Vous êtes sur la page 1sur 40

L’invitation au voyage, Les Fleurs du Mal de Baudelaire

Le recueil Les Fleurs du Mal de Baudelaire qui paraît en 1857 contient de nombreux
poème tourné vers le bas-fonds, la laideur et le mal. Mais certains poèmes recèlent des
pièces où l’idéal et le rêve prennent le dessus sur le spleen du poète.
C’est le cas du poème “L’invitation au voyage” qui s’inscrit dans la section “spleen et
idéal”. Il est composé de 3 douzains qui alternent avec 3 distiques qui font office de refrain.
Le poète y invite son amour à imaginer un pays de cocagne, une sorte de nouvelle Arcadie
(utopique = le rêve).

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à montrer que le voyage auquel nous invite le
poète est tout autant imaginaire que sentimental.
Trois mouvement émergent du texte. Dans le premier, le poète invite la femme à
imaginer un idéal, le second décrit la chambre imaginaire. Et enfin dans le dernier douzain le
point de vue extérieur de la chambre.

Premier mouvement

Premier douzain débute avec un apostrophe “mon enfant, ma sœur” pour appeler
son amour + témoigne d’une proximité affective, ce sentiment est mis en valeur avec la rime
“douceur” et “sœur”, “songe” avec le verbe à l’impératif il l’invite à partir en voyage avec lui
+ mais me verbe traduit aussi que c’est un voyage imaginaire = rêverie, vaguement décrit
par l’adverbe “là-bas” = pays lointain et mystérieux, “vivre ensemble” “aimer à loisir” =
plénitude amoureuse, “mourir” n’a pas un sens négatif comme les autres poèmes mais dans
le sens mourir d’amour, “ressemble” signifie qu’on ne peut pas imaginer un idéal sans la
femme aimé
Deuxième partie du douzain = véritable plongée dans l’imaginaire, “oxymore” soleils
moillés” qui décrit un coucher de soleil où les couleurs sont diffuse, “ciels brouillés” laisse un
mystère (“mystérieux”) + on retrouve le même mystère dans les yeux de son amour
“larmes”, mot “charme” = fait l’objet d’une syllepse pour “ce qui plaît” et “ce qui envoûte”,
en somme ces 6 vers traduisent un paysage oriental

Distique montre une accumulation qui traduit un vrai hymne à l’idéal, l’adverbe “là”
nous rappelle aussi aux faites que cet idéal se trouve loin et qu’il faut l’imaginer

Deuxième mouvement

Deuxième douzain est une description de la chambre imaginé par le poète,


“décoreraient” nous rappels que cette chambre est seulement rêvé, isotopie de la lumière
“luisants” “polis” “miroirs”, le poète multiplie les références au luxe en faisant écho au
distique “les fleurs sont “les plus rares” + le poète parle d’une pierre semi-précieuse
“l’ambre” + “riches plafonds”, le locuteur évoque la “splendeur orientale”, on remarque
l’exotisme grâce à accumulation : les meubles les fleurs les plafonds les miroirs + les deux
sens sont mis à œuvre : la vue et l’odorat, sur les 3 derniers vers la chambre est personnifié
qui montre là aussi l’idéal, la fin de la strophe est caractérisé sur le sens de l’ouïe avec le
verbe “parle”

Troisième mouvement

On remarque la personnification des bateaux qui “dorment”, le poète fait référence


à cette vie de bohème à travers “humeur vagabonde”, les vers “c’est pour assouvir ton
moindre désir ... monde” qui fait de la femme aimé toute son attention

On constate par la suite une ouverture progressive sur “les champs” “la ville entière”
“le monde”, les couleurs du couchant la mer et le port augmente cette idée d’idéal, la fin de
la strophe se termine sur le champ de vision tourné vers le “monde” et l’image du couchant,
la rime entre “d’or” et “s’endort” confère une sérénité

Le troisième distique avec le troisième douzain confère comme une berceuse


comme si le poète voulait nous endormir avec le poème.

Conclusion

En conclusion, Baudelaire nous montre son idéal souhaité pour lui et la femme
aimée. Il est constamment à la recherche de l’imagination et le sens à se représenter l’idéal.

Mais comme souvent chez Baudelaire cet idéal ne dure pas et l’envers de cet idéal
est l’autre facette de la section “Spleen et Idéal”. Le spleen est au contraire associé à des
lieux insalubres.

Spleen différent de l’idéal


L’Albatros, Baudelaire

Que ce soit avec Hugo ou Baudelaire, l’oiseau est un thème récurrent en poésie.
Mais, Baudelaire va se démarquer en donnant une symbolique différente a cet oiseau :
L’albatros.
En 4 quatrains en alexandrins le poète va magnifier cet oiseau, qui est moqué par les
marins.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consiste à montrer que l’albatros constitue un double du


poète, qui atteint la plénitude de son être en marge du monde des hommes.
Le texte s’articule en 3 mouvements. En premier lieu a description de l’oiseau dans le
monde céleste, puis dans le monde terrestre. Et enfin, la relation spéculaire (=en miroir)
entre l’oiseau et le poète.

Première Partie

Titre et première strophe = le lecteur a le point de vue de l’oiseau, permet de suivre


le bateau du point de vue de l’albatros
Apparition de l’oiseau comme majestueux dès le départ “Vastes oiseaux des mers” =
montre puissance et envergure de l’oiseau, il apparaît différent des hommes dans le monde
céleste
Au début = opposition de deux monde (entre navire et l’oiseau) + montre la fragilité
des choses humaines, expression “gouffres amers” confère une atmosphère plus sombre
(néant, la mort), opposition ciel =lumière et océan = sombre.

Deuxième partie

Première strophe image élogieuse de l’animal et 2 suivantes caractères contrenature


de l’animal sur terre, verbe “ont déposés” = rabaisse l’oiseau à une simple marchandise sur
le pont, vers 6 = oppose le rayonnement de l’oiseau à travers la métaphore des “rois” à sa
gaucherie sur les planches, vers 9 “maladroits” “piteusement” “avirons” et “gauche” font
une description péjorative des ailes de l’albatros comparé aux premiers quatrains
3ème strophe multiplie les oppositions entre le passé glorieux de l’animal et le
caractère contre-nature de la situation présente, l’antithèse entre les termes beau/laid le
montre bien et aussi céleste/terrestre, les termes “gauche” “laid” “en boîtant” et “infirme”
en font presque un monstre où même comme un intru au monde des hommes

Troisième partie

Dernière strophe provoque un effet de relecture de ce que nous avons vu dans les
autres strophes, cette dernière strophe remontre bien le lien entre l’oiseau et le poète et
comme l’oiseau le poète est moqué et fait l’objet de “huées” l.15.
Le poète et l’oiseau sont d’ailleurs représentés comme ceux qui ose affronter la mort
avec la symbolisation de l’archer, on pense au romantique qui ont fait passer un lieu
chaotique à un havre de paix.
Enfin, vers final repose sur un paradoxe puisqu’alors le poète et l’oiseau savent voler
ils ne peuvent pas se contenter de “marcher” ce qui signifier qu’ils ne sont pas faits pour le
bas monde, cela montre aussi que pour le poète il est presque contre-nature pour lui de ne
pas vivre dans un idéal.

Conclusion

Nous pouvons conclure que l’albatros témoigne du sentiment d’incompréhension du


poète. Ce poème dit en quelque sorte toute l’amertume de Baudelaire de ne pas être jugé à
sa juste valeur, lui qui ennoblit même cet animal si peu à l’aise parmi les hommes.
“Icebergs”, d’Henri Michaux

Ce sont les Romantiques qui ont multiplié les évocations d’une nature grandiose et
tourmentée, laquelle constitue souvent un miroir des états d’âme de l’artiste.
Le poème “Icebergs” de Henri Michaux, extrait du recueil La Nuit Remue, publié en
1935, semble s’inscrire dans cette ligné où les poètes évoquent des éléments naturels
comme Hugo et Lamartine. Michaux a fait son poème sous forme de prose. Ce poème
constitué de 4 paragraphes laisse transparaitre toute la fascination du poète pour les blocs
de glace même s’ils sont associés à la mort et à la solitude.

Lecture du texte

Dès lors on se demandera en quoi ces icebergs mettent au jour la recherche d’une
forme de scolarité sur le poète.
Le premier paragraphe évoque les icebergs de manière négative. Quant aux deux
paragraphes centraux ils sont davantage tournés vers le sacré tandis que le dernier établit
entre le poète et les icebergs une relation spéculaire.

Première partie

Titre = avec l’absence de déterminant lui confère un aspect solennel et imposant,


reprise du mot “Iceberg” crée un effet d’insistance et qui frappe le style elliptique du poète
et supprime les liens logiques entre les phrases, phrases grammaticalement incorrectes et
manque de constituant (verbes) pour qu’elle soit correcte on peut dire que le poète parle de
façon directe par intuition et non avec les sentiments.
La subordonnée relative relance l’évocation des icebergs avec comme spectateurs
“vieux cormorans abattus”, “âme des matelots morts”. Cela fait de cet iceberg un lieu
étrange proche de la mort, un cimetière, donc lié au spirituel comme en témoignent les
“âmes”.
Malgré ce lieu étrange, c’est aussi un lieu sublime, les icebergs étant représentés de
nuit l’atmosphère nocturne agit comme un charme avec le mot “enchanteresses”. Le terme
“s’accouder” renvoie à l’idée que les “cormorans” et les “âmes” observe de près.

Deuxième Partie
2ème et 3ème paragraphes

Les deux paragraphes centraux prolongent cette impression d’un poète habité par
l’esprit de l’iceberg, il scande le nom de l’iceberg comme une incantation magique, si il y a
une référence au Christianisme avec le mot “cathédrales” elle est par la suite nié par les
mots “sans religion” qui forment un oxymore (inverse religion et sans religion), ils sont
comme l’objet d’un sacré de la nature qui peut faire référence à un “hiver éternel”, les
éléments qui y font référence sont “hiver”, “calotte glaciaire”, “froid”.
L’absence de verbes dans les deux paragraphes donnent un effet statique et ramène
à la description d’un iceberg, le mot “Nord-Atlantique” permet de situer où se trouve cet
iceberg, la répétition de l’exclamation “combien” suivi des mots “hauts”, “purs” montre son
éblouissement.
Le deuxième paragraphe commence lui aussi par les mots “Icebergs” ce qui
rappellent l’incantation, les icebergs semblent aussi annoncer le monde des morts
l’expression “sans issue” introduit même l’idée de fatalité du destin humain, de la mort
inévitable.

