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Colette est l’une des plus célèbres romancières en France et à l’étranger .

C’est une auteure


du 20ème siecle qui a donc connu les années folles , cette auteure a également su affirmer sa
bisexualité qui a d’ailleurs été revendiqué . Sa bisexualité a occupé une grande place dans sa
vie et dans son œuvre . « Sido » est l’un de ses récits autobiographiques ou elle a raconté
son enfance et l’histoire de sa famille à laquelle elle rend hommage . Nous étudions un
extrait de ce récit autobiographiqueoù elle met en valeur la célébration du monde comme
beaucoup de ses œuvres .

Comment voit-on que la nature occupe une grande place dans la vie de Colette ?
Dans un premier temps nous verrons le temps à travers la saison ( L1 à 9) , dans un second
temps le portrait de Colette ( l10 à 18) et pour finir sa passion pour la nature (L19 à 27)
premier para
Phrase 1: étés réverbérés..."

Phrase frappante par son rythme, l'anaphore du mot étés scande la phrase en 3 mouvements
et rythme ternaire

L'absence de verbes donne un caractère d'incantation, les mots résonnent comme une
invocation au souvenir de l'enfance e confère un caractère lyrique au passage [rappel:
lyrique>je évoquant ses sentiments, ici nostalgie de la narratrice adulte se remémorant ses
étés d'enfance, musicalité (rythme) et interlocution-s'adresse à quelqu'un ici les étés] Le
pluriel du mot étés-reviviscence d'expériences plusieurs fois vécues avec restitution d'une

atmosphère qui était commune à tous ces étés. Le charme et la poésie de l'évocation tient
aux sensations évoquées (et non aux sentiments) , sensations intenses du corps: chaleur du
gravier « chaud >> sous les pieds nus de l'enfant, couleur

"gravier jaune » et lumière qui en émanent « réverbérés », ardeur du soleil « traversant le


jonc

tressé....

Chant du passé = chant de petites joies

joie de revêtir une tenue particulière > chapeau tressé, joie d'un lever matinal...

En une phrase Colette a l'art de reconstituer ces (ses) étés.

Phrase 2: & car j'aimais tant l’aube. Caractère poétique de cette phrase à la double lecture:
promenade matinale de l'enfant permise

par sa mère mais aussi lecture métaphorique aube offerte en cadeau comme une
récompense, ce qui fait de Sido une divinité car seule une divinité peut offrir l'aube à un
humain, confère également à l'enfant un statut particulier. Enfant à la sensibilité extrême qui
sait goûter ce cadeau immatériel: « déjà précise que ce goût est toujours présent chez la
narratrice.
Phrase 3: « j'obtenais qu'elle m'éveillât Évocation du départ matinal sous la forme
humoristique d'une expédition lointaine. Voyage qui prend la forme d'une conquête so
conquête >> obtention par l'enfant du droit de partir << j'obtenais >>, privilège

conquête >> paniers vides qui seront remplis au retour + pluriel << terres », « je m'en allais
(...) vers des terres» mais on attend «< inconnues »> or l'adjectif qui suit est « maraîchères»,
cultivées done: humour.

La narratrice donne vie au paysage: les terres qui « se réfugiaient » soit par crainte soit par
de tranquillité > humanisation du paysage go Quête de l'expédition: fraises, cassis, groseilles
barbues comme un camaïeu gourmand dans

souci

les tons rouges. barbues» sensation sur la langue, enfant réagit au toucher

se humour de l'évocation qui s'humanise comme le paysage. La nature apparaît accueillante,


maternelle, nourricière
Deuxième paragraphe : Phrase 1 À trois heures et demie... >>

Deuxième para

Colette comme Marcel Proust utilise des groupes ternaires dans un bleu originel, humide et
confus», Proust appelait cela la « règle des trois adjectifs », figure rhétorique magnifiant
l'évocation. Synesthésie> <un bleu humide associe la vue et le toucher dans une image
poétique riche: originel→→ origine + confus >> connote la naissance au monde

