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« Marie, vous avez la joue aussi vermeille… »

Marie, vous avez la joue aussi vermeille (v.1)


Qu’une rose de mai, vous avez les cheveux (v.2)
De couleur de châtaigne, entrefrisés de nœuds, (v.3)
Gentement tortillés tout autour de l’oreille. (v.4)

Quand vous étiez petite, une mignarde abeille (v.5)


Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux, (v.6)
Amour laissa ses traits dans vos yeux rigoureux, (v.7)
Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille. (v.8)

Vous avez les tétins comme deux monts de lait, (v.9)


Qui pommellent ainsi qu’au printemps nouvelet (v.10)
Pommellent deux boutons que leur châsse environne. (v.11)

De Junon sont vos bras, des Grâces votre sein, (v.12)


Vous avez de l’Aurore et le front, et la main, (v.13)
Mais vous avez le coeur d’une fière lionne. (v.14)

Livre II, Les Amours, 1555, Pierre de Ronsard.


Lecture analytique n°1.
(1ères ES / S.)

« Marie, vous avez la joue aussi vermeille… », Livre II, Les Amours, 1555, Pierre de Ronsard.

INTRODUCTION.
● Pierre de Ronsard (1524-1585), est né dans une famille aristocratique. Il est élevé dans le culte
des arts et des lettres par un père admiratif de l'Italie. II se montre également très doué pour les
exercices physiques, l'équitation, ou l'escrime et devient l'un des pages les plus séduisants de la cour
de France. Une surdité précoce le fait renoncer à la carrière militaire. Il se tourne alors vers les ordres
mineurs et reçoit la tonsure. Clerc, il se voit attribuer par Henri II les bénéfices ecclésiastiques de
quelques cures qui lui assurent un revenu constant. Il décide alors de se consacrer à l'étude. Il choisit
le Collège de Coqueret, où il rencontre Dorat, et Du Bellay, qui appartiendront au mouvement littéraire
de La Pléiade qu’il fondera plus tard avec Du Bellay. Il se découvre bientôt une vocation pour la
poésie. En 1545, alors qu'il a vingt ans, il rencontre une jeune fille de treize ans, Cassandre Salviati.
Aussitôt rencontrée, aussitôt disparue, la jeune Cassandre va devenir l'être inaccessible. Elle se marie
l'année suivante avec le seigneur de Pré. Elle sera à Ronsard, ce que Laure a été à Pétrarque, et va
lui permettre de célébrer l'amour platonique. En 1547, il fait la connaissance de Joachim du Bellay. Il
décide de créer avec son ami et quelques autres jeunes poètes un groupe qui prendra quelques
années plus tard le nom de la Pléiade qui comprend sept écrivains : Ronsard, Du Bellay, Baïf, Rémy
Belleau, Pontus de Tyard, Jodelle et Jean Dorat. Leur objectif est de soutenir le français contre ses
détracteurs, enrichir son vocabulaire et son style et composer des œuvres inspirées des auteurs grecs
et latins.
En 1550, Ronsard publie les Quatre premiers livres des Odes qui le hissent au premier rang des
poètes de l'époque. Marguerite de France puis le roi Charles IX se prennent d'enthousiasme pour ce
« Prince des poètes ». Pendant deux décennies, Ronsard va jouir d'une grande renommée. Il publie
successivement ses Hymnes, ses Amours, puis ses Discours. En 1572, il se lance dans un projet
gigantesque, La Franciade, une Enéide à la française qui se soldera par un échec.
A la jeune et austère Cassandre, se sont succédées Marie et Hélène, respectivement une jeune
paysanne et une des filles de la Cour de Catherine de Médicis, et il leur a offert des sonnets, pour
célébrer l’amour qu’il éprouvait.
● Les Amours, composés après Les Odes, sont des sonnets amoureux où il chante sa passion
pour plusieurs jeunes femmes, parfois sans espoir, comme pour Cassandre Salviati, entrevue à la
cour. Ils sont ouvertement influencés par Pétrarque, car il sacrifie à la mode d'alors. On y retrouve une
vision platonicienne de l'amour et les motifs habituels de l'amour courtois. Les figures de Cassandre,
plus tard de Marie, laquelle a été réceptive aux sentiments du poète, mais qui est morte fort jeune et
d'Hélène, résument souvent pour le lecteur les trois amours successives du poète. La réalité est plus
complexe car l'amour chez Ronsard, même quand il renvoie à une expérience personnelle, est
d'abord un thème littéraire. Les poèmes des Amours, 1552 pour Cassandre, 1555, pour Marie, 1578
pour Hélène, malgré leur déploiement rhétorique, semblent exprimer un sentiment sincère et
spontané. Ce recueil fit de Ronsard le « Prince des Poètes» de son temps.
● Les poètes ont souvent célébré leurs maîtresses dans leurs œuvres, comme Catulle et Lesbie,
Pétrarque et Laure. Elles étaient les Muses qui les inspiraient, leur soufflaient les poèmes d’amour qui
les rendaient célèbres. Dans ce sonnet, Marie est bien en vie. Cette œuvre renvoie à la tradition de
l'éloge amoureux, grâce auquel le poète fait sa cour à sa belle, avec pour intention de la convaincre
de son amour, et d'obtenir le sien en retour. Ce genre, fort à la mode au Moyen-Age, a été remis au
goût du jour par Marot, avec le blason, tel que « Du beau tétin », remplacé, après une déconvenue
sentimentale, par « Du laid tétin », qui décrit la femme aimée par l'un de ses attributs physique.

PROBLEMATIQUE.
Comment Ronsard, à travers une argumentation bien menée, fait-il un éloge de la femme aimée ?

PLAN.
I- Une tentative de séduction.
1°- Une structure originale.
2°- Les stratégies argumentatives.

II- Marie.
1°- Nomination et statut.
2°- Physique et caractère.

III- Un poète amoureux.


1°- La présence de l’artiste.
2°- L’expression de l’amour.