Troisième Partie
4ème Paragraphe

Le dernier paragraphe reprend lui aussi le côté incantatoire, les blocs de glace
restent distants, on peut citer l’albatros les blocs de glaces restent distants pour ne pas se
corrompre avec la “vermine”.
Le poète souligne le lien très fort qui unis les icebergs et les “îles”, “sources”
métaphore du lien familial, les mots “comme” font référence au deuxième paragraphe qui
le clôture elle accentue l’idée d’un hymne aux icebergs.

Conclusion

En conclusion, le poème “Icebergs” d’Henri Michaux constitue un véritable art


poétique de l’univers du poète. On peut aussi dire que Michaux cherche à se détacher du
monde Occidental, d’un univers chaud. Michaux livre son alchimie poétique en mettant les
icebergs au rang de “cathédrales”, leur donnant une dimension sacrée de notre monde.

Icebergs, sans garde-fou, sans ceinture, où de vieux cormorans abattus et les âmes des
matelots morts récemment viennent s'accouder aux nuits enchanteresses de l'hyperboréal.

Icebergs, Icebergs, cathédrales sans religion de l'hiver éternel, enrobés dans la calotte
glaciaire de la planète Terre.
Combine hauts, combien purs sont tes bords enfantés par le froid.

Icebergs, Icebergs, dos du Nord-Atlantique, augustes Bouddhas gelés sur des mers in
contemplées, Phares scintillants de la Mort sans issue, le cri éperdu du silence dure des
siècles.

Icebergs, Icebergs, Solitaires sans besoin, des pays bouchés, distants, et libres de vermine.
Parents des îles, parents des sources, comme je vous vois, comme vous m'êtes familiers...
“Pluie”, Le parti-pris des choses de Francis Ponge

Ce sont les Avant-Gardes du XXème siècle qui, à la suite du Spleen De Paris de


Baudelaire vont explorer les frontières entre la prose et la poésie.
Le recueil Le parti-pris des choses de Francis Ponge, publié en 1942, prend pour sujet
des choses plus prosaïques de notre quotidien comme une tranche de pain, une huître ou
encore la pluie. Le poème la pluie évoque les fromes et les images créés par la pluie.

Lecture du texte

Dès lors, on se demandera en quoi la pluie fait l’objet d’une description clinique
révélatrice d’une forme de ré enchantement du quotidien.
Le premier paragraphe offre la description d’une cour d’où le poète observe la pluie
tandis que les 3 autres s’attardent sur certains détails observés en gros plan.

Premier Paragraphe

La première phrase nous plonge directement dans le sujet du titre du poème et il


nous met directement dans un contexte spatial “cour”, le verbe “la regarde” donne une
proximité entre l’observation du poète et ses notations, donne aussi une proximité entre le
poète et le lecteur, on remarque que le poète au début souhaite décrire la pluie de façon
rationnelle en décrivant les allures.

2ème phrase, le connecteur spatial “au centre” indique qu’il prend pour repère le
centre de la cour, il utilise 4 métaphores pour décrire les écoulements de la pluie : “rideau”
“chute implacable” “une précipitation sempiternelle” “fraction” de “météore”, mot
implacable fait qu’il se retrouve dans le vocabulaire tragique par la fatalité, adverbes
“relativement” et “probablement” montre les traces du locuteur qui évalue la situation, le
mot “météore” référence à l’astronomie, “fraction” référence aux maths, ces 4 figures se
retrouve à métamorphoser la pluie et la montrant comme un élément originel du cosmos.

Le lieu devient de plus en plus précis grâce aux connecteurs spatiaux : “A peu de
distance” “de droite” “de gauche” cela évoque les sensations auditives et visuelles, le poète
va comparer la taille de ses gouttes d’eau avec la comparaison : “grain de blé” “pois”
“billes”, on constate aussi cette énumération par ordre croissant, utilisation de mot familier
pour se faire comprendre, “horizontalement” “face inférieure” “convexes” décrivent le
mouvement de la pluie sur les murs, avec les termes “selon” “surface” “zinc” donne au texte
un aspect scientifique, l’image du ruisseau montre la formes éphémères que peuvent
prendre les gouttes d’eau.

Les termes “aiguillettes brillantes” et “rejaillit” montre que l’impact de la goutte fait
l’objet d’un véritable feu d’artifices, un spectacle lumineux voir féérique.
Deuxième Paragraphe

Le paragraphe débute avec l’idée que chaque goutte est différente, le poète donne
une existence presque organique avec le terme “vit” associé à “intensité ce sont les
palpations de la pluie, le mot “mécanisme” augmente cette idée d’un ensemble homogène,
comparaison “horlogerie” reprend l’image de la pluie perçue comme un mécanisme, termes
“pesanteur” “masse” “vapeur” “précipitation” on retrouve là aussi les termes scientifiques
qui nous ramène à un énoncé voire un problème scientifique.

Troisième Paragraphe

S’attarde sur les bruits généré, impression d’une douce cacophonie avec les termes
“sonnerie” à “glou-glou” à enfin “coups de gong”, métaphore de la musique tout le long,
augmenté non seulement avec le terme “concert”, terme “délicatesse” évocation du
lyrisme.

Quatrième Paragraphe

Image du “ressort” qui clôture le poème en faisant allusion à l’image de celle de


l’horlogerie, le texte se termine aussi par la pluie qui s’arrête et avec la comparaison cela
fait comme le mécanisme qui s’arrête, dernière phrase “s’évapore” montre que plus aucun
indice ne peut témoigner du passage de l’averse, et le “il a plu” rejette la pluie dans le passé.

Conclusion

Pour conclure, Ponge a su nous montrer une expérience universelle celle d’observer
la pluie tomber, simplement et rigoureusement détaillée ici. Il a cherché à décomposer le
réel dans les moindres détails tout en redécouvrant la beauté cachée.
Acte 1 Scène 2, Les Fausses Confidences, Marivaux

La scène d’exposition sert à informer le lecteur sur l’intrigue, les personnages, le


contexte mais aussi capter l’attention du public. Cette scène est un conciliabule entre
Dorante et Dubois sur le projet de mariage avec Araminte.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à montrer que Dubois joue le rôle de metteur en
scène auprès de son ancien maître.
La première réplique de Dorante sera l’inauguration de notre analyse, puis nous
verrons les répliques suivantes là où Dubois s’efforce de lever les doutes de Dorante et enfin
nous terminerons sur sa dernière réplique.

Première Partie

La première réplique de Dorante s’inscrit dans une scène de dissimulation car


Dorante et Dubois font une alliance, Dubois se montre garant / bienveillant envers son
ancien maître, Dorante ne cache pas son inquiétude, première obstacle le “rang”, “liée à
tout ce qu’il y a de mieux” montre son statut presque inaccessible, elle riche Dorante non
montre la différence des deux, le pronom “elle” est valorisant alors que le pronom “moi” est
dévalorisant, la rime “rien” “bien” montre qu’il n’y a que l’argent comme argument sociale
au XVIIIème siècle, à cette même époque on vise le mariage par intérêt mais Dorante ne
peut pas l’envisager vu qu’il est désargenté.

Métaphore du Pérou disant que sa bonne mine vaut toutes les richesses du monde
contredit la phrase exclamative de Dorante, “mine” fait aussi référence aux richesses du
monde Inca, “point de plus grand seigneur que vous à Paris” Dubois rassure Dorante pour
essayer de l’élever au même rang qu’Araminte, certitude de Dubois avec le présent de
vérité de générale “est” et le faite qu’il l’imagine déjà en tenue légère dans la chambre
d’Araminte, mais tout cela ne va rien provoquer à Dorante qui lui va continuer à la voir de
façon imaginaire.

Dubois revient à la charge en anticipant la victoire et en lui disant qu’il sera


propriétaire de tout ce qui appartient à Araminte, “salle” “équipages” “cinquante milles
livres de rente” cela nous montre aussi la société matérialiste
Parallélisme de construction “Tant mieux pour vous et tant pis pour elle” montre
l’atout pour Dorante et que ce serait une perte pour Araminte, les verbes au futur
témoignent la certitude de Dubois, il est metteur en scène de la pièce.

Dernière Réplique de Dorante et Dubois

Dans toute cette scène Dorante met Araminte sur un piédestal, dernière réplique de
Dubois “entendez-vous ?” question rhétorique, “vous réussirez” “on vous aimera”
“épousera” “enrichira” utilisation là aussi de verbe au futur montrant la certitude de Dubois,
pronom “je” met Dubois comme un chef d’orchestre / un stratège, nous avons à faire à un
théâtre dans le théâtre, “votre mérite” “mes talents” montre la force du duo, à la fin Dubois
personnifie l’amour “L’amour parle”.

Conclusion

Pour conclure, cette scène de conciliabule nous expose clairement l’enjeu


dramaturgique de la pièce marier Dorante à Araminte, ainsi que les obstacles qu’il va falloir
soulever pour y parvenir. Cette scène est aussi intrigante par la faite qu’Araminte ne sois pas
encore apparu sur scène. Cette scène concerne aussi Marton à savoir si elle va être dupe ou
non du manège de Dorante et Dubois.

On peut aussi remarquer à qu’elle point Dubois s’écarte de la commedia dell’arte car
il se trouve meilleur orateur qu’Arlequin et qu’il se montre machiavélique.
Acte 3 Scène 12, Les Fausses Confidences, Marivaux

Dans cette scène, Dorante tente de séduire Araminte grâce au stratagème élaboré
par Dubois, cependant le plan semble un échec total et Dorante a été reconnu comme
l’auteur d’une lettre où il est dit “adorer” Araminte lors de la scène 8. Il est rappelé par la
suite dans cette scène intime, privé où Araminte va mettre fin à son contrat qui l’unit à son
domestique.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à montrer que ce qui devait être une scène
d’adieu va se transformer en une scène de révélation amoureuse.
Nous verrons premièrement le registre pathétique mobilisé dans leur entretien,
deuxièmement l’aveu inattendu d’Araminte et enfin la révélation du stratagème de Dubois.

