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DE NOUVELLES CAUSES

FÉDÉRATRICES

Course contents
Table des matières
1 ACCUEIL.........................................................................................................................................................3
1.1 ACCUEIL ...................................................................................................................................................3
2 LA DÉFENSE DE L’ENVIRONNEMENT ..........................................................................................................3
2.1 DÉFENDRE L’ENVIRONNEMENT : UNE CAUSE FÉDÉRATRICE ..............................................................................3
2.2 LA GRÈVE POUR LE CLIMAT ..........................................................................................................................4
2.3 UNE MOBILISATION ORIGINALE : L’AFFAIRE DU SIÈCLE ....................................................................................6
2.4 MOBILISATION CITOYENNE ET RÉSEAUX SOCIAUX.............................................................................................7
2.5 DÉSOBÉISSANCE CIVILE POUR LE CLIMAT .......................................................................................................8
2.6 DÉFENDRE L’ENVIRONNEMENT : UN BILAN ....................................................................................................9
3 RÉFLEXION NOUVELLE SUR LA CAUSE ANIMALE.....................................................................................10
3.1 INTRODUCTION ........................................................................................................................................10
3.2 L’ÉVOLUTION JURIDIQUE : DAVANTAGE DE PROTECTION, PAS DE DROITS? .........................................................12
3.3 LES ACTIONS DE L’ASSOCIATION L214 ........................................................................................................12
3.4 MANGER MOINS DE VIANDE ........................................................................................................................13
3.5 SPÉCISME/ANTISPÉCISME .........................................................................................................................16
4 SYNTHÈSE....................................................................................................................................................19
4.1 RÉFLEXION SUR LA CAUSE ANIMALE, UN BILAN .............................................................................................19
5 GLOSSAIRE...................................................................................................................................................20
6 CARTE ..........................................................................................................................................................20
1 Accueil

1.1 Accueil

Si les transformations de la société et les nouvelles pratiques d’information et de communication peuvent


être responsables d’une fragilisation des liens sociaux, comme on l’a vu dans le premier axe de cette
année, il faut également souligner que de nouvelles causes apparaissent qui sont l’occasion de fédérer les
membres de la société française de manière transpartisane, au-delà des clivages politiques traditionnels,
notamment en mettant à profit les nouvelles ressources fournies par Internet et les réseaux sociaux.

1.1.1 Ce que nous allons aborder

Nous étudierons ces nouvelles causes fédératrices à travers deux études.

 La première porte sur la défense de l’environnement, notamment dans le cadre de la lutte contre le
réchauffement climatique;
 Nous nous attacherons ensuite à voir comment la question du droit des animaux est aujourd'hui
objet de débat.

Sur un boulevard parisien, des manifestants tiennent en l’air des panneaux militant pour une politique plus
active en faveur du climat et de l’environnement.
2 La défense de l’environnement

2.1 Défendre l’environnement : une cause fédératrice

3 CNED- De nouvelles causes fédératrices


Caricature de la tenue de la COP24 ( Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le
changement climatique) qui s’est tenue à Katowice (Pologne). Le rapporteur général s’adresse au public en
pointant les deux causes – contradictoires - des changements climatiques : l’activité humaine et l’inaction.

2.1.1 Objectifs

 Comprendre la diversité des acteurs engagés dans la défense de l’environnement.


 Comprendre les formes nouvelles de mobilisation utilisées dans la défense de cette cause.

2.1.2 Résumé de la séquence

Le réchauffement climatique donne lieu à une prise de conscience de l’enjeu majeur que représentent les
atteintes à l’environnement. Si l’accord de Paris, signé dans le cadre de la COP21 en 2015, marque une
étape importante dans l’engagement des États à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre, la
société civile se mobilise pour que ces engagements soient effectivement mis en œuvre. La protection de la
planète devient ainsi une cause de plus en plus fédératrice, au sein de différents partis, quels que soit
l’âge, le sexe, la classe sociale ou même la nationalité.
Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la mobilisation citoyenne qui en résulte.

