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THÈME complémentaire
Sommes-nous maitres de la
8 nature ?
5. L’homme est-il esclave de ses déchets ? p. 198 Éco-logis : une nouvelle vision de l’habitat
Rita Kraus, « La Grande Décharge » ✔ Je découvre des habitats écologiques.
✔ Je comprends comment la science-fiction nous fait réfléchir sur ■ J’utilise l’écrit pour penser et pour apprendre
nos pratiques. ■ Je Lis des documents composites, y compris numériques
■ Je lis des textes variés et me sers de la nature des documents ■ J’adopte des stratégies d’écriture efficaces
pour les comprendre
THÈME complémentaire
c h a p i t r e
8 Sommes-nous maitres de la
nature ?
Présentation du chapitre
Place dans le cycle et dans les programmes
❱ En classe 5e, le questionnement complémentaire proposé dans les programmes invite à › Pierre Schœntjes, Ce qui a
réfléchir à la problématique suivante : « L’homme est-il maitre de la nature ? » lieu. Essai d’écopoétique,
Bibliographie
Editions Wildproject, 2015.
❱ Il s’agit d’une part d’ « interroger le rapport de l’homme à la nature à partir de textes
et d’images empruntés aux représentations de la nature à diverses époques, en relation › Alain Suberchicot, Littérature
avec l’histoire des arts, et saisir les retournements amorcés au XIXe siècle et prolongés à et environnement. Pour une
notre époque » et d’autre part de « comprendre et anticiper les responsabilités humaines écocritique comparée, Honoré
aujourd’hui » (programmes, p. 240). Champion, coll. « Unichamp
Essentiel », 2012.
Présentation générale › Nathalie Blanc, Thomas
Pughe et Denis Chartier,
❱ Le chapitre que nous proposons s’inscrit dans cette problématique et permet d’en abor- « Littérature & écologie :
der différents aspects : de l’homme qui cherche à maitriser la nature pour en faire un vers une écopoétique »
jardin, aux problèmes écologiques actuels. L’amplitude temporelle du corpus, qui pré- Écologie & politique n°36,
sente des textes du Moyen âge au XXIe siècle, permet d’appréhender l’évolution, au fil des 2008.
siècles, du rapport entre l’homme et la nature.
› Justine de Reyniès,
« Approche du merveilleux
Progression du chapitre paysager : le dialogue entre
❱ Le premier texte, extrait de Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier, permet d’in- l’art du jardin et la littéra-
troduire la problématique d’étude et de réfléchir à la question posée par les programmes : ture », Trans n°16, 2013.
« L’homme est-il maître de la nature ? ». Les textes suivants abordent les deux théma-
tiques précédemment évoquées : la domestication de la nature dans les jardins (textes
et images n°2) et les impacts écologiques de l’homme sur la planète (textes et images
n°3, 4 et 5).
› Plusieurs sites sont inté-
ressants pour approfondir
la question de la représen-
tation des jardins dans la
littérature. Découvrez-en des
exemple ici et encore là !
TEXTES ET IMAGES
1. Michel Tournier, Vendredi ou la vie sauvage. p. 188 - 189
L’extrait de Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier et le tableau Rupe Rupe de Paul Gaugain permettent de mettent en perspective
la problématique du chapitre en montrant que le désir de domestiquer voire de dominer la nature a une composante culturelle. Si ce désir
est manifeste dans la culture occidentale, d’autres cultures entretiennent une relation plus harmonieuse avec la nature.
❱ Lexique
L’élève est invité à travailler sur des expressions figurées, sur la formation des mots, sur la manière dont le vocabulaire traduit les senti-
ments du locuteur. Enfin, un exercice sur le sens des connecteurs logiques prépare au travail d’argumentation.
❱ Langue
Il s’agit non seulement de travailler différents points de conjugaison (indicatif, impératif, subjonctif, voix des verbes), mais aussi de
réfléchir aux différentes façons d’exprimer l’injonction afin d’aider les élèves à formuler leurs impératifs quant à l’écologie.
