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:
1 Pourquoi Olympe de Gouges propose-t-elle une vision si péjorative de la femme durant
l’Ancien régime ?
2 La domination masculine est-elle un esclavage ?
3 quelles sont les dates de l’abolition de l’esclavage en France ?
3 Quelles ont été les conséquences de l’inégalité économique entre les hommes et les
femmes ?
Explication linéaire du texte n°3 « Les femmes ont fait plus de mal que de bien… »,
Postambule, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791, Olympe de Gouges.
Introduction
Situation du texte
Si nous connaissons au dix-huitième siècle des femmes qui tiennent des salons littéraires à
Paris, comme Mme de Tencin qui réunit en 1733 des écrivains tel Marivaux (La Colonie paraît
en 1750 et envisage la prise de pouvoir par les femmes) ou des philosophes tel
Montesquieu, il faut attendre la Révolution pour que les femmes prennent la parole
publiquement et politiquement. Ainsi Olympe de Gouges qui publie en 1791 la Déclaration
des droits de la femme et de la citoyenne et argumente en faveur de l’égalité. De plus,
l’extrait étudié est original puisque l’auteur crée un Postambule non présent dans la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789).
Lecture expressive
Bien respecter la ponctuation pour faire entendre le discours polémique.
Mouvement du texte
Ligne 1 à 9 de « Les femmes… » à « …méprisé » : Qui est responsable ?
Ligne 10 à 18 de « Sous l’Ancien régime… » à « …corrompus » : le rôle de l’argent
Ligne 18 à 24 de « cependant… » à « …fortune » : la comparaison avec l’esclavage
Problématique
Nous nous demanderons comment Olympe de gouges conduit les lecteurs à prendre
conscience du rôle funeste de l’argent dans les relations homme/femme ?
Comment l’auteur distingue-t-il l’Ancien régime de la Révolution pour conduire les lecteurs à
prôner l’égalité ?
Développement
Ligne 10 phrase 1 : une interrogation directe totale qui débute par un constat, formulé dans
un parallélisme, et qui met en valeur le vice et la culpabilité pendant l’Ancien régime. Le
connecteur d’opposition « mais » introduit le projet d’Olympe de Gouges : elle impute les
vices de l’Ancien régime à l’inégalité économique entre les hommes et les femmes.
De la ligne 11 à 18, l’auteur cherche à convaincre ses auditeurs du lien funeste entre la
beauté féminine et le gain économique sous l’Ancien régime dans un passage qui brosse le
portrait des femmes, à la manière de La Bruyère dans ses Caractères (1688) :
La beauté et le caractère aimable faisait seuls apparaître les fortunes, comme le
montre la négation restrictive « n’avait besoin que » et l’hyperbole « cent fortunes à
ses pieds » l.11 à l.13
Si la femme ne profitait pas de ces deux avantages, elle était stigmatisée, comme le
montre l’adjectif « bizarre » et l’expression « philosophie peu commune »,
puisqu’elle méprisait les richesses. Nous pouvons penser à la pièce Timon d’Athènes
(1607) de Shakespeare, citoyen grec riche et généreux devenu misanthrope après
avoir perdu sa fortune et retiré dans une grotte sous l’opprobre générale. Ces
propos ne sont pas ceux d’Olympe mais ceux des hommes, cités en discours indirect
libre.
Enfin, l’alternative devenait impossible, car l’argent réduisait la femme à être
considérée négativement comme « mauvaise tête » ou respectée, même indécente,
avec de l’or.
Olympe de Gouges évoque alors le « commerce des femmes » qu’elle associe à une
« industrie », système révolu grâce à la Révolution. Cependant, la PS Circonstancielle
de condition finale laisse un doute sur la fin de cette pratique, le danger étant la
corruption encore possible pendant la Révolution.
L’auteur pousse les lecteurs à se questionner sur ses représentations, par les
interrogations rhétoriques et les phrases paradoxales.
Une première réponse, ligne 20, est de nature polémique, car le discours dominant
représenté par le pronom indéfini « on » dans l’expression « on le sait » confirme
l’opinion qu’il existe une différence entre les deux statuts, mais en défaveur des
femmes !
Enfin, l’auteur reprend à son compte en discours indirect libre (« dit-on ») les critiques
formulées par un discours dominant : « pauvre » et « vieille », « pourquoi n’a-t-elle pas
su faire fortune ? »
Une femme libre serait donc moins bien traitée qu’un esclave car elle suscite une
critique méprisante.
Conclusion