ainsi le paragraphe présente l'aube comme un monde foetal, un monde d'avant la naissance
des êtres et des choses+ une forme de paradis terrestre. Le temps se décompte non en
minutes mais par les changements de position du brouillard qui se leve et à travers des
sensations tactiles: l'enfant sent le brouillard sur ses jambes puis sur son torse et enfin sur sa
figure: lèvres, oreilles, narines > correspond à l'éveil des sens oe Connote image du bain
mais aussi aspect foetal, naissance du jour // naissance de l'enfant + connivence entre la
nature enveloppante, maternelle là encore, et l'enfant. Découverte heureuse du corps et des
sensations.
Phrase 2 « J'allais seule...: phrase courte évoque marche dynamique et solitaire > là encore
solitaire car privilégiée, les autres enfants n'ont pas ce droit, ni même l'envie, et ils dorment
à cette heure... + humour dans le contraste pays mal pensant/ sans danger» souligné par
l'écho «< san» et «< an >> <mal pensant > ? qui critiquerait le fait de laisser une enfant si
jeune aller ainsi en exploration. Sourire de la narratrice adulte sur les critiques entendues
certainement.

Phrase 3 C'est sur ce chemin....


Comme pour la première phrase du passage: aspect incantatoire et lyrique souligné par
l'anaphore du présentatif « c'est » + accumulation de démonstratifs «< ce»«< cette » qui
traduisent le désir de faire resurgir le souvenir comme présent.
L'enfant est la première à visiter le monde, les éléments de ce monde dans leur première
manifestation « le premier souffle >>, << le premier oiseau », le premier visage du soleil «
le soleil encore ovale... do Connivence, osmose, là encore soulignée par le registre lyrique
porté par le rythme ternaire utilisé

à deux reprises « prix, état de grâce, connivence » et « souffle, oiseau, soleil ». « état de
grâce indicible» qu'on ne peut dire tant il est sublime d'où la poéticité de son évocation plus
à même d'en parler + allitération [s] qui magnifie l'évocation eo Lyrisme du motif de
l'éclosion, de la naissance également. Humanisation de ce soleil qui naît »

et de ce souffle qui << accourt » (on pense au titre d'un de ses romans reprenant cette
personnification la Naissance du jour).
Troisième paragraphe :
Phrase 1 « Ma mère me laissait partir... >> on Caractère unique que l'enfant revêt pour sa
mère est souligné par la comparaison l' oeuvre à l'objet d'art qu'elle appelle « son chef-
d'œuvre »> « Beauté, joyau-tout-en-or», « chef-d'œuvre > >préciosité de l'enfant pour sa
mère qui, inversement, se place en artiste.

« Décroître >> reprend l'idée de distance parcourue (cf. expédition), évocation artistique,
visuelle allant avec le chef-d'œuvre. On peut y lire encore de l'humour puisque la mère
devrait regarder grandir sa fille, croître donc...

Phrase 2« J'étais peut-être jolie... >>


La narratrice évoque avec humour l'orgueil de sa mère s'extasiant devant sa fille qui elle
s'interroge au regard des portraits d'elle à cet âge...

Phrase 3 Je l'étais à cause de mon âge... » eo Mais la dernière phrase du paragraphe explicite
cette beauté de l'enfant : enfant à l'aube de sa vie/ l'aube qui l'entoure, couleur de ses yeux
en osmose avec la nature et aspect décoiffé, sauvage comme la nature qui l'entoure (pas
encore habitée par l'homme à cette heure) > subjectivité, amour maternel

Poésie qui tient à l'anaphore de « à cause de » + rimes intérieures: jour, retour; lissés,
supériorité, éveillée + du rythme qui va croissant > croissance des groupes de mots
évoquant les raisons de cette beauté. Définition de la beauté originale là encore: belle « à
cause de mon âge et du lever du jour à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des
cheveux blonds qui ne seraient lissés qu'à mon retour, et de ma supériorité d'enfant éveillée
sur les autres enfants endormis ». « enfant éveillée» peut s'entendre comme réveillée par la
comparaison mais connote aussi cet éveil à la nature que les autres n'ont pas.
Le 4e paragraphe est le plus long: presque exclusivement consacrée à 2 sources car elles
sont le but de la promenade de de nouveau motif de la naissance parcourt tout le texte > or
la source constitue bien la naissanced'une rivière

Phrase 1 Je revenais à la cloche de la première messe.»


Là encore la temporalité se compte dans l'air, au bruit de la cloche +« messe» écho au pays
mal Phrase 2 << Mais pas avant d'avoir mangé mon saoul...pensant?

