Vous êtes sur la page 1sur 6

La Grammaire du français – Terminologie grammaticale – JUIN 2020

POINTS DE VIGILANCE

Niveau I : Les structures élémentaires


1 La fonction des mots et groupes de mots
La phrase type (P) est composée de deux Le groupe sujet (GS) règle l’accord du Remarque : un groupe syntaxique peut être réduit à un
éléments : un groupe sujet (GS) et un groupe verbe (ou, inversement, le verbe s’accorde avec seul mot. Ainsi dans la phrase Il distribue le courrier, le
verbal (GV). La phrase peut également le groupe sujet). GS se réduit au seul pronom personnel.
comporter un élément apportant des Le groupe verbal Dans le cas particulier
L’expansion du nom
informations complémentaires, non obligatoires : où le sens du verbe se réduit à une idée
Le terme « expansion » est un terme général de
le groupe circonstanciel (GC). d’identification (Alice est avocate) ou d’attribution
fonction, qui regroupe d’une manière indistincte
La formule complète de la phrase type est donc d’une propriété (Alice est grande), le verbe est
la fonction épithète et la fonction complément
la suivante : P = [GS + GV] (+ GC). dit de type « attributif ». Le principal verbe
du nom.
attributif est le verbe être.
2 Phrase et proposition
Phrase complexe par coordination Types de phrases Les formes de phrases
et par juxtaposition On distingue trois types d’actes fondamentaux : Les types de phrases sont obligatoires au sens
La phrase complexe Le facteur arrive, ouvre la le type déclaratif correspondant à l’assertion où une phrase est nécessairement déclarative
boîte aux lettres, distribue le colis et repart. (affirmer quelque chose, donc présenter ce que ou interrogative ou impérative. Mais la phrase
contient quatre propositions, mais le groupe l’on dit comme vrai), le type interrogatif peut aussi, facultativement, être de forme
sujet Le facteur n’est répété dans aucune des correspondant à l’interrogation (poser une négative, passive ou exclamative.
trois propositions qui suivent la première : on question, demander une information), le type La phrase Le facteur distribue le courrier. est une
observe donc dans ce cas une ellipse du sujet impératif correspondant à l’injonction (donner phrase de type déclaratif. N’étant ni à la forme négative,
dans ces propositions. En dépit de cette ellipse un ordre). ni à la forme passive, ni à la forme exclamative, elle est
du sujet, ces trois propositions sont tout de L’exclamation n’est pas un type d’acte spécifique mais donc positive et active. On ne parlera toutefois pas de
même considérées comme indépendantes. une nuance susceptible de s’ajouter à l’un des trois «forme positive» ni de «forme active», car la phrase
types d’actes fondamentaux. Elle sera par conséquent positive, active et non exclamative est considérée
classée parmi les formes de phrases. comme la phrase de base.
3 Nature des mots et des groupes de mots
Il existe huit natures ou classes de mots : les Les modes et les temps La préposition et le groupe
mots lexicaux sont le nom, le verbe, l’adjectif, Les « modes non personnels » sont nommés prépositionnel
l’adverbe ; les mots grammaticaux sont le ainsi parce qu’ils ne varient pas selon la Le terme « groupe prépositionnel » est donc
déterminant, le pronom, la conjonction, la personne et donc se conjuguent sans pronom un terme général qui regroupe les différents
préposition. personnel. Les deux modes non personnels sont types de groupes prépositionnels : non
l’infinitif et le participe. seulement le GNP mais aussi d’autres structures
Le déterminant démonstratif Mode indicatif qui seront introduites plus loin : le groupe infinitif
s’interprète par renvoi à un antécédent (On voit Temps simples : présent, imparfait, futur, passé prépositionnel (GIP), le groupe adverbial
beaucoup de chênes dans les forêts. Ces arbres simple, conditionnel présent prépositionnel (GAP) et le groupe pronominal
perdent leurs feuilles en hiver.) ou par référence Temps composés : passé composé, plus-que- prépositionnel (GPP).
à la situation d’énonciation (Regarde ces arbres parfait, futur antérieur, passé antérieur, La conjonction de coordination
! [= les arbres qui sont ici]). Le démonstratif peut conditionnel passé
Remarque : le mot donc gagne à être considéré
également annoncer ce qui va suivre (Elle Remarque : le conditionnel, en dépit d’une tradition
prononça ces paroles : « Me voilà ») : dans ce comme un adverbe, au même titre que pourtant,
encore vivace, doit bien être considéré comme un
cas, l’information est obtenue par renvoi non pas cependant, etc. Il peut en effet apparaître dans des
temps de l’indicatif.[…] Toutefois, dans l’usage scolaire,
à un antécédent mais à un subséquent, c’est-à- positions impossibles pour les conjonctions de
le conditionnel est parfois considéré comme un mode et
dire un élément qui suit. coordination (par exemple, en fin de phrase : «Tu pars, donc.».
enseigné comme tel.
4 Le lexique
La formation des mots L’homonymie La polysémie
On distingue les mots simples et les mots Les homonymes peuvent être des mots qui La polysémie désigne le fait qu’un mot soit
complexes. Les mots simples comprennent un s’écrivent de la même façon mais n’ont pas le pourvu de plusieurs sens différents mais qui
seul morphème lexical et ne comportent ni même sens (la mousse des arbres, le mousse présentent une certaine similarité. Ainsi, une
préfixe, ni suffixe, tandis que les mots du bateau). souris peut notamment désigner un petit
complexes contiennent plusieurs morphèmes. On les nomme « homonymes homographes ». mammifère rongeur (c’est le sens premier du
Les mots complexes peuvent eux-mêmes être Ils peuvent aussi être des mots qui se mot), mais il désigne aussi aujourd’hui un
divisés en trois catégories : prononcent de la même façon mais s’écrivent de élément d’un ordinateur, par analogie avec la
• les mots dérivés (un morphème lexical et au façon différente et n’ont pas le même sens (vers, forme de la souris (corps + queue).
moins un préfixe ou un suffixe) : dérivés par vert, verre).
préfixation ; dérivés par suffixation On les nomme « homonymes homophones ».
• les mots composés (deux morphèmes
lexicaux. Par exemple, portefeuille, chou-fleur,
pomme de terre).
Remarque : les marques de genre, de nombre, de temps,
de mode et de personne ne sont pas des suffixes mais
des morphèmes flexionnels