❱ Expression écrite
Qu’il s’agisse d’écrire des textes narratifs (nouvelle de science-fiction, dialogue), une charte ou de créer une affiche, les élèves sont invités
à mettre en mots leurs réflexions sur l’écologie.
❱ Expression orale
En mettant l’accent sur le travail de groupe, les activités orales permettent aux élèves d’échanger et de débattre autour de thématiques écologiques.
La problématique de ce chapitre rejoint l’un des huit thèmes proposés pour les EPI : « Transition écologique et développement durable ».
C’est effectivement un chapite qui se prête bien au travail interdisciplinaire.
›O n peut par exemple travailler sur les habitats et les matériaux écologiques, en lien avec la Technologie (le parcours citoyen proposé autour
de l’association « Éco-logis » peut s’intégrer dans ce cadre).
›O n peut travailler sur le recyclage en lien avec les Sciences physiques (il est par exemple possible de prévoir la fabrication de papier recyclé
qui servirait ensuite pour présenter des exposés).
›O n peut travailler avec les SVT sur la biodiversité locale en fabriquant, par exemple, un herbier, ou étudier, de manière plus générale, les
problèmes écologiques actuels et les tentatives de l’homme pour les dépasser.
› On peut enfin travailler avec l’Histoire-Géographie autour de la thématique des ressources naturelles et du changement climatique.
THÈME complémentaire
c h a p i t r e
8 Sommes-nous maitres de la
nature ?
Propositions de corrigés
OUVERTURE
Pour entrer dans le chapitre notions de respect de la nature, d’économie des ressources natu-
1. « Être maitre de quelqu’un ou de quelque chose » signifie domi- relles, de protection de la nature.
ner, posséder, ou encore maitriser quelqu’un ou quelque chose. Il
Image d’ouverture
y a donc une idée de supériorité.
1. La photographie a été prise au château de Villandry (Vallée de
2. Les exemples donnés par les élèves pour illustrer des situations
la Loire).
où l’homme veut être maitre de la nature peuvent être variés. On
pensera, par exemple, à l’agriculture intensive où l’homme veut 2. Cette question invite les élèves à exprimer leurs émotions devant
surmonter les « obstacles » naturels comme les insectes, les cette photographie du jardin. Il n’y a pas de corrigé type.
champignons, la pauvreté nutritive du sol en utilisant des produits 3. Ce jardin n’est pas naturel : il est aménagé par la main de
chimiques. On pourra évoquer aussi les extensions des villes et des l’homme, ce dont témoignent les effets de symétrie, le jeu sur
habitations qui se font parfois sans prendre en compte la nature les formes géométriques, la taille des arbustes, l’organisation des
(constructions au bord de falaises friables, sur des terrains inon- couleurs. Toutefois, l’élève peut être tenté de dire que ce jardin
dables…). On pourra encore évoquer la domestication de la nature est naturel car il n’est pas composé avec des plantes artificielles,
dans les jardins et la domestication des animaux sauvages. factices. On n’invalidera pas cette réponse mais on orientera la
3. Il est important de laisser la place à la parole de l’élève pour réflexion de l’élève pour qu’il prête attention à l’agencement artis-
définir l’écologie, quitte à les mettre sur la voie afin de définir les tique du jardin.
TEXTES ET IMAGES
TEXTE 2 : Les jardins, une nature disciplinée ? (Guillaume de Lorris, Le Roman de la rose / Madeleine de Scudéry, La
Promenade de Versailles / Jean-Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloïse)
Guillaume de Lorris, Le Roman de la rose
1. La vue est d’abord charmée par la beauté du jardin et des plantes (l. 1-2) et l’absence d’éléments disgracieux qui pourraient heurter la
vue (l. 12). L’ouïe est également charmée par le chant des oiseaux (l. 6-7). L’odorat n’est pas en reste, le narrateur évoquant notamment
les parfums des fleurs (l. 16) et ceux de la menthe et du fenouil (l. 8-9). Ces plantes comestibles suggèrent qu’elles sont cultivées pour
flatter le gout. Enfin, le toucher est charmé à son tour par la douceur du gazon (l. 13-14).
