c h a p i t r e Le livre du professeur • Français • 5e

THÈME III : Regarder le monde, inventer des mondes

6 Territoires imaginaires

Textes et images histoire des arts

1. Des châteaux surprenants p. 138 Gaudí, architecte de l’imaginaire p. 148
J.K. Rowling, Harry Potter à l’école des sorciers ✔ J’étudie l’imaginaire de l’architecte Antoni Gaudí.
Diana Wynne Jones, Le Château de Hurle ■ Je mobilise des références culturelles pour interpéter des
✔ Je découvre comment la magie transforme des lieux connus. productions artistiques
■ J’interprète des textes littéraires en formulant des
impressions de lecture
Lexique et langue  p. 150
2. Une ville de rêve p. 140 ✔ J’enrichis mon vocabulaire lié au merveilleux, à la science-
Enki Bilal et Pierre Christin, La ville qui n’existait pas fiction, je me sers de l’étymologie et j’invente des néologismes.
✔ Je découvre une BD qui nous transporte ailleurs. ✔ Je travaille sur les compléments du nom et l’imparfait pour
■ je lis des images mieux décrire.
3. Le pays des Géants p. 142
François Place, Les Derniers Géants Expression écrite et orale  p. 152
✔ Je rencontre un peuple imaginaire. ✔ Je crée des mondes imaginaires à travers des formes d’écriture
■ Je lis des textes variés, je comprends les implicites du texte et variées.
fais des hypothèses de lecture
✔ Je débats, je participe à une émission de radio, je présente un
4. Une planète inconnue p. 144 projet de jeu vidéo et un exposé.
Pierre Boulle, La Planète des singes ■ j’adopte des stratégies d’écriture efficaces
✔ Je porte un nouveau regard sur notre société grâce à la science- ■ je participe de façon constructive à des échanges oraux
fiction.
■ Je m’exprime de façon maitrisée en formulant un avis projet – parcours citoyen  p. 154
personnel, un ressenti
Voyage dans l’espace
Parcours d’une œuvre. Découvrir Le Voyage de Chihirop. 146 ✔ En groupe, je rédige une charte pour vivre en harmonie avec un
Hayao Miyazaki peuple inconnu.
✔ Je découvre un monde fascinant qui fait réfléchir au nôtre. ■ J’utilise l’écrit (y compris les outils numériques) pour penser
■ Je lis des images et des documents composites en utilisant et pour apprendre
quelques outils d’analyse cinématographique ■ je m’exprime de façon maitrisée en m’adressant à un auditoire
■ J’adopte des stratégies d’écriture efficaces

C h a p i t r e 6 • P R É S E N TAT I O N • Territoires imaginaires 1

 Le livre du professeur • Français • 5e

THÈME III : Regarder le monde, inventer des mondes

c h a p i t r e

6 Territoires imaginaires

Présentation du chapitre
Place dans le cycle et dans les programmes
› « La fantasy » TDC n°967,
❱ Le chapitre s’inscrit dans l’enjeu littéraire et de formation personnelle de éditions SCÉRÉN, « la fan-

Bibliographie
cycle 4 « Regarder des mondes, inventer des mondes » qui en classe de 5e tasy », janvier 2009.
a pour questionnement : « Imaginer des univers nouveaux ». › « Les mondes de la
science-fiction », revue NRP
❱ Conformément aux programmes (p. 246), ce questionnement a pour objectifs de :
Lettres collège n°647, mars
› découvrir des textes et des images relevant de différents genres et proposant la repré-
2016.
sentation de mondes imaginaires, utopiques ou merveilleux ;
› être capable de percevoir la cohérence de ces univers imaginaires ; › « Mondes imaginaires »,
› apprécier le pouvoir de reconfiguration de l’imagination et s’interroger sur ce que ces revue NRP Lettres collège
textes et images apportent à notre perception de la réalité. n°631, janvier 2013.
❱ Ce chapitre 6, intitulé « Territoires imaginaires » et constitué d’un groupement de
textes, complète le chapitre 5, consacré à l’étude, par extraits, d’un conte des Mille et une
nuits : Histoire des deux sœurs jalouses de leur cadette.
❱ Ayons à l’esprit qu’au cycle 3, l’élève a déjà été confronté à des textes présentant des
mondes imaginaires, merveilleux, notamment grâce à l’étude des questionnements « Se
confronter au merveilleux, à l’étrange » (CM1-CM2) et « Le monstre, aux limites de l’hu-
main » (6e). › Revue de l’association des
bibliothèques de France :
Sitographie
❱ Puis en classe de 4e, l’élève sera à nouveau amené à s’interroger sur la manière dont
n°69, juillet 2013, DOSSIER
l’imaginaire permet d’interroger le monde réel, à travers le questionnement « La fiction
« les littératures de l’ima-
pour interroger le réel ». Néanmoins, en 4e, ce questionnement s’inscrit dans l’étude des
ginaire ». Articles récents
mouvements réalistes et naturalistes, ainsi que du fantastique. Le merveilleux n’est plus
sur la fantasy, la science-fic-
abordé.
tion, le fantastique, les
❱ Enfin, en classe de 3e, l’enjeu littéraire et de formation personnelle de cycle 4 « Regar- utopies et contre-utopies.
der des mondes, inventer des mondes » a pour questionnement : « Visions poétiques
› Sur l’utopie: La quête de la
du monde ». Il s’agit de voir comment la poésie célèbre et intensifie notre présence au
société idéale en occident.
monde.
Panorama d’utopies, textes et
❱ Par ailleurs, l’élève pourra retrouver des œuvres relevant de la science-fiction à travers le images.
questionnement complémentaire : « Progrès et rêves scientifiques » (classe de 3e).
› Cartes de pays imaginaires

Présentation générale
❱ Les extraits proposés permettent de découvrir plusieurs champs de l’imaginaire : la
fantasy, le merveilleux, la science-fiction, l’utopie.
❱ L’élève est alors invité à s’interroger sur les pouvoirs de l’imaginaire, et sur ses fonc- › Atlas des géographies d’Orbæ,
tions. Pourquoi les univers imaginaires nous attirent-ils ? De quelles manières nous inter- François Place, Casterman,
rogent-ils sur le monde réel et nous permettent-ils de mieux le comprendre ? 1996.
❱ Les supports choisis jouent d’une certaine variété. Ils introduisent un dialogue vivant › Les cités obscures, François
entre textes contemporains et images : récits, œuvre cinématographique, bande dessinée. Schuiten / Benoît Peeters ,
Casterman.
Progression du chapitre
❱ La progression va dans le sens d’une certaine complexification du questionnement de
lecteur. Quel rapport s’introduit entre le réel et l’imaginaire ? On part de la joie pure et
gratuite dans la fantasy, prolongement moderne du merveilleux, puis on se dirige vers des
interrogations plus denses.
› Comment le rêve vient-il compenser les déceptions du réel ?

