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Phrases de transition

Arguments de sous-partie (à la suite de quoi viennent les exemples explicités…)


Connecteurs

I. Les Cahiers de Douai témoignent d’une certaine fidélité à la tradition


littéraire du XIXe
1. Le passé littéraire comme appui à la création poétique Ex : « Le Forgeron », « Soleil et
Chair » / influence d’Hugo / références scolaires à la mythologie et à ses emplois
symboliques.
2. Exploitation des poncifs poétiques Ex : topos du voyage, de la nostalgie et de la
mélancolie / « Rêvé pour l’hiver », « Ma Bohême ».
3. Hérédité formelle : une versification classique Ex : sonnets, alexandrins à césure
classique, récurrence des rimes traditionnelles.

II. De nombreux indices littéraires permettent de considérer Les Cahiers de


Douai comme précurseurs de la modernité poétique par son affranchissement
des normes
1. L’irrévérence et la rupture face aux canons poétiques Ex : « Vénus anadyomène » / «
Première soirée », traitement subversif et provocateur du thème amoureux.
2. Créations modernes Ex : « L’éclatante victoire de Sarrebruck » / « Le Buffet » /
recréation d’univers par le détournement original des genres artistiques.
3. La liberté, une valeur fondatrice Ex : « Ma Bohême », réflexion sur la liberté / «
Ophélie », détachement et libération d’un ponte pour utiliser un personnage symbole.

III. Une œuvre entre révoltes et interrogations qui dépassent le cadre poétique
1. Critique d’un système politique Ex : « Rage des Césars » / « À la Musique ». Fustige
l’ordre établi et la morale bourgeoise étriquée.
2. Une parole insubordonnée et cynique au service d’un discours anticlérical Ex : « Le
Châtiment de Tartufe », « Le Mal ».
3. Condamnation d’un monde sclérosé et hypocrite qui produit des injustices Ex : « Les
Effarés » / « Le Bal des pendus ». *

Dissertation intégralement rédigée


Lorsqu’Arthur Rimbaud cesse son activité littéraire, il est âgé de 19 ans et cette
précocité fulgurante nourrira longtemps le mythe de « l’homme aux semelles de vent ».
Symbole de liberté et de jeunesse, Rimbaud rédige dès 1870 (il est alors âgé de 16 ans) une
série de poèmes regroupés plus tard sous le titre Les Cahiers de Douai. Le parcours vers
la publication de ce recueil a été particulièrement sinueux et long. Cet ensemble, qui aurait
pu ne jamais voir le jour, regroupe des œuvres de jeunesse encore empreintes d’un
patrimoine littéraire et scolaire. Pourtant, la lecture des poèmes révèle l’esprit de liberté
de celui qui, quelques années après, mettra à mal toute une tradition poétique par le
renouvellement des formes ajoutant ainsi une pierre à l’édifice de la modernité. Si
l’architecture globale du recueil ne répond pas d’une organisation réfléchie, les thèmes
développés forment l’unité de cet édifice poétique : fuite, sarcasme, dissidence et rupture.
Outre ce qu’ils amènent, ils sont les attributs d’un affranchissement progressif. En effet,
l’étude des Cahiers de Douai se fait sous le joug du thème « émancipations créatrices » qui
propose une double postulation : s’émanciper, sortir d’une dépendance littéraire, d’un
passé poétique pour pouvoir créer, donner naissance à une poésie nouvelle. Il est de fait
pertinent de se demander si Les Cahiers de Douai sont l’œuvre d’un affranchissement

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poétique. Effectivement, le recueil est-il le fruit d’une émancipation ou est-il le texte d’une
jeunesse encore sage ? Afin de répondre à cette question, nous verrons tout d’abord que le
recueil témoigne d’une certaine fidélité à la tradition littéraire du XIXe qui a formé
Rimbaud avant de considérer les divers indices qui permettent de lire les Cahiers comme
l’œuvre d’un affranchissement précurseur. Enfin, il sera judicieux de replacer l’ensemble
au creux des aspirations de révolte et des interrogations qui dépassent le cadre poétique.

