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Changement climatique, enjeux sociaux, et responsabilité

sociale de l’entreprise (RSE)

- Introduction et mise en contexte :


Les changements climatiques occupent de plus en plus les agendas politiques, les débats
publiques et les plateaux télévisés, mais également dans les rues à travers la mobilisation des
citoyens qui emmène à une forme d’action collective reflétée dans « la grève pour le climat »
qui mettent de la pression sur les grandes entreprises et les emmènent à s’engager pour
l’environnement en assumant une responsabilité sociale. Toutefois, ces manifestations entre
outre « institutionnalisés » ne s’appliquent que pour les pays développés semblablement, les
pays en développement ou peu développés semblent aborder la problématique de façon plus
«empirique » (Mbaye, 2016) que théorique, dans le sens où les populations de ces pays sont
relativement conscientes des dangers des réchauffements climatiques à travers leurs
manifestations dans la réalité, dans la vie de tous les jours, à travers notamment les
inondations, la sécheresse ou encore la canicule. Cette forme de prise de conscience est peut-
être nécessaire, mais pas suffisante pour la cristallisation d’une action collective adéquate et
efficace pour lutter contre ces changements, surtout en dehors d’une action publique
efficiente.
La lutte contre les réchauffements climatiques a pris en effet un élan international en 1992 lors
du sommet de la terre de Rio de Janeiro avec la signature notamment de la Convention Cadre
des Nations Unies pour les Changements Climatiques (CCNUCC), qui a nécessité par la suite
l’adoption d’un Protocol additionnel relatif à sa mise en œuvre, le protocole de Kyoto (1997)
entre alors en vigueur en 2005 (Rigot, Van Nuffel, 2010).
Ce Protocol était révolutionnaire en ce qui concerne la consolidation d’un régime climatique
international, un internationalisme basé sur le concept d’« étiqueté » qui différencie les
obligations des pays du Nord par rapport aux pays du Sud selon le principe «des
responsabilités communes mais différenciées » (Boisson De Chazournes, 2010). Les pays du
Nord sont en effet emmenés à faire les efforts nécessaires pour réduire leurs émissions de gaz
à effet de serre alors que les pays du Sud sont appelés à accorder la priorité à la lutte contre la
pauvreté en prenant en compte leurs besoins spécifiques dans la répartition des efforts à
fournir pour lutter contre la crise climatique (Demaze, 2010).
Dans ce sens, il semblerait que la pollution est devenue « un droit » auquel prétendent certains
pays en développement, dont la Chine, l’Inde et le Brésil, qui sont désormais des acteurs
fondamentaux dans l’émission de CO2 mondiale à cause de la croissance économique et
l’industrialisation qui sont sources d’une rapide augmentation de la production de gaz à effet
de serre. Or un tel droit pourra conduire « le monde à sa perte » (Narain, 2015). En d’autres
termes, les pays riches du Nord qui sont déjà industrialisé doivent cesser de polluer et payer
leurs « dettes écologiques » de la quantité des émissions qu’ils ont déjà émis dans
l’atmosphère et qui y existent encore car subsistent pendant un siècle. Mais il faut cependant
faire une réduction assez importante pour permettre aux pays du Sud de polluer et d’avoir une
part de pollution dans l’atmosphère. Le Protocole de Kyoto semble donc avoir admis une
opposition entre développement et environnement et le clivage Nord-Sud sous ce prisme.
Cette conception est étroitement liée au concept de développement qui est « basé sur
l’extraction des ressources naturelles imposé par le système économique global. »
(Chamochumbi, 2020). Cette extraction massive a lieu notamment pour répondre aux
exigences de la croissance et du développement, mais également aux modes de vies des pays
riches basés sur des systèmes économiques libérales et capitalistes (ibid).
- Les enjeux sociaux dans le système économique capitaliste :
Il semble également que l’on a réussi à résoudre cette équation environnement-développement
à travers le développement durable, devenu un enjeu majeur de la géopolitique mondiale
s’adressant à tous les États du monde pour la mise en œuvre des engagements et des politiques
pour « un développement qui soit efficace économiquement tout en étant socialement
équitable et écologiquement supportable » (Narain, 2015).
