Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
En 1482, à Paris, la beauté de la bohémienne Esméralda fait chavirer le cœur de tous les hommes.
Par jalousie, Frollo, amoureux en secret d’Esméralda, poignarde Phoebus qui est aimé de la jeune
danseuse. Elle est alors accusée à tort du meurtre et condamnée à la pendaison. Avant l’exécution, le
bossu Quasimodo l’enlève et trouve refuge dans la cathédrale Notre-Dame.
NB Quasimodo Terme emprunté aux deux premiers mots latins de l’introït du premier dimanche
après Pâques, « quasimodo geniti infantes » qui signifie : comme des enfants nouveau nés (I Pierre 2
; 2-3). En l’an 2000, le pape Jean-Paul II a fait de ce jour, le dimanche de la miséricorde. Définition sur
église catholique
Quasimodo s’était arrêté sous le grand portail. Ses larges pieds semblaient aussi solides sur le
pavé de l’église que les lourds piliers romans. Sa grosse tête chevelue s’enfonçait dans ses
épaules comme celle des lions qui eux aussi ont une crinière et pas de cou. Il tenait la jeune
fille toute palpitante suspendue à ses mains calleuses comme une draperie blanche ; mais il la
portait avec tant de précaution qu’il paraissait craindre de la briser ou de la faner. On eût dit
qu’il sentait que c’était une chose délicate, exquise et précieuse, faite pour d’autres mains que
les siennes. Par moments, il avait l’air de n’oser la toucher, même du souffle. Puis, tout à
coup, il la serrait avec étreinte dans ses bras, sur sa poitrine anguleuse, comme son bien,
comme son trésor, comme eût fait la mère de cette enfant ; son œil de gnome, abaissé sur elle,
l’inondait de tendresse, de douleur et de pitié, et se relevait subitement plein d’éclairs. Alors
les femmes riaient et pleuraient, la foule trépignait d’enthousiasme, car en ce moment-là
Quasimodo avait vraiment sa beauté. Il était beau, lui, cet orphelin, cet enfant trouvé, ce rebut,
il se sentait auguste et fort, il regardait en face cette société dont il était banni, et dans laquelle
il intervenait si puissamment, cette justice humaine à laquelle il avait arraché sa proie, tous
ces tigres forcés de mâcher à vide, ces sbires, ces juges, ces bourreaux, toute cette force du roi
qu’il venait de briser, lui infime, avec la force de Dieu.
Et puis c’était une chose touchante que cette protection tombée d’un être si difforme sur un
être si malheureux, qu’une condamnée à mort sauvée par Quasimodo. C’étaient les deux
misères extrêmes de la nature et de la société qui se touchaient et qui s’entraidaient.
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831-1832.
Cf
manuelnumériquemax.
Belin
tableau
Eugénie
Henry
Mvt
1
(lignes
1
à
3)
:
Description
du
bossu
/
La
difformité
et
la
force
du
bossu
-‐
A
quoi
tient
la
laideur
de
Quasimodo
?
Comment
néanmoins
l’auteur
valorise-‐t-‐il
le
personnage
?
Mvt
2
(
l
3-‐
10)
:
Un
tableau/une
scène
spectaculaire.
-‐
Quels
éléments
opposent
Quasimodo
et
Esmeralda
?
-‐
En
quoi
cette
scène
est-‐elle
sensuelle
?
-‐
Comment
l’amour
transfigure-‐t-‐il
Quasimodo
?
Mvt
3
(
l
10
à
16)
:
L’héroïsme
de
Quasimodo
=>
comment
Qu
est-‐il
transformé
en
héros
?
-‐ Que
ressentent
ceux
qui
étaient
venus
initialement
assister
à
l’exécution
d’E
?
-‐ Comment
la
beauté
de
Qu
est-‐elle
mise
en
évidence
?
-‐ En
quoi
l’attitude
de
Qu
est-‐elle
celle
d’un
homme
mis
en
marge
de
la
société
?