Force est de constater que Les Cahiers de Douai témoignent d’une certaine fidélité
à la tradition littéraire du XIXe qui a forgé les connaissances de Rimbaud. Il se sert en
effet d’un passé littéraire connu afin d’appuyer et d’alimenter son écriture. Malgré l’image
de cancre qu’il a construite, Rimbaud reste un brillant élève et un fin lecteur sait exploiter
l’ensemble des connaissances acquises. Les grands auteurs du XIXe sont à ce titre des
modèles encore respectés. La figure de Victor Hugo est particulièrement présente et
influente. Ses caractéristiques stylistiques se retrouvent dans de nombreux textes du
recueil. Les deux longs poèmes « Le Forgeron » et « Soleil et Chair » sont deux fresques
poétiques où se retrouve le souffle épique hugolien. Dans le premier, l’élan lyrique sert la
portée politique et critique du texte : la figure réprouvée de Napoléon III est aussi celle
d’Hugo. Rimbaud assimile l’empereur à Louis XVI dans un esprit révolutionnaire : « Oh !
Le Peuple n’est plus une putain. Trois pas Et, tous, nous avons mis ta Bastille en
poussière» « Ta Bastille » est une réponse à « Ton Louvre », propos directement repris du
poème «Ultima verba» des Châtiments. Par ailleurs, les références culturelles
académiques sont nombreuses comme le montre l’utilisation des figures mythologiques
dans « Soleil et Chair ». Par ces effets de pastiche et ces jeux d’influence, Rimbaud
entretient une tradition poétique normée par des éléments culturels communs.
C’est dans le même esprit que le fond thématique du recueil semble lui aussi fidèle
aux codes du genre par l’exploitation des poncifs poétiques jugés convenables. Ces topoï,
malgré des utilisations changeantes, constituent le patrimoine émotionnel qui alimente
l’écriture poétique. Ainsi en est-il de la mélancolie et de la nostalgie que font valoir les
poètes. Taedium vitae, Spleen, mal de vivre : les formes et expressions sont nombreuses.
Fuir devient une nécessité et c’est dans cette logique que le thème du voyage prend de
l’essor au XIXe. Le rêve de l’ailleurs et le monde des possibles est rendu plus accessible
par les avancées techniques. Mais si l’ailleurs est un fantasme, ce n’est pas un remède.
Son inefficacité ou son impossibilité en font une nouvelle source de mélancolie. Dans «
Rêvé pour l’hiver », texte écrit lors d’une fugue, il propose un rêve enfantin dans lequel la
fuite est matérialisée par un train qui conduit vers un ailleurs rempli de douceur, mais
irréel. Dans « Ma Bohême », le rêve d’évasion est mis en scène par la figure du poète
vagabond qui erre dans des espaces infinis. Celui qui vit sous le « Ciel » (v. 3) et les « étoiles
» (v. 8), est aussi le poète en marge qui exprime sa douleur : « Où, rimant au milieu des
ombres fantastiques, Comme des lyres, je tirais les élastiques De mes souliers blessés, un
pied près de mon cœur ! » (v. 12 à 14) Dans ce dernier tercet, mélancolie et ailleurs sont
intimement liés par la nostalgie du monde qui sera potentiellement quitté.
Outre ce travail de continuité thématique, la forme n’échappe pas à une tradition
poétique incarnée par les règles fixes de versification qui ont structuré des siècles
d’écriture. Les poètes du XIXe ont lentement commencé à rompre avec certaines règles
vues comme des entraves à la liberté et à la création. Mais ces écarts à la norme sont
encore timides. Hormis le succès naissant du poème en prose, la versification canonique
domine, à l’instar des Fleurs du Mal de Baudelaire, œuvre moderne et grande influence
pour Rimbaud, qui propose un travail formel assez convenu. Les Cahiers de Douai ne
dérogent donc pas à cette règle. Douze poèmes sont des sonnets classiques dont la plupart
sont en alexandrins avec un emploi relativement conventionnel de la rime et des césures.
« Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l’herbe menue

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: » (« Sensation », v. 1 et 2) Ceci est un signe d’une formation classique scolaire et
académique qui passe par l’étude et l’imitation des pontes littéraires. Les modèles sont
encore source d’inspiration et de respect, les grandes œuvres sont sacralisées au même
titre que le genre poétique considéré comme supérieur au sein du monde littéraire.