C h a p i t r e 6 • P R É S E N TAT I O N • Territoires imaginaires 2

 Le livre du professeur • Français • 5e

TEXTES ET IMAGES
1. J.K. Rowling, Harry Potter / D. W. Jones, Le Château de Hurle p. 138 - 139
Ce texte permet aux élèves de se plonger dans l’univers de la fantasy, grâce à la déformation plaisante et ludique d’un lieu traditionnel.
L’entrée dans le chapitre se fait par des textes et images familiers pour des élèves de 5e. L’objectif est de se projeter dans ces châteaux, et
de percevoir le plaisir d’une imagination ouverte au merveilleux. Il s’agit également de s’interroger sur les ressorts qui créent la surprise
du lecteur.

2. Enki Bilal et Pierre Christin, La ville qui n’existait pas (Légendes d’aujourd’hui T.3)  p. 140 - 141
Cette bande dessinée dévoile à l’élève la fonction d’échappatoire que peut avoir l’imaginaire. L’intérêt est de comprendre comment le rêve
peut reconfigurer le réel. C’est aussi l’occasion pour la classe de s’intéresser au graphisme de la bande dessinée.

3. François Place, Les Derniers Géants p. 142 - 143

Cette double-page permet de travailler sur une utopie, avec la rencontre d’un peuple imaginaire. C’est l’occasion pour les élèves de se
projeter dans un monde harmonieux et parfait, tout en s’interrogeant sur les limites de l’idéal.

4. Pierre Boulle, La Planète des singes p. 144 - 145

Ce texte montre aux élèves à quel point la science-fiction interroge notre monde réel. L’objectif pour eux est de découvrir un monde qui
fonctionne comme un miroir inversé du nôtre. C’est ainsi l’occasion de s’interroger sur les problématiques soulevées par ce reflet de notre
univers.

Parcours d’une œuvre. Hayao Miyazaki, Le voyage de Chihiro p. 146 - 148

Il s’agit d’une œuvre cinématographique riche et complexe, qui permet de retrouver la double direction de la problématique du chapitre :
une prise de conscience des pouvoirs de l’imagination, et une interrogation sur le réel avec un regard réflexif et critique.

HISTOIRE DES ARTS p. 148 - 149

Gaudí, architecte de l’imaginaire

❱ Ce dossier d’Histoire des arts s’inscrit dans la continuité thématique du chapitre : à l’invention de territoires imaginaires répond l’architecture
insolite et ludique de Gaudí qui crée véritablement un monde nouveau à travers ses œuvres.
❱ Ce dossier permet de travailler plusieurs compétences ciblées par les programmes : « Décrire une œuvre d’art en employant un lexique simple
adapté », « Associer une œuvre à une époque et une civilisation à partir des éléments observés » et « Proposer une analyse critique simple et
une interprétation d’une œuvre » (programmes, p. 286).
❱ L’étude proposée dans le dossier d’Histoire des arts s’inscrit dans la sixième thématique : « De la Belle Époque aux « années folles » : l’ère
des avant-gardes (1870-1930) » (programmes, p.288), puisque l’art architectural de Gaudí révèle ses « paysages intérieurs » et que ses sources
d’inspiration, entre les emprunts aux arts passés et ses inventions, témoignent de sa « recherche des racines dans un monde qui s’ouvre : pri-
mitivismes, écoles nationales et régionalismes ».

LEXIQUE / LANGUE - EXPRESSION ÉCRITE / EXPRESSION ORALE p. 150 - 153

❱ Lexique
Les activités permettent d’approfondir le lexique du merveilleux, de la science-fiction, de la fantasy. Il peut être réinvesti dans les pro-
ductions écrites et orales.

❱ Langue
Les exercices sont essentiellement centrés sur des descriptions de territoires imaginaires. Ils préparent aux exercices d’écriture.

❱ Expression écrite
Les exercices proposés prennent pour point de départ un lieu, et favorisent la capacité de projection de l’élève dans ce lieu pour exprimer
son imaginaire ou intégrer les codes d’un sous-genre donné.

❱ Expression orale
Les activités proposées favorisent la dimension ludique, à travers par exemple le jeu de rôles. Les situations alternent entre la création
de mondes imaginaires et le retour à des interrogations sur notre propre société.

C h a p i t r e 6 • P R É S E N TAT I O N • Territoires imaginaires 3

 Le livre du professeur • Français • 5e

PARCOURS CITOYEN p. 154 - 155

Voyage dans l’espace

❱ Choix du Parcours : EMC
Le parcours propose un scénario de roman d’anticipation. Il invite à se projeter dans le futur, en faisant appel à son imagination, mais
également à réfléchir aux conditions d’une cohabitation sereine entre des peuples différents.
La tâche complexe consiste à imaginer une charte de bonne entente entre deux peuples. Le travail se fait par petits groupes, afin de
favoriser les situations de débats et d’échanges entre élèves. La production est collaborative.
❱ Objectifs :
› Imaginer l’an 3000.
›R  éfléchir aux conditions d’une rencontre entre deux peuples.
› C omprendre que les lois régissent l’organisation d’une société.
Les compétences travaillées sont les suivantes :
›D  omaine 1 : comprendre, s’exprimer en utilisant la langue française à l’oral et à l’écrit.
›D  omaine 2 : les méthodes et outils pour apprendre. « coopération et réalisation de projets ».
›D  omaine 3 : la formation de la personne et du citoyen « compréhension du sens du droit et de la loi, des règles qui permettent la partici-
pation à la vie collective et démocratique et de la notion d’intérêt général »
❱ Précisions sur la réalisation de l’activité (outils numériques, etc.) :
On peut suggérer plusieurs outils numériques.
› Pour tagger une carte représentant les lieux, et rendre l’image active : thinglink.
› P our présenter ses lois sous forme de carte mentale collaborative : mindmeister

ENSEIGNEMENT PRATIQUE INTERDISCIPLINAIRE

❱ Croisement Français / Arts plastiques: « Imaginer des univers nouveaux dans la bande dessinée », par exemple à partir de la série Les Cités
obscures, de François Schuiten et Benoît Peeters.
❱ Croisement Français / Sciences physiques : « Sommes-nous seuls dans l’univers ? ». En physique, on peut faire le point sur les recherches de
toute forme de vie dans l’univers ; en français, on peut en écriture longue proposer la réalisation d’une nouvelle (par groupe, ou collective) de
science-fiction, alimentée par l’actualité scientifique.