DEVELOPPEMENT.
I- Une tentative de séduction.
1°- Une structure originale.
Ce sonnet est un portrait laudatif de la femme aimée, et son articulation met en valeur la beauté de
la jeune fille, grâce à la forme du blason (Poème qui chante les beautés d’une partie d’un tout.):
● v.1 à 8 : Présentation du visage de Marie, et ce en plusieurs étapes :
- v.1 à 2 : Le poète dépeint la joue de marie, qui selon les canons de beauté de l’époque est
d’un rose soutenu, ainsi que l’atteste le champ lexical de cette couleur : « Vermeille (v.1), rose
(v.2) », tout comme celui du printemps : « Rose, mai » (v.2).
- v.2 à 4 : Le poète évoque la chevelure de Marie, partie du corps érotique, car souvent
dissimulé, et qui est présente à travers son champ lexical : « Cheveux (v.2), entrefrisés (v.3),
entortillés (v.4) », lequel s’accompagne de celui de la coiffure : « Entrefrisés (v.3), entortillés
(v.4) », et de la couleur : « Couleur, châtaigne » (v.3).
- v.5 à 6 : Le regard du poète se fait plus précis, et il se focalise maintenant sur la bouche de
Marie, dont le goût semble être d’une rare douceur, ce qui est souligné par le champ lexical
du doux : « Mignarde (v.5), doux, miel, savoureux (v.6) ».
- v.7 : Le regard du poète remonte légèrement pour s’attarder sur les yeux de la jeune femme.
- V.8 : La gorge de Marie est sollicitée, puisque le pète évoque la beauté de sa voix.
● v.9 à 12 : Evocation du buste de la jeune femme, qui se déroule également en plusieurs étapes,
avec :
- v.9 à 11 : Le poète s’attarde avec complaisance sur la poitrine de la jeune femme, dont la
rondeur, présente à travers son champ lexical : « Pommellent (v.10, 11), boutons (v.11) » le
rendent lyrique.
- v.12 : Le poète rend hommage au port royale de la jeune femme, qui semble être digne du
panthéon, ce qui est attesté par le champ lexical des divinités romaines : « Junon, Grâces »
(v.12).
● v.13 : Réunification du visage et du buste, présents grâce au champ lexical du corps : « Front,
main » (v.13) sous l’égide de la beauté.
● v.14 : Evocation du caractère de Marie, laquelle semble indomptable, trait accentué par son
champ lexical : « Fière, lionne » (v.14).
═► Le blason permet donc d’ébaucher le portrait, ô combien séduisant de la jeune fille, mais force
est de constater qu’il est atypique, car il ne se contente pas de cibler seulement une partie du corps
de la femme aimée : Ronsard fait un portrait vaste, qu’il crée par petite touches successives : En
premier lieu, la joue, avec sa couleur vermeille, puis l'encadrement châtain des cheveux, qui souligne
l’oreille, le contour du visage, lequel visage s’enorgueillit et d’une bouche, nouvelle touche de couleur,
d’une grande douceur, puis des yeux plein de feux :
- La joue de Marie correspond aux critères de beauté de l’époque, à savoir un teint diaphane,
preuve de l’aristocratie de la personne, car seuls les serfs, les paysans avaient la peau
hâlées, puisqu’ils travaillaient aux champs, relevé par des joues bien roses, avec :
Le champ lexical de la rose : « Vermeille (v.1), rose (v.2) ».
Le champ lexical du printemps : « Rose, mai » (v.2).
L’enjambement : « Aussi vermeille (v.1) / Qu’une rose de mai (v.2), qui valorise la
comparaison, et accentue sa fluidité.
L’assonance en [è] qui valorise la fraîcheur de la joue : « Marie, vous avez la joue
aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
Les allitérations en [v], et en [r] qui jouent le même rôle : « Marie, vous avez la joue
aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
L’allitération en [m] qui pourrait évoquer l’idée que le poète savoure le spectacle
charmant qu’offre la jeune fille, aux yeux de qui la regarde : « Marie, vous avez la joue
aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
- Les cheveux, dont il donne la couleur, et la coiffure, et qui eux aussi, en ce qui concerne la
coiffure, correspondent aux critères de beauté du XVIème siècle, avec :
La métaphore : « De couleur de châtaigne » (v.3) qui donne à la chevelure de riches
reflets mordorés : La blondeur était à la mode à l’époque de Ronsard, mais le châtain
chatoyant était également prisé.
La métaphore : « Entrefrisés de nœuds » (v.3) qui montre, tout comme le champ
lexical des boucles : « Entrefrisés ‘v.3), tortillés (v.4) » que Marie sacrifie à la mode de
son temps qui voulait que les femmes aient les cheveux bouclés, voire frisés, boucles
mises en valeur par la rime féminine et pauvre : « Cheveux (v.2) / Nœuds (v.3) ».
L’hyperbole : « Tout autour de l’oreille » (v.4), qui atteste le fait que les cheveux de la
jeune femme sont arrangés afin de valoriser la délicatesse de son oreille.
La personnification courtoise : « Gentement », qui donne aux cheveux la volonté
d’embellir le visage de Marie, en le transformant en une sorte d’écrin, puisqu’ils
s’entourent autour de l’oreille.
- L’oreille est une sorte de bijou dont l’écrin sont les cheveux, ce qui est attesté par l’hyperbole :
« Tout autour de l’oreille » (v.’), et elle est certainement d’une grande délicatesse, car la rime
riche et féminine : « Vermeille (v.1) / Oreille (v.4) » tend à démontrer qu’elle doit avoir le lobe
incarnat, ce qui doit mettre en valeur la blancheur toute aristocratique du teint de la jeune
femme.
- Les lèvres, nouvelle touche de couleur, ne sont pas désignées par leur incarnat, mais par leur
suavité, leur douceur, voire leur goût, ce qui est un appel à la sensualité, avec :
Le champ lexical de la douceur : « Mignarde (v.5), doux, miel, savoureux (v.6) ».
La métaphore, combinée à la personnification : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans
vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
L’enjambement qui fluidifie le discours, et accentue la douceur de la bouche : « Une
mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les allitérations en [m], en [v], qui accentuent la douceur des lèvres de la jeune fille, et
qui en font presque une gourmandise : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres
forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les assonances en [i], en [é], en [ou], et en [a] qui jouent également le même rôle :
« Quand vous étiez petite, une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son
doux miel savoureux (v.6) ».
Les yeux sont ensuite évoqués, et ils sont propres à créer l’amour chez celui qui les regarde,
ou réceptifs à ce sentiments, comme l’atteste la polysémie de l’allégorie : « Amour laissa ses
traits dans vos yeux rigoureux » (v.7), laquelle porte aussi en elle une antithèse : « Amour
laissa ses traits (v.7) ┴ Dans vos yeux rigoureux (v.7) », dont la deuxième occurrence est
aussi une personnification.
═► Marie semble ainsi dépeinte de trois-quarts, idée qui est renforcée par le champ lexical du
visage : « Joue (v.1), cheveux (v.2), entrefrisés (v.3), oreille (v.4), lèvres (v.6), front (v.13) ». Ensuite,
le poète se focalise sur le buste de la jeune femme, le blason prend alors de l’ampleur. Il évoque la
poitrine de la jeune femme, présente à travers son champ lexical : « Tétins (v.9), sein (v.12) », qui
correspond elle aussi aux critères de beautés propres au XVIème siècle, avec :
Marie a des seins d’une rare blancheur, ainsi que l’atteste la comparaison : « Comme deux
monts de lait » (v.9), qui prend la totalité du deuxième hémistiche, et ce qui peut également
connoter que la jeune femme est fertile, et qu’elle pourra allaiter ses enfants. Même si cela ne
se fait pas dans la noblesse, il ne faut pas oublier que Marie est de souche paysanne, elle a
donc les attributs pour faire une bonne mère.
Sa poitrine est ferme, comme l’atteste la rime riche : « De lait (v.9) / Nouvelet (v.10) »,
simplement car elle celle d’une très jeune femme, ce qui est attesté par le champ lexical du
renouveau : « Printemps, nouvelet » (v.10).
Ses seins sont ronds, comme il était de mise à l’époque, mais sans être trop plantureux, ainsi
que le soulignent :
La presqu’anaphore du néologisme : « Pommellent » (v.10, 11) qui évoque la rondeur
de la pomme de la jeune poitrine.
La comparaison, renforcée par l’enjambement : « Qui pommellent ainsi qu'au
printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse environne
(v.11) ».
La personnification des tétons qui relève de la déification de la poitrine de la jeune
fille : « Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux
boutons que leur châsse environne (v.11) ».
L’attrait de la poitrine est également rendu par les allitérations en [m], en [l], en [t],
ainsi que par les assonances en [è], [ou], et en [o] : « Vous avez les tétins comme
deux monts de lait, (v.9) / Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) /
Pommellent deux boutons que leur châsse environne (v.11) »
De plus, sa poitrine est d’une extraordinaire beauté, puisqu’elle évoque celle des
Grâces, ainsi que le montre la métaphore : « Des Grâces votre sein » (v.12), dans
laquelle il y a une ellipse du verbe.
Le poète, ensuite, parle des bras de Marie, qui eux aussi semblent appartenir à une déesse,
comme l’attestent les métaphores : « De Junon sont vos bras (v.12), Vous avez de l’Aurore et
le front et la main (v.13) », et qui sont accompagnées du champ lexical du bras : « Bras (v.12),
main (v.13) », et dont la première occurrence est accentuée par l’allitération en [s] : « De
Junon sont vos bras, des Grâces votre sein » (v.12).
═► Il faut quand même souligner que le poète lie le visage et le buste grâce à la polysyndète : « Et le
front, et la main (v.13) », et par la rime pauvre : « Sein (v.12) / Main (v.13) ».
● Ce poème est également un sonnet, à savoir une forme fixe, qui répond à des critères bien
précis :
- Il est formé de 4 strophes, deux quatrains (v.1 à 8), et un sizain coupé en deux, qui forme 2
tercets (v.9 à 14).
- Ses rimes sont placées de la manière suivante :
Première strophe : A B B A.
Deuxième strophe : A B B A.
Troisième strophe : C C D.
Quatrième strophe : E E D.
- Les vers utilisés sont des alexandrins.
═► Il s’agit donc d’un sonnet marotique.
═► Registres lyrique, et épidictique.

2°- Les stratégie argumentative.