Force a été de constater une certaine fidélité à la rigueur poétique traditionnelle de


la part du jeune poète dont l'écriture se forge progressivement. Néanmoins, les prémices
d'une émancipation sont perceptibles émanant d'une volonté de placer une pierre à l'édifice
de la modernité.

En effet, de nombreux indices littéraires permettent de considérer les Cahiers de


Douai comme une œuvre initiatrice de modernité par son affranchissement des normes.
Rimbaud rompt avec certains canons poétiques par son audace. Le poème « Vénus
anadyomène » est un exemple frappant de cet esprit d'irrévérence. Dans ce poème, il
parodie le genre du blason (censé mettre en valeur une partie du corps féminin) en
proposant un contre-blason qui suit le mouvement de la tête à l'anus. Il y désacralise à la
fois le mythe de Vénus, déesse de l'amour prisée par les peintres classiques et l'idéal
esthétique féminin, comme le montre le dernier tercet où « ulcère à l'anus » est
l'anagramme quasi parfait de « Clara Vénus » : « Les reins portent deux mots gravés :
Clara Vénus -Et tout ce corps remue et tend sa large croupe Belle hideusement d'un ulcère
à l'anus » (v.12 à 14). Le thème amoureux subit en outre un traitement subversif et
provocateur dans « Première soirée ». Dans ce texte de la découverte des plaisirs
amoureux, Rimbaud allie la sensualité aux rires enfantins, cassant dès lors le romantisme
de la scène. Le poème est scandé par la répétition du mot « rire », inattendu et original
dans ce contexte. Le lyrisme traditionnel est donc retravaillé de sorte que l'inconvenance
lui permette d'échapper à la mièvrerie ou au sentimentalisme.
De surcroît, le poète s'avère moderne par la création d'univers novateurs fondés sur
le détournement de genre artistique classique. Son originalité réside dans le changement
des impressions qui guide la lecture des textes : le sentiment d'être face à un univers connu
est effacé au profit d'une découverte progressive Rimbaud conduit le lecteur à ce qui n'est
pas immédiatement visible. « Le buffet » donne par exemple l'impression d'être face à une
peinture de genre qui tente de valoriser l'anecdotique. Mais rapidement, l'appel aux sens,
l'odorat, crée un univers sensible qui conduit l'intuition vers l'émotion du souvenir. Dans
son emploi symbolique le buffet devient une allégorie du temps et un objet poétique. Cette
façon de poétiser le prosaïque est un acte de modernité depuis Baudelaire et permet de
dépasser la simple banalité tout en désacralisant ce qui est considéré comme poétiquement
noble. En questionnant ainsi la valeur des choses le texte fait basculer le lecteur dans un
univers sensible inattendu par le dépassement des apparences. Dans un registre plus
comique le poème « L'éclatante victoire de Sarrebruck », remportée aux cris de « Vive
l'empereur », joue sur deux tableaux. Ce qui semble être initialement la description d'une
gravure représentant une image d’Epinal s'avère en réalité être la porte d'entrée d'un
monde satirique. La neutralité de la prétendue description est remplacée par l'antiphrase
qui porte toute l'ironie du texte. L'apothéose (vers 1) de l'empereur est celle d'un homme
ridiculisé et infantilisé par son « dada » (v.2). L'esprit du lecteur bascule de la
contemplation picturale facile au sarcasme, les libertés prises permettent à l'esprit du
lecteur des variations émotionnelles par la saillie de ce qui n'est pas toujours visible.
La liberté est effectivement une valeur fondatrice de l'œuvre de Rimbaud et semble
conduite selon une double postulation. Sa quête personnelle de liberté chaperonne
l'indépendance prise dans l'écriture. Fuir le monde qui l'étouffe revient à fuir les
contraintes littéraires trop rigides. Le poème « Ma bohème » est à ce titre le plus
emblématique. L'image mythique du poète vagabond en recherche d'ailleurs est déployée
et la liberté symbolisée par l'infini et l'itinérance :J’allai « sous le ciel ». Ce voyage appuyé