2. a) Les chants des oiseaux sont comparés à un concert céleste (sous-entendu, un concert d’anges) : « un concert si délicieux qu’on eût
dit qu’il venait des cieux » (l. 5-6). b) Cette représentation du chant des oiseaux invite à rapprocher le jardin du Paradis.
3. Ce jardin est un lieu de repos, de plaisance, comme l’attestent son organisation harmonieuse et la présence de la fontaine qui crée une
certaine douceur de vivre. Mais c’est aussi un lieu utile, conçu comme un potager. La présence d’arbres fruitiers (l. 11) et celle de plantes
aromatiques (« menthe », l. 9; « fenouil », l. 9) attestent que ce jardin est aménagé comme un potager du Moyen Âge.
4. Tout d’abord, le jardin est entouré par un mur d’enceinte, ce qui permet d’établir une nette distinction entre la nature domestiquée par
l’homme et la nature laissée à l’état sauvage. Ensuite, les arbres sont plantés en respectant une organisation artistique afin que l’ensemble
soit plaisant à regarder : le jardin est organisé autour de la fontaine. Enfin, tous les éléments naturels disgracieux sont exclus de cet espace.
Madeleine de Scudéry, La Promenade de Versailles
1. Les expressions et termes mélioratifs sont : « ce superbe jardin » (l. 13), « la magnificence toute royale » (l. 14-15), « il ne peut être
à un particulier, quelque grand qu’il fût » (l. 15-16), « un endroit admirable » (l. 17), « trois perrons magnifiques » (l. 19), « quelque
chose de surprenant qu’on ne peut décrire » (l. 20).
2. Elle ressent de la surprise et de l’admiration, étant émerveillée par ce jardin.
3. Le jardin est rapproché d’un théâtre comme l’atteste le groupe nominal « ce grand jardin en amphithéâtre » (l. 19).
4. a) Louis XIV est désigné par le nom « le Maître ». b) Louis XIV fait appel à des artistes (Le Nôtre) pour organiser ses jardins en pliant la
nature aux règles du classicisme (ordre, symétrie). De ce fait, la nature est domptée et soumise aux lois de l’art, ce qui permet de l’embellir.
5. On peut proposer deux interprétations de ce « jardin des orangers ». D’une part, la présence de ces fruits du Sud, qui demandent
beaucoup de soleil, dans un jardin parisien peut signifier que la seule présence du « Roi Soleil » et de son rayonnement royal suffisent à
leur épanouissement. D’autre part, ces fruits peuvent symboliser le « Roi Soleil », leur forme et leur couleur faisant écho à l’astre solaire.
Jean-Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloïse
1. Le narrateur reproche trois choses aux jardins à la française. Tout d’abord, ces jardins exhibent le travail de l’homme, ôtant à la nature
le charme de sa sauvagerie (l. 1-3). Ensuite, il reproche à ces jardins d’être composés en suivant les règles artificielles de la géométrie
(l. 4 et 7). Enfin, il déplore que ces jardins aillent à l’encontre des lois de la nature, en agençant, dans un même espace, des éléments
naturels qui ne cœxistent pas normalement (l. 5-6).
2. Comme le souligne Madeleine de Scudéry dans le texte précédent, les jardins de Versailles se caractérisent par leur sophistication,
résultat du travail de l’homme qui exhibe l’art d’aménager les jardins. L’art est partout visible dans les jardins de Versailles, ce que critique
justement le narrateur. Par ailleurs, le travail d’organisation des jardins, mené par Le Nôtre, repose sur l’emploi des formes géométriques,
qui, selon le narrateur de La Nouvelle Héloïse, ne se trouvent pas dans la nature.