Première Partie

“de tout le reste de ma vie” “que ce seul jour” nous montre Dorante désespéré qui
voudrait revoir Araminte une dernière fois, ce moment est qualifié de “précieux” et Dorante
lui montre son désespoir, Araminte cède aux convenances du 18ème siècle “il faut se
quitter” “on sait” “on croirait” toute cette scène est traverser par la convenance qu’une
femme de son rang ne peut aimer son domestique, Dorante poursuit sur un avenir où il
s’apitoie : “Que je vais être...”, réplique suivante d’Araminte “chacun a ses chagrins” montre
qu’elle parle un peu d’elle avec le “chacun”, “j’ai tout perdu” utilisation du registre
pathétique, “m’aurait été bien cher” “il a été entre vos mains” montre son attachement au
portrait c’est une manière de lui demander de le garder, “quelle idée” montre le fossés
entre lui et elle, “Qui pourrait se l’imaginer ?” la question rhétorique montre la sidération
sur leur entourage.

Deuxième partie

“ce serait avouer” bascule sur la réplique suivante d’Araminte dans le réel “Voilà ce
qui m’arrive” ce qui est virtuelle devient réel grâce au “Voilà”, la stupéfaction de Dorante
est directe il se met à genoux et dit “Je me meurs”, Araminte paraît elle-même sous le choc
et fait écho à Dorante “je ne sais plus où je suis”, elle demande à Dorante de se relever
signifie qu’il n’y a plu de relation de vassalité.

Troisième Partie

La réaction de Dorante constitue un nouveau cup de théâtre en révélant toute la


mise en scène de Dubois, il prend le risque de tout perdre en révélant cela, “mérite” “vous
allez me l’ôter” “il faut que vous soyez instruite” montrent qu’il a une révélation à faire, il
commence son explication en parlant de sa passion infinie envers elle, il dit par la suite
qu’avec un domestique ils ont monté tout cela, il n’est pas question pour Dorante que cet
amour repose sur un mensonge il reste fidèle à la morale de l’honnête homme.
Conclusion

Dans cette scène, nous avons l’impression qu’Araminte avoue ses sentiments en
même temps de les découvrir. Par ailleurs, nous voyons Dorante au début de la scène
désespéré puis ravi et malgré cela il reste fidèle aux valeurs de l’honnête homme.
Acte 3 Scène 12, Les Fausses Confidences, Marivaux

Dans cette scène des Fausses Confidences Araminte fait écrire à Dorante une lettre
destiné au comte Dorimont où elle dit qu’elle accepte le mariage. Grâce à ce stratagème
d'écriture elle va pouvoir voir les réactions de Dorante. Nous avons à faire à une tête à tête
entre les deux.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à montrer que cet extrait constitue une scène de
double jeu à la fois comique (pour les spectateurs) et cruelle (pour les personnages).
La première partie de notre analyse consistera à montrer le trouble de Dorante puis,
la tension qui se transforme en une véritable panique et enfin, Araminte qui est prise à son
propre piège.

Première Partie

On remarque que dans cette scène Araminte mène tout à fait son rôle celui de
maîtresse et Dorante le sien celui d’intendant, Araminte dicte à Dorante la lettre adressée
au comte Dorimont, les mots sont choisis pour déstabiliser Dorante “sûr” “et vous attend”
cela permet aussi de donner du crédit à son mariage, stratagème diabolique, le public est
presque parti prenant de l’intrigue puisqu’ils sont les seuls témoins de la scène.
La première aparté d’Araminte “Il souffre mais il ne dit mot. Est-ce qu’il ne parlera
pas ?” montre qu’elle a perçu le trouble de Dorante. “parlera” le verbe au futur nous
montre que Dorante doit avouer ses sentiments a Araminte et elle ne sait pas s’il va le dire.

Deuxième Partie

Araminte mène le jeu mais Dorante semble le reprendre en lui faisant comprendre
que le procès était gagné d’avance, mais Araminte émet une objection “n’importe”, elle lui
fait comprendre par la suite que ce n’est plus un mariage d’intérêt mais d’amour, Araminte
apparaît autoritaire “vous dis-je” comme pour donner le coup de grâce, Dorante souffre de
cela “la main vous tremble” “vous paraissez changé”.

Troisième Partie

La compassion que va avoir Araminte pour Dorante va avoir un effet Dubois l’avait
prévu, en étant pris de compassion pour Dorante elle va se rendre compte de l’amour
qu’elle porte pour lui, elle gronde Dorante mais le ton semble s’adoucir. Dorante a des
doutes sur le plan mis en place par Dubois mais il commence à lire dans le jeu de sa
maîtresse.
Conclusion

Déjà on peut se demander si le stratagème à porter ses fruits certes il n’y a pas eu
d’aveu mais Dorante commence à voir clair dans le jeu de sa maîtresse et tout se déroule
comme l’avais dit Dubois. On peut aussi noter que cette scène se termine sur la faite que
Dorante soit pris d’émotion par cette nouvelle.
Scène de Balcon, Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand

Le quiproquo constitue une ressource traditionnelle de la comédie et il est


notamment utilisé tout au long de la pièce.
Cette scène est une réécriture de la scène du balcon de Roméo et Juliette. Les deux
personnages (Christian et Cyrano) sont cachés sous le balcon de Roxanne. Christian veut
séduire Roxanne mais sa beauté ne suffit pas et il demande l’aide de Cyrano qui lui soufflera
ce qu’il faut dire pour se montrer persuasif. Il s’agit donc d’un quiproquo, Roxanne croit
parler à Christian alors qu’elle parle à Cyrano.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à montrer en quoi le double jeu mené par Cyrano
permet-il au personnage de se révéler à lui-même ?
Notre premier mouvement concernera Cyrano le souffleur de Christian, le deuxième
un stratagème qui met au jour l’éloquence du comédien et enfin Cyrano un personnage de
l’ombre.

Première Partie

Au début de la scène Roxanne ne reconnaît pas Christian à sa voix mais à son


prénom ce qui nous met déjà le doute sur le locuteur auquel elle va s’adresser, Christian en
appelle à la pitié de Roxanne mais reste sans effet, la didascalie suivante indique que le
numéro de théâtre dans le théâtre débute, l’effet sur Roxanne est immédiat et la façon dont
elle dit “c’est mieux” “c’est très bien” la fait ressembler à une maîtresse d’école, Roxanne
prolonge la métaphore du “berceau” ce qui témoigne du début de la complicité des 2
amants, Cyrano prolonge cette métaphore à son tour en faisant des références
mythologiques et plus particulièrement celle d’Hercule “strangula” (des serpents dans son
berceau).

Deuxième Partie

Cyrano va passer de souffleur à comédien il prend la place de Christian, dans les


répliques suivantes il tente d’expliquer ses problèmes d’élocution mais cette explication est
réfuté par Roxanne alors il fait une personnification sur les mots qui sont soumis à la
pesanteur “descendent” “montent”, mais elle se retrouve une nouvelle fois dans le doute
par le faite que “Christian n’hésite plus sur ses mots différence entre la maladresse de
Christian et l’habilité de Cyrano, Roxanne utilise aussi des jeu de mots “altitude” : hauteur
du balcon/esprit et Cyrano répond par un jeu de mots sur l’altitude, à deux reprise Roxanne
souhaite rejoindre son amant mais Cyrano répond 2 fois “non” sinon cela ruinerait le
stratagème des 2 hommes.

Troisième Partie

Le troisième mouvement commence avec l’explication de Cyrano sur son refus,


Roxanne ne semble pas convaincu mais Cyrano argumente son propos en faisant valoir le
côté mystérieux, les oppositions “robe/manteau” = masculin/féminin “noirceur/blancheur”
“ombre/clarté” mettent en évidence la distance des 2 amants ce qui argumente l’idée que
Cyrano restera dans l’ombre et que leur amour est impossible, la réplique suivante de
Cyrano “jamais sorti de mon vrai cœur” peut se comprendre de 2 façons : est-ce que Cyrano
parle en son nom ou en celui de Christian ?, “j’ose être enfin moi-même” dernière réplique
de Cyrano révèle tout le paradoxe lié au personnage c’est comme si Cyrano se révélait.

Conclusion

Cette scène est décisive car il apparaît comme un esprit brillant et comme un héros
qui sauve la situation mais malgré cela il risque de se démasquer, il ne peut être lui-même
que cacher ce qui en fait tout le paradoxe de cette scène. Le théâtre dans le théâtre a aussi
un rôle important dans le paradoxe car il accentue la place du souffleur (second rôle).
Scène d’exposition, Les Bonnes, de Jean Genet

Genet comparer à Baudelaire cherche à tromper le spectateur en utilisant le


stratagème du déguisement et le procédé du théâtre dans le théâtre. La pièce nous montre
2 sœurs Claire et Solange qui sont les domestiques de Madame. Dans la scène d’exposition
les 2 sœurs jouent une scène de théâtre au cours de laquelle Claire endosse le rôle de
Madame et Solange celui de Claire.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à montrer que le stratagème du théâtre dans le


théâtre permet à Genet de tromper le spectateur sur l’identité et la relation des deux
personnes de la scène. L’analyse commencera par la didascalie initiale. Puis, on
constate que deux mouvements se dégage du passage. L’extrait est en effet rythmé par une
deuxième entrée de Solange, sommée de sortir par sa maîtresse puis rappelée, ce qui
constituera le pivot de l’analyse linéaire, d’autant que Solange adoptera une posture plus
soumise au moins en apparence dans la deuxième moitié du texte.

