c h a p i t r e Le livre du professeur • Français • 3e

THÈME II : Vivre en Société, participer à la société

3 L’habit fait-il le moine ?

Textes et images histoire des arts

1. De l’épigramme à la punchline p. 80 Oser dénoncer par la caricature p. 90
Martial, Épigrammes ✔ J’analyse le fonctionnement de la caricature.
Punchlines d’Abd Al Malik, Youssoupha, Scred Connexion, Nakk et ■ JE LIS DES IMAGES ET DES DOCUMENTS COMPOSITES ET JE SAIS LES
R.E.D.K REPLACER DANS LEUR CONTEXTE HISTORIQUE ET CULTUREL
✔ Je compare des formes brèves satiriques à deux mille ans ■ JE MOBILISE DES RÉFÉRENCES CULTURELLES POUR INTERPRÉTER DES
d’écart. PRODUCTIONS LITTÉRAIRES OU ARTISTIQUES
■ J’ADOPTE DES STRATÉGIES D’ÉCRITURE EFFICACES ET ADAPTÉES À LA
PRODUCTION DEMANDÉE Lexique et langue  p. 92
2. L’apparence compte-t-elle plus que tout ? p. 82 ✔ Je maitrise l’expression du jugement, j’identifie des figures de
Ésope, Fables, Jean de La Fontaine, Fables, Fançois de La style, je comprends des proverbes.
Rochefoucauld, Maximes ✔ Je perçois l’ironie, l’implicite, je travaille le présent de
✔ J’étudie la portée des fables et des maximes. vérité générale, l’injonction et, je distingue la cause et la
■ J’INTERPRÈTE DES TEXTES LITTÉRAIRES EN M’APPUYANT SUR DES conséquence.
ÉLÉMENTS D’ANALYSE DE LA FABLE ■ JE COMPRENDS UN TEXTE EN M’APPUYANT SUR MES CONNAISSANCES
LEXICALES ET GRAMMATICALES
3. Les caprices de la mode p. 84
Montesquieu, Lettres persanes
Jean de La Bruyère, Les Caractères Expression écrite et orale  p. 94
✔ J’analyse deux textes satiriques sur le thème de la mode. ✔ J’écris une fable, une lettre, un article de dictionnaire, « à la
■ JE COMPRENDS UN TEXTE EN M’APPUYANT SUR MES CONNAISSANCES manière de », je réécris en changeant de point de vue.
LEXICALES ET GRAMMATICALES
✔ J’improvise, j’enregistre une émission humoristique, je présente
4. Le borgne p. 86 un exposé, j’argumente.
Voltaire, Zadig ■ JE PARTICIPE DE FAÇON CONSTRUCTIVE À DES ÉCHANGES ORAUX
✔ J’étudie un extrait de conte philosophique dénonçant
l’hypocrisie. projet – parcours citoyen  p. 96
■ J’EXPLOITE MES LECTURES POUR ENRICHIR UN RÉCIT
Dénoncer en chanson
5. L’aveugle p. 88 ✔ J’écris une chanson satirique.
Didier Daeninckx, « Le reflet » ■ J’ÉCOUTE ET JE COMPRENDS UN DISCOURS ORAL EN DISTINGUANT LES
✔ Je lis une nouvelle dénonçant le racisme. SOUS-ENTENDUS
■ JE COMPRENDS UN TEXTE EN M’APPUYANT SUR MES CONNAISSANCES ■ JE PERÇOIS ET J’EXPLOITE LES RESSOURCES EXPRESSIVES ET CRÉATIVES
LEXICALES ET GRAMMATICALES DE LA PAROLE

Sujets de brevet  p. 100

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THÈME II : Vivre en Société, participer à la société

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3 L’habit fait-il le moine ?

Présentation du chapitre
Place dans le cycle et dans les programmes
❱ « Au cycle 4, le travail en français, dans ses différentes composantes, est organisé à par- › Pierre Laurens, Anthologie
tir de quatre grandes entrées [...] qui font chacune l’objet d’un questionnement spécifique de l’épigramme de l’Antiquité
par année. » (programmes p. 246) à la Renaissance, Poésie/
Gallimard, 2007.
❱ La deuxième entrée du programme, « Vivre en société, participer à la société » est ainsi
travaillée au moins une fois au cours de chaque année du cycle, à travers les question- › Sophie Duval, Marc Martinez,
nements suivants : La Satire, Armand Colin,
› « Avec autrui : famille, amis, réseaux » en 5e 1999.
› « Individu et société : confrontations de valeurs ? » en 4e
› « Dénoncer les travers de la société » en 3e
❱ La progression proposée par le programme est donc la suivante : partir du constat pour
aller vers la dénonciation, interroger sa place au sein de la famille et du groupe pour
ensuite questionner son rapport à la société. Le personnage littéraire (tout comme l’élève › Des cartes satiriques, en
lecteur) est donc amené à s’affirmer dans le groupe (5e) pour ensuite confronter ses lien avec le programme

Sitographie
valeurs à celles d’autrui (4e) avant d’adopter une posture distancée et critique (3e) face d’histoire.
aux travers de la société. L’argumentation est tout particulièrement étudiée ici. › Document du CLEMI sur la
❱ Après des corpus centrés sur le texte théâtral (une comédie du XVIIe siècle en 5e, à satire dans les médias.
laquelle on peut ajouter un groupement de textes autour du récit d’enfance et d’adoles- › Cours en ligne sur la satire
cence, et une tragédie ou tragi-comédie du XVIIe siècle ou une comédie du XVIIIe siècle par l’imitation.
en 4e, à laquelle on peut ajouter des extraits de romans et nouvelles), ce chapitre de 3e › La satire sociale de
propose d’étudier des documents de genres et d’époques variés, essentiellement à visée Daumier.
satirique. › La satire animale dans les
fables.
Présentation générale
❱ Le titre « L’habit fait-il le moine ? » s’inscrit dans ce questionnement de plusieurs
manières. D’abord, par sa forme interrogative, il invite l’élève à remettre en question un
proverbe populaire (L’habit ne fait pas le moine), ou au moins à interroger sa validité.
Ensuite, il soulève la question des apparences, particulièrement importante pour l’indi-
vidu en construction qu’est l’adolescent. › Obélix et Compagnie,
R. Goscinny et A. Uderzo,
❱ Conformément aux préconisations du nouveau programme, ce chapitre présente donc
Hachette, 1976.
« la lecture et la littérature comme des ouvertures sur le monde qui nous entoure, des
suggestions de réponse aux questions que se pose l’être humain » : « l’élève est conduit › L’Actu en patates, Martin
à s’approprier les textes, à les considérer non comme une fin en soi mais comme une Vidberg, Delcourt, 2011.
invitation à la réflexion » (p. 246) › Quai d’Orsay, A. Lanzac et
C. Blain, Éditions Dargaud,
Progression du chapitre 2010.

❱ Au cours du chapitre, nous allons étudier :

› des formes brèves, sentencieuses (maximes) ou concentrées autour d’une chute (épi-
grammes, punchlines), visant à dénoncer certains travers sociaux ;
› différents types d’apologues (fable et conte philosophique) ;
› d’autres textes présentant une forme d’argumentation indirecte (lettre fictive, portrait
satirique, nouvelle à chute, chanson).
› des publicités, caricatures et dessins de presse à visée satirique.
❱ Ces différents documents amèneront l’élève à réfléchir sur le rôle des apparences dans
la société, et à interroger son propre rapport à la mode, au paraitre.