Mvt
4
(
l
16
à
la
fin)
:
Glorification
des
personnages
A
quoi
tient
le
pathétique
de
cette
scène
?
Quel
sens
peut-‐on
donner
à
l’allégorie
qui
clôt
le
passage
?
Cherchez
ce
qu’est
une
allégorie.
INTRO
:
V
Hugo,
écrivain
et
homme
politique,
s’impose
comme
chef
de
file
du
mouvement
romantique
avec
ses
pièces
de
théâtre
(Hernani
en
1829).
Il
est
connu
également
comme
poète
et
romancier,
notamment
pour
son
grand
roman
consacré
aux
Misérables.
Il
a
déjà
exploré
les
marges
de
la
société
dans
son
roman
Notre-‐
Dame
de
Paris
qui
met
en
scène
,
entre
autres
personnages,
deux
êtres
contrastés
:
le
bossu
Quasimodo
et
la
belle
Esmeralda
.
Reprenant
le
thème
traditionnel
de
la
Belle
et
la
Bête
et
amoureux
des
contrastes
(
cf
Léa
et
Gwynplaine
ds
l’Ho
qui
rit)
,
V
Hugo
les
réunit
dans
la
scène
où
Quasimodo
enlève
Esm
sur
le
point
d’être
exécutée.
Il
décrit
le
personnage
tel
un
héros.
Problématique
:
en
quoi
la
marginalité
de
Qu
fait-‐elle
sa
grandeur
?
Comment
le
romancier
exalte-‐t-‐il
la
marginalité
dans
cet
extrait
?
Mvt
1
(lignes
1
à
3)
:
Le
portrait
de
Quasimodo
• ce
qui
enclenche
la
description
=
La
pause/
l’arrêt
de
Quas.
«
sous
le
grand
portail
»,
CC
lieu
indiqué
ds
la
1ère
phrase
permet
au
narrateur
de
décrire
le
personnage
«
en
pied
»
(station
debout)
pour
le
laisser
imaginer
au
spectateur.
Notons
qu’il
est
ainsi
encadré
(mis
en
valeur
?)
par
«
le
grand
portail
»
de
la
cathédrale
:
un
vrai
portrait
.
•
Emane
de
ce
portrait
l’impression
de
force
avec
la
comparaison
des
pieds
«
aussi
solides
que
les
lourds
piliers
»
+
«
sa
grosse
tête
chevelue
»,
force
presqu’animale
.
Deux
éléments,
tous
deux
qualifiés
par
un
adj
dévalorisant,
soulignent
sa
laideur
:
«
ses
larges
pieds
»
et
«
sa
grosse
tête
chevelue
»
qui
de
plus
«
s’enfonçait
ds
ses
épaules
»
ce
qui
explique
la
précision
finale
ds
la
comparaison
«
pas
de
cou
».
Il
fait
ressortir
ainsi
son
physique
imposant
et
disgracieux.
*
Mais
ce
portrait
dévalorisant
est
contrebalancé
par
des
comparaisons
mélioratives
qui
soulignent
la
force
sculpturale
de
Qu.
:
-‐ la
comparais°
des
pieds
à
«
des
piliers
romans
»
-‐ ‘’
‘’
de
la
tête
à
«
une
crinière
de
lion
»,
animal
courageux.
Compar°
mélioratives
parce
qu’elles
rattachent
la
puissance
physique
du
bossu
à
des
réalités
nobles
:
architecture
romane
majestueuse
et
noblesse
du
lion.
=>
D’emblée
le
portrait
est
nuancé.
Mvt
2
(l
3-‐
10)
:
Un
tabelau
tout
en
contrastes
(
cf
le
conte
la
Belle
et
la
Bête)
=>
une
scène
spectaculaire
qui
convoque
des
archétypes,
bref
qui
emprunte
à
l’inconscient
collectif.
