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Méthode
2 Comment faire ?
ÉTAPE 1 Lisez attentivement le sujet et repérez les mots importants.
Exemple de sujet Mots importants Donc…
hôtel étrange L’histoire doit se dérouler au xxie siècle.
Vous êtes en voyage touristique. trouvé sur Internet
Vous avez réservé un hôtel par
Internet. Lorsque vous le voyez, racontez : C’est un récit avec enchaînement chronologique
il vous semble étrange et cette – en décrivant d’actions et présence d’indicateurs temporels. Vous
impression se confirme lorsque vous devez y inclure une description avec des indicateurs
– en analysant
entrez. Racontez cette expérience spatiaux.
en décrivant ce lieu inquiétant et en
analysant vos sentiments. vos sentiments Il faut évoquer ce que vous éprouvez à l’extérieur,
puis à l’intérieur de l’hôtel.
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3 Voici le début de la rédaction d’un élève. Le sujet était le suivant : « Il y a quelque chose d’étrange
dans la cour du collège ! » dis-je. Racontez ce que vous avez vu en analysant vos sentiments.
Cette rédaction est
construite pour créer
du suspense.
« Il y a quelque chose d’étrange dans la cour du collège ! » dis-je. C’était un samedi matin.
Seuls les élèves du club de théâtre étaient là. J’étais arrivé le premier pour mettre en place
le décor. Il faisait encore sombre. Ces matins-là, le collège était un peu étrange, silencieux.
J’étais à la fois content du calme qui régnait dans ces lieux si bruyants d’habitude, mais
aussi troublé, comme si je pénétrais dans un endroit interdit.
Pour accéder à la salle où nous répétions, je devais traverser la cour. C’est à cet instant
que je la vis. J’ouvris des yeux éberlués. C’était incroyable ! Une hallucination sans doute.
Je frissonnai de peur et d’émotion. Et pourtant non ! Je voyais, devant moi, dans la cour,
une dune, une vraie dune, comme dans le désert. Elle me sembla immense. J’étais fasciné
et un peu inquiet aussi. Comment avait-elle surgi ?
a. Soulignez les expressions qui indiquent l’étrangeté de la situation dans laquelle se trouve le
narrateur.
b. Surlignez les expressions qui racontent les émotions éprouvées.
c. Donnez un titre à chacun des paragraphes.
Paragraphe 1 : Les circonstances (lieu, moment, sentiments)
Paragraphe 2 : La découverte de la dune et sentiments nouveaux (surprise, peur, fascination
et inquiétude face à ce phénomène étrange)
105
Méthode
Pour écrire la suite d’un texte :
Avant de – Repérez quand et où se déroule l’action (époque, moment de la journée, lieu).
commencer
– Identifiez le personnage principal : son nom, ses réactions, ses sentiments.
– Qualifiez l’atmosphère de la scène racontée : amusante, mystérieuse, inquiétante…
– Regardez à quelle personne se fait le récit : 1re ou 3e ? Vous garderez la même personne.
– Repérez les temps verbaux utilisés (récit au passé ou au présent). Vous emploierez les mêmes.
Pour rédiger – Reprenez une phrase ou un court paragraphe du texte de départ.
– Articulez votre rédaction au texte de départ avec un indicateur de lieu ou de temps : soudain,
par exemple.
– Allez à la ligne pour chaque étape du récit.
Application
1 Je découvre le sujet.
Lisez ce texte et écrivez la suite. Votre texte se situera juste après ce que vous avez lu, sans interruption
ni changement de cadre.
Raymonde prêta l’oreille. De nouveau et par deux fois le bruit se fit entendre, assez net pour
qu’on pût le détacher de tous les bruits confus qui formaient un grand silence nocturne, mais
si faible qu’elle n’aurait su dire s’il était proche ou lointain, s’il se produisait entre les murs du
vaste château, ou dehors, parmi les retraites1 ténébreuses du parc.
Doucement, elle se leva. Sa fenêtre était entrouverte, elle en écarta les battants. La clarté de la
lune reposait sur un calme paysage de pelouses et de bosquets où les ruines éparses de l’ancienne
abbaye se découpaient en silhouettes tragiques.
Maurice Leblanc, L’Aiguille creuse, 1909.
1. Recoins.
2 Je prépare au brouillon.
ÉTAPE 1 Je relis le texte.
Cherchez dans le texte les réponses aux questions suivantes.
Où se passe l’action ? Dans un vaste château entouré d’un parc avec des
pelouses, des arbres et les ruines d’une abbaye.
Quand se déroulent les faits ? Le roman date de 1909. Les faits se passent la nuit
(grand silence nocturne, la clarté de la lune).
Qui est le personnage principal ? Le personnage principal s’appelle Raymonde. Elle a
Que fait-il ? été réveillée par des bruits dont elle ne connaît pas
l’origine. Elle s’est levée et regarde le parc du château
par la fenêtre.
Quelle est l’atmosphère du texte ? Un mélange d’angoisse (bruits confus, ténébreuses,
silhouettes tragiques) et de tranquillité (silence, calme
paysage).
À quelle personne se fait le récit ? À la 3e personne.
Quels sont les temps verbaux utilisés ? Passé simple et imparfait.