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TEXTES ET IMAGES
1. Martial, Épigrammes / Abd Al Malik, Youssoupha, Scred Connexion, Nakk et R.E.D.K, Punchlines p. 80 - 81
Ces textes ont été choisis pour leur brièveté, afin d’apporter un écho à la forme sentencieuse du titre du chapitre, et parce que le pro-
gramme invite, dans ce questionnement sur la littérature satirique, à étudier des œuvres de toutes les époques.

2. Ésope, Fables / Jean de La Fontaine, Fables / Fançois de La Rochefoucauld, Maximes p. 82 - 83

Le programme citant spécifiquement les genres de la fable et de la maxime, il a paru intéressant d’étudier une fable de la Fontaine à
partir d’une perspective diachronique, en la comparant à celle d’Ésope, et de rapprocher leurs morales des maximes de La Rochefoucauld.

3. Montesquieu, Lettres persanes / Jean de La Bruyère, Les Caractères p. 84 - 85

Ce texte classique de Montesquieu était souvent étudié jusqu’alors en 4 , mais le nouveau programme n’évoquant de manière explicite
e

l’étude de l’épistolaire sur ce niveau, il est possible de l’étudier en 3e, tout en comparant ces passages descriptifs avec ceux des Caractères
de La Bruyère.

4. Voltaire, Zadig p. 86 - 87
Le conte philosophique est, comme la fable, les épigrammes ou les maximes, un genre privilégié de la satire. Un extrait d’une œuvre de
Voltaire parait à ce titre incontournable.

5. Didier Daeninckx, « Le reflet » p. 88 - 89

Enfin, afin d’étudier des œuvres de l’Antiquité au XXI siècle, il importe d’ajouter un texte récent. Une œuvre intégrale d’un genre diffé-
e

rent, la nouvelle, et d’un auteur engagé, Didier Daeninckx, a semblé appropriée.

HISTOIRE DES ARTS p. 90 - 91

Oser dénoncer par la caricature

❱ Le dossier « Oser dénoncer par la caricature » permet d’étudier le fonctionnement de la caricature et ses limites : la caricature comme une
dénonciation des pouvoirs (doc. 1, 2 et 3), la caricature et les religions (doc. 4 et 6), la caricature comme une arme pour dénoncer (doc. 5).
❱ Les documents étudiés permettent d’aborder le questionnement « dénoncer les travers de la société » et de découvrir les modalités de la satire
et de l’ironie. En histoire des arts, le dossier traite de la thématique 7 : « Les arts entre liberté et propagande : art et pouvoir » : contestation,
dénonciation ou propagande.

LEXIQUE / LANGUE - EXPRESSION ÉCRITE / EXPRESSION ORALE p. 92 - 95

❱ Lexique
Cette page met l’accent sur le vocabulaire évaluatif, très présent dans les textes satiriques. Elle invite également à réviser quelques figures
de style et à réfléchir, en lien avec le titre du chapitre, à quelques proverbes questionnant les apparences.

❱ Langue
Cette page prolonge la réflexion sur les procédés utilisés fréquemment dans la littérature satirique, à savoir le présent de vérité générale,
l’injonction, l’implicite et l’ironie.

❱ Expression écrite
Ces propositions (enrichies dans la version numérique du manuel) permettent de travailler différents types de textes pouvant relever de
la littérature satirique, à savoir la fable, l’article de dictionnaire philosophique, la lettre...

❱ Expression orale
Cette page propose des activités variées permettant à l’élève de travailler les différents genre de l’oral : exposé, interview, discours argu-
mentatif, émission de télévision...

PARCOURS CITOYEN p. 96 - 99

Dénoncer en chanson
❱ Choix du Parcours : Ce projet permet de travailler avec du recul sur les problèmes de société. Il s’agit d’une part de comprendre le fonc-
tionnement d’une chanson satirique, en la replaçant dans son contexte historique ; et d’autre part, de savoir à son tour dénoncer un fait
de société, en exploitant les mécanismes de la satire vus au cours du chapitre.

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❱ Objectifs : Les objectifs sont d’approfondir le fonctionnement de la satire, de réfléchir sur les limites de la critique, et d’améliorer ses
compétences orales.
❱ Précisions sur la réalisation de l’activité (outils numériques, etc.) : Ce projet nécessite un lecteur audio, voire vidéo (pour écouter une
chanson et visionner le clip le cas échéant) dans l’étape 1. Un logiciel d’enregistrement, type Audacity ; n’est pas nécessaire dans l’étape
3 mais peut s’avérer utile.

ENSEIGNEMENTS PRATIQUES INTERDISCIPLINAIRES

❱ Le chapitre se prête également à un travail interdisciplinaire avec l’histoire-géographie- EMC, autour d’un questionnement sur « Femmes
et hommes dans la société des années 60 à aujourd’hui ». On pourra ainsi travailler sur la société de consommation, le rôle et la place
de la publicité…
❱ Un EPI pourrait aboutir à l’élaboration d’une campagne de publicité avec les élèves.

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3 L'habit fait-il le moine ?

Propositions de corrigés
OUVERTURE
Pour entrer dans le chapitre
1. Cette réponse est personnelle. Elle invite l’élève à se pencher
sur son rapport aux signes extérieurs, et à justifier son propos à
l’aide d’exemples concrets.
2. Ce proverbe invite à se méfier des apparences, dans un monde où
chacun n’est pas forcément conforme à ce qu’il donne à voir. Il peut
renvoyer à l’hypocrisie, lorsque quelqu’un cache ses défauts sous
une apparence d’honorabilité, ou au contraire à la beauté cachée :
il invite alors à aller du côté de la beauté intérieure, au-delà de
ce que le physique donne à voir. Ce proverbe n’a donc pas, dans
l’absolu, une visée satirique : tout dépend du contexte dans lequel
il est employé.
3. On peut citer différentes œuvres littéraires, des contes (« La
belle et la bête » de Mme Leprince de Beaumont, « Le petit Chaperon
rouge » de Perrault...) au Petit Prince de Saint-Exupéry (« On ne
voit bien qu’avec le cœur »), des films qui invitent à aller au-delà
de l’apparente banalité des choses et des êtres (Le fabuleux destin
d’Amélie Poulain de J.-P. Jeunet).
Image d’ouverture
1. Si le déguisement de l’ours a l’apparence de la douceur (on pense
à l’image du nounours), la publicité joue avec les oppositions : la
blancheur de l’innocence et la noirceur de la bête sauvage, la dou-
ceur du déguisement et le regard sombre de l’ours...
2. En voyant cette publicité, on peut penser qu’« il ne faut pas
vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », mais le message se
rapproche davantage de « l’habit ne fait pas le moine ». Il s’agit
en effet d’une campagne de publicité pour une voiture, qui, d’ap-
parence modeste, a plus de caractère qu’il n’y parait.

