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La poésie lyrique: François Villon, poésie lyrique médiévale (XIV-XVe s.

)
Troubadours et trouvères
- La poésie troubadouresque est une poésie chantée, donc les troubadours sont des
poètes et des musiciens.
- C’est une poésie signée (on connaît le nom de +350 troubadours), ils signent leurs
poèmes et ils réunissent ses chansons dans des chansonniers -->différence par
rapport à la Chanson de geste
- Poésie savante (≠ populaire-la Chanson de geste) car les troubadours sont des
nobles (position sociale privilégiée) et ils ont reçu une instruction (ils imitent les
motifs des personnages qui ont chanté l’amour dans l’antiquité gréco-latine).
- Poésie élitiste/de cour car les poèmes sont destinés aux dames et aux seigneurs de la
cour (pas comme la Chanson de Geste chantée sur un chemin). La cour est
organisée autour d’un roi ou d’un seigneur féodal puissant. La cour est une société
réunie par une dame (châtelaine) pour se divertir tandis qu’un château est le
bâtiment lié à l’esprit féodal.
- Poésie de cour : le thème des chansons est l’amour (fin’ amors-amour courtois) qui
survive jusqu’au XVIIe s. (les personnages ont d’autres qualités, pas courage,
guerre…)
- Les troubadours utilisent le « je » grammatical car ils expriment ses sentiments
d’une façon directe (pas interpréter comme une expression sincère des sentiments).
On chante des sentiments universels, la poésie troubadouresque est codifiée car on
parle de l’amour d’une façon stéréotypée
Chronologie
Guillaume IX est le 1er troubadour. Il était plus puissant que le roi de France car il avait
plus de terres. Sa petite fille, Aliénor d’Aquitaine, se marie à Henri de Plantagenêt.
Fin du XIe -1208 : Ses poèmes sont contemporains de la Chanson de Roland car ils
datent à la fin du XIe. Au XIIe siècle, on compose beaucoup des chansons
troubadouresques et des chansons de geste. La fin de la poésie lyrique/troubadouresque
est en 1208, la date de la croisade albigeoise contre les cathares car beaucoup des
seigneurs étaient des hérétiques. Mais cette poésie survie dans les romans, survie
adaptée dans des poètes postérieurs, dans la poésie italienne de Pétrarque qui sert
d’inspiration aux poètes de la renaissance française (Maurice Scève, Luise Labé…)
Poésie écrite en langues d’oc : sorte de koiné des différents dialectes pour créer une
communauté linguistique
Origines 
Moins important de voir l’origine de cette poésie que de voir les éléments utilisés par
les troubadours dérivés d’origines variés pour créer cette nouvelle conception de
l’amour
Origine populaire (Jeanroy):
- Poésie savante s’oppose à la poésie populaire
- Comparaison entre les chansons de mai, les chansons de mal mariées et les
chansons troubadouresques
- Chansons de mai (= avril- amour) : des chansons populaires où l’homme célèbre la
renaissance de l’amour à l’occasion du printemps (où la nature revive). Beaucoup de
chansons troubadouresque commencent par une strophe printanière où le troubadour
évoque le renouveau des arbres, la naissance des fleurs, les oiseaux qui chantent…
ils associent le printemps et l’amour
- Chansons de mal mariées : des chansons où les femmes mariées expriment leur
souffrance amoureuse. Le motif principal de la fin’ amors est le mal d’amours, mais
la différence est que ces chansons sont chantées par des femmes tandis que les
chansons troubadouresque sont chantées par des hommes
 Guillaume IX s’et inspirés de ces chansons et il a composés des chansons à un dame
à partir de ce motif qui unit le printemps et l’amour
Poésie latine savante (Scheludko) 
La poésie troubadouresque est savante car ils s’inspirent des thèmes de la poésie latine
conservés par les clercs vagants (goliards) dont l’un des thèmes principaux est l’amour.
Ces goliards reprennent des motifs d’Ovide, donc la poésie amoureuse d’Ovide, serve
d’inspiration aux troubadours pour composer leur conception de l’amour
La différence est que la poésie latine est lue tandis que celle des troubadours est une
poésie chantée.