C h a p i t r e 6 • P R É S E N TAT I O N • Territoires imaginaires 4

 Le livre du professeur • Français • 5e
THÈME III : Regarder le monde, inventer des mondes
c h a p i t r e
6 Territoires imaginaires
Propositions de corrigés
OUVERTURE
Pour entrer dans le chapitre
1. › On peut penser par exemple à Alice au pays des merveilles, à
La Petite Sirène, aux contes des Mille et une nuits, à des séries de
livres comme Harry Potter, Le Monde de Narnia, aux films d’anima-
tion de Miyazaki…
› Ces lieux ont souvent des points communs avec le monde réel,
mais ils en diffèrent par certains aspects : ils sont habités par des
créatures imaginaires, certaines choses seraient impossibles dans
notre monde réel (arbres qui parlent, château qui vole, etc). Les
héros rencontrent des phénomènes merveilleux ou surnaturels, et
possèdent parfois des pouvoirs magiques.
2. On peut préférer les récits qui se passent dans le monde réel, car
ils nous parlent de nous, et ils nous renvoient à notre propre vie.
On se sent proche des héros et des situations. À l’inverse, plonger
dans un monde imaginaire nous amuse, nous surprend, nous fait
rêver et nous entraine ailleurs.
TEXTES ET IMAGES
TEXTE 1 : Des châteaux surprenants (J.K. Rowling, Harry Potter à l’école des sorciers / D. W. Jones, Le Château de
Hurle)
1. Le château de Poudlard ressemble à un château traditionnel : il
comporte de nombreux escaliers et parait labyrinthique. Aussi, on y
rencontre des fantômes. Cependant, des détails attirent notre atten-
tion : les escaliers tendent des pièges avec leurs marches « escamo-
tables », les portes agissent selon leur humeur, tout change de place,
et certains fantômes jouent et prennent les visiteurs pour cibles.
2. D’abord, on peut citer les portes qui sont ici présentées comme
des êtres vivants car il faut leur parler et accepter leur humeur.
Ensuite, on rencontre les fantômes à qui l’on risque de se cogner.
Peeves, « l’esprit frappeur », est aussi une apparition magique.
3. On peut avoir envie d’être élève de cette école si on aime les
surprises, et si on rêve de vivre dans un univers merveilleux. On
peut préférer ne pas fréquenter ce type d’école si on préfère les
TEXTE 2 : Une ville de rêve (Enki Bilal et Pierre Christin, « La ville qui n’existait pas »)
1. a) Le personnage est montré de face, de profil, puis de der-
rière. b) Ces trois plans permettent de présenter le lieu dans lequel
le personnage se trouve, les éléments qui l’entourent : ce qui se
trouve derrière lui (vignette 1), à sa droite (vignette 2) et devant
lui (vignette 3).
2. a) Il s’agit d’une ville imaginaire faite de maisons et d’édifices
étranges, et d’espaces de vie sociale : un manège-champignon,
une promenade le long d’un ruisseau. b) Cela semble inspiré de
l’architecture de Gaudí : on remarque un champignon, les formes
des bâtiments sont très arrondies, les fenêtres peuvent faire penser
Image d’ouverture
1. › On identifie deux héros, un garçon et une fille. Ils sont vêtus
comme dans la réalité. Au loin apparait un château, dont nous
reconnaissons les tours, à côté d’une montagne enneigée.
› Du côté de l’imaginaire, des nuages enveloppent des rochers acé-
rés, et semblent former comme un tourbillon qui aspire les enfants.
On peut aussi penser aux tentacules menaçantes et mouvantes d’une
pieuvre. On pressent que des forces mystérieuses les dirigent. Des
être hybrides (corps d’homme, ailes d’aigle), transparents, volent au
milieu du tourbillon. En bas à gauche de l’image, des fantômes noirs,
ombres aux yeux lumineux, s’envolent vers le château.
2. Les enfants (notamment la fille) sont effrayés par ce spectacle,
mais on devine leur détermination à dépasser leur peur et à avancer
dans leur quête, dont le château constitue probablement une étape.
3. › Réponse libre de l’élève. C’est avant tout l’explication qui importe.
› Le gout de l’aventure, du risque, de la découverte de mondes
incroyables peut pousser à vouloir se trouver à la place des deux
enfants. Au contraire, le danger, l’inconnu, l’aspect menaçant du
paysage peut nous en dissuader.
cadres de la réalité, qui permettent d’être en confiance dans des
lieux rassurants.
4. D’abord le château semble protégé par une force puissante : on ne
peut pas le toucher. Ensuite, tout semble bouger dans ce château qui
est capable de se déplacer, d’ouvrir et fermer ses portes à volonté.
5. a) La personnification consiste à donner des facultés humaines
à un objet inanimé, à une idée, à un animal. b) Le château se met
en marche et il semble avoir sa propre volonté. Peut-être même
est-il rusé : « la porte fit mine de s’éloigner ».
6. a) Il s’agit d’un grincement : « les portes tressautaient et grin-
çaient ». b) C’est un peu effrayant car on a l’impression que le
château peut s’écrouler sur lui-même d’un instant à l’autre.
à la porte de la Casa Batllo.
3. a) Le manège est composé de créatures étranges, mi-animales,
mi-monstres, qui ont la particularité d’être vivantes, de pouvoir
s’animer et voler. Ainsi, elles ne se contentent pas de faire le tour
du champignon, mais volent tout autour de la ville. b) La patte
sort du cadre. Cela donne l’impression que le lion peut sortir de
l’histoire et surgir dans notre univers.
4. On remarque notamment un être hybride, entre une licorne et
un pégase, ainsi qu’une sirène.
C h a p i t r e 6 • c o r r i g é s • Territoires imaginaires 5
 Le livre du professeur • Français • 5e

5. Cela semble extraordinaire de voler au-dessus d’une ville féérique, de nuit.

6. C’est la vignette noire, qui prend toute la largeur du bas de page, dans laquelle apparait seulement une bulle : « Paulo ! ». On comprend
que cette voix, qui semble venir de l’extérieur de l’histoire rêvée, va achever le rêve.
7. La famille de Paulo parait vivre pauvrement. L’appartement est vétuste, les mines tristes. On comprend que la mère de Paulo travaille
à la maison comme couturière. Le père de Paulo a probablement perdu son travail puisqu’il dit : « ce n’est pas demain la veille qu’on
reverra mon salaire ».
8. On remarque des oppositions entre le monde du rêve et la réalité.

Monde du rêve Monde de la réalité

Paulo et son ami sont habillés comme des princes.
La scène est à l’extérieur.
L’architecture est surprenante, enchanteresse, les couleurs sont
vives.
Il semble ne pas y avoir de contraintes ; les enfants font ce qu’ils
veulent, peuvent s’amuser en pleine nuit s’ils le souhaitent
Le monde est accueillant, merveilleux.
Les personnages sont habillés très simplement, avec des habits
« normaux ».
La scène est à l’intérieur.
L’appartement est banal, les couleurs sont ternes : le beige-mar-
ron domine.
Les contraintes de la vie réelle sont évoquées : il faut se lever et
se dépêcher d’aller à l’école, les parents parlent de leur travail.
Le monde est plutôt hostile : il fait froid (« fait froid dehors »,
vignette 14) ; il y a des dangers (« Fais attention Georges… avec
toutes ces histoires j’ai peur ! », vignette 16).

9. Le rêve lui permet de s’évader et de vivre une autre vie, plus passionnante, plus étonnante, plus libre, sans contraintes ni soucis. Il
quitte la banalité pour aller vers des possibilités extraordinaires, et une place de héros.