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Reportez-vous à la
1. Classez ces synonymes de peur du moins fort au plus fort : terreur, inquiétude, anxiété, crainte,
fiche 31 p. 82. frayeur, appréhension.
Appréhension, inquiétude, anxiété, crainte, frayeur, terreur.
2. Trouvez des participes passés pour caractériser la personne qui a peur.
Elle est : terrorisée, apeurée, terrifiée, épouvantée, effrayée, affolée, pétrifiée.
3. Quelles sont les manifestations physiques de la peur ? Trouvez des locutions verbales contenant
chacun des mots suivants.
Cœur : avoir le cœur qui bat très vite, qui s’emballe.
Front : avoir le front trempé de sueur.
Sang : sentir son sang se figer dans ses veines.
Dents : claquer des dents.
Cheveux : sentir ses cheveux se hérisser sur la tête.
Chair : avoir la chair de poule.
Jambes : sentir ses jambes qui se dérobent.
Dos : avoir froid dans le dos.
4 Je me relis.
Relisez-vous et faites particulièrement attention :
✓ aux homophones étudiés (fiches 26 à 29, p. 71-77) ;
❑
✓ aux terminaisons de l’imparfait et du passé simple (fiches 14, 15 et 20, p. 40-43 et 52) ;
❑
✓ aux accords (fiches 21 à 25, p. 58-69) ;
❑
✓ aux indicateurs de temps et de lieu (fiche 34, p. 90).
❑
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Méthode
Pour écrire une scène de théâtre, il faut tenir compte des éléments suivants :
Application
1 Je découvre le sujet.
Deux élèves se disputent dans la cour du collège. Rédigez cette dispute sous forme de scène de théâtre
en vous inspirant de celle de Shakespeare.
2 Je prépare au brouillon.
ÉTAPE 1 Je relis le texte de Shakespeare pour comprendre la dispute.
Cherchez dans le texte les réponses aux questions suivantes.
a. Repérez le motif de la dispute.
Les personnages s’opposent sur les qualités de leurs maîtres.
b. Relevez les différentes didascalies :
– de paroles : à Abraham, à Samson
– de mouvement : Tous se mettent en garde.
– de mise en scène : Entre, au fond du théâtre, Benvolio ; puis, à distance, derrière lui, Tybalt.
c. Repérez la longueur des paroles échangées par les personnages :
– Les phrases sont-elles courtes ou longues ? Les phrases sont courtes.
– Quel est l’effet produit sur le spectateur ? Le dialogue est vif et s’enchaîne rapidement.
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d. Quels sont les différents types et formes de phrases présents dans cette scène ?
– Phrases déclaratives : Si vous en cherchez une, Monsieur, je suis votre homme. Je sers un
maître aussi bon que le vôtre. – Mais pas meilleur. – Soit, Monsieur. – Voici un parent de notre
maître. – Vous mentez.
– Phrases interrogatives : Cherchez-vous la bagarre, Monsieur ? – La bagarre, Monsieur ?
– Phrases impératives : Dis « meilleur » ! – Dégainez, si vous êtes des hommes. – Grégoire,
souviens-toi de ta botte imparable.
– Phrases de forme exclamative : Non, Monsieur ! – Si fait, Monsieur, meilleur !
ÉTAPE 2 J’imagine le déroulement de la dispute.
3 Je rédige le dialogue.
Placez les didascalies
1. Faites commencer le dialogue par un échange relativement calme entre vos deux personnages
après le nom du puis rendez cet échange de plus en plus vif tout au long de la scène.
personnage qui parle.
2. Veillez au rythme des répliques : utilisez principalement des phrases courtes.
3. Pensez à varier les types et formes de phrases : déclaratif, interrogatif, impératif, exclamatif.
4. Pensez aux didascalies tout au long de la scène (gestes, ton de la voix…) et indiquez par une
didascalie la sortie de scène des personnages.
4 Je me relis.
Relisez-vous et faites particulièrement attention :
Pour le dialogue
✓ aux types et formes de phrases (fiche 4, p. 12) ;
❑
✓ aux phrases simples (fiche 5, p. 14) ;
❑
✓ aux modes et temps (fiche 11, p. 34) ;
❑
✓ aux reprises pronominales (fiche 35, p. 92).
❑
Pour les didascalies
✓ aux indicateurs de temps et de lieu (fiche 34, p. 90).
❑
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Méthode
Pour écrire une lettre :
● Commencez par écrire en haut à droite : le lieu et la date de la lettre.
● Un peu plus bas, au milieu de la page, précisez qui est le destinataire de la lettre.
● Écrivez un paragraphe pour présenter votre demande.
● Rédigez le contenu de la lettre en faisant des paragraphes à intervalles réguliers.
● Concluez par une formule de politesse adaptée au destinataire.
● Signez en bas à droite soit par un prénom (pour une lettre adressée à quelqu’un que vous connaissez bien),
soit par votre prénom et nom en cas de lettre officielle.
Application
1 Je découvre le sujet.
Lisez cette lettre écrite par le poète Arthur Rimbaud à son professeur Georges Izambard. Rédigez ensuite
les deux lettres que Rimbaud lui demande d’envoyer. Vous respecterez la présentation de la lettre et
varierez les formules en fonction du destinataire.
2 Je prépare au brouillon.
ÉTAPE 1 Je relis la lettre de Rimbaud.
