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c h a p i t r e Le livre du professeur • Français • 5e

THÈME III : Regarder le monde, inventer des mondes

5 La magie des Mille et Une Nuits

Textes et images histoire des arts


1. Complot contre la sultane p. 116 L’art de conter p. 126
« Histoire des deux sœurs jalouses de leur cadette », ✔ Je découvre l’universalité de l’art de conter.
Les Mille et Une Nuits, trad. Antoire Galland ■ je participe de façon constructive à des échanges oraux
✔ Je découvre la mise en place d’une intrigue.
■ Je lis des œuvres littéraires et découvre des œuvres majeures
de la littérature
Lexique et langue  p. 128
✔ Je révise le vocabulaire du conte.
2. Le vieux derviche p. 118
✔ Je révise les points de langue propres au récit.
« Histoire des deux sœurs jalouses de leur cadette »
✔ J’étudie la présentation d’une quête. ■ je Maitrise la structure, le sens et l’orthographe des mots
■ Je lis des textes variés et adapte ma lecture à l’objectif
poursuivi Expression écrite et orale  p. 130

3. Une princesse à l’aventure p. 120 ✔ J’écris un conte merveilleux, je parodie un conte traditionnel.
« Histoire des deux sœurs jalouses de leur cadette » ✔ J’invente un conte, je conte de façon expressive, je raconte à
✔ Je comprends quelles sont les qualités de l’héroïne. partir d’une image, j’improvise à partir d’un texte.
■ J’établis des liens entre des productions littéraires et ■ j’Exploite les ressources expressives et créatives de la parole
artistiques issues de cultures et d’époques diverses

4. Un jardin merveilleux p. 122 projet – parcours citoyen  p. 132


« Histoire des deux sœurs jalouses de leur cadette » Passionner le sultan
✔ J’analyse les caractéristiques d’éléments merveilleux. ✔ En groupe, j’invente un conte à partir d’une morale pour divertir
■ Je comprends un texte en m’appuyant sur mes connaissances le sultan le plus longtemps possible.
lexicales et grammaticales
■ j’adopte des stratégies d’écriture efficace
Parcours d’une œuvre. Découvrir les Contes très merveilleux ■ je m’exprime de façon maitrisée en m’adressant à un auditoire
des quatre coins du monde p. 124
Praline Gay-Para Complément numérique
✔ Je pars à la découverte des contes du monde entier.
✔ J’étudie le conte merveilleux traditionnel (chapitre 100 %
■ j’établis des liens entre des productions littéraires et numérique).
artistiques issues de cultures et d’époques diverses
✔ Je lis et j’écoute des contes en version intégrale.
✔ J’étudie des parodies de contes traditionnels.

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THÈME III : Regarder le monde, inventer des mondes


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5 La magie des Mille et Une Nuits

Présentation du chapitre
Place dans le cycle et dans les programmes
❱ Ce chapitre correspond à l’enjeu littéraire et de formation personnelle « Regarder le monde, inventer des mondes », qui en classe de 5e
a pour questionnement « Imaginer des univers nouveaux ».
❱ Avec ce questionnement, il s’agit de :
› « découvrir des textes et des images relevant de différents genres et proposant la représentation de mondes imaginaires, utopiques
ou merveilleux ;
› ê tre capable de percevoir la cohérence de ces univers imaginaires ;
› a pprécier le pouvoir de reconfiguration de l’imagination et s’interroger sur ce que ces textes et images apportent à notre perception
de la réalité. » (programmes, p. 246).
❱ Pour cela, l’élève doit notamment étudier un conte merveilleux, en lecture intégrale.
❱ En effet, en présentant un conte intégral issu du recueil de contes merveilleux Les Mille et Une nuits, ce chapitre propose aux élèves de
« découvrir des textes et des images » proposant « la représentation de mondes imaginaires, utopiques et merveilleux ». Grâce à la lecture
de plusieurs épisodes d’un même conte, les élèves seront aussi « capables de percevoir la cohérence de ces univers imaginaires ». Enfin,
par l’attention portée au merveilleux, ce chapitre met en relief non seulement le pouvoir de l’imagination mais aussi la capacité qu’ont
les contes d’éclairer notre perception de la réalité.
❱ Ce chapitre est complété par le suivant, intitulé « Territoires imaginaires », et qui propose grâce à un groupement de textes de découvrir
d’autres mondes imaginaires, variés.

Présentation générale
❱ Comme les élèves ont déjà été amenés à lire des contes merveilleux en cycle 3, nous avons souhaité proposer ici un conte peu étudié
(à tort, à notre avis, car il est incroyablement riche) et relativement long : « L’histoire des deux sœurs jalouses », conte des Mille et une
nuits.
❱ Compte tenu du fait que les élèves sont au cycle 4, nous avons également souhaité laisser la version d’Antoine Galland, plutôt que
d’en proposer une autre. Nous avons simplement simplifié la syntaxe à quelques rares endroits, quand elle était trop éloignée du français
moderne.
❱ « L’histoire des deux sœurs jalouses » reprend les invariants du conte merveilleux mais les réinterprète d’une façon singulière. Ce sera
l’occasion pour les élèves de consolider leurs connaissances sur le conte, mais également de les approfondir en les nuançant.
❱ En outre, ce conte fournit aux élèves des contrepoints intéressants dans l’étude des personnages féminins et masculins, ce qui sera
l’occasion de questionner les stéréotypes sur lesquels reposent nombre de contes traditionnels.
❱ Enfin, le conte contient plusieurs références littéraires et culturelles intéressantes, qui seront autant d’occasions pour les élèves de
réinvestir leurs acquis du cycle 3 et de mieux saisir l’idée qu’une œuvre s’inscrit dans un contexte culturel, mais aussi dans une histoire
culturelle.

Progression du chapitre
❱ Quatre extraits sont proposés, qui permettent d’étudier les grandes étapes du récit mais également les enjeux majeurs du conte, tout
en approfondissant les acquis sur le merveilleux.
❱ Cette étude d’œuvre intégrale est complétée par un Parcours de lecture d’un recueil de nouvelles récent, Contes très merveilleux des
quatre coins du monde de Praline Gay-Para. Le questionnaire se concentre sur trois contes, mais invite à lire l’ensemble et à établir des
liens entre les récits du recueil, et également avec « L’histoire des deux sœurs jalouses » et d’autres textes littéraires.

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TEXTES ET IMAGES
1. Complot contre la sultane p. 116 - 117
La situation initiale du conte est l’occasion de découvrir l’histoire et les personnages, de rappeler des invariants du conte mais aussi de
les questionner.
Enfin, cet extrait offre des points de comparaison avec l’histoire de Moïse.