TEXTE 3 : Le pays des Géants (François Place, Les Derniers Géants)

1. Le narrateur se trouve au « pays des Géants » (l. 5). Le para-
graphe d’introduction précise que ce pays est situé « dans la jungle
d’Asie ».
2. Le narrateur semble s’être fait enlever par les Géants, ou alors il a
été recueilli lorsqu’il était en situation difficile lors d’une exploration.
3. Oui, le narrateur est bien accueilli par les Géants : « Ils avaient
dû prendre grand soin de moi car toute fatigue m’avait abandonné »
(l. 5-6) ; ils « m’avaient accueilli avec tant de bienveillance »
(l. 8-9), « ils prirent soin de moi comme d’un enfant » (l. 12-13).
4. Leur taille est démesurée, ce sont des « colosses » (l. 8) avec
d’« énormes têtes, entièrement tatouées » (l. 1-2). Pourtant, ils ont
des « voix de sirène » (l. 8) qui produise une « musique céleste,
infininement subtile » (l. 17-18). Leur corps tatoué reproduit des
motifs du ciel. Enfin, ils sont marqués par des stries qui signalent
leurs périodes d’activité et celles de sommeil.
5. › Ils passent la majeure partie de leur temps à dormir : « Selon
mes calculs, ils dormaient près de deux cents ans pour des périodes
de veille de trois ans au maximum. » (l. 32-33)
› Quand ils ne dorment pas, la journée, ils organisent des concours
autour d’activités physiques. La nuit, ils célèbrent les éléments
de la nature (« des nuits entières, leurs voix s’entremêlaient pour
appeler une à une les étoiles », l. 14-15 ; « La nuit, ils célébraient
joyeusement le cycle des saisons, la course des astres, les mariages
sans cesse contrariés de l’eau, de la terre, de l’air et du feu »
(l. 39-42).
6. Ils donnent l’impression d’être « parfaitement et immuablement
heureux » (l. 42-43).
7. On peut retenir leur vie communautaire harmonieuse et paisible,
ainsi que leur profond respect pour la nature.
8. Le narrateur ne formule aucune critique à l’encontre du peuple
des Géants. Il semble fasciné. Néanmoins, à la fin de l’extrait, il dit
être lassé par ce pays idéal.
9. a) À la fin de l’extrait, il éprouve une certaine lassitude car ce
pays est trop parfait : « je finis par me lasser de ces chants trop
mélodieux, de ces interminables parades » (l. 44-46), parce que
même si les géants sont très accueillants il ne sera jamais l’un
des leurs (« ces interminables parades auxquelles je ne pouvais
évidemment prendre part », l. 45-47) et parce qu’il éprouve de la
nostalgie pour son pays d’origine (« Mon regard se perdait au-delà
des cimes éclatantes, cherchant en vain le gris perle des ciels
londoniens », l. 47-49).
b) On peut comprendre que son pays lui manque (même s’il est
moins parfait, que le ciel y est plus gris), mais aussi que ce bon-
heur est trop idéal et manque d’évènements, de changements, de
renouveau, de variété. Il peut se sentir enfermé et enlisé dans une
vie monotone, même si tout semble parfait.

IMAGE 3 : Les Derniers Géants, François Place, 2008.

1. a) Le pays des Géants se situe au milieu des montagnes. b)
Cela donne l’impression d’un lieu inaccessible, coupé du monde
(on remarque qu’il est au-dessus des nuages), mais aussi d’un
lieu proche du ciel, au-dessus du monde réel.
2. a) Les deux personnages sont dans une attitude de contemplation.
b) Le Géant, rêveur, semble en communion avec le paysage ; le
narrateur, quant à lui, observe le géant avec attention. Il est plus
émerveillé par le géant que par le paysage, car le paysage, aussi
beau soit-il, correspond au monde qu’il connait, tandis que le géant
est une créature qu’il n’a jamais vue et qui est donc fascinante.

C h a p i t r e 6 • c o r r i g é s • Territoires imaginaires 6
 Le livre du professeur • Français • 5e

TEXTE 4 : Une planète inconnue (Pierre Boulle, La Planète des singes)

1. Le narrateur se trouve sur une planète inconnue, Soror. Il est
à ce moment du roman enfermé dans une cage, après avoir été
capturé par des singes.
2. a) Le narrateur entend un sifflet aigu, puis on lui présente une
banane derrière la grille. Il tend le bras, mais il ne peut pas l’attra-
per. b) C’est un gorille qui réalise cette expérience.
3. Non, le narrateur échoue : le gorille semble « découragé » (l. 23)
et s’éloigne. Il ne reçoit pas la banane. Seuls ceux qui salivent à la
vue du fruit réussissent.
4. a) Le but de ce test est d’étudier les réflexes, et plus précisément
si les hommes ont des réflexes similaires aux chiens : « Il s’agissait
d’expérimenter ici les réflexes qu’il avait étudiés sur les chiens. »
(l. 42-44)
b) Le narrateur éprouve de la fierté : « J’avais compris, vous dis-je,
et je n’en étais pas peu fier ! » (l. 39-40). Comprenant cela, il est
fier également d’avoir échoué au test, car cela montre qu’il réflé-
chit, qu’il n’agit pas simplement guidé par ses instincts, comme un
chien : « Et moi, si stupide quelques instants auparavant, main-
tenant, avec ma raison et ma culture, non seulement je saisissais
l’esprit de ce test, mais je prévoyais ceux qui devaient suivre »
(l. 44-47).
5. Les gorilles font passer à des humains les expériences que sur
Terre, les hommes font passer aux singes ou à d’autres animaux.
Il s’agit donc en quelque sorte d’un miroir inversé : les situations
sont les mêmes que sur Terre, mais la répartition des rôles entre les
hommes et les animaux est inversée.
6. Plusieurs réponses sont possibles.
› Dans le monde réel, dans l’état actuel des connaissances, cette
situation ne pourrait pas se produire.
› Néanmoins, de plus en plus de scientifiques évoquent un
moment futur (que certains appellent « singularité »), où la
technologie sera capable de se développer elle-même, à une
vitesse fulgurante, sans l’aide de l’homme. L’homme se retrou-
vera ainsi dépassé par la technologie, et notamment par
l’intelligence artificielle. On peut donc imaginer que face à un
robot, il ne sera pas plus intelligent que ne l’est aujourd’hui
un gorille comparé à un homme.
7. Cet épisode peut refléter le sentiment de supériorité qu’éprouvent
les hommes envers les animaux sur notre terre, mais également la
cruauté dont ils peuvent faire preuve dans les expérimentations
menées sur les animaux.
8. Soror en latin signifie sœur. Ce nom semble bien choisi car cette
planète reflète la nôtre. La place des singes et celle des hommes y
semble inversée par rapport à ce qui se passe sur Terre.

IMAGE 4 : La Planète des singes, film de Franklin J. Schaffner, 1968.