2.2 La grève pour le climat

2.2.1 Jeunes pour l’environnement : l’appel à la grève

«Nous, la jeunesse, sommes profondément préoccupé-e-s par notre avenir. L’humanité est actuellement à
l’origine de la sixième extinction massive d’espèces et le système climatique mondial est au bord d’une
crise catastrophique. Ses effets dévastateurs sont déjà ressentis par des millions de personnes dans le
monde. Pourtant, nous sommes loin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

4 CNED- De nouvelles causes fédératrices


Nous, les jeunes, représentons plus de la moitié de la population mondiale. Notre génération a grandi avec
la crise climatique et nous devrons y faire face pour le reste de notre vie. Malgré cela, la plupart d’entre
nous ne sont pas inclus dans le processus décisionnel local et mondial. Nous sommes l’avenir sans voix de
l’humanité.
Nous n’accepterons plus cette injustice. Nous exigeons la justice climatique! Nous exigeons justice pour
toutes les victimes passées, présentes et futures de la crise climatique. C’est pourquoi nous nous battons!
Des milliers d’entre nous sont descendus dans les rues du monde entier ces dernières semaines.
Maintenant, nous allons faire entendre notre voix. Le 15 mars, nous manifesterons sur tous les
continents. »
https://www.letemps.ch/opinions/jamais-sauvons-planete

Cette lettre ouverte fait suite aux manifestations internationales répétées de la part des étudiant-e-s ayant
répondu à l’appel de Greta Thunberg dans sa lutte pour le climat. Fruit d’un processus de discussion
collectif et international ayant duré deux semaines, y compris en Suisse, cette lettre est diffusée en 19
langues.

Exercice 1 - Corrigé à la page 22


 Que réclament les jeunes?

2.2.2 Un mouvement mondial ?

undefined
Exercice 2 - Corrigé à la page 22
A partir de la carte ci-contre, validez ou infirmez les affirmations suivantes :

VRAI FAUX

La grève des étudiants concerne tous les continents. ○ ○


La mobilisation est aussi importante dans tous les pays. ○ ○
La mobilisation est plus importante dans les pays développés. ○ ○
L’Europe et l’Amérique du Nord abritent un grand nombre
d’événements. ○ ○

5 CNED- De nouvelles causes fédératrices


Plus il y a d’événements prévus, plus il y a de participants
effectifs. ○ ○
Tous les pays d’Europe ne sont pas aussi mobilisés. ○ ○
2.3 Une mobilisation originale : l’affaire du Siècle

2.3.1 Une association environnementale...

Des associations de protection de l’environnement utilisent Internet et les réseaux sociaux pour appeler les citoyens à
soutenir leur action en justice contre l’État. En juin 2019, plus de 2 millions de personnes l’ont signée.
Page d’accueil de l’association environnementale « L’affaire du siècle » qui a attaqué l’Etat français en justice pour inaction en
matière de protection du climat.

2.3.2 ... attaque l'Etat en justice

« Quatre associations, Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et
Oxfam France ont décidé, au nom de l’intérêt général, d’attaquer l’Etat français en justice pour qu’il
respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits. C'est l'Affaire du
Siècle. […] Obnubilés par les enjeux du court terme, les Etats et les acteurs économiques restent sourds
aux innombrables cris d’alarme des plus fragiles, des scientifiques, des associations. […]
L’État a l’obligation d’agir. Il doit prendre les mesures politiques qui s’imposent, tout en garantissant la
justice sociale. Il doit réduire notre dépendance au pétrole et nous fournir des alternatives en matière de

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transport. Il doit investir dans la rénovation des logements et promouvoir l’usage des énergies
renouvelables, en abandonnant le recours aux énergies fossiles et nucléaire. […]
La justice est un véritable levier. Elle peut enfin contraindre à l’action.
Partout dans le monde, des citoyennes et citoyens saisissent la justice pour que leurs droits fondamentaux
soient garantis face aux changements climatiques. Et ça marche ! Aux Pays-Bas, la justice a ordonné au
gouvernement néerlandais de revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de
serre. En Colombie, 25 jeunes ont fait reconnaître par la Cour suprême la nécessité d’agir contre la
déforestation et pour la protection du climat. »

https://laffairedusiecle.net

Une présentation vidéo de l’affaire :


Tapez dans votre moteur de recherche les termes suivants : « L’affaire du Siècle Marion Cotillard
Youtube » et cliquez sur le premier lien qui apparaît ou suivez le lien suivant : https://youtu.be/l8j-
9mPwehw

Exercice 3 - Corrigé à la page 22


 A quelle obligation de l’État le texte peut-il faire allusion ?
 Qu’est-ce qui nous montre que ce moyen d’action dépasse les frontières nationales?