Comparaison qui animalise l'enfant > qui « décrit un grand circuit de chien qui chasse seul »
=toujours solitude mise en avant.
source pour l'enfant > occasion de l'exaltation d'un nouveau sens : le goût «< pas avant
mange »«et goûté l'eau »de sources humanisées et plus encore puisque le verbe « révérer les
assimile à 2 divinités A imaginaires, mythologiques

Phrases 3 à 6 L'une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline... >> sources =
véritables êtres animés avec des réactions affectives « sanglots » « se décourageait >>

<secrète et des activités << se haussait par une convulsion»«< traçait elle-même » «
replongeait >> froissait l'herbe » « s'étalait >> do elles ont leur personnalité avec des
réactions et des activités opposées chez « l'une et l'autre >>

L'une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et
tracait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la
terre. > les verbes indique le dynamisme, la nervosité, le mouvement+« convulsion >>

L'autre source, presque invisible froissait l'herbe comme un serpent, s'étalait secrète, au
centre d'un pré où des

narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence > tempérance v. « froisser» «<
s'étaler »>, adj secrète », comparaison au serpent qui l'animalise. L'une comme l'autre sont
humanisées : la première par ses «< sanglots » la seconde par son caractère secret. elles
diffèrent par le goût également> sens extrêmement précis et délicat chez cette enfant,
derrière

laquelle on entend Colette âgée opérant des comparaisons subtiles avec les saveurs de la
feuille de chêne et de la tige de jacinthe> cela crée un nouveau type de communion voire de
fusion, d'osmose avec la nature que l'enfant semble s'approprier corporellement. Dernière
phrase Rien qu'à parler d'elles je souhaite... >>
la dernière phrase exprime la richesse de la sensualité de la narratrice > souhaite que la
saveur
emplisse » sa bouche et en même temps elle souhaite retrouver avec intensité un moment
privilégié de l'enfance au moment de mourir de mort > bel euphémisme qui souligne
l'achèvement << tout finir» et la plénitude tout finir et non une privation

De souhait final d'emporter une gorgée> montre 1/le prix accordé par la narratrice à cette
expérience de l'enfance et 2/ nous ramène en même temps à la narration ce caractère
nostalgique > cette gorgée ne pourra être qu'imaginaire et vient d'évoquer un paradis perdu à
jamais.

Conclusion
Ce passage de Sido nous mène aux sources de l’inspiration de Colette , là où l’écrivaine
s’abreuve dans son enfance et au coeur de la nature . Les pages s’apparentent à de la prose
poétique et sont aussi révélatrice de l’écriture de Colette qui ne craint pas la profusion des
mots et des sensations , les ruisseaux cachés aux parcours inatendus , offre aussi une image
de l’écriture soigneuse de Colette avec des phrases revenant sur elle même et ressurgissant
là ou on ne l’attendait pas
Colette est l’une des plus célèbres romancières en France et à l’étranger . C’est
une auteure du 20ème siecle qui a donc connu les années folles , cette auteure a
également su affirmer sa bisexualité qui a d’ailleurs été revendiqué . Sa
bisexualité a occupé une grande place dans sa vie et dans son œuvre . « Sido »
est l’un de ses récits autobiographiques ou elle a raconté son enfance et
l’histoire de sa famille à laquelle elle rend hommage . Nous étudions un extrait
de ce récit autobiographiqueoù elle met en valeur la célébration du monde
comme beaucoup de ses œuvres .

Comment voit-on que la nature occupe une grande place dans la vie de
Colette ?
Dans un premier temps nous verrons le temps à travers la saison ( L1 à 9) , dans
un second temps le portrait de Colette ( l10 à 18) et pour finir sa passion pour la
nature (L19 à 27)

Conclusion
Ce passage de Sido nous mène aux sources de l’inspiration de Colette , là où
l’écrivaine s’abreuve dans son enfance et au coeur de la nature . Les pages
s’apparentent à de la prose poétique et sont aussi révélatrice de l’écriture de
Colette qui ne craint pas la profusion des mots et des sensations , les ruisseaux
cachés aux parcours inatendus , offre aussi une image de l’écriture soigneuse de
Colette avec des phrases revenant sur elle même et ressurgissant là ou on ne
l’attendait pas

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