1. Les humains sont enfermés dans des cages et vêtus de façon hommes attendent et subissent.
sommaire, tandis que les singes sont libres et habillés avec soin. 2. On prend conscience de la maltraitance dont sont victimes les
De plus, ces derniers semblent réfléchir et décider, alors que les animaux, lors d’expériences à vocation scientifique.

PARCOURS D’UNE ŒUVRE

Hayao Miyazaki, Le Voyage de Chihiro

BLOC 1
1. › Chihiro est une jeune fille, ordinaire, de notre époque. Elle semble plutôt timide, peureuse, mais en même temps têtue, capricieuse,
boudeuse.
› Sa mère est plutôt centrée sur elle-même et assez sèche. Elle semble habituée au comportement capricieux de sa fille et ne parait pas
vouloir exercer son autorité maternelle.
› Le père est un homme sûr de lui. Il parait avoir l’habitude de diriger, de prendre des décisions. C’est lui qui est au volant de la voiture,
et c’est lui qui prend la décision de s’enfoncer dans la forêt, ce qui révèle de la témérité. Il conduit brutalement, à toute vitesse.
2. Le père sort de la route principale et prend à travers la forêt car il pense qu’il s’agit d’un raccourci vers leur nouvelle ville.
3. Le tunnel permet de passer du monde réel au monde imaginaire.
4. a) La famille de Chihiro découvre d’abord comme un parc d’attractions abandonné. Il y a de nombreux stands chargés de plats fraiche-
ment préparés. b) Le village est totalement désert, mais les gens paraissent avoir fui très peu de temps auparavant : les tables des stands
sont recouvertes de nourriture appétissante.
5. a) Chihiro ressent de la peur, de la méfiance. Elle sent comme un danger, elle demande à repartir et veut qu’on ne touche à rien. b) Ses
parents au contraire se sentent à l’aise. Ils sont plein d’entrain, ont de l’appétit, et décident de gouter aux plats savoureux sans attendre
que quelqu’un revienne pour les y autoriser ou les servir.
6. Chihiro décide de ne pas manger et désapprouve la décision de ses parents, elle pressent que c’est interdit et redoute une réprimande
de la part des habitants. Elle décide de visiter les lieux.
7. Elle rencontre Haku, un jeune garçon qui lui conseille de fuir au plus vite.
8. Elle assiste à l’animation du lieu : des ombres avancent, formant une foule très diverse et plutôt joyeuse. Elle constate également
que ses parents ont été transformés en cochons, sans doute leur punition pour avoir mangé de la nourriture sans y avoir été autorisés.
Bloc 2
1. a) Chihiro se retrouve dans un monde surprenant, inquiétant, assez différent du monde réel. Le lieu principal de cet autre monde est
l’établissement des bains. b) Elle n’y est pas bien acceptée car elle est humaine, et les humains ne sont pas les bienvenus dans ce monde.

C h a p i t r e 6 • c o r r i g é s • Territoires imaginaires 7
 Le livre du professeur • Français • 5e

2. a) Il s’agit de l’établissement des bains. Les clients viennent s’y laver et profiter de soins. b) Ce lieu peut être vu de manière symbolique :
il purifie les hommes, les lave de leurs fautes.
3. › On retrouve par exemple le thème de l’eau, qui permet de se purifier. Les statuettes à l’entrée du tunnel semblent indiquer la présence
d’une spiritualité. De plus, les êtres vivants sont très proches de la nature, comme Haku qui est aussi l’esprit de la rivière.
› Le shintô (la « voie du devin ») est la religion indigène du Japon. Il s’agit d’une religion polythéiste et animiste (qui croit que tous les
éléments du monde - êtres vivants, éléments de la nature, objets) sont habités par une âme. Ces âmes, ou esprits, peuvent agir de manière
positive ou négative sur le monde. Il est donc important de leur montrer du respect, de leur vouer un culte. Par conséquent, ceux qui
croient au shintô sont particulièrement respectueux envers la nature et les éléments naturels.
› L’épisode des oiseaux de papier « est une référence à l’Ommyôdô (« voie du Ying et du Yang »), une théorie du taoïsme qui enseigne ce
qui est à éviter certains jours, quelles directions prendre à telle période de l’année, la façon dont on devait construire une maison (ce qui
s’apparente au Feng Shui), etc. Les prêtres étaient notamment chargés de purifier les lieux par l’utilisation de petits bouts de papier sur
lesquels sont écrits des prières, les ofudas. Les shikigami sont liés à ces pratiques. On croyait que les prêtres pouvaient insuffler la vie à des
petits bouts de papier en forme d’animal ou d’humain et leur ordonner tout ce qu’ils voulaient. Shiki désigne « le style », « la manière »,
et gami se traduit par « dieu ».
› Source : l’excellent dossier pédagogique de Collège au cinéma, consultable par exemple à cette adresse.
4. Très vite, Chihiro doit travailler.
5. a) Dans les étages supérieurs se trouvent les personnels dirigeants (Yubaba, patronne tyrannique, obsédée par l’argent, le profit) et
socialement importants (le bébé géant de Yubaba, futur « roi » de ce lieu).
b) Dans les étages intermédiaires sont situés les dortoirs, les bains, autrement dit le cœur de l’activité économique. Enfin, dans les
étages inférieurs, situés sous le niveau de l’entrée principale, se trouvent la chaufferie (qui n’est pas sans évoquer l’enfer), les cuisines,
les machineries. Y travaillent, Kamaji, le responsable de la chaudière, et tous ceux qui sont en bas de la hiérarchie sociale : les ouvriers.
c) Plus on monte les étages, plus on monte dans la hiérarchie sociale.
6. a) Sans-Visage disparait lorsqu’il le souhaite mais surtout, il peut offrir de l’argent à qui il veut sans limite.
b) Ils perdent la raison et ne pensent plus qu’à obtenir cet argent.
c) Cela nous fait penser à notre monde et au désir d’argent qui peut rendre fou et prêt à tout.
7. Il est éduqué sans règles ni autorité. Il est choyé, sa mère cède à tous ses désirs et caprices. C’est un enfant gâté.
8. On peut aussi deviner une critique du monde du travail qui crée des relations d’autorité. Beaucoup des serviteurs de Yubaba ont perdu
leur liberté et leur vraie personnalité, ils sont devenus des esclaves.
Bloc 3
1. › Sen est le nouveau nom de Chihiro dans ce monde.
› Elle veut retrouver ses parents, leur faire récupérer leur forme humaine, et quitter avec eux le monde des bains. Pour cela, elle doit
d’abord trouver du travail et s’intégrer à ce monde.
› Mais elle veut également découvrir ce monde nouveau qu’est l’établissement des bains, en comprendre le fonctionnement et y trouver
sa place pour y survivre.
› Enfin, elle espère sans doute vivre une histoire d’amour avec Haku.
2. › Elle rencontre des difficultés relationnelles, par exemple avec Yubaba, mais aussi avec Kamaji, ou Lin, plutôt brutaux et rudes. Elle doit
s’habituer à un travail fatigant, physiquement, éprouvant. Elle sert également des clients compliqués ou désagréables.
› Elle se montre persévérante et courageuse. Elle s’adapte, murit, s’endurcit (au début du film elle n’était qu’une petite fille capricieuse et timide).
3. Chihiro n’est pas un personnage exceptionnel, elle est une enfant ordinaire confrontée à une structure peu accueillante. Elle n’a pas de
pouvoir magique, ni de qualités exceptionnelles. Seuls son courage et sa détermination peuvent lui permettre de s’en sortir.
4. a) Chihiro a changé : elle est devenue plus sûre d’elle, plus autonome, elle prend des initiatives, et elle n’a plus immédiatement peur
de tout.
b) Elle a changé grâce aux nombreuses expériences quelle a vécues, et qui l’ont fait grandir. Toutes les rencontres, même celles qui l’ont
mise en difficulté, ont été positives.
5. On peut penser au mythe d’Orphée, puisqu’il doit remonter des Enfers suivi d’Eurydice, mais sans jamais se retourner. Chihiro doit
repasser le tunnel sans se retourner.
6. Pour les parents, il ne s’est rien passé sinon une petite pause dans un parc d’attractions abandonné. On peut donc penser à un rêve.
Cependant, la végétation a poussé, et la voiture semble avoir été garée longtemps. De plus, dans les cheveux de Chihiro, on peut deviner
la présence de l’élastique donné par Zeniba.

