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CHARLES BAUDELAIRE

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70860g.texteImage#

LˈALBATROS

« Lˈalbatros » est un poème de Charles Baudelaire qui fait partie de la section « Spleen et
idéal » de son recueil « Les fleurs du mal », publié en 1857.
Les motifs tels comme « les hommes d’équipage », « albatros », « mers », « le navire » , «
avirons » etc. révèlent quˈil sˈagit dˈune scène située dans un milieu martime. Les albatros
sont décrits comme les « vastes oiseaux des mers », les « rois de l’azur » et leurs ailes sont
«grandes» et «blanches». Donc, le poète accentue leur grandeur et majesté.
Cependant, le poème montre lˈhabitude des hommes dˈéquipage de capter ces oiseaux, ce
qui est souligné tout au début du poème par lˈenjambement entre le premier et le deuxième
vers qui met lˈaccent sur le verbe «prendre» : « les hommes d’équipage / Prennent des
albatros ». Alors, les marins sont décrits comme cruels, brutaux et grossiers, ils ne chassent
les albatros que «pour sˈamuser», pour povoir les «imiter» et «agacer».
Une fois captés, les albatros perdent leur magnificence et beauté, ils ne se débrouillent pas
sur le pont de bateau comme dans les hauteurs célestes. Le poète utilise des antithèses pour
montrer la différence entre la majesté des albatros dans les airs et leur piteux aspect au sol :
«ces rois de l’azur, maladroits et honteux », « voyageur ailé, comme il est gauche et veule »,
« naguère si beau, qu’il est comique et laid ».
Le dernier quatrain révèle que lˈalbatros est le symbole du poète en les comparant : « Le
Poète est semblable au prince des nuées ». Donc, lˈalbatros représente le poète agité qui est
constamment à la recherche d'inspiration : « Qui hante la tempête et se rit de l’archer ». Les
marins représentent des gens ordinaires parmi lesquels le poète n'a pas sa place, qui se
moquent de lui, le critiquent, ne le comprennent pas et le rejettent: « Exilé sur le sol au milieu
des huées ». Les ponts des bateaux symbolisent la réalité, mais les « ailes de géant » de poète
« l’empêchent de marcher » sur eux.
Autement dit, tandis que d'autres sont limités par la réalité, le poète a besoin de liberté afin
qu'il puisse développer son imagination et sa créativité. Seul le ciel peut lui donner cette
liberté même comme aux albatros. Le poète ne veut pas sˈadapter à la médiocrité et la
vulgarité des gens ordinaires qui satisfont leurs âmes superficielles en le ridiculisant
LˈHOMME ET LA MER
« Lˈhomme et la mer » est un poème de Charles Baudelaire qui fait partie de la section «
Spleen et idéal » de son recueil « Les fleurs du mal », publié en 1857.
Le poète sˈadresse à lˈ« Homme libre » , qui a une valuer générale, en lui disant quˈil faut
quˈil chérisse la mer. La mer est décrit comme un «miroir » où lˈhomme contemple son
«âme», elle est le reflet des sentiments humaines et « le déroulement infini de sa lame »
représente lˈinfinité de lˈâme humaine. Bien que le poème commence par un ton positif,
soulignant la beauté et la symbolique de la mer, le dernier vers de la première strophe apporte
un changement : lˈesprit de lˈhomme est comparé avec « un gouffre » aussi « amer » que la
mer.
La deuxième strophe montre un lien intime entre lˈhomme et la mer. Le poète décrit que l
ˈhomme plonge « au sein de » son « image », donc dans la mer, quˈil embarasse « des yeux et
des bras ». Il utilise lˈhypallage en associant le terme « rumeur » au coeur de lˈhomme et le
terme « plainte » à la mer pour montrer la symbiose parfaite entre les deux. La strophe s
ˈachève de nouveau sur une note qui donne au lecteur une sensation mal à lˈaise car le poète
décrit cette « plainte » de mer comme « indomptable et sauvage ». Il sˈagit donc dˈune mer
agitée qui nˈest pas un refuge pour le poète, mais un reflet de ses souffrances.
Dans la troisième quatrain, le poète commence à sˈadresser à lˈhomme et la mer ( qui
devient de cette manière de plus en plus personnifiée) en employant le pronom personnel «
vous » et il utilise le syntagme « tous les deux » soulignant ainsi à nouveau le lien entre
l'homme et la mer. Il les compare en disant qu'ils sont tous deux pleins de secrets et de
mystères : « Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes; / Ô mer, nul ne connaît tes
richesses intimes ». Donc, de nouveau, il attribue à lˈhomme un terme ( « abîmes » )qui
devrait être attribué à la mer.
La dernière strophe commence avec lˈadverbe « Et cependant » qui donne un renversement.
Le poète rompt l'union entre l'homme et la mer et les décrit comme des ennemis qui se
combattent depuis « des siècles innombrables » « sans pitié ni remords ». Il souligne leur
goût pour la violence « Tellement vous aimez le carnage et la mort ».
Il termine le poème par un vers qui résume parfaitement la relation entre l'homme et la mer :
« Ô lutteurs éternels, ô frères implacables! ». Ils sont à la fois « lutteurs » et « frères », mais «
frères implacables ». Donc, cet oxymoron accentue leur relation tumultueuse, la fraternité et
la rivalité qui existe entre eux à la fois.