3. Tout d’abord, la symétrie ne se retrouve pas (du moins pas de façon systématique) dans la nature. Aussi la symétrie est-elle aux anti-
podes de la beauté naturelle. De plus, elle génère une certaine monotonie dans le décor, ôtant toute variété aux jardins (l. 13). Enfin,
elle nuit à la promenade et à la « rêverie du promeneur » qui ne peut déambuler à son gré et est contraint de suivre des lignes toutes
tracées (l. 16-18).
4. Le jardin à l’anglaise réunit des éléments que l’on retrouve dans la nature : l’ombre, l’eau, la végétation mais il ne les organise pas en
cherchant à établir des symétries entre eux. De ce fait, le jardin à l’anglaise ménage une sorte d’apparent désordre qui se veut le reflet de
la variété qu’on trouve dans la nature (l. 11-13). De plus, les allées prévues pour la promenade sont tracées afin de donner l’impression
d’un cheminement aléatoire (l. 14-18).
5. Cette question portant sur les goûts personnels de chaque élève, il n’y a pas de corrigé type. Le plus important est que l’élève justifie
sa réponse en s’appuyant sur l’étude des trois textes et des images qui les accompagnent.
IMAGE 2 : Enluminure du Roman de la rose, vers 1440 / Le Nôtre et les jardins de Versailles / Un jardin à
l’anglaise.
Enluminure du Roman de la rose
1. L’enluminure montre d’une part l’enceinte qui entoure le jardin et elle montre d’autre part l’organisation artistique et symétrique
du jardin : des arbres, en arrière-plan, sont bien alignés et séparés par des espaces réguliers et les éléments naturels sont organisés
autour de la fontaine.
2. Il s’agit d’une fontaine.
Le Nôtre et les jardins de Versailles / Un jardin à l’anglaise.
Ce travail de comparaison peut être mené dans un tableau (même si cela n’est pas imposé dans la consigne).
Jardin de Versailles Jardin à l’anglaise
Les allées sont larges, les deux côtés sont bien paral- Les allées sont étroites, sinueuses. Elles ondulent
Les allées lèles afin qu’elles conservent partout la même largeur. entre les différents végétaux. Elles se croisent de façon
De plus, les allées se croisent à angle droit. aléatoire.
La végétation semble croitre sans que la main de
La végétation La végétation (forêt, arbres, gazon) est bien taillée.
l’homme vienne entraver sa croissance.
La pièce d’eau est délimitée par un grand bassin au La pièce d’eau apparait derrière la maison. Elle semble
La pièce d’eau centre duquel se dresse une construction sophistiquée directement creusée dans le terrain. Ses contours ne
prévue pour les jets d’eau. sont pas réguliers.
Le Nôtre joue sur une gamme de couleurs restreinte où Le jardin est très coloré (vert, blanc, rose, violet,
Les couleurs alternent le blanc des allées et le vert de la végéta- orange, jaune) grâce à la grande variété de fleurs qui y
tion. sont plantées.
La comparaison des deux jardins montre que le jardin à l’anglaise parait plus naturel.
Complément
› Les théories développées par Rousseau dans ce texte sur la beauté de la nature « sauvage » peuvent être rapprochées des théories
de Burke sur le sublime, qui sont en vogue au siècle des Lumières.
› On pourra rapprocher le jardin à l’anglaise des jardins peints par les Impressionnistes.