HISTOIRE DES ARTS

Gaudí, architecte de l’imaginaire

1. Le toit fait penser à un caméléon, ou un dragon. On distingue
la tête à droite ; la petite partie percée (blanche) peut représenter
l’œil de l’animal. Les tuiles multicolores évoquent des écailles et
celles qui se trouvent au sommet du toit peuvent représenter la
crête que le caméléon a tout au long de la colonne vertébrale.
2. Les balcons peuvent faire penser à des crânes (à la partie au
niveau des yeux). Par ailleurs, les ouvertures des balcons évoquent
une gueule de requin ou de baleine.
3. Gaudí donne aux éléments fonctionnels des formes insolites et
uniques. Il joue notamment sur les arrondis et l’absence de symé-
trie. Il s’inspire de la nature pour créer ces formes. Ainsi, l’ouverture
de la cheminée n’est pas sans évoquer un champignon.

C h a p i t r e 6 • c o r r i g é s • Territoires imaginaires 8
 Le livre du professeur • Français • 5e

4. a) Ces maisons ont des formes étranges. Les murs sont arrondis, 7. Gaudí utilise la couleur, non comme un architecte, mais comme
les toits ondulés, et ils sont coiffés d’une cheminée qui ressemble un peintre : elle ne sert pas simplement d’ornement, elle participe
à un champignon, plus précisément à une amanite tue-mouches, pleinement à l’œuvre. Ainsi, sur la maison Batllo, la couleur de
champignon mortel, rouge tacheté de blanc. La maison de droite la façade fait écho aux travail des peintres impressionnistes qui
est dotée d’une grande tour qui peut faire penser à un phare ou à utilisent la couleur par touches.
un donjon. 8. › Gaudí s’inspire des artistes qui l’ont précédé. Mais, même s’il
b) Gaudí s’est inspiré de la maison de la sorcière dans Hansel et est architecte, il ne se tourne pas exclusivement vers le travail des
Gretel des frères Grimm. En effet, la couleur des murs rappelle celle autres architectes. Certes, il s’inspire des cathédrales gothiques,
du pain d’épice ; le toit semble couvert de sucre glace et l’amanite mais il puise aussi son inspiration dans le travail des peintres,
qui coiffe la cheminée, est un champignon très dangereux comme comme les peintres impressionnistes.
l’est la sorcière. › De plus, il s’inspire des légendes et des contes pour raconter
5. a) Comme les cathédrales gothiques, la Sagrada Familia a des une histoire à travers ses œuvres architecturales (que l’on pense
formes élancées s’élevant vers le ciel et elle laisse entrer la lumière. au dragon de la maison Batllo ou aux maisons du parc Guëll qui
b) Les matériaux utilisés par Gaudí (notamment le béton) sont évoquent celle de la sorcière d’Hansel et Gretel).
novateurs et les formes des tours notamment, sont originales. Elles › Enfin, sa source principale d’inspiration est la nature que l’on
peuvent évoquer des lianes. retrouve dans les formes ondulantes qu’il utilise de façon systé-
6. Dans leur partie supérieure, les piliers se divisent en branches, matique, dans les têtes de poisson de la maison Batllo, dans la
évoquant ainsi des arbres ou des tiges de plantes. Sur la voûte, fascination pour la forme du champignon (cheminée de la maison
on voit des sortes de grandes fleurs qui s’épanouissent. (Il peut Batllo et coiffes des cheminées des maison du parc Guëll) et dans
être intéressant de mettre l’œuvre de Gaudí en lien avec le poème la forêt mystique « cultivée » dans la nef de la Sagrada Familia.
« Correspondances » de Baudelaire).
Complément
› L’étude de ces œuvres s’inscrit dans la thématique « De la Belle Époque aux « années folles » : l’ère des avant-gardes (1870-1930) ».
› Grand lecteur de Viollet-le-Duc, Gaudí se nourrit des réflexions de l’artiste français pour repenser les formes de l’architecture. Certaines
remarques de Viollet-le-Duc dans Entretiens sur l’architecture (1872) pourraient d’ailleurs servir à définir le style de Gaudí, comme celle-ci :
« La décoration est écrite déjà dans la structure si la structure est sensée ; elle tient à l’édifice, non comme le vêtement, mais comme
les muscles et la peau tiennent à l’homme ». Gaudí partage aussi l’intérêt de Viollet-le-Duc pour le travail du fer, comme le montrent les
feuilles de palmier en fer forgé de la grille de la Casa Vicens, les grandes grilles d’entrée du Palais Guëll ou les balcons de La Pedrera. Ces
trois œuvres, situées à Barcelone, peuvent constituer un bon prolongement de l’étude menée dans la double page d’HDA.
› Toutefois, il peut également être intéressant de faire découvrir d’autres œuvres insolites d’architectes de l’Art Nouveau : les créations du
hongrois Lechner (Le Musée des Arts décoratifs, La Caisse d’épargne de la Poste ou l’Institut de géologie, tous trois situés à Budapest) ou
les œuvres des architectes français. Guimard et Lavirotte (notamment l’Hotel Ceramic, à Paris) ont réalisé de belles œuvres dans la Capi-
tale tandis que plusieurs artistes de l’École de Nancy ont édifié d’étonnants monuments comme la Graineterie GeninLouis (par Gulton), la
Chambre de Commerce et d’Industrie (par Toussaint, Marchal et Majorelle) ou la Villa Majorelle (par Sauvage).
› La question guidée qui attire à la fois l’attention des élèves sur les emprunts de Gaudí aux mouvements artistiques antérieurs et sur
ses créations originales peut être adaptée à l’étude d’autres édifices d’Art nouveau. Gaudí s’inspire en effet de l’art gothique et de l’im-
pressionnisme (les médaillons de céramique de la Casa Batllo évoquent les eaux peintes par Monet, par exemple). Mais il fait preuve
d’invention et d’originalité en s’inspirant de la nature et des contes de fées avec les maisons aux toits de champignons du parc Guëll et
le « toit dragon » de la Casa Batllo.

