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L’ALBATROS -LES FLEURS DU MAL-

Charles Baudelaire
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxCharles Baudelaire

Introduction:
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Charles Baudelaire, poète français du XIXème siècle, est capable de composer une
poésie détachée de la morale et proclamée tout entière destinée au Beau. Inscrit
dans la génération des poètes maudits, il tisse les liens entre le mal et la beauté
dans son recueil Les Fleurs du Mal, publié en 1857.
Le poème "L'Albatros" appartient à la partie "Spleen et Idéal" de ce recueil. Il a
été composé en 1841 lors d'un véritable voyage à l'Île de la Réunion où le poète
assiste à une scène similaire.
La scène en question concerne l'albatros, un oiseau marin caractérisé par des
ailes immenses qui va constituer une image très suggestive pour décrire la
condition du poète dans une société qui l'ignore complètement. Il s'agit d'un faux
sonnet dont les 3 premières strophes concernent l'albatros tandis que la dernière
est dédiée au poète: une anecdote et une morale

Je vais procéder à la lecture du poème:


Nous pouvons constater que le texte se divise en xxxxxxxxxxxxxxxxxxxC
4 mouvements:
I. La mise en place de l'anecdote (1ère strophe)
II. Grandeur et maladresse (2ème strophe)
III. La gêne de l'oiseau (3ème strophe)
IV. La leçon (4ème strophe)

Tout au long de cette analyse nous essayerons de répondre à la problématique


suivante:
Comment le poète parvient-il à célébrer sa condition misérable à travers la
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figure de l'albatros et l'écriture poétique?


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I. La mise en place de l'anecdote


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- Baudelaire ouvre le poème en montrant une bêtise habituelle des marins pour
mettre en place l'anecdote
- À travers l'adjectif "souvent" (v.1) et le présent de l'indicatif nous indique qu'il
s'agit d'une coutume
- L'évocation du champ lexical de la traversée maritime avec "hommes d'équipage",
"mers" et "navires" (v.1) apporte un schématisme nécessaire au symbole de
l'albatros
- D'autre part, le sadisme gratuit et la cruauté inconsciente que traduit "pour
s'amuser" (v.1) représente la foule faisant souffrir le poète parce qu'elle ne le
comprends pas
- Le symbolisme des ailes et de l'envol que montre la synecdoque "vastes oiseaux
de mer" (v.2) nous renvoie à l'idée de s'élever vers la vie spirituelle
- Ainsi, le poète nous montre à travers du mot "indolent" (v.3) dérivé du latin qui
ne souffre pas que tant qu'il est dans sa quête de l'idéal, il n'est pas maltraité.
Or, ceci n'est pas le cas lorsqu'il revient au soil, en société

On assiste à une mise en place de l'anecdote, présentée comme fréquente, ce


qui permet à l'auteur de généraliser et préparer le terrain pour l'utilisation
symbolique de l'image de l'oiseau-poète.
II. Grandeur et maladresse
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- Le poète exprime un rejet automatique lorsqu'il dit "à peine" (v.5) pour montrer
un malheur lié à la bassesse humaine et son attachement aux préoccupations
matérialistes
- Opposé à cela, le poète et l'oiseau ont une noblesse soulignée par la périphrase
"rois de l'azur" (v.6)
- Le registre pathétique qu'indique l'adverbe "piteusement" (v.7) montre que, malgré
sa noblesse, l'albatros fait pitié
- Cette image est alourdie par la comparaison "grandes ailes blanches comme des
avirons" (v.7-8). En effet, ce qui faisait la grâce et la maîtrise de l'air pour
l'oiseau devient maintenant un obstacle
- Les oppositions significatives entre "azur" et "planches" mais aussi entre "ailes"
et "avirons" montrent le contraste entre le monde éthéré du poète et le souci
matérialiste du vulgaire
Le captif est montré dans sa grandeur physique et morale. On perçoit la
maladresse de ces oiseaux lorsqu'ils sont contraints de rester sur un sol plat.

III. La gêne de l'oiseau


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- Conseillé par son éditeur, Baudelaire rajoute cette strophe qui parvient à mieux
décrire la gêne de l'oiseau
- Les marins représentent la bêtise populaire, vulgaire et anonyme, comme
l'indique l'anthropomorphisme stupide lorsqu'il dit "l'un agace son bec avec un
brûle-gueule, l'autre mime, en boitant" (v.11-12). L'albatros est martyrisé parce
qu'il n'est pas comme les autres
- D'ailleurs, le poète cherche à montrer la maladresse de l'oiseau et son ridicule
par le biais de la cacophonie "qu'il est comique et laid" (v.12)
- L'emploi du présent de l'indicatif et la ponctuation expressive de cette strophe
sont justement fait exprès pour nous apitoyer sur l'animal
"mers" et "navires" (v.1) apporte un schématisme nécessaire au symbole de
l'albatros
Nous pouvons noter que la strophe commence par "Ce voyageur ailé" et finit
par "l'infirme qui volait", insistant sur le malheur de l'oiseau.
IV. La leçon
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- Le 13ème vers peut être considéré comme le vers clé du poème puisqu'il traduit
le symbole et nous fait passer de l'anecdote à la valeur symbolique, profonde
de ce poème
- D'après la périphrase "Prince des nuées" (v.13), l'albatros, et donc le poète,
serait digne de porter une couronne, comme les rois et les princes
- Nous pouvons voir une référence à l'air supérieur du poème "Élévation" avec
lorsqu'il mentionne les "nuées" (v.13). C'est le lieu où l'esprit du poète s'envole
- Ainsi, la majuscule à "Poète" (v.13) permet de l'annoblir et désigner sa fonction
supérieure à celle de l'individu et pouvoir le différencier des autres
- Pourtant, la mise en valeur au début de vers du mot "Éxilé" (v.15) nous indique
la condition du poète sur terre
- Le génie du poète devient donc un handicap comme le montre l'oxymore "Ses
ailes de géant l'empêchent de marcher" (v.16). Ce qui devrait l'aider, le dessert en
société
- Finalement, l'opposition entre le monde de l'esprit et celui matériel est soulignée
par l'opposition entre "ses ailes" et "marcher"
lorsqu'il mentionne les "nuées" (v.13). C'est le lieu où l'esprit du poète s'envole
- Ainsi, la majuscule à "Poète" (v.13) permet de l'annoblir et désigner sa fonction
supérieure à celle de l'individu et pouvoir le différencier des autres

La leçon vient après l'anecdote. Il faut attendre le vers 13 pour avoir accès
au sens du poème. Nous comprenons alors queue tout ce qui précède nous a
éte narré pour préparer l'arrivée de cette quatrième strophe.

Conclusion:
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Si Baudelaire se plaint de sa malheureuse condition au milieu d'une société qu'il


déteste, c'est tout de même dans un poème d'une grande beauté. Ainsi, ne s'est-il
pas laissé embourber totalement dans la misérable condition terrestre puisqu'il en
a extrait l'un des plus beaux poèmes de la langue française.

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