● L’art de convaincre : Le poète base son blason sur une observation, laquelle relève parfois de la
rigueur mathématique, avec :
La jeunesse de Marie est réelle, ce qui explique la beauté de ses seins. En effet, Ronsard est
tombé amoureux d’une toute jeune fille, comme le prouve :
Sa poitrine est ferme, comme l’atteste la rime riche : « De lait (v.9) / Nouvelet (v.10) »,
simplement car elle celle d’une très jeune femme, ce qui est attesté par le champ
lexical du renouveau : « Printemps, nouvelet » (v.10).
Ses seins sont ronds, comme il était de mise à l’époque, mais sans être trop
plantureux, ainsi que le soulignent :
 La presqu’anaphore du néologisme : « Pommellent » (v.10, 11) qui évoque la
rondeur de la pomme de la jeune poitrine.
 La comparaison, renforcée par l’enjambement : « Qui pommellent ainsi qu'au
printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse
environne (v.11) ».
 La personnification des tétons qui relève de la déification de la poitrine de la
jeune fille : « Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) /
Pommellent deux boutons que leur châsse environne (v.11) ».
 L’attrait de la poitrine est également rendu par les allitérations en [m], en [l], en
[t], ainsi que par les assonances en [è], [ou], et en [o] : « Vous avez les tétins
comme deux monts de lait, (v.9) / Qui pommellent ainsi qu'au printemps
nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse environne
(v.11) ».
 De plus, sa poitrine est d’une extraordinaire beauté, puisqu’elle évoque celle
des Grâces, ainsi que le montre la métaphore : « Des Grâces votre sein »
(v.12), dans laquelle il y a une ellipse du verbe.
Il est également possible qu’elle ait les cheveux châtains et bouclés, d’autant plus possible
que la blondeur était surtout prisée au XVIème siècle, avec :
La métaphore : « De couleur de châtaigne » (v.3) qui donne à la chevelure de riches
reflets mordorés : La blondeur était à la mode à l’époque de Ronsard, mais le châtain
chatoyant était également prisé.
La métaphore : « Entrefrisés de nœuds » (v.3) qui montre, tout comme le champ
lexical des boucles : « Entrefrisés ‘v.3), tortillés (v.4) » que Marie sacrifie à la mode de
son temps qui voulait que les femmes aient les cheveux bouclés, voire frisés, boucles
mises en valeur par la rime féminine et pauvre : « Cheveux (v.2) / Nœuds (v.3) ».
L’hyperbole : « Tout autour de l’oreille » (v.4), qui atteste le fait que les cheveux de la
jeune femme sont arrangés afin de valoriser la délicatesse de son oreille.
La personnification courtoise : « Gentement », qui donne aux cheveux la volonté
d’embellir le visage de Marie, en le transformant en une sorte d’écrin, puisqu’ils
s’entourent autour de l’oreille.
● L’art de persuader, qui s’illustre dès le premier vers, grâce à l’apostrophe : « Marie » (v.1), placée
stratégiquement en début de vers, et valorisée par la virgule, qui interpelle la jeune femme, en lui
prouvant que le poème lui est exclusivement dédié, avec :
Il est de fortes chances qu’il la magnifie, car il la représente avec une beauté toute
aristocratique, alors que Marie était de souche paysanne, avec :
Elle a les joues roses, comme cela se devait à l’époque, et sans doute le lobe de
l’oreille rosé, avec :
 Le champ lexical de la rose : « Vermeille (v.1), rose (v.2) ».
 Le champ lexical du printemps : « Rose, mai » (v.2).
 L’enjambement : « Aussi vermeille (v.1) / Qu’une rose de mai (v.2), qui valorise
la comparaison, et accentue sa fluidité.
 L’assonance en [è] qui valorise la fraîcheur de la joue : « Marie, vous avez la
joue aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
 Les allitérations en [v], et en [r] qui jouent le même rôle : « Marie, vous avez la
joue aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
 L’allitération en [m] qui pourrait évoquer l’idée que le poète savoure le spectacle
charmant qu’offre la jeune fille, aux yeux de qui la regarde : « Marie, vous avez
la joue aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
Ses cheveux sont apprêtés, comme si elle était issue d’une classe sociale fort aisée,
ce qui est discutable, et ils l’embellissent, avec :
 La métaphore : « De couleur de châtaigne » (v.3) qui donne à la chevelure de
riches reflets mordorés : La blondeur était à la mode à l’époque de Ronsard,
mais le châtain chatoyant était également prisé.
 La métaphore : « Entrefrisés de nœuds » (v.3) qui montre, tout comme le champ
lexical des boucles : « Entrefrisés ‘v.3), tortillés (v.4) » que Marie sacrifie à la
mode de son temps qui voulait que les femmes aient les cheveux bouclés, voire
frisés, boucles mises en valeur par la rime féminine et pauvre : « Cheveux (v.2) /
Nœuds (v.3) ».
 L’hyperbole : « Tout autour de l’oreille » (v.4), qui atteste le fait que les cheveux
de la jeune femme sont arrangés afin de valoriser la délicatesse de son oreille.
 La personnification courtoise : « Gentement », qui donne aux cheveux la volonté
d’embellir le visage de Marie, en le transformant en une sorte d’écrin, puisqu’ils
s’entourent autour de l’oreille.
Ses seins dépassent toutes les magnificences, avec :
 La presqu’anaphore du néologisme : « Pommellent » (v.10, 11) qui évoque la
rondeur de la pomme de la jeune poitrine.
 La comparaison, renforcée par l’enjambement : « Qui pommellent ainsi qu'au
printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse environne
(v.11) ».
 La personnification des tétons qui relève de la déification de la poitrine de la
jeune fille : « Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) / Pommellent
deux boutons que leur châsse environne (v.11) ».
 L’attrait de la poitrine est également rendu par les allitérations en [m], en [l], en
[t], ainsi que par les assonances en [è], [ou], et en [o] : « Vous avez les tétins
comme deux monts de lait, (v.9) / Qui pommellent ainsi qu'au printemps
nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse environne (v.11) ».
 De plus, sa poitrine est d’une extraordinaire beauté, puisqu’elle évoque celle des
Grâces, ainsi que le montre la métaphore : « Des Grâces votre sein » (v.12),
dans laquelle il y a une ellipse du verbe.
═► Le néologisme : « Pommellent » (v.11, 12) évoque la pomme, fruit défendu. Marie a une poitrine
désirable, que le poète désire.
Il l’assimile également à une déesse, ce qui tend à prouver qu’il manque totalement
d’objectivité, avec :
Le champ lexical de la déité grecque : « Amour (v.7), Pithon (v.8), Junon, Grâces
(v.12), Aurore (v.13) » :
 « Amour » (v.7) est le fils de la déesse Vénus. Il est souvent représenté sous la
forme d’un enfant, portant carquois et flèches.
 « Pithon » (v.8), et en fait Pitho, la déesse de l’éloquence.
 « Junon » (v.12) est la sœur et femme de Zeus. Elle est la déesse du foyer, de
la famille.
 Les « Grâces » (v.12) sont au nombre de trois : Déesses qui personnifiaient la
Beauté et de la Grâce, les Charites / Grâces chez les romains, sont à l'origine
des divinités de la végétation. Elles habitent l'Olympe et font partie de la suite de
plusieurs dieux ou déesses. Elles sont déjà mentionnées par Homère et
Hésiode. On faisait d'elles les filles de Zeus et d'Eurynome, ou aussi d'Hélios et
d'Aeglé, ou de Dionysos et de Coronis selon les auteurs. Elles sont
généralement trois dont les noms diffèrent selon les auteurs: Euphrosyne, à
savoir joie de l'âme, Thalie, la verdoyante et Aglaia ou Aglaé, la brillante, qui est
aussi la plus jeune, et qui passe selon Hésiode pour l'épouse de Vulcain à la
place de Vénus. Aglaia est aussi la messagère d'Aphrodite.
 « Aurore » (v.13) : Fille de Titans, elle est la sœur du Soleil et de la Lune.
Chaque matin elle ouvre les portes du jour. Après avoir attelé les chevaux au
char du soleil, Hélios, elle monte sur son char tiré par des chevaux ailés :
Phaéton et Lampos puis elle accompagnait le soleil sous le nom d’Héméra
jusqu’au soir pour ensuite prendre le nom d’Hespéra. Elle termine sa course
dans l’Océan occidental. Homère lui donne deux chevaux, qu’il nomme Lampos
et Phaéton, et la dépeint avec un grand voile sombre jeté en arrière, ouvrant de
ses doigts de rose la barrière du jour.
Marie a les attributs de plusieurs déesses, comme le montrent :
 Le champ lexical du corps : « Yeux (v.7), bras, sein (v.12), front, main (v.13) »,
combiné à celui de la déité : « Amour (v.7), Pithon (v.8), Junon, Grâces (v.12),
Aurore (v.13) ».
 L’allégorie, combinée à l’antithèse : « Amour laissa ses traits dans vos yeux
rigoureux » (v.7), qui montrent que ses yeux portent en eux la séduction propre
à l’Amour.
 L’hyperbole : « Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille » (v.8), qui lui donne
la faculté de parler et la pare de l’art de l’éloquence.
 Le parallélisme, combinés à l’ellipse du verbe : « De Junon sont vos bras, des
Grâces votre sein » (v.12), qui la montre avec des bras faits au tour, et un buste
enchanteur, ne pouvant attirer que les regards.
 La métaphore : « Vous avez de l'Aurore et le front, et la main » (v.13), combinée
à la polysyndète : « Et le front, et la main » (v.13) », qui attestent de la
luminosité de la beauté de la jeune femme.
C’est sans doute ce statut surhumain qui lui a permis de ne pas être piquée par
l’abeille, représentée par l’oxymore : « Mignarde abeille » (v.5) qui lui a donné des
lèvres si suaves, comme le montrent :
 Le champ lexical de la douceur : « Mignarde (v.5), doux, miel, savoureux (v.6) ».
 La métaphore, combinée à la personnification : « Une mignarde abeille (v.5) /
Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
 L’enjambement qui fluidifie le discours, et accentue la douceur de la bouche :
« Une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux
(v.6) ».
 Les allitérations en [m], en [v], qui accentuent la douceur des lèvres de la jeune
fille, et qui en font presque une gourmandise : « Une mignarde abeille (v.5) /
Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
 Les assonances en [i], en [é], en [ou], et en [a] qui jouent également le même
rôle : « Quand vous étiez petite, une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres
forma son doux miel savoureux (v.6) ».
═► Force est de constater que Marie passe de son statut de roturière à celui d’une déesse devant qui
n’importe quelle aristocrate pâlirait d’envie. Ronsard flatte son portrait, et pour exprimer son
admiration, car il était sincèrement épris d’elle, et pour la pousser à lui être clément, car la chute du
poème tend à prouver que Marie ne lui accorde pas toutes les faveurs qu’il espère, et cela est
démontré par :
La personnification : « Vos yeux rigoureux » (v.6), dont la rigueur est cependant voilà
par la rime riche et féminine : « Savoureux (v.6) / Rigoureux (v.7) ».
La métaphore : « Vous avez le cœur d’une fière lionne » (v.14), soulignée par le
connecteur logique d’opposition « Mais » (v.14), qui crée une rupture, et montre que le
discours, la louange a un réel but argumentatif, puisque la beauté, l’angélisme de la
jeune femme s’oppose à sa morgue et sa rigidité.
═► De plus, il est du domaine du possible que Ronsard s’adonne, une fois de plus au « Carpe
diem », thème qui lui était cher, et qui vient de l’épicurisme d’Horace. Pouvant être traduite,
littéralement par « Attrape le jour », cette locution signifie qu’il faut absolument profiter du temps
présent, car la vie est courte. La description de Marie dans sa pleine jeunesse sous-entend que sa
beauté si radieuse ne va durer, ce en quoi Ronsard était en pleine préscience, puisque la jeune fille
est morte précocement, et qu’elle doit en profiter, en se laissant aimer, et en aimant elle-même.
═► Registres didactique, renforcé par le lyrisme, et l’épidictique.

