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Les Troubadours

Los Trobadors
Bref résumé
1 - Un mouvement profond et puissant
2 - Des origines sociales variées
3 - Des œuvres riches et pleines
4 - Les principaux genres de l'Art poétique
5 - Une influence opportune et profonde
-

Jòia, Jovent e Amor   -   (joie, jeunesse, et amour) Voilà les mots principaux
des maîtres européens de la poésie lyrique, les Troubadours, qui donnèrent
à la Langue Occitane, ses Lettres de Noblesse. Cela n'étonne personne, que
l'enthousiasme que recèlent ces mots, nous attirent aujourd'hui encore vers
ceux qui étaient, en fait, des auteurs-compositeurs-interprètes avant
l'heure.

1 - Un
mouvement
profond et
puissant
(Un moviment prigond e
potent)
Beaucoup de gens, rêvent des
troubadours, mais leurs
connaissances sont
nébuleuses. On pense
généralement que c'était
quelques chanteurs frêles et
ennuyeux, qui allaient de
château en château, alors qu'en
fait, ils étaient une multitude de
créateurs de Poésie à Chanter,
lettrés et passionnés. Pour eux
les mots et la musique son
indissociables.
Le plus ancien que nous
connaissions est Guilhèm de
Peitièus (Guillaume de Poitiers),
qui était à la fois, Comte de
Peitièus, et Duc d'Aquitania
(d'Aquitaine), et plus puissant
que le roi de france. Il vécut à la
fin du XIième siècle. Après lui,
pendant deux siècles, une suite
somptueuse et nombreuse de
plus de 460 trobadors va
changer le cours des choses en
Europe Occidentale.
Tous s'expriment dans une
Langue Littéraire riche et
innovante, la plus ancienne
d'Europe, l'Occitan. Notre
Langue Occitane
contemporaine, n'en est qu'un
reflet amoindri, même si elle
donne une bonne idée de sa
richesse expressive. Dante
Allighieri et Petrarca (Pétrarque)
l'admiraient et l'enviaient.

2 - Des origines sociales variées


(De capcièrs socials variadisses)
Ce groupe nombreux se répartit sur une durée de huit générations, du XIième
au XIIIième siècle, et est originaire d'une Occitanie large, des Vallées
Occitanes d'Italie a la Catalonha (Catalogne) Espagnole. Autre particularité les
Troubadours sont de tous les milieux sociaux. On y trouve des Rois, des
Comtes, des Barons, des religieux, des commerçants, ou des artisans. Leur
idée novatrice est de remplacer la fidélité au seigneur, par la fidélité à la
Domna (la Dame), la femme idéalisée et rêvée. Cela changera la Civilisation
Européenne profondément et décisivement.

3 - Des œuvres riches et pleines


(D'òbras ricas e plenas)
Mais pour en être leur idée maîtresse, elle était loin d'être la seule. Grosso-
modo, l'œuvre des Troubadours regroupe une douzaine de genres qui vont
des Cançons (chansons), précurseurs des chansons modernes, aux
sirventès, sorte de chansons engagées. De fait, leurs poésies concernent
des domaines sociaux et personnels divers, et vont de l'Amour à la
Politique.
Malgré une totale absence de volonté de les conserver, de la majeure partie
des Occitans eux mêmes, il nous reste plus de 1000 Tròbas (poésies) et plus
de 300 Melodiás (mélodies), dans des manuscrits, les "Cançonièrs",
quelques uns très sobres et d'autres très luxueux.
Un de ces précieux libres fut rédigé pour le frère du roi Loís IX (dit Saint Louis)

4 - Les principaux genres de l'Art poétique


(Los genres mairals del Trobar)

La ballade est une forme fixe du lyrisme courtois de la fin du


Moyen Âge, elle apparaît au XIVe siècle.

La poésie est alors dissociée de la musique mais la musicalité est


créée dans l'écriture même du poème. En effet, la ballade a la
particularité de répéter un même vers, le refrain, à la fin de
chacune des trois strophes de huitains qui la composent ainsi qu'à
la fin de l'envoi de quatre vers. L'ensemble de la ballade est
constitué d'octosyllabes et les rimes y sont croisées.