2.4 Mobilisation citoyenne et réseaux sociaux

« Après un été marqué par une série de catastrophes climatiques et par la démission fracassante de
Nicolas Hulot du ministère de la transition écologique et solidaire, Maxime Lelong, un entrepreneur de 27
ans qui n’avait jusque-là jamais manifesté, lance sur Facebook un événement au succès inattendu : un
appel à marcher pour le climat, le 8 septembre. Près de 130 000 personnes seront au rendez-vous, selon
les organisateurs, en dehors des cercles militants traditionnels. contre la déforestation et pour la
protection du climat. "Les ONG écologistes nous ont aidés pour l’organisation, mais à l’origine, il y a un
rejet des structures existantes. Beaucoup de citoyens pensent que les associations sont inefficaces ou
s’interrogent sur leur financement", explique Maxime Lelong. "De plus en plus de gens veulent agir
directement, inventer d’autres moyens de se faire entendre et peser sur la politique, que ce soit par des
marches, des lobbys citoyens ou de la désobéissance civile", confirme Romain Slitine, maître de
conférences en innovation sociale à Sciences Po et auteur du Coup d’Etat citoyen (La Découverte, 2016).
Pour inciter à l’action individuelle, le collectif Il est encore temps propose des actions concrètes pour la
protection de l’environnement (manger moins de viande ou s’inscrire à une formation de désobéissance
civile). La vidéo de lancement, présentée par une vingtaine de Youtubeurs, a déjà été visionnée plus de
10 millions de fois, tandis que le site enregistre 170 000 inscrits par mail.

7 CNED- De nouvelles causes fédératrices


Il y a aussi On est prêt, une campagne d’un mois, du 15 novembre au 15 décembre, lors de laquelle près de
80 Youtubeurs relèvent des défis pour réduire leur impact écologique (devenir zéro déchet, aller dans une
banque qui ne finance pas les projets fossiles, etc.), et à laquelle 300 000 personnes se sont abonnées sur
les réseaux sociaux. »
Audrey Garric, « La mobilisation citoyenne prend racine », Le Monde, 7 décembre 2018.
Exercice 4 - Corrigé à la page 23
 Pourquoi peut-on parler d’une mobilisation « citoyenne »?

2.5 Désobéissance civile pour le climat

Douze heures durant, vendredi 19 avril, les militants de la cause climatique ont bloqué, à la Défense
(Hauts-de-Seine), les accès des sites de trois grandes entreprises – Total, EDF et Société générale –
accusées de polluer la planète et de contribuer au réchauffement climatique, ainsi que l’entrée de la tour
du ministère de la transition écologique et solidaire.
Emmenés par Greenpeace, Les Amis de la Terre et ANV-COP21 (Action non violente), les quelque 2 000
personnes (selon leur décompte) ont quitté vers 21 heures le parvis du quartier d’affaires, avec le
sentiment d’avoir « bloqué la République des pollueurs, explique la porte-parole d’ANV-COP21 Pauline
Boyer. Nous avons pu échanger avec de nombreuses personnes présentes à la Défense, ou bloquées
devant leur entreprise. Nous avons aussi placardé de nombreuses photos de Macron “président des
pollueurs” sur le parvis. »
Débutée un peu avant 9 heures, cette action de désobéissance civile format XXL – « la plus grande jamais
réalisée en France », avaient promis les organisateurs – a été menée en utilisant les techniques de la non-
violence chères aux trois organisations, connues pour leurs actions spectaculaires.
A. Garric et R. Barou, « À Paris ou Londres, la désobéissance civile s’intensifie », Le Monde, 20 avril 2019.

8 CNED- De nouvelles causes fédératrices


Des militants assis devant l’entrée de la tour Total à la Défense ; un ruban « Scène de crime climatique »
est déployée, ainsi qu’une affiche qualifiant Emmanuel Macron de « président des pollueurs »
Exercice 5 - Corrigé à la page 23

VRAI FAUX

L’interdiction d’accéder à un bâtiment par des militants est


illégale. ○ ○
Les actions du 19 avril 2019 ont été violentes. ○ ○
L’événement du 19 avril 2019 vise à éveiller les consciences. ○ ○
2.6 Défendre l’environnement : un bilan

2.6.1 Ce qu'il faut retenir

9 CNED- De nouvelles causes fédératrices


La défense de l’environnement ne passe plus seulement par un engagement associatif ou politique : la
mobilisation citoyenne, convoquée directement par les réseaux sociaux, aboutit à des mouvements
internationaux d’ampleur, à l’instar de la grève pour le climat des jeunes.
Les formes de mobilisation sont également démultipliées: si la manifestation ou la pétition restent mises à
profit, le recours à la justice pour contraindre les États ou des entreprises à respecter des engagements ou
des obligations en matière de protection de l’environnement se développe.
La mobilisation citoyenne explique notamment le renforcement de la protection de l’environnement dans le
projet de modification de la Constitution en cours à l’été 2019 : il vise à renforcer des notions telles que le
préjudice écologique.

