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Complément numérique
✔ Je retrouve un chapitre consacré aux confrontations au théâtre,
du XVIe au XXe siècle.
Présentation du chapitre
Place dans le cycle et dans les programmes
❱ Le chapitre correspond au thème « Vivre en société, participer à la société », qui s’inscrit
au cœur du cycle 4 ; il permet la découverte d’un groupement de textes allant du XVIIIe
› Lagarde et Michard, Tome 4 &
au XXIe siècle, à travers le questionnement : « Individu et société : confrontations de
5, Éditions Bordas, 2003.
valeurs ? »
❱ En 5e, l’élève a déjà découvert dans le même thème « Vivre en société, participer à la
société » le questionnement « Avec autrui : familles, amis, réseaux » à travers diverses
formes, dramatiques et narratives. Il s’est interrogé sur la complexité des relations avec
autrui. En classe de 4e, ce sont les thèmes du conflit, des conciliations possibles ou non › TLFi : Trésor de la Langue
d’individus entre eux ou d’un individu face à la société qui seront abordés. Française informatisé -
Dictionnaire de la langue
Présentation générale française des plus complets.
❱ Ce parcours propose des textes appartenant aux genres dramatique et romanesque. La › Site sur les écrits de Victor
confrontation des valeurs est portée par des personnages de manière singulière. Hugo sur la peine de
mort (textes, arguments et
❱ Pour mieux comprendre que la structure et le dynamisme de l’action (dramatique ou
images).
romanesque) sont liés aux conflits, les extraits choisis sont tous sous forme de dialogues :
quels sont les intérêts et les valeurs qu’ils mettent en jeu ? Y a-t-il des conciliations pos-
sibles ou non entre ces systèmes de valeurs ?
TEXTES ET IMAGES
1. Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard p. 78 - 79
❱ En 5 , il est préconisé d’étudier une comédie du XVII siècle. Ce texte est également une comédie ce qui permet une certaine continuité
e e
dans le cycle.
❱ Il s’agit de la scène d’exposition (Acte I, scène 1) de la comédie en trois actes et en prose Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux
(XVIIIe siècle). Les élèves pourront ainsi retravailler cette notion et réactiver leurs connaissances du genre théâtral.
❱ L’image choisie renvoie très clairement à la problématique du texte : qu’est-ce qu’un mariage arrangé ?
4. Romain Puértolas, L’Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA p. 84 - 85
❱ Ce dernier texte résonne dans un contexte actuel difficile où il est question de guerres et de migrations. Rien pourtant dans le titre
L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea ne laisse présager que cette odyssée rocambolesque offre des
dialogues inattendus et chargés de sens. Tout en jouant sur les registres (tantôt comique, tantôt pathétique), l’auteur renvoie dos à dos
un fakir sûr de son bon droit à un groupe de Soudanais, immigrés clandestins. La situation cocasse plonge subtilement le lecteur au cœur
de l’actualité.
❱ La photographie qui accompagne cet extrait date de 2015 ; on y découvre un groupe d’individus dos à l’objectif qui regarde passer des
camions.
❱ Lexique
L’élève est amené à varier et à étoffer son vocabulaire.
❱ Langue
Cette page invite à réviser la conjugaison, les marques de la ponctuation, les discours directs et indirects.
❱ Expression écrite
L’élève pourra écrire ou réécrire des dialogues, des monologues et imaginer une suite de textes.
❱ Expression orale
Cette page propose à l’élève de mettre en scène, de débattre, d’improviser, d’argumenter et de convaincre.
PARCOURS CITOYEN p. 94 - 96
Français, Histoire-Géographie, Sciences Physiques, Musique : création d’une web radio autour du thème : « Individu et société : confrontations
de valeurs ? » qui pourrait devenir « Élève(s) au collège : quelles valeurs ? »
Propositions de corrigés
OUVERTURE
Pour entrer dans le chapitre Image d’ouverture
1. ❱ Du point de vue étymologique, le mot dialogue est composé 1. ❱ Cette photographie d’Henri Cartier-Bresson intitulée Brasserie
du préfixe grec -dia (« entre ») et du radical -logue issu du terme Lipp, datant de 1969, se construit sur un système d’oppositions :
grec logos (« parole »). Généralement, il s’agit d’une communica- deux femmes sont en train de lire le journal tout en étant atta-
tion le plus souvent verbale entre deux personnes ou groupes de blées à la terrasse d’un célèbre café parisien.