II- Marie.
1°- Nomination et statut.
● Nomination :
Nommée par son prénom, sous forme d’apostrophe : « Marie » (v.1), valorisée par sa place
stratégique en début de vers.
Désignée par le pronom personnel de la deuxième personne du pluriel, dit de politesse, aux
fonctions de :
Sujet : « Vous » (v.1, 2, 5, 9, 13, 14).
Complément : « Vous » (v.8).
Déterminant possessif : « Vos » (v.6, 7, 12).
═► Nettement plus sujet que complément, Marie est maîtresse de sa destinée, et également du cœur
du poète.
● Statut :
Une jeune femme : Marie n’est plus une enfant, ainsi que le montrent :
La présence des temps du passé, accompagnés de leur champs lexicaux : « Etiez
(v.5), forma (v.6), laissa (v.7), fit (v.8) », qui évoque son enfance, donc qui prouvent
que cette dernière est définitivement révolue.
Le fait qu’elle soit certainement coquette, ce qui montre qu’elle veut plaire, et qu’elle
sacrifie à la mode de son temps, ce qui est indiqué par l’évocation de sa coiffure,
avec :
 La métaphore : « Entrefrisés de nœuds » (v.3) qui montre, tout comme le champ
lexical des boucles : « Entrefrisés ‘v.3), tortillés (v.4) » que Marie sacrifie à la
mode de son temps qui voulait que les femmes aient les cheveux bouclés, voire
frisés, boucles mises en valeur par la rime féminine et pauvre : « Cheveux (v.2) /
Nœuds (v.3) ».
 L’hyperbole : « Tout autour de l’oreille » (v.4), qui atteste le fait que les cheveux
de la jeune femme sont arrangés afin de valoriser la délicatesse de son oreille.
 La personnification courtoise : « Gentement », qui donne aux cheveux la volonté
d’embellir le visage de Marie, en le transformant en une sorte d’écrin, puisqu’ils
s’entourent autour de l’oreille.
Sa jeunesse s’exprime à travers le champ lexical du printemps, qui l’accompagne :
« Rose, mai (v.2), printemps, nouvelet (v.10), pommellent (v.10, 11), bouton (v.11) »,
et qui est accentué par :
 L’enjambement : « Aussi vermeille (v.1) / Qu’une rose de mai (v.2), qui valorise
la comparaison, et accentue sa fluidité.
 L’assonance en [è] qui valorise la fraîcheur de la joue : « Marie, vous avez la
joue aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
 Les allitérations en [v], et en [r] qui jouent le même rôle : « Marie, vous avez la
joue aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
 La comparaison : « Comme deux monts de lait » (v.9), qui prend la totalité du
deuxième hémistiche.
 La presqu’anaphore du néologisme : « Pommellent » (v.10, 11) qui évoque la
rondeur de la pomme de la jeune poitrine.
 La comparaison, renforcée par l’enjambement : « Qui pommellent ainsi qu'au
printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse environne
(v.11) ».
 Les allitérations en [m], en [l], en [t], ainsi que par les assonances en [è], [ou], et
en [o] : « Vous avez les tétins comme deux monts de lait, (v.9) / Qui
pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons
que leur châsse environne (v.11) ».
 Sa chevelure est comparée à une châtaigne (v.3) : La châtaigne appartient aussi
à l'univers de l'enfance et de ses petits plaisirs : Les chercher, les faire griller, les
dépiauter
Une enfant, comme le montre l’adjectif axiologique : « Petite » (v.5) : Cet état de chose n’est
plus, comme l’atteste la présence d’un imparfait, temps du passé révolu et des actions qui
durent : « Etiez » (v.5) et d’un passé simple, temps du passé révolu et des actions
ponctuelles : « Forma (v.6), laissa (v.7), fit (v.8) » qui rythme l’analepse, par laquelle le poète
évoque la prime jeunesse de Marie.
Sa jeunesse est accentuée par le fait qu’elle semble se confondre avec la nature, avec :
L’isotopie de la nature : « Rose, mai (v.2), châtaigne (v.3), abeille (v.5), miel (v.6),
monts (v.9), pomellent (v.10, 11), printemps, nouvelet (v.10), bouton (v.11), Aurore
(v.13), lionne (v.14) », qui développe les champs lexicaux suivants :
 Le champ lexical des végétaux : « Rose (v.2), châtaigne (v.3), pomellent (v.10,
11), printemps (v.10), bouton (v.11) ».
 Le champ lexical des saisons : « Rose, mai (v.2), châtaigne (v.3), abeille (v.5),
miel (v.6), pomellent (v.10, 11), printemps, nouvelet (v.10), bouton (v.11) ».
 Le champ lexical des animaux : « Abeille (v.5), lionne (v.14) ».
 Le champ lexical du printemps : « Rose, mai (v.2), abeille (v.5), miel (v.6),
pomellent (v.10, 11), printemps, nouvelet (v.10), bouton (v.11) ».
 Le champ lexical de la renaissance : « Mai (v.2), pomellent (v.10, 11), printemps,
nouvelet (v.10), bouton (v.11), Aurore (v.13) ».
═► La nature est luxuriante, légèrement vallonnée, comme le montre la comparaison : « Vous avez
les tétins comme deux monts de lait » (v.9), donc très attrayante pour le voyageur qu’est le poète
amoureux. Marie, sous sa plume devient une femme-paysage, symbole de jeunesse, et du renouveau
que l’amour qu’elle a provoqué dans le cœur de Ronsard a créé.
Sa chevelure est comparée à une châtaigne (v.3) : La châtaigne est un fruit humble qui
rappelle les origines de Marie, car les châtaignes ne sont ni rares ni précieuses.
Bien qu’elle soit de naissance roturière, elle semble être issue d’une noble souche, avec :
Elle a les critères physiques d’une jeune noble, pas d’une paysanne, avec :
 Une coiffure apprêtée :
 La métaphore : « Entrefrisés de nœuds » (v.3) qui montre, tout comme
le champ lexical des boucles : « Entrefrisés ‘v.3), tortillés (v.4) » que
Marie sacrifie à la mode de son temps qui voulait que les femmes aient
les cheveux bouclés, voire frisés, boucles mises en valeur par la rime
féminine et pauvre : « Cheveux (v.2) / Nœuds (v.3) ».
 L’hyperbole : « Tout autour de l’oreille » (v.4), qui atteste le fait que les
cheveux de la jeune femme sont arrangés afin de valoriser la
délicatesse de son oreille.
 La personnification courtoise : « Gentement », qui donne aux cheveux la
volonté d’embellir le visage de Marie, en le transformant en une sorte
d’écrin, puisqu’ils s’entourent autour de l’oreille.
 La blancheur de la peau qui est inattendue chez une paysanne, avec :
 La comparaison : « Comme deux monts de lait » (v.9).
 La métaphore : « Vous avez de l'Aurore et le front, et la main » (v.13).
Elle est fière, et l’orgueil, qui est l’un des sept péchés capitaux (Ils sont : L’orgueil,
l’envie, la gourmandise, la colère, la paresse, l’avarice, la luxure.), est une des
caractéristiques de la haute noblesse comme le montre la métaphore qui est aussi une
réification : « Mais vous avez le cœur d'une fière lionne » (v.14), puisque dans la
tradition littéraire, la lionne est l’épouse du Lion, lequel est le Roi des animaux.
Elle est également déifiée, ce qui renforce sa dimension aristocratique, avec :
 Le champ lexical du corps : « Yeux (v.7), bras, sein (v.12), front, main (v.13) »,
combiné à celui de la déité : « Amour (v.7), Pithon (v.8), Junon, Grâces (v.12),
Aurore (v.13) ».
 L’allégorie, combinée à l’antithèse : « Amour laissa ses traits dans vos yeux
rigoureux » (v.7), qui montrent que ses yeux portent en eux la séduction propre
à l’Amour.
 L’hyperbole : « Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille » (v.8), qui lui donne
la faculté de parler et la pare de l’art de l’éloquence.
 Le parallélisme, combinés à l’ellipse du verbe : « De Junon sont vos bras, des
Grâces votre sein » (v.12), qui la montre avec des bras faits au tour, et un buste
enchanteur, ne pouvant attirer que les regards.
 La métaphore : « Vous avez de l'Aurore et le front, et la main » (v.13), combinée
à la polysyndète : « Et le front, et la main » (v.13) », qui attestent de la
luminosité de la beauté de la jeune femme.
 La métaphore : « Pommellent deux boutons que leur chasse environne » (v.11).
═► Registres lyrique et épidictique.