Le
passage
met
en
scène/présente
deux
êtres
opposés
:
-‐ par
leur
attitude
:
il
agit
en
héros,
sujet
des
verbes
d’action
«
il
tenait
»
«
il
la
portait
»
…
VS
Esm.
réduite
à
la
passivité
et
d’ailleurs
réifiée
par
la
comparaison
avec
«
une
draperie
blanche
»
!
-‐ par
leur
apparence/aspect
:
Quas
=
persge
rustre,
rude
aux
«
mains
calleuses
»
VS
Esmeralda
=
fragile,
car
«
toute
palpitante
»
et
assimilée
métaphoriquement
à
une
fleur
ou
un
objet
fragile
avec
les
verbes
«
briser
ou
faner
»
.
Autre
contraste
:
opposition
entre
la
rudesse,
la
force
de
Quas
et
son
comportement
plein
de
délicatesse
envers
la
jeune
fille
qui
représente
pour
lui
«
une
chose
délicate,
exquise
et
précieuse
»
(
l
6)
.
L’emploi
des
3
adjectifs
en
gradation
traduit
le
caractère
exceptionnel
que
Qu
accorde
à
la
jeune
fille.
Délicatesse
soulignée
par
l’intensif
«
il
la
portait
avec
tant
de
précaution
qu’
!l
…
».
la
prop
sub
de
conséquence
«
qu’il
paraissait
craindre
…
faner
»
révèle
qu’il
a
peur
parce
qu’il
a
conscience
du
fossé
qui
le
sépare
d’Esm
«
faite
pour
d’autres
mains
que
les
siennes
»
(
l
6
,
7)
.
=>
Son
attitude
est
pleine
de
retenue,
ce
que
souligne
la
négation
«
il
avait
l’air
de
n’oser
la
toucher,
»
renforcée
par
l’ajout
«
même
du
souffle
».
=>
l’adverbe
renchérit
et
suggère
que
Esm
est
sacrée
pour
lui,
comme
intouchable
.
-‐
Toutefois
les
indices
temporels
«
par
moments,
puis
,
tout
à
coup
»
montrent
qu’
il
oscille
entre
cette
retenue
et
un
geste
plein
de
passion
«
il
la
serrait
avec
étreinte
ds
ses
bras
»
=>
le
contact
physique
est
présent
et
parfois
intense,
ce
qui
rend
la
scène
sensuelle
:
les
comparaisons
d’Esmeralda
à
«
un
bien
»
ou
à
«
un
trésor
»
la
réïfent
(
la
chosifient)
et
traduisent
implicitement
un
désir
de
possession
chez
lui.
Désir
physique
que
le
geste
de
la
«
serrer
avec
étreinte
ds
ses
bras
,
contre
sa
poitrine
»
exprime
mais
ce
désir
est
contenu
et
sublimé
par
la
dernière
comparaison
«
comme
eût
fait
la
mère
de
cette
enfant
»
=>
amour
de
Quas
épuré
parce
que
comparé
à
celui
d’une
mère.
Quasimodo
apparaît
comme
un
protecteur
plein
d’amour.
Son
REGARD
est
éloquent
l
9
-‐il
est
évoqué
par
la
précision
dévalorisante
«
l’œil
de
gnome
»,
terme
qui
rappelle
sa
difformité
(
gnome
sens
1=
génie
nain
et
difforme
en
charge
de
la
terre
et
ses
trésors
/
sens
2
:
être
petit
et
difforme.)
-‐Mais
cela
contraste
avec
le
verbe
«
inondait
»
qui
est
ici
une
hyperbole.
Ce
verbe
est
complété
par
3
gpes
prépositionnels
«
de
tendresse,
de
douleur
et
de
pitié
»
qui
soulignent
la
bonté,
la
sollicitude
de
Qu
et
disent
l’intensité
de
ses
sentiments.
L
‘attitude
décrite
ici
évoque
la
mater
dolorosa
ou
la
Pieta
de
Michel
Ange
=
la
vierge
Marie
qui
regarde
son
enfant
mort
ds
ses
bras
(
la
Mère
avec
son
fils
Jésus
ds
les
bras)
.