LEXIQUE

Exercice 1 : 1. › Avalon : Ile vers laquelle est emmené le roi Arthur Exercice 2 :
après sa mort.
› Le Pays d’Oz : Pays imaginaire constitué de quatre régions, chacune P Ç Î E Ù H N S M B L N J U W Î P
étant liée à une couleur. La capitale se nomme la cité d’Émeraude. Û C Ï G F F Y O N E Î N É É Q H F
› Le Pays des Merveilles : Alice y subit des transformations phy- Ï F Î T S Ç Q R D W Ê Z Z S S N E
siques (notamment, elle grandit et rapetisse) et y rencontre des Ù N Z R Ç Ú F C J W Ç C D Œ N D U
personnages étranges. W Y J O K R Y I I X Ë O G Z O E Â
› La Terre du Milieu : Elle est le cadre des aventures imaginées par
F M B L S O C E N O O W É C Ï K K
Tolkien. Elle est constituée de neuf mondes peuplés de créatures
imaginaires. J C Ü L I C O R N E I Â N E P H R
› Atlantide : Ile dont il est question chez Platon, dans la Grèce H Ë R B R K Ç O N L U T I N É Q F
Antique. Elle aurait été engloutie et aurait abrité une civilisation Z M R V È Ü F A R F A D E T D X J
exceptionnellement avancée. N X F W N Y M P H E È R K A S G F
› Utopia : Ile imaginée par Thomas More. Une société idéale, basée F A U N E E Â E E U Á A Î U È O W
sur l’égalité, s’y développe. É R Ü Q L Î J Q Ê W H G S R Ç Ç Ú
› Liliput : Ile habitée par les Liliputiens, des êtres tout petits, que
E Ü E Ü Ë J Ï H Î Î B O É E È X Â
rencontre Gulliver lors d’un de ses voyages.
O O H W Ú S S Ê E C Â N A Ï A D E
2. a) L’ile revient souvent. b) Une ile peut être un lieu isolé, coupé
du reste du monde : il est donc plus facile d’y imaginer un monde
« coupé » du monde réel.

C h a p i t r e 6 • c o r r i g é s • Territoires imaginaires 9
 Le livre du professeur • Français • 5e

Exercice 3 : a) honteux b) confus c) stupide d) admiratif.

Exercice 4 : 1. a) étonné vient du latin ex (qui indique la provenance, la cause) et tonnerre : « comme frappé par le tonnerre, par la foudre »
b) émerveillé vient du latin ex (qui indique la provenance, la cause) + mirabilia : « fait admirable, surprenant ».
c) atterré est construit avec le préfixe latin ad (vers) et terra : « projeté vers la terre ».
2. a) étonné est de la même famille étymologique que tonnerre, tonner, tonitruant.
b) émerveillé est de la même famille étymologique que merveilleux, merveille.
c) atterré est de la même famille étymologique que terre, territoire, terrasse.
Exercice 5 : a-7 ; b-4 ; c-1 ; d-6 ; e-2 ; f-5 ; g-3
Exercice 6 : On incitera les élèves à ne pas inventer de toutes pièces des mots, mais à les créer à partir de racines grecques ou latines,
ou à créer des mots valises, ou encore à prêter attention aux sonorités des mots.
En outre, cela aidera les autres élèves à deviner le sens des néologismes créés.

LANGUE

Exercice 1 : 1. Remarque : Selon le niveau de la classe et la place
de cette séquence dans l’année, on peut demander aux élèves :
› s oit de conjuguer tous les verbes au présent ;
› s oit de tenir compte de la chronologie, en mettant au passé
composé les verbes exprimant une antériorité :
L’un de ces vieillards raconte l’histoire d’une autre ville
plus ancienne de mille ans. Cette première cité athénienne,
âgée de neuf cents siècles, a été envahie et en partie
détruite par les Atlantes. Ces Atlantes, dit-il, occupent un
continent immense plus grand que l’Afrique et l’Asie réu-
nies, qui couvre une surface comprise du douzième degré
de latitude au quarantième degré nord. Leur domination
s’étend même à l’Égypte. Ils ont voulu l’imposer jusqu’en
Grèce, mais ils ont dû se retirer devant l’indomptable résis-
tance des Hellènes. Des siècles s’écoulent. Un cataclysme
se produit, inondations, tremblements de terre. Une nuit
et un jour suffisent à l’anéantissement de cette Atlantide
dont les plus hauts sommets, Madère, les Açores, les Cana-
ries, les îles du cap Vert, émergent encore.
2. On distingue le présent de narration (par exemple dans la
première phrase) et le présent de description : « un continent
immense [...] qui couvre une surface comprise du douzième degré
de latitude au quarantième degré nord. »
Exercice 2 : 1. Des perches qui s’élevaient du sol à grande distance
les unes des autres et se perdaient au-dessus des nuages soute-
naient la ville. On y montait par de petits escaliers. Les habitants
se montraient rarement à même le sol : ils avaient déjà là-haut
tout le nécessaire et ils préféraient ne pas descendre. Rien de la
ville ne touchait terre en dehors de ces longues pattes de phéni-
coptère sur lesquelles elle s’appuyait.
2. L’imparfait (et plus généralement les temps du passé), donne à
ce qui est raconté ou décrit un aspect plus lointain, et donc moins
réel. Les contes et les légendes se racontent au passé. Les descrip-
tions réalistes sont plus souvent faites au présent.
Exercice 3 : Remarque : Étant donné le nombre important d’expan-
sions du nom, cet exercice est plutôt à l’oral, comme exercice de
révisions et de consolidation des acquis. En effet, la répétition des
mêmes classes grammaticales et des mêmes fonctions permet de
les fixer dans la mémoire.
Exercice 4 : › L’adjectif immense est épithète de labyrinthe ;
› les adjectifs humides et tortueuses sont épithètes de branches ;
› de larves est un groupe prépositionnel, complément du nom
moucheurs ;
› qui détalaient est une proposition subordonnée relative, épithète
de moucheurs de larves ;
› de ce pays est un groupe prépositionnel, complément du nom
spectacle ;
› d’écorce détrempée est un groupe prépositionnel, complément du
nom étendues ;
› détrempée est un adjectif, épithète du nom écorce ;
› mystérieuses est un adjectif, épithète du nom fourches ;
› où nul n’avait jamais posé le pied est une proposition subordon-
née relative, complément du nom fourches ;
› petits est un adjectif, épithète du nom lacs ;
› qui s’étaient formés est une proposition subordonnée relative,
épithète de lacs ;
› de branches est un groupe prépositionnel, complément du nom
croisée ;
› de mousse verte est un groupe prépositionnel, complément du
nom forêts ;
› verte est un adjectif, épithète du nom mousse ;
› profonde est un adjectif, épithète du nom écorce ;
› creux est un adjectif, épithète du nom chemins ;
› bizarres est un adjectif, épithète du nom insectes ;
› morts est un adjectif, épithète du nom fagots ;
› coincés est un adjectif (un participe passé employé comme
adjectif), épithète du nom fagots ;
› que le vent ne parvenait pas à faire tomber est une proposition
subordonnée relative, épithète du nom fagots ;
› suspendue est adjectif, épithète du nom jungle ;
› pleine est un adjectif, épithète du nom jungle ;
› étranges est un adjectif, épithète du nom bruits.
Exercice 5 : › Réponse libre de l’élève.
› Pour la correction, si l’on dispose d’un vidéopojecteur, on peut
par exemple photographier l’exercice de quelques élèves, les pro-
jeter au tableau, puis demander à d’autres élèves d’identifier les
expansions du nom, de préciser leur classe et leur fonction.
› En cas de désaccord, on demande à chacun de justifier sa réponse.
› La correction peut aussi se faire par binômes : deux élèves échangent
leur texte et font l’exercice. Chacun contrôle les réponses de
l’autre. En cas de désaccord, ils font appel au professeur, qui peut
éventuellement solliciter l’avis d’autres élèves de la classe.
Exercice 6 : Proposition :
Gimli le nain décrit les grottes du Gouffre de Helm à son
ami Legolas L’Elfe :
J’ai vu des salles incommensurables, emplies de la
musique éternelle de l’eau tintant dans les fontaines !
[...] Quelle merveille ! Il y a des colonnes blanches,
safran et d’un rose d’aurore, cannelées et contournées
en formes de rêve, Legolas ; elles jaillissent de sols
multicolores pour rejoindre les pendentifs scintillants
de la voûte : des ailes, des cordes, des rideaux aussi
fins que des nuages gelés ; des lances, des bannières,
des clochetons de palais suspendus ! Peux-tu imagi-
ner cela ? Des lacs immobiles les reflètent : un monde
miroitant surgi de sombres mares couvertes de verre
clair. Est-ce un rêve ?