Premier Mouvement

La didascalie décrit l’intérieur bourgeois “meuble Louis XV” et les “fleurs à


profusion”, première réplique on remarque le nombre d’exclamation, Madame blâme sa
domestique le public se retrouve en plein milieu d’une scène sans contexte, le ton devient
de plus en plus autoritaire “je t’ai dit” “prends-les” “Quand comprendras-tu... ?”, les deux
antiphrases “ne te presse pas. Nous avons le temps” montre son exaspération, au point que
Madame la congédie, la didascalie suivante indique que Solange va endosser le rôle de la
servante “humble” et soumise, on peut aussi remarquer la distance sociale entre les deux
“prend, sors, cesse”.

Deuxième Mouvement

Dans le second mouvement du texte et à partir de seconde entrée, ce qui donne


l’impression d’un faux départs, Solange joue un rôle d’une domestique exemplaire
confrontée pourtant aux humiliations de sa maîtresse, Madame se montre autoritaire et
empressé de “Claire !” à “Je veux choisir” elle étale ainsi ses richesses devant sa domestique
et évoque ses soulier vernis, et le faite qu’elle parle de son laitier en utilisant un langage
familier la rabaisse encore plus “que vous êtes grosse !”, le faite qu’elle crache sur les
souliers de Madame provoque encore un énervement, “hideuse, ma belle” la dénigre
encore plus, “marécages” c’est une façon d’humilier Claire/Solange en assimilant sa salive à
une eau croupissante et infecte, Solange au contraire surjoue la servilité mais qui est
immédiatement réfuté par Madame qui y voit une preuve de prononcer sa haine, “C’est
mortel” montre que les deux domestiques préparent son assassinat, “je serai belle. Plus que
vous ne le serez jamais” phrase assassine l’emploi du futur a pour but de rabaisser la
domestique, elle continue son humiliation “Ce n’est pas avec ce corps là que vous séduirez
Mario”, clôt sa tirade vulgairement, Solange sous le choc nie ces propos, madame
l’interrompt l’insulte à nouveau et exige sa robe.

Conclusion

Pour conclure, sa fonction d’informer sur l’identité des personnages est un trompe-
l’œil puisque les 2 sœurs endossent des rôles dont le spectateur n’est pas averti. Claire
étant perçu comme une personne riche est en réalité une servante de Madame.

Le stratagème du théâtre dans le théâtre est ici porteur d’une vision du monde
désenchantée et presque tragique.
Le Portrait d’Acis, Les Caractères, La Bruyère

C’est au 7ème siècle avant JC que Platon a inauguré le genre du dialogue


philosophique. C’est un dialogue où les participants cherchent à découvrir ensemble une
vérité.
Mais ici, nous avons plus à faire à un monologue que se livre le moraliste dans
fragment 7 de livre 5 des Caractères de La Bruyère. L’extrait consiste en une discussion
retranscrite au cours de laquelle le narrateur reproche à Acis son langage précieux et
ampoulé.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à montrer en quoi ce dialogue constitue un


portrait satirique d’un pompeux.
Le premier mouvement présente une tentative de compréhension et de
reformulation du propos d’Acis. Le second mouvement vient à élucider cette forme de
prétention morale. Enfin, le moraliste donne un conseil à son interlocuteur : la clarté de
langage.

Premier mouvement

Premièrement livre 5 concerne “la société” et “la conversation”, dès le début


incompréhension succession de questions “que dites-vous ?” “Comment ?” cela montre que
l’info n’arrive pas à être compris, le lecteur se demande si c’est à lui qu’on pose la question
“vous”, la reformulation n’a pas su aider à comprendre “j’y suis encore moins”, paroles
d’Acis le lecteur est réduit à faire des hypothèses sur ce qu’il a dit
L’auteur corrige Acis que la façon de s’exprimer et de donner une information “il fait
froid” est repris en “Vous voulez m’apprendre ... dites : “il pleut, il neige” on a presque
l’impression qu’il s’adresse à un enfant pour lui expliquer des choses simples
Le tiret à la suite signifie qu’il n’est pas d’accord et les mots “uni” “clair” et “bien”
prennent un sens péjoratif, le langage doit pour lui perdre de sa transparence

Deuxième mouvement

Début de la réplique de façon cinglante “qu’importe”, question rhétorique montre


qu’il vaut mieux être clair qu’à chercher à être original, il y a aussi une forme d’ironie, le
moraliste va considérer Acis de cas désespérer et dire qu’il se range dans la catégorie des
“diseurs de Phoebus” = péjoratif

Il apprend à l’interlocuteur que lui et les gens de son espèce ont à chercher
l’originalité à être même incapable d’être lucide eux-mêmes, l’interlocuteur dit “une chose
vous manque” et il poursuit avec la proposition juxtaposé “c’est l’esprit”, il essaie de faire
comprendre que la personne en face de lui à quelque chose en trop il lui fait comprendre
qu’il est un beau-parleur, gradation “de votre pompeux galimatias, de vos phrases
embrouillées, et de vos grands mots qui ne signifient rien” montre l’agacement du locuteur,
le lecteur prend la position de juge

Troisième mouvement

Mouvement commence par une citation de la cour de Louis XIV, le moraliste donne
des conseils à Acis en le rapprochant vers lui “Ne songez point à avoir de l’esprit, n’en ayez
point” ici La Bruyère nous rappelle que tout n’est qu’apparence d’où le mot “rôle”

Il lui recommande de parler de façon naturelle “Ayez [...] un langage simple”, il lui
conseil d’adopter un langage simple et commun “ceux en qui vous ne trouviez aucun esprit”
ce n’est que de cette façon seulement qu’il pourra avoir de l’esprit

Conclusion

En conclusion, La Bruyère brosse un tableau sévère des courtisans. Il ridiculise ceux


de la cour de Louis XIV et met en avant leur prétention morale. Il dit qu’il faut être naturel et
simple pour avoir de l’esprit. Nous pouvons aussi conclue que La Bruyère ne se contente pas
de critiquer mais aussi de donner une leçon.
Le portrait d’Arrias, Les Caractères, La Bruyère

Au cours du règne de Louis XIV de nombreux artisans sont présent et souhaite briller
pour accéder aux faveurs de l’Etiquette instauré par le roi. Mais pour briller et obtenir ce
privilège la certains n'hésitent pas à vouloir s’emparer de tout l’espace de la conversation.
C’est le cas du portrait d’Arrias qui se trouve dans le fragment 9 du livre 5 qui est
consacré à “De la société et de la conversation”. Le portrait d’Arrias se différencie de celui
d’Acis, qui n’est jamais décrit et dont on devine la parole et le caractère.

Lecture du texte

Notre projet de lecture sera de montrer que le moraliste brosse ici un portrait
satirique d’un courtisan prétentieux et vantard.
Le premier mouvement concernera le portrait d’Arrias, puis le second le piège qui se
referme sur lui.

Premier mouvement

En lisant le début du fragment 9 le lecteur se dit qu’Arrias est le personnage qui


monopolise l’attention, cela donne un aspect comique non seulement avec les deux
hyperboles “tout lu” “tout vu”, “homme universel” montre qu’Arrias a des connaissances
dans tous les domaines qui est nié par “et il se donne pour tel”, il veut se donner en
spectacle on le voit avec “persuader” “mentir” “paraître”, multiplication du pronom
personnel “il” : “il veut” “il prend” “il se donne” “il aime” montre la volonté de parler de lui
= monopolise la parole, Arrias préfère briller “mieux ... que” il valorise donc les vices

La phrase suivante qui est très longue montre le manque de savoir-vivre du


personnage “parle” “prend” “ôte” “s’oriente” son but est de monopoliser la parole et de son
impolitesse, champ lexical de la parole “discourt” “parole” “dire” “récite”, avec Arrias on ne
peut pas qualifier cela comme une discussion mais comme un monologue

Les sujets évoqués font penser à un récit “mœurs” “les femmes du pays” les “lois” et
les “coutumes”, La bruyère semble critiquer les personnes de la cour qui préfèrent l’artifice
à la vérité, nous remarquons aussi qu’Arrias persuade par les émotions et jouant avec son
auditoire “il les trouves plaisantes, et il en rit le premier jusqu’à éclater”, il est lui-même son
propre public “plaisantes” “rit” “éclater” cela montre le narcissisme

Sur ce mouvement l’auteur nous montre l’importance que prend Arrias à paraître.

Deuxième mouvement

Sethon prend en prenduce “se hasarde” à cause d’Arrias = danger, Sethon comparé à
Arrias contredit avec des arguments “contredire” “prouve” “qui n’est pas vraies” il s’appuie
sur des faits, malgré cela Arrias garde son assurance “Arrias ne se trouble point”
“Je ne raconte rien que je ne sache d’original” il essaie de manipuler plus la
persuasion cela ne constitue pas une preuve ni prouvable ni réfutable, essaie de convaincre
l’auditoire en citant une personnalité officiel dont les propos peuvent être remis en cause
“je l’ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour”, insistance sur le faite
qu’il le connaît “que je connais familièrement, que j’ai fort interrogé, et qui ne m’a caché
aucune circonstance” + gradation qui renforce qu’il le connaît

“Il reprit le fil de sa narration avec plus de confiance qu’il ne l’avait commencée” cela
montre son arrogance, L’auteur nous montre qu’Arrias lui-même se dirige vers sa chute, la
dernière phrase est un vrai coup de théâtre “C’est Sheton à qui vous parlez, lui-même, et qui
arrive fraîchement de son ambassade.”, Nous avons à faire à un véritable coup de théâtre
qui peut être illustré par l’arroseur arrosé.

Conclusion

En résumé, le premier mouvement nous montre un portrait moral d’Arrias, puis le


moraliste le met en action dans une discussion de salon là où ses manières et sa prétention
vont ressortir. Enfin, dans la dernière partie du texte nous le voyons s’enfoncer dans son
mensonge.

Ce portrait est une façon de nous montrer comment se comporte les personnalités
de la cour et comment elle souhaite paraître.
“De la cour” Fragment 74, Les Caractères, La Bruyère

Malgré que la cour soit un milieu très perverti, il constitue néanmoins un passage
obligé pour l’honnête homme.
Le fragment 74 proposé à l’étude possède une relative autonomie vis-à-vis des
fragments qui le précèdent.