2. Le vieux derviche p. 118 - 119


Ce second extrait aborde les problématiques de la quête et du merveilleux en lien avec le programme.

3. Une princesse à l’aventure p. 120 - 121


Ce troisième extrait met en lumière le personnage de Parizade. La représentation du féminin opposé au masculin est ici très intéressante
en ce qu’elle détourne certains clichés véhiculés par d’autres contes merveilleux.

4. Un jardin merveilleux p. 122 - 123


Ce dernier extrait permet un rapprochement avec le premier Textes et Images. Dans cette perspective, les élèves développeront la capacité
de « percevoir la cohérence » de l’univers imaginaire, demandée par les programmes. Cet extrait permet en outre d’approfondir l’étude du
merveilleux et de réfléchir à la portée morale du conte merveilleux.

HISTOIRE DES ARTS p. 126 - 127

L’art de conter
❱ Ce dossier d’Histoire des arts s’inscrit dans la continuité thématique du chapitre qui présente des textes littéraires mettant en scène l’art
du conteur.
❱ Ce dossier permet de travailler plusieurs compétences ciblées par les programmes : « Décrire une œuvre d’art en employant un lexique
simple adapté », « Associer une œuvre à une époque et une civilisation à partir des éléments observés » et « Proposer une analyse critique
simple et une interprétation d’une œuvre » (programmes, p. 286).
❱ Les programmes définissent les thématiques d’étude autour de périodes bien définies. L’amplitude temporelle dans laquelle s’inscrivent
les cinq œuvres ne permet donc pas d’inscrire l’étude de ces cinq documents dans une seule thématique. Toutefois, on s’intéressera par-
ticulièrement à la quatrième thématique : « État, société et modes de vie (XIIIe-XVIIIe s.) (programmes, p. 288), puisque l’art de conter
constitue une pratique sociales dans de nombreuses cultures et ce depuis des siècles.

LEXIQUE / LANGUE - EXPRESSION ÉCRITE / EXPRESSION ORALE p. 128 - 131

❱ Lexique
Les exercices ont pour but de revoir le vocabulaire du conte, mais également d’être capable de préciser et nuancer les verbes de parole
et de déplacement.

❱ Langue
Les exercices permettent de revoir les fonctions COD et attribut du sujet, ainsi que la conjugaison.

❱ Expression écrite
L’élève est invité à s’engager dans une écriture longue, mais également à jouer avec les codes du conte en écrivant des parodies.

❱ Expression orale
Des exercices de mise en voix et d’improvisation sont proposés.

PARCOURS CITOYEN p. xx - xx

Passionner le sultan
❱ Choix du Parcours : EMC.
❱ Objectifs :
› lire des morales de contes afin de réfléchir aux valeurs auxquelles on adhère ;
› t ravailler en groupe ;
› f aire preuve d’imagination en inventant un récit ;
›p  asser à l’oral devant la classe ;
› a pprendre à créer du suspens.

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Propositions de corrigés
OUVERTURE
Pour entrer dans le chapitre les pantoufles du personnage masculin) et l’architecture des bâti-
1. Le conte est un court récit imaginaire qui comporte générale- ments à l’arrière-plan.
ment une dimension morale. On pourra également relever le titre du tableau.
2. Un conte merveilleux se déroule dans un monde qui comporte 2. Les deux personnages semblent être en couple : la main gauche
des éléments surnaturels. Mais ce surnaturel est accepté, il n’est de l’homme est posée sur la hanche de la femme ; la main droite
pas remis en question (à la différence du fantastique, notamment). de celle-ci est posée sur l’épaule de l’homme. Ils se tiennent
On peut attendre de l’élève qu’il donne quelques exemples de contes l’un contre l’autre et paraissent se trouver dans l’intimité d’une
merveilleux. chambre ou d’un salon : ils sont assis sur un sofa ; on remarque des
rideaux ou des tentures à gauche de l’image. La femme est en train
3. C’est l’occasion d’examiner les représentations des élèves et de de raconter quelque chose à l’homme, qui l’écoute attentivement.
convoquer leur culture. On mettra en valeur toutes les formes par Néanmoins, un élément de l’image vient jeter une ombre sur cette
lesquelles les élèves ont eu accès à cette source (contes, images, proximité entre les personnages : la main droite de l’homme tient
films, bandes dessinées, dessins animés, etc.). fermement une épée ; on remarque en outre qu’il porte une autre
On peut s’attendre à ce que les élèves proposent des mots comme épée à la ceinture. Pourquoi est-il si lourdement armée s’ils se
« Orient », « merveilleux », « magie », « aventure », « Ali Baba », trouvent chez eux ? Y a-t-il vraiment une relation de confiance et
« Aladdin », « lampe merveilleuse », « tapis volant », « génie », d’amour entre les deux personnages ?
« Sinbad », « Shéhérazade », etc. Pour aller plus loin dans l’analyse de cette image, on pourra convo-
quer la culture des élèves. Qui est Shéhérazade (dont le nom appa-
Image d’ouverture
rait dans la légende du tableau) ? Quelle est son histoire ? Que
1. Différents éléments de l’image situent la scène en Orient, peut-elle raconter au sultan ? Pourquoi ?
notamment les habits des personnages (par exemple le turban et