Ces engagements peuvent prendre la forme d'aide financière en matière de projets concernant
l'utilisation d'énergies renouvelables et visant ainsi le principe de l’atténuation. Mais pour ce
faire les mesures d’adaptation sont également très importants même s’ils ne sont pas
directement attachés à la cause (Boisson De Chazournes, 2010). Or, ceci nécessite une prise
en compte des enjeux sociaux des populations souvent oublié car on a témoigné d’« une
arrivée des questions climatiques par les cercles scientifiques et techniques » (Balaye 2015).
Malgré tous les discours sur le développement durable et les énergies renouvelables, les pays
industrialisés sont toujours dépendants des combustibles pour le fonctionnement de leurs
industries et « innombrables véhicules » (Narain, 2015). Et donc pour évaluation sensée et
impartiale du développement durable, il faut une prise en compte simultanée de l’empreinte
écologique ainsi que des indicateurs économiques et sociaux (Demaze, 2010). En effet
l’échec des objectifs de développement durable intervient lorsque les liens entre l’environnent
et le comportement et la perception sociale peine à se cristalliser (Balaye, 2015).
Dans ce sens, les pays du Nord se sont engagés pour des assistances financières et techniques
aux pays du Sud lors de la COP de Cancun en 2010 qui a pour but de fournir une aide en
matière d'atténuation et d'adaptation, une adaptation aux changements climatiques pour les
pays les moins avancés surtout (Boisson De Chazournes, 2010). La différenciation entre ces
deux aspects vient de la division du travail au sein du Groupe d’Experts Intergouvernemental
sur l’Evolution du Climat (GIEC) ; un premier groupe étudie les principes physiques et les
sciences fondamentales, une deuxième traite la vulnérabilité et l’impact et un troisième qui se
concentre sur les moyens d’atténuation des effets du changement climatique (Balaye 2015).
Progressivement, les deux deuxièmes groupes ont fusionné en donnant ainsi naissance à une
dualité entre l'adaptation et l'atténuation (Ibid).
Cette dualité semble conditionner l’efficience des actions publiques sur la remise en cause du
système capitaliste « hégémonique en mettant l’accent sur la dimension humaine et sur les
droits fondamentaux des peuples, sur les droits de la nature, avec l’impératif de forger des
changements en vue de retrouver l’harmonie entre société et nature » (Chamochumbi, 2020).
Une prise en compte des enjeux sociaux semble alors être une base fondamentale pour
l’efficacité de la lutte contre les changements climatiques. D’autant plus que le changement
climatique met l’accent sur un aspect social primordial qu’est l’inégalité, l’inégalité face aux
risques de ce dernier, étant donné que les pays du Nord sont mieux protégés de part de leurs
niveaux de vie supérieurs, leurs infrastructures plus importantes et leurs services publiques
mieux organisés (Balaye 2015). Dans ce sens les victimes des changements climatiques, sont
susceptibles d’atteindre 250 millions de « réfugiés climatiques » en 2050 d’après
l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés
des Nations Unies, et les populations le plus concernés sont celles qui vivent dans les deltas
des grands fleuves en Afrique et en Asie (Rigot, Van Nuffel, 2010). Ainsi, l’enjeu social
possède une légitimité dans la construction sociale de l’adaptation, surtout que « la
reconnaissance des inégalités se fait en fonction des capabilités des populations touchées à
faire reconnaître leur situation d'inégalité » (Bayle, 2015), mais également parce que ces
inégalités sont motrices de la prise en compte des questions d’adaptation aux changements
climatiques (Ibid). En effet, les capacités d’adaptation sont fortes aux pays développés et
faibles aux pays les moins développés, qui représentent les 4/5ièmes de l’Humanité et
comptent le nombre de victimes le plus important de part du sous-développement de leurs
infrastructures et des moyens ainsi des capacités institutionnelles de réaction rapide faibles
(Rigot, Van Nuffel, 2010).