Circonstances historiques (Alfred Pillet)
À l’époque de Guillaume IX (duc d’Aquitaine et 1 er troubadour), il y a une situation
fleurissante de la Provence. La région est ouverte à la Méditerranée et les troubadours
ont du contact avec l’Espagne où ils connaissent la poésie arabe, certains éléments sont
repris par les troubadours.
Origine arabe (Nykl)
Comparaison des chansons troubadouresques avec les poèmes arabes (les jarchas
andalouses, le muwwashah et le zadjal- peu importent les noms). Dans les deux cas, il
apparaît l’idéalisation de l’amour, la tyrannie des femmes (femme fière), la jeunesse de
l’amant. Toutefois, la différence est que la poésie des troubadours exprime des
sentiments universels tandis que la poésie arabe est individuelle.
Sociologique (Köhler)
- Théorie qui essaie d’expliquer d’un point de vue sociologique la naissance de
fin’amors
- Le gilos (le jaloux) et la notion de jovenz (le jeune)
Les jeunes des familles aristocratiques sont des chevaliers déracinés qui essayaient de
monter dans les couches sociales. C’est pourquoi ils cherchent la faveur de la dame qui
est la femme du seigneur d’un château. Comme le troubadour aspire à avoir l’amour de
la dame, c’est un amour triangulaire entre la dame, le mari (gilos) et le troubadour
(jovenz), de sorte que c’est un amour adultère (obligatoirement)--> fin’amors
Cathares (Rougemont)
Beaucoup de troubadours étaient cathares
Comparaison entre certains éléments de la doctrine cathare et certains motifs de la
poésie troubadouresque :
1. Le secret : comme les cathares ne pouvaient pas proclamer leurs idées religieuses, le
secret est lié à sa condition hérétique. Dans la poésie troubadouresque, on ne peut
pas avouer que l’on aime à une dame. C’est un amour adultère, relation sécrète, le
troubadour ne peut pas dire le nom de la dame. Le nom de la dame n’apparait pas
dans la poésie troubadouresque car c’est un secret, donc la dame est désignée à
travers des noms conventionnels (Rose). Dans d’autres genres, le secret entraine des
aventures, oblige le chevalier de garder le secret et il a tous ce qu’il veut, mais il ne
peut jamais avouer son nom
2. Il y a une hiérarchie chez les cathares : les impurs (croyants/fidèles) et les purs.
Pour monter dans cette hiérarchie, il faut passer des preuves.
 La poésie troubadouresque est née à partir d’une synthèse de motifs de différentes
origines
Synthèse (Bezzola)
- La naissance de la fin’amors est expliquée à partir d’une synthèse d’éléments
d’origines variés
Thèmes < de la poésie gréco-latine + formes métriques et musicales de la liturgie :
D’abord, il y a des motifs amoureux de la poésie gréco-latine (motifs ovidien) et les
troubadours utilisent des procédés métriques et musicales de la liturgie, donc ils
chantent à la dame comme les religieux chantent à la vierge Marie.
Motif déclencheur, la rivalité entre Robert d’ARBRISSEL et de Guillaume IX : le
moine Robert d’ARBRISSEL fonde l’abbaye de Fontevraud réservé aux dames et aux
hommes nobles et il commence à composer des poèmes. Comme Guillaume est jaloux
de lui, il commence à exalter la femme. Cette rivalité est l’origine du genre du débat
entre un clerc et un chevalier, il s’agit de voir lequel est le meilleur amoureux.
En tout cas, la fin’amors est une conception amoureuse inventé par les troubadours du
XI-XIIe siècle qui est assez indépendant de l’Église de Rome et aussi du roi français.
Cette indépendance pourrait expliquer le caractère adultère de l’amour car, l’influence
de l’Église est plus forte dans le nord que dans le midi.
La fin’amors
Fin’amors est un terme médiévale qui apparaît pour la 1 e fois avec Bernart Marti. Par
contre, amour courtois est une création moderne. Qu’es-ce-que c’est la fin’amors ?
