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‘Un rêve’, Aloysius Bertrand, extrait de Gaspard de la Nuit, 1842 E-L

INTRODUCTION :
Aloysius Bertrand = poète méconnu du 19°s → disciple V.Hugo. Premier à écrire poèmes en
prose, inspirant alors Rimbaud + Baudelaire. Poèmes sont inspirés du Moyen-Age, + exprime son
goût pr mystère → poèmes lyriques = poète romantique. Gaspard de la Nuit = post-hume.
Ce poème intitulé ‘Un rêve’, se présente comme 1 récit descriptif d’1 songe vécu /poète
restant mystérieux + difficile à interpréter + assez inquiétant => échappe à l’entendement = citation
en exergue de Pantagruel, Rabelais ‘J’ai rêvé tant et plus, mais j’y entends note’.
• En quoi ce poème revêt 1 certaine modernité ?

COMPO :
• 3 premières § = Récit du déroulement d’1 rêve étrange
• 2 dernières § = 1 conclusion + évanouissement du rêve

I – Récit d’1 rêve étrange (3 1ères §)

1) Composition de ce début de poème

Poème = prose (pas de vers/rimes) = mais images, répétit, jeux de sonorités, organisat° § = txt
poétique
1ère phrase = circonstances du rêve ‘il était nuit’ = vision nocturne
Anaphore → début de chaque § ‘ce fus d’abord/ce furent ensuite/ce furent enfin’ + ‘ainsi j’ai vu,
ainsi je raconte / ainsi j’ai entendu / ainsi s’acheva le rêve
→ Anaphores = annoncent 3 vision oniriques successives + inquiétantes = avec pr chaque vision 1
sensat° associée (‘vu’ ‘entendu’). Poète apparaît comme 1 témoin de ces scènes + 1 acteur (l9-10)
(supplice de la roue)

2) Visions cauchemardesques

1ères Vision (1§) = présente lieux, 3 lieux rendus inquiétants / descprit°


1. ‘une abbaye aux murailles lézardées par la lune’ (l.1) = métaphore = image maléfique de la
lune
2. ‘une forêt percée de sentiers tortueux’ → connotation négative = lieu de danger ‘tortueux’
(renvoie à la torture) ‘percée’ renforcée /allitérat° [a] + [é]
3. ‘et le Morimont grouillant de capes et de chapeaux’ = lieu d’éxecut°, introduit thème de la
mort + idée foule ‘grouillant de capes et de chapeaux’ → spectateurs apparaissent à travers
synecdoque ‘capes et de chapeaux’ faisant disparaître identité perso au profit de simple
détails vestimentaires
→ introduit idée de déshumanisat° peuple = peuple fantôme = renvoie à l’aspect
brumeux/vaseux du rêve = on ne voit que les détails/se remémorent (=Rêve)
+ p.présent « grouillant » = idée de masse, réduit hommes = animaux, nuisibles

1 → 2 → 3 + tirets = ‘flash back’, réminiscence du rêve + lieu amenant à la mort ‘sentier tortueux’
mais 1 certaine opacité du poème

2ème Vision (2ème §) → sensat° auditive ‘ainsi j’ai entendu’ = ‘glas funèbre’ ‘sanglots funèbres’
‘cris plaintifs’ = souffrance, ‘rire féroces’ ‘prières bourdonnantes’ => chaque adj introduit 1 sensat°
auditive désagréable/souffrance/mort
+ allitérat° [f] = frisson + allitérati [r] = douleur ? + allitérat° [gl/kl] → ‘sanglots’ ‘glas’ ‘cloche’ =>
atmosphère inquiétante ds un contxt religieux = scène oppressante
Assonance [i] = moqueries ‘rire féroces’ ≠ ‘cris plaintifs’ + assonance [an] = éternisat° du supplice
→ système d’écho apparaît avec 1ère strophe ‘cloche’ ‘cellules’ ‘prières’ = abbaye + ‘cris
plaintifs’/’rires féroces’ = Morimont + nature ‘fleur le long d’une ramée’ = ‘forêt’
=> Succession d’images dans un même ordre = Logique/fonctionnement du rêve