2.6.2 Vocabulaire

 Désobéissance civile: Transgression délibérée et publique, de la part de citoyens, d’une loi en


vigueur pour faire pression sur sa modification ou son abrogation. Gandhi et Martin Luther King ont
appelé à de telles pratiques.

 Transpartisan : Qui dépasse les clivages politiques traditionnelles.

 Préjudice écologique: Principe juridique, reconnu par la jurisprudence, selon lequel une atteinte à
l’environnement doit faire l’objet d’une réparation par le responsable de cette atteinte.

2.6.3 Pour approfondir

Vous pouvez consulter les sites Internet des actions évoquées :

 "Affaire du siècle" : https://laffairedusiecle.net


 "On est prêt" : https://onestpret.fr
 "Il est encore temps" : https://ilestencoretemps.fr

3 Réflexion nouvelle sur la cause animale

3.1 Introduction

10 CNED- De nouvelles causes fédératrices


Affiche électorale du Parti Animaliste pour les élections européennes : on y voit un chien incliant la tête, et
le slogan « Les animaux comptent, votre voix aussi ».

3.1.1 Objectifs

 Connaître le statut juridique de l’animal et son évolution historique


 Réfléchir aux divergences entre état de l’opinion et pratiques réelles
 S’initier au débat sur la condition animale

3.1.2 Résumé de la séquence

Si la cause animale a une histoire, qui remonte au moins jusqu’au XIXe siècle, la question a connu une
actualité nouvelle ces dernières années. L’évolution du statut juridique de l’animal en est une bonne
illustration : elle recouvre en fait un débat philosophique ou éthique sur la condition de l’animal et les liens
de l’être humain aux autres animaux.
Si une très large majorité des Français semble favorable à une meilleure prise en compte de la dignité des

11 CNED- De nouvelles causes fédératrices


animaux, d’importantes divergences existent quant à la mise en œuvre de modes de vie cherchant autant que possible à
limiter l’exploitation des animaux, notamment concernant la consommation alimentaire.

3.2 L’évolution juridique : davantage de protection, pas de droits?

Date Evolution juridique

1791 Première loi de défense de l’animal, propriété de l’homme

1804 Dans le code civil, l’animal est assimilé à un bien meuble.

1850 Loi Gramont, interdisant les mauvais traitements en public

1963 L’acte cruel envers l’animal est un délit (Code Pénal)

Dans le Code rural, reconnaissance des animaux comme des êtres sensibles (art.
1976
L214-1)

Le Code civil reconnaît les animaux comme êtres sensibles et précise : « Sous réserve
2015
des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens. » (art.515-14)

Au XIXe siècle, l’animal est d’abord protégé au même titre que le droit de propriété (loi de 1791): le Code
civil, qui distingue seulement les personnes et les biens, classe les animaux parmi les biens (1804). La loi
Gramont de 1850 est limitée aux maltraitances publiques, ce qui sous-entend que ce n’est pas le bien-être
animal en tant que tel qui est visé (un propriétaire peut disposer comme il le souhaite de son bien).
Deux modifications importantes interviennent en 1963 et 1976. On peut remarquer que l’introduction d’une
caractérisation particulière des animaux dans le Code civil n’emporte pas d’effets particuliers : ils restent
considérés comme des biens meubles, tout en bénéficiant d’une régime de protection particulier.

Exercice 6 - Corrigé à la page 23


 En quoi peut-on dire que, sur le plan juridique, la modification de 2015 est surtout
symbolique?

3.3 Les actions de l’association L214

12 CNED- De nouvelles causes fédératrices


L’asssociation L214 tire son nom de l’article du Code Rural reconnaissant les animaux comme êtres
sensibles et imposant de ce fait aux propriétaires de placer tout animal « dans des conditions compatibles
avec les impératifs biologiques de son espèce. »
Souhaitant alerter au sujet du non-respect de cette obligation légale par des éleveurs ou dans des
abattoirs, l’association s’est fait connaître par des vidéos prises en caméra cachée et montrant , assez
cruement, les conditions de vie ou de mise à mort des animaux destinés à la consommation.