Marie BERTUCCI
La Grammaire du français – Terminologie grammaticale – JUIN 2020
POINTS DE VIGILANCE

Niveau II : Le système de la langue


1 Phrase simple et phrase complexe
La proposition subordonnée La coordination et la juxtaposition La forme emphatique
complétive La relation établie entre plusieurs propositions La forme emphatique permet d’insister sur l’un
Le mot subordonnant est un pur outil par juxtaposition est sémantiquement des constituants de la phrase en le mettant en
grammatical, n’a pas de fonction. Implicite : succession, causalité, opposition. relief par l’un des trois moyens grammaticaux
→ conjonction de subordination que : Les types de phrases suivants : l’extraction, le détachement ou une
proposition subordonnée conjonctive combinaison de ces deux moyens.
Plan morphosyntaxique Plan pragmatique
→ conjonction de subordination si : - Forme emphatique par extraction :
proposition subordonnée interrogative totale Phrase déclarative ➨ Valeur d’assertion C’est toi qui dois parler le premier.
Phrase interrogative ➨ Valeur d’interrogation - Par détachement :
La proposition subordonnée interrogative partielle
Phrase impérative ➨ Valeur d’injonction Tes amis, je suis certain qu’ils comprendront ta
est une interrogation indirecte, puisqu’il s’agit d’une
décision.
subordonnée, et qui porte non pas sur l’ensemble de la Valeur pragmatique de l’interrogation (principe de
- Par extraction et détachement :
phrase mais sur un de ses constituants. pertinence)
Ton travail, c’est ce qui doit être ta priorité.
- valeur fondamentale : l’information,
La proposition subordonnée
- une valeur injonctive d’ordre (ou d’ordre atténué, La forme impersonnelle
circonstancielle
c’est-à-dire de demande) Une phrase est à la forme impersonnelle lorsque
Le mot subordonnant est une conjonction de
- valeur pragmatique d’assertion dans le cas de son verbe principal est à la voix impersonnelle et
subordination indiquant la relation de la
principale à la subordonnée (cause, conséquen- l’interrogation rhétorique si elle peut être considérée comme
ce, but, hypothèse, concession, comparaison, Le type impératif équivalente à une phrase non impersonnelle.
comparaison hypothétique : comme si ) ; il n’a La phrase de type impératif peut se présenter Par exemple, la phrase Il soufflait un vent de
pas de fonction dans la subordonnée. selon deux formes : au mode impératif ou au panique. est une phrase de forme impersonnelle
mode subjonctif. parce qu’elle équivaut à la phrase Un vent de
La proposition subordonnée
panique soufflait, malgré le changement de la
relative
Les formes de phrases voix du verbe souffler.
Le mot subordonnant est un pronom relatif,
La phrase peut aussi, facultativement, être de En revanche, Il pleuvait n’est pas une phrase de
jouant à la fois un rôle subordonnant et un rôle
forme négative, passive, exclamative, forme impersonnelle parce qu’il n’existe pas de
pronominal ; il a une fonction dans la
emphatique ou impersonnelle. phrase non impersonnelle correspondante : on a
subordonnée.
simplement dans ce cas une phrase déclarative
Les propositions subordonnées relatives La forme négative comportant un verbe à la voix impersonnelle.