Lecture du texte

Notre projet de lecture sera de montrer que le moraliste établit une satire à la fois
sociale et religieuse à travers l’adoption d’un regard neuf sur la cour.
On observe 2 mouvements à œuvre dans le texte. Le moraliste brosse d’abord un
tableau satirique de la jeunesse. Puis, à la ligne 668, il témoigne d’une forme
d’instrumentalisation du sacré pour glorifier la personne du roi.

Premier mouvement

Dès le début du fragment on ne connaît pas le cadre spatio-temporelle, “les vieillards


sont galants, polis et civils; les jeunes au contraire, durs, féroces sans mœurs ni politesse”
total opposition + antithèse, ce qui ressort ici c’est le caractères dénaturé des “jeunes gens”,
“ils se trouvent affranchis de la passion des femmes dans un âge où l’on commence ailleurs
à le sentir” + “celui-là chez eux est sobre et modéré, qui ne s’enivre que de vin” montrent
que les valeurs de la sobriété et de la modération sont remplacés par des excès, on retrouve
l’idée de l’excès “trop”, lexique péjoratif “ridicules” “violentes” “débauche” “insipide”

“les femmes du pays = conduite irrationnel, le mot “artifices” ne veut pas dire qu’elle
brille au naturel mais grâce au maquillage “lèvres” “joues” “sourcils” “épaules” “gorge”
rende compte de l’usage massif du maquillage, impression que le maquillage dissimule la
vraie identité comme si c’était un masque, ces artifices visent à mettre en valeur leurs
attributs

La Bruyère parle d’une autre coutume, celles des perruques qui relève de l’artifice, le
goût dénaturé des “jeunes gens” pour les femmes superficielles, “une épaisseur de cheveux
étrangers” montre la superficie, les mots “tissu” “couvrir” “change” “empêche” montre la
volonté de se cacher comme pour la perruque qui cache les cheveux, cela nous montre le
vice de la dissimulation, le moraliste essaie de nous faire comprendre qu’on ne peut jamais
réellement connaître quelqu’un.

Deuxième mouvement

La deuxième partie est la cérémonie vue de l’extérieur, ce qui ressort c’est le


caractère théâtral et mis en scène, “à une certaine heure”, “les Grands forment un vaste
cercle” “les faces élevées vers leur roi ”montre le ridicule du protocole = artifice, il nous
montre une certaines critiques religieuses + référence aux Lumières ,les Grands = les nobles,
gradation “saints, sacrés, redoutables” qui joue sur une 1 syllabe, puis 2, puis 3 donne une
cadence majeure, “redoutables” viens du registre tragique, union du pouvoir temporel (le
roi) et spirituel (l’église)

La cérémonie du point de vue “étranger” du moraliste observe les Grands qui


observent le roi, qui contemple Dieu, nous avons affaire à un emboîtement Dieu puis le Roi
et les Grands qui observent, c’est pour cela que La Bruyère revendique une forme
d’indépendance de l’écrivain pour pouvoir dévoiler les rouages de la cour, la toute fin vise à
donner des indications géographiques pour ne pas évoquer Versailles et montrer que c’est
un pays lointain

Conclusion

En conclusion le fragment 74 constitue un pamphlet (Critique violente) puisqu’il met


sous les yeux lecteur un monde artificiel et en déclin. Il nous montre aussi la mise en scène
du sacré qui révèle un certain vice de la cour.

Il est important de constater à quel point l’écrivain est ici porteur d’une réflexion
politique sur le pouvoir et une réflexion philosophique sur la religion.
“Les obsèques de la lionne” de La Fontaine

C’est à travers des animaux que La Fontaine va montrer les défauts de la nature
humaine et les travers de son époque.
La Fontaine va établie une satire mordante de la cour à travers une fable intitulé “Les
obsèques de la lionne” extrait du livre 8 des Fables. Le récite évoque l’enterrement de la
reine, la lionne qui donne lieu à un véritable spectacle. Le cerf quant à lui ment, disant que
la reine lui serait apparu pour lui sauver la tête, alors qu’il est accusé de s’être réjoui du
décès de la reine.

Lecture du texte

Notre projet consistera à montrer que cette fable constitue une satire de la duplicité
des courtisans et de la crédulité du roi.
4 mouvements se dégagent du texte, du vers 1 à 16 première farce, puis le narrateur
commente la cérémonie. Le second acte de pièce est joué par le cerf qui a le premier rôle.
Enfin, la morale met au jour la naïveté des rois.

Premier mouvement

Premier vers exposition de l’intrigue, deuxième vers la satire prend place avec les
courtisans qui vont consoler le roi “aussitôt” = nous montre l’absurdité, “chacun” chaque
courtisans y va, cela montre toute l’hypocrisie et le vice de toute la cour, les vers 6 à 10
évoque les préparatifs de la cérémonie, “un tel jour en tel lieu” ne permet pas de nous dire
le cadre spatio-temporel, vers 11 le narrateur interpelle le lecteur “jugez” et signifie “vous
imaginez bien qu’ils sont tous venus !” il se moque de la servitudes des courtisans, rime
entre “s’abandonna” et “résonna” rime en A imite les sanglots du monarque, “messieurs les
courtisans” montre qu’ils agissent de la même façon identique

Second mouvement

Intervention du narrateur + arrêt de son récit pour décrire la cour “sont” “tâchent”,
milieu paraît paradoxal “triste” “gais”, à force de devenir “gais” et “triste” ils sont devenus
indifférent, l’antithèse entre “être” et “paraître” nous montre bien la faite de prendre le
masque adéquat selon la circonstance, la métaphore du “singe” montre la théâtralité et la
faite de reprendre les actions du roi, nous avons à faire à une vraie comédie sociale de la
part de tous les courtisans

Troisième mouvement

Vers 24 à 38 est marqué par la phrase “le cerf ne pleura point” marqué par la
négation ne ... point, on note l’antithèse entre “pleura” et “rire”marque le basculement à la
disgrâce, la colère du roi est mise en valeur “terrible”, cerf se retrouve bien naïf comme le
souligne l’euphémisme “n’avait pas accoutumé de lire” qui signifie qu’il n’était pas conscient
d’avoir susciter les foudres du monarque, le roi pointe l’attitude du cerf “ris” “gémissantes”,
mais elle montre à quelle point le roi est flatté que tous les courtisans arborent le masque
du désespoir, son attitude est qualifié par le roi de sacrilège “profanes” “sacrés”, le cerf va
être sacrifier “venez” “vengez” “immolez” = sacrifice par le feu = châtiment religieux car le
roi est le représentant de Dieu sur Terre

Quatrième mouvement

Les vers 39 à 51 représente le dernière acte de cette comédie, il est marque par le
faite que le cerf va avoir le rôle d’intercesseur entre le roi et sa défunte épouse, il fait
preuve de respect et ne se laisse pas intimider devant le roi, “ami” montre la proximité
affective de la reine, le mensonges continue avec les termes religieux pour montrer son
respect envers la religion “convoi” “les dieux”, le stratagème du cerf joue et un
obscurantisme règne : la croyance aux miracles, dernier vers indiquent l’effet immédiat sur
l’auditoire “a peine”, l’emploi du “on” signifie que l’ensemble du public est convaincu,
naïveté du roi = avec le mot “miracle”

Les 4 derniers vers constituent une morale, le prince se félicite d’avoir une épouse
qui est l’égal des saints”, la métaphore de la pêche “goberont l’appât” montre toute la
naïveté des rois.

Conclusion

En somme, ce récit bien orchestré joue avec mes croyances et les vices de son public
pour sortir d’une situation périlleuse. En effet, cela révèle aussi la faite que les hommes sont
fascinés par un récit.
Chapitre 6, Candide, Voltaire

C’est en 1755 qu’eut lieu à Lisbonne la grande catastrophe naturelle du 18ème


siècle. Un séisme ravagea la quasi-totalité de la ville.
3 ans plus tard Voltaire sorti un conte philosophique : Candide. Dans ce chapitre,
Candide et Pangloss se retrouve dans “bel auto-da-fé” pour empêcher les tremblements de
Terre.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à montrer que ce chapitre constitue un


réquisitoire ironique contre l’obscurantisme à travers le récit d’une cérémonie
carnavalesque.
Trois mouvements se dégagent du texte : le premier évoque l’explication du tremblement.
Puis, le narrateur s’attarde sur le sort réservé aux prétendus coupables. Enfin, Candide
résume les malheurs qui lui sont advenus depuis qu’il a été chassé du château.

Premier mouvement

Depuis qu’il a été chassé du château il subit une suite d’avanies, dès le début on
remarque l’ironie dans le titre “bel autodafé” + montre le but de cela “pour empêcher les
tremblements de terre” = châtiment religieux =cela montre les vices de la religion, Voltaire
réfute ici que Dieu peut faire un miracle, rappelons que Voltaire croit en existence d’un Dieu
créateur mais qui n’agit pas sur Terre, “comment Candide fu fessé” est atténué car cela pire
= euphémisme, le titre crée aussi l’attente chez le lecteur de savoir la suite

Voltaire ironise sur la folie des Inquisiteurs avec l’antiphrase : “les sages du pays”,
“n’avaient pas trouvé un moyen plus efficace” = euphémisme car cette décision n’a aucun
effet mais trouver un équivalent pour susciter la peur et rester dans les esprits de la
population, “donner au peuple” signifie un cadeau, un spectacle pour calmer la colère divine
et + asseoir la domination, l’antithèse entre “petit feu” et “grande cérémonie” témoigne
d’une grande cruauté de la mise à mort