L’amour des troubadours est la source de toutes les vertus car il permet au troubadour
de devenir plus parfait :
1. L’amoureux cherche les obstacles pour atteindre cette perfection, le 1er obstacle est
le mari (gilos) car il faut garder le secret de l’amour.
2. L’amour est uni au désir charnel et, pour que le troubadour éprouve ce désir, celui-
ci n’est jamais satisfait
3. La dame est idolâtrée et sa relation avec le troubadour est verticale car elle est
supérieure à lui. Cela évoque la relation entre le seigneur et son vassal, de sorte que
le troubadour (l’amant) est au service de la volonté de la dame (service d’amour), ce
qui lui rend humble pour accomplir les volontés de la dame.
4. L’amour provoque des sentiments contradictoires: souffrance / exaltation, détresse /
joie
La naissance de l’amour est à travers le regard d’une belle dame. On utilise les motifs
des flèches (par le dieu Amour, flèches allégoriques). Les œuvres du XIIe s. idéalisent
la réalité car ce siècle est dominé par la philosophie platonicienne.
Les degrés de l’amour
Ces degrés sont celles de la poésie troubadouresque mais empruntés aux degrés de
l’amour de l’Antiquité latine: visus (regard), allocutio (conversation), tactus (toucher),
osculum (baiser) et coitus (coït).
L’amour est conçu comme un apprentissage. L’amoureux doit monter les degrés de
l’amour pour aspirer à avoir la faveur de la dame (très codifié-il faut suivre des règles):
- 1er fenhedor (soupirant), le troubadour soupire en solitaire
- 2e precador (suppliant), il ose parler à la dame, don il s’établit déjà une relation
entre eux
- 3e entendedor (amant accepté), la dame accepte le service d’amour de l’amoureux
- 4e drutz (amant charnel) ; le troubadour est correspondu et il obtient des
récompenses (le guerredon) de la dame (le dernier faveur est la copulation-le fach)
Le Joi--> controverse
- Signification charnelle (Lazar) : la joie est un terme sensuel qui fait référence à
l’union charnel en raison du grand vocabulaire érotique dans la poésie des
troubadours.
- Notion idéale (Spitzer) : la joie troubadouresque est un sentiment spirituel (rapport à
la philosophie platonicienne)
- Exaltation intérieure (Frappier) : la joie fait référence au plaisir physique et à l’union
de deux êtres qui s’aiment spirituellement (ph. Platonicienne)
Poésie codifiée (1)
Poésie formelle
Les qualités du fin’ amant :
- Mezura (mesurer) : l’équilibre intérieur, le troubadour doit concilier les sentiments
du cœur avec la raison (maîtriser ses émotions)
- Jovenz (jeune) : la jeunesse est en rapport avec l’esprit jovial
- Pretz (pris) : reconnaissance des vertus du chevalier par les autres chevaliers
- Valor (valeur): qualités intérieurs du troubadour
Courtois (poésie du Nord et du Midi) : la poésie de la cour est destinée à l’élite. Un
troubadour courtois réunit tous les qualités (mesure, jeunesse, pris, valeur, générosité,
humilité, loyauté/fidélité). Les services d’amour exigent la fidélité du troubadour, mais
la dame ne doit être fidèle et le troubadour l’accepte (sinon il sera jaloux et pas parfait)
Tout le monde ne peut pas devenir parfait, ce dernier degré est réservé à une élite, ce
qui est capable de passer les obstacles.
Noms de la dame
La dame n’est jamais nommée de son nom car la fin‘ amors est un amour adultère, donc
les troubadour utilise d’autres noms pour la désigner (on invente parfois des noms). Ce
sont des noms codifiés :
- Midons: < meus + dominus= mon seigneur. Nom inventé par les troubadours qui a
un sens féodal car il évoque la relation de subordination (les services d’amour)
- Domna : < domina = la suzeraine (c’est encore cette relation féodale)
- Amie : < amica = la maîtresse, la courtisane (c’est la dame aimée qui peut être
mariée ou célibataire)-->surtout dans le roman de Lancelot et d’Énéas
- Druda : la dame courtoise et la maîtresse (Domna+ Amie)
L’amor de lonh (l’amour de loin)
L’amour naît du regard, le troubadour se prend de la dame dont la beauté est très
grande--> femme + beauté liées depuis la poésie troubadouresque.