Où et quand Arthur Rimbaud Il écrit de la prison parisienne où il est enfermé, le 5 septembre
écrit-il ?
1870.
À qui écrit-il ? À un homme dont il est proche : il l’appelle frère et père.
Que lui est-il arrivé entre le Il a pris le train de Charleville à Paris. Comme il n’avait ni billet
29 août et le jour où il écrit ni argent, il a été emprisonné à son arrivée.
cette lettre ?
Que demande-t-il au destina- Il lui demande d’intervenir pour lui afin de le faire sortir de
taire de la lettre ? prison, de lui écrire une lettre, et d’en envoyer aussi une à sa
mère qui doit s’inquiéter.
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4 Je me relis.
Relisez-vous et faites particulièrement attention :
✓ aux indicateurs de temps et de lieu (fiche 34, p. 90), aux reprises pronominales (fiche 35, p. 92) ;
❑
✓ à exprimer le point de vue de Georges Izambard de manière nuancée (fiche 37, p. 98) ;
❑
✓ à employer le présent, le futur, le passé composé (fiches 12, 13, 18, p. 36-39 et 48).
❑
111
Méthode
Application
1 Votre professeur vous demande de préparer un exposé oral sur Victor Hugo. Faites une recherche
sur Internet et indiquez trois sites que vous aurez consultés.
wikipedia.org
babelio.com
poetica.fr
2 Lisez ces consignes données par le professeur pour réaliser un exposé sur un monument célèbre,
puis traitez-les.
a. Présentation du monument choisi
– Dates de réalisation et architecte
– Description du monument (taille, style)
– Quelle est la fonction / l’utilité de ce monument ?
– Documents consultés pour obtenir des informations sur ce monument
b. Historique du monument
– Pourquoi et à quelle occasion a-t-il été construit ?
– Anecdotes ou événements autour du monument
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3 À partir de ces deux documents, imaginez le sujet d’exposé qui pourrait vous être proposé.
Quatre vues de la construction de la tour Eiffel pour l’Exposition universelle de 1889. © Bridgeman Images.
4 Voici le plan proposé par un élève sur le sujet suivant : La naissance des grands magasins au xixe siècle.
Réorganisez les trois paragraphes pour que le plan de l’exposé soit logique.
1. Ces grands magasins se présentent comme un espace de liberté et offrent un grand choix de pro-
duits. Comme ils passent d’importantes commandes aux fabricants, ils peuvent faire baisser le prix et
proposer aux clients des articles inédits.
2. L’urbanisation, les transports et la production de masse sont les trois facteurs essentiels pour la
naissance et le développement des grands magasins. Ils apparaissent à la moitié du xixe siècle dans les
grandes villes et se présentent comme un élément fondamental de la modernité. Le premier date de
1852, à Paris, et s’appelle Le Bon Marché.
3. C’est alors la naissance du « shopping », activité qui était perçue auparavant comme une corvée.
Avec les grands magasins, le shopping devient un loisir et cette activité continue jusqu’à aujourd’hui.
Les grands magasins ont continué à se développer parce qu’ils se sont toujours adaptés au dévelop-
pement industriel et à la vie moderne.
Réponse : 2 – 1 – 3
113
Méthode
● Donner la nature d’un mot (on parle aussi de la classe grammaticale d’un mot), c’est identifier la
catégorie grammaticale à laquelle il appartient.
● Repérer la fonction d’un mot, c’est trouver son rôle grammatical dans la phrase où il est employé.
Les mots se répartissent en deux grandes séries de natures grammaticales : les mots variables et les mots invariables.
Mots variables Mots invariables
Nom, déterminant, pronom, adjectif, verbe Adverbe, conjonction de coordination, conjonction de
subordination, préposition, interjection, onomatopée
Nature Exemple
Un nom commun est souvent précédé d’un déterminant. route ➞ la route
Un déterminant précède toujours un nom. le cheval
Un pronom remplace un nom. Ce chien est gentil, il m’a fait la fête.
Un adjectif peut souvent être précédé de l’adverbe très. heureux ➞ très heureux
Fonction Exemple
Le sujet répond aux questions qui est-ce qui ?, Marin range sa chambre.
qu’est-ce qui ?
L’attribut du sujet se rapporte toujours au sujet, dont Soraya semble inquiète.
il est séparé par un verbe attributif (être, paraître,
sembler…).
L’adjectif épithète est toujours placé à côté du nom qu’il La grande salle est au premier étage.
qualifie.
Le complément du nom donne des précisions sur Je regarde un film d’aventures.
un nom.
Le complément du verbe donne des précisions Je mange une pomme. (COD)
sur un verbe. Julie parle à sa sœur. (COI)
Les compléments de phrase ou circonstanciels Jean part demain. (temps)
répondent aux questions quand ? (temps), où ? (lieu), Je me baigne dans le lac. (lieu)
comment ? (manière), à l’aide de quoi ? (moyen), pour
Il s’est décidé brusquement. (CC manière)
quelle raison ? (cause), dans quel but ? (but), avec quelle
conséquence ? (conséquence). Il voyagera en train. (CC moyen)
Il part parce qu’il a besoin de vacances. (CC cause)
Il part pour se reposer. (CC but)
Il a travaillé au point d’être épuisé. (CC conséquence)
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Application
1 Indiquez la nature des mots en gras dans chaque phrase.
Ne confondez pas
1. Il sort chaque matin à dix heures. / Le sort leur a été favorable. verbe / nom commun
article défini et pronom 2. L’arbre est couvert de mousse. / Ce shampoing mousse beaucoup. nom commun / verbe
personnel.
