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Anthologie sur la fuite du temps

Rédigé par : Salim Achour

Guillaume Bayens

Lycée Jacques Monod

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Table des matières :
Préface p3

Illustration du recueil le testament p4

Ballade des pendus p5

Portrait de Clément Marot p6

Sois même p7

Illustration de rose p8

« Mignonne allons voir si la rose » p9

Nuit étoilée sur le Rhône p 10

« Assieds-toi sur le bord d’une ondante rivière » p 11

Torrent coulant entre les rochers p 12

« Hélas ! qu’est-ce de l’homme orgueilleux et mutin » p 13

Le naufrage de Virginie p 14

La jeune tarentine p 15

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Préface

Nous avons choisi comme thème la fuite du temps pour deux


raisons.

Tout d’abord, La fuite du temps est un sujet très complexe et


intéressant. En effet le temps qui passe est une notion très abstraite
et ne peut être défini d’une seule manière. De plus, c’est un sujet
intéressant car il redevient d’actualité après avoir été laissé de côté
pendant près de 100 ans.

Nous avons choisi certains de ces auteurs parce qu’ils étaient des
évidences notamment Ronsard de pars son appartenance à la
pléiade qui est fondateur du thème de la fuite du temps. On dénote
l’expression « carpe diem » auquel se dévoue se groupe qui incite a
profité de l’instant présent. C’est une des représentations les plus
concrète de la fuite du temps. Les autres auteurs ont surtout été des
découvertes lors de la rédaction de cette anthologie.

Il est important de lire cette anthologie pour plusieurs raisons. Tout


d’abord le thème est remis d’actualité avec les événements
actuelles ce qui rend la période idéale pour se renseigner sur ce
sujet ! Ensuite malgré que ce soit un thème très abstrait les poèmes
abordant ce sujet sont très bien écrit et pour la plupart facile à
comprendre même pour une personne qui n’a jamais été initié à la
poésie du Moyen-Age et des temps modernes. Pour finir, il est
intéressant d’écrire ou de lire ce type de poème de par liberté
d’écriture. En effet c’est un sujet très vaste et de poème parlant de
la fuite du temps de ne se ressemble seulement par le thème. Il en
découle aussi que peu importe le nombre de poème lu parlant de la
fuite du temps le lecteur ne se lassera ou du moins pas à cause de
la redondance des poèmes.

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Illustration du recueil « le testament » en 1462

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Ballade des pendus

Frères humains qui après nous vivez,


N'ayez vos cœurs contre nous endurcis.

Car, si pitié de nous pauvres avez,


Dieu en aura plus tôt de vous merci.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six :
Quant à notre chair, que trop nous avons nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre malheur, que personne ne se moque,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Si frères (nous) vous clamons, n'en devez (vous)
Avoir du mépris, quoi que (nous) fûmes occis
Par justice. Toutefois vous savez
Que tous (les) hommes n'ont pas (le) sens bien rassis.
Excusez-nous, puisque nous sommes transis (/morts),
Auprès du fils de la Vierge Marie,
(De façon) Que sa grâce ne soit (pas) pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, qu'âme (/que nul) ne nous charrie (/tourmente),
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

La pluie nous a lessivés et lavés


Et le soleil desséchés et noircis;
Pies, corbeaux nous ont les yeux crevés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
De ci de là, comme le vent varie,
À son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que (des) dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

Prince Jésus qui sur tous a maîtrisé,


Gardez qu'Enfer n'ait sur nous seigneurie :
Avec lui n'avons à faire, ni à solder.
Hommes, ici pas de moquerie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre.

François Villon, Le testament 1462

Ce poème évoque le temps qui passe en décrivant les cadavres d’hommes


pendu. Ce poème est un des premiers poèmes évoquant la fuite du temps.

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Portrait de Clément Marot en 1536 « Plus ne suis ce que j'ai été »

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Sois même

Plus ne suis ce que j'ai été,


Et ne le saurais jamais être.
Mon beau printemps et mon été
Ont fait le saut par la fenêtre.
Amour, tu as été mon maître,
Je t'ai servi sur tous les Dieux.
Ah si je pouvais deux fois naître,
Comme je te servirais mieux !

Clément Marot, épigramme 1538

Dans ce poème Marot évoque la fuite du temps en regrettant ne pas pouvoir plus
servir son maitre qui est l’amour. Ce poète est un des précurseurs de la pléiade
et du mouvement carpe diem.

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Rose peinte par Maryse Curinier en 1977 « allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose »

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« mignonne allons voir si la rose »

Mignonne, allons voir si la rose


Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au votre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,


Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,


Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Pierre de Ronsard, les odes 1545

Dans ce poème Ronsard évoque la fuite du temps grâce à une analogie entre
la rose et Cassandre. La fuite du temps sert a dire a Cassandre qu’elle doit
profiter de sa jeunesse avant de vieillir. Ronsard a fais parti du groupe de la
pléiade et du mouvement carpe diem

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Nuit étoilée sur le Rhône peint par Van Gogh en 1889 « Même fleuve, et même
eau, »

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« Assieds-toi sur le bord d’une ondante rivière »
Assieds-toi sur le bord d’une ondante rivière
Tu la verras fluer d’un perpétuel cours,
Et flots sur flots roulant en mille et mille tours
Décharger par les prés son humide carrière.