TEXTE 3 : L’homme, un danger pour la planète ? (Entretien croisé d’Hubert Reeves et de Jean-Louis Étienne)
1. Définir l’homme comme un mutant signifie qu’il est sans cesse réchauffement climatique ». Jean-Louis Étienne, spécialiste des
en évolution. Le qualifier de « surdoué » permet de souligner sa pôles, évoque la fonte très rapide et inquiétante des glaces (gla-
capacité d’invention et d’adaptation qui se manifeste dans tout ce ciers et banquise).
que l’homme crée pour satisfaire ses besoins. c) Cette métaphore attire l’attention du lecteur par sa dimension
2. › Les animaux, moins intelligents que l’homme, doivent se humoristique. En même temps, elle permet de tirer la sonnette
contenter de ce que la nature leur a donné, des caractéristiques d’alarme pour sensibiliser le lecteur à la problématique du réchauf-
qui leur sont propres. Au contraire, l’homme est capable d’inventer fement des pôles.
une multitude d’outils qui lui permettent de vivre mieux, d’être 6. a) Le nom « dysharmonie » est formé du préfixe négatif « dys- »
plus puissant et de dépasser sa condition : par exemple de voir et du radical « harmonie ». b) Le réchauffement en Arctique, la
plus loin, de démultiplier sa force, de se déplacer plus rapidement. multiplication des cyclones et des inondations sont les différents
› C’est ce que souligne Jean-Louis Étienne avec humour lorsqu’il exemples de dérèglement climatique évoqués par Jean-Louis
dit : « L’animal naît et meurt avec le même « équipement » : plumes, Étienne.
griffes, sens de l’orientation. Il évolue, mais lentement. L’oiseau ne 7. Les écologistes ont travaillé à éveiller les consciences. De ce
fera jamais l’acquisition du dernier GPS ! L’homme, lui, renouvelle fait, les gouvernements se réunissent régulièrement dans le cadre
constamment ses armes. » (l. 13-20). des COP pour se mettre d’accord sur un certain nombre de mesures
3. À partir de la fin du XIXe siècle, avec la révolution industrielle, visant à atténuer l’impact de l’homme sur la planète.
l’homme a multiplié les moyens d’exploiter la nature sans en res- 8. On peut relever la phrase d’Hubert Reeves : « Puis on s’est dit
pecter l’équilibre. De plus, les progrès industriels ont multiplié les qu’il fallait repenser l’humanisme, que l’homme était une espèce
sources de pollution (l. 9-10 et 23-25). parmi d’autres et qu’il dépendait des autres espèces. » (l. 34-36).
4. Les exemples cités dans le texte évoquent essentiellement les Mais ce sont surtout les propos de Jean-Louis Étienne qui doivent
impacts de l’homme aux États-Unis : la déforestation massive être retenus : « L’homme [...] a l’intelligence des solutions. » (l. 38)
(l. 23-24) et l’extermination des bisons (l. 24). Mais Hubert Reeves « À nous de faire en sorte que notre intelligence soit portée par une
évoque aussi la pêche massive des baleines (l. 24-25), qui fait conscience plus forte que le profit aveugle » (l. 40-42).
qu’aujourd’hui encore cette espèce protégée est en danger. 9. Cette question s’appuyant sur les propositions personnelles des
5. a) Le pronom impersonnel « on » désigne l’ensemble des élèves, on ne peut proposer de corrigé type. L’enseignant veillera
hommes. à ce que, dans sa réponse, l’élève argumente et fasse preuve de
b) Cette image met l’accent sur ce que les médias nomment « le logique.
11. Il s’agit ici, pour l’élève, de développer une opinion personnelle argumentée. Il n’existe donc pas de corrigé type. On aidera toutefois
les élèves à définir les notions d’ironie et d’antiphrase liées à cette idée de « monde parfait ». (On peut mettre cette question en lien
avec l’exercice 1 d’expression orale).
TEXTE 5 : L’homme est-il esclave de ses déchets ? (Rita Kraus, « La Grande Décharge »)
1. Les deux adolescents vivent dans des villages différents. Un jour, biodégradables et dont l’homme ne sait plus quoi faire.
sans se concerter car ils ne se connaissent pas encore, ils escaladent 7. Non, l’action de Romain ne permet pas cette « révolution écolo-
chacun une montagne d’ordures. Chacun debout au sommet de sa gique » puisque le protagoniste espérait simplement une destruc-
montagne, ils ont échangé leurs prénoms. tion des déchets afin de permettre la libre circulation des individus.
