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Sujet 1 : Les enjeux géopolitiques du changement climatique

En 1972, le groupe de scientifiques du Club de Rome publiait le rapport The Limits of Growth (Les Limites de la
croissance, en français). Celui-ci remettait en question le rêve d’une croissance économique illimitée, il y a donc déjà
cinquante ans. C’est à cette période, alors que les Trentes Glorieuses s'apaisent, qu’une prise de conscience se fait
ressentir autour des risques de l’accroissement économique sur le changement climatique. Non pas drastique mais plutôt
lente et progressive, cette conscientisation permet de définir ce qu’est le dérèglement climatique aujourd’hui, c’est-à-dire,
l’ensemble des variations du climat dû aux activités humaines, altérant la composition de l’atmosphère. Actuellement, il
s’avère que ce phénomène mondial prend de l’ampleur de jour en jour. Auparavant minimisé, il fait aujourd'hui l’objet
principal des débats entre les différents acteurs internationaux. Les instances mondiales se voient dans l'obligation de
répondre collectivement aux enjeux géopolitiques du changement climatique, au vu des catastrophes qu’il engendre. Les
objectifs à atteindre en matière de politique, répartis de façon géographique se multiplient. Aux questions que l’on se pose
sur le changement climatique s’ajoutent celles du développement durable, de la migration climatique, de la pression sur
les ressources et de nombreuses autres analogies. Dorénavant immergés dans l’ère de l’Anthropocène, théorisé par Paul
Josef Crutzen, en 1995, l’humanité doit prendre conscience de l’irréversibilité et de l’ampleur de ce changement.
Ainsi, dans quelle mesure les répercussions les enjeux du dérèglement climatique sont-ils devenus l’objet d’une
gouvernance internationale? Pour répondre à cette interrogation nous allons voir que le changement climatique, facteur de
conflit, (1) met pas les 1 et 2 si tu met pas les titres apparents a des répercussions géopolitiques (2) qui nécessite une
gérance des acteurs internationaux.

Le changement climatique, dû aux activités anthropiques, accroît la pression sur les ressources, entraînant des
conflits d’usage mondiaux.
Contrairement aux épisodes de variations climatiques des siècles précédents, comme le petit âge glaciaire des
Temps Modernes, le dérèglement actuel est essentiellement causé par l’empreinte humaine. A partir du XIXe siècle, le
capitalisme se développe dans les sociétés occidentales. A la recherche de profits, la croissance économique devient alors
de plus en plus intensive. Cette période est qualifiée de “révolution industrielle” avec une progression technologique
inédite. En 1886, l’inventeur A.Parkes crée le premier plastique, qui aura des conséquences environnementales néfastes
sur le long terme. A la seconde moitié du XXe siècle, après les guerres mondiales, cet accroissement reprend de plus
belle, faisant entrer le monde dans la société de consommation que nous connaissons aujourd’hui. Cependant, cette
émancipation économique n’est pas sans impact puisqu'elle est le principal facteur de l’augmentation des émissions de
gaz à effet de serre, entraînant le réchauffement de la planète dans son entièreté. La fonte des glaces et donc la montée des
eaux mais aussi la perte de biodiversité et l’extinction d’une sixième espèce sont quelques unes des conséquences
qu'engendre ce changement climatique. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, créé en 1988,
est connu pour synthétiser et rapporter les travaux de scientifiques. En 2014, il sort un rapport dans lequel il établit quatre
scénarios possibles. Le plus pessimiste est le RCP 8,5 qui conduit à une augmentation de plus de 5°C de la température
globale de la Terre d’ici 2100. Notre société à la source du problème en pâtirait mondialement.
Les conséquences du changement climatique et plus précisément du réchauffement de la planète entraînent un
accroissement de la pression sur les ressources vitales, facteur de conflit entre les pays. En effet, la fragilisation des
écosystèmes, due à l’échauffement de la planète, ne permet pas d’assurer le renouvellement des ressources. La pollution,
engendrée par l’utilisation des énergies fossiles pour l’industrialisation des sociétés, est une part de la difficulté de ce
renouvellement. Cette diminution des ressources est visible sur la composante essentielle de nos besoins : l’eau.
Aujourd’hui, en France, les nappes phréatiques qui permettent cet apport sont dans une situation de graves sécheresses
puisqu’en Janvier il manquait 80% d’eau dans celles-ci par rapport aux années précédentes. Ce phénomène n’est pas sans
conséquence sociale puisqu’il engendre des conflits d’usage entre, et au sein, de différents pays. L'utilisation de ces
ressources qui sont pour la plupart des “biens communs”, c’est-à-dire qu’aucunes règles s’opposent à l’exploitation et à
l’acquisition de celles-ci, fait l’objet d’une divergence au vue de la complexité de sa régulation. Cela est le cas entre les
Etats-Unis et le Mexique, qui se partagent le fleuve du Colorado. L’utilisation trop abondante de ce dernier de la part des
américains ne permet pas à l’eau d’arriver jusque dans le Golfe de Californie de l’autre côté de la frontière entraînant
l’indignation du peuple mexicain. Ici, la sécheresse ajoutée à cet usage en abondance montre bien que la pression qui est
exercée sur les ressources est facteur de conflit. Cet antagonisme entre les Etats a des répercussions géopolitiques sur la
scène internationale.

