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Guiraudie 2C

Pablo

Carpe Diem, Le bonheur selon Horace


Préface :

Cher lecteur, chère lectrice je vous invite à prendre part à un incroyable


voyage dans le temps pour découvrir à travers six poèmes des siècles
passées le thème passionnant du “carpe diem”.

Vous me direz alors le carpe diem c’est quoi ?

Le carpe diem est une expression latine qui signifie “cueille le jour”.
Cette expressions est extraite d’un poème d'Horace dans lequel il
explique à Leuconoé une jeune femme qui rêve de vivre très longtemps
qu’il ne sert a rien d’avoir une longue vie si elle est triste est ennuyeuse.
Selon lui, il faut savourer l’instant présent sans se soucier du futur ni
regretter le passé. Le carpe diem est une référence à la philosophie
épicurienne. Epicure était un philosophe grec qui a fondé l’épicurisme un
courant de la philosophie antique en (306 avant J-C). Ce courant va
ensuite s'interrompre au fil des siècles. Puis à la Renaissance (1400 et
1600 après JC) la redécouverte de l’Antiquité remet à la page la
philosophie d’Epicure dont le carpe diem d’Horace (22 avant J-C). En
effet, les écrivains et poètes de la Renaissance affichent leur admiration
pour les anciens comme Horace. En particulier les poètes de la Pléiade
comme Ronsard avec Sonnet pour Hélène par exemple. Le carpe diem
va continuer de perdurer dans le temps comme on va pouvoir le voir
dans cette anthologie avec un poème de 2012 qui a une visée carpe
diem. Grâce à cette anthologie vous allez pouvoir découvrir des poèmes
de style différent, d’auteur différent, d’époque différente et en savoir plus
sur le thème du carpe diem. Tous les poèmes sont classés par ordre
chronologique on commencera par un poème du Moyen-Age pour
terminer par un poème du XXe siècle.

Alors prêt pour un incroyable voyage dans le temps ?


Moyen-Age

Ballade des Dames du temps jadis

Dites-moi où, n'en quel pays,


Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quant bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

Où est la très sage Héloïs,


Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement, où est la roine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

La roine Blanche comme un lis


Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz,
Haramburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ;
Où sont-ils, où, Vierge souvraine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

Prince, n'enquerrez de semaine


Où elles sont, ni de cet an,
Que ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d'antan ?
François Villon
“Ballade des Dames du temps jadis”
Le Testament
1489

La Ballade des dames du temps jadis est un poème de François Villon


qui fait partie de son recueil le testament, il a était publié en 1489 après
sa mort car François Villon est un poète du Moyen-Âge né en 1431 est
décédé en 1463. Cette ballade en octosyllabes (trois huitains et un
envoi) constitue l'un des poèmes les plus célèbres de François Villon.
J’ai choisi ce poème car François Villon est un poète de la Pléiade est
qu’on a vue le mouvement littéraire de la Pléiade en classe de plus c’est
un poème qui évoque la fuite du temps il est donc dans le thème du
carpe diem, j’ai aussi pu lire que c’était un poème célèbres de François
Villon je me suis donc dit qu’il méritait sa place dans cet anthologie.
XVI e siècle

Stances à Marquise

Marquise, si mon visage


A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu’à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.

Le temps aux plus belles choses


Se plaît à faire un affront,
Et saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.

Le même cours des planètes


Règle nos jours et nos nuits :
On m’a vu ce que vous êtes ;
Vous serez ce que je suis.

Cependant j’ai quelques charmes


Qui sont assez éclatants
Pour n’avoir pas trop d’alarmes
De ces ravages du temps.

Vous en avez qu’on adore ;


Mais ceux que vous méprisez
Pourraient bien durer encore
Quand ceux-là seront usés.

Ils pourront sauver la gloire


Des yeux qui me semblent doux,
Et dans mille ans faire croire
Ce qu’il me plaira de vous.

Chez cette race nouvelle


Où j’aurai quelque crédit,
Vous ne passerez pour belle
Qu’autant que je l’aurai dit.
Pensez‑y, belle Marquise.
Quoiqu’un grison fasse effroi,
Il vaut bien qu’on le courtise,
Quand il est fait comme moi.

Pierre Corneille
“Stances à Marquise”
Recueil de Sercy
1660

Stances à Marquise est un poème de Pierre Corneille qui fait partie de


son recueil de Sercy, il a était publié en 1660. Corneille est né en 1606
est il est décédé en 1684. Pierre Corneille alors âgé de 52 ans, est
amoureux d’une jeune comédienne de la troupe de Molière,
Marquise‑Thérèse de Gorla il décide donc d’écrire ces quelques vers
pour elle. J’ai choisi ce poèmes car je le connaissais déjà étant donné
que nous l’avons travaillé en cours je savais donc qu’il rentrer
parfaitement dans le thème du carpe diem est je l’avais apprécié bien
que je ne suis pas fan de poésie, j’aime bien l’insolence de Corneille
dans ce poème. Pierre Corneille est un poète issu du mouvement
baroque est du classicisme.
XVII e siècle

A mes amis

Rions, chantons, ô mes amis,


Occupons-nous à ne rien faire,
Laissons murmurer le vulgaire,
Le plaisir est toujours permis.
Que notre existence légère
S'évanouisse dans les jeux.
Vivons pour nous, soyons heureux,
N'importe de quelle manière.
Un jour il faudra nous courber
Sous la main du temps qui nous presse ;
Mais jouissons dans la jeunesse,
Et dérobons à la vieillesse
Tout ce qu'on peut lui dérober.