Comme c’est une poésie codifiée, les troubadours codifient les étapes du processus
amoureux (manière dont le poète tombe amoureux ≠ degrés d’amour). Ils reprennent les
motifs d’Ovide:
1. Le regard + métaphore de la flèche : la naissance de l’amour par le regard évoqué
comme une flèche qui pénètre dans le cœur du poète et qui produit des sentiments
contradictoires car l’amour troubadouresque est un mal plaisant
2. L’obsession du troubadour pour la dame : obsession qu’il doit maîtriser
3. La passion : union spirituelle et physique du poète et de la dame
Toutefois, Jaufre Rudel (un troubadour) défend la naissance de l’amour par l’ouïe (un
autre type d’amour). Il l’appel l’amour de loin car les amoureux sont séparés et il faut
voir si c’est un amour idéalisé (spirituel) ou physique (sensuel).
Les genres (1) --> rapidement, seul pour connaitre ces genres poétiques
Canso/chanson : genre le plus important avec des motifs amoureux. Poème chanté
divisé en strophes (coblas) de 6 à 10 vers qui peuvent avoir des rimes différentes. Elle
finit par une strophe plus brève (l’envoi)
Types de coblas:
- Unissonantes : strophes qui ont la même rime
- Doblas : 2 strophes consécutives présentent la même rime
- Singulars : chaque strophe présente une rime différente
Les genres (2)
- Sirventès (occitan)/serventois : genre inférieur qui utilise la mélodie de la chanson,
mais le contenu n’a rien à voir avec la chanson car c’est un contenu satirique (les
troubadours critiquent les adversaires poétiques et aussi le Pape)
- Planh/Plainte : expression de la tristesse par la mort de quelqu’un. C’est un genre
codifié, donc les troubadours expriment sa douleur en suivant des règles
Les genres (3)
3 types de débats:
1. Tensó : discussion entre deux troubadours sur des sujets variés (amoureux,
politiques, religieux…)
2. Partimen ou joc partit/Jeux-partis : deux troubadours débattent sur un problème
avec deux alternatives. Les sujets sont toujours amoureuses (casuistique amoureuse)
3. Tornejamen (tournoiement) : débat qui souvent développent des sujets amoureux où
plusieurs troubadours interviennent
Les genres (4)
- Alba/aube : expression de chagrin des amants lors de leur séparation à l’aube. Il y a
2 personnages
o Le gaita : le gardien qui aide les amants
o Les lauzengiers (médisant- calumniador) : personnage collectif qui épie les
amants et aide le mari. C’est un obstacle que l’amant/troubadour doit surpasser
pour devenir parfait
- Pastorela /pastourelle : rencontre entre un chevalier et une bergère (pastora). Motif
codifié car c’est un cadre bucolique/rustique et idéalisé. La bergère accepte ou
refuse la requête d’amour.
- Vidas et razos : en prose
o Vidas : biographie des troubadour qui sont plutôt imaginaire (ils universalisent
leurs sentiments car c’est plus véritable l’expression universelle que l’expression
individuelle)
o Razos : accompagnent souvent les chansons. Beaucoup de fiction
Les trouvères (1)
La poésie des troubadours se diffuse dans le Nord (surtout dans 2e moitié du XIIe
siècle) et il y a beaucoup de trouvères (du nord) qui sont très souvent des seigneurs.
Curiosité : Le Châtelain de Coucy: le cœur mangé (histoire du troubadour Guilhem de
Cabestanh)
Les trouvères (2)
Au XIIe siècle, les cours seigneuriaux n’ont plus d’importance et il commence l’essor
des villes. Les poètes s’organisent en fratries qui sont des académies/associations où des
trouvères/poètes se réunissent pour célébrer des concours poétiques et qui sont
fondamentales pour la littérature du XIIIe s. Ces associations sont gouvernées par un
prince.