En principe, l'envoi d'une ballade commence toujours par le mot


Prince

L'aube, genre et forme littéraire du moyen âge, est une poésie


lyrique qui a pour thème la séparation de deux êtres qui s'aiment
au point du jour . Accompagnée d'une mélodie savante, elle
comporte 3 grands thèmes : séparation des amants à l'aube; chant
des oiseaux et lever du soleil, intervention du guetteur qui interdit à
tout importun de s'approcher et prévient les amants qu'avec l'aube
vient la séparation.

Aube provencale :
En un verger sous l'aubépin feuillu
La dame tient son ami auprès d'elle,
Jusqu'à ce que le guetteur chante l'aube.
Mon Dieu, mon Dieu, l'aube, qu'elle vient tôt !
Ah ! plût à Dieu que la nuit ne finît,
Que mon ami loin de moi ne partît,
Que le guetteur jour ni aube ne vit;
Mon Dieu, mon Dieu, l'aube, qu'elle vient tôt !
Beau doux ami, tous deux embrassons-nous,
Là-bas, aux prés, où les oiselets chantent;
Embrassons-nous en dêpit du jaloux;
Mon Dieu, mon Dieu, l'aube, qu'elle vient tôt !
Beau doux ami, faisons un jeu nouveau,
Dans le jardin où chantent les oiseaux,
En attendant la flûte du guetteur
Mon Dieu, mon Dieu, l'aube, qu'elle vient tôt !
Aux doux zéphir qui me vient de là-bas,
De mon ami beau, courtois et joyeux,
La douce haleine ai bu comme un rayon;
Mon Dieu, mon Dieu, l'aube, qu'elle vient tôt !
Or la dame est gracieuse et plaisante;
Pour sa beauté l'admirent maintes gens
Et en son cœur est un loyal amour.
Mon Dieu, mon Dieu, l'aube, qu'elle vient tôt !

5 - Une influence opportune et profonde


(Una enfluença oportuna e prigonda)

Les Troubadours aparaissent juste après la fin des invasions barbares, au


moment où la triste vie des châteaux forts demande à être améliorée par des
distractions nouvelles. Les Troubadours vont donner le ton à la vie des cours
du Moyen Age, et créent le Biais de Viure (style de vie) raffiné des cours
seigneuriales. Ils amenèrent au Monde non-religieux, des valeurs lyriques,
qui serviront de modèle à l'Europe entière. Comme ils changeaient souvent de
cour, le rayonnement de toute leur œuvre, se répandit à travers l'Europe, où
ils furent les artisans d'une façon de penser, qui en fit une véritable
communauté de civilisation.
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Troubadours

LES TROUBADOURS

Marcabru (Gascogne) - (…1130-1149)

JONGLEUR DE GASCOGNE

Guiraut Riquier (Languedoc) - (…1254-1292)

"BEL SABER DE TROBAR"

Raimbaut de Vaqueiras (Monferrato) -(…1180-1205)

UN POETE MUSICIEN

Bernart de Ventadorn (Limousin) - (…1147-1170)

UN STYLE “LEU E PLAN”


La contessa de Dia (Provence) - (…1200)

LES REGLES DE “FIN AMOR”

Cerveri de Girona (Catalogne) - (…1259-1295)

LE DERNIER REPRÉSENTANT DU
"TROBAR"
Giraut de Bornelh (Limousin) - (…1162-1199)

"MAESTRE DELS TROBADORS"

Arnaut daniel (Gascogne) - (…1180-1195…)

OBRAR E FABREGAR

Berenguier de Palazol (Roussillon) - (…1164)

UN CHEVALIER ADROIT EN FAIT


D’ARMES
Peire Vidal (Toulouse) (...1183-1204)

UN EXCENTRIQUE VOYAGEUR

Raimbaut de Vaqueiras (Monferrato) -(…1180-1205)

UN POETE MUSICIEN
"Raimbaut fut le fils d’un pauvre chevalier de Provence, du château de Vaqueiras; son père avait nom Peirors et
il était tenu pour fou. Et Raimbaut se fit jongleur et demeura longtemps avec le prince d’Orange; Guilhem des
Baux. Il savait bien chanter et écrire des couplets et des “sirventes” et le prince d’Orange lui fit grand bien et
grand honneur, il léleva et le fit connaître et apprécier de la bonne société...Il finitses jours dans le royaume de
Salonique; où il avait un grand domaine que le Marquis de Montferrat lui avait donné.”
C’est en effet en Italie, auprès du Marquis Boniface de Montferrat; qu’il vécut le plus longtemps, comme poète
officiel de la cour. Il fut excellent musicien et nous connaissons de lui 33 poèmes, dont 7 avec leur notation
musicale.
Il chanta souvent la belle Béatrice de Monferrat; qu’il appelait “Beau Chevalier”

BELS CAVALIER TANT ES CAR


Bels Cavaliers tant es car
lo vostr’onratz senhoratges
que cada giorno m’esglaio
Oi me lasso que farò
Si cele que j’ai plus chiere
Me tue ne sai por quoi ?

