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a) V1-4:
Ouand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;
Ce poème décrit un rêve comme on le voit par l'apposition « les deux yeux
fermés ». Le lieu est imaginaire, intérieur.
Baudelaire insiste sur la temporalité avec l'adverbe « quand » et le
complément circonstanciel de temps « un soir chaud d'automne ». Nous
sommes donc dans l'été indien, propre à la rêverie.
Cependant, cela reste quand même assez flou avec l'article indéfini
« un ».
La première personne, le sujet lyrique, est mise en avant avec l'anaphore
en « je ». Face à ce « je » on observe un autre personnage une femme
évoquée par métonymie par « ton sein chaleureux », elle pourrait être
une figure maternelle.
On a déjà un aspect de synesthésie entre « respirer », « vois »,
« chaud » et le toucher est même mis en avant avec la dérivation entre
« chaud » et « chaleureux ».
Se dessine alors une parfaite harmonie, caractérisée par une suite
d'enjambements qui ne forment qu’une seule phrase sur tout le quatrain.
Nous sommes donc bien dans un poème de l'idéal, renforcé par les rimes
riches : «automne», «monotone », « chaleureux » et « heureux ».
Le paradoxe entre « je vois » et les deux yeux fermés montre une vision
intérieure.
Avec «se dérouler des rivages heureux », on devine que le sujet lyrique
est dans un
léger mouvement, il est surement dans un bateau.
Par hypallage « des rivages heureux » décrivent son bonheur à lui dont
l’éternité est soulignée par le mot monotone.
L’isotopie de la lumière au dernier vers de ce quatrain avec « éblouir » et
« soleil » qui montre que nous sommes bien dans un poème de l'idéal.
b)V5-8 :
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.
Une île apparaît, elle est encore floue comme le souligne l’article indéfini
« une ». Elle est liée à l'exotisme, à l'idéal.
Par hypallage, cette île est paresseuse, elle désigne sûrement le sujet
lyrique dans son bateau (ici c'est une paresse positive).
Ici, nous avons une isotopie de la nature avec : « nature », « arbres » et
« fruits » qui la personnifie. Le verbe donner lui donne un visage
maternel. On est comme dans un Eden, un paradis perdu.
Le parallélisme du vers 6 ainsi que la structure en une seule phrase faite
avec les enjambements sur tout le quatrain insiste sur l’idéal de ce poème.
La multiplication des pluriels ainsi que les allitérations en [s] et en [r]
quant à elle soulignent l’abondance présentée.
L’adjectif « savoureux » fait entrer un nouveau sens dans le poème :
« le goût ».
Il y a un nouveau parallélisme aux vers 7-8, « hommes » et « femmes »
est une antithèse qui montre une complémentarité positive entre les deux
sexes.
Les hommes sont caractérisés par leur beauté, leur corps avec deux
adjectifs mélioratifs
« mince » et « vigoureux ».
Les femmes sont désignées par leur caractère franc. La franchise a deux
aspects : être honnête mais aussi libre. C’est ce qui est représenté par
métonymie avec l'oeil qui peut désigner l’expression « les yeux sont le
miroir de l’âme. »
a) V.9-11:
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mats
Encor tout fatigués par la vague marine,