2. Leur histoire d’amour est impossible car ils ne peuvent pas se Or, par son action, il met le feu à la planète et détruit l’espèce
rejoindre à cause des montagnes d’ordures qui empêchent tout humaine.
déplacement.
8. › Cette nouvelle invite à réfléchir sur les moyens que l’homme
3. Il essaie d’abord de créer un passage entre les ordures afin de pourrait mettre en œuvre pour limiter sa production de déchets
relier les deux villages. avant qu’il ne soit trop tard. Elle pointe par ailleurs du doigt un
4. a) Il imagine qu’une boule de feu a totalement nettoyé la terre défaut majeur de la société de consommation qui multiple des
de tous les détritus. b) Si une telle catastrophe se produisait, il emballages et les produits jetables.
pourrait rejoindre Sabine. › Enfin, elle questionne la capacité de l’homme à réparer les dégats
5. a) Romain met le feu aux ordures. b) La Grande Décharge brule qu’il a provoqués. Parfois, en cherchant à effacer les dommages
intégralement puis c’est la Terre dans son intégralité qui prend feu. qu’il a causés à la planète, l’homme n’aggrave-t-il pas encore la
situation ? N’est-il pas trop orgueilleux ? Est-il capable de prévoir
6. La nouvelle met l’accent sur l’augmentation incessante
toutes les conséquences des solutions qu’il imagine ?
des déchets produits par l’homme dont beaucoup ne sont pas
8. La réponse à cette question est foncièrement subjective. On sera doivent évoquer les matériaux naturels utilisés (feuilles, plantes,
donc avant tout attentif à la façon dont l’élève argumente pour branches, pierres, sable…). Non seulement ces matériaux ne sont
défendre ses points de vue. pas polluants mais en plus ils sont en quelque sorte recyclés pour
Pistes pour la question guidée : Dans le paragraphe, les élèves faire de l’art. Ensuite, ces œuvres s’intègrent pleinement au pay-
sage. Enfin, ce sont des œuvres « biodégradables ».
Complément :
Les débuts du Land art sont à dater d’octobre 1968 avec l’exposition Earth works à New York. La même année, Robbert Smithson publie
The Sedimentation of the Mind : Earth Projects, ouvrage manifeste qui propose une théorie du Land art. Il devient ainsi implicitement
le chef de file de ce mouvement artistique auquel appartiennent aussi des artistes comme Robert Morris, Andy Goldworthy, Nancy Holt.
Tous sont animés par une éthique écologique dont rend bien compte une formule de Goldworthy : « Chaque œuvre pousse, subsiste, se
dégrade ». Cette dimension écologique explique l’engouement pour cette forme d’art dont les expositions se mutiplient (le portail du
Land art recense de multiples manifestations et propose une belle galerie de photographies).
LEXIQUE
Exercice 1 : 1. Les expressions figurées sont : « brûlait la chandelle expressions) familiers. b) L’emploi de ces termes traduit la colère,
par les deux bouts » et « pressée comme un citron ». l’exaspération du narrateur.
2. › « bruler la chandelle par les deux bouts » : Une chandelle est Exercice 4 : a) Le narrateur utilise l’ironie à la fin de l’extrait : « Ah
une bougie. Avant l’utilisation de l’électricité, on s’éclairait avec là là, trop bien, les anciens ! Ils ont inventé l’inutile, le superflu, le
des bougies, mais cela coutait assez cher. Ainsi, « bruler la chan- gavage, le jetable, l’obésité et la famine en même temps. » b) En
delle par les deux bouts » signifie « utiliser de manière excessive, réalité, le narrateur pense que « les Anciens », loin d’avoir agi avec
gaspiller des biens précieux ». intelligence, sont profondément stupides d’avoir ainsi exploité les
› « presser quelqu’un comme un citron » signifie « exploiter ressources naturelles et créé autant de problèmes.