TEXTES ET IMAGES

TEXTE 1 : De l'épigramme à la punchline(Martial, Épigrammes / Abd Al Malik, Youssoupha, Scred Connexion, Nakk et
R.E.D.K, Punchlines)
1. Ces quatre textes sont des formes poétiques brèves (de un à
quatre vers, soit des distiques ou des quatrains) dont le but est
de se moquer du comportement d’un personnage et, à travers lui,
dénoncer un travers de la société : le mariage par intérêt, l’hypo-
crisie ou le culte des apparences. Le ton est ouvertement moqueur
et la brièveté de la forme rend plus sensible la chute (la leçon tient
dans les derniers mots). Dans la première et la troisième épigramme,
les phrases interrogatives (questions rhétoriques) interpellent le
lecteur pour l’inviter à réagir.
2. La critique est ici implicite : Martial ne dénonce pas directement
mais suggère, et la connivence avec le lecteur est essentielle. Si l’on
prend la première épigramme, Martial ne déplore pas directement
l’attitude de cet homme qui veut se marier dans l’espérance que
son épouse meure rapidement et lui lègue tous ses biens : les deux
derniers mots (« la toux ») indiquent pourtant le seul atout de cette
jeune femme (elle est malade), et l’on comprend que le mariage n’est
pour Gémellus qu’un moyen de s’enrichir en héritant de sa femme.
3. › Première épigramme : Gemellus souhaite se marier avec Maro-
nille, mais il s’intéresse avant tout à sa toux, c’est-à-dire à sa
maladie : il espère être bientôt veuf et riche.
› Deuxième épigramme : Gellia a perdu son père, mais elle ne le
pleure qu’en présence de ses amis : il s’agit pour elle de se faire
plaindre, mais, au fond, elle ne souffre pas.
› Troisième épigramme : Martial compare les dents de deux jeunes
femmes et met en évidence l’opposition entre les dents noires mais
naturelles de Thaïs et les dents blanches mais refaites de Lécania.
› Quatrième épigramme : Il s’agit moins ici de dénoncer un tra-
vers social que de ridiculiser un personnage. Le parallélisme de
construction met en évidence l’opposition entre la beauté de
Priscus et la laideur de Paula.
4. On attend une réponse personnelle justifiée. Par exemple : « J’ai
préféré la première épigramme parce que (ou car)... ».
5. Ces vers peuvent encore s’appliquer à des situations d’aujourd’hui.
C’est le cas par exemple de la troisième épigramme : si Lécania a
acheté des dents plus blanches, nombreux sont aujourd’hui ceux qui
paient pour modifier leur apparence physique, notamment grâce à
la chirurgie esthétique. Les mariages intéressés sont encore d’ac-
tualité ainsi que l’hypocrisie.
6. › Première punchline : Attention à ne pas, en se voulant trop popu-
laire, adopter un langage facile, et par conséquent vulgaire (vulgus = la
foule, en latin). Ce qui vaut pour le langage vaut aussi pour l’attitude.
› Deuxième punchline : Ce n’est pas parce qu’on sait rapper qu’on
a forcément quelque chose d’intéressant à dire.
› Troisième punchline : L’essentiel n’est pas ce que l’on montre (ses
muscles ou son corps), mais ce que l’on pense et ressent. Cf. A. de
Saint-Exupéry : « On ne voit bien qu’avec le cœur ; l’essentiel est
invisible pour les yeux ».
› Quatrième punchline : Ne nous fions pas aux apparences : le style
ne présage pas de l’intelligence.
› Cinquième punchline : Jeu de mots sur le double sens de « carac-
tère » (tempérament/nombre de signes dans un message). Un tweet
étant très court, celui qui a moins de caractère encore est considéré
comme très mou.
7. › La première punchline formule une critique générale car le
pronom « on » (pronom indéfini) est utilisé deux fois. Le premier
« on » ne stigmatise personne, cela peut arriver à tous. L’expres-