Dans la ville d’Arras, on crée Le Puy d’Arras (association de trouvères) gouvernée par
le prince Jacques Bretel. Cette association a probablement remplacé la Confrérie de
Notre-Dame des Ardents qui à son tour réunissait des jongleurs (ils disparaissent au
XIIIe). Adam de la Halle est l’un des trouvères réputés de cette association et il invente
un genre poétique les Congés (aussi bien les troubadours que les trouvères inventent
des genres nouveaux) :
- Ces poèmes, qui datent du XIIIe, sont récités ou lus (on ne les chante pas).
- Contenu : le poète prend la parole (1ère personne grammaticale) pour prendre congé
de sa famille, amis… C’est une sorte de défilé de personnages
- Les circonstances du départ sont variées.
- Les trouvères introduisent des éléments biographiques (poésie personnelle)
 Les Congés sont moins codifiés que la poésie amoureuse des troubadours et les
circonstances du personnage trouvent une place dans la poésie (poésie personnelle),
mais il y aussi beaucoup de tradition littéraire
Fin de la poésie des troubadours et de trouvères
François Villon
- Le dernier grand poète médiévale et le 1er grand poète moderne.
- Il s’inscrit dans la tradition littéraire médiévale (poète médiévale).
- L’antithèse définit son style, donc il est parfois difficile à lire
- L’évocation de la mort est aussi personnelle (il a été condamné à mort)
- Il compose Le Lais et Le Testament
Le Lais (1456) (1)
Le Lais est un recueille poétique récité (pas chanté : dans la poésie du XIIIe la chanson
disparaît et la parole devient autonome) où Villon prend congé de ses amis (technique
du congé). Comme il n’est pas correspondu par sa dame, il déicide de s’éloigner, donc il
justifie son départ à partir le motif de l’amant martyr et de la belle dame sans merci
(motif de la poésie lyrique) qui sont l’aboutissement de la codification de la poésie
troubadouresque (à la fin du M. Âge, on renouvèle la forme, mais on n’invente pas de
thèmes poétiques).
 Au lieu de parler de ses circonstances personnelles, F. Villon justifie son départ à
partir le motif de la poésie courtoise, mais présentée d’une façon parodique
(caractéristique importante de Villon)
- On l’appelle Le Lais ou Petit Testament par la distribution des biens et car il l’écrit
rapidement, juste avant ou après le vol au Collège de Navarre.
- Lais est en relation avec le congé: des adieux à cause d’une longue absence
- Structure de ce recueille :
1. les premières strophes sont le prologue : il justifie sa décision de partir 
2. le défilé des personnages 
3. la conclusion
- Pas de souci de composition (sorte d’improvisation), donc c’est une structure simple
- intégré par 40 huitains d’octosyllabes à rime riche: ababbcbc
o l’octosyllabe (vers brève) est le vers du roman et du « Dit » (genre littéraire qui
réunit en ensemble d’œuvres qui ne sont pas chantées)
o bb : la répétition de la rime sert d’union entre la 1e et la 2e partie
Le Lais (3) --> pas arrêter longuement car on n’a pas de lectures sur le Lais
Cette dernière strophe est le résumé et s’unit avec la 1 e strophe car F. Villon parle à la 3 e
personne comme s’il était un autre personnage (comme au débout).
Carcatéristiques des Lais : 
- Thème : il donne un portrait grotesque de lui-même car il se présente comme qqn
très pauvre.
o paradoxe (contradiction):s’il est pauvre, comme il peut avoir de l’argent pour le
distribuer à ses amis? --> caractéristique fondamentale des Lais et du Testament
o motif des goliards (clercs écoliers qui se présentent comme des clercs pauvres)
Il est le pauvre clerc --> pas un trait sincère
o François Villon s’inscrit dans la tradition goliardesque (poésie personnelle)
- 2e partie : amplification de l’idée de la pauvreté du poète (il n’a rien pour ses amis)
- Rime riche qui produit des jeux des mots à partir de son nom (Villon), cela renvoi à
le style des Grand Rhétoriqueurs
 Pauvreté, parodie grotesque, paradoxe
Le Testament (1)
Chef-d’œuvre de Villon (1461). Recueille de poèmes plus long et ambitieux que Le Lais
- Lais et Testament écrits à la 1e personne (« je » poétique- image qu’il veut donner
de lui même)
- Mais cette 1e personne ne se correspond toujours au poète car elle renvoi tantôt à des
hommes, tantôt à des femmes (pluralité de voix-jeu de l’ambiguïté et des masques).