Dans le même sens, il existe un « encastrement social » très fort dans la thématique climatique
car ce sont les sociétés et les populations qui payent la facture du dérèglement climatique en
premier lieu. Il existe par exemple un lien entre la hausse des prix des denrées alimentaires et
les aléas météorologiques qui avaient mis le feu aux poudres en Tunisie, puis en Égypte, et
dans d’autres pays du monde arabe alimentant ainsi la pauvreté (Narain, 2015). Le
réchauffement global contribue alors à précariser davantage de nombreux pays du Sud dont
l’économie se base principalement sur le secteur premier d’agriculture et de pêche et qui
n’ont pas les capacités de se protéger ou de s’adapter (Rigot, Van Nuffel, 2010). Dans ce
sens, des chercheurs de la Banque Mondiale ont démontré un lien étroit entre les
dérèglements climatiques et l’augmentation de la pauvreté « en affectant la productivité
agricole, provoquant notamment des hausses de prix des produits de base » (Ibid).
Ainsi même si les efforts d’atténuation du travail technique sont nécessaires et utiles, ils ne
sont pas suffisants pour instaurer une « politique publique qui s'engage grâce à des enjeux,
grâce à une légitimité et grâce à une vision et une perception politique » (Balaye, 2015).
Ainsi, les interventions publiques pour réguler les activités économiques et présenter la
responsabilité sociales des acteurs économiques, et surtout les grandes entreprises s’avèrent
nécessaire.
- La responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) :
Igalens et Gond (2020) estiment que le concept de responsabilité sociale des entreprises
(RSE) a une importance croissante dans le monde des affaires contemporain. Les fondements
théoriques de la RSE soulignent l'évolution de la perception de l'entreprise en tant qu'acteur
social et examinent comment les attentes de la société ont changé, exigeant davantage de
responsabilité et de contribution des entreprises au-delà de leurs objectifs économiques. En
effet, le rôle de l'entreprise ne se limite plus à la simple recherche du profit. La société exige
désormais des entreprises qu'elles assument une responsabilité sociale en contribuant
activement au bien-être de la société dans son ensemble.
Par ailleurs, il existe différents domaines d'action de la RSE, tels que l'éthique des affaires, les
droits de l'homme, l'environnement, la responsabilité envers les parties prenantes, la diversité
et l'inclusion, ainsi que l'engagement communautaire. Pour chaque domaine, il y’a des enjeux
spécifiques auxquels les entreprises sont confrontées et les meilleures pratiques à adopter.
Ceci s’explique par l’évolution des attentes accrues de la société et ses différents acteurs tels
que les consommateurs, les employés, les investisseurs et les communautés locales. Ils
exigent désormais que les entreprises respectent des normes éthiques élevées, se préoccupent
de l'environnement, respectent les droits de l'homme et soient socialement engagées.
Quant aux motivations et avantages de la mise en œuvre de la RSE, on met en évidence les
avantages surtout financiers, l'amélioration de la réputation de l'entreprise, la gestion des
risques, une meilleure attractivité pour les talents, une gestion des risques plus efficace et des
opportunités de développement durable à long terme, comme des facteurs incitatifs pour les
entreprises à adopter une approche socialement responsable.
Il y’a toutefois des défis et des obstacles auxquels les entreprises peuvent être confrontées
lorsqu'elles intègrent la RSE dans leurs pratiques tels que le manque de soutien de la
direction, la complexité des problèmes sociaux, la nécessité de mesurer et de rendre compte
des performances sociales, ainsi que la conciliation des intérêts multiples des parties
prenantes. Ainsi, l'engagement de la direction, de la transparence et de la mesure des
performances est nécessaire pour garantir une mise en œuvre efficace de la RSE. La RSE doit
donc être intégrée dans la stratégie globale de l'entreprise et doit être soutenue par une culture
d'entreprise qui valorise la responsabilité sociale (Igalens, Gond, 2020).
Ces arguments et idées centraux mettent en évidence l'évolution du rôle des entreprises dans
la société contemporaine et l'importance croissante de la responsabilité sociale des entreprises
pour répondre aux attentes des parties prenantes et contribuer au bien-être collectif. La RSE
peut en effet jouer un rôle très important dans la société contemporaine et dans la création
d'un monde des affaires plus durable et éthique.