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 Le livre du professeur • Français • 3e
sion impersonnelle « il faut faire attention » ajoute encore au
caractère général de ce premier texte. La quatrième est également
une critique : elle est au présent de vérité générale, elle est courte
et frappée comme une maxime, le verbe est un verbe pronominal
de sens passif (« se juge ») et les articles définis (« la qualité, la
luminosité ») ne renvoient pas à une réalité précise.
› La dernière punchline s’adresse directement à quelqu’un car la
phrase commence par le pronom « tu ». La troisième punchline
s’adresse aussi à quelqu’un, puisqu’elle commence par une interpel-
lation (« Bonhomme »). Mais dans le cas, il est facile de généraliser
ces propos car les phrases sont au présent de vérité générale et les
groupes nominaux introduits par l’article défini (« la tête, les bras,
la femme ») sont universalisables.
8. Épigrammes et punchlines sont des textes brefs en vers dont la
visée est satirique. Si les niveaux de langue sont plus mélangés
dans les punchlines (langage courant, familier et soutenu, tan-
dis que l'épigramme emploie uniquement les langages courant et
TEXTE 2 : L'apparence compte-t-elle plus que tout ? (Ésope, Fables / Jean de La Fontaine, Fables / Fançois de La
Rochefoucauld, Maximes)
1. Ces textes sont des fables car elles mettent en scène des ani-
maux dotés de la parole « pour instruire les hommes » : elles sont
composées d'un récit et d'une morale. Ce sont des apologues.
2. La fable d’Ésope est brève et rédigée en prose, tandis que La
Fontaine a versifié et amplement développé sa fable, en ajoutant
de longs passages de discours direct (vers 4 à 9 et 12 à 25). Il
rend ainsi la fable plus vivante et plus distrayante et attribue à ses
personnages des caractéristiques humaines encore plus précises qui
font que le lecteur peut reconnaitre dans leurs travers ceux de ses
contemporains, ou les siens.
3. › Dans la fable d’Ésope, la panthère vante la beauté de son pelage
tacheté, tandis que le renard se félicite de la variété de son esprit.
› De même, dans celle de la Fontaine, c’est le léopard qui vante son
apparence extraordinaire, à la fois rare puisqu’il est arrivé de loin et
variée puisque son pelage comporte différentes couleurs, tandis que le
singe met en avant sa vivacité d’esprit et l’intérêt de sa conversation.
› On attend ensuite une réponse personnelle justifiée, par
exemple :
• la beauté extérieure me semble la plus importante car c’est
celle que l’on voit en premier et, sans elle, on n’aura aucune
envie de connaitre davantage la personne et donc sa beauté
intérieure ;
• ou : la beauté intérieure me parait plus importante car c’est
celle qui permet de nouer de vrais liens. C’est dans la person-
nalité que se révèle l’identité d’une personne et non pas dans
son apparence qui peut se révéler trompeuse.
› On peut aussi demander aux élèves ce qu’ils pensent du choix des
animaux (panthère vs. léopard et renard vs. singe).
4. › On attend une réponse personnelle justifiée, avec plusieurs
citations analysées (à chaque fois, relevé + procédé), telle que :
Dans la fable de La Fontaine, le discours du singe me semble le plus
efficace. En effet, il est beaucoup plus développé (14 vers contre
6 pour le léopard) et plus argumenté. Tandis que le léopard utilise
quatre termes pour exprimer la même idée (« bigarrée, marquetée,
vergetée, mouchetée »), le singe varie son vocabulaire (de même
que les actions dont il est capable : danser, faire des acrobaties,
raconter des histoires…) et a recours à l’hyperbole pour amplifier
ses qualités (« cent tours de passe-passe »). De même, l’emploi de
l’impératif « venez » lance une injonction au spectateur, et le futur
simple final (« nous rendrons à chacun ») considère la présence de
ce dernier comme étant acquise.
5. La morale d’Ésope est la suivante : « Cette fable montre que
les ornements de l’esprit sont préférables à la beauté du corps ».
Je l’ai repérée grâce à sa place (elle est située à la fin du texte,
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soutenu - du moins dans les épigrammes présentées ici), le procédé
final est identique : à chaque fois, une pointe (ou chute) condense
la satire sociale. La chute se construit souvent sur des jeux de mots
car le principe de la satire est de critiquer par le rire.
9. Réponse personnelle. Voici quelques liens : http://www.
punchline.fr/
https://www.facebook.com/Punchlines-litt%C3%A9rai
res-846765735335029/
10. Réponse personnelle. Voici un exemple :
Chaque année, pour les soldes, c’est la ruée partout.
Les portefeuilles se vident, les penderies s’emplissent.
Pour rester à la mode, on dépense tous ses sous.
Et puis dans la poubelle, tous ces vêtements finissent.
11. nigros : nègre - niveos : Nivea (crème), nieve (« neige » en
espagnol), névé - dentes : dent, dentaire, dentiste - ratio : ration-
nel, raison - est : est - emptos : rédemption (rachat), préempter
(acheter d’avance)
comme une conclusion) et au changement de temps : après un récit
au passé simple et à l’imparfait, l’auteur emploie ici du présent à
valeur de vérité générale.
6. La Fontaine s’approprie la leçon d’Ésope en la développant
puisqu’elle occupe ici six vers (v. 26-31). Il s’implique person-
nellement en employant la première personne (« me plait ») et,
au-delà du propos universel déjà présent chez Ésope, ajoute une
référence à son siècle à travers l’évocation des « grands seigneurs »
de la cour : on comprend ici qu’il dénonce la vacuité des courtisans.
7. Les maximes sont écrites au présent de vérité générale (« la
vérité ne fait pas tant de bien » ; « le monde récompense »).
8. › « La vérité ne fait pas tant de bien dans le monde que ses appa-
rences y font de mal ». Les dommages causés par des mensonges,
des rumeurs ou des apparences sont plus grands que les bienfaits
apportés par la vérité. C’est le cas lorsqu’on ruine la réputation de
quelqu’un en propageant une fausse rumeur. Même lorsque la vérité
est rétablie, le bienfait n’atteint pas le tort qui a été fait à la victime.
› « Le monde récompense plus souvent les apparences du mérite
que le mérite même ». Ceux qui se font passer pour bons sont
souvent plus récompensés que ceux qui le sont réellement. C’est
notamment le cas à l’époque où La Rochefoucauld écrit ses
maximes, car, dans l’entourage de roi, l’hypocrisie règne en maitre.
› « Nous sommes si accoutumés à nous déguiser aux autres qu’enfin
nous nous déguisons à nous-mêmes ». L’habitude de mentir rend le
menteur crédule à l’égard de ses propres mensonges et l’empêche
parfois de distinguer la réalité de ses inventions.
9. Ces maximes proposent plutôt une vision pessimiste du genre
humain, puisque dans les deux premières, les qualités (mérité et vérité)
ne sont pas récompensées, et que la dernière ne parle que de mensonge.
10. On attend une réponse personnelle justifiée, du type : Je pré-
fère la première maxime car …. En effet, …
11. › Dans cette phrase, la Fontaine explique qu’une leçon de
morale peut sembler ennuyeuse, alors que le fait de l’amener par
une histoire (la parabole dans la bible, les fables chez Ésope ou
La Fontaine, les contes philosophiques chez Voltaire) la rend plus
vivante, et donc plus facile à comprendre et à mettre en œuvre.
› On attend ensuite une réponse personnelle justifiée, par
exemple : Je suis tout à fait d’accord avec La Fontaine, car c’est
d’abord l’histoire, le conte, qui va donner envie de lire et ainsi per-
mettre l’accès à la morale. Par ailleurs, les fables sont accessibles
même à de jeunes lecteurs, élargissant la portée des morales.
12. On attend ici une réponse personnelle et développée. La fable
devra comporter un récit et une morale (au choix parmi les trois
maximes de la page).
 Le livre du professeur • Français • 3e
TEXTE 3 : Les caprices de la mode (Montesquieu, Lettres persanes / Jean de La Bruyère, Les Caractères)
1. et 2. On attend des réponses personnelles développées et
justifiées.
3. Cette lettre a été écrite par Rica à Rhédi, depuis Paris, le 8 de
la lune de Saphar, en 1717.
4. Ce qui est mis en évidence, ici, c’est le caractère particulièrement
changeant de la mode, qui varie si rapidement qu’en six mois, une
tenue peut sembler aussi démodée que si elle avait été conçue
trente ans plus tôt. Ces changements fréquents (indiqués par le
champ lexical de la transformation : « changent, changement, dispa-
raissent, changeante ») se remarquent à travers plusieurs antithèses
opposant des compléments circonstanciels de temps très rapprochés
(« cet été / cet hiver », l. 4-5 ; « autrefois / aujourd’hui », l. 28-29),
ou à travers les changements de temps verbaux au sein de la même
phrase (« ils étaient habillés / ils le seront », l. 2-3).
5. Ce texte se veut satirique à plus d’un titre : s’il dénonce l’inco-
hérence de certaines modes (l. 20-24), il montre aussi qu’elles sont
très couteuses (l. 5) et que, plus généralement, la France est une
« nation changeante » dont les valeurs varient si souvent qu’elles
en perdent leur légitimité. La satire se perçoit dans ces critiques
mais également dans les aspects comiques de ce texte, que l’on
perçoit dans les exagérations (l. 13-14, « le fils méconnaît sa mère »
ou l. 24-25, « les architectes ont été souvent obligés de hausser,
de baisser et d’élargir les portes ») ou dans l’absurde (l. 20-23).
6. On attend ici une réponse personnelle justifiée. On pourra
évoquer les phénomènes de mode d’aujourd’hui, avec notamment
IMAGE 3 : Coiffure à l'échelle, XVIIIe siècle.
1. Cette caricature pourrait illustrer le texte de Montesquieu
dans la mesure où la coiffure de la jeune femme est si haute
qu'il faudrait presque rehausser les portes pour lui permettre de
passer, comme l'écrit Rica dans sa lettre (l. 24-25). Bien entendu,
il s'agit d'une exagération, mais elle montre que les caprices de
TEXTE 4 : Le borgne (Voltaire, Zadig ou la Destinée)
1. Au début de l'histoire, Zadig est une jeune homme heureux à
qui tout sourit puisqu'il est sur le point de se marier. Une attaque
orchestrée par un rival le blesse dangereusement alors qu'il défend
sa fiancée, si bien qu'il manque de perdre un œil. Le croyant borgne,
la jeune femme le quitte pour le rival à l'origine de la blessure. Une
fois guéri, Zadig manque de mourir de chagrin et ouvre les yeux sur
les sentiments de son ancienne fiancée.
2. Il s'agit d'un conte comme l'indiquent le caractère imaginaire de
l’histoire, l’exagération dans les qualités des personnages (lexique
mélioratif, hyperboles avec « une personne dont la vue aurait atten-
dri les tigres d’Imais »…), la localisation dans un Orient lointain et
merveilleux (on pense aux contes des Mille et une Nuits).
3. a) À la fin de l'extrait, Sémire quitte Zadig, parce qu'elle le croit
borgne, pour le seigneur Orcan qui a essayé de l'enlever et qui est,
par conséquent, responsable de la blessure de Zadig. b) Elle justifie
son abandon par « l’aversion insurmontable » qu’elle éprouve pour
les borgnes.
4. a) Cette décision parait d'autant plus surprenante qu'Orcan est
à l'origine de la blessure de Zadig (ce sont ses sbires qui la lui ont
infligée), et que Sémire multiplie les déclarations d’amour pas-
sionnées après l’attaque (l. 16-17 ; l. 22-24 ; l. 28-29). De plus,
au début du texte, il est dit qu’elle « l’aimait avec passion » (l. 5).
b) On comprend alors toute la versatilité de cette jeune fille dont
l'amour n'avait rien d'authentique : elle cherchait seulement un
parti jeune, beau et riche.
C h a p i t r e 3 • c o r r i g é s • L’habit fait-il le moine ? 7
l’impact des personnalités célèbres (actrices, sportifs, chanteurs…)
sur le choix des coiffures et des vêtements de certains.
7. Dans le dernier paragraphe, la lettre de Rica évoque (et dénonce
à mots couverts) l’absolutisme (Louis XIV est mort en 1715, le
futur Louis XV est encore jeune pour régner, c’est l’époque de la
régence), c’est-à-dire l’impact absolu des décisions royales sur la
vie du peuple.
8. Chacun des personnages apparait ici comme dépendant de la
mode. N. a tout pour être heureuse, mais le changement de mode en
matière de coiffure lui gâche l’existence, tandis qu’Iphis n’apparait
qu’à travers son soulier.
9. Ces deux fragments sont comiques à plus d’un titre. On y trouve
en effet du comique de situation (N. est malheureuse à cause d’une
coiffure ; Iphis se sent nu - « il ne se croit plus habillé » - simple-
ment parce qu’il a vu une chaussure plus jolie que la sienne), du
comique de mot (« le voilà retenu par le pied dans sa chambre »
avec un jeu de mot sur le pied, puisqu’il n’est pas attaché au sens
propre mais n’ose simplement plus montrer ses chaussures) et du
comique de caractère, les deux personnages étant particulièrement
superficiels. Enfin, la brièveté des récits renforce l’effet de chute
comique.
10. La Bruyère épingle dans ses portraits plusieurs défauts de ses
contemporains : la vanité, le gout immodéré du paraitre et l’ab-
sence de véritable piété (il n’était venu à la messe que « pour s’y
montrer »).
la mode conduisent parfois à des aberrations.
2. Ce dessin n'est pas réaliste mais use de l'exagération (le pro-
cédé littéraire qui lui correspond est l'hyperbole) pour rendre
la dénonciation plus visible et faire rire : c'est une caricature.
5. Dès la première phrase, le registre satirique est perceptible :
Voltaire épingle dans la phrase le comportement des profiteurs
qui vivent dans l’entourage des riches non par amitié mais pour
tirer bénéfice de cet argent (« avec de grandes richesses, et par
conséquent avec des amis »). Par la suite, le texte fait également la
satire des courtisans dont les flatteries gâtent le caractère de ceux
qui les écoutent au lieu de les aider à mieux connaitre le monde
(« Orcan, neveu d’un ministre à qui les courtisans de son oncle
avaient fait accroire que tout lui était permis ») et des médecins,
hommes de faste (« Hermès, qui vint avec un nombreux cortège »)
dont l’incompétence n’a d’égale que la vanité (« Hermès écrivit un
livre où il lui prouva qu’il n’avait pas dû guérir »). À travers Orcan,
Voltaire dénonce aussi le comportement absolutiste et tyrannique
des hommes de pouvoir.
6. Dans ce texte, la blessure de Zadig, alors qu’elle a failli lui faire
perdre la vue, lui permet d’ouvrir les yeux sur son entourage. C’est
Sémire qui finalement est la plus aveugle des deux, puisqu’elle ne
voit que les apparences et non le fond des êtres.
7. Cette phrase invite à ne pas se fier aux apparences mais à cher-
cher avant tout à connaitre les qualités intérieures (« le cœur »)
des êtres, bien plus importantes que la beauté extérieure. Dans le
texte de Montesquieu, Sémire n’aime Zadig que pour sa richesse et
sa beauté, puisque la perte possible d’un œil du jeune homme fait
disparaitre cet amour, et Zadig, malgré ses deux yeux, n’a pas vu
clair dans le jeu de sa fiancée.
 Le livre du professeur • Français • 3e
IMAGE 4 : René Magritte, Les amants, 1928.
1. On attend une réponse personnelle justifiée, par exemple :
Ce tableau représente deux jeune gens dont le visage est entière-
ment recouvert d'un tissu. Le titre « Les amants » peut renvoyer
à la nécessité de dissimuler son identité (s'il s'agit d'une relation
extra-conjugale), ou à l'adage « L'amour rend aveugle » : le
sentiment amoureux est si fort qu'il fait perdre toute objectivité.
TEXTE 5 : L'aveugle (Didier Daeninckx, « Le reflet »)
1. Note : il s’agit du texte intégral. On attend une réponse person-
nelle développée.
2. Ce texte est une nouvelle, c'est-à-dire un récit (comme le
montrent les verbes conjugués au passé simple et à l'imparfait)
bref (le texte intégral ne comporte qu'une quarantaine de lignes)
qui se termine par une chute. L'action est resserrée dans le temps
et les personnages relativement peu nombreux.
3. Dans le premier paragraphe, on remarque la dualité des domes-
tiques qui, devant leur employeur, se montrent serviles (les « sala-
malecs ») et, lorsqu'il n'est plus là, laissent éclater toute leur colère
(« les insultes »). Cela montre qu’ils le détestent, mais que la peur
qu’il inspire (ou le salaire mirobolant) les empêche de laisser trans-
paraitre leurs véritables sentiments.
4. On remarque deux passages de discours rapporté du protagoniste,
l. 9-10 (« Enfants de pute, virez-moi ça, c’est un Noir ! ») et l. 41
(« Qu’est-ce que ça veut dire ! Foutez-le dehors… »). Ses propos
nous montrent son agressivité (on le voit notamment à travers
les phrases exclamatives et le langage familier tel que « virez »
ou « foutez » ou « enfant de pute »), sa volonté de tout dominer
(perceptible à travers la présence répétée de phrases injonctives à
l’impératif) et son intolérance envers autrui : l'homme est raciste
IMAGE 5 : Affiche pour la Semaine d'actions contre le racisme, 2007.
1. Cette affiche critique le comportement de ceux qui voient avant tout les défauts des autres mais n'ont aucune lucidité vis-à-vis
de leurs propres travers. Elle invite également à reconsidérer le terme de « racisme ».
HISTOIRE DES ARTS
Oser dénoncer par la caricature
1. Le roi Louis-Philippe est comparé à Gargantua, le géant obèse
héros de Rabelais, car il est imposant physiquement et règne en
despote sur la France. Il est représenté au-dessus du peuple, en
train de le priver de sa nourriture pour mieux s’empiffrer. Cette
comparaison subjective s’appuie sur des similitudes physiques.
2. La stature du roi est démesurée par rapport au peuple, ce qui est
accentué par la dimension du trône posé sur une estrade. Sa tenue
vestimentaire le distingue également du peuple. En développant
ces oppositions, la caricature dénonce une monarchie coupée de
ses sujets, qui les domine et qui les affame.
3. La caricature de Fritz Behrendt date de 1964 ; elle représente
le Général de Gaulle qui s’oppose à la présence américaine sur le
sol français, mais elle évoque aussi cette même présence améri-
caine pendant la Libération durant la Seconde Guerre mondiale.
De Gaulle est seul face aux croix symbolisant les soldats morts
pour la Libération. L’espace entre les deux accentue cette oppo-
sition et peut-être aussi les vingt années qui séparent ces deux
évènements. Le Général défile comme un manifestant, tenant une
pancarte demandant aux Américains de rentrer chez eux alors que
C h a p i t r e 3 • c o r r i g é s • L’habit fait-il le moine ? 8
2. On attend une réponse personnelle justifiée, par exemple :
Ce tableau illustre bien le texte de Voltaire car le jeune Zadig,
obnubilé qu'il était par son amour envers Sémire, n'a pas vu
que la jeune fille ne nourrissait pas de vrais sentiments à son
encontre mais qu'elle ne s'intéressait qu'aux signes extérieurs,
beauté et richesse.
et le proclame ouvertement.
5. À la fin du texte, l'homme recouvre la vue. Il voit alors un noir en
face de lui qu'il pense être le chirurgien qui l'a opéré et découvre,
horrifié, qu'il s'agissait en réalité de son reflet dans le miroir. Il réa-
lise alors que tout ce qu'il abhorre (couleur noire, cheveux crépus,
lèvres ourlées, nez épaté, voir l. 8) se trouve en lui.
6. Ce récit vise à faire réfléchir le lecteur. Il dénonce d’abord la
violence du racisme. Il dénonce aussi la stupidité du racisme : avant
de dénigrer les autres, il importe de s'examiner attentivement.
7. On attend une réponse personnelle justifiée.
Quelques indications :
› La nouvelle s'insère dans un monde contemporain. Réaliste, elle
permet au lecteur de s'identifier à l'un des personnages.
› La fable est distrayante parce qu'elle met en scène des animaux
(même si le langage soutenu et les tournures classiques en rendent
parfois la lecture plus difficile).
› Le conte est également distrayant (parce qu'il peint un monde
imaginaire) et permet, comme la fable, de contourner la censure.
› Les épigrammes et les punchlines ont pour elles l'avantage de
la brièveté. Elles sont frappantes et peuvent être retenues ou lues
facilement.
vingt plus tôt ils étaient acclamés comme des libérateurs.
4. Cette caricature de Plantu dénonce l’espionnage américain en
Europe. De gauche à droite : le chien tenu en laisse représente
la France (la laisse insiste sur l’asservissement de la France), au
centre la chancelière allemande Angela Merkel porte des écouteurs,
derrière elle, un Américain la tient en laisse et porte lui aussi un
casque. Les écoutes téléphoniques se font en chaine.
Le président français, F. Hollande, caricaturé en chien, est repré-
senté de façon peu flatteuse. Il est soumis à l’Allemagne, qui l’est
aux États-Unis.
Note : la petite souris que l’on voit entre F. Hollande et A. Merkel
est l’une des marques de fabrique de Plantu. Elle s’insère dans
l’image sans vocation particulière la plupart du temps.
5. a) La caricature existe dès l’Antiquité. Sur ce graffiti, Alexamenos
est représenté comme un âne crucifié ; une manière de se moquer du
christianisme alors que la religion romaine polythéiste est encore
majoritaire. b) La réponse à la question est personnelle et doit être
justifiée. On touche ici à la difficile question de la caricature de la
religion. Ne pas hésiter à s’aider des outils pédagogiques ici et ici.
 Le livre du professeur • Français • 3e