Mais tu ne verras rien de cette onde première


Qui naguère coulait ; l’eau change tous les jours,
Tous les jours elle passe, et la nommons toujours
Même fleuve, et même eau, d’une même manière.

Ainsi l’homme varie, et ne sera demain


Telle comme aujourd’hui du pauvre corps humain
La force que le temps abrévie et consomme :

Le nom sans varier nous suit jusqu’au trépas,


Et combien qu’aujourd’hui celui ne sois-je pas
Qui vivais hier passé, toujours même on me nomme.

Jean-Baptiste Chassignet, Le Mépris de la vie et consolation de la mort, 1594

Dans ce poème la fuite du temps est faite à partir d’une analogie qui
compare le cours de l’eau et le corps humain. Chassignet arrêtera les
poèmes après avoir publié son recueil et fera de la paraphrase de texte
biblique

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Torrent coulant entre les rochers peint par Gustave Doré en 1882 « mais plutôt
un torrent »

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« Hélas ! qu’est-ce de l’homme orgueilleux et mutin »

Hélas ! qu’est-ce de l’homme orgueilleux et mutin


Ce n’est qu’une vapeur qu’un petit vent emporte
Vapeur, non une fleur qui éclose au matin,
Vieillit sur le midi, puis au soir elle est morte.

Une fleur, mais plutôt un torrent mène-bruit


Qui rencontre bientôt le gouffre où il se plonge
Torrent non, c’est plutôt le songe d’une nuit,
Un songe ! non vraiment, mais c’est l’ombre d’un songe.

Encor l’ombre demeure un moment arrêté ;


L’homme n’arrête rien en sa course légère,
Le songe quelquefois prédit la vérité,
Notre vie est toujours trompeuse et mensongère.

Maint torrent s’entretient en son rapide cours,


On ne voit point tarir la source de son onde,
Mais un homme étant mort, il est mort pour toujours
Et ne marche jamais sur le plancher du monde.

Bien que morte est la fleur la plante ne l’est pas,


En une autre saison d’autres fleurs elle engendre:
Mais l’homme ayant franchi le seuil de son trépas,
Les fleurs qu’il nous produit sont les vers et la cendre.

Aussitôt que du vent le bourrasque est passé,


La vapeur se rejoint étroitement serrée,
Mais quand la pâle mort son dard nous a lancé,
Notre âme est pour longtemps de son corps séparée.

Qu’est-ce de l’homme donc qui tant est estimé,


Ce n’est rien puis que rien si léger ne nous semble,
Ou si c’est quelque chose il sera bien nommé
Vapeur, fleur, torrent, songe, ombre, et rien tous ensemble ?

Jean Auvray 1623

Dans ce poème l’auteur compare un homme avec de la vapeur, une fleur, un


torrent, un songe et une ombre. La fuite du temps est exprimée au début avec
la fleur tel Ronsard. Le poète fait principalement de la satire dans sa carrière
comme dans ce poème mais a aussi fait des poèmes religieux.

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Le naufrage de Virginie peint en 1806

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La jeune Tarentine

Pleurez, doux alcyons ! ô vous, oiseaux sacrés,


Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez !
Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine !
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine :
Là, l'hymen, les chansons, les flûtes, lentement,
Devaient la reconduire au seuil de son amant.
Une clef vigilante a, pour cette journée,
Sous le cèdre enfermé sa robe d'hyménée
Et l'or dont au festin ses bras seront parés
Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,
Le vent impétueux qui soufflait dans les voiles
L'enveloppe : étonnée, et loin des matelots,
Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots.

Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine !


Son beau corps a roulé sous la vague marine.
Thétis, les yeux en pleurs, dans le creux d'un rocher
Aux monstres dévorants eut soin de le cacher.
Par ses ordres bientôt les belles Néréides
S'élèvent au-dessus des demeures humides,
Le poussent au rivage, et dans ce monument
L'ont, au cap du Zéphyr, déposé mollement ;
Et de loin, à grands cris appelant leurs compagnes,
Et les Nymphes des bois, des sources, des montagnes,
Toutes, frappant leur sein et traînant un long deuil,
Répétèrent, hélas ! autour de son cercueil :
" Hélas ! chez ton amant tu n'es point ramenée,
Tu n'as point revêtu ta robe d'hyménée,
L'or autour de tes bras n'a point serré de nœuds,
Et le bandeau d'hymen n'orna point tes cheveux. "

André Chenier 1785

Dans ce poème, le poète raconte la mort et l’histoire de Myrto. La fuite du


temps est exprimé différemment ici car elle est évoqué par la mort jeune de
Myrto et non par le carpe diem comme précédemment. André Chenier
admirait la révolution française et à fais des textes politiques.

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