- Villon l’homme de la métamorphose : Villon adopte différents visages et
s’assimile à son personnage
Le Testament (2)
- Différence: Le Lais (huitains-plus descriptifs) et Le Testament (huitains+ballades-
on exprime des sentiments amoureux ou d’autres)
o Les spécialistes de Villon affirment que la composition des Ballades est
antérieure au Testament
- Ballade  (genre lyrique en forme fixe): 3 huitains/dizains+ un envoi (4 strophes)
o 3 strophes isométriques (même vers) et l’envoi (la moitié des vers), construite
sur les mêmes rimes --> l’envoi nomme le destinataire de la ballade (prince)
o 3 huitains d’octosyllabes (ababbcbc)+ (bcbc).
o 3 dizains de décasyllabes (ababbccdcd) + (ccdcd).
o Le refrain: répétition du dernier vers de la 1ère strophe et aussi dans l’envoi, il
contient souvent le motif de la ballade.
- poème lyrique et strophe narrative ou descriptive
- Le Testament n’est pas d’autobiographie, mais un testament gothique
Le testament (3)
Villon n’invente pas ce genre car il existe déjà une tradition des testaments. Il emprunte
des motifs au testament latin et au testament français (utilise 2 traditions) :
- D’une part, les testaments en latin sont des œuvres composées par les goliards. Ils
composent des testaments fictifs et parodiques (plaisanteries goliardesques) où les
protagonistes sont des animaux qui ne sont pas très nobles, donc on dégrade les
personnages (motif parodique qui s’inscrit dans une tradition carnavalesque-->
rabaissement)
- D’autre part, le testament lyrique (rapport à la littérature courtoise) où l’amant
martyr ressent qu’il va mourir et il fait son testament. Il apparaît la belle dame sans
merci.
 Dans Le Lais, il justifie son départ à partir de cette situation de l’amant martyr qui
doit quitter Paris, et le Testament a un caractère parodique où l’image animale joue
un rôle important. Parfois, il exprime ses sentiments personnels.
Dans le Testament, on distingue 2 parties (les 2 sont écrites en 1e personne et il y a des
ballades):
1e partie (strophes 1-79)
- Cette partie est définie comme les regrets de F. Villon (il regrette son passé, sa
conduite car la mort le poursuit).
- Villon se présente comme un homme vieux qui est malheureux. Il justifie sa vie
comme un membre d’une société secrète. Il apparaît le thème de la pauvreté.
- (Examen : comment apparaît la pauvreté ?) François Villon est pauvre depuis ses
ancêtres, donc il se sent coupable car son destin est marqué (on ne peut pas le
changer). Il ressent qu’il va mourir car il a été condamné au gibet et il agit comme
un chrétien car il confesse ses fautes (expression du repentir).
- Dans cette 1e partie, il donne des informations de sa vie, de ses sentiments, et il
reprend des thèmes du M. Âge qu’il renouvèle à partir de son expérience
personnelle.
- Différence : le Lais est plus gai tandis que le Testament a une partie mélancolique
où le poète est malheureux et se repente de ses fautes
- Les huitains de la 1e partie sont composés après tandis que ceux de la 2e partie sont
composés avant
2e partie
- C’est le véritable Testament. Villon satirique et ironique.