TEXTES ET IMAGES

TEXTE 1 : Complot contre la Sultane (« Histoire des deux sœurs jalouses », Les Mille et Une Nuits)
1. L’histoire se déroule en Orient, comme l’indiquent les titres hono- › d es personnages en haut de la hiérarchie sociale (sultan, grand
rifiques de certains personnages (grand vizir, sultan, sultane), ainsi vizir), qui habitent dans un palais ;
que les références à l’islam (mosquée, musulman). › des mariages ;
2. Les relations de rivalité et de jalousie des sœurs ainées envers › la récurrence du chiffre 3 ;
leur cadette sont des éléments traditionnels du conte. On peut › le surnaturel accepté (le sultan ne doute pas que son épouse
penser par exemple à Cendrillon, à La Belle et la Bête, ou bien encore puisse accoucher d’un chiot ou d’un bout de bois).
aux Fées de Charles Perrault. Néanmoins, certains éléments sont plutôt originaux :
› l’aspect oriental du conte (selon la culture des élèves) ;
3. Oui, ce chiffre revient plusieurs fois dans l’extrait : trois sœurs,
› la structure du récit (voir question 4) ;
trois mariages, trois enfants ; le subterfuge des sœurs ainées est
› le nombre d’évènements qui ont lieu, si l’on considère qu’il ne
répété trois fois.
s’agit que du début de l’histoire.
4. a) Les contes de fées se terminent souvent par la formule sui-
6. a) Le prince est décrit de façon méliorative, puisque l’on retrouve
vante : « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ».
le champ lexical de la beauté : « beau comme le jour » (l. 2-3), « sa
b) Ce conte commence de manière surprenante, puisque le sultan
beauté » (l. 3), « sa délicatesse » (l. 3), « des traits d’une grande
et la sœur cadette se marient et ont des enfants dès le début de
beauté » (l. 17). b) Non, les sœurs ainées ne sont pas émues par ce
l’histoire. Ainsi, la situation finale que l’on trouve habituellement
bébé, comme le souligne le texte : « Ni sa beauté, ni sa délicatesse,
dans les contes constitue ici, en quelque sorte, la situation initiale.
ne furent capables de toucher ni d’attendrir le cœur des sœurs
Néanmoins, pour qu’il y ait un récit, le sultan et sa nouvelle femme
impitoyables » (l. 3-5). Cela montre que leur jalousie est sans limite
ne peuvent pas simplement vivre heureux (sinon il n’y aurait pas
et qu’elles sont prêtes à tout pour se venger de leur sœur cadette.
de péripéties). Leur mariage est donc malheureux, à cause des
sœurs jalouses. 7. a) La réponse est à chercher dans le paragraphe introductif.
Les sœurs sont jalouses de leur cadette, car elle a fait preuve
5. On retrouve dans ce début de conte de nombreux éléments
d’orgueil (ou de naïveté) en souhaitant se marier avec le sultan
traditionnels :
lui-même et qu’elle a obtenu ce qu’elle voulait. Sa situation est
› une héroïne pauvre qui se marie avec un homme puissant et riche ;
donc bien meilleure que la leur, ce qu’elles trouvent injuste.
› des sœurs jalouses ;

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b) Pour se venger, les deux sœurs dérobent les enfants de la sont pas des êtres négatifs, mais ils ont dans cet extrait un rôle passif.
cadette et du sultan au moment de l’accouchement, les aban- 9. a) Tout d’abord le sultan est indigné mais il est raisonné par son
donnent dans le canal, puis elles les remplacent par des animaux grand vizir (l. 11-13).
et pour le troisième enfant, par un bout de bois. b) Lors du troisième accouchement, le sultan ne parvient plus à
c) Les sœurs agissent de cette manière pour que le sultan rejette se contenir et sa réaction est extrêmement violente : il décide
son épouse. En effet, la société de cette époque est loin d’être éga- d’enfermer son épouse, de l’humilier publiquement, et invite son
litaire, et le rôle d’une épouse est entre autres de donner de beaux peuple à lui témoigner son mépris en lui crachant dessus quoti-
enfants à son mari. Ainsi, le sultan attend de sa nouvelle épouse diennement (l. 46-52).
qu’elle lui offre une belle descendance (et notamment un fils qui c) Réponse à l’appréciation du professeur. Il conviendra néanmoins
pourra hériter du trône). Or, les monstres dont accouche la sultane de répondre fermement à d’éventuels propos misogynes.
humilient le sultan face à son peuple et lui font penser qu’elle est Mais cela n’empêche pas d’essayer de se placer dans la tête du sul-
elle-même monstrueuse : « Quoi, dit-il, cette femme indigne de ma tan pour décrypter sa réaction. Ayant été humilié par cette situa-
couche remplirait donc mon palais de monstres si je la laissais vivre tion, il se venge en humiliant à son tour. Ayant été sans doute
davantage ? Non, cela n’arrivera pas, ajouta-t-il ; elle est un monstre touché dans sa virilité (même s’il accuse sa femme), il cherche
elle-même, je veux en purger le monde. » (l. 42-45) sans doute à la restaurer en se montrant cruel et intraitable.
Ainsi, en agissant de cette manière, les sœurs ainées cherchent à On notera également le poids du regard des autres : humilié auprès
atteindre le sultan dans son honneur, afin qu’il répudie sa nouvelle de son peuple, il demande également à celui-ci de le venger de
épouse. cette humiliation.
8. Les personnages positifs sont l’intendant des jardins et sa 10. Les réponses sont libres. Cette question invite à approfondir la
femme, puisqu’ils sauvent les trois enfants et les élèvent comme réponse à la question 9.
leurs propres enfants. L’intendant, qui n’avait pas pu avoir d’en- On pourra rappeler l’étymologie de « sultan », qui signifie « domina-
fants avec sa femme, voit cela comme un don de Dieu (l. 21-24). tion » ou « pouvoir » pour souligner le fait que le sultan représente
Ainsi, l’intendant est l’opposé des deux sœurs ainées, il répare leur le droit et l’autorité dans son territoire, et que, par conséquent,
faute, compense leur cruauté. l’honneur de son sultanat est en jeu.
On peut ajouter que les trois enfants ainsi que leur mère (la sultane) ne