[Rédigez votre texte alternatif]

3.4 Manger moins de viande

3.4.1 Une pratique en vogue ?

13 CNED- De nouvelles causes fédératrices


Les Français mangent plus de viande, si on compte celle mangée en restaurant. Cela peut paraître contre-
intuitif, tant l’ère semble être « anti-viande », mais selon une étude de l’interprofession de la filière viande
Interbev, la consommation a augmenté de 2,2 % en 2018.
Les Français ont accru la part de viande bovine dans leur assiette en 2018. Selon les chiffres de
l’interprofession de la filière viande Interbev, la consommation de bœuf et de veau a progressé de 2,2 % sur
un an. Un résultat qui peut paraître contre-intuitif, tant les coups de boutoir des « anti-viande » semblent
marquer les esprits.
Le chiffre tient compte de l’ensemble des débouchés de cet aliment. Pour l’établir, Interbev quantifie les
volumes sortis des abattoirs nationaux, défalque les exportations et ajoute les importations. Une petite
cuisine qui donne le goût de la consommation de la viande bovine dans les foyers, dans les restaurants ou
les cantines, mais aussi dans les produits industriels transformés.

Laurence Girard, « Les Français mangent plus de viande… », Le Monde, 22 février 2019.
Exercice 7 - Corrigé à la page 24
 Comment s’explique l’apparente contradiction entre les deux informations?

14 CNED- De nouvelles causes fédératrices


3.4.2 Une volonté de beaucoup de Français?

Végétalisation de l'alimentation

 89% des Français pensent qu'il faut manger moins de viande, selon un sondage IPSOS de 2017 rtri
(sondage commandé par l'Interbev).
 67% sont prêts à réduire leur consommation de protéines animales pour privilégier des produits de
meilleure qualité, selon un sondage IFOP de 2017 (source : WWF).
 88% des étudiants trouveraient judicieux d'avoir un menu végétalien complet chaque jour dans les
restaurants universitaires et 79% souhaitent apprendre à bien se nourrir de manière équilibrée
avec une alimentation végétale, selon un sondage IFOP de 2017 (source : L214 et Assiettes
végétales).
 66% des Français sont prêts à remplacer tout ou partie de leur consommation de viande de poulet
par des alternatives végétales, selon un sondage IFOP de 2018 (source : L214).
 62% se disent disposés à réduire leur consommation de viande, selon un sondage YouGov de 2015
(source : L214).
 59% sont favorables à l'introduction de repas sans viande ni poisson au moins une fois par semaine
dans les cantines scolaires, selon un sondage BVA de 2018 (source : Greenpeace).
 55% sont favorables à la présence d'alternatives végétariennes dans la restauration collective,
selon un sondage YouGov de 2015 (source : L214).
 52% des Français estiment qu'il n'y a actuellement pas de choix suffisant de denrées alimentaires
respectueuses du "bien-être animal" dans les magasins et supermarchés, selon l'Eurobaromètre
2016 (source : Commission européenne).
 47% des 16-25 ans ont envisagé de réduire leur consommation de viande et 41% trouvent que le
végétarisme est une démarche respectable, selon un sondage Diplomeo de 2017.
 46% souhaitent que les restaurants "classiques" proposent des plats vegan, selon un rapport CHD
de 2017.
 34% des foyers ont au minimum une personne qui tend à réduire ou limiter sa consommation de
protéines animales, (hors Végétaliens/Végétariens). selon une étude de Panel Kantar de 2016.

3.4.3 Exercice

15 CNED- De nouvelles causes fédératrices


Exercice 8 - Corrigé à la page 24
 Voyez-vous une contradiction entre les résultats des enquêtes d’opinion et l’article du
Monde ?