adjectives On peut distinguer trois types de négations : la
- de fonction épithète → construire un sous- négation totale, la négation partielle et la Les phrases atypiques
ensemble à partir du nom antécédent du négation exceptive (ne… que), qui véhicule (ou non verbales)
pronom relatif. Par exemple, dans la phrase Les une négation implicite.
élèves qui avaient bien révisé ont obtenu À la négation de phrase, s’oppose la négation Phrase averbale simple
d’excellentes notes, la relative qui avaient bien lexicale au moyen de préfixes (possible/ impossible). À deux constituants (sujet et prédicat) :
révisé construit un sous-ensemble de l’ensemble - Le ne dit « explétif » s’emploie dans certains → type déclaratif : Excellent (prédicat), ce rôti
des élèves. cas supposant un contexte négatif : Je crains (sujet) ! ;
- apposée →t laisse inchangé l’ensemble qu’Alice ne parte La phrase contenant un ne → type interrogatif : Prêts (prédicat) les enfants
désigné par le nom Ainsi, la phrase Les élèves, explétif n’est donc pas une phrase négative. (sujet) ?
qui avaient bien révisé, ont obtenu d’excellentes • On parle parfois de double négation pour À un seul constituant (prédicat) :
notes. Présuppose que tous les élèves avaient désigner ou bien deux négations juxtaposées → type déclaratif : Fermé le dimanche et les
bien révisé. (Je ne veux ni fromage ni dessert.) ou bien deux jours fériés ;
La proposition subordonnée relative négations en relation de dépendance, qui → type impératif : Dehors !
substantive a une fonction nominale et le s’annulent pour donner une phrase positive :
pronom relatif renvoie à un ensemble Nous ne pouvons pas ne pas répondre. (= Nous Phrase elliptique
indéterminé : Qui veut voyager loin ménage sa devons répondre). — Où est le dessert ? — Dans le réfrigérateur.
monture.
POUR ALLER PLUS LOIN — Que manque-t-il ? — Le dessert.
Propositions subordonnées sans
→ rôle descriptif : Elle n’a pas réussi son examen.
mot subordonnant Mot-phrase (phrase réduite à un mot)
Proposition subordonnée infinitive
affirme un contenu négatif
Les adverbes d’affirmation (Oui, si), de
J’entends l’oiseau chanter. = négation descriptive. négation (Non, pas du tout), les formules de
Proposition subordonnée participiale → réfutation d’un énoncé positif antérieur. Le politesse (bonjour, bonsoir, bonne nuit, bon
Le chat parti, les souris dansent. Misanthrope de Molière n’a pas été représenté la appétit, bienvenue), les interjections (merci, oh
Proposition subordonnée interrogative première fois en 1665. (mais en 1666) ! ah !), etc., constituent des phrases réduites à
partielle = négation polémique. un mot qu’on nommera « mots‑phrases ».
Je me demande qui chante. → rôle de nier le fait même qu’on puisse énoncer
Dans certains cas, la subordonnée est liée à la la phrase négative. Elle n’est pas grande, elle est
principale non seulement par la conjonction de immense, (emploi de l’adjectif grande, jugé
subordination mais aussi par un mot qui, dans la insuffisant).
principale, annonce la subordonnée. On parle dans ce
= négation métalinguistique.
cas de proposition subordonnée «corrélative»
Elle est aussi intelligente que sa mère l’était