personnes ; par dialogue, on entend dès lors le contenu de cette ❱ À l’arrière-plan, se tient une dame d’un âge certain, élégante
communication. mais strictement vêtue d’un tailleur coordonné. Elle porte un
❱ Dans une œuvre littéraire - récit, roman ou le plus souvent pièce « bibi » de couleur sombre, laissant deviner une mise en plis par-
de théâtre - par opposition aux parties descriptives ou analytiques faite. Au premier plan, une jeune personne attire son attention ;
du récit, le mot dialogue évoque les paroles, les répliques échangées cheveux lâches, jambes nues (hormis une paire de mi-bas noirs),
par les personnages. robe blanche de type « mini-jupe », tout reflète ici toute l’audace
2. a) Le mot confrontation est construit sur le radical -front ; d’une génération de jeunes femmes qui cherche l’émancipation.
en latin classique, frons, frontis définit le front de l’homme ou ❱ Dans les années 1960, une mode jeune et bon marché, digne de
d’un animal ; il est également le siège des sentiments (pudeur, la styliste anglaise Mary Quant, s’oppose à la haute couture éli-
impudence). Par extension, il peut être traduit par « visage », ou tiste. La première mini-robe est dessinée et son ourlet ose s’arrêter
« contenance ». Dans une confrontation, des personnes sont mises au-dessus du genou. À partir des années 1965, le raccourci est plus
en présence et/ou mises face à quelque chose. L’idée dominante marquant et devient un phénomène de mode largement promu en
est celle de face à face, à laquelle s’ajoute celle d’appréciation France par André Courrèges. La mini-jupe fait fureur ; en porter une
par comparaison ; on parle de confrontation (de choses, de faits, devient l’expression d’une certaine liberté sexuelle.
d’idées, etc.) pour mettre en évidence les rapports de ressemblance 2. La réaction de la dame se lit sur son visage : elle désapprouve.
ou de différence sur lesquels fonder son opinion. Elle porte sur la jeune femme un regard en biais ; ses traits sont
b) Voici une liste de dérivés ici du même radical -front : affront, fermés et sa bouche pincée. Elle ne prononce aucune parole, mais
affrontable, affrontement, affronter, confronter, effronté, effronté- n’en pense pas moins.
ment, effronterie, frontière, fronton... 3. Il s’agit d’une question ouverte aux réactions et aux échanges
3. ❱ Il s’agit d’une question ouverte aux échanges avec les élèves, qui naitront de cette analyse d’image. On peut s’attendre à une
avec leur ressenti et leur vécu. Il est attendu plusieurs exemples. Il réaction en faveur de la jeune femme et à un rejet de l’attitude de
est important d’insister sur le terme « circonstances » et de cadrer la seconde dame.
le propos quant à la notion de « dialogue ».
❱ On peut s’attendre aux formulations suivantes : Dans telles cir-
constances..., le dialogue entre … est devenu une confrontation ;
le sujet de cette conversation était… Je (nous) n’étais pas d’accord
(n’étions pas d’accord) car… puisque… comme...
TEXTES ET IMAGES
› On aurait pu imaginer par exemple des adjectifs pour évoquer un certain pied d’égalité avec Silvia ; elle ne comprend (n’approuve)
le ton (manière de parler) : pour Silvia - énervée, exaspérée, etc pas les arguments de sa maitresse. « Tant pis ! Tant pis ! Mais voilà
-, pour Lisette - étonnée, indignée, etc - comme des adverbes (ou une pensée bien hétéroclite ! » (l. 36) exprime par la répétition de
locutions adverbiales) - fortement, violemment. On peut attendre « Tant pis » à la fois le comique et l’incompréhension de Lisette
des gérondifs - en haussant les épaules, en regardant par terre, etc face à la situation. Son raisonnement est fondé sur le grossissement
- ou toute autre mention de gestes - debout, les poings serrés, etc. du trait et sur l’opinion commune.
5. a) Silvia n’approuve pas le projet de son père, Monsieur Orgon ; 8. Le dialogue entre Silvia et Lisette rebondit sans cesse sur des
elle le craint. b) Elle expose différents arguments : jeune fille expressions auxquelles la maitresse et sa suivante n’accordent pas
éduquée et bien née, elle rêve de faire un mariage d’amour, et pas la même valeur. C’est le cas pour l’adjectif « hétéroclite » (l. 36). Le
seulement d’épouser un homme beau et riche. Ce qu’elle observe sens premier serait « étrange » voire « ridicule » ; or, cela signifie
autour d’elle l’effraie et lui fait appréhender la vie conjugale. Silvia aussi ce qui s’écarte d’une norme stricte ou généralement admise
s’oppose à un mariage arrangé et conventionnel pour son époque. (référence au mariage arrangé courant à cette époque).