3ème Vision = annonce fin rêve adv ‘Enfin’ + v ‘s’acheva’ = centrée sur 3 persos, toujours success°
d’images ds ordre ‘moine’ → ‘jeune fille qui se débattait pendues aux branches d’un chêne’ → ‘et
moi […] sur les rayons de la roue’
Scènes de tortures/violence = introduite par PSR ‘qui expirait couché’ ‘qui se débattait’ ‘que le
bourreau liée’ = avec verbes imparfait = violence qui dure = scène de torture n’en finisse pas
+ durée avec assonance [on/an] éternise accentué /’cendre’ ‘agonisants’ ‘pendu’ = champs lexical de
la torture
Contxt historique rappelle Moyen-Age = ‘supplice de la roue’ ‘bourreau’ = supplice Moyen-Age
Poète apparaît manière surprenante = mise en valeur /forme accentuée pronom perso ‘moi’ = subit
l’action puisque COD = poète semble de dédoubler (raconte/est dans l’act°) = il se voit subir le
supplice = réduit à l’état d’objet = rend atmosphère de + en + angoissante

=> donc visions successives = façon décousue mais qui suit logique rêve = écho entre images,
associat° d’idées = période romantique apparaît gothique. Ces visions rappellent = romans
gothiques anglais fin 18° (atmosphère angoissante, empreinte surnaturelle + mystère)

II – 2 dernières § fonctionnent comme 1 conclusion

On le voit /changement temps ‘aura’ ‘sera’ → futur ind. → marque 1 rupture /rapport avant
dernière § → connecteur logique ‘mais’ → annonçant fin rêve/dissolut° rêve
→ cheminement vers le réveil
MAIS histoire se précise av dernière § = persos clairement identifiés
1. Dom Augustin ‘prieur défunt’, ‘moine qui expirait’ ‘en habit de cordelier’
2. Marguerite = renvoie ‘jeune fille’ (3§) = choix prénom renvoie ‘fleur le long d’une ramée’
(2§) <=>Faust, Goethe (romantisme all) = où Marguerite = jeune fille pure victime de Faust,
séduite puis abandonnée
→ victime situat°, semblable à notre situat°= symbole de pureté/virginité /innocence = ‘robe
blanche innocence’
2 dernières scènes = présente 1 atmosphère + apaisée à travers mort des persos →certaine dignité
‘honneurs’ → PSR ‘que son amant a tuée’ complétant Marguerite = seul perso identifiée ‘son
amant’ → peut être le poète qu’il l’a tué ? = mystère, onirisme renvoyant à la note de Pantagruel
ds cette dernière § poète narrateur libéré de manière inattendue = /pvr presque enchanteur du rêve
‘barre du bourreau s’était, au 1er coup, brisée comme un verre’ = fin du rêve + jeu de sonorité avec
‘verre’ /’rêve’
→ dissolut° du rêve à travers champs lexical eau = ‘torrents’ ‘pluie’ ‘écoulée’ ‘ruisseaux’
‘débordées’ ‘rapides’ = hyperboles traduisent changement lieu = liquéfact° rêve qui transfigure
paysage +, plus que parfait = montre que rêve est terminée + traduit rapidité des évènements
‘et je poursuivais d’autres songes vers le réveil’ = fin rassurante + dédramatise le cauchemar
+ cheminement

CONCLUSION :
Aloysius Bertrand rend compte ds ce txt d’1 souvenir onirique. Poème revêt d’1 certaine
modernité = prose + structure décousue rappelant rêve + atmosphère angoissante et morbide
Ouverture sur ‘Le Spleen de Paris’ = Baudelaire pr forme ou ‘La Charogne’ pr évocat° de
thèmes désagréable presque effrayant.

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