Marie BERTUCCI
La Grammaire du français – Terminologie grammaticale – JUIN 2020
POINTS DE VIGILANCE

2 La fonction des mots et groupes de mots


Le groupe verbal Les fonctions dans le groupe Les fonctions énonciatives et
Deux grands types de groupes verbaux (GV) : nominal textuelles
→ les GV comprenant un verbe et son
La fonction complément du nom
complément d’objet (direct dans le cas du verbe Les fonctions énonciatives
Les GNP du type La ville de Strasbourg (« la
transitif direct : Le facteur distribue le courrier ; Les constituants ayant une fonction
ville qui se nomme Strasbourg ») seront
ou indirect dans le cas du verbe transitif indirect : énonciative peuvent ou bien apporter une
analysés comme des compléments du nom, au
Le facteur parle à sa collègue) ou réduits au modalisation à l’énoncé, c’est-à-dire indiquer le
même titre que La gare de Strasbourg (« la gare
verbe seul (Le facteur dort ; le facteur parle). On degré d’adhésion du locuteur à son énoncé
qui se trouve à Strasbourg »), en dépit de la
les nommera « groupes verbaux transitifs ou (fonction de modalisation) ou bien indiquer
différence sémantique entre ces deux sortes de
intransitifs » ; l’attitude du locuteur à l’égard de sa propre
compléments.
→ les GV comprenant un verbe attributif et un énonciation (fonction auto-énonciative).
attribut du sujet obligatoire (Alice est grande ; La fonction épithète La fonction de modalisateur
Alice est avocate). On les nommera « groupes La proposition subordonnée relative • Adverbe : La réunion est probablement
verbaux attributifs ». adjective peut occuper la fonction d’épithète annulée.
dans un GN de la principale (Un sportif qui est • Groupe prépositionnel (GP) : Selon les
D’autres verbes attributifs ajoutent des nuances
fatigué doit se reposer/Un sportif fatigué doit se journalistes, la réunion est annulée.
aspectuelles (rester, devenir) ou modales
reposer). • Proposition subordonnée : Si l’on en croit les
(sembler, paraître, avoir l’air).
On parlera donc d’« adjectif épithète » (ou « journalistes, la réunion est annulée.
La fonction complément d’objet groupe adjectival épithète »), de « nom La fonction auto-énonciative
Dans le cas du GV réduit au verbe, deux cas épithète » (ou « groupe nominal épithète ») et de • Adverbe : Franchement, je suis scandalisé par
doivent être distingués : le cas du verbe « proposition subordonnée relative cette situation.
intransitif qui ne peut pas avoir de complément adjective épithète ». • Groupe prépositionnel (GP) : Pour être très
d’objet (Le soleil brille) et le cas du verbe transitif franc, je suis scandalisé par cette situation.
La fonction apostrophe
qui, puisqu’il est transitif, peut avoir un complé- • Proposition subordonnée : S’il faut être franc,
(Alice dans Alice, ferme la porte !) n’est pas une
ment, mais dont le complément d’objet n’est pas je suis scandalisé par cette situation.
fonction appartenant à la grammaire de la
exprimé (Elle mange). On parle dans ce dernier
phrase. Un GN de fonction apostrophe est un
cas d’« emploi absolu » du verbe transitif. Les fonctions textuelles
apport qui se situe au plan de l’énonciation
• Les GV construits sur un verbe de mesure (donc une fonction de l’énonciation et non pas Les fonctions textuelles concernent
(coûter, peser, mesurer, valoir) ont des de la phrase), et qui sert à identifier principalement des adverbes ou des locutions
compléments d’objet dont les propriétés sont l’interlocuteur. Son absence d’intégration à la adverbiales dont le rôle est de contribuer à la
phrase se traduit par le fait qu’il peut en être structuration textuelle :
différentes des compléments d’objet types. • fonction de connecteur : Il fait très beau ce
séparé : Alice, ferme la porte ! pourrait aussi
Notamment, ils ne peuvent pas être mis à la forme bien s’écrire Alice ! Ferme la porte ! matin. Pourtant/cependant, etc. : je n’ai pas
passive : Cette maison coûte une fortune → *une envie de sortir ;
fortune est coûtée par cette maison. En dépit de La fonction apposition
• fonction de balise textuelle :
Un constituant de fonction apposition (ou
cette particularité, le complément des verbes de Premièrement/d’abord/ensuite/enfin, etc. je dirai
apposé) n’est pas une expansion interne au que cette situation désastreuse a duré trop
mesure sera analysé comme un COD. groupe nominal (GN), mais un apport longtemps.
• On appelle « construction factitive » les d’information externe au support que constitue
constructions du type Ils font construire une le GN. En d’autres termes, l’apposition n’est pas
maison. Cette construction pourra être analysée une expansion du GN mais une expansion au
de la façon suivante : l’ensemble formé par le GN : par exemple, dans la phrase Cette avocate
semi-auxiliaire factitif faire et l’infinitif équivaut remarquable, exaspérée, quitta le tribunal, le
au noyau V du GV (V = font construire). Par participe exaspérée est apposé au GN cette
conséquent, le GN une maison dans la phrase avocate remarquable.
Ils font construire une maison est analysé
comme COD de font construire.
• Dans le cas de verbes à la voix impersonnelle,
on parle de « complément du verbe
impersonnel » (Il faut partir ; Il faut que tu
partes).
Le groupe circonstanciel :
la fonction complément
circonstanciel
→ types de compléments circonstanciels :
temps, lieu ; cause, conséquence, manière,
moyen (êtres inanimés), accompagnement
(êtres animés), hypothèse, concession
POUR ALLER PLUS LOIN
Alice va à Paris : COI.
Alice travaille à la réussite de l’entreprise : COI
Alice travaille à Paris : CC du verbe
Alice travaille(,) à Paris : CC
Marie BERTUCCI
La Grammaire du français – Terminologie grammaticale – JUIN 2020
POINTS DE VIGILANCE

