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Intro 

: Jean Baptiste Poquelin, sous le pseudonyme de Molière, surnommé le contemplateur,


dramaturge du classicisme, acteur comique, directeur de la troupe l’illustre théâtre, protégé du roi
Louis XIV et créateur avec le musicien Lully de la comédie ballet, reprend en 1673 le thème
traditionnel de la satire de l’incompétence de certains médecins. Blessé par le pamphlet Elomire
hypocondre, il créait pour le carnaval de 1673 avec la musique de Marc-Antoine Charpentier et les
chorégraphes de Pierre Beauchont, le malade imaginaire, comédie en prose en 3 actes, un prologue
et 3 intermèdes dont le dernier constitue le dénouement de l’intrigue elle-même. Malgré la gravité
de son état de santé, il joue comme d’habitude, le personnage comique, le monomaniaque, Argan,
bourgeois hypocondriaque voulant imposer un mari médecin à sa fille pour faire le salut de son corps.
Il meurt le soir de la représentation, le 17 février. La pièce s’ouvre sur un prologue destiné à saluer les
exploits militaires du roi. Nous nous situons ici juste après ce prologue, dans l’acte I scène 1 où
commence véritablement la pièce. Nous étudierons le caractère particulier de cette scène
d’exposition.

1er mouvement : faux dialogue, prescription l.31-49


2ème mouvement : le jeu de la sonnette l.50-61

1er mouvement :
 Dans cette 2e partie on reprend le thème de la médecine :
- Champ lexical de la médecine : « clystère » « potion » « humeurs »
- Il y a un déséquilibre des humeurs (cf. la théorie des humeurs)

 Nous avons cependant quelque chose d'inhabituel :


- Il s'adresse à « Mr. Fleurant » avec les guillemets.
- Le personnage principal est sur scène
- On se rend compte que c'est un monomaniaque avec le « plus » qui reprend toutes les
prescriptions antérieures

 Il y a une sorte de plaisir de la part d'argan de reprendre les potions et le clystère


- Par le nombre d'infinitifs à la ligne 37 : « adoucir, lénifier »
- Le même nombre de syllabes des infinitifs de la l.37 ralentissent le débit d'argan qui les
savoure
- « Bézoard » l.39 évoque quelque chose qui est très efficace.
- Il a besoin de changer de traitement pour avoir l’impression que son argent est efficace, Il
paye après.

 Argan sait qu’il a du pouvoir :


- Le champ lexical du nombre « comptant », « trois », « deux », « cinq » « dix »,
« vingt »” dévoilent un personnage obsédé par la comptabilité.
- Il divise par 2, le prix écrit sur le mémoire : l.38 « bon, dix sols »
- Il compare les comptes avec le mois suivant : l.48-49 suggère une approche faussée de la
médecine : il y a moins de traitement donc il se porte moins bien. Cela entraine une
réflexion sur la relation patient/médecin.

 Comique scatologique : énormément de « lavement »

2e mouvement :
 L.53-54 la didascalie suggère l’importance de la sonnette car elle fait avancer l’action.
 Il y a toutes sortes de comique :
- Comique de geste : l’agite 3 fois
- Comique de mot : exagération, exclamation, injures « Toinette ! » « Chienne,
coquine »
- Comique de situation : Argan est mourant mais plein d’énergie. On peut voir une
sorte de folie naissante lorsqu’il fait la sonnette : « drelin, drelin, drelin » l
- La gradation des interjections « “Chienne ! coquine ! (...) Carogne” » avec les effets
d’allitération en [k] créent des effets sonores chaotique qui relèvent de la comédie et
de la farce.

Conclusion :
Nous avons souligné ce que cette scène d’exposition a de non traditionnelle, d’intrigante et
d’innovateur. Derrière les éléments comiques, nous avons un paterfamilias bourgeois et un homme
qui craint de mourir et d’être abandonné.
Dans cet extrait, nous avons un personnage obsédé par la comptabilité. Il rejoint ainsi également le
type comique de l’avare, une comédie écrite en 1668 par Molière dans laquelle nous retrouvons
Harpagon, un vieillard veuf d’une avarice maladive.

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