TEXTE 2 : Le vieux derviche (« Histoire des deux sœurs jalouses », Les Mille et Une Nuits)
1. Bahman demande au derviche de lui indiquer où se trouvent les surmonter cette épreuve, il faut rester courageux, ne pas écouter
trois objets merveilleux évoqués par la mystérieuse vieille femme, les voix, ne pas avoir peur et ne jamais se retourner.
à savoir : l’oiseau qui parle, l’arbre qui chante, et l’eau jaune (l. 2). 5. a) Les objets de la quête sont au nombre de trois : l’oiseau qui
On peut éventuellement demander aux élèves de préciser ce qu’est parle, l’arbre qui chante, l’eau jaune (l. 2). b) Il s’agit d’éléments
un derviche, l’appel de note aidant. merveilleux car ils sont magiques et différents de notre monde, mais
2. a) La première réponse du derviche est un refus net. Il tente cette magie n’étonne pas les personnages du conte.
de dissuader Bahman (2e paragraphe). b) Pour avertir Bahman du 6. a) Le derviche donne à Bahman une boule qui le guidera jusqu’à
danger de cette quête, il mentionne les nombreux seigneurs qui la montagne où se trouvent les objets de sa quête (l. 22). b) Oui,
avant lui ont péri en tentant de réussir cette épreuve. Il précise il s’agit d’un objet merveilleux puisqu’il indique le chemin que
d’ailleurs que les seigneurs, « en grand nombre », « n’avaient ni Bahman devra emprunter, en roulant continuellement, de façon
moins de hardiesse, ni moins de courage » que lui (l. 9-10). magique (l. 22-24).
3. a) En insistant sur la dangerosité de la mission, le derviche 7. Bahman sera transformé en « pierre noire » (l. 32) s’il échoue
attise le désir de Bahman : réussir là où tous les autres ont échoué à l’épreuve.
prouverait sa force et ferait de lui un héros. b) Réponse libre. Ce
8. Diverses réponses sont possibles, tant qu’elles sont justifiées.
qui importe est qu’elle soit justifiée. On peut, pour approfondir
On attend de l’élève qu’il tienne compte non seulement de la person-
les réponses, demander de préciser le contexte : « si vous étiez
nalité de Bahman (le courage et la détermination dont il fait preuve)
précisément à la place de Bahman, c’est-à-dire dans le cadre du
mais aussi de la nature des défis qui l’attendent (les dangers).
conte » / « si c’était dans la « vraie vie ». On peut également faire
En ce début de cycle 4, on pourra également inciter les élèves à
rappeler précisément l’objectif de la quête de Bahman : pour quelles
tenir compte d’enjeux littéraires : Bahman peut réussir, car il est un
raisons souhaite-t-il récupérer ces trois objets ?
personnage de conte merveilleux ; mais il peut également échouer
4. a) Dans sa deuxième réponse, le derviche évoque tout parti- pour que l’histoire se poursuive et que son frère et sa sœur puissent
culièrement le risque de pétrification qu’encourt Bahman : en un eux aussi tenter l’aventure. Rappelons que le conte (et notamment
instant vous seriez changé en une pierre noire (l. 31-32). b) Pour celui-ci) a pour habitude de tripler les situations.

TEXTE 3 : Une princesse à l’aventure (« Histoire des deux sœurs jalouses », Les Mille et Une Nuits)
1. a) Parizade a l’idée de se boucher les oreilles pour ne pas se 2. Ces deux questions sont l’occasion pour les élèves de mobiliser ce
laisser perturber par les voix des seigneurs pétrifiés (l. 7-11). qu’ils ont appris en cycle 3 sur l’Odyssée et d’avoir le plaisir de saisir
b) Le derviche trouve l’idée très étonnante car elle n’a été propo- une référence littéraire.
sée par personne d’autre qu’elle (l. 12-15). a) Il s’agit d’Ulysse.
c) L’élève devra souligner la pertinence et les limites d’une telle b) Alors qu’il est en mer pour retourner chez lui dans l’ile d’Ithaque,
idée en imaginant ce qui pourrait se passer en sa faveur (les bou- Ulysse doit faire face aux charmes de sirènes dangereuses qui cap-
chons éliminent tous les bruits) ou en sa défaveur (les voix sont turent les marins en les envoutant avec leur chant. Il décide sur
trop fortes, les bouchons tombent, etc.). les bons conseils de Circé de boucher les oreilles des marins de son
Les élèves les plus éveillés pourront peut-être se souvenir du strata- équipage avec de la cire et de s’attacher ensuite au mât de son
gème d’Ulysse pour surmonter l’épreuve des sirènes (ils répondront navire pour apprécier sans risque le chant des sirènes.
ainsi en même temps à la question 2).

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3. Parizade a su considérer l’épreuve pour ce qu’elle était vraiment beauté (atout principal de la plupart des princesses) mais grâce à
(l. 1-3). son intelligence ; son succès est moins dû à l’aide d’adjuvants qu’à
Elle ne montre pas d’orgueil démesuré, ne cherche pas à prouver elle-même ; elle est capable de prendre des initiatives et de trou-
inconsidérément sa force (puisqu’en tant que fille, elle a a priori ver son propre chemin. Dans les contes traditionnels, ces qualités
moins de force physique que ceux qui l’ont précédée), ne part pas sont plutôt celles de personnages masculins (Le Petit Poucet).
affronter précipitamment l’épreuve, mais réfléchit avant d’agir. Elle Enfin, pour remettre en cause les stéréotypes, on pourra souligner
veut « user d’adresse » (l. 4). que cette princesse libre et intelligente est une héroïne de conte
4. Dès que Parizade trouve les objets, elle libère ses frères ainsi oriental et non occidental.
que tous les autres qui avaient tenté l’épreuve et étaient pétrifiés 6. Plusieurs éléments relèvent du merveilleux dans cet extrait,
(l. 45-50). comme la boule magique (l. 18), l’oiseau qui parle (l. 35) ou encore
5. a) Parizade fait tout d’abord preuve d’humilité en admettant la la métamorphose des frères de Parizade (l. 46).
dangerosité d’une telle aventure (l. 1). Puis elle se montre intel- 7. Cette question permet de poursuivre et d’approfondir la réflexion
ligente en imaginant un procédé capable de contourner le danger menée à partir de la question 5. a) Ce n’est pas vraiment grâce au
(l. 7). Elle se montre respectueuse en remerciant le derviche pour merveilleux que Parizade réussit l’épreuve. b) Si Parizade réussit
les conseils qu’il lui a apportés (l. 16), fait preuve d’ « intrépi- cette épreuve, c’est qu’elle a fait preuve d’intelligence et d’esprit
dité » (l. 23) au moment de l’épreuve, de détachement face aux pratique en trouvant un moyen astucieux pour échapper au danger.
injures et railleries qu’on lui lance (l. 26-31), et enfin de géné- 8. a) On peut tout d’abord considérer que la boule qui mène
rosité en délivrant tous ceux qui étaient pétrifiés, même ceux qui Parizade devant la montagne est un objet merveilleux. Mais c’est
l’avaient injuriée et raillée. avant tout lors de la rencontre avec l’oiseau qui chante que le mer-
b) Diverses réponses sont possibles, tant qu’elles sont justifiées et veilleux vient en aide à Parizade, c’est-à-dire une fois que l’épreuve
illustrées d’exemples précis. est réussie. Le merveilleux intervient donc ici plutôt comme une
Mais on pourra faire remarquer que Parizade n’est pas passive, récompense à l’exploit de Parizade que comme une aide pour sur-
comme peuvent l’être nombre de princesses de contes de fées monter l’épreuve. b) Le merveilleux permet à Parizade de redonner
(pensons à Cendrillon, par exemple). Elle ne réussit pas grâce à sa apparence humaine à ses frères transformés en pierre (l. 47).