LE CHAT
« Le chat » est un sonnet de Charles Baudelaire qui fait partie de la section « Spleen et idéal
» de son recueil « Les fleurs du mal », publié en 1857.
Le poète commence le poème par un imperatif « Viens » pour sˈadresser à son chat quˈil
appelle à venir sur son « coeur amoureux ». Il souligne la beauté de son chat, spécialement de
ses « beaux yeux, / Mêlés de métal et d'agate». Il décrit son dos comme « élastique » pour
montrer son élégance. Les assonances en « o » et « a » font entendre lˈadmiration du poète :
« Viens, mon beau chat ». Il se sert dˈhyperbole pour accentuer la sensualité et le plaisir quˈil
ressent en caressant son chat : « Lorsque mes doigts caressent à loisir », « ma main s'enivre
du plaisir / De palper ton corps ». Cependant, en plus de souligner l'amour pour le chat et sa
beauté, il utilise également le motif des «griffes» et il décrit son dos comme « électrique », ce
qui représente le danger potentiel.
Dans le premier tercet, lˈimage de la femme se superpose peu à peu à lˈimage du chat et on a
lˈimpression que le poète plonge dans une rêverie éveillée : « Je vois ma femme en esprit ». L
ˈévocation du regard est de nouveau mise en valeur, cette fois par un contre- rejet après
lequel le poète continue la strophe en comparant le regard du chat à celui de la femme : « Son
regard /Comme le tien, aimable bête /Profond et froid, coupe et fend comme un dard ». La
profondeur de regard est déjà connotée dans le premier quatrain par lˈutilisation de verbe «
plonger » : « Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux ». Toutefois, on note encore une fois
le potentiel destructeur dans ces yeux froids qui sont comparés avec « un dard » qui « coupe
et fend » .
Dans la dernière stophe, le lecteur ne sait plus si le poète parle du chat ou de la femme. La
«patte» du chat du début du poème se transforme en « pieds » et dans les deux derniers vers
le poète dit : « Un air subtil, un dangereux parfum / Nagent autour de son corps brun. » Donc,
on peut se demander sˈil évoque le corps du chat ou celui de la femme car la couleur brune
porrait être une référence à son amante Jeanne Duval, la maîtresse infidèle et cruelle de
Baudelaire.
Dans le poème, Beaudelaire associe le chat à la femme, même comme la souffrance au
plaisir. Pour lui, lˈacte amoureux a quelque chose de violente. Cette natire destructive est
visible aussi dans la structure du sonnet qui nˈest pas classique : Beaudelaire remplace les
alexandrins par une alternance de décasyllabes et octosyllabes.