Evoca°
émouvante
et
valorisante
qui
sublime
Quas
,
le
grandit.
Le
mvt
s’achève
sur
un
dernier
contraste
:
tendresse
de
son
regard
vers
Esm
VS
le
regard
«
plein
d’éclairs
»
qu’il
relève
sur
la
foule,
regard
qui
signale
sa
colère
contre
ceux
qui
veulent
exécuter
Esmeralda
et
le
défi
qu’il
jette.
Alliance
du
grotesque
(la
difformité)
et
du
sublime
(
l’amour
/la
colère)
chère
à
V
Hugo
et
aux
romantiques
.
V
Hugo
utilise
cette
alliance
pr
montrer
la
capacité
de
transfiguration
de
l’amour
:
L’amour
transfigure
Quas.
,
en
fait
un
être
sublime.
Ccl°
:
La
protection
maternelle
apportée
à
cette
enfant
permet
de
sublimer
l’opposition
entre
les
deux
personnages
et
fait
de
Qu
un
héros
sur
lequel
convergent
tous
les
regards.
La
suite
décrit
les
réactions
provoquées
par
cette
scène
spectaculaire
sur
les
gens
venus
assister
à
l’exécution.
Mvt
3
(l
10
à
16)
:
L’héroïsme
de
Quasimodo
=
personnage
grandi,
héroïsé
dans
la
scène
et
BEAU
!
Quasimodo
apparaît
co
un
héros
seul
sous
les
yeux
de
tous
;
il
suscite
admiration
et
réactions
fortes
chez
tous
les
spectateurs
co
en
témoignent
le
pluriel
«
les
femmes
…pleuraient
»
ou
le
sing
collectif
«
la
foule
trépignait
…
»
+
des
sentiments
intenses
:
«
pleuraient/riaient
»
ou
«
enthousiasme
»
=
terme
à
prendre
au
sens
fort
(
étymologiquement
«
habité
par
le
dieu
»
)
donc
la
foule
éprouve
une
exaltation
d’ordre
religieux
qui
donne
l’intuition
du
sacré.
=>
Le
héros
=
modèle
qui
porte,
incarne
des
valeurs
en
lesquelles
la
foule,
la
collectivité
se
reconnaît.
Cette
réaction
trouve
son
explication
ds
la
proposi°
à
valeur
causale
introduite
par
la
conjonction
«
car
»
=
explica°
inattendue
car
c’est
la
beauté
de
Qu.
!
l’indice
temporel
«
En
ce
moment
»
+l’adverbe
«
vraiment
»
+
le
déterminant
possessif
«
Qu
avait
sa
beauté
»
soulignent
le
caractère
exceptionnel
du
moment
et
l’originalité
de
cette
beauté
qui
lui
est
propre
=
Clou
du
spectacle
Le
narrateur
en
explique
ensuite
les
caractéristiques
ds
une
longue
phrase
complexe
qui
commence
par
l’affirmation
«
Il
était
beau,
lui,
»
où
le
pronom
tonique
«
lui
»
entre
virgules
marque
l’étonnement,
l’inattendu.
.
A
quoi
tient
cette
beauté
?
_
à
l’opposition
entre
son
statut
social
désigné
par
les
appositions
«
cet
orphelin,
cet
enfant
trouvé,
ce
rebut
»
et
la
force
d’âme
du
personnage,
ses
qualités
«
il
se
sentait
auguste
et
fort
»
:
auguste
>
du
latin
«
augustus
»
=
vénérable
,respecté.
=>
il
impose
le
respect
et
porte
qqchose
de
sacré
:
le
faible,
l’exclu
se
redresse
contre
les
puissants
(
d’où
ardeur
de
la
foule
qui
trépignait)
et
protège
les
faibles
(ici
Esmeralda)
«
avec
la
force
de
Dieu
»
qui
légitime
son
défi.
Quasimodo
est
un
homme
mis
à
écart
de
la
société
co
le
signalent
le
nom
«
ce
rebut
»
ou
le
participe
passé
«
banni
».