- Cette partie reprend le motif et la structure du Lais, c’est-à-dire, défilé des
personnages selon la technique du congé
- Universitaires, juges, la police, ses amis et ceux des associations sécrètes
- Ton joyeux car il ridiculise ses personnages (sens de Lais, mais il y a une différence
car la langue de Villon est très riche)
- Cette partie (plus complexe) présente plusieurs niveaux de lectures qui s’accordent
avec des destinateurs différents et on utilise de différents registres de la langue :
1. Niveau qui s’appuie sur la farce narrative où les personnages sont
ridiculisés/satirisés à l’aide d’un registre des étudiants
2. Niveau qui s’appuie sur des noms propres destiné au condamné (vengeance de
Villon)
3. Niveau qui s’appuie sur les jargons (langue pour être comprise par les
associations sécrètes)
- Villon utilise souvent la comparaison ou la métaphore animale. Il compare les
personnes qui défilent à des animaux pour les ridiculiser (procédé comique). Le but
de cette dégradation (rabaissement) est de vaincre la peine de la mort à travers la
rire.
- Il utilise aussi des images eschatologiques et sexuelles.
Le Testament. Thèmes. L’amour
Villon reprend les thèmes de la littérature médiévale (l’amour, la femme). À partir du
Roman de la Rose (Guillaume de Lorris et Jean de Meung), il y a deux conceptions de
l’amour : un amour spirituel qui se nourrit du désir ; et un amour naturel. C’est le 1er
débat de l’historie littéraire de la France. François Villon défend l’amour naturel qui a
comme but la procréation.
Toutes les formes de l’amour y sont représentées:
- l’idéalisme de l’amour courtois.
- les thèmes obscènes de la sotte chanson (Ballade de la sotte Margot) : l’amour
obscène est une vision antithétique à l’amour courtois. Villon se nourrit aussi de la
tradition de la sotte chanson (parodie) où la sexualité remplace la conception idéale
de l’amour.
- l’exaltation de l’amour conjugal : (Ballade pour Robert d’Estouteville) : C’est une
relation amoureuse qui vise à l’union corporelle et spirituelle
o fidélité conjugal (≠ amour adultère des troubadours)
o fécondité : enfants qui assure le bonheur et la continuité
L’amant martyr : la souffrance amoureuse menée jusqu’à la mort, et la belle dame
sans merci, dont la rigueur est poussée à l’extrême (traitement parodique)--> cette
conception apparaît aussi dans Le Testament.
Le Testament. Thèmes. La femme
La femme
F. Villon s’inscrit dans la tradition littéraire médiévale qu’il renouvèle. La tradition de
l’évocation de la beauté féminine vient de l’idéalisation courtoise, mais surtout dans le
roman (beauté= amour à travers le regard)
- Le portrait féminin est idéalisé car c’est une description stéréotypée de sa beauté
d’après le canon esthétique médiéval (stéréotype platonicienne)
- La femme belle est associée à la jeunesse. Mais Villon évoque la laideur de la
femme vieille à partir du motif tempus fugit (esthétiques nouvelle). Ex: Les Regrets
de la Belle Heaumière ; Ballade de la Belle Heaumière aux filles de joie
- En plus, ces femmes sont pauvres (comme lui), la pauvreté rend la vieillesse plus
pathétique (assimilation entre lui et les femmes à travers la pauvreté)
Les Regrets de la belle Heaumière --> femme liée au tempus fugit
 comparer au canon de la beauté et voir les nouveautés
- Ce sont les femmes qui parlent (1ère personne pluriel)
-  Thème regret de la jeunesse du passé
- Ignorance: vision négative
- C’est l’indigence car elles ont froid (thème de la pauvreté). Villon assimile à ces
femmes car il a été pauvre, cela montre la sympathie de Villon et non pas la
misogynie
- Réflexion de ces femmes : c’est la résignation
La Vierge--> avec la Ballade pour prier Notre-Dame
- Notre-Dame est femme, mère, reine, pleine de grâce et d’humilité.
- Assimilation complète du poète au personnage de sa mère qui fait la prière à la
Vierge.
Parfois la relation entre la ballade et le huitain n’est pas évident, mais ici ce n’est pas le
cas car, dans la dernière strophe, Villon s’adresse à sa mère car il lui accorde un don (le
huitain montre le respect à l’égard à cette femme). Cette femme est pauvre.