3.5 Spécisme/antispécisme

3.5.1 Un manifeste antispéciste

Dans un manifeste publié dans la presse, le mouvement du REV (Rassemblement des écologistes pour le
vivant) explicite sa volonté de protéger toutes les formes du vivant.
« Le REV est porteur d’une écologie nouvelle, radicale, que nous nommons « essentielle ». Cette écologie
s’interroge sur nos devoirs à l’égard de toutes les formes du vivant, auxquelles nous reconnaissons une
valeur intrinsèque, indépendamment de l’utilité́ immédiate que nous pouvons en retirer. Toute parcelle de
vie possède en effet a priori le même droit que chacun de nous à persévérer dans son existence, et
l’appartenance à l’espèce dominante ne nous autorise en rien à détruire une vie animale ou végétale sans
nécessité́ absolue. Cette écologie souhaite donc repenser la place de l’homme dans le cycle du vivant en
l’appelant à l’humilité́, et en lui demandant d’endosser le rôle de tuteur de toutes les formes de vie,
puisque nous avons désormais sur elles le pouvoir de destruction ou de préservation.
Cette écologie essentielle est antispéciste : elle réclame des droits fondamentaux pour chacun des
animaux non humains, à commencer par le droit de vivre et celui de ne pas être maltraité. Actuellement,
nous élevons et tuons chaque année plus de 70 milliards d’animaux non humains terrestres, et nous
pêchons 1 000 milliards d’animaux marins, dans le seul but de satisfaire nos estomacs et les intérêts de
grands groupes agroalimentaires. Est-il encore moralement acceptable de jouir ou de s’enrichir sur le
calvaire de milliards d’êtres vivants sensibles ? Nous réclamons la suppression de la corrida, l’interdiction
de la chasse, des zoos, des animaux dans les cirques, de la vivisection, et bien évidemment la fin
programmée de la viande grâce au lancement d’une transition agricole vers un modèle entièrement
végétal. Nous demandons que soit accordée une identité juridique à toutes les expressions du vivant avec
lesquelles nous interagissons. »
Malena Azzam, Aymeric Caron, Benjamin Joyeux, Le Monde, 9 février 2018.

16 CNED- De nouvelles causes fédératrices


3.5.2 Une philosophe contre l’antispécisme

Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Un, la philosophe Élisabeth de Fontenay, spécialiste de la


question animale, tout en soutenant la protection animale, refuse l’antispécisme.
" […] Aussi darwinienne que je puisse être, je ne peux pas laisser dire que l’homme est un animal comme
les autres. Je n’accepte pas cette idée de l’égalité ­d’intérêt entre tous les vivants. Il existe une singularité,
une différence anthropologique. L’apparition de l’homme est une déviation accidentelle dans l’évolution et
cette émergence provient bien sûr du langage, de la parole. L’homme est capa­ble, en parlant, d’agir. La
parole est un acte. C’est ce qu’on appelle le performatif. En déclarant : « La séance est ouverte », on ouvre
effectivement la séance. C’est parce qu’il y a cette possibilité de changer les choses par la parole publique,
politique, que le genre humain s’est constitué. Je tiens à la sociologie, à l’histoire en tant que telle. La
position antihumaniste des antispécistes (défenseurs d’une égalité entre les espèces animales et l’homme)
est intenable. Qui arriveront-ils à convaincre avec ce discours ?
Que répondez-vous à ceux qui placent les grands singes à l’égal de l’homme ?
[…] Travailler avec les grands singes fait surgir des comportements terriblement émouvants. Mais
réclamer l’extension des droits de l’homme aux chimpanzés, comme le fait le philosophe australien Peter
Singer, est exorbitant. Naturellement, il faut préserver les grands singes, protéger leurs espaces, les
soustraire aux expérimentations. Mais attention au piège du narcissisme.
Ils nous ressemblent tellement qu’on voudrait leur accorder nos droits. C’est irresponsable. L’argument
consistant à mettre en avant la ressemblance de nos structures ADN – 99 % de nos structures sont
identiques – est une instrumentalisation. Car dans le 1 %, il y a tout ! L’histoire. La culture. C’est-à-dire
l’épigénèse, tout ce qui n’est pas génétique. Les progrès, les évolutions, bref la civilisation. Dans cet
argument, il y a une dénégation de la ­réalité humaine. Et une dénégation du tragique car la réalité
humaine est tragique."

17 CNED- De nouvelles causes fédératrices


3.5.3 Les arguments en présence

Exercice 9 - Corrigé à la page 24

REV E. de Fontenay Ni l’un ni


Les deux
(antispécisme) (spécisme) l’autre

Les animaux sont doués de


sensibilité. ○ ○ ○ ○
Les animaux doivent avoir droit
au respect de leur dignité. ○ ○ ○ ○
L’homme est un animal comme
les autres. ○ ○ ○ ○
L’homme est un animal, mais
particulier. ○ ○ ○ ○

18 CNED- De nouvelles causes fédératrices


La capacité langagière de
l’homme n’est pas identique à
la capacité de communication ○ ○ ○ ○
des autres animaux.

Tous les animaux sont égaux en


dignité. ○ ○ ○ ○
Les grands singes et les
hommes sont différents des ○ ○ ○ ○
autres animaux.

L’élevage et l’abattage sont des


atteintes au droit de vivre des ○ ○ ○ ○
animaux.

On peut manger de la viande, ou


consommer les produits issus
d’un animal (lait, œufs, cuir, ○ ○ ○ ○
etc.)