6. Le dessinateur Stéphane Moussin compare une arme et un crayon
en dessinant les deux objets avec la même échelle. Il accentue le
paradoxe en faisant un jeu de mots et en jouant sur l’homophonie
« ça tire » et « satire ». Une autre figure de style évoque l’oppo-
sition : les lettres « vs » pour versus. Malgré l’homophonie, les
conséquences des deux « armes » ne sont pas les mêmes.
7. Derrière le dessinateur, on reconnait des membres de l’épiscopat
catholique, un juif (habillé en noir), des musulmans, un homme
avec une ceinture explosive et un autre portant une hache. Tous
surveillent et menacent le dessinateur dont le métier est de « faire
rire ».
8. Les traits des personnages sont grossis à l’extrême, c’est ce qui
les rend grotesques. Le dessinateur exagère des caractéristiques
physiques pour mieux s’en moquer. D’autre part, ils sont placés
dans des situations ridicules.
9. La caricature a un impact fort car elle est en prise avec l’actua-
lité, elle dénonce les exactions et les travers de la société.
10. Elle peut blesser lorsque l’on considère qu’elle va trop loin, ce
qui reste à l’appréciation de chacun. Mais ce n’est pas son objectif.
En France, elle s’inscrit dans le droit à la liberté d’expression, qui
est encadrée (respect des droits d’autrui et respect de la sécurité
nationale).
Complément pour le professeur : › La caricature grossit un trait.
La physionomie est déformée pour mettre en valeur un aspect phy-
sique ou moral de façon appuyée ou exagérée.
› En insistant, la caricature peut devenir satirique et se confronte
alors à la censure lorsqu’il s’agit de personnalités d’un certain
rang. Ainsi Honoré Daumier est emprisonné après avoir caricaturé
le roi Louis-Philippe (doc. 1).
› La caricature sert aussi à dénoncer, sous une forme détournée, en
utilisant par exemple des animaux (doc. 3).
› Enfin, la caricature peut aussi servir une cause, sans insister
exagérément sur l’aspect physique. C’est plutôt le décalage par
rapport à ce qu’un spectateur peut attendre qui grossit le trait
(doc. 5 et 6).