2°- Physique et caractère.


● Physique : La présence physique de Marie, soulignée par le champ lexical du corps : « Joue (v.1),
cheveux (v.2), oreille (v.4), lèvres (v.6), yeux (v.7), tétins (v.9), bras, sein (v.12), front, main (v.13) »,
dont plusieurs occurrences sont placées à des endroits stratégiques, à savoir en fin d’hémistiche (v.1,
9, 12), en fin de vers (v.2, 4, 12, 13), ou en début d’hémistiche (v.13), est très forte, puisque ce poème
semble fait de deux blasons, réunis en un, par la magie des métaphores : « De Junon sont vos bras,
des Grâces votre sein, (v.12) / Vous avez de l'Aurore et le front, et la main (v.13) ». Marie semble
avoir été dotée de toutes ces qualités physiques autrefois, comme l’atteste la présence de temps du
passé dans l’analepse (v.5 à 8), avec un imparfait, symbole des actions qui durent ou qui sont
répétées dans le passé : « Etiez » (v.5), et des passés simples, symboles des actions ponctuelles
et/ou brèves dans un passé révolu : « Forma (v.6), laissa (v.7), fit (v.8) » :
- La joue de Marie correspond aux critères de beauté de l’époque, à savoir un teint diaphane,
preuve de l’aristocratie de la personne, car seuls les serfs, les paysans avaient la peau
hâlées, puisqu’ils travaillaient aux champs, relevé par des joues bien roses, avec :
Le champ lexical de la rose : « Vermeille (v.1), rose (v.2) ».
Le champ lexical du printemps : « Rose, mai » (v.2).
L’enjambement : « Aussi vermeille (v.1) / Qu’une rose de mai (v.2), qui valorise la
comparaison, et accentue sa fluidité.
L’assonance en [è] qui valorise la fraîcheur de la joue : « Marie, vous avez la joue
aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
Les allitérations en [v], et en [r] qui jouent le même rôle : « Marie, vous avez la joue
aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
L’allitération en [m] qui pourrait évoquer l’idée que le poète savoure le spectacle
charmant qu’offre la jeune fille, aux yeux de qui la regarde : « Marie, vous avez la joue
aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
- Les cheveux, dont il donne la couleur, et la coiffure, et qui eux aussi, en ce qui concerne la
coiffure, correspondent aux critères de beauté du XVIème siècle, avec :
La métaphore : « De couleur de châtaigne » (v.3) qui donne à la chevelure de riches
reflets mordorés : La blondeur était à la mode à l’époque de Ronsard, mais le châtain
chatoyant était également prisé.
La métaphore : « Entrefrisés de nœuds » (v.3) qui montre, tout comme le champ
lexical des boucles : « Entrefrisés ‘v.3), tortillés (v.4) » que Marie sacrifie à la mode de
son temps qui voulait que les femmes aient les cheveux bouclés, voire frisés, boucles
mises en valeur par la rime féminine et pauvre : « Cheveux (v.2) / Nœuds (v.3) ».
L’hyperbole : « Tout autour de l’oreille » (v.4), qui atteste le fait que les cheveux de la
jeune femme sont arrangés afin de valoriser la délicatesse de son oreille.
La personnification courtoise : « Gentement », qui donne aux cheveux la volonté
d’embellir le visage de Marie, en le transformant en une sorte d’écrin, puisqu’ils
s’entourent autour de l’oreille.
- L’oreille est une sorte de bijou dont l’écrin sont les cheveux, ce qui est attesté par l’hyperbole :
« Tout autour de l’oreille » (v.’), et elle est certainement d’une grande délicatesse, car la rime
riche et féminine : « Vermeille (v.1) / Oreille (v.4) » tend à démontrer qu’elle doit avoir le lobe
incarnat, ce qui doit mettre en valeur la blancheur toute aristocratique du teint de la jeune
femme.
- Les lèvres, nouvelle touche de couleur, ne sont pas désignées par leur incarnat, mais par leur
suavité, leur douceur, voire leur goût, ce qui est un appel à la sensualité, avec :
Le champ lexical de la douceur : « Mignarde (v.5), doux, miel, savoureux (v.6) ».
La métaphore, combinée à la personnification : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans
vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
L’enjambement qui fluidifie le discours, et accentue la douceur de la bouche : « Une
mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les allitérations en [m], en [v], qui accentuent la douceur des lèvres de la jeune fille, et
qui en font presque une gourmandise : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres
forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les assonances en [i], en [é], en [ou], et en [a] qui jouent également le même rôle :
« Quand vous étiez petite, une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son
doux miel savoureux (v.6) ».
Les yeux sont ensuite évoqués, et ils sont propres à créer l’amour chez celui qui les regarde,
ou réceptifs à ce sentiments, comme l’atteste la polysémie de l’allégorie : « Amour laissa ses
traits dans vos yeux rigoureux » (v.7), laquelle porte aussi en elle une antithèse : « Amour
laissa ses traits (v.7) ┴ Dans vos yeux rigoureux (v.7) », dont la deuxième occurrence est
aussi une personnification.
═► Marie semble ainsi dépeinte de trois-quarts. Ensuite, le poète se focalise sur le buste de la jeune
femme, le blason prend alors de l’ampleur. Il évoque la poitrine de la jeune femme, présente à travers
son champ lexical : « Tétins (v.9), sein (v.12) », qui correspond elle aussi aux critères de beautés
propres au XVIème siècle, avec :
Marie a des seins d’une rare blancheur, ainsi que l’atteste la comparaison : « Comme deux
monts de lait » (v.9), qui prend la totalité du deuxième hémistiche, et ce qui peut également
connoter que la jeune femme est fertile, et qu’elle pourra allaiter ses enfants. Même si cela ne
se fait pas dans la noblesse, il ne faut pas oublier que Marie est de souche paysanne, elle a
donc les attributs pour faire une bonne mère.
Sa poitrine est ferme, comme l’atteste la rime riche : « De lait (v.9) / Nouvelet (v.10) »,
simplement car elle celle d’une très jeune femme, ce qui est attesté par le champ lexical du
renouveau : « Printemps, nouvelet » (v.10).
Ses seins sont ronds, comme il était de mise à l’époque, mais sans être trop plantureux, ainsi
que le soulignent :
La presqu’anaphore du néologisme : « Pommellent » (v.10, 11) qui évoque la rondeur
de la pomme de la jeune poitrine.
La comparaison, renforcée par l’enjambement : « Qui pommellent ainsi qu'au
printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse environne
(v.11) ».
La personnification des tétons qui relève de la déification de la poitrine de la jeune
fille : « Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux
boutons que leur châsse environne (v.11) ».
L’attrait de la poitrine est également rendu par les allitérations en [m], en [l], en [t],
ainsi que par les assonances en [è], [ou], et en [o] : « Vous avez les tétins comme
deux monts de lait, (v.9) / Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) /
Pommellent deux boutons que leur châsse environne (v.11) ».
De plus, sa poitrine est d’une extraordinaire beauté, puisqu’elle évoque celle des
Grâces, ainsi que le montre la métaphore : « Des Grâces votre sein » (v.12), dans
laquelle il y a une ellipse du verbe.
Le poète, parle aussi des bras de Marie, qui eux aussi semblent appartenir à une déesse,
comme l’attestent les métaphores : « De Junon sont vos bras (v.12), Vous avez de l’Aurore et