IMAGE 3 : Maxfield Parrish, La Princesse Parizade rapportant l’arbre qui chante, 1906.
1. a) On peut remarquer la forme des chaussures et le turban par la lumière chaude qui l’illumine.
(qui rappellent d’ailleurs la manière dont est habillé le sultan Enfin, le mouvement des vêtements agités dans le vent et les
sur l’image d’ouverture du chapitre). b) Comme nous l’indique nuages en arrière-plan accentuent le caractère épique de la scène.
le titre du tableau, Parizade tient l’arbre qui chante, objet mer- S’il reste du temps en fin de séance, on pourra éventuellement
veilleux du conte. rapprocher ce tableau de Bonaparte franchissant le Grand-Saint-
2. Parizade se tient sur le sommet de la montagne. Elle arbore Bernard, de Jacques-Louis David, pour remarquer les similitudes
fièrement l’arbre qui chante, signe de sa réussite. Elle se tient bien de techniques utilisées pour mettre en valeur le personnage et
droite, son regard est tourné vers le haut et il est mis en valeur conférer à la scène une tonalité épique.

TEXTE 4 : Un jardin merveilleux (« Histoire des deux sœurs jalouses », Les Mille et Une Nuits)
1. Le sultan est émerveillé en découvrant le jardin, car il n’a jamais 5. a) L’oiseau reproche au sultan d’avoir cru que son épouse avait
rien vu de semblable. Plusieurs mots expriment non seulement sa accouché de monstres et non d’enfants, alors qu’il a du mal à croire
surprise (« surpris », « merveilleuse », « extraordinaire », etc.) que les perles puissent se manger. Le conte joue ici avec les codes
mais aussi le plaisir lié à sa découverte (« admiration », « plai- du merveilleux. b) Cette intervention révèle que l’oiseau sait tout
sir », « charmé », « excellentes », « charmantes »). de l’histoire du sultan. Il est omniscient.
Enfin, la multiplication des phrases interrogatives souligne son 6. a) Il peut être utile de rappeler au préalable ce qu’est une
étonnement. valeur (principe moral partagé par des hommes pour guider leur
2. a) L’eau jaune relève de la magie non seulement parce qu’elle est comportement).
« couleur d’or » (l. 2), mais surtout car elle « foisonne » (l. 44-45) Cette question pourra faire l’objet d’une discussion ouverte en
alors qu’elle n’a « pas de source » (l. 35). b) L’élément magique classe. Les notions telles que la bienveillance, le pardon, l’humi-
de l’arbre est le fait qu’il chante comme des « musiciens » (l. 24). lité, l’écoute, la confiance, etc. pourront être convoquées.
3. Au moment de leur naissance, ils n’avaient rien, ni famille, ni b) Réponses à l’appréciation du professeur. L’élève doit pouvoir être
toit. Ils étaient des enfants abandonnés. La situation s’est inversée. capable de justifier la morale qu’il a choisie.
S’ils n’ont pas encore « tout », notamment la réconciliation avec 7. Réponse à l’appréciation du professeur.
leur père (ce sera l’objet de la situation finale), ils vivent dans une Les élèves veilleront à proposer une suite qui tienne compte de
sorte de paradis (notamment grâce à Parizade). tous les éléments de l’histoire. Le point de départ sera la réaction
4. Le sultan est surpris car les concombres sont farcis avec des du sultan à ce que vient de dire l’oiseau qui parle. Quelques pistes
perles. « Quelle nouveauté ! » s’exclame-t-il (l. 52), avant de pourront être proposées : le sultan revient sur son châtiment, le
s’étonner : « Les perles ne se mangent pas ! » (l. 53). sultan se met en colère en entendant l’oiseau, etc.
Cette remarque peut surprendre. En effet, dans un conte merveil- Si besoin, on pourra rappeler qu’un conte se termine généralement
leux, le surnaturel est normalement accepté. bien et que ce qui manque encore au bonheur des enfants, c’est de
retrouver leur famille d’origine.
Si les élèves ne le font pas d’eux-mêmes, on pourra leur demander
ce qu’il advient de la sultane et des deux sœurs ainées.

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PARCOURS D’UNE ŒUVRE

Praline Gay-Para, Contes très merveilleux des quatre coins du monde.