Beau chevalier, votre honorée seigneurie est si précieuse


que chaque jour je me trouble
Oh ! Hélas ! que ferai-je
Si celle qui m’est plus chère
Me tue je ne sais pourquoi ?

La contessa de Dia (Provence) - (…1200)

LES REGLES DE “FIN AMOR”


“La Comtesse de Dia fut l’épouse de Guilhem de Poitiers, dame belle et bonne. Et elle s’enamoura de Raimbaut
d’Orange et fit à son sujet maintes bonnes chansons”.
La Comtesse de Dia chante en parfaite connaissancedes mots et des règles de “fin amor”: son prétendant doit
d’abord se soumettre aux épreuves d’amour, “assai”, pour accéder aux plaisirs de “baizar, jazer e tener”, le
baiser d’amour; le coucher et l’étreinte. Aussi la trobairitz; qui est aussi une “domna”, met-elle en avant ses
auqlités de dame courtoise: “merces, cortezia; beltatz, pretz, sens, valor, paratge, fis, coratges...”

EU L'AM MAIS QUE NULA REN QUE SIA


Eu l’am mais que nula ren que sia
mas lui no-m val merces ni cortezia
ni ma beltatz ni mos pretz ni mos sens
qu’atressi –m sui enganada e traia
com degr’esser s’eu fos dezavinens

Je l’aime plus que tout que ce soit


mais peu lui chaut de ce coeur courtois
ni beauté ni mérite ni raison
car par lui je suis trahie
comme si j’étais laide et aigrie.

 
Cerveri de Girona (Catalogne) - (…1259-1295)

LE DERNIER REPRÉSENTANT DU "TROBAR"


Cerveri de Girona ou Guilelmus de Cervera est le poète officiel de la cour royale d’Aragon. Il vit
àuprès de Jacme Ier puis de son fils, l’Infant, qui devient roi d’Aragon de 1276 à 1285 sous le nom
de Pedro III el Grande. Cerveri de Girona a acquis la sience et la connaiossance du trobar, aussi ses
chansons reflètent-elles l’originalit’ et les subtilités de tous les styles. Cerveri est l’un des derniers
représentants du trobar. Son oeuvre est importante car elle prépare l’émergence d’une nouvelle
littérature catalane qui va s’épanouir quelque vingt ans plus tard avec les poètes Jordi de Sant Jordi
et Ausiàs March.

NI SITOT S'ES LA MAR PLANA E SUAUS


Ni sitot s’es la mar plana e suaus
pot greu l’aiga planamen mezurar
encara mens ve ni conois ni sap
l’engenh e-lh mal qu’en falsa femna cap

Bien que la mer soit plaine et lisse


on ne peut mesurer sa profondeur
encore moins peux-tu voir et sonder
la ruse et le mal d’une femme perfide.

Berenguier de Palazol (Roussillon) - (…1164)

UN CHEVALIER ADROIT EN FAIT D’ARMES


“Berenguier de Palau fut de Catalogne, du comté de Roussillon. Ce fut un pauvre chevalier mais adroit et habile
en fait d’armes. Il trouva de bonnes chansons et chanta Ermessen d’Avignon, femme d’Arnaud d’Avignon, le fils
de Dame Marie de Peiralada.”
On ne sait presque rien de ce troubadour catalan. A la lecture des mélodies qui ornent huit de ses neuf
chansons conservées; Bérenguer de Palau nous apparaît non seulement bon poète mais aussi fin musicien.

PER VOS AI OBLIDAT


Per vos ai oblidat
e non per altra re
tot quant avi’amat
que de pauc mi sove
se ai per vos canjat
canjatz domna per me
vostre cors abdurat…

Pour vous j’ai oublié


et non pour autre chose
ce que j’avais aimé
son souvenir est mort
Si j’ai changé pour vous
Changez, madame, pour moi
Votre coeur endurci !

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