le front et la main (v.13) », et qui sont accompagnées du champ lexical du bras : « Bras (v.12),
main (v.13) », et dont la première occurrence est accentuée par l’allitération en [s] : « De
Junon sont vos bras, des Grâces votre sein » (v.12).
═► Il faut quand même souligner que le poète lie le visage et le buste grâce à la polysyndète : « Et le
front, et la main (v.13) », et par la rime pauvre : « Sein (v.12) / Main (v.13) ».
Elle est tellement belle qu’elle en est déifiée, avec :
Le champ lexical de la déité grecque : « Amour (v.7), Pithon (v.8), Junon, Grâces
(v.12), Aurore (v.13) »Le champ lexical du corps : « Yeux (v.7), bras, sein (v.12), front,
main (v.13) », combiné à celui de la déité : « Amour (v.7), Pithon (v.8), Junon, Grâces
(v.12), Aurore (v.13) ».
L’allégorie, combinée à l’antithèse : « Amour laissa ses traits dans vos yeux
rigoureux » (v.7), qui montrent que ses yeux portent en eux la séduction propre à
l’Amour.
L’hyperbole : « Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille » (v.8), qui lui donne la
faculté de parler et la pare de l’art de l’éloquence.
Le parallélisme, combinés à l’ellipse du verbe : « De Junon sont vos bras, des Grâces
votre sein » (v.12), qui la montre avec des bras faits au tour, et un buste enchanteur,
ne pouvant attirer que les regards.
La métaphore : « Vous avez de l'Aurore et le front, et la main » (v.13), combinée à la
polysyndète : « Et le front, et la main » (v.13) », qui attestent de la luminosité de la
beauté de la jeune femme.
═► C'est tout l'Olympe qui se penche sur Marie, comme de bonnes fées sur un berceau.
Et cette beauté crée le désir chez qui la regarde, donc évidemment chez le poète qui est fort
épris d’elle, comme le prouve la sensualité qui se dégage du sonnet, quand Ronsard évoque
ses lèvres de miel, et sa jeune poitrine qui a la forme du fruit défendu, avec :
Le champ lexical de la douceur : « Mignarde (v.5), doux, miel, savoureux (v.6) ».
La métaphore, combinée à la personnification : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans
vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
L’enjambement qui fluidifie le discours, et accentue la douceur de la bouche : « Une
mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les allitérations en [m], en [v], qui accentuent la douceur des lèvres de la jeune fille, et
qui en font presque une gourmandise : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres
forma son doux miel savoureux (v.6) », gourmandise renforcée par le champ lexical de
la nourriture : « Châtaigne (v.3), miel (v.6) », et qui accentue l’expression implicite du
désir du poète.
Les assonances en [i], en [é], en [ou], et en [a] qui jouent également le même rôle :
« Quand vous étiez petite, une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son
doux miel savoureux (v.6) ».
Même les abeilles n’ont pas le courage de la piquer, elles se contentent de faire leur
miel sur le bord de ses lèvres, ce qui pourrait attester de sa beauté, une fois de plus,
avec l’oxymore : « Mignarde abeille » (v.5).
La presqu’anaphore du néologisme : « Pommellent » (v.10, 11) qui évoque la rondeur
de la pomme de la jeune poitrine.
La comparaison, renforcée par l’enjambement : « Qui pommellent ainsi qu'au
printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse environne
(v.11) ».
La personnification des tétons qui relève de la déification de la poitrine de la jeune
fille : « Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux
boutons que leur châsse environne (v.11) ».
L’attrait de la poitrine est également rendu par les allitérations en [m], en [l], en [t],
ainsi que par les assonances en [è], [ou], et en [o] : « Vous avez les tétins comme
deux monts de lait, (v.9) / Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) /
Pommellent deux boutons que leur châsse environne (v.11) ».
De plus, sa poitrine est d’une extraordinaire beauté, puisqu’elle évoque celle des
Grâces, ainsi que le montre la métaphore : « Des Grâces votre sein » (v.12), dans
laquelle il y a une ellipse du verbe.
═► Registre lyrique, tonalité merveilleuse.
● Caractère :
Coquette, puisqu’elle sacrifie à la mode, comme le montre l’évocation de sa coiffure, avec :
Sage, elle n’a rien d’une aguicheuse, comme l’atteste la personnification : « Vos yeux
rigoureux » (v.7).
Orgueilleuse, elle ne cède pas facilement à qui lui fait des avances, et elle sait se défendre,
puisque l’animal auquel elle est comparée, grâce à la métaphore et à la personnification
évoque les coups de griffe : « Mais vous avez le cœur d'une fière lionne » (v.14). De plus, cet
orgueil a une dimension aristocratique, classe sociale à laquelle elle n’appartient pas, car il est
celui de l’épouse du Roi des animaux, comme le montre la métaphore qui est aussi une
réification : « Mais vous avez le cœur d'une fière lionne » (v.14). enfin, cette métaphore, qui
est aussi une réification symbolise le courage de le jeune femme.
Elle est pleine de vie, comme le montrent les couleurs qui accompagnent son portrait, avec
l’isotopie des couleurs : « Vermeille (v.1), rose (v.2), châtaigne (v.3), abeille (v.5), miel (v.6),
lait (v.9), Aurore (v.13) », qui développe les champs lexicaux suivants :
Le rose : « Vermeille (v.1), rose (v.2), Aurore (v.13) », car, pour la dernière occurrence,
comment ne pas penser à Homère et à la métaphore devenue depuis un cliché, par
laquelle il désigne, dans l’Iliade et l’Odyssée, le lever du soleil : « L’Aurore aux doigts
de rose ».
Le jaune : « Abeille (v.5), miel (v.6) ».
Le blanc lumineux : « Lait (v.9), Aurore (v.13) ».
Les couleurs chaudes : « Vermeille (v.1), rose (v.2), châtaigne (v.3), abeille (v.(), miel
(v.6), Aurore (v.13) ».
Elle ne semble cependant pas méchante, puisque les abeilles n’osent pas la piquer, comme le
prouve le fait qu’elles ont pris sa bouche comme ruche :
Le champ lexical de la douceur : « Mignarde (v.5), doux, miel, savoureux (v.6) ».
La métaphore, combinée à la personnification : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans
vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
L’enjambement qui fluidifie le discours, et accentue la douceur de la bouche : « Une
mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les allitérations en [m], en [v], qui accentuent la douceur des lèvres de la jeune fille, et
qui en font presque une gourmandise : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres
forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les assonances en [i], en [é], en [ou], et en [a] qui jouent également le même rôle :
« Quand vous étiez petite, une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son
doux miel savoureux (v.6) ».
Même les abeilles n’ont pas le courage de la piquer, elles se contentent de faire leur
miel sur le bord de ses lèvres, ce qui pourrait attester de sa beauté, une fois de plus,
avec l’oxymore : « Mignarde abeille » (v.5).
Mais elle a du caractère, et la séduire ne semble pas si simple, d’autant plus que le poète
l’aime tellement, qu’elle peut le blesser, comme le démontre le champ lexical de ce qui peut
piquer, voire déchirer : « Rose (v.2), abeille (v.5), lionne (v14) », dont la dernière occurrence
est valorisée par la diérèse.
═► Registres lyrique et épidictique.