LA MUSIQUE
« La musique » est un poème de Charles Baudelaire qui fait partie de la section « Spleen et
idéal » de son recueil « Les fleurs du mal », publié en 1857.
Le titre révèle que Baudelaire accorde beaucoup dˈimportance à la musicalité du poème. La
première chose qui y contribue est sa forme : il sˈagit dˈun sonnet hétérométrique. En effet,
Baudelaire ne respecte pas toutes les règles du sonnet classique : dans les quatrains et les
tercets, il alterne les alexandrins ( pour un effet d’élan) avec les vers de 5 syllables ( pour un
effet de chute). Cela nous rappelle aussi le mouvement des vagues puisque le poème est plein
de motifs maritimes ( « mer », « brume », «voile », « toile », «bateau » etc. ). Le poème a la
forme dˈun morceau de musique : la première phrase exclamative au premier vers est son
ouverture, elle annonce que le poète se lance dans un voyage intérieur: « La musique souvent
me prend comme une mer! ». La deuxième phrase qui sˈétend jusquˈau vers 13 est le
développement et la fin est brutale, faite dˈune phrase heurtée est averbale. Les rimes sont
croisées, sauf les deux dernières qui sont plates.
Dans le poème, il nˈy a pas de champ lexical de la musique car le poète ne parle pas de
musique en spécialiste, ni en critique, ni en musicien. Il seulement décrit les sensations quˈil
éprouve en lˈécoutant. Il a lˈimpression dˈêtre possédé comme un bateau pris par la mer. En
plus des motifs maritimes, il utilise également le lexique du corps pour décrire tous les
changements physiques et on perçoit assimilation totale du poète à un bateau : « La poitrine
en avant et les poumons gonflés comme de la toile ».
Dˈun côté , le poète utilise le thème de musique et de beauté de la mer comme un certain
réconfort à son malheur, pour guérir son âme, cˈest un moyen d’échapper au spleen. Il dit qu
ˈil se sent bercé comme un bateau, mais même comme un enfant. Mais , dˈautre côté, on y
trouve le sentiment de douleur : « les passions » sont mêlées avec la souffrance, les «
convulsions » et le « désespoir». Les motifs tels que « la tempête » et « lˈimmense gouffre »
accentuent aussi le sentiment de trouble et angoisse.
Donc, même si Baudelaire évoque la beauté de la musique, cette dernière est un paradoxe car
elle amplifie le désespoir. Les deux derniers vers font la chute du poème vers le désespoir car
le poète nˈarrive pas à trouver ailleurs la sensation quˈil perçoit en écoutant de la musique.
À UNE PASSANTE

« À une passante » est un sonnet de Charles Baudelaire qui fait partie de la section «
Tableaux parisiens » de son recueil de poèmes « Les fleurs du mal », publié en 1857.
Semblable au poème « Une allée du Luxembourg » de Gérard de Nerval, « À une passante »
narre la rencontre entre le poète et une femme inconnue.

Contrairement à « Une allée du Luxembourg » où le poète est situé dans le Jardin du


Luxembourg, donc dans un lieu agréable, ici le poète commence le poème en décrivant la rue
et il dit : « La rue assourdissante autour de moi hurlait ». Donc la rue est personnifiée, elle est
bruyant est elle est présentée comme un milieu hostile.

Mais ce bruit et ce tumulte sont interrompus pour le poète par l'apparition d'une femme
mystérieuse. Il introduit son arrivée par un enjambement pour tenir le lecteur en halaine
éveiller sa curiosité. La femme est majestueuse, elle laisse un sentiment de perfection au
poète, elle lˈa fait « renaître ». Donc, elle incarne son ideal de la beaute et lui donne ainsi de l
ˈinspiration. Elle est décrite comme « longue» et «mince», sa main est « fastueuse » et elle
paraît « agile et noble, avec sa jambe de statue ». Lˈutilisation de lˈadjectif « crispé » montre
que le poète est paralysé et stupéfait par la présence de la femme. Le verbe « boire » employé
au sixième vers où il dit : « moi, je buvais » est une connotation de lˈavidité du poète face à la
femme.

À la différence de la jeune fille décrite dans « Une allée du Luxembourg » comme brillante
et pleine de vie, la femme de Baudelaire est « en grand deuil », il se sert des antithèses pour
faire son portrait qui mêle la douceur, le calme et dˈautre part la violence ( par exemple son
oeil est un « ciel livide où germe l'ouragan » et son plaisir « tue » ).

Même comme dans le poème de Nerval, il sˈagit ici dˈune rencontre fugitive, dˈun moment
lumineux après quoi le poète est plongé dans le désespoir, ce qui est visible dans le neuvième
vers il dit : « Un éclair... puis la nuit! — Fugitive beauté ». Il est impatient, il veut retrouver
cette incarnation de la beauté : « Ne te verrai-je plus que dans l'éternité? ».

Dans la dernière strophe on remarque sa misère, il emploie des exclamations et lˈaverbe «


jamais » ( « Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être! » ). Le dernier vers montre sa
tristesse, son regret et le fait que leur amour est impossible : « Ô toi que j'eusse aimée, ô toi
qui le savais! »

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