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par le registre épique est accompagné par un lyrisme propre à l'univers poétique afin de
marquer cette double postulation. Pourtant, comme il a été expliqué précédemment, ce
texte final se clôt par une note particulièrement mélancolique. En effet, le fantasme de la
liberté à ses limites. Le personnage shakespearien d'Ophélie offre un questionnement sur
la liberté et ses conséquences. Si Rimbaud se libère de la tutelle du dramaturge pour ne
prendre le personnage que dans sa dimension métaphorique, il met en scène une femme
dont la soif de liberté l’a conduite à sa perte. Dans le poème qui porte son nom, Ophélia
est un personnage errant, quasi évanescent pris dans la folie et la mort qui sont les
conséquences funestes de son affranchissement. C'est une âme libre mais qui erre sur les
flots dans lesquels elle s'est suicidée : « Ciel ! Amour ! Quel rêve, o pauvre folle ! Tu te
fondais à lui comme une neige au feu »(v.29/30). Elle devient une sorte de double du poète
lui-même ivre de liberté mais conscient de ses limites. Dès lors, cette réflexion sur
l'indépendance sacralise la liberté en la rendant complexe et en faisant le dessein de toute
une esthétique. Elle intègre de fait l'idée rimbaldienne qui considère la poésie comme un
absolu.

Rupture, insubordination et liberté deviennent rapidement les mots d'ordre de


cette poétique naissante. Mais l'affranchissement n'est-il que littéraire ? Au vu de la force
des carcans et barrières, la quête de liberté et d'émancipation ne nécessite-t- elle pas un
dépassement de l'écriture pour devenir une révolte globale ?
Les Cahiers de Douai constituent une œuvre dans laquelle les révoltes sont légion.
Les interrogations posées dans le monde qui entoure Rimbaud dépassent le cadre
littéraire. De nombreux poèmes sont par exemple porteurs d'une critique virulente de
l'idéologie politique observée par l'auteur. Le Second Empire de Napoléon III et la guerre
de 1870 contre la Prusse sont l'objet d'attaques repérables par le ton tranché, voire
agressif, des textes. Six poèmes dénoncent l'horreur du conflit et son inutilité. Seul l'échec
est mis en lumière. Dans « Rages de Césars », Rimbaud fait référence à la défaite en
décrivant l'empereur prisonnier en Prusse, nommé par la périphrase « l'homme pâle ». Il
revient également sur l'autoritarisme du régime impérial qui a tenté de couper toute forme
de liberté : « Car l'empereur est saoul de ses vingt ans d'orgie il s'était élit : « Je vais
souffler la liberté Bien délicatement, ainsi qu'une bougie » v. 5 à 7. La métaphore du vers
6 renvoie à la tyrannie du projet napoléonien fustigée par Rimbaud qui se pose en libre
penseur. Par ailleurs, ce régime a permis un déploiement de la classe bourgeoise, emblème
de l'ordre établi et d'une petite morale étriquée et morne. Dans « A la musique », Rimbaud
décrit un univers triste et droit à l'image de l'étroitesse d'esprit des bourgeois englués dans
leurs petites habitudes ce texte réaliste joue sur les stéréotypes pour les ridiculiser et en
faire un objet satirique.
La morale religieuse a elle aussi une place majeure dans cette sphère politique les
dogmes et leçons de conduite jugés vertueux font partie de l'éducation traditionnelle
donnée à la jeunesse de ce XIXe siècle qui se veut exemple de probité. Rimbaud qui sur les
bancs de l'école aurait écrit « Merde à Dieu », propose dans le recueil une parole
insubordonnée et cynique au service d'un discours anticlérical. Dans « Le châtiment de
Tartufe », il s'attaque à l’hypocrisie de l'institution religieuse et à ses dogmes entendus
dans la métaphore « le long chapelet des péchés pardonnés » du vers 10. Le choix du faux
dévot révélé par Molière est bien entendu lourd de sens et accentue cette provocation
anticléricale. Rimbaud est particulièrement ironique en associant Tartufe aux valeurs
religieuses : « chaste, Sainte, benoîte, pardonnés » et en l’humiliant par sa nudité. Le
poème « Le Mal » est quant à lui plus sombre dans sa critique. Il repose sur le contraste
entre la violence de la guerre et l'opulence mêlés d'inaction de l'église. Le lexique du luxe,
incarné par « Les grands calices d'or » au vers 10, s'oppose ici à celui de la souffrance avec
« angoisse, pleurant, ramassées ». Le lien entre argent et Eglise est mis en relief afin de
révéler l'hypocrisie de cette dernière qui renie ses valeurs les plus fondatrices comme la

