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Introduction commune aux 2 extraits (sert aux 2 analyses linéaires sur Olympe de Gouges) :
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’O de G publiée en 1791 au 18 èsme siècle,
siècle des lumières, est la réécriture au féminin de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen
de 1789. En effet la constitution de 1789 n’accordant aux femmes aucun droit à la vie citoyenne et
politique, O de G s’érige contre ce qu’elle estime être une injustice, et revendique dans sa
déclaration une égalité de droits entre les citoyens quel que soit leur sexe.
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Mouvements :
1) Ligne 1 à 14 : jugement péjoratif d’O de G sur l’immoralité des mœurs sous l’Ancien Régime.
Projet de lecture : En quoi la dépendance financière des femmes envers les hommes renforce-t-elle
les inégalités entre les deux sexes ?
Premier mouvement : « Sous l’Ancien Régime, tout était vicieux, tout était coupable » à « nous
serions toujours corrompus » : le jugement péjoratif d’O de G sur l’immoralité des mœurs sous
l’Ancien Régime : O de G évoque la condition des femmes, dont la valeur est réduite à son apparence
physique et à sa capacité à se faire entretenir.
« Une femme n’avait besoin que Les qualités requises pour une femme étaient
d’être belle ou aimable ; quand uniquement d’être « belle » et « aimable ».
elle possédait ces deux
avantages, elle voyait cent La négation restrictive montre que la femme était
fortunes à ses pieds. » Négation restrictive uniquement considérée à travers ses atouts physiques
« ne …que » et sa douceur de caractère dont elle devait tirer profit
afin de s’assurer une sécurité financière.
« Si elle n’en profitait pas, elle Champ lexical de Le champ lexical de l’argent montre que se faire
avait un caractère bizarre, ou une l’argent : « fortunes » entretenir faisait partie des mœurs et était légitime,
philosophie peu commune, qui la « richesses », « or » voire même attendu de la part d’une femme.
portait au mépris des richesses ;
alors elle n’était plus considérée La négation restrictive révèle qu’à cette époque une
que comme une mauvaise tête. Négation restrictive « ne femme qui n’agissait pas ainsi était alors mal vue et
La plus indécente se faisait …que » incomprise. Le respect envers une femme était donc
respecter avec de l’or. » proportionnel à sa relation avec les hommes et
l’argent.
« S’il en avait encore, la Lexique péjoratif : O de G porte donc un regard moralisateur sur le
Révolution serait perdue, et sous « perdue », comportement des femmes et sur les mœurs de la
de nouveaux rapports, nous « corrompus » société sous l’Ancien Régime. Elle montre son espoir
serions toujours corrompus. » pour cette nouvelle ère introduite par la Révolution.
Deuxième mouvement : « Cependant la raison peut-elle se dissimuler » à « avec ses nobles victimes » :
le réquisitoire d’O de G contre l’ingratitude des hommes : O de G fustige le comportement des hommes
qui n’hésiteront pas à abandonner leur compagne à leur sort lorsqu’elles auront perdu leurs charmes.
Pronom personnel « on » La femme qui n’est pas parvenue à tirer profit de ses
(désigne la société) charmes, et donc à faire fortune (en particulier par le
mariage), reste incomprise par la société qui la juge et
la méprise elle, et non l’homme qui l’a abandonnée.
« D’autres exemples encore plus Lexique appelant à la O de G cherche à persuader son lecteur en employant
touchants s’offrent à la raison. Une compassion (registre le registre pathétique afin de susciter la pitié du
jeune personne sans expérience, pathétique) : lecteur. Il est ici question d’une « jeune personne
séduite par un homme qu’elle aime, « touchants », « sans sans expérience », donc innocente, qui sera séduite
abandonnera ses parents pour le expérience », « ingrat », par un homme qui tirera profit de sa naïveté.
suivre ; l’ingrat la laissera après « inhumaine »,
quelques années, et plus elle aura « abandonnera »,
vieilli avec lui, plus « victimes »
son inconstance sera inhumaine »
Conclusion :
O de G promeut donc dans ce postambule l’émancipation des femmes. L’auteur est consciente
que l’évolution des rapports entre l’homme et la femme passe par la nécessaire indépendance
financière des femmes, afin que celles-ci s’affranchissent de toute domination masculine. Elle
n’hésite pas à sortir du langage juridique en employant le registre pathétique dans le but d’insuffler
aux femmes l’émotion et la colère nécessaires pour défendre leurs intérêts.
Nous pouvons comparer ce texte avec le plaidoyer de Marceline dans Le Mariage de Figaro de
Beaumarchais : celle-ci évoque le sort le sort des filles-mères, flouées par les promesses des hommes
qui leur promettaient une sécurité financière grâce au mariage, et hélas abandonnées à leur triste
sort sitôt qu’elles s’étaient offertes à eux.