3 La nature des mots ou groupes de mots


Noms propres et noms communs Le pronom démonstratif Le verbe
Noms propres/ Noms communs → emploi anaphorique / antécédent - temps des époques /temps aspectuel (aspect)
Noms d’êtres animés → emploi cataphorique / un subséquent = temps de la durée interne de l’action.
Noms d’êtres inanimés : chaise, table, sable,
→ emploi déictique / situation d’énonciation Auxiliaires et semi-auxiliaires
farine, courage, finesse
→ emploi générique / l’ensemble d’une classe - Semi-auxiliaires exprimant l’aspect : futur proche
Noms concrets comptables : chaise, table
Les pronoms indéfinis (aller), passé proche (venir), aspect inchoatif
Noms concrets massifs : sable, farine
→ Quantité nulle : personne, rien, aucun, nul, (commencer à), aspect progressif (être en train de),
Noms abstraits massifs : courage, finesse
pas un aspect terminatif (finir)
L’adjectif → Quantité partielle ou vague (référence - Semi-auxiliaires exprimant la modalité
Adjectifs qualificatifs : petit, gentil, serviable spécifique) : on, certains, plusieurs, quelqu’un, Devoir : probabilité, nécessité
Adjectifs relationnels : préfectoral, quelques-uns, Pouvoir : possibilité, probabilité
présidentiel l’un… l’autre, les uns… les autres Emplois de la voix pronominale
L’adjectif qualificatif seul est gradable → Quantité totale (emploi générique) : - Verbe pronominal réfléchi
(susceptible de connaître des degrés). chacun, tout, tous, etc. → réfléchi réflexif - réciproque
- L’article défini est susceptible de s’agglutiner avec Le pronom interrogatif - Verbe pronominal à sens passif
le participe passé dit pour produire des formes du Formes simples : qui ? que ? quoi ? - Verbe pronominal à sens actif
type ledit, ladite, audit, lesdites… Formes composées : lequel ? laquelle ? lesquels ? →essentiellement/ occasionnellement pronominal
Les déterminants possessifs. Formes renforcées : qui est-ce qui ? qu’est-ce que ? La voix factitive correspond au cas où le
- emploi déictique : renvoient au locuteur ou Les pronoms relatifs sujet fait réaliser l’action par un tiers.
à l’allocutaire - quiconque : pronom relatif indéfini → semi-auxiliaire faire (+ infinitif)
- emploi anaphorique : renvoient à un être qui Les pronoms adverbiaux La voix impersonnelle : sujet grammatical
a été identifié précédemment. → intègrent une préposition. = pur support grammatical sans référent.
→ rôle d’équivalents syntaxiques de groupes
Les déterminants démonstratifs Dans les temps de l’indicatif :
prépositionnels : en , y.
- emploi anaphorique : renvoi à un Conditionnel présent et conditionnel passé
antécédent - emploi cataphorique : renvoi à Les adverbes = un temps avec des emplois modaux
un subséquent → de temps, de lieu, de manière, interrogatifs,
d’intensité, négatifs, énonciatifs L’ aspect :
- emploi déictique→ référence à la situation
d’énonciation ( peut-être, sans doute…), textuels (d’une - grammatical, lié au temps du verbe.
Ils peuvent être renforcés par une particule part… d’autre part) → non accompli/accompli : termine /a terminé
postposée (-ci, -là). - L’adverbe peut se rapporter → borné/non borné : François Ier régna trente-deux
Les déterminants indéfinis → à des constituants de la phrase → fonction ans/ invitait à sa cour de grands artistes