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charité ou l'aide à son prochain. Rimbaud n'emploie pas le sarcasme ; le seul à rire dans
ce texte et Dieu (v. 9). C'est donc une parole de révolte et une preuve supplémentaire de
l'insubordination du poète face aux institutions établies.
Ce vent de révolte amène en outre le poète à la condamnation d'un monde sclérosé
et hypocrite qui produit inégalités et injustices. Certains textes sont en effet pourvus d'une
dimension sociale à l'image du poème « Les effarés ». Ce poème décrit cinq petits enfants
affamés qui contemplent dans la neige la chaude formation du pain chez un boulanger.
Cet ensemble très pathétique joue à la fois sur les ressorts du réalisme et du symbolisme.
Le réalisme montre la cruauté vécue par ces enfants et le symbolisme fait du pain, poétisé,
la source simple de vie mais aussi de misère par son manque. Ce texte, qui fait référence
au réalisme social des Misérables de V. Hugo, met en lumière l'injustice que certains ne
voient pas. Ces inégalités sont également traitées dans « Le bal des pendus », réécriture
de « La ballade des pendus » de François Villon. Rimbaud y peint un monde carnavalesque
avec une inversion des hiérarchies et dans lequel le Mal mène la danse. Ce n'est pas le
pauvre poète qui attend la mort, mais les nantis morts et décharnés qui sont représentés
par le lexique cru du squelette. Il crée dans cette scène une image d'horreur très
provocatrice : « Crispe ses petits doigts sur son fémur qui craque Avec des cris pareils à
des ricanements, Et, comme un baladin rentre dans la baraque, Rebondit dans le bal au
chant des ossement » vers 37 à 40. La dégradation physique fait ici tomber toute la vanité
où se meuvent les choses sociales privilégiées. En montrant que les hiérarchies
disparaissent dans la mort, Rimbaud s'inscrit dans le genre artistique de la vanité, œuvre
rappelant la finitude de l'homme. C'est donc avec acrimonie et sarcasme qu'il dénonce dans
un cadre macabre et de manière détournée l'orgueil, l’hypocrisie des nantis et les
hiérarchies qui y conduisent.

Le parcours associé -émancipations créatrices- sied parfaitement aux Cahiers de Douai.


Les influences académiques, les traits de littérature classique sont certes présents mais
Rimbaud s'en affranchit progressivement. Cette modernité naissante qui se cherche
encore se repère grâce à l’écart, l'inconvenance déplacée mais aussi grâce à la malice qui
tend à désacraliser le cadre pour ne garder que l'essence des choses. A cela s'ajoutent une
quête absolue de liberté et un vent de révolte qui vont au-delà de l'écriture, comme la
poésie rimbaldienne cherchera à aller au-delà de ce que le monde propose. Cet ensemble
pose donc les jalons d'une poétique future résolument moderne et audacieuse.

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