3. Ce rouge est superbe. / La peinture de son couloir est rouge. nom / adjectif
4. Je vais bien. / Il fait le bien autour de lui. adverbe / nom commun
5. Mon chien course le chat de mon voisin dès qu’il le voit. / La course s’est bien déroulée.
verbe / nom commun
6. Le livre est ouvert sur la table. / Je le vois. article défini / pronom personnel
7. Le ton est monté très vite. / Ton chien est superbe. nom commun / déterminant possessif
3 Employez dans une phrase les mots suivants en leur donnant la fonction indiquée entre parenthèses.
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Méthode
● Une phrase complexe contient au moins deux verbes conjugués.
● Elle est donc constituée d’au moins deux propositions.
[Il s’est cassé la jambe] : [il est immobilisé plusieurs semaines.]
➞ deux verbes conjugués = deux propositions
1 Juxtaposition et coordination
Caractéristiques Exemples
La juxtaposition
• Les propositions sont reliées par une virgule, un point- [Il est arrivé tôt] ; [il est reparti tard].
virgule ou un deux-points. ➞ rapport de succession
• La ponctuation peut exprimer de manière implicite (sans le [Il sourit], [il est content].
dire par des mots) un rapport de cause, de conséquence, ➞ rapport de cause
de succession ou d’opposition (voir fiche 9, p. 28).
La coordination
• Les propositions sont reliées par un outil de coordination [Il sourit] car [il est content].
qui peut être : ➞ rapport de cause
– une conjonction de coordination : mais, ou, et, donc, or, ni,
car.
– un adverbe de coordination : enfin, ensuite, puis, en
effet, c’est pourquoi, par conséquent, cependant, pourtant,
néanmoins, ainsi, aussi…
2 Subordination
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3 Transformez ces phrases simples en phrases complexes en remplaçant les éléments en gras par
une proposition juxtaposée ou coordonnée.
Plusieurs solutions sont
possibles. 1. Les trottoirs sont glissants à cause des chutes de neige cette nuit.
Les trottoirs sont glissants car la neige est tombée cette nuit.
2. À mon retour dans huit jours, je passerai te voir.
Je serai de retour dans huit jours, je passerai te voir.
3. À l’annonce de promotions importantes, les clients sont venus nombreux.
Des promotions importantes ont été annoncées, c’est pourquoi les clients sont venus
nombreux.
4 a. Mettez entre crochets les propositions juxtaposées.
b. Transformez-les en une proposition principale suivie d’une subordonnée conjonctive ou relative.
1.[Il a marché très vite]:[il est essoufflé.] – (si bien que)
Il a marché très vite si bien qu’il est essoufflé.
2.[On a rénové le pont];[il menaçait de s’effondrer.] – (qui)
On a rénové le pont qui menaçait de s’effondrer.
3.[Je rentre vite à la maison];[mes parents ne s’inquiéteront pas.] – (afin que)
Je rentre vite à la maison afin que mes parents ne s’inquiètent pas.
5 Surlignez les subordonnants puis barrez les subordonnées relatives que vous pouvez supprimer.
Je montai dans une voiture qu’il conduisait lui-même et nous voici partis à travers la ville, triste
ville, somnolente et terne où rien ne remuait par les rues, sauf quelques chiens […]. De temps
en temps, un boutiquier ôtait son chapeau ; Simon rendait le salut et nommait l’homme pour
me prouver sans doute qu’il connaissait tous les habitants par leur nom. […]
On eut vite traversé la cité, et la voiture entra dans un jardin qui avait des prétentions de parc,
puis s’arrêta devant une maison à tourelles qui cherchait à passer pour un château.
Guy de Maupassant, « Une famille », 1866.
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Méthode
Il faut d’abord trouver le radical. Pour cela, il faut enlever la terminaison de l’infinitif.
Regarder ➞ radical = regard-
Mode Verbes en -er Verbes en -ir (participe La plupart des autres verbes
(sauf aller, 1 groupe)
er
présent en -issant, 2e groupe) (3e groupe)
Indicatif Radical + -e, -es, -e, -ons, Radical + -is, -is, -it, -issons, Radical + -s, -s, -t,-ons, -ez, -ent
(Fiche 12) -ez, -ent -issez, -issent
Impératif Radical + -e, -ons, -ez Radical + -is, -issons, -issez Radical + -s, -ons, -ez
Conditionnel Infinitif + -ais, -ais, -ait, Infinitif + -ais, -ais, -ait, -ions, Infinitif + -ais, -ais, -ait, -ions,
(Fiche 16) -ions, -iez, -aient -iez, -aient -iez, -aient
Subjonctif Radical 1 personne du
re
Radical 1re personne du pluriel Radical 1re personne du pluriel
(Fiche 17) pluriel du présent indicatif du présent indicatif + -e, -es, -e, du présent indicatif + -e, -es, -e,
+ -e, -es, -e, -ions, -iez, -ent -ions, -iez, -ent -ions, -iez, -ent
Pour les verbes du 3 groupe, voir aussi tableaux de conjugaison, p. II et III et rabat.