Deuxième mouvement

Jugement du tribunal rendu légitime grâce à l’adverbe “en conséquence”, on


remarque aussi qu’ils sont arrêtés pour des motifs futiles : avoir “arraché” le gars du poulet
ou “avoir épousé sa commère” alors qu’il n’y a aucun lien de consanguinité entre eux, les
chefs d’accusations sont de moins en moins crédible avec le motif d’arrestation de Pangloss
et Candide : avoir “parlé” et avoir “écouté avec un air d’approbation”, cela nous révèle que
n’importe qui est susceptible d’être emprisonné, dans les phrase suivante ils sont jeté dans
des cachots humides on le voit grâce à l’euphémisme “des appartements ... soleil”, ils sont
aussi mis au fer pendant 8 jours ce qui montre qu’ils ont une absence total de droits
réservés à la défense, les habits qu’ils portent “San Benito” “mitres” font penser à des
costumes de cirque que des habits religieux, les détails comme “flemmes” “renversés” ou
“droites” et si l’on a ou non “queues” ou “griffes” témoigne de la gravité du délit
Une fois vêtement revêtu le lecteur assiste à une sorte de carnaval, la cérémonie se
base sur la persuasion et l’émotion pour implorer la compassion divine, “faux-bourdon”
donc la musique destinée à alimenter la peur des civils, le sort de Candide relève du
grotesque et dont Voltaire se moque dans “fessé en cadence” il insiste sur le côté
rythmique, la cruauté est justifié par le faite que la pendaison de Pangloss ne fasse pas
partie de la “coutume”, ce paragraphe ce clôt sur le faite que “la terre trembla de nouveau”
+ montre l’absurde de tout cela

Troisième mouvement

Troisième paragraphe commence sur une gradation qui rend compte du choc, elle
insiste sur la souffrance morale et la peur du protagoniste “tout sanglant, tout palpitant”, il
remet en question l’optimisme de son mentor, il désespère sur sa mort “ô” suivi d’un
superlatif absolu “le plus grand des philosophes”, l’absence de raison “sans que je sache
pourquoi !” + se remémore le sort de ses amis, dernière phrase annonce une nouvelle
péripétie et une irruption, “prêché, fessé, absous et béni” nous illustre et résume la
cérémonie auquel Candide vient de participer

Conclusion

En conclusion, ce chapitre nous montre toute la satire du fanatisme religieux et la


mise en scène carnavalesque. Candide dans ce chapitre fait encore une fois face au mal.
Mais l’adhésion de l’optimisme de son maître n’est pas encore atteinte.

Le fanatisme religieux est constamment battu en brèche par les philosophes des
Lumières : que ce soit par Candide mais aussi par les dictionnaires philosophiques.
La peau de chagrin, Balzac

Contrairement aux réalistes, qui s’attache à décrire des types d’individus dans le
souci de brosser un tableau complet de leur époque, les Romantiques, quant à eux,
décrivent des individus singuliers à l’individualité très affirmé.
C’est le cas du portrait de Raphaël qui s’inscrit dans la peau de chagrin, publié en
1831 par Balzac. Il prend place dans un tripot (salle de jeux) où le jeune homme joue aux
cartes.

Lecture du texte

Nous nous demanderons en quoi ce portrait est rendu sombre et inquiétant par
l’emploi du point de vue externe.

On distingue 3 mouvements. Le premier, une apparition fantomatique qui fait


irruption dans la salle de jeux. La deuxième sur la supposition des figurants sur le jeune
homme développé par le narrateur. Enfin, le caractère torturé et la déchéance de Raphaël.

Premier mouvement

Allégorie du Jeu en ayant l’impression d’un “contrat infernal” = pacte diabolique,


salle où il est fait office de descente aux enfers, dès première ligne l’arrivée de Raphaël est
perçue comme brutal et soudaine “au premier coup œil”, champ lexical du fantastique par
l’hyperbole “quelque horrible mystère”, hyperbole “mille espérances trompées” montre
une désillusion du personnage + impression d’assister à un moment décisif de son existence.
Phrase suivante qui est plus longue montre la complexité du personnage, les mots
“résignation” + “yeux voilés” alimentent l’idée que le personnage n’appartient plus
complètement au monde des hommes, 2 images reviennent celle du fantôme et du malade
“une pâleur mate et maladive”, les mots “morne” + “suicide” confèrent un aspect funèbre
comme si Raphaël faisait maintenant partie du monde des morts, il ne semble plus avoir une
étincelle de lui ce que traduit l’expression “scintillait au fond de ses yeux voilés”, métaphore
de la lumière “scintillait” montre que ce sont les derniers rayons de son existence, véritable
portrait des jeunes romantiques jeune (“novice”) + délicat (“grâce nébuleuse”) + idéaliste
(“mille espérances”), mais malmené et déçu par son époque (“trahis”, “trompées”)

Deuxième mouvement

Trois interprétations de l’état de Raphaël sont en concurrence et la débauche inaugure


notre deuxième mouvement. Elle insiste sur la métamorphose rapide et complète du
personnage et le contraste entre sa grâce passée et son aspect présent. Ainsi les adverbes
“jadis” et “maintenant” s’oppose. Phrase suivante = hypothèse de la maladie physique il
émet une théorie sur la faite qu’il soit un matheux ou est l’air louche d’un criminel, “cercle
jeune” et “rougeur” traduise cela, après le diagnostic des médecins c’est celui des poètes
qui le prenne pour un savant avec l’hypallage “lampe studieuse” qui désigne les nuits de
travail du jeune homme.
Les verbes “altéraient” “contractaient” et “tordaient” révèlent un état dénaturé, le 2
interprétations vu précédemment “l’étude” (épuisement intellectuel) et la “maladie” sont
trop ponctuelle pour être la véritable cause de son état.
Afin de préciser l’effet qu’a Raphaël sur les autres joueurs du tripot Balzac est ainsi
rapproché d’un “criminel célèbre”, l’oxymore “démons humains” montre que comme
Raphaël les joueurs du tripot sont à la frontière entre l’humanité et le monstre, la
métaphore “prince” rend Raphaël démoniaque et fait référence à Lucifer prince des enfers,
Raphaël apparaît visiblement comme un être d’exception avec les mots “célèbre”
“l’accueillant avec respect” “majesté”.

Troisième mouvement

3ème mouvement débute avec la description de la mise de Raphaël ce qui confère


un aspect réaliste “frac” “gilet” “gants” “linge”, l’oxymore “élégance misère” résume bien la
physionomie du jeune homme, il ne manque pas de goût “frac de bon goût” mais cache sa
pauvreté en l’absence de linge, “douteuse propreté” montre la négligence et la crasse dans
laquelle il vit, Balzac donne même une figure presque féminine “l’aspect d’une belle fille” +
“fromes grêles et fines”, par la suite le narrateur fait de la lutte intérieur de Raphaël qu’il
magnifie avec des multiples antithèses les “ténèbres” et la “lumière” + le “néant” et
“l’existence” + et enfin la “grâce” et “l’horreur”, l’image des ténèbres et de la lumière font
référence aux textes bibliques avec l‘ange et le démon, “l’ange sans rayons, égaré sur sa
route” fait référence à la parabole biblique de la brebis égaré, “professeurs émérites de vice
et d’infamie” désigne les joueurs du tripot qui juge Raphaël, “vieille femme édentée”
allégorie de la laideur qui amplifie la laideur morale.

Conclusion

Pour conclure, la description de Raphaël a fait que ce personnage qui n’a toujours
pas de nom, devienne une personne mystérieuse et exceptionnel. L’auteur nous montre
tout un combat intérieur qui l’anime.
Enfin, ce goût pour le surnaturel est un trait du nouveau roman voulu par les
Romantiques où l’irrationnel reprend ses droits au-dessus de la nature humaine.

La découverte de la peau, La peau de chagrin, Balzac


Contrairement au merveilleux, le surnaturel est accepté comme allant de soi, le
fantastique, au contraire, repose sur une lutte entre 2 interprétations : Le rationnelle (relève
de la raison) ou le surnaturel.
On retrouve cette hésitation dans le passage proposé à l’étude. Dans ce passage,
entre chez un antiquaire qui lui fait découvrir la peau de chagrin aux propriétés magique et
inquiétantes.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à expliquer comment les réticences de Raphaël à


croire à la magie de la peau de chagrin sont un miroir de celles du lecteur à entrer dans la
dimension fantastique du roman.
3 mouvements émergent du texte. C’est d’abord le scepticisme de Raphaël à la vue
de la peau, puis la nature fabuleuse de la peau de chagrin qui chemine progressivement
dans l’esprit du jeune homme. Enfin, la traduction des inscriptions qui seront commentée.

Premier mouvement

Dès les premiers mots de l’antiquaire on remarque qu’il mène le jeu ex : “retournez-
vous” “regardez”, entrée de la peau de chagrin avec la lumière donne une entrée très
théâtrale comme si elle faisait une entrée sur scène, réaction de Raphaël direct et nerveuse
= adverbe “brusquement + expression “quelque surprise”, rationalisation de la part de
Raphaël sur la peau = “peau de renard”, “phénomène inexplicable au premier abord” ce qui
semble être un aura maléfique est décrit la peau qui était éclairer devient éclairante comme
si elle “projetait” des rayons maléfiques, narrateur joue sur les contraste ombres lumières
amplifier la magie de la peau “profonde obscurité” pour évoquer la boutique + “rayons si
lumineux” montre la puissance de la peau + comparaison à une “petite comète”
“prétendu talisman” + “s’en moqua” montre une sorte de superstition, observation
presque scientifique de la peau “polis, brunis” “rayures” “aspérités”, cela fait de la peau un
objet précieux, référence au diable avec le mot “malice” mot qui a la même étymologie du
mot “malin” ou “mal”, opposition de entre la science et la magie “jeune savant” (science)
pour Raphaël et “charlatanisme” (magie) pour l’Antiquaire, la naïveté de Raphaël à vouloir
retourner l’objet est comme un “jouet” il ne va pas se rendre compte des enjeux et du pacte
qu’il vient de sceller

Deuxième mouvement

Après avoir suivi le point de vue interne de la découverte de la peau de chagrin de la


découverte de la peau de chagrin, le deuxième mouvement est un dialogue entre 2
personnes sur la lutte entre la magie et le rationnel. Ce deuxième mouvement débute par
l’exclamation et la surprise de Raphaël sur l’ancienneté de l’objet. Raphaël découvre le
sceau du roi Salomon qui se trouve à l’envers de la peau. La question rhétorique posé par
l’Antiquaire est répondue par une autre question rhétorique de la part de Raphaël. Raphaël
poursuit ses propos avec une question rhétorique à la forme interro-négative ce qui
présente un certain mépris “ne savez-vous pas...”, hyperbole “puissance fabuleuse” rejette
ainsi dans la fiction = imaginaire, il prend ses distances vis-à-vis de l’objet “scientifiquement
admise”
L’antiquaire cherche à susciter Raphaël “orientaliste” “lirez-vous”, le terme
“sentence” renvoie la solennité et de la gravité, hyperbole “peau merveilleuse” basculement
dans l’irrationnel de plus en plus visible
Raphaël mène comme une expérience sur la peau on le voit avec les termes
scientifiques “procédé” “onagre”, l’antiquaire répond à cela avec “Que voulez-vous ?”, la
conclusion de Raphaël sur la peau lui fait ressentir “une sorte d’inquiétude”, expression
“sentence orientales” amplifie l’idée d’une formule magique
Par la suite l’antiquaire met en garde Raphaël sur le danger de la peau de chagrin
“vaut mieux s’en prendre aux hommes qu’à Dieu”, il adopte une posture de gravité qui
s’oppose totalement à la naïveté de Raphaël qui voit la peau comme un jouet.