6. Dans cette réplique, Silvia revient sur un point précis : l’appa- 9. Deux conceptions du mariage s’affrontent : Lisette privilégie
rence physique de son futur mari évoquée par un « on dit ». Elle l’apparence physique (« bien fait, aimable, de bonne mine » (l. 30),
semble ne pas mettre en avant ce critère et rejette l’argument avec « il a raison d’être beau » (l. 39)) alors que Silvia met l’accent sur
le fameux « presque tant pis » (l. 35). les qualités morales. Après leur avoir fait reformuler les deux points
7. Le bon sens populaire de Lisette veut que l’on épouse un homme de vue, on attend des élèves qu’ils se positionnent pour Lisette
parce qu’il est beau, parce qu’il a une bonne réputation ou une ou pour Silvia. Les arguments vont tendre ou vers l’apparence,
belle situation. Cela est en totale opposition avec la vision de sa le physique, les signes extérieurs, ou vers le moral, l’intellect, la
maitresse. Lisette, servante vive et spontanée, semble discuter sur sensibilité...
sur le sujet. grande tristesse comme d’une affliction qui touche sa mère ; or,
b) Ce choix le rendra probablement plus heureux. Pourtant il elle pourrait être en proie à la contrariété. La situation n’évolue
convient de relever le dernier mot du texte « désespéré ». Après pas comme elle l’avait imaginée.
avoir « planté là » la jeune femme, il ne peut que fuir pour oublier 10. Synthèse. En définitive, la bataille livrée par Jules Vallès et
et se recentrer. La réponse attendue peut donc être nuancée. par son double Jacques Vingtras va plus dans le sens d’une révolte
9. La réaction de la mère de Jacques Vingtras est évoquée à la fin contre l’hypocrisie et les valeurs viciées sur lesquelles repose la
du texte à la ligne 49 (« désolée »). En outre, le paratexte éclaire la société de son temps. La famille, et plus particulièrement le person-
réaction maternelle : elle est double. Cette dernière pousse son fils nage de la mère, en est l’emblème mensonger. Jules Vallès défend
à se fiancer à une jeune fille de bonne famille, une « bourgeoise », ainsi la justice et l’honneur en digne révolutionnaire, prêt à tous les
afin qu’il sorte de son état miséreux. Toutefois, par l’emploi de sacrifices (abandon de l’être aimé, perte d’une rente). Le héros de la
l’adjectif « désolée », le narrateur semble exprimer l’idée d’une trilogie de L’Enfant, puis du Bachelier, deviendra alors un Insurgé.
TEXTE 4 : « Dans le même camion » (Romain Puértolas, L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans
une armoire IKEA)
1. a) Le fakir semble avoir une éducation très classique (il parle un nettement avec le périple des six clandestins soudanais, épopée
anglais parfait, celui de l’université d’Oxford) et il a de très bonnes qui est rappelée aux lignes 23 et suivantes. b) Le fakir, Ajatashatru
manières (formules de politesse par exemple). Dans ce texte, il Lavash n’analyse pas correctement les situations et notamment le
incarne la figure du naïf : il pose des questions candides et semble monde qui l’entoure à cause d’une question de valeurs.
totalement dépassé par la situation et déconnecté de la réalité du 4. a) On peut dire que la situation générale vécue par les clandes-
monde. tins n’est pas drôle. b) Néanmoins, la situation particulière de cette
2. a) Le niveau de langage est correct voire soutenu pour le fakir, scène demeure cocasse.
alors que pour Wiraj, il est familier. Ce dernier s’emploie entre 5. Les échanges entre les différents personnages relèvent du
camarades ou collègues, lorsqu’il n’y a pas de rapport hiérarchique. registre comique. Dans un premier temps, le fakir s’étonne d’être
Parfois incorrect, ce langage est surtout utilisé quand il n’y a pas en partance pour l’Angleterre, puisqu’enfermé dans une armoire
de contraintes. Il arrive qu’on l’emploie sous le coup de la colère Ikéa, il ne peut que poser des questions et s’étonner des réponses.
ou de l’énervement. b) Les migrants donnent une impression de « Un camion de marchandises ? Tiens donc ! » (l. 9), « Bizarre, je
misère et de désespoir. ne sens rien » (l. 11). On peut également relever le jeu autour de
3. a) La réplique du fakir est incongrue. Elle met en avant un détail l’expression « dans le même bateau », reprise et transformée, qui
de l’histoire qui lui semble « dangereux » (l. 42). Cela contraste devient « dans le même camion » (l. 50-51).