III- Un poète amoureux.


1°- La présence de l’artiste.
Contrairement à Marie, le poète n’est jamais nommé, mais il est quand même présent, de manière
implicite :
● Un poète de la Pléiade, avec :
- Ce poème est un sonnet marotique, forme très prisée par les poètes de la Pléiade, avec :
Il est formé de 4 strophes, deux quatrains (v.1 à 8), et un sizain coupé en deux, qui
forme 2 tercets (v.9 à 14).
Ses rimes sont placées de la manière suivante :
 Première strophe : « A B B A.
 Deuxième strophe : A B B A.
 Troisième strophe : C C D.
 Quatrième strophe : « E E D.
Les vers utilisés sont des alexandrins.
Il manie très bien l’art de la métrique, avec :
 Les différentes sortes de rimes :
 Rimes riches (v.1-4, 5-8, 6-7, 9-10).
 Rime suffisante (v.11-14).
 Rimes pauvres (v.2-3, 12-13).
 Rimes féminines (v.1 à 8, 11-14).
 Rimes masculines (v.9-10, 12-13).
 Les rythmes :
 Les alexandrins réguliers, 6 / 6, (v.2 à 12, 14).
 Les alexandrins irréguliers :
2 / 10 (v.1).
6 / 3 / 3 (v.13).
 Les enjambements (v.1-2, 2-3, 5-6, 10-11).
- Dans son art poétique, intitulé Deffense et illustration de la langue française, Joachim du
Bellay affirme que le poète de la Renaissance, en général, et de la Pléiade en particulier se
doit d’imiter les Anciens, à savoir les Grecs et les Romains, ou de leur rendre hommage,
avec :
Le champ lexical de la déité grecque : « Amour (v.7), Pithon (v.8), Junon, Grâces
(v.12), Aurore (v.13) ».
Marie a les attributs de plusieurs déesses, comme le montrent :
 Le champ lexical du corps : « Yeux (v.7), bras, sein (v.12), front, main (v.13) »,
combiné à celui de la déité : « Amour (v.7), Pithon (v.8), Junon, Grâces (v.12),
Aurore (v.13) ».
 L’allégorie, combinée à l’antithèse : « Amour laissa ses traits dans vos yeux
rigoureux » (v.7), qui montrent que ses yeux portent en eux la séduction propre
à l’Amour.
 L’hyperbole : « Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille » (v.8), qui lui donne
la faculté de parler et la pare de l’art de l’éloquence.
 Le parallélisme, combinés à l’ellipse du verbe : « De Junon sont vos bras, des
Grâces votre sein » (v.12), qui la montre avec des bras faits au tour, et un buste
enchanteur, ne pouvant attirer que les regards.
 La métaphore : « Vous avez de l'Aurore et le front, et la main » (v.13), combinée
à la polysyndète : « Et le front, et la main » (v.13) », qui attestent de la
luminosité de la beauté de la jeune femme.
● Un peintre, avec la manière dont il décrit la jeune femme : Ronsard fait un portrait par petite
touches successives : En premier lieu, la joue, avec sa couleur vermeille, puis l'encadrement châtain
des cheveux, qui souligne l’oreille, le contour du visage, lequel visage s’enorgueillit et d’une bouche,
nouvelle touche de couleur, d’une grande douceur, puis des yeux plein de feux :
- La joue de Marie correspond aux critères de beauté de l’époque, à savoir un teint diaphane,
preuve de l’aristocratie de la personne, car seuls les serfs, les paysans avaient la peau
hâlées, puisqu’ils travaillaient aux champs, relevé par des joues bien roses, avec :
Le champ lexical de la rose : « Vermeille (v.1), rose (v.2) ».
Le champ lexical du printemps : « Rose, mai » (v.2).
L’enjambement : « Aussi vermeille (v.1) / Qu’une rose de mai (v.2), qui valorise la
comparaison, et accentue sa fluidité.
L’assonance en [è] qui valorise la fraîcheur de la joue : « Marie, vous avez la joue
aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
Les allitérations en [v], et en [r] qui jouent le même rôle : « Marie, vous avez la joue
aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
L’allitération en [m] qui pourrait évoquer l’idée que le poète savoure le spectacle
charmant qu’offre la jeune fille, aux yeux de qui la regarde : « Marie, vous avez la joue
aussi vermeille (v.1) / Qu'une rose de mai (v.2) ».
- Les cheveux, dont il donne la couleur, et la coiffure, et qui eux aussi, correspondent aux
critères de beauté du XVIème siècle, avec :
La métaphore : « De couleur de châtaigne » (v.3) qui donne à la chevelure de riches
reflets mordorés : La blondeur était à la mode à l’époque de Ronsard, mais le châtain
chatoyant était également prisé.
La métaphore : « Entrefrisés de nœuds » (v.3) qui montre, tout comme le champ
lexical des boucles : « Entrefrisés ‘v.3), tortillés (v.4) » que Marie sacrifie à la mode de
son temps qui voulait que les femmes aient les cheveux bouclés, voire frisés, boucles
mises en valeur par la rime féminine et pauvre : « Cheveux (v.2) / Nœuds (v.3) ».
L’hyperbole : « Tout autour de l’oreille » (v.4), qui atteste le fait que les cheveux de la
jeune femme sont arrangés afin de valoriser la délicatesse de son oreille.
La personnification courtoise : « Gentement », qui donne aux cheveux la volonté
d’embellir le visage de Marie, en le transformant en une sorte d’écrin, puisqu’ils
s’entourent autour de l’oreille.
- L’oreille est une sorte de bijou dont l’écrin sont les cheveux, ce qui est attesté par l’hyperbole :
« Tout autour de l’oreille » (v.4), et elle est certainement d’une grande délicatesse, car la rime
riche et féminine : « Vermeille (v.1) / Oreille (v.4) » tend à démontrer qu’elle doit avoir le lobe
incarnat, ce qui doit mettre en valeur la blancheur toute aristocratique du teint de la jeune
femme.
- Les lèvres, nouvelle touche de couleur, ne sont pas désignées par leur incarnat, mais par leur
suavité, leur douceur, voire leur goût, ce qui est un appel à la sensualité, avec :
Le champ lexical de la douceur : « Mignarde (v.5), doux, miel, savoureux (v.6) ».
La métaphore, combinée à la personnification : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans
vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
L’enjambement qui fluidifie le discours, et accentue la douceur de la bouche : « Une
mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les allitérations en [m], en [v], qui accentuent la douceur des lèvres de la jeune fille, et
qui en font presque une gourmandise : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres
forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les assonances en [i], en [é], en [ou], et en [a] qui jouent également le même rôle :
« Quand vous étiez petite, une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son
doux miel savoureux (v.6) ».
Les yeux sont ensuite évoqués, et ils sont propres à créer l’amour chez celui qui les regarde,
ou réceptifs à ce sentiments, comme l’atteste la polysémie de l’allégorie : « Amour laissa ses
traits dans vos yeux rigoureux » (v.7), laquelle porte aussi en elle une antithèse : « Amour
laissa ses traits (v.7) ┴ Dans vos yeux rigoureux (v.7) », dont la deuxième occurrence est
aussi une personnification.
═► Marie semble ainsi dépeinte de trois-quarts, idée qui est renforcée par le champ lexical du
visage : « Joue (v.1), cheveux (v.2), entrefrisés (v.3), oreille (v.4), lèvres (v.6), front (v.13) ». Ensuite,
le poète se focalise sur le buste de la jeune femme, le blason prend alors de l’ampleur. Il évoque la
poitrine de la jeune femme, présente à travers son champ lexical : « Tétins (v.9), sein (v.12) », qui
correspond elle aussi aux critères de beautés propres au XVIème siècle, avec :
Marie a des seins très blanc, ainsi que l’atteste la comparaison : « Comme deux monts de
lait » (v.9), qui prend la totalité du deuxième hémistiche, et ce qui peut également connoter
que la jeune femme est fertile, et qu’elle pourra allaiter ses enfants. Même si cela ne se fait
pas dans la noblesse, il ne faut pas oublier que Marie est de souche paysanne, elle a donc les
attributs pour faire une bonne mère.
Sa poitrine est ferme, comme l’atteste la rime riche : « De lait (v.9) / Nouvelet (v.10) »,
simplement car elle celle d’une très jeune femme, ce qui est attesté par le champ lexical du
renouveau : « Printemps, nouvelet » (v.10).
Ses seins sont ronds, comme il était de mise à l’époque, mais sans être trop plantureux, ainsi
que le soulignent :
La presqu’anaphore du néologisme : « Pommellent » (v.10, 11) qui évoque la rondeur
de la pomme de la jeune poitrine.
La comparaison, renforcée par l’enjambement : « Qui pommellent ainsi qu'au
printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse environne
(v.11) ».
La personnification des tétons qui relève de la déification de la poitrine de la jeune
fille : « Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux
boutons que leur châsse environne (v.11) ».
L’attrait de la poitrine est également rendu par les allitérations en [m], en [l], en [t],
ainsi que par les assonances en [è], [ou], et en [o] : « Vous avez les tétins comme
deux monts de lait, (v.9) / Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) /
Pommellent deux boutons que leur châsse environne (v.11) »
De plus, sa poitrine est d’une extraordinaire beauté, puisqu’elle évoque celle des
Grâces, ainsi que le montre la métaphore : « Des Grâces votre sein » (v.12), dans
laquelle il y a une ellipse du verbe.
Le poète, ensuite, parle des bras de Marie, qui eux aussi semblent appartenir à une déesse,
comme l’attestent les métaphores, dont la première occurrence sous-entend qu’elle est fertile
et apte à faire de beaux enfants, ce qui est une grande qualité, pour la femme du XVIème
siècle : « De Junon sont vos bras (v.12), Vous avez de l’Aurore et le front et la main (v.13) »,
et qui sont accompagnées du champ lexical du bras : « Bras (v.12), main (v.13) », et dont la
première occurrence est accentuée par l’allitération en [s] : « De Junon sont vos bras, des
Grâces votre sein » (v.12).
═► Le poète lie le visage et le buste grâce à la polysyndète : « Et le front, et la main (v.13) », et par la
rime pauvre : « Sein (v.12) / Main (v.13) ».
Le poète peintre est aussi présent dans ce sonnet, par le jeu des couleurs, représentées par :
L’isotopie des couleurs : « Vermeille (v.1), rose (v.2), châtaigne (v.3), abeille (v.5), miel
(v.6), lait (v.9), Aurore (v.13) », qui développe les champs lexicaux suivants :
 Le rose : « Vermeille (v.1), rose (v.2), Aurore (v.13) », car, pour la dernière
occurrence, comment ne pas penser à Homère et à la métaphore devenue
depuis un cliché, par laquelle il désigne, dans l’Iliade et l’Odyssée, le lever du
soleil : « L’Aurore aux doigts de rose ».
 Le jaune : « Abeille (v.(), miel (v.6) ».
 Le blanc lumineux : « Lait (v.9), Aurore (v.13) ».
 Les couleurs chaudes : « Vermeille (v.1), rose (v.2), châtaigne (v.3), abeille (v.(),
miel (v.6), Aurore (v.13) ».
Et ce sont ces couleurs qui font d’elle un être à la beauté exceptionnelle, comme
l’attestent :
 Les comparaisons, soulignées par l’enjambement : « Aussi vermeille (v.1) /
Qu’une rose de mai (v.2), comme deux monts de lait (v.9) / Qui pomellent ainsi
qu’au printemps (v.10) ».
 Les métaphores : « De couleur de châtaigne (v.3), une mignarde abeille (v.5) /
Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6), Vous avez de l'Aurore et
le front, et la main (v.13) ».
● Un homme doué en argumentation (Cf. 2° du I.).
═► Registre épidictique.

