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Français, 3e année La littérature française de la Renaissance

Pierre de Ronsard – Mignonne, allons voir si la rose, Odes, I, 17


Plan
1. La comparaison de la beauté de la rose à celle de la femme aimée (OU La célébration de la
beauté de la femme aimée)
1.1. Dédicace « A Cassandre » + récurrence de la première et de la deuxième personne
du pluriel
1.2. Champ lexical de la beauté / procédés enchâssés : répétitions de « Mignonne » (v. 1
et 8) et « beauté(s) » (v. 9 et 18)
1.3. Personnification + répétition (v. 3 et 5)
1.4. Comparaison (v. 6)

2. Les méfaits du temps qui passe sur la beauté de la jeune femme


2.1. Antithèses entre « matin » et « vesprée » (v. 2 et 4), « matin » et « soir » (v. 12),
« jeunesse » et « vieillesse » (v. 16 et 17)
2.2. Ponctuation expressive et interjections « Las ! » (v. 7 et 9)
2.3. Apostrophe et personnification (v. 10)
2.4. Impératif + répétition + métaphore (v. 16)

Rédaction des deux axes d’analyse


Dans ce poème, Ronsard célèbre la beauté et la jeunesse de, Cassandre, la Axe 1
femme qu’il aime.
En effet, on relève non seulement une dédicace, « A Cassandre », qui nous Procédés 1.1
permet d’identifier la jeune fille, mais également des pronoms et des formes
verbales de la première et de la deuxième personne du pluriel : « allons »
(v.1), « vôtre » (v. 6), « vous » (v. 13), « votre » (v. 14, 16 et 18). Le poète s’adresse
directement à Cassandre dans le poème qui prend alors la forme d’une tentative
de dialogue amoureux.
En outre, il insiste, tout au long de l’ode, sur les attraits physiques de la jeune Procédés 1.2
femme au travers du champ lexical de la beauté : « Mignonne » (v. 1, 8, 13),
« ses beautés » (v. 9), « fleuronne » (v. 14), « votre jeunesse » (v. 16), « votre
beauté » (v. 18). La répétition du terme affectif « Mignonne » indique que sa
beauté devient en quelque sorte son identité et donne envie au poète d’entretenir
une relation sentimentale avec elle. Quant au terme « beauté », il est d’abord
utilisé au pluriel, précédé du déterminant possessif de la troisième personne du
singulier, et désigne les attraits de la plus noble des fleurs, puis au singulier, avec
la deuxième personne du pluriel, « votre beauté », en parlant de Cassandre.
Cette répétition nous prouve bien que le poète opère une analogie entre la rose
et Cassandre.

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Nous pouvons d’ailleurs corroborer cette idée par la personnification des vers 3 Procédés 1.3
et 5 : « sa robe de pourpre / pourprée ». Ronsard attribue à la rose la capacité
humaine de porter une robe, désignant ainsi ses pétales. La répétition insiste
sur cet aspect de la rose et on s’imagine parfaitement la belle corolle rouge vif,
cet attrait de la fleur rappelant celui de Cassandre.
Enfin, par la comparaison du vers 6, « Et son teint au vôtre pareil », le poète Procédé 1.4
compare, à l’aide de la préposition « pareil à », la couleur de la fleur et le teint de
la jeune femme. Mais, de manière inattendue, la femme est le comparé et la fleur
le comparant. Cassandre devient ainsi un modèle de beauté pour la nature, ce
qui accentue le compliment de l’amant à la demoiselle.
En définitive, l’analogie entre la rose et Cassandre sert à mieux vanter les C° interm. +
charmes de la jeune femme, mais met également en évidence sa fragilité. Transit° vers
axe 2
Sauter ligne
A l’instar de la rose qui se fane très rapidement, la beauté de Cassandre ne Axe 2
saurait échapper aux méfaits du temps qui passe.
On repère, en effet, des antithèses qui opposent le matin et le soir (« ce matin » Procédé 2.1
(v. 2) et « cette vesprée » (v. 4), « que du matin jusques au soir » (v. 12)), ou qui
confrontent « la jeunesse » et la « vieillesse ». Si ces oppositions servent à
montrer le parallèle entre la fragilité d’une rose condamnée à s’étioler et la
jeunesse éphémère de Cassandre, elles insistent aussi sur l’idée d’une durée
très brève. Le fait que l’antithèse entre « jeunesse et vieillesse » se trouve à la
rime montre qu’il s’agit d’une mise en garde essentielle du poète à son aimée :
de jeune on devient très rapidement vieille, perdant ainsi tous ses attraits.
Quant à la répétition de l’interjection « Las » et à la ponctuation expressive Procédés 2.2
(v. 7, 9 et 12), elles permettent à Ronsard d’exprimer ce sentiment d’inquiétude :
il dramatise la situation pour mieux convaincre la femme aimée de l’urgence de
réagir.
L’apostrophe et la personnification du vers 10, « O vraiment marâtre nature », Procédés 2.3
illustrent ainsi explicitement cette idée, puisque Ronsard interpelle la nature et lui
attribue la caractéristique humaine de jouer le rôle d’une belle-mère cruelle,
maltraitant ses enfants en mettant rapidement fin à leur jeunesse et donc à leur
beauté. Le ô vocatif exprime parfaitement l’émotion de crainte qu’il désire
susciter.
Ronsard use alors de l’impératif au vers 16. Il fait passer un message à Procédés 2.4

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Cassandre sous forme d’injonction, et insiste en le répétant : « Cueillez, cueillez


votre jeunesse ». Il s’agit d’une métaphore, puisqu’il compare en effet la
jeunesse de la jeune femme à celle de la rose pour suggérer qu’il faut profiter de
sa beauté, soit la « cueillir » (traduction littérale du « carpe diem »), tout comme il
convient de cueillir la rose avant qu’elle ne se fane.
En somme, Cassandre doit prendre conscience que sa beauté ne tardera pas à C° interm.
amorcer son déclin et qu’elle a tout intérêt à en profiter.

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