Les animaux, considérés


comme des personnes, ont des ○ ○ ○ ○
droits imprescriptibles.

4 Synthèse

4.1 Réflexion sur la cause animale, un bilan

4.1.1 Ce qu'il faut retenir

La cause animale suscite un engouement récent dans l’opinion française, notamment à la suite de la
diffusion de vidéos-choc par une association militant pour le respect des animaux.
Si la maltraitance des animaux suscite une réprobation assez générale au sein de la population française,
la mise en œuvre de modes de vie cherchant autant que possible à limiter l’exploitation des animaux
suscite moins d’engouement, voire de franches oppositions.
Au-delà des aspects pratiques (manger ou non de la chair animale par exemple), la question animale porte
une réflexion juridique et philosophique sur le statut des animaux, et sur la place de l’être humain au sein
du monde animal : alors que les antispéciste militent pour une indifférenciation de valeur entre hommes et
autres animaux, leurs opposants – tout en pouvant défendre la cause animale et le développement de
droits pour les animaux – critiquent une négation de la spécificité de l’humanité.

4.1.2 Vocabulaire / NE pas confondre

 Antispécisme : Idéologie refusant à l’être humain une place particulière au sein du monde animal;
la dignité de tous les animaux est égale.

19 CNED- De nouvelles causes fédératrices


 Végétarisme / Végétalisme / Mouvement vegan : Alors que les végétariens et végétaliens excluent
l’animal de leur alimentation (la chair seulement pour les végétariens; tous les produits – lait, œufs
– pour les végétaliens), les vegans excluent toute forme d’utilisation de l’animal ou des produits
animaux (par exemple en refusant le cuir).

4.1.3 Pour approfondir

 Trois interventions, de trois points de vue différents, sur le mouvement vegan :


https://www.humanite.fr/que-penser-du-phenomene-vegan-657114

 Une émission de radio sur les droits des animaux et l’antispécisme :

https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/du-grain-a-moudre-du-jeudi-18-octobre-2018

5 Glossaire

Antispécisme
Idéologie refusant à l’être humaine une place particulière au sein du monde animal; la dignité de tous les
animaux est égale.
Désobéissance civile
Transgression délibérée et publique, de la part de citoyens, d’une loi en vigueur pour faire pression sur sa
modification ou son abrogation. Gandhi et Martin Luther King ont appelé à de telles pratiques.
Préjudice écologique
Principe juridique, reconnu par la jurisprudence, selon lequel une atteinte à l’environnement doit faire
l’objet d’une réparation par le responsable de cette atteinte.

Transpartisan
Se dit de ce qui concerne ou rassemble plusieurs partis politiques, qui dépasse les clivages politiques
traditionnelles

Végétarisme/Végétalisme/ Mouvement vegan


Alors que les végétariens et végétaliens excluent l’animal de leur alimentation (la chair seulement pour les
végétariens; tous les produits – lait, œufs – pour les végétaliens), les vegans excluent toute forme
d’utilisation de l’animal ou des produits animaux (par exemple en refusant le cuir).
6 Carte

20 CNED- De nouvelles causes fédératrices


21 CNED- De nouvelles causes fédératrices
Solutions
Exercice 1 - Page 5
 Que réclament les jeunes?

participation, décision, association

Les jeunes réclament la justice climatique, notamment la mise en œuvre des objectifs de l’accord de Paris
sur le climat. Ils réclament également d’être davantage associés aux décisions, puisque l’enjeu climatique
concerne plus encore les jeunes générations.
Exercice 2 - Page 5
A partir de la carte ci-contre, validez ou infirmez les affirmations suivantes :

VRAI FAUX

La grève des étudiants concerne tous les continents. ● ○


La mobilisation est aussi importante dans tous les pays. ○ ●
La mobilisation est plus importante dans les pays développés. ● ○
L’Europe et l’Amérique du Nord abritent un grand nombre
d’événements. ● ○
Plus il y a d’événements prévus, plus il y a de participants
effectifs. ○ ●
Tous les pays d’Europe ne sont pas aussi mobilisés. ● ○

Le mouvement est bien présent sur tous les continents, mais de manière inégale : globalement, ce sont
surtout dans les pays les plus riches et les plus développés que la jeunesse se mobilise. On peut souligner
que l’évaluation du nombre d’événements annoncés ne permet pas d’évaluer la mobilisation effective des
jeunes de chaque pays. Une carte disponible sur Wikipédia (peut-être incomplète) permet de distinguer les
pays en fonction du nombre de jeunes ayant participé à l’événement.
Exercice 3 - Page 7
 A quelle obligation de l’État le texte peut-il faire allusion ?
 Qu’est-ce qui nous montre que ce moyen d’action dépasse les frontières nationales?