quelqu’un », prendre tout son « jus », toutes ses forces, puis le
Exercice 5 :
rejeter, comme un citron que l’on presse pour tirer tout le jus, puis
que l’on jette. 1. Ajouter une Expliquer, Introduire
› Ces expressions sont toutes deux péjoratives car elles expriment
Conclure
idée justifier un exemple
l’idée d’une consommation excessive, non raisonnée et dangereuse › de plus › car
des ressources. › ensuite › parce que › comme
Exercice 2 : 1. Les mots formés à l’aide d’un préfixe négatif sont les › enfin
› par ailleurs › vu que › tel
deux derniers mots du texte : « destruction » et « irréversible ». › donc
› (d’une › puisque › par
2. a) impossible ; b) immature ; c) illogique ; d) inutile ; e) › ainsi
part) d’autre › c’est pour- exemple
déraisonnable. part quoi
Exercice 3 : 1. a) Les termes péjoratifs sont : « cramé », « Dila- 2. Cet exercice s’appuyant sur un travail d’écriture de l’élève, on
pider », « taper dans la caisse », « l’inutile », « le superflu », ne peut proposer de corrigé-type. Lors de la correction, il faudra
« le gavage », « le jetable », « l’obésité » et « la famine ». b) Le veiller à ce que la consigne sur l’emploi des connecteurs logiques
narrateur les utilise pour dénoncer le gaspillage lié à la société de soit bien respectée (il faut utiliser au moins deux mots de chaque
consommation. colonne).
2. a) « cramé » et « taper dans la caisse » sont des termes (ou
LANGUE
Verbes conjugués au passé Verbes conjugués à la voix doivent inventer des phrases. On veillera, lors de la correction, à
composé de la voix active passive ce qu’ils aient respecté la consigne thématique (l’écologie) et la
consigne grammaticale (utiliser un verbe conjugué au passé com-
› « ont été » posé de la voix active dans une des phrases et utiliser, dans l’autre,
› « a été secouée »
› « ont craché » et « [ont] un verbe conjugué à la voix passive).
› « s’est creusée »
déchiré »
› « a été rempli » Exercice 6 :
› « a croupi »
› « a été englouti »
› « s’est racorni » Vendredi et son frère étaient dociles par reconnaissance. Ils
› La forme « s’est creusée » est plus difficile à analyser : on ne voulaient faire plaisir à Robinson qui leur avait sauvé la vie.
pénalisera pas les élèves qui ont donné une autre réponse, mais on Mais ils ne comprenaient rien à toute cette organisation, à ces
leur fera remarquer que ce n’est pas la vallée qui s’est elle-même codes, à ces cérémonies, et même la raison d’être des champs
creusée mais que « quelque chose » (le vent, l’eau) a creusé la cultivés, des bêtes domestiquées et des maisons leur échappait
vallée. complètement. Robinson avait beau leur expliquer que c’était
2. › « d’effondrements, de plissements colossaux » est le complé- comme cela en Europe dans les pays civilisés, ils ne voyaient
ment d’agent de « a été secouée » ; pas pourquoi il fallait faire la même chose sur l’île déserte du
› « s’est creusée » n’a pas de complément d’agent ; Pacifique. De son côté, Robinson voyait bien que Vendredi et
› « par les eaux » est le complément d’agent de « a été rempli » son frère n’approuvaient pas du fond du cœur cette île trop
› « a été englouti » n’a pas de complément d’agent. bien administrée qui était l’œuvre de sa vie. Certes Vendredi
3. Un corrigé type ne peut être proposé ici puisque les élèves et son frère faisaient de leur mieux. Mais dès qu’ils avaient un
moment de liberté, ils ne faisaient que des bêtises.
