Vous êtes sur la page 1sur 2

EXP. LIN.

CHAP 57 GARGANTUA:

Toute leur vie (l.1): déterminant indéfini évoquant la totalité « toute », suggère implication des personnes dans le système de
thélème.

Etait organisée (l.1): passivité, jeu de rabelais pour introduire la critique du monde qui l'entoure, en créant un effet de surprise
avec ce qui va suivre

non par des lois, statuts ou règles (l.1): négation portant sur les systèmes en vigueur dans le monde de Rabelais.

mais selon (l.1): opposition qui est construite en deux temps en fait « non par... mais selon » ; crée un effet de retardement qui
provoque une forme de surprise. On peut aussi remarquer que Rabelais joue sur un effet d'antithèse : « régie » qui suppose
obéissance et « leur volonté et leur libre-arbitre » : liberté.

Phrase qui suit énumère les activités des thélémites (l.2-3): activité du quotidien, qui rapprochent ceux-ci de personnes
normales. Ces activités sont cependant encore une fois mise en association avec des expressions redondantes pour évoquer la
liberté : « quand bon leur semblait » : « quand l’envie leur en venait.».

Négation répétée « nul », « nul » (l.3-4): est encore une référence au monde contemporain de Rabelais, en particulier au
fonctionnement des collèges que l'écrivain abhorre dans lesquels les élèves ont torturés et soumis à des règlement très stricts.

Ainsi l’avait voulu Gargantua (l.4): forme de contradiction ici, où l'on voit que même l'instigation d'une absence de règle provient
d'un maître des régles, et surtout se formule en une règle.

Ne pas oublier que Gargantua, comme géant dans l'oeuvre rabelaisienne, est représentant de l'être humaniste, une sorte
d'homme idéal dont la taille est proportionnelle à la sagesse.

Encore contradiction : absence de règle se formule avec un impératif !

Fais ce que tu voudras (l.5): La principale caractéristique de la vie des Thélémites semble être leur totale liberté comme le
montre leur maxime.

“Car” (l.6): justification de la règle, montre que l'on est ici dans une forme d'argumentation et qu'il est nécessaire de convaincre.

« gens libres, bien nés et bien instruits…les écarte du vice.» (l.6-7) énumération des qualités des thélémites semble faire d'eux
une élite : champ lexical mélioratif. → personnages idéaux.

Société semble repliée sur elle-même : d'abord par l'énumération de ces qualités, ensuite par l'emploi de l'expression « les gens
», et du « ils » qui excluent le narrateur, les personnages, et le lecteur. “Ils nommaient cet instinct: honneur” (l.8)

Quand une ville et contraignante sujétion…libérer du joug de la servitude (l.9-10): ancrage de la définition du thélémite dans une
étude presque psychologique de l'être humain : le désir de toujours vouloir s'affranchir des contraintes. «car toujours l’Homme
entreprend ce qui lui est défendu et convoite ce qui lui est réfusé»(l.10-11). On peut remarquer ici l'emploi du mot “Homme” qui
inclut le narrateur et le lecteur. Rabelais montre ainsi que les Thélémites sont bien des êtres qui nous ressemblent, mais ils ont
quelque chose en plus !

Avec un louable esprit d’emulation … avaient les autres oiseaux de proie (l.12-18) 2ème paragraphe: Paragraphe qui illustre le «
vivre ensemble » : jeu de balancement entre expression évoquant un individu, et une autre évoquant le reste du groupe.
Pour évoquer le fait que personne ne domine les autres, on constate que Rabelais utilise des pronoms indéfinis « l'un » / « tous
» (l.13-15), et répète cette formule.

Les propositions s'enchaînent aussi par parallélismes, sans connecteur logique, pour souligner avec quelle simplicité ces actions
se suivent, protase (= première partie de la phrase) longue, apodose (deuxième partie de la phrase) courte, pour souligner cette
simplicité, cette absence de contestation de ce qui est pourtant un ordre.( « buvons », « jouons » (l.13-14) sont des impératifs)

De même, on nous montre que les Thélémites ne se différencient pas les uns des autres, sauf par leur sexe, qui régit les rôles à
la chasse. « les dames »/ « les hommes» (l.15 et 17). Détails donnés sur la chasse évoque élégance «beaux chevaux, élégants
palefrois », « poing joliment ganté » (l.16-17) et contribue à l'idée que l'on nous représente une élite.

Dernier paragraphe est celui des savoirs : encore insistance sur groupe d'élite « si bien instruits », formule superlative. (l.19)

Les Thélémites jouissent d’une éducation complète et variée, avec de nombreuses activités l’ordre intellectuel, qui rappellent
l’éducation humaniste que Gargantua a reçue de Ponocrates: “lire, écrire, chanter, jouer d’harmonieux instruments, parler cinq
ou six langues dans lesquelles ils composaient en vers ou en prose” (l.19-21)

Les problématiques possibles :

1/ Dans quelle mesure peut-on parler ici d'utopie ?

2/En quoi ce texte est-il représentatif de la pensée humaniste ?

3/Dans quelle mesure peut-on voir dans ce texte une forme de critique de la société réelle ?

4/A partir de ce texte, montrez quelles sont les grandes forces de l'argumentation indirecte pour faire réfléchir le lecteur ?

Vous aimerez peut-être aussi