22 CNED- De nouvelles causes fédératrices


accord de Paris, COP 21, Pays-Bas, Colombie, autres pays, victoire

Le recours à la justice semble être un moyen efficace car l’État a pris à la COP 21 un engagement
contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre. De telles procédures judiciaires ont pu
aboutir à une victoire dans d’autres pays (Colombie, Pays-Bas, mais également au Pakistan).
Exercice 4 - Page 8
 Pourquoi peut-on parler d’une mobilisation « citoyenne »?

associations, syndicats, partis politiques, réseaux sociaux, médias sociaux.

L’expression « mobilisation citoyenne » signifie qu’elle se fait sans l’intermédiaire de structures


préexistantes, telles que associations, partis politiques ou syndicats. Le rôle des réseaux ou médias
sociaux est crucial, puisque c’est eux qui permettent la diffusion des événements prévus ou bien de relayer
des actions concrètes.
Exercice 5 - Page 9

VRAI FAUX

L’interdiction d’accéder à un bâtiment par des militants est


illégale. ● ○
Les actions du 19 avril 2019 ont été violentes. ○ ●
L’événement du 19 avril 2019 vise à éveiller les consciences. ● ○

Si l’action est bien illégale (seules les forces publiques peuvent restreindre la liberté d’aller et de venir),
elle n’est pas violente. Ce type d’action vise à attirer l’attention – notamment des médias – sur la
responsabilité de dirigeants politiques ou d’entreprises dans les atteintes à l’environnement.
Exercice 6 - Page 12
 En quoi peut-on dire que, sur le plan juridique, la modification de 2015 est surtout
symbolique?

amende ans emprisonnement

La modification législative de 2015 vise surtout à harmoniser les différents codes, mais elle n’entraîne pas
la création de nouveaux droits pour les animaux, ni d’une 3e catégorie (ni personne, ni bien). Cela dit, la
valeur symbolique de la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles peut inciter les juges à des
décisions plus sévères en cas de mauvais traitement, ou bien à mieux prendre en compte les animaux
domestiques en cas de divorce par exemple.

23 CNED- De nouvelles causes fédératrices


Exercice 7 - Page 14
 Comment s’explique l’apparente contradiction entre les deux informations?

restaurant, cantine, foyer.

Le document du Credoc ne se fonde que sur l’analyse des consommations finales des particuliers (les
tickets de caisse en hypermarché ou chez le boucher). A l’inverse, l’étude d’Interbev inclut les autres lieux
(restaurants, cantines) et les autres formes (produits transformés) de consommation de viande.
Exercice 8 - Page 16
 Voyez-vous une contradiction entre les résultats des enquêtes d’opinion et l’article du
Monde ?

Alors que 2/3 des Français répondant aux question d’un institut de sondage se disent « prêts à réduire leur
consommation de viande », l’article du Monde témoigne de ce que cette volonté n’a pas encore de
conséquence concrète en pratique, car la consommation totale de viande en France continue d’augmenter.
Exercice 9 - Page 18

REV E. de Fontenay Ni l’un ni


Les deux
(antispécisme) (spécisme) l’autre

Les animaux sont doués de


sensibilité. ○ ○ ○ ●
Les animaux doivent avoir droit
au respect de leur dignité. ○ ○ ○ ●
L’homme est un animal comme
les autres. ● ○ ○ ○
L’homme est un animal, mais
particulier. ○ ● ○ ○
La capacité langagière de
l’homme n’est pas identique à
la capacité de communication ○ ● ○ ○
des autres animaux.

Tous les animaux sont égaux en


dignité. ● ○ ○ ○

24 CNED- De nouvelles causes fédératrices


Les grands singes et les
hommes sont différents des ○ ○ ● ○
autres animaux.

L’élevage et l’abattage sont des


atteintes au droit de vivre des ● ○ ○ ○
animaux.

On peut manger de la viande, ou


consommer les produits issus
d’un animal (lait, œufs, cuir, ○ ● ○ ○
etc.)

Les animaux, considérés


comme des personnes, ont des ● ○ ○ ○
droits imprescriptibles.

Précisons que pour l’antispécisme, tous les animaux sont identiques. Pour le spécisme, les grands singes –
même doués de grandes capacités sociales/cognitives/humaines – restent inhumains.

25 CNED- De nouvelles causes fédératrices

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