Troisième Mouvement

Les caractères en arabes permettent de rajouter un mystère, important de rappeler


que le fantastique fonctionne avec un monde ordinaire et un élément extraordinaire qui fait
son intrusion, la peau s’exprime directement à la personne on le voit avec “me” “tu”,
provenance divine “Dieu l’a voulu ainsi”, “à chaque vouloir je décroîtrai comme tes jours”
on remarque l’emploi du futur prophétique et d’une certaine fatalité, fin du discours par la
tentation de la peau “Me veux-tu ? Prends” + nous avons à faire comme un ordre avec le
“prends”, la peau de chagrin serait capable de tout réaliser (désirs profond)

Conclusion

En conclusion, le passage étudier est important car il montre le moment où le


protagoniste va adhérer au surnaturel. D’abord dubitatif, le jeune home se débarrasse
progressivement de ses préjugés et se laisse captiver. Ce passage est important car i nous
montre cette adhésion à la magie et non aux sciences comme l’était Raphaël au début, nous
sommes invités à plonger dans l’imaginaire.
Enfin, cet extrait témoigne l’idée récurrente que chez les Romantiques la raison ne
peut pas primer comme chez les Lumières.

L’agonie de Raphaël, La peau de chagrin, Balzac


Dès la découverte de l’objet chez l’antiquaire, la peau de chagrin avait prévenu son futur
propriétaire du sortilège qu’elle contenait et que tout en réalisant tous ses désirs, elle
décroîtrait comme sa vie. Or, c’est au moment où Raphaël n’a plus que le souhait d’aimer
Pauline que la peau va disparaître tout comme son possesseur, scellant par là-même la
malédiction qu’elle prophétisait.
Le passage à étudier relate les derniers instants de Raphaël de Valentin qui va au
sens propre mourir de désir pour Pauline à l’issue d’une scène intime où ils vont tour à tour
vouloir se sacrifier par amour, à l’instar du dénouement d’une tragédie.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à montrer comment Balzac met en scène la mort
de Raphaël en recourant au registre tragique.

4 mouvements se dégagent. Tout d’abord, le jeune homme révèle à Pauline le secret


du talisman. Puis, l’effet de cette révélation sur sa bien-aimée ravive la passion de Raphaël.
Ce désir provoque la panique de la jeune femme qui sombre dans la démence. Enfin,
Raphaël lui-même expire sous l’effet de son ultime désir : confier à Pauline la puissance de
son désir pour elle, dans un effet de bouclage radical du roman.

Premier mouvement

La première phrase décrit Raphaël tirant la peau de chagrin sous son lit, où il l’avait
cachée pour tenter d’oublier le pacte diabolique qu’y avait scellé. Peau de chagrin devenu
un “lambeau” = morceau rabougri et rapiécé,2eme image = peau comparé à un pétale de
“pervenche” pour sa taille et sa fragilité et montrer que la vie de Raphaël ne tiens qu’à un fil,
“belle image de ma belle vie” signifie que la beauté de Pauline signifiais un tel pacte, il faut
aussi noter que le terme “image” désigne le portrait d’un mort/fantôme, il termine sa
phrase avec par une injonction “disons-nous” traduit sa fin imminente et qu’il ne restera
plus qu’elle, euphémisme de l’expression “disons-nous adieu” moyen d’atténuer sa mort
Pauline qui ne comprend pas la situation Raphaël va lui faire part des pouvoirs de la
peau ce que traduit le mot “talisman” ce qui fournit en information “accomplis ses désirs” e
sur la relation entre la peau et lui “représente sa vie”, phrase suivante met en évidence la
conséquence “si tu me regarde encore, je vais mourir”, la réaction de Pauline est direct elle
va faire une observation “très attentivement” de la peau, en rapprochant la lampe on
retrouve la même scène que la découverte de la peau chez l’antiquaire (même scène entre
le début et la fin), par a suite l’expression “peau magique” montre que Pauline y croit.

Deuxième mouvement

On peut noter que Pauline qui s’inquiète pour lui “belle de terreur et d’amour”
augmente la passion de Raphaël envers elle alors qu’il pourrait se sentir coupable, on
remarque d’ailleurs la différence entre les deux personnages : Pauline = terreur Raphaël =
désir charnel, on remarque le basculement de Raphaël dans la folie “joies délirantes”,
répétition du prénom “Pauline” montre son enfermement dans sa folie et sa passion
dévorante, les mots “terribles” “violemment” “inouïe” “horreur” font voir toute l’épouvante
de Pauline en temps réel, ce qui effraie Pauline ce n’est pas tant le désir au début comme le
rappel “jadis à sa gloire” mais plus le désire grandissant et donc l’heure de sa mort qui se
rapproche
Expression “le moribond” qui sera utilisé 2 fois montre que la vie de Raphaël ne tient
qu’à un fil, on remarque son désir grandissant avec la gradation “je t’aime, je t’adore, je te
veux !”, mais sitôt cette déclaration dite il “l’a maudi(t)” + accompagné d’un chantage “si tu
ne m’ouvre”

Troisième mouvement

Le troisième mouvement débute par un dernier élan vital de Raphaël. Le faite de


jeter la porte par terre à une certaine symbolique puisque cette cloison était le dernier
obstacle à l’assouvissement de son désir mais aussi un rempart qui protège des effets de
réduire la peau de chagrin et donc la mort de Raphaël, de plus nous pouvons dire qu’il
découvre un tableau érotique “sa maîtresse” “à demi-nue”, cependant c’est aussi une scène
de révélation car Raphaël se rend compte que Pauline a voulu se suicider + c’est un sacrifice
qu’elle a voulu faire pour Raphaël “Si je meurs ; il vivra”, malgré les charmes érotiques de
Pauline qui ont été soulignés elle possède toutes les caractéristiques de l’héroïne tragique
“les yeux en pleurs” “le visage enflammé” on encore l’hyperbole “un horrible désespoir”,
Raphaël dans un état de démence est présenté avec la métaphore de l’ivresse, Raphaël
comparé à un animal avec la comparaison “l’oiseau de proie” “se jeta”

Quatrième mouvement

Reprise du mot “moribond” + hyperbole “le désir dévorait toutes ces forces”
métaphore de la dévoration (la mort le mange petit à petit) montre que sa mort approche,
ses respirations sont de plus en plus difficile chaque bouffée paraît “partir de ses entrailles”,
enfin la faite qu’il morde Pauline au sein de façon brutale rappelle celle d’un nourrisson
voulant téter le sein.
L’irruption de Jonathas témoigne la violence de la situation “épouvanté des cris qu’il
entendait”, l’image qui clos cette scène est celle de Jonathas enlevant le cadavre des bras de
Pauline.
Le roman se termine sur la question de Pauline adressé autant à Jonathas qu’au
lecteur, qui témoigne de l’incohérence des propos de la jeune femme, qui se tient
responsable de sa mort “je l’ai tué”.

Conclusion
En somme, le roman de Balzac emprunte tout autant à la tragédie grecque qu’à
l’apologue mais tente également d’explorer des émotions nouvelles notamment par le
mélange du fantastique et du tragique dans les dernières lignes du récit. La terreur de
Pauline et du spectateur n’est pas seulement véhiculer par cette fatalité mais par l’aura
mystérieuse dont est victime Raphaël.
En moral de cet extrait il faut retenir, que le protagoniste a préféré le vouloir et le
pouvoir au savoir sans tenir compte de l’avertissement de l’antiquaire.

La Sonate de Vinteuil, Du côté de chez Swan, Marcel Proust


L’épisode de la petite madeleine ou celle de la sonate de Vinteuil font figure de
références culturelles incontournables de l’univers proustien.
Swann qui est un ami des parents de Marcel se trouve chez Madame de Saint-
Euverte, une aristocrate parisienne. Ils assistent à un concert où il savoure la “petite phrase”
de Vinteuil, un air lancinant extrait d’une sonate.

Lecture du texte

Notre projet de lecture consistera à montrer comment Proust restitue tout


l’onirisme (relatif au rêve) d’un air de musique lancinant par la magie de l’écriture.
3 mouvement émergent du texte : la phrase apparaît la première à travers la
métaphore de l’oiseau, puis dans un deuxième temps où elle révèle les couleurs, pour être,
dans un troisième temps interrompu par les remarques piteuses de la comtesse de
Montereinder.