C h a p i t r e 6 • c o r r i g é s • Territoires imaginaires 10
 Le livre du professeur • Français • 5e

EXPRESSION ÉCRITE

Exercice 1 : La réalisation de ce carnet de voyage peut se faire en tâche complexe : elle peut être filée tout au long de la séquence en se
servant des séances de lecture et de langue comme ressources progressives.
Ressources pour plonger dans le Paris du futur :
› L’exposition « Revoir Paris », de François Schuiten et Benoît Peters.
› Les 22 projets lauréats du concours « Réinventer Paris ».
Pour se familiariser avec le carnet de voyage, on peut se rendre sur le site du Rendez-vous carnet de voyage, concours annuel à Cler-
mont-Ferrand.
Exercice 2 : Cet exercice peut être l’occasion de poser les codes d’écriture de la lettre. Variante : on peut apporter un caractère ludique
en rajoutant une contrainte, par exemple l’insertion des 10 mots de la francophonie.
Exercice 3 : On peut demander, en amont, un exposé sur le mythe de l’Altantide, ou une mise en commun après la phase de recherches,
ce qui permettra d’en faire émerger les principales caractéristiques.
Proposition de grille d’autoévaluation :

Fil vert Fil bleu Fil rouge

La description des La description est précise et orga- J’ancre ma description dans l’Anti-
J’imagine une ile.
lieux. nisée. quité.
Le portrait des Je construis la cité comme une
Je décris les habitants. J’imagine leur mode d’organisation.
Atlantes. utopie.
Je donne des détails sur cette cité L’organisation de cette cité est Je propose une société modèle qui
Une utopie.
idéale. cohérente. nous fait réfléchir.
Une expression On comprend mon texte, malgré des La langue est satisfaisante, il y a
L’expression est correcte.
correcte. maladresses. peu de fautes d’orthographe.
Exercice 4 : › Du point de vue de l’imaginaire, on peut encourager les élèves à recréer un univers de fantasy (en commençant par en
rappeler les caractéristiques).
› On peut présenter cette image, comme source d’inspiration pour inventer des créatures imaginaires.
› Voici quelques exemples de plateforme d’écriture collaborative, fiables et faciles d’utilisation :
• Framapad ;
• Titanpad (en anglais) ;
• Google Drive (et plus précisément, pour l’écriture : Google Documents).
› Proposition de grille d’autoévaluation (également sur la version numérique), qui sert au deuxième temps de l’exercice :

Fil vert Fil bleu Fil rouge

Des lieux imagi- + J’ai ajouté des détails particu- + J’ai donné un rôle particulier à ce
J’ai intégré la description au récit.
naires liers. lac dans le récit.
Des personnages + Ces personnages sont liés à la
J’ai présenté mes personnages. + J’en ai fait un portrait précis.
imaginaires. magie et au merveilleux.
+ Il est porté par une quête ou par
Un récit construit. Le récit avance. + Il est original et captivant.
la résolution d’un problème.
Une expression On comprend, mais il y a des mala- L’expression est globalement cor- La langue est satisfaisante, il y a
correcte. dresses. recte. peu de fautes d’orthographe.

EXPRESSION ORALE

Exercice 1 : › Une séance préalable en médiathèque ou en salle
multimédia peut être utile pour trouver des exemples et préciser
son point de vue.
› Voici une ressource qui peut être utilisée pour lancer le débat :
il s’agit d’un bref reportage (5 min) sur les indiens Tayrona, en
Colombie, au village de Kogui.
Exercice 2 : › Variante : on peut aussi proposer ce projet sous une
forme plus traditionnelle :
• Le héros
• Sa quête.
• L’univers dans lequel il évolue.
• Ses aides : des objets, des êtres animés - les défis intermé-
diaires qui lui permettent d’avoir accès à ces aides.
• Les obstacles qu’il rencontre.
› Chacun de ces points donne alors lieu à une illustration, support
de l’explication menée à l’oral par l’élève.
Exercice 3 : Dans cet exercice, on veille à travailler l’oral continu
spontané. Les élèves doivent s’exprimer sans note, et après un
temps de préparation réduit (20 à 30 minutes). L’émission fait
alors alterner des interventions narratives avec d’autres plus argu-
mentatives. Il s’agit de raconter, d’expliquer, de débattre.
Exercice 4 : › Pour le support visuel, on peut conseiller une pré-
sentation sous forme de diaporama dynamique.
› Le site internet Prezi par exemple, permet de réaliser ce diapo-
rama en mode collaboratif.

C h a p i t r e 6 • c o r r i g é s • Territoires imaginaires 11