La pression sur les ressources due au changement climatique a des répercussions géopolitiques conséquentes. Elle
se traduit par une inégalité de l'exposition face aux catastrophes climatiques entraînant une migration de la population.
D’un point de vue mondial, ce changement climatique n’a pas les mêmes conséquences en fonction de l’endroit
où l’on se trouve sur le globe. Deux tendances s’en dégagent de façon très inégalitaires constituant un enjeu géopolitique
que les Etats les plus avantagés doivent prendre en considération. Pour ce qui est des pays du Nord, autrement dit des
pays développés, en Europe, en Amérique du Nord, le problème de la pression des ressources est plutôt minime, pour
l’instant. Ces territoires sont ceux qui ont les moyens économiques de produire, de consommer et ils ne s’en privent pas.
Par exemple, les Etats-Unis et la Chine sont responsables de 50% des émissions totales de gaz à effet de serre. Ces pays
sont au second plan face à la vulnérabilité des conséquences du changement climatique. Alors que, pour ce qui est des
pays de l’hémisphère Sud, la situation est bien différente. Ces espaces aux climats arides et tropicaux subissent
violemment les catastrophes climatiques. Moins développés, ils sont les premiers impactés par ce dérèglement.
Les infrastructures et les moyens à leur disposition, plus généralement, sont moindres. Un pays comme le Yémen émet
environ 430 fois moins que les Etats-Unis. Alors quand il s’agit de répondre collectivement à ce changement et de réduire
équitablement sa consommation. Les pays non développés ou en voie de développement souhaitent user de leur “dettes
écologiques”, afin qu’à leur tour ils puissent assurer les besoins de leur population. Cet enjeu doit donc constituer une
politique spécifique à chaque espace géographique, car aujourd'hui certains ne sont même plus vivables.
Depuis quelques années, le changement climatique engendre une migration des populations les plus vulnérables
et la gestion de ces arrivées dans les pays développés a des répercussions politiques. Nous pouvons observer une
corrélation entre le fort accroissement démographique sur plusieurs territoires, leur faible niveau de développement et leur
vulnérabilité face au réchauffement climatique. Cette situation entraîne le départ de millions de personnes des espaces
devenus trop secs ou dévastés par des catastrophes. Selon un article de National Geographic, publié en 2018 : “143
millions de personnes pourraient devenir des réfugiés climatiques”. Cette donnée n’est pas sans conséquence puisque
c’est vers les pays développés, ayant les moyens de pallier aux catastrophes climatiques que ces réfugiés se dirigent. Ces
arrivées massives nécessitent une organisation au sein des territoires et parfois des tensions émergent quant à la question
de cette gestion. Parfois, certains partis politiques n’adhèrent pas avec le fait d'accueillir des personnes fuyant leur pays.
Ils mettent en avant un principe d’un supposé nationalisme qui est en réalité une volonté de rejeter ces personnes et de ne
pas vouloir se faire “remplacer”. Souvent, ils n'ont pas conscience que ces personnes sont dans l’obligation de partir et ne
font pas cela par plaisir. Les Etats doivent alors faire face à des opinions divergentes afin de mettre en place certaines
politiques. C’est pour cela qu’une réponse collective s’est mise en place.

Au vu de l’ampleur que prend le changement climatique, chaque partie du monde se retrouve concernée par ce
phénomène. Ainsi, les institutions étatiques se voient dans l’obligation d’établir une gouvernance politique mondiale
même si celle-ci peine à rester stable.
A partir des années 1970, une prise de conscience émerge petit à petit autour des effets néfastes d’une telle
croissance économique sur l’environnement et les Etats cherchent à s’entendre sur une régulation internationale. A l’aide
de scientifiques, de politiques, d’experts, ils se rassemblent et pour la première fois, ils coopèrent sur une seule
problématique, le dérèglement climatique. C’est ainsi, qu'à partir de 1972, lors du sommet de la terre de Stockholm, sous
l’égide de l’ONU, une Convention-cadre des Nations Unis sur le changement climatique est créée. Cette dernière donnera
naissance au Conférence actuelle des parties plus connus sous le nom de COP. La dernière en date s’est tenue en Egypte
au mois de Novembre 2022, la COP 27. Mais la plus marquante reste la COP21, de 2015, qui laissera place aux accords
de Paris, un traité sur l’adaptation et l’atténuation du réchauffement climatique signé par 196 pays, au total. Ratifié par 55
pays d’entre eux, il prévoit la réduction conséquente des émissions de gaz à effet de serre. Dans le même temps les Etats
tentent de développer des concepts qui permettrait de préserver les générations futures tel que le développement durable,
commun aujourd’hui à l’ensemble du globe. Cependant, l’homogénéité de cette prise de conscience n’est pas générale et
des divergences éclosent entre les différents pays à ce sujet.
Les politiques étatiques en faveur du changement climatique nécessitent la volonté de tous les Etats de ne pas
forcément agir dans leur intérêt mais plutôt ceux des autres, une caractéristique auquel certains n’adhèrent pas.

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