LEXIQUE

Exercice 1 : – lequel est d'ailleurs un sot qui ne sait pas surveiller son épouse.
Grande Beauté Exercice 3 : a) Sa sœur se méfiait : elle jugeait toujours les gens
Laideur Beauté au premier regard, et l’allure de cette fille ne lui revenait pas.
laideur exceptionnelle
repoussant laid séduisant sublime b) Elle lui trouvait d’ailleurs un air sournois.
c) Pendant son absence, la jeune employée sous-payée prit ce
hideux vilain intéressant splendide qu’elle considérait être son dû.
difforme disgracieux charmant ravissant d) Il crut qu’il avait mal rangé ses affaires.
monstrueux contrefait élégant exquis e) Il présuma alors que le ciel l’avait puni de sa trop grande ava-
rice et décida de ne pas porter plainte.
répugnant agréable éblouissant f) Et comme il avait lui-même fait entrer la voleuse dans sa mai-
affreux séduisant céleste son, il concéda qu’il avait mérité son malheur.
sortable superbe Exercice 4 : 3. › Extrait des Fables de La Fontaine : On remarque
distingué magnifique au vers 2 une antithèse (« tristes/gais ») et un chiasme syntaxique
(« prêts à tout, à tout indifférents ») et au vers 5 un parallélisme
remarquable majestueux de construction avec la répétition du nom « peuple » pour créer
harmonieux deux métaphores. Ces figures de style servent toutes le même des-
esthétique sein : il s'agit de montrer la versatilité (notamment avec le rappro-
chement de termes antithétiques) des gens de cour, prêts à renier
Exercice 2 :
leurs convictions pour plaire au monarque.
1. Termes mélioratifs Termes neutres Termes péjoratifs › Extraits des Lettres persanes de Montesquieu : On remarque ici
sommité type ignare plusieurs figures de style :
• une comparaison qui met Rica sur le même plan qu’un ange ou
éminence créature commère
un messie, ce qui est une exagération ;
lettré patriarche bellâtre • une énumération (lignes 1-2) insistant sur le nombre de per-
individu bougre sonnes qui accourent pour voir Rica ;
bambin sot • des hyperboles (« mille couleurs » et « cent lorgnettes »),
figures d'exagération visant à montrer que tout Paris cherche
mouflet à le rencontrer.
2. Cette commère, au lieu de s'occuper de ses mouflets, préfère épier › Extrait d'un texte de Lebrun-Pindare : L'anaphore (répétition des
ses voisins : l'autre jour, elle a prétendu avoir vu un drôle de type mêmes mots en début de vers 2 et 4) met ici en évidence la chute
entrer chez la jeune femme du cinquième après le départ de son mari humoristique.

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 Le livre du professeur • Français • 3e

Exercice 5 :
Proverbe Thème Explication
1. Être tiré à quatre
Apparences Être élégant.
épingles.
Relation à Diriger, prendre les décisions. La culotte étant à l’origine un vêtement masculin (équivalent du
4. Porter la culotte.
autrui pantalon), l’expression s’applique aux femmes de fort caractère, qui dominent dans leur foyer.
7. Qui a bonne tête ne Relation à
Celui qui est intelligent s’en sortira toujours.
manque pas de chapeau. autrui
5. L’habit ne fait pas le On ne correspond pas toujours à ce qu’on laisse transparaitre par son habillement (niveau
Apparences
moine. social…).
2. La nuit, tous les chats
Apparences Dans l’obscurité, les différences (de classe sociale, de couleur de peau…) s’effacent.
sont gris.

