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Après être parti et avoir erré dans les 2 quatrains, Rimbaud s’arrête et admire la
nature qui apparaît comme une mère pour lui. Elle le nourrit, tout d’abord, comme
l’indique l’enjambement : « je sentais des gouttes / De rosée à mon front ». (v 10-11)
De plus, la comparaison : « comme un vin de vigueur », renforcée par l’allitération en
v : « vin / vigueur » montre à quel point cette nature lui transmet sa force.
Les trois vers de ce premier tercet, d’ailleurs, respectent la césure de l’alexandrin à la
6e syllabe, renforçant cette harmonie.
Le dernier tercet témoigne d’un amour intense et profond pour la poésie.
Nous pouvons noter un écho entre le vers 7 et le vers 12 : « Des rimes » / « rimant »
puisque la poésie accompagne chaque étape de cette errance.
L’adjectif : « fantastiques » nous ouvre un monde vaste et inspirant.
Après avoir été un Petit-Poucet, il devient le père de la poésie via la comparaison, au
vers 12, entre les élastiques abîmés des souliers et les cordes de la lyre, permettant
un rapprochement entre Rimbaud et Orphée.
Il rappelle que le vagabondage est synonyme de créativité grâce à la rime insolite
entre : « fantastiques / élastiques ». Rien ne peut entraver son amour de la poésie. Il
détourne cette chose banale qu’est l’élastique pour la métamorphoser en lyre. Le
vagabondage, la nature et même sa pauvreté deviennent matière à créer de la
poésie.
Le dernier vers d’un sonnet constitue habituellement une chute nommée concetto
mais pas ici.
Rimbaud célèbre une dernière fois son amour du voyage grâce à une métonymie : «
un pied près de mon cœur ».
En effet, il s’efface derrière ses souliers, symboles d’errance, et les associent au cœur
c’est-à-dire à l’amour.
Conculsion
Rimbaud célèbre, dans « Ma Bohème » le bonheur : celui du bohémien. La nature lui offre
une liberté : physique, intellectuelle qui se mue en liberté poétique. Ce poème, qui se trouve
à la fin du recueil, traduit bien ce désir d’émancipation de la part de Rimbaud entre respect
de la forme traditionnelle du sonnet et subversion des règles poétiques. Ce texte n’est pas
sans évoquer « Au Cabaret-vert » où le jeune poète, en plein vagabondage, s’arrête dans un
cabaret et goûte aux bonheurs du voyage.