration et sa volonté
de la protéger ; la deuxième sur la franchise que mani-
feste Olympe de Gouges, loin de la courtisanerie habi-
tuelle ; la troisième sur l’habileté argumentative : en
faisant preuve d’audace, Olympe de Gouges offre un
modèle à la Reine qu’elle invite à montrer du courage
et à s’engager pour la cause des femmes.

IV. Bilan

L’étude de la Déclaration des droits de la femme


et de la citoyenne aura permis aux élèves de prendre
conscience de l’engagement littéraire des femmes,
mais aussi de leur engagement politique. Ils auront été
sensibilisés à la force des écrits, et à l’équilibre entre
pertinence des idées et travail de leur mise en forme.
Mais le parcours aura également permis d’élargir la
réflexion et de la replacer dans une perspective huma-
niste, au sens philosophique du terme.

Stéphanie LECOMPTE

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