LE SOLEIL -LES FLEURS DU MAL-

Charles Baudelaire
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxCharles Baudelaire

Introduction:
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Charles Baudelaire, poète français du XIXème siècle, s'impose comme

l'inaugurateur de la modernité poétique avec l'introduction du paysage nouveau
de la ville. À la croisée du Romantisme et du Parnasse, il s’intéresse aux plus
démunis que la poésie se doit célébrer.
"Le Soleil" est le deuxième poème dans l'édition de 1857 du recueil Les Fleurs du
Mal, il est ensuite déplacé vers la section "Tableaux Parisiens" après avoir été
remplacé par "L'Albatros".
Nous pouvons constater qu'il s'agit d'un poème en 3 strophes réparties en 2
huitains et un quatrain en alexandrins.

Je vais procéder à la lecture du poème:

 Nous pouvons constater que le texte se divise en xxxxxxxxxxxxxxxxxxxC
3 mouvements:
I. Un cadre spatio-temporel étrange (1ère strophe)
II. L'éloge du soleil (2ème strophe)
III. Le Soleil-Poète (3ème strophe)

Tout au long de cette analyse nous essayerons de répondre à la

problématique suivante:
Quels pouvoirs le poète détient-il?
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I. Un cadre spatio-temporél étrange

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- Le poème s'ouvre sur la description d'un délabrement matériel et d'un lieu

marginal comme le montre le "vieux faubourg" (v.1) et "où pendent aux masures
les persiennes" (v.1-2)
- Dans ce cadre, le soleil est évoque comme un ennemi à travers le champ lexical
de la guerre: "cruel", "frappe", "traits redoublés" (v.3)
- Le double parallélisme "sur la ville et les champs, sur les toits et les blés" (v.4)
nous indique que le soleil frappe partout indistinctement, rien n'échappe à son
rayonnement
- D'ailleurs, l'allitération en "s", "k" et "r" avec "seul [...] fantasque escrime" (v.5)
nous indique queue l'écriture poétique semble être le fruit d'une lutte pénible et
solitaire
- En fait, le poète est à la recherche de trouvailles poétiques au cours de sa
déambulation comme le montre le sixième vers: "flairant dans tous les coins les
hasards de la rime" (v.6). C'est dans ce paysage péri-urbain qu'il recherche son
inspiration
- On nous présente l'idée de choc dans la création poétique dont la pénibilité est
soulignée grâce à la répétition de verbes d'action au présent d'habitude tels
que "trébuchant" (v.7) ou "heurtant" (v.8)
Le poète place son poème dans un cadre inattendu car, loin de l'Idéal
romantique, nous nous trouvons dans un espace marginal où règne la misère
tant matérielle queue morale mais qui est tout de même choisit comme lieu de
création poétique
 II. L'éloge du soleil
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- La personnification valorisante "Ce père nourricier" (v.9) nous indique que le

soleil prend une fonction maternelle. S'il est un ennemi, c'est celui de ce qui
affaiblit l'être humain
- Nous pouvons comprendre à travers la métaphore "fait s'évaporer les soucis"
(v.11) que la poésie possède une fonction thérapeutique
- Portons notre attention sur le zeugma suivant: "remplit les cerveaux et les
ruches de miel" (v.12). Cette association peut être lue de manière un peu
ironique ou, au contraire, le miel étant le produit alchimique par excellence, ici
évoqué comme richesse créatrice pour l'esprit
- Nous constatons tout de même des références à l'Idéal, notamment au poème
"Élévation" lorsque le poète écrit "vers le ciel" (v.11) et "coeur immortel" (v.16)
Ce deuxième huitain présente une atmosphère bucolique où la puissance du
soleil est évoquée. Il apparaît comme un dieu qui dirige le monde et le fait de
fructifier.

III. Le Poète-Soleil
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- Habituellement, le poète est comparé à l'astre et non l'inverse. Or, la

comparaison: "Quand, ainsi qu'un poète, il descend dans les villes" (v.17) nous
indique queue toutes les qualités attribuées au soleil sont transférées au poète
- Le soleil rend les malheurs moins pénibles à supporter, comme le montre la
phrase "Il ennoblit le sort" (v.18). Il confère même une sorte de dignité à ceux
qui le vivent
- Finalement, Baudelaire insiste sur la puissance du Soleil-poète avec le
parallélisme "sans bruit et sans valets" (v.19) ou "dans tous les hôpitaux et dans
tous les palais" (v.20)
Cette dernière strophe donne un clé de lecture qui invite à relire l'ensemble
de ce poème qui oscille constamment entre sens propre et sens figuré où le
soleil constitue une image métaphorique du poète.

Conclusion:
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Dans ce poème, Baudelaire commence par évoquer la difficulté de la création

poétique avant de se placer du côté de l'Idéal. Il associe le poète au Soleil qu'il
personnifie et dont il énumère les bienfaits (qualités nourricières, thérapeutiques
et démiurgiques). On trouve l'idée du poète éclairant le monde chez les
Romantiques mais c'est Baudelaire qui, par l'alchimie poétique, transforme la boue
en or. Le poète est donc un personnage solitaire qui ne dédaigne aucun lieu
d'inspiration.