e
Temps Verbes en -er Verbes en -ir (participe La plupart des autres verbes
(sauf aller, 1er groupe) présent en -issant, 2e groupe) (3e groupe)
Futur simple Infinitif + -ai, -as, -a, -ons, -ez, Infinitif + -ai, -as, -a, -ons, -ez, Infinitif + -ai, -as, -a, -ons, -ez,
(Fiche 13) -ont -ont -ont
Imparfait Radical 1re personne du Radical 1re personne du pluriel Radical 1re personne du pluriel
(Fiche 14) pluriel du présent indicatif + du présent indicatif + -ais, -ais, du présent indicatif + -ais, -ais,
-ais, ais, -ait, -ions, -iez, -aient -ait, -ions, -iez, -aient -ait, -ions, -iez, -aient
Passé simple Radical + -ai, -a, -èrent Radical + -is, -it, -irent Radical + -is, -it, -irent
(Fiche 15) ou Radical + -us, -ut, -urent
Les temps composés se conjuguent avec l’auxiliaire être ou avoir suivi du participe passé du verbe.
Pour conjuguer les auxiliaires, voir tableaux de conjugaison, p. II et III et rabat.
Temps composé Temps de l’auxiliaire Exemple
Passé composé Présent J’ai voulu.
(Fiche 18) Elle est partie.
Plus-que-parfait Imparfait J’avais voulu.
(Fiche 18) Elle était partie.
Passé antérieur Passé simple J’eus voulu.
(Fiche 18) Elle fut partie.
Futur antérieur Futur simple J’aurai voulu.
(Fiche 18) Elle sera partie.
Conditionnel passé Conditionnel présent J’aurais voulu.
(Fiche 18) Elle serait partie.
118
119
Méthode
Pour bien relire une dictée, il faut notamment vérifier les accords et l’orthographe des homophones les
plus courants.
Les participes passés sont-ils employés avec être ou avoir ? Faut-il accorder ?
• Avec être, accord du participe passé avec le sujet.
• Avec avoir, accord du participe passé avec le COD placé avant le verbe.
Elle a acheté une robe et elle l’a mise aussitôt.
Ce / se Ce sol se dessèche.
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Harpagon. – Pourrais-je savoir de vous, maître Jacques, ce / se que l’ont / on dit de moi ?
Maître Jacques. – Oui, Monsieur, si j’étais assuré que cela ne vous fâchât point.
Harpagon. – Non, en aucune façon.
Maître Jacques. – Pardonnez-moi, je s’est / sais fort bien que je vous mettrais / mettrez en colère.
Harpagon. – Point du tout, au contraire, c’est / s’est me faire plaisir, et / est je suis bien aise
d’apprendre comme ont / on parle de moi.
Molière, L’Avare, acte III, scène I, 1668.
Vers la fin des vacances, il y a bien longtemps, une voiture de paysan, qui précédait notre mé-
nage, nous avait déposés , ma mère et moi, devant la petite grille rouillée . […] Ma mère, que
nous appelions Millie, et qui était bien la ménagère la plus méthodique que j’aie jamais connue,
était entrée aussitôt dans les pièces remplies de paille poussiéreuse, et tout de suite elle avait
constaté avec désespoir, comme à chaque « déplacement », que nos meubles ne tiendraient
jamais dans une maison si mal construite… Elle était sortie pour me confier sa détresse. Tout
en me parlant, elle avait essuyé doucement avec son mouchoir ma figure d’enfant noircie
par le voyage. Puis elle était rentrée faire le compte de toutes les ouvertures qu’il allait falloir
condamner pour rendre le logement habitable…
Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913.
Les adjectifs attributs Denise vient d’arriver à Paris avec ses deux frères, Jean et Pépé.
du sujet s’accordent
avec le sujet. Du coup, [Jean] était lui-même redevenu immobile, la bouche (ouvert). Tout ce luxe de la femme le
rendait rose de plaisir. Il avait la beauté d’une fille, une beauté qu’il semblait avoir volée à sa sœur,
la peau (éclatant), les cheveux (roux) et (frisé), les lèvres et les yeux (mouillé) de tendresse. Près de lui,
dans son étonnement, Denise paraissait plus mince encore, avec son visage long à la bouche trop
(grand), son teint fatigué déjà, sous sa chevelure pâle. […] Ils étaient si (singulier) et si (charmant),
sur le pavé, ces trois blonds (vêtu) pauvrement de noir, cette fille triste entre ce (joli) enfant et ce
garçon (superbe), que les passants se retournaient avec des sourires.
Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883.
Du coup, Jean était lui-même redevenu immobile, la bouche ouverte. Tout ce luxe de la femme
le rendait rose de plaisir. Il avait la beauté d’une fille, une beauté qu’il semblait avoir volée à sa
sœur, la peau éclatante, les cheveux roux et frisés, les lèvres et les yeux mouillés de tendresse.
Près de lui, dans son étonnement, Denise paraissait plus mince encore, avec son visage long à
la bouche trop grande, son teint fatigué déjà, sous sa chevelure pâle. […] Ils étaient si singu-
liers et si charmants, sur le pavé, ces trois blonds vêtus pauvrement de noir, cette fille triste
entre ce joli enfant et ce garçon superbe, que les passants se retournaient avec des sourires.