BLOC 1 : parents, comprennent que l’ainé est en danger. L’ainé décide de
1. a) Les deux pères sont amis et voisins. b) Ils sont relativement s’enfuir, mais le cadet, par solidarité, l’accompagne.
pauvres. Assan est agriculteur, tandis qu’Hassan est éleveur. Ainsi, le cadet n’a aucun intérêt à partir ; au contraire, le départ de
l’ainé lui assure d’hériter du trône ; néanmoins, il décide de rester
2. Hassan perd ses bêtes et n’a donc plus de source de revenus.
solidaire de son demi-frère.
Assan lui montre son amitié en lui donnant la moitié de son champ.
3. a) Oui, on peut dire que l’ermite est un magicien, car il permet
3. a) Hassan trouve un coffre rempli d’or. b) Il ne veut pas le gar-
de redonner vie à Yueguang. b) L’ermite peut faire penser au vieux
der, car il l’a trouvé dans la terre que son ami lui a donnée et estime
derviche : comme lui, il vit seul et a des pouvoirs surnaturels. Mais
donc que le trésor revient à Assan. Celui-ci rétorque que lui n’avait
il fait également penser au jardinier, qui recueille les enfants du
jamais trouvé ce trésor ; donc sans Hassan, ce trésor n’aurait jamais
sultan et les élèves comme ses propres enfants.
été découvert, et il est donc normal qu’il lui revienne.
4. a) On retrouve ce type de situation dans plusieurs histoires,
4. a) Assan propose de donner ce trésor à leurs enfants qui viennent
par exemple dans la légende du Minotaure (tous les neufs ans, le
de se marier. Ainsi le trésor est équitablement partagé et il revient
roi d’Athènes est contraint de livrer sept garçons et sept filles au
à la jeune génération, qui en a plus besoin qu’eux. b) Les deux
Minotaure pour qu’il les dévore), dans la légende de Saint Georges
mariés refusent le trésor, car ils estiment qu’ils ont déjà ce qu’il y
ou encore dans celle de Tristan et Iseut (voir la page « Le héros
a de plus important : l’amour. c) Réponse laissée à l’appréciation
face au dragon : la lutte contre le mal, p. 174-175) et aussi, dans
du professeur.
une certaine mesure, dans l’histoire cadre des Mille et Une nuits.
5. a) Le jeune couple décide de consulter un sage pour savoir b) La fille du roi doit être donnée en sacrifice au dragon. Le roi fait
comment employer le mieux possible ce trésor. b) C’est le plus chercher dans tout le pays s’il n’y a pas une autre personne née la
jeune disciple du sage qui a la parole la plus pertinente. c) Oui, même année que sa fille et qui pourrait être sacrifiée à sa place.
cela peut paraitre surprenant dans la mesure où la sagesse est tra- C’est le cas de l’un des princes, qui d’abord se cache pour sauver
ditionnellement liée au grand âge : le sage est normalement celui sa vie puis vient se livrer pour sauver la princesse, par amour pour
qui a le plus d’expérience. elle. Le dragon, ému par cette preuve d’amour et de courage, décide
6. a) Le garçon rencontre un homme qui a de nombreux oiseaux de leur laisser la vie sauve.
magnifiques et finit par acheter les oiseaux avec le trésor qui lui 5. Réponse à l’appréciation du professeur. L’élève peut penser que la
était confié. b) Non, ce n’était pas pour acheter des oiseaux que fin du conte peut sembler juste pour tous les personnages : les deux
le trésor lui avait été confié. On peut penser que c’est ici le jeune frères, qui ont toujours fait preuve de dévouement mutuel, sont
âge du personnage qui l’a amené à agir sous l’impulsion et à se heureux avec leurs épouses. La reine, qui a voulu tuer le premier
détourner de sa mission. fils, enrage de la situation.
7. a) › Au contraire des Deux Sœurs jalouses, ce conte commence BLOC 3 :
par la solidarité des personnages entre eux. Il n’y a pas de person-
1. a) Le jeune homme part afin de suivre l’oiseau aux plumes de soie
nage négatif dans ce début de conte.
d’or, car ce dernier a attrapé une pomme qui aide le père du jeune
› On trouve dans les deux récits un personnage traditionnel du
homme, vieillissant, à retrouver de la force. b) Le loup aide le jeune
conte : le sage, qui conseille les jeunes héros, mais dans Le Jardin
homme car celui-ci a sacrifié son cheval pour lui donner à manger.
merveilleux ce personnage traditionnel est renouvelé puisque c’est
finalement le plus jeune qui a la parole la plus sage, même si par 2. a) Le loup peut prendre l’apparence d’un autre animal, et peut
la suite il fait preuve d’immaturité. voyager très rapidement. b) Pour être emmené au loin par le loup,
› Les deux contes se terminent dans un jardin merveilleux, qui il faut monter sur son dos puis fermer les yeux.
rappelle le paradis. Ces deux jardins charment la vue, mais égale- 3. a) Le jeune homme doit chercher un oiseau aux plumes de soie
ment l’ouïe (pour Les Deux Sœurs jalouses, voir T&I 4, l. 11 à 32). d’or et un cheval à la crinière et la queue en or. b) Ces animaux
b) Les deux textes évoquent un trésor caché dans un champ et ce sont merveilleux, avec des éléments en or.
trésor est confié aux enfants. Mais dans la fable de La Fontaine le 4. a) Pour l’oiseau, le loup recommande de ne pas l’attraper par les
trésor est métaphorique : en incitant ses enfants à chercher un pattes ; pour le cheval, de ne pas l’attraper par les rênes mais par la
trésor, le père les amène à labourer le champ, donc à travailler crinière. b) Non, le jeune homme ne respecte pas ces recommanda-
sans qu’ils s’en rendent compte. Ainsi, dans la fable, le trésor, c’est tions. c) Lorsqu’il arrive à proximité de ces animaux, il se précipite
le travail, le laboureur devient riche en labourant son champ pour et ne se souvient plus des recommandations du loup.
qu’il produise plus. Pour être riche, il ne faut attendre de trouver
5. Réponse à l’appréciation du professeur. L’élève peut souligner que
un coffre rempli d’or : il faut se constituer soi-même sa richesse, à
le jeune homme, qui s’est dévoué pour son père, se voit récompensé
la sueur de son front.
par un beau mariage et la santé retrouvée de son père. D’un autre
BLOC 2 : côté, le jeune homme n’a pas toujours respecté les recommanda-
1. Les noms des lieux et des personnages qui les habitent évoquent tions du loup.
l’Asie. BLOC 4 :
2. a) La reine, afin de se débarrasser du fils ainé, fait croire à son 1. a) C’est principalement le contexte qui les différencie : les pay-
mari qu’elle est gravement malade et que seul le foie de cet enfant sages décrits, les noms des personnages et de lieux. Finalement,
peut la sauver. Mais le père, qui ne veut pas sacrifier son enfant, bien peu de choses. b) On remarque que, même s’ils viennent d’en-
lui rapporte le foie d’un animal en prétendant qu’il s’agit de celui droits du monde parfois très éloignés les uns des autres, les his-
de son fils (on peut remarquer la parenté avec l’histoire de Blanche toires ont des personnages et des situations qui se ressemblent :
Neige). un héros jeune qui a une mission à accomplir, qui pour cela part
b) Les deux princes, qui surprennent une conversation entre les de chez lui et doit trouver son chemin, une belle-mère méchante

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Le livre du professeur • Français • 5e

qui veut du mal au héros / à l’héroïne pour privilégier son propre de murir et / ou de trouver sa place dans la société ;
enfant, une ville où un animal maléfique fait régner la terreur mais › d ans les contes merveilleux, les bons sont généralement
qui sera délivrée de sa malédiction grâce au héros, etc. récompensés et les méchants punis.
De manière plus générale : 2. a) Réponses à l’appréciation du professeur.
› les contes se déroulent dans un monde qui comporte des élé- b) La réponse est libre, mais on peut par exemple proposer :
ments merveilleux ; › un univers surprenant, qui emporte le lecteur loin du monde réel ;
› le héros / l’héroïne a un but, une mission ; certains person- › u n héros auquel on peut s’identifier ;
nages vont l’aider à accomplir cette mission, d’autres vont ten- › d es péripéties nombreuses et variées ;
ter de l’en empêcher ; › u ne dimension morale.
› les aventures que le héros / l’héroïne va vivre vont lui permettre