6. L’incompréhension totale du fakir permet d’amener le lecteur à réfléchir à la situation des clandestins. Le fakir pose des questions que
l’on ne se pose plus parce que le cas de ces clandestins est devenu banal pour nous. Le but du texte est de faire reprendre conscience de
la situation des migrants.
7. Le mélange des registres permet traiter avec légèreté un thème délicat et actuel, qui pourrait faire polémique. Il permet d’avoir plus
facilement un peu de recul.
LEXIQUE
Exercice 1 : Voici cinq mots dérivés de « logos » : monologue, Exercice 3 : Voici le classement à effectuer sur les mots proposés
apologue, épilogue, prologue, catalogue. du moins violent au plus violent :
› Monologue : discours qu’une personne seule se tient à elle- a) bavardage, échange, discussion, confrontation, conflit, dispute,
même. affrontement, altercation.
› Apologue : petite fable visant essentiellement à illustrer une b) conversation, explication, chamaillerie, querelle, débat, joute,
morale. polémique, prise de bec.
› Épilogue : résumé à la fin d’un discours. Exercice 4 : a) Eh bien ! je vais passer un mauvais quart d’heure ! :
› Prologue : discours qui introduit une pièce de théâtre. éprouver un moment difficile et pénible.
› Catalogue : liste énumérative de documents. b) Tu vas être mort, à la minute, tiens-le-toi pour dit ! : par anti-
Exercice 2 : › Un personnage est seul sur scène. Il va commencer cipation, ce qui est dit va se produire.
à réciter son monologue. c) Alors vous allez voir de quel bois je me chauffe. : sorte de
› En latin, nous avons travaillé l’Apologue des membres et de l’es- menace pour montrer ce dont on est capable en matière de défense.
tomac ; dans cette courte fable, Menenius Agrippa a raconté une d) Ainsi vous prétendiez m’estoquer à coups… de gueule. : propos
histoire avec une morale. véhéments, éclats de voix.
› Le résumé à la fin d’un discours s’appelle un épilogue.
Exercice 5 : 1-g ; 2-e ; 3-b ; 4-f ; 5-d ; 6-a ; 7-c
› Dans Roméo et Juliette, la pièce de théâtre commence par un
prologue. Exercice 6 : 1-f ; 2-a ; 3-e ; 4-b ; 5-d ; 6-c ; 7-h ; 8-g
› Paul a fait une longue énumération sous la forme d’un catalogue.
LANGUE
Exercice 1 : Arrivé en Angleterre, le fakir est arrêté avec d’autres jours de pain et de feu pour la femme et pour l’enfant, et cinq ans
clandestins. de prison pour l’homme.
Un agent britannique fraîchement revenu de vacances à Séville Exercice 4 : a) Ne me menez pas dans des quartiers tristes !
avait reconnu là un morceau de castagnette et le sort du Maghrébin b) Pardonnez-moi, bourgeoise !
en avait aussitôt été scellé. Hop, direction l’Espagne ! c) Que vous ayez eu [...] un peu de maladie d’ancien pauvre !
- Et toi ? demanda le Pakistanais. Qu’ont-ils retrouvé sur toi ? d) Que cela soit fini pour toujours !
- Rien, répondit Ajatashatru en haussant les épaules, ils m’ont juste e) Que j’aie encore plus soif de justice !
découvert dans un camion de marchandises avec des Soudanais qui f) Que j’aie fui ! Que j’aie filé par le premier train !
eux venaient bien de Barcelone. Exercice 5 : a) « Vous devez être heureuse de vous marier », expli-
- S’il suffit d’être arrêté avec une guitare ou une moustache pour qua Lisette à Silvia.
que les Anglais nous suspectent de venir d’Espagne, alors oui, je b) « Je souffre, avoue Jacques à sa fiancée, d’avoir pris cette
pense qu’il n’y a pas que nous dans ce cas-là… décision. »
Il désigna discrètement un homme, sur le même rang qu’eux, qui c) « Ne viendras-tu pas à regretter ton choix ? » lui demandais-je.
arborait une épaisse moustache brune et un chapeau de toile noir. d) « Quand sera programmée la première représentation ? » deman-
- Mes amis, prenez cela comme un voyage touristique gratuit aux dèrent les comédiens au metteur en scène.
frais de la Reine ! lança une voix avec un fort accent russe derrière e) « L’actrice a rencontré le fakir dans une valise ? » s’étonna le
eux. Moi, ils m’ont foutu dans cet avion parce que je roule les « r ». réalisateur.