121
Jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites. De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes. – Au besoin, il prendrait des ailes, comme l’aigle ! –
Tout, la haine et le deuil ! – Et ne m’objectez pas1 20 Il vous échappe, il fuit, rien ne l’arrêtera.
Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas... – Il suit le quai, franchit la place, et cætera4,
5 Écoutez bien ceci : Passe l’eau sans bateau dans la saison des crues,
Tête-à-tête, en pantoufle, Et va, tout à travers un dédale de rues,
2
Portes closes , chez vous, sans un témoin qui souffle, Droit chez l’individu dont vous avez parlé.
Vous dites à l’oreille au plus mystérieux 25 Il sait le numéro, l’étage ; il a la clé,
De vos amis de cœur, ou, si vous l’aimez mieux, Il monte l’escalier, ouvre la porte, passe,
10 Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire, Entre, arrive, et, railleur5, regardant l’homme en face,
Dans le fond d’une cave à trente pieds sous terre, Dit : – Me voilà ! je sors de la bouche d’un tel.
Un mot désagréable à3 quelque individu ; Et c’est fait. Vous avez un ennemi mortel.
Ce mot que vous croyez qu’on n’a pas entendu, Victor Hugo, Toute la lyre, III, XXI, 1888.
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,
1. Ne m’opposez pas comme argument. 2. Fermées. 3. Au sujet de.
15 Court à peine lâché, part, bondit, sort de l’ombre ! 4. Etc. : et ainsi de suite. 5. Moqueur.
Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin.
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
122
3 a. Des vers 15 à 27, à quoi renvoie le pronom « il » ? 2 Donnez la nature grammaticale des mots suivants :
2 PTS 4 PTS
Le pronom il renvoie au mot désagréable. vos (v. 4) : déterminant possessif
b. En quoi les verbes dont « il » est le sujet sont-ils surpre- presque (v. 9) : adverbe
nants ? 2 PTS à (v. 11) : préposition
Les verbes sont surprenants car le lecteur a l’im- dont (v. 23) : pronom relatif
pression que le mot est une personne. 3 Donnez la fonction des mots ou groupes suivants :
4 PTS
c. Comment s’appelle cette figure de style ? 2 PTS sûrs (v. 4) : attribut du sujet vos amis
C’est une personnification. désagréable (v. 11) : épithète du nom mot
ce mot (v. 12) : sujet du verbe court
4 Quel conseil Victor Hugo adresse-t-il aux « jeunes
gens » ? Pourquoi est-il toujours d’actualité ? 4 PTS
vous (v. 19) : COI de échappe
Victor Hugo conseille de ne pas répandre des médi- 4 Barrez la réponse qui ne convient pas. 3 PTS
sances, des rumeurs car les propos tenus échappent que vos amis sont sûrs (v. 4) :
à celui qui les a prononcés et peuvent avoir des consé- proposition subordonnée conjonctive / relative
quences très graves. Ce conseil est toujours d’ac- qui souffle (v. 6) :
proposition subordonnée conjonctive / relative
tualité avec l’usage des réseaux sociaux.
dont vous avez parlé (v. 23) :
proposition subordonnée conjonctive / relative
5 a. Que font les trente-cinq personnes représentées dans 5 Récrivez les vers 19 à 23 en remplaçant « il » par « ils ».
le tableau ? 2 PTS 7 PTS
Les trente-cinq personnes représentées réagissent Ils vous échappent, ils fuient, rien ne les arrêtera.
à ce qu’elles entendent ou voient. Ils suivent le quai, franchissent la place, et cætera,
b. Précisez trois sentiments qui apparaissent sur des visages. Passent l’eau sans bateau dans la saison des crues,
6 PTS
Et vont, tout à travers un dédale de rues,
Certains visages expriment la surprise (l’homme au
Droit chez l’individu dont vous avez parlé.
chapeau pointu jaune, par exemple), parfois même
la stupéfaction (l’homme au front dégarni à côté du
précédent), d’autres la satisfaction (la jeune femme
au turban bleu), certains la colère (l’homme qui tire
la langue, par exemple).
Dictée 20 min. 10 POINTS
c. En quoi ce tableau illustre-t-il le texte ? 2 PTS
Le tableau montre que personne ne reste indifférent Votre professeur vous lira une dictée de 600 signes environ.
Relisez-vous bien. TEXTE
AUDIO
à ce qu’il voit ou entend. C’est ainsi que les nouvelles
se répandent.
Rédaction 1 h 30 40 POINTS
Grammaire et compétences linguistiques ➔ Vous traiterez au choix l’un des deux sujets.
1 a. Précisez le mode et le temps de « prenez » (v. 1),
SUJET D’IMAGINATION : Un de vos camarades a changé
« objectez » (v. 3) et « Écoutez » (v. 5). 2 PTS
de comportement. Des rumeurs se répandent. Imaginez les
Les trois verbes sont à l’impératif présent. conversations jusqu’à ce que la vérité éclate.
b. Pourquoi ce mode est-il utilisé ? 2 PTS SUJET DE RÉFLEXION : Quels sont les avantages et les
L’impératif est utilisé pour donner un conseil. inconvénients des réseaux sociaux ?