Evariste de Parny
“A mes amis”
Poésies érotiques
1778

A mes amis est un poème de Evariste de Parny qui fait partie du recueil
de poésies érotiques, il a été publié en 1778. Evariste de Parny est né
en 1753 il est décédé en 1814. C’était l’un des poètes les plus en vue du
préromantisme. J’ai choisi ce poème car il me parlait beaucoup et j’aime
le message qu’il transmet.
XVIII e siècle

Nous verrons

Le passé n’est rien dans la vie,


Et le présent est moins encor :
C’est à l’avenir qu’on se fie
Pour nous donner joie et trésor.
Tout mortel dans ses voeux devance
Cet avenir où nous courons ;
Le bonheur est en espérance,
On vit, en disant : Nous verrons.

Mais cet avenir plein de charmes,


Qu’est-il lorsqu’il est arrivé ?
C’est le présent qui de nos larmes
Matin et soir est abreuvé !
Aussitôt que s’ouvre la scène
Qu’avec ardeur nous désirons,
On bâille, on la regarde à peine ;
On voit, en disant : Nous verrons.

Ce vieillard penche vers la terre ;


Il touche à ses derniers instants :
Y pense-t-il ? Non ; il espère
Vivre encor soixante et dix ans.
Un docteur, fort d’expérience,
Veut lui prouver que nous mourons :
Le vieillard rit de la sentence,
Et meurt en disant : Nous verrons.

Valère et Damis n’ont qu’une âme ;


C’est le modèle des amis.
Valère en un malheur réclame
La bourse et les soins de Damis :
» Je viens à vous, ami sincère,
Ou ce soir au fond des prisons…
– Quoi ! ce soir même ? – Oui ! – Cher Valère,
Revenez demain : Nous verrons. «

Gare ! faites place aux carrosses


Où s’enfle l’orgueilleux manant
Qui jadis conduisait deux rosses
A trente sous, pour le passant.
Le peuple écrasé par la roue
Maudit l’enfant des Porcherons ;
Moi, du prince évitant la boue,
Je me range, et dis : Nous verrons.

Nous verrons est un mot magique


Qui sert dans tous les cas fâcheux :
Nous verrons, dit le politique ;
Nous verrons, dit le malheureux.
Les grands hommes de nos gazettes,
Les rois du jour, les fanfarons,
Les faux amis et les coquettes,
Tout cela vous dit : Nous verrons.

François-René de Chateaubriand
“Nous verrons”
Poésies diverses
1810

Nous verrons est un poème de François-René de Chateaubriand


du recueil poésies diverses, il a été publié en 1810. Chateaubriand
appartient au mouvement littéraire du romantisme, il est né en 1768 et il
est décédé en 1848. J’ai choisi ce poème car j’aimais beaucoup sa
tonalité avec les nombreuses rimes et répétitions.
XIX e siècle

Saisir l’instant

Saisir l’instant tel une fleur


Qu’on insère entre deux feuillets
Et rien n’existe avant après
Dans la suite infinie des heures.
Saisir l’instant

Saisir l’instant. S’y réfugier.


Et s’en repaître. En rêver.
À cette épave s’accrocher.
Le mettre à l’éternel présent.
Saisir l’instant.

Saisir l’instant. Construire un monde.


Se répéter que lui seul compte
Et que le reste est complément.
S’en nourrir inlassablement.
Saisir l’instant.

Saisir l’instant tel un bouquet


Et de sa fraîcheur s’imprégner.
Et de ses couleurs se gaver.
Ah ! combien riche alors j’étais !
Saisir l’instant.

Saisir l’instant à peine né


Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé ?
Pourquoi ne puis-je… ?

Esther Granek
“Saisir l’instant”
Je cours après mon ombre
1981
Saisir l’instant est un poème d'Esther Granek du recueil je cours après
mon ombre, il a été publié en 1981. Esther Granek est née en 1927 est
elle est décédée en 2016. J’ai choisi ce poème car je trouve qu’il rentre
parfaitement dans le thème est l’esprit du carpe diem avec “saisir
l’instant” qui est répétés tout au long du poème.
XXe siècle

Elasticité temporelle

voix inchangées
c’était hier
le jour avant celui qui le précède
pourtant
l’eau a coulé sous les ponts
c’est comme ça que l’on dit ?
elles se sont parlé
comme si le temps s’était figé
jadis
elle a toujours cette boucle d’oreille
en argent
donnée par une main d’adolescente
elle l’a conservée dans un écrin
brindille d’un parcours de vie
couleur de sa jeunesse
étourdie
de plaisirs partagés
de dialogues révélateurs
de conquêtes
le temps est élastique
il passe et il revient
immuable
à la pureté des gens qui l’ont nourri

Sybille Rembard
“Elasticité temporelle”
Amitié
2012

Elasticité temporelle est un poème de Sybille Rembard du recueil Amitié,


il a été publié en 2012. Sybille Rembard est franco-italienne, elle est née
en 1966 à Turin. J’ai choisi ce poème car comme beaucoup de poème
contemporain il s’affranchit des règles de la versification. Le mètre varie,
le vers est libre est je trouve ça intéressant d’avoir plusieurs styles de
poème différent dans cette anthologie.

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