EXPRESSION ÉCRITE
Exercice 1 : Pour aider les élèves lors de cet exercice, on peut cursive). On montrera alors aux élèves les codes d’écriture utilisés
mener d’abord un travail préparatoire en cherchant les idées des sur la quatrième de couverture afin de ménager le suspense et de
deux personnages (il est possible de présenter les arguments res- donner envie au lecteur de lire le livre.
pectifs sous la forme d’un tableau). Si cela est nécessaire, on revoit Exercice 4 : La méthode proposée aux élèves pour les aider dans ce
les codes d’écriture du dialogue avant que les élèves ne travaillent travail offre déjà des pistes pour les accompagner lors de cet exer-
en autonomie. On peut alors s’appuyer sur le texte de Madeleine de cice. Il peut toutefois être nécessaire de leur rappeler les étapes
Scudéry (texte et image n°2), tout en faisant remarquer que, dans du schéma narratif, étudié en cycle 3 (situation initiale - élé-
ce texte, les guillemets ne sont pas utilisés. ment perturbateur - péripéties - élément de résolution - situation
Exercice 2 : La méthode proposée pour cet exercice offre déjà un finale).
guide pour accompagner le travail des élèves. Pour travailler sur la Exercice 5 : La méthode proposée pour guider les élèves offre déjà
forme de la charte, on peut s’appuyer sur la Charte de l’environne- de nombreuses pistes d’accompagnement. Il peut être utile de lier
ment, qui est téléchargeable ici. cet exercice à l’étude de la publicité proposée dans le Texte et
Exercice 3 : On peut préparer le travail des élèves en étudiant la Images n°3.
couverture d’un livre (qui fera, par exemple, l’objet d’une lecture
EXPRESSION ORALE
Exercice 1 : Avant la réalisation du débat proprement dit, on invite mémoriser leur texte.
les élèves à mener une phase préparatoire en cherchant des argu- › Ce travail peut être mené en accompagnement personnalisé, ce
ments et des exemples. On leur demande, pour cela, de relire le qui est l’occasion d’initier les élèves aux différentes méthodes de
texte de Mikaël Ollivier. mémorisation (mémoire auditive, visuelle, kinesthésique…). Pour
Exercice 2 : La méthode proposée aux élèves pour mener à bien travailler ce point, une fiche méthode peut être utile :
l’interview permet déjà de les guider. On peut cependant les inviter Exercice 4 : La méthode proposée dans le manuel offre au profes-
à relire l’interview d’Hubert Reeves et de Jean-Louis Étienne afin seur un guide utile pour accompagner les élèves lors de la prépa-
de leur proposer un modèle. Il est également possible d’étudier, en ration et de la réalisation de cet exercice.
classe, un extrait d’une interview télévisée. Exercice 5 : › Ce travail propose une sorte d’entrainement à l’exer-
Exercice 3 : › On invite d’abord les élèves à regarder les sketchs cice de l’exposé. On guidera notamment les élèves pour le travail
d’Omar et Fred afin de comprendre comment ils exploitent une préparatoire et le travail de recherche. Il est possible de travailler
idée, comment ils la mettent en scène et comment ils jouent sur avec le professeur documentaliste. On expliquera aussi aux élèves
les mots pour faire rire le spectateur. Après la période d’écriture, il comment prendre en notes les informations essentielles dans un
peut être intéressant de laisser les élèves s’entrainer à jouer leurs document afin de les réexploiter à l’oral pour traiter leur sujet.
sketchs avant de les présenter à la classe. Ce travail de répétition › Ce travail préparatoire peut s’inscrire dans le cadre de l’accom-
leur permettra notamment de réfléchir aux gestes et aux acces- pagnement personnalisé, en travaillant la prise de notes et la
soires qui devront accompagner leur texte. Cela les aide aussi à recherche documentaire.