Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ANALYSE DU SUJET
- A priori une question non pertinente : l’œuvre de PRÉVOST est un ROMAN et non
une pièce de théâtre, genre auquel les mots « genre comique » et « genre tragique ».
- Cependant, le roman, genre récent dans l’histoire du théâtre, est poreux aux autres
genres. Il hérite de la poésie (l’épopée antique ou médiévale), il est influencé aussi
par le théâtre, que ce soit la comédie ou la tragédie, le genre « noble » au XVIIIème
siècle.
- De même, les genres évoluent en ce début de XVIIIème siècle : le théâtre va vers le
drame larmoyant ou sérieux, les frontières absolument imperméables entre comédie
et tragédie au XVIIème siècle commencent à s’assouplir. Quant au roman, genre
encore neuf, le roman sentimental comme celui de PRÉVOST est en vogue à cette
époque. « Sentimental », « Larmoyant », « drame »… On voit que les deux genres
s’influencent l’un l’autre, en tant qu’expression du goût, de la sensibilité d’une
époque.
- Autre élément à relever et qui brouille aussi les repères, la question envisage que le
roman emprunterait à la fois à la comédie et à son opposée, la tragédie. Non
seulement les frontières entre genres se brouillent, mais aussi entre deux univers
qu’a priori tout oppose, la comédie et la tragédie !
- Rappeler quelles sont les caractéristiques d’une tragédie, d’une comédie classiques.
- Il s’agit donc d’observer la construction de l’intrigue (temps, action), les personnages,
le ton de l’œuvre, le langage, le point de vue porté par le narrateur sur ce qu’il
raconte, et ne pas oublier les réactions du lecteur que nous sommes (puisque le
narrataire n’expose pas son point de vue, si ce n’est au départ, lorsqu’il rencontre le
couple des deux amants).
- La question est aussi de savoir si les deux plateaux de la balance sont équilibrés, si les
deux genres sont présents de façon équilibrée… Quel est celui qui prédomine, lors
d’une première lecture ? A priori, c’est le tragique qui semble s’imposer : descente
aux enfers des deux amants, mort de l’héroïne, décadence morale… Le héros
annonce dès le départ l’issue tragique de sa passion amoureuse. Il se sait conscient
du caractère fatal de sa relation, sans pouvoir y résister… Toutefois, certains passages
du roman relèvent bel et bien du genre comique ; nos deux héros, en quête de
plaisir, aiment rire aussi !... Mais le comique se limite-t-il à de simples parenthèses
dans un roman tragique ? Le comique entre-t-il en opposition avec le tragique ?
Quels liens se créent entre ces deux genres ? En quoi se renouvellent-ils l’un l’autre ?
En tout cas, la conjonction de coordination « ou » dans la question n’est pas sans
poser problème : « ou » exclut, l’alternative invite à opérer un choix, alors que les
deux genres semblent COEXISTER dans l’œuvre.
- Formulation d’une problématique : En quoi le roman Manon Lescaut est-il une
œuvre COMPLEXE, qui fait appel à la fois au tragique et au comique ?
INTRODUCTION
PLAN (comparatif et dialectique!)
CONCLUSION
Élargissement : la façon dont le drame romantique réinventera le théâtre, au début du
XIXème siècle, avec V. HUGO, dont l’idée principale sera de mêler comique et tragique,
« grotesque et sublime », à l’image de la vie ! Voir par exemple la pièce Ruy Blas, parue en
1838.