6. Sauver les apparences. Apparences Faire tout son possible pour ne pas laisser paraitre son trouble, sa ruine.

3. Voir au-delà des Ne pas se contenter de voir ce que l’on nous montre mais chercher à comprendre les
Apparences
apparences. êtres, leurs actions.

LANGUE

Exercice 1 : Les phrases a, c et e comportent des verbes au présent de
vérité générale (« est / tiennent », « sait / cherche / trouve » et « est »).
On peut imaginer des sentences variées concernant Internet, les
médias sociaux...
Exercice 2 : a) L’injonction réside dans le futur simple de l’indicatif.
b) L’injonction réside dans le verbe « falloir ».
c) L’injonction réside dans l’impératif présent.
d) L’injonction réside dans le nom « défense ».
e) L’injonction réside dans le futur proche (aller + infinitif).
f) L’injonction réside dans l’adjectif « interdite ».
g) L’injonction réside dans le verbe « devoir ».
h) L’injonction réside dans le mode subjonctif qui compense l’ab-
sence de 3e personne à l’impératif.
i) L’injonction réside dans l’infinitif et la négation.
Exercice 3 : a) Pourriez-vous ouvrir la fenêtre (baisser le radia-
teur) s’il vous plait ? Il faut que je sorte/que j’ôte mon pull.
b) Je vais poser cet objet ici. J’ai enfin terminé mon travail. Tu as
bien réussi ton exercice.
c) Ce comportement est-il normal (légitimé par la mode) ou
déplacé ? Ce vêtement est-il seyant ? Les gens écoutent-ils de la
musique aussi mauvaise ?
d) Rentrons. Éteins la télévision ! Il faut aller te coucher...
Exercice 4 : Dans les phrases suivantes, relevez les expressions de
la cause (en gras) et indiquez leur classe grammaticale. Procédez
de même pour la conséquence.
a) Comme il était cruel (proposition subordonnée causale), per-
sonne ne l’aimait.
b) Elle marchait si vite que personne ne pouvait la suivre (propo-
sition subordonnée consécutive).
c) J’ai perdu ton numéro, alors (adverbe indiquant la consé-
quence)je n’ai pas pu te rappeler.
d) Puisque tu rentres tard (proposition subordonnée causale),
prends tes clefs.
e) Sa mère étant malade (proposition subordonnée participiale),
il est resté à la maison.
f) Elles ont tardé, si bien qu’elles ont raté leur train (proposition
subordonnée consécutive).
g) Je ne t’ai pas rendu visite car (conjonction de coordination
indiquant la cause) j’étais en vacances.
h) Du fait de son jeune âge (groupe prépositionnel causal), elle
peut entrer gratuitement au musée.
Exercice 5 : a) L’ironie se perçoit difficilement hors contexte.
Elle réside dans les superlatifs (« si… ») peu appropriés car ils
évoquent une grande beauté pour désigner une troupe partant
pour la guerre.
b) L’ironie porte ici sur les adjectifs « tout » et « précieux », et
en particulier sur le premier, puisqu’il est évident que l’économie
d’une lettre ne fait pas gagner beaucoup de temps.
c) Phrase humoristique.
d) L’ironie repose ici sur le verbe « améliorer », en décalage avec
l’énumération qui suit, puisqu’elle restreint le travail de la femme
aux tâches domestiques, ce qui n’améliore en rien sa condition.
e) L’ironie réside notamment dans le verbe « gagner » pris au sens
propre.
f) On peut parler ici d’ironie autour de l’adjectif « bon », puisque
le bon discours est ici celui qui ne dit que des phrases banales.

EXPRESSION ÉCRITE

Exercice 1 : › Objectifs : de tournures répétitives montrant justement des canons de beauté

• Utiliser ses connaissances sur la structure de la fable.
• Rédiger un texte faisant la satire de notre monde actuel.
› Les conseils de méthodologie sont donnés dans l’exercice.
Exercice 2 : › Publié en 1764, le Dictionnaire philosophique de Vol-
taire fit aussitôt scandale. L’auteur voulait y « mettre la raison par
l’alphabet », et c’est prudemment qu’il décida de garder l’anonymat
pour lutter contre le fanatisme et l’intolérance.
› L’article « Beau, beauté » est rigoureusement construit à l’aide
non pas identiques mais très variables au fil des siècles et selon
les contrées. On y trouve à chaque fois un verbe à l’impératif
(« demandez », « interrogez ») puis une réponse commençant par
« il vous ».
› Objectifs :
• Écrire à la manière de Voltaire en utilisant des contraintes
formelles.
• Réviser l’impératif.

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 Le livre du professeur • Français • 3e

• Réfléchir à la relativité des critères de beauté.

• Les conseils de méthodologie sont donnés dans l’exercice.
Exercice 3 : › Objectifs :
• Écrire à la manière de Montesquieu en respectant les codes épistolaires.
• Porter un regard distancé sur les modes de notre époque et réutiliser des procédés (ironie, hyperboles…) pour émettre ce jugement
satirique.
› Les conseils de méthodologie sont donnés dans l’exercice.
Exercice 4 : › Objectifs :
• Réécrire un texte en changeant le point de vue.
• Respecter le texte initial.
› Les conseils de méthodologie sont donnés dans l’exercice.

EXPRESSION ORALE

Exercice 1 : › Objectifs : • C oncevoir un support (ex : diaporama) pour cette présentation.

• Rédiger des punchlines.
• Porter un regard distancé sur les modes de notre époque et
réutiliser des procédés (jeux de mots, ironie, hyperboles…)
pour émettre ce jugement satirique.
• Travailler l’improvisation et la réactivité à partir de supports
écrits.
› Les conseils de méthodologie sont donnés dans l’exercice.
Exercice 2 : › Objectifs :
• Dans le cadre de l’EMI, travailler sur les codes des émissions
télévisées.
• Apprendre à prendre ses distances avec le texte écrit.
› Les conseils de méthodologie sont donnés dans l’exercice.
Exercice 3 : › Objectifs :
• Préparer une présentation orale et s’entrainer à l’épreuve du
DNB.
• T ravailler la recherche documentaire.
› Les conseils de méthodologie sont donnés dans l’exercice.
Exercice 4 : Un slogan est une formule brève et frappante jouant
généralement sur les mots.
› Objectifs :
•A  rgumenter à l’oral.
•R  evoir l’expression de la cause et de la conséquence.
› Les conseils de méthodologie sont donnés dans l’exercice.
Exercice 5 : › Objectifs :
• Argumenter à l’oral.
• Travailler l’argumentation dans le cadre de la préparation à
l’écrit du DNB (sujet de réflexion).
• EMI : réfléchir aux notions de caricature et de liberté de la
presse.
› Les conseils de méthodologie sont donnés dans l’exercice.