2°- L’expression de l’amour.


Ronsard exprime son amour, son désir, tout en délicatesse, pour ne pas effaroucher la jeune
femme, en serait-ce que par l’allitération en [t] qui jalonne tout le poème, et qui pourrait évoquer les
flèches tirées par le dieu de l’Amour, et par l’allitération en [m], combinée à l’assonance en [i],
présentes aussi dans tout le sonnet, et qui peuvent symboliser le désir amoureux, avec :
● La déification de la jeune femme, avec :
Le champ lexical de la déité grecque : « Amour (v.7), Pithon (v.8), Junon, Grâces (v.12),
Aurore (v.13) » :
« Amour » (v.7) est le fils de la déesse Vénus. Il est souvent représenté sous la forme
d’un enfant, portant carquois et flèches.
« Pithon » (v.8), et en fait Pitho, la déesse de l’éloquence.
« Junon » (v.12) est la sœur et femme de Zeus. Elle est la déesse du foyer, de la
famille.
Les « Grâces » (v.12) sont au nombre de trois : Déesses qui personnifiaient la Beauté
et de la Grâce, les Charites / Grâces chez les romains, sont à l'origine des divinités de
la végétation. Elles habitent l'Olympe et font partie de la suite de plusieurs dieux ou
déesses. Elles sont déjà mentionnées par Homère et Hésiode. On faisait d'elles les
filles de Zeus et d'Eurynome, ou aussi d'Hélios et d'Aeglé, ou de Dionysos et de
Coronis selon les auteurs. Elles sont généralement trois dont les noms diffèrent selon
les auteurs: Euphrosyne, à savoir joie de l'âme, Thalie, la verdoyante et Aglaia ou
Aglaé, la brillante, qui est aussi la plus jeune, et qui passe selon Hésiode pour l'épouse
de Vulcain à la place de Vénus. Aglaia est aussi la messagère d'Aphrodite.
« Aurore » (v.13) : Fille de Titans, elle est la sœur du Soleil et de la Lune. Chaque
matin elle ouvre les portes du jour. Après avoir attelé les chevaux au char du soleil,
Hélios, elle monte sur son char tiré par des chevaux ailés : Phaéton et Lampos puis
elle accompagnait le soleil sous le nom d’Héméra jusqu’au soir pour ensuite prendre le
nom d’Hespéra. Elle termine sa course dans l’Océan occidental. Homère lui donne
deux chevaux, qu’il nomme Lampos et Phaéton, et la dépeint avec un grand voile
sombre jeté en arrière, ouvrant de ses doigts de rose la barrière du jour.
Marie a les attributs de plusieurs déesses, comme le montrent :
Le champ lexical du corps : « Yeux (v.7), bras, sein (v.12), front, main (v.13) »,
combiné à celui de la déité : « Amour (v.7), Pithon (v.8), Junon, Grâces (v.12), Aurore
(v.13) ».
L’allégorie, combinée à l’antithèse : « Amour laissa ses traits dans vos yeux
rigoureux » (v.7), qui montrent que ses yeux portent en eux la séduction propre à
l’Amour.
L’hyperbole : « Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille » (v.8), qui lui donne la
faculté de parler et la pare de l’art de l’éloquence.
Le parallélisme, combinés à l’ellipse du verbe : « De Junon sont vos bras, des Grâces
votre sein » (v.12), qui la montre avec des bras faits au tour, et un buste enchanteur,
ne pouvant attirer que les regards.
La métaphore : « Vous avez de l'Aurore et le front, et la main » (v.13), combinée à la
polysyndète : « Et le front, et la main » (v.13) », qui attestent de la luminosité de la
beauté de la jeune femme.
● La connotation sensuelle, voire érotique, explicite du désir que le poète éprouve pour la femme
aimée, avec :
La saveur de sa bouche prend une connotation érotique, car il est visible que le poète a envie
de s’en emparer :
Le champ lexical de la douceur : « Mignarde (v.5), doux, miel, savoureux (v.6) ».
La métaphore, combinée à la personnification : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans
vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
L’enjambement qui fluidifie le discours, et accentue la douceur de la bouche : « Une
mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les allitérations en [m], en [v], qui accentuent la douceur des lèvres de la jeune fille, et
qui en font presque une gourmandise : « Une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres
forma son doux miel savoureux (v.6) ».
Les assonances en [i], en [é], en [ou], et en [a] qui jouent également le même rôle :
« Quand vous étiez petite, une mignarde abeille (v.5) / Dans vos lèvres forma son
doux miel savoureux (v.6) ».
La beauté de ses seins est source de sensualité. En effet, Ronsard est tombé amoureux
d’une toute jeune fille, comme le prouve :
Sa poitrine est ferme, comme l’atteste la rime riche : « De lait (v.9) / Nouvelet (v.10) »,
simplement car elle celle d’une très jeune femme, ce qui est attesté par le champ
lexical du renouveau : « Printemps, nouvelet » (v.10).
Ses seins sont ronds, comme il était de mise à l’époque, mais sans être trop
plantureux, ainsi que le soulignent :
 La presqu’anaphore du néologisme : « Pommellent » (v.10, 11) qui évoque la
rondeur de la pomme de la jeune poitrine.
 La comparaison, renforcée par l’enjambement : « Qui pommellent ainsi qu'au
printemps nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse
environne (v.11) ».
 La personnification des tétons qui relève de la déification de la poitrine de la
jeune fille : « Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet (v.10) /
Pommellent deux boutons que leur châsse environne (v.11) ».
 L’attrait de la poitrine est également rendu par les allitérations en [m], en [l], en
[t], ainsi que par les assonances en [è], [ou], et en [o] : « Vous avez les tétins
comme deux monts de lait, (v.9) / Qui pommellent ainsi qu'au printemps
nouvelet (v.10) / Pommellent deux boutons que leur châsse environne
(v.11) ».
 De plus, sa poitrine est d’une extraordinaire beauté, puisqu’elle évoque celle
des Grâces, ainsi que le montre la métaphore : « Des Grâces votre sein »
(v.12), dans laquelle il y a une ellipse du verbe.
Le rôle de la comparaison avec la rose : « Marie, vous avez la joue aussi vermeille (v.1) /
Qu'une rose de mai, vous avez les cheveux (v.2) » : Cette fleur symbolise en Orient la fleur du
Paradis, car sa culture réclame de l'eau, laquelle n’est pas courante sous ces climats, et
beaucoup de soins. Elle représente donc cette recherche d'un bonheur cultivé, obtenue avec
un réel travail. Son apparition spontanée tiendrait du miracle, d'où la comparaison avec
l'aimée, dont la rencontre est aussi un miracle. Les croisés, au Moyen Age, ont été confrontés
à la culture de l'Orient, qui s'est ainsi mêlée à notre héritage latin. La rose est donc devenue
emblème. La comparaison avec la rose se fait ici sur la teinte, vermeille, mais aussi sans
doute sur le toucher supposé, car cette fleur est à la fois douceur lisse et fraîcheur.
La sensualité, l’érotisme du poème, et du poète, s’expriment aussi grâce à la présence du
goût, avec :
Le champ lexical du goût : « Châtaigne (v.3), miel (v.5), lait (v.9), pommellent (v.10,
11) ».
Marie semble une jeune fille savoureuse, car les mets qui sont évoqués sont très doux,
comme le montre le champ lexical de la douceur : « Doux, miel » (v.5).
═► L’amour est exprimé fort délicatement, en magnifiant Marie, et en cela, il ne peut heurter la
sensibilité de la jeune fille.
Mais tout amoureux qu’il est, Ronsard reste lucide, il sait que la jeune fille peut lui faire du
mal, en se refusant à lui, en le dédaignant, comme le souligne le champ lexical de ce qui peut
piquer, voire déchirer : « Rose (v.2), abeille (v.5), lionne (v14) », dont la dernière occurrence
est valorisée par la diérèse.
═► Avec le portrait de Marie, c'est un cycle complet de la nature qu'évoque Ronsard, rose de mai,
châtaignes et pommes, fleurs en bouton, c'est un jaillissement répété de la vie, gourmand, sensuel :
Registre lyrique, tonalité Merveilleuse.

CONCLUSION.
Dans le poème « Marie, vous avez la joue aussi vermeille », Ronsard a choisi une évocation de la
sensualité, donc un argument plus doux, avec en contraste une pointe finale qui le relève, peut-être
destinée à apitoyer la belle qui prend conscience de sa cruauté.
Ce poème, qui fait l'éloge de Marie en alternant images mythologiques, et sens est ainsi bien dans
la lignée des poèmes de la Renaissance et de la Pléiade, avec d'une part la mise en valeur de la
simplicité de la langue française et d'autre part, l'imprégnation de l'Antiquité, que l'on a redécouverte à
l'occasion des Guerres d'Italie. On retrouve également dans ce poème une sensualité, un éloge du
corps et de ses plaisirs qui traduit bien aussi une Renaissance libérée, telle qu'elle est apparue
notamment dans le blason « Du Beau Tétin », de Clément Marot.

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