= valeur équivalente à celle d’un article indéfini, de complément d’un verbe/adjectif/ adverbe. - sémantique, lié au sens du verbe :
+ une information relative à la quantité → à la phrase entière → complément → verbes dits imperfectifs/perfectifs : marcher/
→ Quantité nulle : aucun/aucune ; pas un/pas circonstanciel : Aujourd’hui, je ne travaille pas sortir
une ; nul/nulle - L’adverbe peut établir un lien entre deux - lexical, signifié notamment par des semi-
→ Quantité partielle ou vague : certain(es) ; phrases ou entre deux propositions →
fonction textuelle de connecteur
auxiliaires aspectuels :
plusieurs ; quelque(s) ; différent(es) ; maint(es)
- L’adverbe peut établir un lien entre des → inchoatif : commencer à
→ Quantité totale : chaque ; tout (toute ;
tous ; toutes) ; n’importe quel(le) : phrases ou propositions pour rendre apparente → progressif : être en train de
la structure argumentative → fonction de → terminatif : finir de
Les déterminants relatifs balise textuelle
→ lequel, laquelle, lesquelles, auquel, Autres emplois verbaux de l’infinitif :
L’’adverbe peut servir à modaliser une - infinitif à valeur délibérative : À qui se fier ?
auxquelles, duquel, desquel(le)s assertion. → adverbe modalisateur (fonction
→ s’emploie principalement dans la langue - infinitif à valeur impérative : Lire la notice
de modalisation - infinitif à valeur exclamative : Moi le trahir !
juridique mais aussi dans la langue littéraire : → L’adverbe peut intervenir au plan de l’énon-
Chez un prince huron, votre fidèle sujet au - infinitif à valeur narrative (infinitif de narration)
ciation, pour permettre au locuteur de se situer : Ainsi dit le renard ; et flatteurs d’applaudir (La Fontaine).
Canada, lequel prince vit peut-être encore par rapport à son propre propos → fonction
(Chateaubriand). On le trouve également dans énonciative = adverbe auto-énonciatif ». Le participe présent
la locution auquel cas. EMPLOI VERBAL, en proposition participiale :
Les prépositions Les invités arrivant, je m’empresse de dresser la table.
Les pronoms personnels - locutions prépositionnelles → si
→ conjoints : ne peuvent être séparés de la EMPLOI ADJECTIVAL
constituées de deux voire plusieurs mots - Adjectif verbal : une idée intéressante.
forme verbale à laquelle ils se rattachent
→ disjoints peuvent être séparés de la forme Les conjonctions - Participe présent employé comme adjectif :
verbale à laquelle ils se rattachent par un ou - locutions conjonctives (de subordina-tion) → si → de fonction épithète : Les champs
plusieurs mots ou être régis par une constituées de deux voire plusieurs mots environnant le village sont très fertiles.
préposition →de fonction apposé : Alice se promenait,
Interjections et onomatopées
pensant à lui.
→ anaphoriques : référence à un antécédent - caractère très marginal des interjections
EMPLOI ADVERBIAL : Gérondif
→ n’appartiennent pas à l’ensemble des
→ déictiques : renvoi à la situation d’énoncia- Elle se promène en chantant.
huit natures de mots
tion, donc aux personnes de l’interlocution = complément circonstanciel de temps
Interjections : Oh ! Ciel ! Voyons ! Ah bon ?
→ emploi générique lorsqu’ils réfèrent à (simultanéité), de cause, de moyen, de manière,
Onomatopées : atchoum, chut, plouf, coucou…
de condition, d’opposition,
l’ensemble des membres d’une classe