HISTOIRE DES ARTS

L’art de conter
1. a) Pour les documents 1 et 3, la scène se passe en Europe, pour et d’un public d’adultes dans les documents 1 et 5. b) Cela dépend,
le document 1 peut-être en Italie (le Décaméron est un célèbre le public est nombreux dans les documents 2, 4 et 5. Il l’est moins
recueil de contes italiens), ou en Angleterre (Waterhouse est dans les 1 et 3 (dans le document 1, le public est aisé, dans le
anglais), sans doute en France pour le document 2 (Gustave Doré document 3, il s’agit d’un public privé, familial). c) Non, les contes
est français) – en tout cas : dans le monde occidental, européen. s’adressent aussi bien aux enfants (qui en sont aujourd’hui la cible
Pour le document 2, elle se passe au Japon ; pour le document privilégiée) qu’aux adultes.
4, elle se passe aux États-Unis (à Boston) et pour le document 5, 5. a) Les auditeurs sont généralement assis, pour pouvoir écouter
c’est en Afrique, plus précisément au Soudan. plus confortablement le conteur ; mais sur le document 2 les enfants
b) Les scènes se déroulent dans différents lieux : sont vraisemblablement debout - il s’agit d’un spectacle de rue. b) Les
Document 1 Un jardin visages des auditeurs, particulièrement visibles dans les documents 1
et 3 (et même dans le document 4), montrent l’attention qu’ils portent
Document 2 La rue au conteur : ils sont absorbés par son histoire, suspendus aux lèvres du
Document 3 À l’intérieur d’une maison conteur ou de la conteuse, et éprouvent des émotions en l’écoutant.
Document 4 Dans un établissement scolaire 6. a) Le conteur fait généralement face au public qui l’écoute, ou
Document 5 Dans la nature, à l’ombre d’un arbre alors il est entouré par son public (doc. 1, 3, 5). Il est celui vers
qui tous les regards sont dirigés (sauf dans le doc. 2, où les enfants
c) Un « arbre à palabres » est un lieu traditionnel de rassemblement regardent les images qui servent de support à l’histoire). b) Pour être
dans les villages africains. Il s’agit généralement de l’arbre qui un bon conteur, il faut savoir capter l’attention de son auditoire en
fait le plus d’ombre et sous lequel les habitants viennent discuter rendant l’histoire racontée vivante, il faut être attentif à son public
(« palabrer »), se réunir, écouter des contes… pour adapter sa narration (pour ne pas réciter, mais raconter), il faut
2. a) La scène représentée dans le document 1 se passe à la fin une bonne mémoire, il faut être capable de varier le ton de sa voix,
du Moyen Âge ou à la Renaissance. Celle représentée dans le docu- de ménager des temps de silence pour créer du suspense...
ment 3 est assez intemporelle : au vu de la robe de la jeune femme 7. Les conteurs utilisent soit un instrument de musique (document 1),
à l’arrière-plan et de la date de gravure, on peut penser qu’elle se soit des dessins figurant des moments importants de l’histoire (docu-
passe au XIXe siècle. Celles représentées dans les documents 2, 4 ment 2) soit des accessoires diverses (document 4) : Brother Blue
et 5 se passent à la fin du XXe siècle. b) L’art de conter est un art a le corps recouvert de grelots et semble souffler dans une petite
ancestral, il a toujours existé. trompette, mais il tient également un parapluie dans sa main droite.
3. Dans le document 3, la conteuse est une grand-mère qui raconte 8. Réponse à l’appréciation du professeur. Ce qui importe est que
une histoire à ses petits-enfants. Ils ont un lien de parenté. Il n’en la réponse soit justifiée.
est pas de même dans les documents 2 et 4 : le conteur s’adresse à Parmi les avantages du livre : on peut se plonger dans l’histoire où
un public anonyme venu l’écouter comme on assiste à un spectacle et quand on veut, on peut avancer à son rythme ; parmi les avan-
de professionnels. tages de l’écoute orale : la voix, la présence et l’art du conteur, le
4. a) Il s’agit d’un public d’enfants dans les documents 2, 3 et 4, fait de faire partie d’un public et de partager ses émotions avec lui,
le fait de participer à un moment collectif.

Complément pour le professeur : En prolongement de l’étude des documents présentés dans ce dossier d’Histoire des arts, il peut être
intéressant de travailler avec les élèves sur la mise en abyme proposée par chaque image. En effet, chacune nous raconte une histoire : celle
d’un conteur qui raconte une histoire. Ces images mettent donc en scène le rapport entre l’art et le public. De plus, par cette mise en abyme,
ces documents font écho à une des caractéristiques formelles des contes : la structure narrative des contes propose souvent un enchâs-
sement de récits. Les récits encadrés sont enchâssés dans un récit encadrant. La mise en abyme traduit cette structure d’enchâssement.

LEXIQUE

Exercice 1 : 1-g ; 2-d ; 3-a ; 4-h ; 5-e ; 6-b ; 7-c ; 8-i ; 9-f. (provencal), avant de se simplifier. Et au contraire, compter s’est
Exercice 2 : 1. Les mots conte et compte sont tous deux issus du d’abord écrit cunter ; c’est au XIVe siècle que la graphie a été
latin computare, qui signifie « compter », mais aussi « raconter » refaite en fonction du latin.
(raconter, c’est en quelque sorte énumérer une série d’évènements). En revanche, comte n’a pas la même origine. Il est issu du latin
D’ailleurs, en ancien français, conter s’est d’abord écrit comptar comitem, compagnon.

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Le livre du professeur • Français • 5e

2. a) En conter de belles. b) Faires des comptes d’apothicaire. mologique : « enlever le voile ».


c) Conter fleurette. d) Dépenser sans compter. e) Compter pour Exercice 5 : › Déplacement rapide : marcher d’un pas rapide - se
des prunes. f) Des contes de bonnes femmes. g) Tout compte fait. précipiter - galoper - presser le pas - faire de grandes enjambées -
Exercice 3 : Réponses à l’appréciation du professeur. filer à bride abattue - cavaler.
Pour faciliter l’exercice, on peut commencer par dresser des listes › Déplacement lent : trainer des pieds - flâner - déambuler - se
de mots : éventuellement par petits groupes de 3 ou 4 avant une promener - se balader - errer.
mise en commun, afin que chacun participe. Exercice 6 :
Cette préparation peut être faite sous forme de carte mentale.
Réponse à l’appréciation du professeur.
Un autre moyen de faciliter l’exercice est de partir d’images.
L’élève peut choisir entre discours direct et discours indirect. Il
Exercice 4 : 1-d ; 2-h ; 3-f ; 4-c ; 5-g ; 6-a ; 7-b ; 8-e.
peut être utile de (faire) rappeler au préalable le fonctionnement
On peut remarquer que révéler et dévoiler ont le même sens éty-
syntaxique et typographique de ces deux types de discours.