SUJETS DE BREVET

SUJET BREVET 5 : Mouloud est mort

Questions
1. Mouloud est un SDF. Il vit dans la rue depuis dix ans, dans le quartier de la narratrice, suite au départ de sa femme qui lui a, semble-
t-il, fait perdre pied, entrainant chômage et perte de logement. On le comprend dès la deuxième phrase : « depuis dix ans il vivait dehors,
dans notre quartier » et à la fin du premier paragraphe : « un jour sa femme était partie » (ligne 7).
2. a) Un autel est un espace servant au dépôt d’offrandes dans les lieux sacrés. b) La narratrice utilise ce mot pour désigner le lieu où
vivait Mouloud parce que les habitants du quartier y ont déposé « des bougies » et « des fleurs » en hommage au SDF.
3. Le texte devient argumentatif à partir du troisième paragraphe. En effet, il est narratif au début, comme le montrent les verbes d’action
conjugués au passé composé ou à l’imparfait itératif (« on le saluait », « on s’arrêtait », l. 2 puis « Mouloud a eu un malaise », « on l’a
emmené à l’hôpital », l. 8). À partir du 3e paragraphe, en alternance avec le récit, puis de façon systématique dans le 4e paragraphe, la
narratrice utilise le présent de vérité générale (« Les chiens on peut les prendre chez soi, mais pas les SDF », l. 14-15, « On est capable
d’envoyer [...] dans la rue », l. 20-24). Il ne s’agit alors plus de l’histoire d’un homme en particulier, Mouloud, mais d’une réflexion géné-
rale sur la société et le comportement des hommes.
4. a) « On » est un pronom personnel indéfini. b) Dans le premier paragraphe, il désigne la narratrice et ses camarades, ainsi que les
habitants du quartier (« on le saluait ») : il remplace le pronom « nous ». Dans le dernier paragraphe, il désigne l’humanité en général.
5. a) La proposition en gras est une proposition subordonnée (circonstancielle) hypothétique.
b) › Si chacun d’entre nous accueille un sans-abri, [...] peut-être qu’il y en aura moins dans la rue. Ici, la situation est possible, elle se
produira peut-être comme l’indique le futur simple de l’indicatif. On dit que la condition est réalisable.
› Si chacun d’entre nous avait accueilli un sans-abri, [...] peut-être qu’il y en aurait eu moins dans la rue. Ici, la situation n’est plus
réalisable : on parle d’irréel du passé.
c) La formulation choisie par la narratrice, avec le premier verbe à l’imparfait, est entre les deux. Il n’est pas trop tard pour qu’elle se
réalise, mais la probabilité que chacun accueille un sans-abri n’est pas aussi grande à l’imparfait qu’au présent.
6. Cette phrase est en italique parce qu’elle n’est pas assumée par la narratrice. On peut d’abord supposer qu’elle a été prononcée par son
père, mais également considérer que l’italique la met à distance : c’est une façon de montrer que la narratrice n’est pas d’accord avec ce
fatalisme et cet immobilisme.

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 Le livre du professeur • Français • 3e

7. a) Le dernier paragraphe est construit à partir de la répétition de l’expression « on est capable » : il s’agit d’une anaphore. b) Cette
répétition met en évidence l’opposition entre les deux phrases : la première, très longue (elle est composée d’une énumération) montre
tous les progrès scientifiques de la fin du XXe et du début du XXIe siècle, tandis que la seconde, très brève, constitue une forme de chute
et dénonce toute l’horreur dont l’être humain est également capable, à savoir laisser mourir son prochain.
8. › La narratrice est révoltée par l’indifférence de ses semblables envers le sort des SDF.
› Elle déplore tout d’abord le fait qu’on s’occupe mieux des animaux que des humains, puisqu’elle constate, à la ligne 14, que le chien
de Mouloud a trouvé facilement une maison tandis que son propriétaire est resté des années dans la rue. Par ailleurs, elle refuse d’ad-
mettre, comme son père, qu’on ne peut pas résoudre tous les problèmes. Idéaliste, elle estime en tout cas qu’on ne peut pas laisser faire
sans réagir car, selon elle, si chacun prend ses responsabilités, la misère peut se réduire rapidement. Enfin, elle est révoltée à l’idée que
l’homme, si intelligent qu’il invente sans cesse de nouvelles technologies, n’a pas encore pu éradiquer la misère et trouver un logement
à chacun. On comprend, même si ce n’est pas explicite, que l’argent dévolu à la recherche serait selon elle aussi bien employé s’il servait
à venir en aide aux sans-abris.
9. a) Cette campagne de sensibilisation fait référence à l’univers de la mode (on reconnait les caractères de la marque Yves Saint-Laurent,
et le slogan évoque « l’élégance »). b) L’opposition avec l’univers des sans-abris qui n’ont même pas de quoi se vêtir quand d’autres
dépensent une fortune pour un vêtement de marque rend la situation choquante. L’association Aurore veut ainsi dénoncer l’abandon des
sans-abris par une société qui a pourtant les moyens de consommer toujours plus.

Dictée
Cette dictée a été choisie car elle permet de compléter le texte en y ajoutant une description de sans-abris. Le vocabulaire ne comporte
pas de difficultés majeures. De nombreux groupes nominaux au pluriel, à la fin du texte, permettent de travailler les accords.

Réécriture
Il y a quelques jours, Mouloud et Bruno sont morts. Depuis dix ans [...], ils avaient leur (leurs) grille(s) de métro, au croisement de deux
rues, dans un renfoncement, juste à côté de la boulangerie. C’était leur territoire. Sur le trajet de l’école élémentaire, pendant quelques
années, je les ai vus là, tous les matins et tous les soirs. Les élèves les connaissaient bien. Au début, on avait peur d’eux.

Exercice de réflexion
› Ce sujet vise à travailler les codes épistolaires (il s’agit d’une lettre officielle adressée à un ministre : il importe donc de soigner les
formules) et à réfléchir à la condition des sans-abris. Le texte et la dictée pourront fournir plusieurs arguments. Le respect de toutes les
consignes implique également pour l’élève de :
• dénoncer la situation des sans-abris ;
• s’impliquer personnellement et demander une évolution de cette situation ;
• faire plusieurs propositions concrètes dans ce sens.

Exercice d'invention
› Ce sujet vise à travailler les codes de l’article de presse (titre, chapeau introducteur…) ainsi que le récit. Le respect de toutes les
consignes exige également de :
• raconter la vie et les conditions de la mort de Mouloud à partir du texte de Delphine de Vigan ;
• évoquer les réactions des riverains après son décès ;
• parler des sans-abris en général.

SUJET BREVET 6 : "L'ordre marchand"

Dictée
Cette dictée évoque l’impact de la consommation sur la vie de couple. Elle permet notamment de travailler l’accord sujet-verbe dans des
cas complexes (COD antéposé, sujet au singulier désignant une pluralité sémantique…), le pronom « tout », ainsi que leur(s) pronom et
déterminant(s).

Réécriture
L’ordre marchand se resserrera, imposera son rythme haletant. Les achats munis d’un code-barres passeront avec une célérité accrue du
plateau roulant au chariot dans un bip discret escamotant le cout de la transaction en une seconde. Les articles de la rentrée scolaire sur-
giront dans les rayons avant que les enfants ne soient encore en vacances, les jouets de Noël le lendemain de la Toussaint et les maillots
de bain en février. Le temps des choses nous aspirera et nous obligera à vivre sans arrêt avec deux mois d'avance.

Exercice de réflexion
› Ce sujet de réflexion invite à réfléchir à la question de la consommation.
› L’élève pourra s’appuyer sur le texte d’Annie Ernaux pour répondre, ainsi que sur les deux documents iconographiques d’Arman et Duane
Hanson. Il pourra aussi se référer à son cours d’Histoire-Géographie sur la deuxième partie du XXe siècle.
› Il s’agit :
• de rédiger un texte structuré (notamment à l’aide de connecteurs logiques) ;

C h a p i t r e 3 • c o r r i g é s • L’habit fait-il le moine ? 12

 Le livre du professeur • Français • 3e

• d’utiliser des arguments variés et pertinents illustrés par des exemples précis ;
• de prendre position.

Exercice d'invention
› Dans cet exercice, il s’agit d’utiliser le texte support d’Annie Ernaux pour en écrire une variante racontant la première journée des soldes.
L’élève devra réutiliser des procédés du texte tels que l’énumération ou la présence de slogans et construire son texte en deux parties :
d’abord un récit développé, puis une conclusion plus réflexive sur la société de consommation.

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