Marie BERTUCCI
La Grammaire du français – Terminologie grammaticale – JUIN 2020
POINTS DE VIGILANCE

4 Le lexique
Dans sa définition la plus large, le lexique du Les mots dérivés : Les familles de mots
français est l’ensemble des mots de la langue préfixes et suffixes Famille dérivationnelle
française Certains mots enfin sont formés simultanément → formée de l’ensemble des mots qui dérivent
Le vocabulaire est un sous-ensemble du d’un préfixe et d’un suffixe (en-col-ure) : dans ce d’un même radical en synchronie : nation,
lexique, constitué des mots employés ou connus cas de figure, la forme préfixée seule (*encol) ou national, international, nationaliser,
par une personne particulière ou par un groupe la forme suffixée seule (*colure) n’existe pas internationaliser, dénationaliser,
particulier. dans le lexique. On appelle ces mots dérivés dénationalisation, internationalisation
On distingue, dans le lexique, des parasynthétiques. Registres de langue
→ les mots lexicaux : les noms, les verbes, les
→ familier (canasson), courant (cheval) et
adjectifs et les adverbes. Description du support des affixes, on distingue soutenu (destrier). → même dénotation mais
→ les mots grammaticaux : les déterminants, - la base est le mot qui sert de point de départ à connotations différentes
les pronoms, les conjonctions, les prépositions la dérivation (nation est la base de national) D’autres registres sont possibles, bien sûr,
et les interjections. - le radical est la forme que prend la base dans un continuum qui va du très vulgaire au
lorsqu’elle entre en construction avec un affixe très soutenu.
Le morphème (chant- est le radical de chanteur comme de
Les mots se décomposent en morphèmes → le registre de langue peut aussi être nommé
chanter, nation- est le radical de national) dans l’usage scolaire « niveau de langue ».
= les plus petites unités de signification • la racine est, en diachronie, un élément qui
isolables par permutation n’existe pas nécessairement en français comme Antonymie
- MORPHEMES LEXICAUX morphème autonome mais qui est un morphème Antonymes contradictoires : vivant/mort ;
table (mot composé d’un seul morphème lexical dans une autre langue : par exemple, mâle/femelle → l’un est la négation de l’autre
lexical), rouge-gorge (mot composé de deux dans respirer, on peut isoler la racine latine Antonymes contraires : chaud/froid ;
morphèmes lexicaux), spir-, issue de spirare (« expirer, souffler »), que grand/petit ; riche/pauvre → correspondent aux
- MORPHEMES GRAMMATICAUX l’on trouve également dans inspirer, expirer, deux pôles d’une propriété
→ Morphèmes flexionnels : aspirer…
marques de genre , de nombre, de temps, de Hyperonymie et hyponymie
On peut dans ce cas parler de «submorphème». → animal est un hyperonyme de félin,
mode et de personne dans le cas des verbes
(désinences). qui est lui-même un hyperonyme de chat ;
Les noms composés et les locutions → villa est un hyponyme de maison
→ Morphèmes dérivationnels : sont issus d’un même processus linguistique : le
préfixes et suffixes qui est lui-même un hyponyme de bâtiment.
figement. (= expressions figées) Niveau superordonné : animal - fruit
Point de vue diachronique : - lorsque les unités qui forment un mot lexical Niveau de base : chat - pomme