Exercice 2 : L’élève devra proposer une suite du texte de l’exer- Exercice 6 : Le directeur demanda à Claude en le tutoyant ce qu’il
cice précédent (5 ou 6 lignes maximum) avec sept erreurs d’ortho- faisait ici et pourquoi il n’était pas à sa place. Car un homme n’est
graphe portant sur les accents ou la ponctuation. plus un homme là, c’est un chien, on le tutoie. Respectueusement
Exercice 3 : Un homme nommé Claude Gueux, pauvre ouvrier, Claude Gueux répondit qu’il avait à lui parler.
vivait à Paris. Il avait avec lui une fille qui était sa maîtresse, et Monsieur le directeur lui demanda sur quoi portait la question. Il
un enfant de cette fille. L’ouvrier était capable, habile, intelligent, répondit qu’il s’agissait d’Albin.
fort maltraité par l’éducation, fort bien traité par la nature, ne Le directeur s’exclama d’un encore à quoi Claude rétorqua un tou-
sachant pas lire et sachant penser. Un hiver, l’ouvrage manqua. jours.
Pas de feu, ni de pain dans le galetas. L’homme, la fille et l’enfant Tout en continuant de marcher, le directeur demanda, après avoir
eurent froid et faim. L’homme vola. Je ne sais ce qu’il vola, je ne invectivé Claude, s’il n’avait pas eu assez de vingt-quatre heures
sais où il vola. Ce que je sais, c’est que de ce vol il résulta trois de cachot.
EXPRESSION ÉCRITE
Exercice 1 : › Les élèves doivent rédiger un dialogue après avoir sera écrit à la première personne du singulier et pourra s’appuyer
observé et analysé la scène peinte par William Henry Gore. Le titre sur le registre des sentiments.
est un élément important : Séparation. Exercice 3 : › En reprenant les dernières lignes de l’extrait de
› En suivant les recommandations proposées, il faudra dans un Puértolas, les élèves écriront la suite du voyage du fakir avec les
premier temps faire choisir aux élèves un point de vue : ou celui clandestins soudanais. L’action se situe dans un camion de mar-
de l’homme, ou celui de la femme. chandises et dans une plus ou moins grande obscurité.
› Des passages narratifs courts sont attendus pour donner du › Les attendus sont ceux d’une suite de texte : respecter les temps,
rythme aux dialogues. Le texte support qui servirait de modèle est la forme du récit ainsi que le vocabulaire employé (propre à chaque
celui de Jules Vallès. groupe d’individus - le fakir face aux clandestins).
Exercice 2 : › Il s’agit d’un exercice d’écriture ; un texte d’une › Le texte rédigé trouvera une fin au moment de l’ouverture des
vingtaine voire d’une trentaine de lignes est attendu. portes du camion, au moment où les personnages seront décou-
› Les élèves devront dans un travail préparatoire poussé décider : verts.
• avec qui il y a conflit (personne proche) ; Exercice 4 : › Dans cet extrait d’Indiana de George Sand, on peut
• quel est l’objet du conflit (on cherche à leur faire choisir une lire un dialogue entre Madame et Monsieur Delmare. Il se trouve
valeur, à adopter une prise de position qui portera à consé- être très vif.
quence) ; › Pour respecter la forme du dialogue théâtral, les élèves devront
• sur quoi va déboucher ce conflit et la démarche de réflexion rétablir les noms des personnages avant chacune de leur réplique.
(changement de vie, décision importante…) ; Les didascalies rappelleront le ton et les gestes du couple Del-
› Ce travail est une introspection - un dialogue intérieur. Le texte mare ; des éléments sont déjà présents dans le texte proposé.
EXPRESSION ORALE
Exercice 1 : › L’exercice n°1 fait écho au travail d’écriture n°4 ; un espace où les élèves se produiront : une chaise, une table, la
on demandera pour respecter le duo - les époux Delmare - un porte…
garçon et une fille. Les didascalies écrites devront être respectées › Si on laisse aux élèves du temps, ils pourraient chacun choisir
et jouées. un accessoire qui pour eux caractériserait Madame ou Monsieur
› On peut mettre en scène avec les moyens mis à disposition Delmare.