LANGUE

Exercice 1 : Les fleurs les plus merveilleuses le regardaient, elles Pour la correction, il peut être intéressant de projeter au tableau
déployaient de grandes variétés de couleurs et de lumières, les copies de quelques élèves et de demander à d’autres élèves
une diversité infinie de visages et d’yeux. Les unes agitaient de repérer les structures attributives et les attributs du sujet, en
la tête en souriant. Quelques-unes n’agitaient pas la tête, ni ne justifiant leurs choix.
souriaient ; elles se taisaient, enivrées, absorbées en elles-mêmes, Exercice 4 : 1. Un soir, il faisait un temps horrible, les éclairs
comme si elles se noyaient dans leur propre arôme. Une fleur chan- se croisaient, le tonnerre grondait, la pluie tombait à torrents,
tait le lied des lilas, une autre la berceuse bleu de nuit. c’était épouvantable. Quelqu’un frappa à la porte du château, et
Exercice 2 : 1. Le premier paragraphe contient à la fois une le vieux roi s’empressa d’ouvrir.
phrase interrogative : « Ne trouvez-vous pas que le costume est 2. Il s’agit d’un imparfait d’arrière-plan, qui plante le décor, le
superbe ? » et deux phrases exclamatives : « Comme la queue en contexte, avant que l’action principale (au passé simple) n’inter-
est gracieuse ! Comme la coupe en est parfaite ! ». vienne.
2. « Quelle queue gracieuse ! Quelle coupe parfaite ! » Exercice 5 : Le prince est passé devant le palais du roi voisin ;
Exercice 3 : Réponse laissée à l’appréciation du professeur. [...] Quand il a aperçu [la princesse], le prince a été foudroyé
Il peut être utile de rappeler au préalable que les verbes d’état ne par sa beauté. Le prince a tiré sur les rênes de son cheval, l’a
sont pas les seuls à pouvoir être employés de manière attributive immobilisé et a mangé la jeune fille des yeux, sans bouger. La
(voir la leçon de grammaire, p. 252). Cela permettra de varier les princesse l’a vu, comme pétrifé, en train de la regarder. Elle a
constructions attributives. ramassé précipitamment ses affaires et elle a disparu aussitôt. Le
Remarque : tous les verbes ne doivent pas être attributifs (sinon le prince est resté là, ébloui.
portrait serait rébarbatif).

EXPRESSION ÉCRITE

Exercice 1 : › En classe de 5e, on peut insister sur la nécessité d’or- › L’enseignant sera bien sûr disponible pour guider les élèves qui
ganiser la description pour qu’elle soit claire et compréhensible en éprouvent le besoin.
par le lecteur. Il peut être utile de rappeler au préalable quelques › Pour l’étape 1, la réalisation d’une carte mentale peut être plus
moyens d’organiser une description : du général vers les détails, pratique qu’un tableau (puisqu’elle permet d’ajouter facilement
du haut vers le bas, de gauche à droite… Les élèves plus à l’aise des branches, et donc des précisions).
peuvent ajouter à cela un déplacement du personnage principal. Exercice 3 : › La méthode est indicative. Une grande liberté sera
› De plus, il peut être utile de faire remarquer aux élèves qu’il s’agit donnée aux élèves dans l’utilisation des procédés de détournement
d’un lieu merveilleux et non d’un lieu fantastique. Autrement dit, du conte originel.
le caractère merveilleux du lieu ne sera pas remis en cause par le › Certains textes pourront aussi être lus devant la classe dans le
personnage. Il peut être source d’étonnement mais non de doute. cadre de l’expression orale. Dans ce cas, les élèves mettront en
En ce sens, les élèves devront moins insister sur les sentiments de valeur les passages qui se veulent comiques, en théâtralisant leur
peur, d’égarement, que sur ceux de la surprise et de l’émerveillement. lecture du texte.
Exercice 2 : › Pour cet exercice de longue haleine, les élèves Exercice 4 : › Cet exercice peut servir d’approfondissement à l’exer-
devront respecter minutieusement chaque étape du processus cice précédent. La transformation du prince en grenouille peut en
d’écriture du conte. effet être l’occasion d’une réécriture burlesque de la fin du conte.
› Il semble important que les élèves ne travaillent pas seuls du › De nouveau, on peut envisager une lecture des textes produits
début à la fin de cet exercice d’écriture. Des temps d’échanges par dans le cadre d’un exercice d’expression orale.
petits groupes d’élèves peuvent permettre de faire le point après
chaque étape, d’avoir un retour sur son travail et de repartir avec
de nouvelles idées.

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Le livre du professeur • Français • 5e

EXPRESSION ORALE

Exercice 1 : › Pour aider les élèves à suivre les étapes importantes › Improviser à plusieurs est un exercice difficile, surtout si l’on
du récit, le professeur pourra noter les mots importants de chaque n’a pas l’habitude de le faire. Ici, l’image devrait pouvoir rassurer
intervention au tableau. les élèves : les personnages étant des personnages traditionnels
› Le registre comique peut être mobilisé par les élèves. de conte, les élèves ne devraient pas avoir trop de mal à inventer
Exercice 2 : › L’exercice peut être réalisé à plusieurs. Par exemple, les grandes lignes d’une histoire. Les élèves plus à l’aise pourront
un élève fera le narrateur, tandis que d’autres joueront les person- justement avoir comme objectif de sortir des sentiers battus et
nages principaux. Mais dans ce cas, il faudra veiller à ce que la de ne pas raconter l’histoire traditionnelle de la grenouille qui se
parole soit équitablement répartie, et que les élèves qui jouent les transforme en prince après le baiser de la princesse.
personnages ne se contentent pas de mimer ce que dit le narrateur. › On peut rappeler aux élèves que dans une improvisation à plu-
› Si la classe est équipée d’un vidéoprojecteur ou d’un TNI, il peut sieurs, il est essentiel d’écouter très attentivement ce que disent
être utilisé pour projeter des décors. Néanmoins, les accessoires, le les camarades pour pouvoir ensuite rebondir de manière pertinente
décor, la technique, ne doivent pas faire perdre de vue l’essentiel : en poursuivant l’histoire.
l’art de la narration orale. La plupart des grands conteurs n’uti- › Un objet (une balle par exemple) peut matérialiser la parole :
lisent que leur voix et leur corps. quand l’élève qui parle veut passer la parole, il donne la balle à
› Cet exercice peut être précédé d’une séance de lecture en l’une de ses camarades.
médiathèque, pour permettre aux élèves de trouver un conte qui Exercice 4 : Cet exercice se veut une synthèse des précédents exer-
leur plaise et qui ne soit pas déjà connu de tous les élèves. cices d’expression orale.
Exercice 3 : › Cet exercice a pour objectif de faire travailler l’impro-
visation. Le temps de préparation doit donc être relativement court.

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