123
Cyrano vient d’avouer à son ami Le Bret qu’il aimait Roxane. Je m’exalte, j’oublie… et j’aperçois soudain
Le Bret L’ombre de mon profil sur le mur du jardin !
Eh bien ! mais c’est au mieux ! Tu l’aimes ? Dis-le-lui ! Le Bret, ému.
Tu t’es couvert de gloire à ses yeux aujourd’hui ! 15 Mon ami !…
Cyrano Cyrano
Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance Mon ami, j’ai de mauvaises heures !
Pourrait bien me laisser cette protubérance1 ! De me sentir si laid, parfois, tout seul…
5 Oh ! je ne me fais pas d’illusions ! – Parbleu, Le Bret, vivement, lui prenant la main.
Oui, quelquefois, je m’attendris, dans le soir bleu ; Tu pleures ?
J’entre en quelque jardin où l’heure se parfume ; Cyrano
Avec mon pauvre grand diable de nez je hume Ah ! non, cela, jamais ! Non, ce serait trop laid,
L’avril, – je suis des yeux, sous un rayon d’argent, Si le long de ce nez une larme coulait !
10 Au bras d’un cavalier, quelque femme, en songeant Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, acte I, scène 5, 1897.
Que pour marcher, à petits pas, dans de la lune, 1. Excroissance. Cyrano a un nez très long.
Aussi moi j’aimerais au bras en avoir une,
124
3 Montrez que la pièce d’Edmond Rostand appartient aussi 3 « je suis des yeux » (v. 9) 2 PTS
au genre poétique. 2 PTS
a. Quel est l’infinitif du verbe souligné ?
Le texte est écrit en alexandrins (vers de 12 syl- Suivre
labes), en rimes suivies.
b. Employez un homophone de ce verbe dans une phrase
4 Pourquoi Cyrano refuse-t-il d’avouer à Roxane l’amour de votre choix.
qu’il éprouve pour elle ? 4 PTS
Je suis contente.
Cyrano a peur d’être ridicule car il trouve son nez très
4 À qui renvoie le pronom « l’ » au vers 1 ? Aidez-vous de
laid. Il craint d’être rejeté et blessé dans son orgueil. la présentation du texte pour répondre. 2 PTS
Le pronom l’ renvoie à Roxane, la femme qu’aime
5 a. Que ressent Le Bret en écoutant les confidences de Cyrano.
Cyrano ? 4 PTS
5 Donnez la nature grammaticale et la fonction des mots
Le Bret éprouve de la pitié pour Cyrano et cherche à ou groupe de mots suivants. 8 PTS
le réconforter en lui prenant la main. l’ (v. 1) : pronom personnel, COD de aimes
b. Quel sentiment éprouve Cyrano dans les deux derniers quelquefois (v. 6) : adverbe, CC de temps de m’attendris
vers du passage ?
Cyrano refuse d’être pris en pitié dans un mouvement de mon profil (v. 14) : groupe nominal, complément du
d’orgueil et de bravade. nom ombre
6 Quels sont les points communs et les différences entre mauvaises (v. 15) : adjectif, épithète de heures
l’image et le texte de Rostand ? 6PTS
6 Récrivez les vers 1 à 4 en remplaçant la 2e personne du
Points communs : l’acteur qui joue Cyrano est défiguré singulier par la 2e du pluriel. 8 PTS
par un nez énorme qu’il désigne de la main à Le Bret. Eh bien ! mais c’est au mieux ! Vous l’aimez ? Dites-
Les visages reflètent bien les sentiments évoqués le-lui !
dans la pièce, de la souffrance mêlée d’orgueil pour Vous vous êtes couvert de gloire à ses yeux au-
Cyrano, de la compassion pour Le Bret. jourd’hui !
Différences : des costumes (tee-shirts, sweat) Regardez-moi, mon cher, et dites quelle espérance
et des accessoires (bonnet, lunettes à monture Pourrait bien me laisser cette protubérance !
moderne) du XXIe siècle.
catif.
b. Justifiez son emploi. Rédaction 1 h 30 40 POINTS
Le présent employé est un présent d’actualité ou ➔ Vous traiterez au choix l’un des deux sujets.
d’énonciation.
SUJET D’IMAGINATION : Le Bret informe Roxane de
2 a. Quels sont le temps et le mode de « aimerais » (v. 12) ? l’amour de Cyrano. Comment réagira la jeune femme ?
4 PTS Imaginez leur dialogue sous forme d’une scène de théâtre.
Il s’agit d’un présent du conditionnel.
SUJET DE RÉFLEXION : Malgré la télévision et Internet
b. Expliquez son emploi. qui permettent de suivre de nombreuses manifestations
Le conditionnel employé car Cyrano exprime ici un (pièces de théâtre, concerts, rencontres sportives, cirque…),
souhait non réalisé au moment où il parle : il aimerait le public se déplace toujours en nombre pour assister à ces
différents spectacles.
avoir une femme à son bras (si c’était possible). Dans un devoir organisé et illustré d’exemples, vous donnerez
les raisons de cette attirance pour les spectacles vivants.
125
Le chasseur d’images sourde rumeur, et, pour qu’il communique avec les
Il saute du lit de bon matin, et ne part que si son esprit arbres, ses nerfs se lient aux nervures des feuilles.
est net, son cœur pur, son corps léger comme un vête- Bientôt, vibrant jusqu’au malaise, il perçoit trop, il fer-
ment d’été. Il n’emporte point de provisions. Il boira l’air mente, il a peur, quitte le bois et suit de loin les paysans
frais en route et reniflera les odeurs salubres1. Il laisse 25 regagnant le village.