Mais
cette
marginalité
(subie
depuis
l’enfance)
il
l’assume
ici
et
s’oppose
volontairement,
dans
une
attitude
de
défi
contre
toutes
les
forces
énumérées
via
un
déterminant
démonstratif
-‐ il
défie
en
la
regardant
en
face
«
cette
société
…
puissamment
»
-‐ «
cette
justice
humaine
à
laquelle
…proie
»
-‐ «
toute
cette
force
du
roi
»
en
la
brisant
Quasimodo
est
grandi,
héroïsé
:
*
Le
crescendo
ds
les
verbes
d‘action
(regarder
en
face
,
intervenir
,
arracher,
briser)
souligne
la
puissance
presque
animale
du
personnage.
Le
narrateur
file
la
métaphore
en
assimilant
ses
opposants
à
«
tous
ces
tigres
forcés
de
mâcher
à
vide
».
Il
leur
a
enlevé
leur
proie
=
Esmeralda
.
=>
mais
qui
est
le
vrai
animal
en
vérité
??
*
l’énumération
de
ses
opposants
«
ces
sbires,
…,
ces
bourreaux
»
dit
la
force
et
courage
du
personnage
seul
contre
tous
.
L
‘ampleur
de
la
phrase
contribue
à
l’héroïsation
du
personnage.
*
Héroïsme
renforcé
par
le
rappel
en
apposition
de
sa
petitesse,
«
lui
si
infime
»
face
au
roi
.
Infime
<
latin
infimus
superlatif
de
inferus
le
+
bas,
le
dernier.
La
scène
=
preuve
qu’il
existe
une
autre
justice
qui
favorise
et
protège
les
faibles
«
avec
la
force
de
Dieu
».
=>
antagonisme
entre
la
justice
humaine
et
la
justice
divine.
Ainsi
s’explique
la
jubilation
et
fascination
de
la
foule
-‐et
du
lecteur
?
-‐
à
voir
un
petit,
un
faible
se
dresser
contre
les
puissances
dominantes
,
et
ce
en
vertu
d’une
loi
+
forte
que
les
lois
humaines,
la
foule
prend
sa
revanche
par
procuration.
Quas
est
un
modèle
ici
.
(
le
justicier)
Le
lecteur
de
plus
connaît
l’injustice
dont
Esmeralda
est
victime
et
voit
ds
Quasimodo
celui
qui
rétablit
la
justice.
Mvt
4
(
l
16
à
la
fin)
:
Portée
symbolique
de
la
scène
/
des
personnages
Le
narrateur
met
enfin
en
relief
le
pathétique
de
la
scène
qualifiée
de
«
chose
touchante
»(
l
17)
.
Les
personnages
ne
sont
plus
désignés
par
leur
nom
mais
par
des
périphrases
qui
se
font
écho
en
//
«
un
être
si
difforme
»
//
«
un
être
si
malheureux
»
:
ces
périphrases
insistent
ainsi
sur
leurs
souffrances
de
même
que
la
périphrase
«
une
condamnée
à
mort
»,
renforçant
le
pathétique
;
mais
ce
qui
est
émouvant
est
le
rapprochement
de
ces
souffrances
dont
l’une
protège/sauve
l’autre
presque
providentiellement.
V
Hugo
fait
en
effet
de
Quasimodo
et
d’Esméralda
deux
symboles
:
«
C’étaient
les
deux
misères
extrêmes
…société
»
,
Quas
misère
de
la
nature
qui
l‘a
créé
difforme,
Esm
misère
de
la
société
qui
l’a
injustement
condamnée
à
mort
+
bohémienne
donc
en
marge.
L’adj
«
extrêmes
»
les
situe
ds
la
marginalité.
Cette
allégorie
constitue
le
clou
du
passage
qui
célèbre
la
grandeur
morale
des
plus
faibles
ds
leur
résistance
à
une
oppression
injuste
et
les
rapproche
via
les
verbes
pronominaux
»
de
sens
réciproque
«
se
touchaient
et
s’entraidaient
».