sont soudées ou liées par un trait d’union, on Niveau subordonné : chat persan - pomme
l’histoire des mots
parle de « mot composé » golden
- lorsque le mot lexical formé de plusieurs unités est
- le point de vue synchronique→ un état de Les homonymes
un verbe, on utilise plutôt le terme « locution »
langue dans une période historique restreinte Homonymes homographes
- lorsqu’il s’agit d’un mot grammatical formé de
- le point de vue diachronique → évolution la mousse des arbres, le mousse du bateau ;
plusieurs éléments, on utilise également le terme
des langues dans leur histoire et aux les fils de mon frère, les fils de laine.
« locution ». Les principaux types de locutions
changements qu’elles ont connus (étymologie) Homonymes homophones
grammaticales sont les locutions adverbiales,
→ usage hésitant dans le cas des noms dont un compte en banque, les contes de Charles
Mots de formation populaire : chien vient du Perrault, le comte et la comtesse.
les éléments sont séparés par un blanc, du type
latin canis (même sens) ; rien vient du latin rem
pomme de terre ou table ronde Polysémie
(la chose).
La conversion La notion de « champ sémantique » est inutile
Mots de formation savante : géographie vient
- verbe → nom : pouvoir → le pouvoir parce qu’elle est équivalente à celle de
du grec γῆ (la Terre) et γράφειν (décrire) ;
- préposition → nom : pour, contre → le pour, le contre polysémie
mobile vient de mobilem (mobile).
- adjectif → nom : vrai, faux →le vrai, le faux Un mot est polysémique s’il a plusieurs sens et
- phrase → nom : le qu’en dira-t-on s’il existe une relation de similarité entre ces
Doublets : potionem a donné poison (formation
- nom propre → nom commun (antonomase) : différents sens.
populaire) et potion (formation savante) ;
Etienne de Silhouette (caricaturiste) →silhouette Principaux types de similarité dans la polysémie :
pensare a donné peser (formation
- Analogie : souris
populaire) et penser (formation savante). Autres procédés de formation sens premier : « rongeur »
- la troncation (effacement d’une partie du mot) sens analogique : « souris d’ordinateur »
Archaïsme : bailler (donner), poitrinaire cinématographe → cinéma, ciné ; - Métaphore : fleur
(personne atteinte de tuberculose). - le mot-valise (mot formé à partir de deux mots sens premier : « partie de végétal »
tronqués) : franglais, alicament, tapuscrit sens métaphorique : À l’ombre des jeunes filles
Néologisme : un hashtag, spoiler, l’ubérisation - l’acronyme (mot formé de plusieurs groupes en fleurs (Proust)
de lettres d’un terme dont la prononciation est - Métonymie : salle
Emprunt : week-end ; algèbre ; leitmotiv. uniquement syllabique) : radar, smic ; sens premier : « pièce d’habitation »
- le sigle (mot formé des initiales de ses sens métonymique : « public d’une salle de
éléments, généralement prononcé d’une spectacle »
manière alphabétique) : HLM, RATP, PDG - Extension de sens : minute
- le verlan : chelou, meuf. sens premier : « soixante secondes »
par extension de sens : «court espace de temps»
- Restriction de sens : homme
sens premier : « être humain »
par restriction de sens : « être humain mâle adulte »
Marie BERTUCCI
La Grammaire du français – Terminologie grammaticale – JUIN 2020
POINTS DE VIGILANCE

Marie BERTUCCI

Vous aimerez peut-être aussi