5 ses armes à la maison et se contente d’ouvrir les yeux. Dehors, il fixe un moment, au point que son œil éclate, le
Les yeux servent de filets où les images s’emprisonnent soleil qui se couche et dévêt5 sur l’horizon ses lumineux
d’elles-mêmes. habits, ses nuages répandus pêle-mêle.
La première qu’il fait captive est celle du chemin qui Enfin, rentré chez lui, la tête pleine, il éteint sa lampe et
montre ses os, cailloux polis, et ses ornières2, veines 30 longuement, avant de s’endormir, il se plaît à compter
10 crevées, entre deux haies riches de prunelles et de mûres. ses images.
Il prend ensuite l’image de la rivière. Elle blanchit aux Dociles, elles renaissent au gré du souvenir. Chacune
coudes et dort sous la caresse des saules. Elle miroite d’elles en éveille une autre, et sans cesse leur troupe
quand un poisson tourne le ventre, comme si on jetait phosphorescente6 s’accroît de nouvelles venues, comme
une pièce d’argent, et, dès que tombe une pluie fine, la 35 des perdrix poursuivies et divisées tout le jour chantent
15 rivière a la chair de poule. le soir, à l’abri du danger, et se rappellent aux creux des
Il lève l’image des blés mobiles, des luzernes3 appétis- sillons.
santes et des prairies ourlées4 de ruisseaux. Il saisit au Jules Renard, Histoires naturelles, 1896.
passage le vol d’une alouette ou d’un chardonneret. 1. Bonnes pour la santé. 2. Trous dans le chemin. 3. Plantes à fleurs
Puis il entre au bois. Il ne se savait pas doué de sens si violettes. 4. Bordées. 5. Enlève. 6. Luisante dans l’obscurité.
20 délicats. Vite imprégné de parfums, il ne perd aucune
126
2 Quels sont les différents sens sollicités pendant la pro- 4 « Bientôt, vibrant…village » (l. 23-25) 4 PTS
menade ? Citez le texte pour justifier votre réponse. 5 PTS a. De combien de propositions se compose cette phrase ?
Les cinq sens sont sollicités : le goût : il boira l’air frais Cette phrase se compose de cinq propositions.
(l. 3-4) ; l’odorat : reniflera les odeurs salubres (l. 4) ; la
vue : ouvrir les yeux (l. 5) ; l’ouïe : sourde rumeur (l. 21) ; b. Précisez la nature de ces propositions.
le toucher : ses nerfs se lient aux nervures des feuilles Les quatre premières sont des propositions indé-
(l. 22). pendantes juxtaposées, la dernière (et suit de loin
3 Expliquez le titre du texte. 4 PTS les paysans regagnant le village) est une proposition
Le narrateur part à la recherche d’images ; il les prend indépendante coordonnée à la précédente.
au piège de son regard et les retient prisonnières.
Elles envahissent peu à peu son esprit, en particulier
au moment de s’endormir. 5 Donnez la nature et la fonction des propositions subor-
4 En quoi le tableau de Pissarro correspond-il bien au texte données suivantes. 6 PTS
de Jules Renard ? 5 PTS où les images s’emprisonnent d’elles-mêmes (l. 6-7) : propo-
Sur le tableau on distingue clairement une personne sition subordonnée relative, complément de l’anté-
qui suit un chemin dans la campagne. Il est seul, loin cédent filets
quand un poisson tourne sur le ventre (l. 14) : proposition
du monde, comme le chasseur d’images. La nature subordonnée conjonctive circonstancielle, CC de
est accueillante et semble vivre sous le soleil. temps de miroite
pour qu’il communique avec les arbres (l. 21-22) : proposition
subordonnée conjonctive circonstancielle, CC de but
Grammaire et compétences linguistiques de se lient
1 « longuement » (l. 30) 6 PTS 6 Récrivez la phrase soulignée à l’imparfait et à la 1re per-
a. Trouvez la nature grammaticale de ce mot et expliquez sonne du singulier. 6 PTS
sa formation. Enfin rentré chez moi, la tête pleine, j’éteignais ma
Adverbe formé de l’adjectif long au féminin et du lampe et longuement, avant de m’endormir, je me
suffixe –ment. plaisais à compter mes images.
b. Donnez la fonction de ce mot.
Complément circonstanciel de manière de se plaît.
2 a. « salubres » (l. 4) : trouvez un mot de la même famille Dictée 20 min. 10 POINTS
qui est l’antonyme de cet adjectif. 6 PTS
Votre professeur vous lira une dictée de 600 signes environ.
Insalubre Relisez-vous bien. TEXTE
AUDIO
127
Édition : Suzanne Pointu, Conception graphique : Marc Henry, Nathan est un éditeur qui s’engage pour la préservation
de son environnement et qui utilise du papier composé
Mise en pages : STDI, Couverture : Élise Launay, de fibres naturelles, renouvelables, fabriquées à partir de bois
Iconographie : Gaëlle Mary, provenant de forêts gérées de manière responsable et contrôlée.
Illustration : Émilie Hamel.