- Villon évoque l’univers chrétien (la foi chrétienne) et l’univers féodal (la foi que le
vassal jure à son seigneur)
- Villon s’inscrit dans une tradition littéraire et religieuse de la Vierge Marie : il
utilise un terme féodal de la tradition courtoise (dame) pour évoquer une Vierge
puissante et montrer la conception religieuse chrétienne du M. Âge (ciel, terre,
enfer)
- La Vierge joue un rôle de médiatrice de entre les hommes et Dieu afin que l’homme
gagne le pardon de Dieu. Pour cela, Villon cite des exemples de grands pécheurs
(Égyptienne et Théophile)  qui ont gagné le ciel grâce au miracle de la Vierge Marie
- Villon parle à la Vierge à travers sa mère, donc il y a une assimilation entre le poète
et le personnage de sa mère qui réunit les savoirs et sentiments de son fils.
- Villon, à travers sa mère, parle de grands mystères chrétiens : mystère de
l’incarnation de Christ et le mystère de la rédemption
- Portrait d’une femme vieille, pauvre et ignorante
 François Villon s’inscrit dans la tradition littéraire médiévale qu’il renouvèle à partir
d’une vision personnelle.
Le Testament. Thèmes
- L’Ubi sunt (où sont …) : Ce thème est uni à la mort
Dans Le Lais (1er petit testament), les thèmes de l’Ubi sunt et de la mort n’apparaissent
pas car l’œuvre exprime la joie d’un jeune clerc.
Ces thèmes apparaissent dans le Testament (dans les huitains et dans les ballades).
L’Ubi sunt vient après les Regrets (1e partie du Testament) car ce thème évoque la
nostalgie, mais Villon utilise la parodie (caractéristique imp. de Villon)
Fortune (absent de Lais aussi)
Fortune est une déesse qui est connue au Moyen Âge à partir d’un livre de Boèce, De
Consolatione philosophiae. La conception de Fortune dans la littérature médiévale est
celle d’une femme accompagnée d’une roue qui est en mouvement permanente. Cette
femme est caractérisée par avoir les yeux bandés, par la demicalvitie et par la double
face (Fortune sourire ou pleure). Parfois, la maison de Fortune est construite sur le bord
d’une falaise pour suggérer l’inconstance.
Fortune apparaît aussi dans le Testament. Ici, c’est une Fortune négative car la roue est
immobile, donc le sort/destin ne changera pas (Villon est contre son destin).
Le Testament. Thèmes. La Mort
- La mort médiévale : le thème de la mort a une longue tradition. Hélinand de
Froidmont (XIIe) parle pour la 1er fois de la mort dans Li Vers de la mort
- Poèmes des trois morts et des trois vifs : les personnages des 3 vifs appartiennent à
une condition sociale (ce sont les 3 états de la société: oratores, bellatores,
laboratores). Il y a un dialogue entre les morts et les vivants où les morts essaient de
persuader aux vivants de changer la façon de vivre.
- Martial d’Auvergne fait danser la mort dans la Danse macabre des femmes

- À partir de ces poèmes Villon représente la mort comme un personnage effrayant (le
squelette) qui est comique car c’est une façon de perdre la peur de la mort.
- On décrit la décomposition du cadavre
- On évoque la souffrance à travers le mourant
- C’est une mort égalisatrice car elle ne fait pas de différences, donc on oppose les
différences sociales des personnages vivants et la condition égalitaire de ceux qui
sont morts
- La mort est un thème uni à l’Ubi sunt et la Fortune. Elle se répète dans le Testament
et apparaît aussi dans la Ballade des pendus. François Villon introduit des éléments
personnels pour particularises ces lieux communs car il a une expérience
personnelle de la mort (condamné au gibet)
Fortune de Villon
- François Villon est le dernier poète médiévale et le premier poète moderne.
- Au XVIe, il est lu par les parisiens et les hommes de la cour.
- L’imprimerie diffusa l’œuvre de Villon.
- 33 éditions (la 1 ère celle de Clément Marot)
- Oubli pendant 3 siècles.
- 1832-1879: redécouverte par les romantiques (7 éditions) --> précurseur des poètes
maudits

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