La
marginalité
réunit
deux
personnages
que
tt
oppose
par
ailleurs.
Concl°:
Alors
que
sa
difformité
physique
le
met
en
marge
de
la
société,
Qu
ose
ici
braver
la
société
et
puise
dans
la
force
de
son
amour
pour
Esm
la
force
de
s’opposer
à
cette
société
qui
l’exclut.
Qu
du
bas
de
l’échelle
sociale
ose
braver
la
société
:
il
tire
sa
grandeur
et
sa
beauté
de
cette
audace,
incarnant
en
quelque
sorte
la
justice
divine.
Réécriture
romanesque
du
mythe
de
la
Belle
et
la
Bête
dont
V
Hugo
fait
ici
une
scène
grandiose
pour
le
plaisir
du
lecteur,
quasi
spectateur
.
Ouverture
:
vers
un
autre
personnage
rejeté
pour
sa
difformité
tel
Elephant
man
,
film
de
D
Lynch/OU
vers
une
autre
forme
de
marginalité
,
choisie
celle-‐ci
/OU
ouvrir
sur
le
contraste
entre
d’une
part
l’écriture
lyrique
et
épique
de
Hugo
qui
sublime
le
personnage
de
Qu
,
d’autre
part
l’écriture
blanche
de
Camus
ds
l’Etranger
qui
neutralise
au
contraire
tt
sentiment
et
vise
à
suggérer
le
sentiment
de
l’absurde.
Quasimodo s’était arrêté sous le grand portail. Ses larges pieds semblaient aussi solides sur le pavé de
l’église que les lourds piliers romans. Sa grosse tête chevelue s’enfonçait dans ses épaules comme celle
des lions qui eux aussi ont une crinière et pas de cou. Il tenait la jeune fille toute palpitante suspendue à
ses mains calleuses comme une draperie blanche ; mais il la portait avec tant de précaution qu’il
paraissait craindre de la briser ou de la faner. On eût dit qu’il sentait que c’était une chose délicate,
exquise et précieuse, faite pour d’autres mains que les siennes. Par moments, il avait l’air de n’oser la
toucher, même du souffle. Puis, tout à coup, il la serrait avec étreinte dans ses bras, sur sa poitrine
anguleuse, comme son bien, comme son trésor, comme eût fait la mère de cette enfant ; son œil de
gnome, abaissé sur elle, l’inondait de tendresse, de douleur et de pitié, et se relevait subitement plein
d’éclairs. Alors les femmes riaient et pleuraient, la foule trépignait d’enthousiasme, car en ce moment-là
Quasimodo avait vraiment sa beauté. Il était beau, lui, cet orphelin, cet enfant trouvé, ce rebut, il se sentait
auguste et fort, il regardait en face cette société dont il était banni, et dans laquelle il intervenait si
puissamment, cette justice humaine à laquelle il avait arraché sa proie, tous ces tigres forcés de mâcher à
vide, ces sbires, ces juges, ces bourreaux, toute cette force du roi qu’il venait de briser, lui infime, avec la
force de Dieu.
Et puis c’était une chose touchante que cette protection tombée d’un être si difforme sur un être si
malheureux, qu’une condamnée à mort sauvée par Quasimodo. C’étaient les deux misères extrêmes de la
nature et de la société qui se touchaient et qui s’entraidaient. ( tournure emphatique)
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831-1832.
Remplacer
«
des
lions
»
par
«
un
lion
»
et
faites
les
modifications
qui
s’en
suivent
.
Remplacer
«
cette
justice
humaine
»
par
«
ces
juges
»
et
faites
les
modifications
qui
s’en
suivent
.
Remplacer
«
cette
société
»
par
«
ce
milieu
»
et
faites
les
modifications
qui
s’en
suivent
Remplacer
«
car
en
ce
moment
…beauté
»
par
une
PS
C
de
CAUSE
=>
parce
que
en
ce
moment
…