Première Partie

Dès l’entrée de la “petite phrase” le lecteur est transporté dans un univers onirique,
les instruments se métamorphosent directement en oiseau pour le piano et en arbre pour le
violon, un dialogue débute ce que traduit “l’entendit” “lui répondit”, brouillage temporel car
les instruments transportent “au commencement du monde”, dans un paysage très sobre et
originel, atmosphère renforcé par “comme si il n’y avait qu’eux deux sur la terre”,
l’épanorthose (figure de Proust + permet de préciser un propos) qui suit “ et où il ne serait
jamais que tous les deux” contient un autre négation restrictive qui nous permet de
comprendre dans que le monde dans lequel sont le piano est le violon est celui de Swan et
de la demi-mondaine Odette de Crécy (tous les deux dans ce monde), Swan revit donc par la
“petite phrase” toute l’essence de cet amour + il faut comprendre que cet amour est
exclusif “fermé à tout le reste” = cet amour idéal reflète donc harmonie du violon et du
piano.
Perte des repères pour Swan marqué par des questions rhétorique “un oiseau, l’âme
de la petite phrase, une fée”, notes du piano désigné par une périphrase “ être invisible” =
des notes sans matérialités ni corps, la reprise anaphorique du “est-ce” donne un rythme
hypnotique = immersion totale de Swan, le piano répond aux “cris” des violons “gémissant”,
geste saccadé des violonistes à l’image des cris.
Ravissements de Swan entendus dans l’exclamation “Merveilleux oiseau !” le mot
“merveilleux” met au jour tout l’enchantement magique et presque le surnaturel, l’idée du
charme est attribuée au violoniste qui relève de la gradation du désir grandissant de
“capter” mais aussi sa douceur à approcher l’oiseau, il faut noter la métaphore car en réalité
c’est l’instrument qu’il souhaite “apprivoiser”.
Au moment où le violoniste semble y être arrivé, l’irruption du passé composé “avait
passé” signale que ces murmures s’effacent ils sont éphémères comme cet oiseau.
La phrase suivante nous montre que Swann anticipe le plaisir d’entendre à nouveau
la petite phrase “qu’elle allait parler encore une fois” et “où allait se retrouver en face
d’elle”, cela traduit les émotions de Swan et ce qui va lui procurer “un de ces sanglots”, on
remarque d’ailleurs que la petite phrase est personnifiée avec le verbe “parler”, “en face
d’elle” et se confond sans doute avec Odette.

Deuxième mouvement

Ce second mouvement est ici marqué par l’arrivé de la petite phrase mais aussi de
couleur très vive. L’image de la bulle de savon “l’irisée” et de “l’arc-en-ciel” l’illustre.
Sortie de la petite phrase perçue par la métaphore de la mort puis celle d’extinction
“faiblit” “expire” et “s’éteint” cependant elle se “relève” et “s’exalte”, visibilité du rythme
lancinant avec “se propageait” “diaprées” “irisée” “ineffable”.
Phrase suivante Swan est pétrifié car cet air de musique lui procure un certain repos,
tout la magie et l’onirisme de ce moment est retranscrit dans les superlatifs “le moindre” “si
près de s’évanouir” et par la gradation “surnaturel, délicieux et fragile”.
La “parole ineffable d’un seul absent” est à attendre au sens métaphorique et
désigne la petite phrase de Vinteuil c’est comme cela que s’exprime Proust, mélodie perçue
comme une âme dépassant les musiciens avec la métaphore des “officiants”, l’apparition de
l’âme (la petite phrase de Vinteuil) est évoqué comme une cérémonie religieuse ou les
spectateurs sont partie intégrante et sont comme subjugués “tenus en échec”, métaphore
filée du sacré car la scène devient “l’autel” et la mélodie une “âme” et le concert une
“cérémonie surnaturelle”, “âme” fait référence à l’immortalité de la mélodie de Vinteuil.

Troisième mouvement

Mais alors que Swan est encore imprégné de ces délices, le retour à la vie réelle et
mondaine s’avère brutal, amplifié par l’opposition entre le flottement de la petite phrase,
encore suspendue “en lambeaux”, pour Swan cette interruption est une faute de goût car
elle a lieu “avant que la sonate fût finie”.

Conclusion

En somme, Proust nous révèle ici à quel point une période de la vie peut être associé
de manière involontaire à un goût, une mélodie, un tableau ou encore une danse ou même
un film. Il restitue en temps réelle l’effet de la musique où le temps flotte à la manière de
cette “bulle irisée” qu’est la sonate de Vinteuil.

La mort de Gervaise, L’Assommoir, Émile Zola


Entre la Comédie humaine de Balzac et les Rougon-Macquart de Zola, on retrouve
cette même volonté de l'écrivain de dresser un tableau complet de la France, sous-la
Monarchie de Juillet pour Balzac, sous le Second Empire pour Zola. C'est en effet dans le
quartier très populaire de la Goutte d'or à Paris que prend place le septième roman de la
série des Rougon-Macquart : L'Assommoir.
Le texte proposé à l’étude nous montre le déclin de l’héroïne dans les derniers mois.
Malgré sa réussite sociale avec sa blanchisserie, s’ensuit fatalement la décadence de la
protagoniste, après la mort de son mari, devenu alcoolique avant qu’elle-même ne sombre
dans l’alcool.

Lecture du texte

Notre projet de lecture sera de montrer en quoi Zola témoigne, dans ces dernières
lignes, de la misère du peuple sous le Second Empire à travers le portrait tragique de
Gervaise.
3 mouvements émergent de l'extrait. On assiste dans les 13 premières lignes à un
sommaire des derniers mois du personnage. Puis, c'est la découverte du corps qui est
racontée. Enfin, on assiste au « dialogue » post mortem entre Bazouge, 1, croque-mort, et la
défunte dans ce qui s'apparente à une prosopopée subvertie.

Premier mouvement

Première phrase révèle la lente agonie de Gervaise “pendant des mois” montrant
une véritable descente aux enfers, Gervaise se déshumanise progressivement jusqu’à ce
qu’elle devienne une chose un objet, verbe “dégringolait” renvoie à l’idée de sa descente +
“plus bas encore” et “dernières avanies”, paradoxe “mourrait un peu” montre qu’elle
faiblissait à cause de la faim.
On peut donc remarquer la présence du registre tragique, la phrase suivante avec les
3 verbes à l’imparfait nous montre la rapidité “dès que” avec laquelle Gervaise dépense son
butin, l’expression “battait les murs” fait écho à “dégringolait” = descente aux enfers.
Le pronom “on” montre que Gervaise était devenue une figure du quartier + elle se
métamorphose en bête de foire qui devient l’objet de cruauté, le passage du “ne mangerait
pas” qui au plus que parfait au mode réel “avait mangé” renforce l’idée que c’est une bête
de foire, qu’elle se déshumanise et qu’elle est prête à n’importe quoi pour une somme
ridicule (10 sous = 50 centimes de francs = 10 centimes d’euros).
L’expulsion de son domicile va marquer un nouveau tourment sa déshumanisation
ne fait que s’accroître, elle s’animalise encore une fois avec la métaphore de la “niche”
“sous l’escalier”, “bête humaine” témoigne de ce changement, Gervaise reste dans le même
immeuble où elle a toujours vécu mais à différents étages : elle passe du sixième étage à la
niche du père Bru = cela révèle le déclin, métaphore de l’animal continue avec “vieille paille”
et “claquait du bec”, l’expression “le ventre vide, les os glacés” révèle que sa misère
contamine tout son corps.
Expulsé de la société mais aussi du cosmos ce que rend compte la personnification
de la Terre = manière de dire qu’elle n’a plus sa place ici.
Gervaise perd totalement conscience de la réalité ce que traduit “idiote” + répétition
du pronom “elle” montre la perte progressive de son identité.
La phrase suivante nous montre une allégorie de la mort avec les traits d’un animal
“petit à petit, morceau par morceau” montre tout son agonie, l’énergie vitale la quitte
progressivement et lentement, le pronom personnel “on” pour “on ne sut jamais” traduit
une différence générale et que personne ne s’est rendu compte de son absence, la
gradation “de misère, des ordures, des fatigues de sa vie gâtée” montre de son destin
tragique + politique = misère sociale = les ordures milieu social ou elle est, le verbe “creva”
qui aussi une métaphore animalise à nouveau Gervaise.

Deuxième mouvement

Après avoir raconté les derniers mois de sa vie Zola va raconter la découverte
fatidique de son corps. Dramatisé par le “un jour” + emploi du passé simple “on se rappela”
“on la découvrit”, on la découvrit par l’odeur du cadavre “ ça sentait mauvais”, “déjà verte”
et “dans sa niche” amplifient à nouveau la métaphore de l’animalité.
Le paragraphe suivant débute avec l’arrivée du père Bazouge. La périphrase “la
caisse des pauvres” désigne le cercueil quant au mot “emballer” révèle une cérémonie
dévoyée vidée de toutes substances solennelle, description du père Bazouge “était encore
soul” rend compte de son alcoolisme avec “joliment soul”, la comparaison à un “pinson” fait
de lui un homme jovial, la phrase “la pratique à laquelle il avait affaire” est un euphémisme
il désigne le cadavre de Gervaise, le terme “petit ménage” rend compte du travail du
croque-mort : nettoyer le corps et la mise en bière.

Troisième mouvement

Ce dernier mouvement est marqué par l’humour noir. Discours du père Bazouge
marqué par la naïveté “l’eau, ça mouille”, la métaphore de la foule des vivants qui font la
queue “se bouscule” “place”, paradoxe “c’est bête d’être pressé car on arrive moins vite”
signifie que la mort est inattendue = surprise, détaille les profils de ses clients avec
l’antithèse “les uns veulent, les autres ne veulent pas” = désir ou non d’en finir.
Il désigne Gervaise par l’expression “En v’là une” + le pronom numéral “une” qui
traduit que Gervaise n’est seulement vu comme une cliente, la phrase “Alors on l’a fait
attendre” rappelle le “théorème” selon lequel plus on est pressé plus on attend, Bazouge
désigne par “elle l’a gagné” “et, vrai !” une récompense de la mort = c’est pourquoi la
jovialité apparaît en rigueur étant donné la délivrance de son décès.
Paragraphe suivant fait part d’une valse puisqu’il l’“empoigna” “la souleva” puis
“l’allonge”, amour = “tendresse” puis remplacé par expression familière “un si long béguin”.
Le croc mort imagine une conversation fictive avec Gervaise ce que traduit “tu sais”
“c’est moi” “t’es heureuse” cela montre qu’elle ne peut pas être plus heureuse là-bas,
l’euphémisme “fais dodo, ma belle !” fait office de berceuse.

Conclusion
En conclusion, ce portrait s’inscrit pleinement dans cette critique contre le Second
Empire. Ce portrait nous montre aussi tous les vices contre le pays et l’époque.

Vous aimerez peut-être aussi