- Le cas de la Suisse et l’initiative populaire pour des multinationales responsables :
La Suisse est un pays reconnu pour sa démocratie directe et son engagement en matière de
durabilité et de responsabilité sociale des entreprises. Les multinationales opérant en Suisse
sont encouragées à adopter des pratiques responsables et à devenir des leaders mondiaux dans
leurs domaines respectifs. Ceci consiste à s'inspirer des pratiques positives mises en œuvre par
d'autres entreprises responsables et à les intégrer dans la stratégie suisse. Cela permet aux
multinationales de bénéficier des leçons apprises et des meilleures pratiques déjà éprouvées,
tout en adaptant ces modèles à leur propre réalité et contexte.
En Suisse, les multinationales responsables peuvent tirer parti de cette approche en observant
et en imitant les pratiques des entreprises qui ont déjà fait leurs preuves dans le domaine de la
RSE. Par exemple, certaines entreprises suisses ont mis en place des politiques strictes en
matière de protection de l'environnement, de gestion responsable des chaînes
d'approvisionnement, de promotion de la diversité et de l'inclusion, ainsi que de transparence
dans les rapports financiers et sociaux.

En imitant ces pratiques, les multinationales suisses peuvent renforcer leur propre crédibilité
et leur réputation en matière de responsabilité sociale. Ceci offre également une opportunité
de partager des connaissances et de collaborer avec d'autres entreprises responsables, créant
ainsi un écosystème où les pratiques durables sont valorisées et encouragées.
Cependant, il est essentiel que cette imitation soit accompagnée d'un processus d'adaptation et
de personnalisation. Chaque entreprise a des besoins et des défis uniques, et il est important de
trouver des solutions qui correspondent à sa propre identité et à ses objectifs stratégiques.
L'imitation ne doit pas être une simple copie, mais plutôt une source d'inspiration pour
innover et aller au-delà des attentes en matière de responsabilité sociale.
Dans le même sens, le 29 novembre 2020 le peuple suisse a voté sur l’initiative populaire «
Entreprises responsables – pour protéger l’être humain et l’environnement »,1 et la nouvelle
loi est passé de justesse avec un taux d’acceptation de 50,7%.
Cette l'initiative populaire pour des multinationales responsables avait suscité un vif intérêt et
a ouvert des débats importants sur le rôle des entreprises dans la société contemporaine. Cette
initiative est révolutionnaire car elle vise à responsabiliser les multinationales suisses en les
rendant légalement responsables des violations des droits de l'homme et des normes
environnementales commises par leurs filiales et fournisseurs à l'étranger.
L'initiative propose d'imposer aux multinationales suisses des obligations strictes en matière
de respect des droits de l'homme et de protection de l'environnement dans toutes leurs
activités, y compris celles menées à l'étranger. Elle demande également que les entreprises
assument la responsabilité de leurs sous-traitants et fournisseurs, en s'assurant qu'ils respectent
ces mêmes normes élevées. Elle vise aussi à promouvoir la transparence et la reddition de
comptes des multinationales. Elle propose que les entreprises fournissent des rapports
réguliers sur leurs activités, leurs impacts sociaux et environnementaux, ainsi que les mesures
prises pour prévenir les violations des droits de l'homme et des normes environnementales.
Cela permettrait aux parties prenantes, y compris les consommateurs, les investisseurs et les
communautés locales, d'évaluer la responsabilité sociale des entreprises et de prendre des
décisions éclairées.
Cette initiative populaire est née en effet de la volonté de rendre les multinationales plus
responsables de leurs impacts sociaux et environnementaux à l'échelle mondiale. Elle reflète
alors la conviction que les entreprises doivent contribuer positivement aux communautés où
elles opèrent et être tenues responsables de tout préjudice qu'elles pourraient causer.
Cependant, elle a suscité des débats et des préoccupations. Certains craignent que cela ne crée
une charge administrative excessive pour les entreprises et qu'il soit difficile de déterminer la
responsabilité directe des multinationales dans les actions de leurs filiales et fournisseurs
1
https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/votations/20201129/initiative-entreprises-
responsables.html
étrangers. D'autres estiment que les réglementations existantes sont suffisantes et qu'une
approche basée sur la coopération volontaire serait plus efficace.
Ainsi, en plus de la nouvelle loi issue de cette initiative, il est clair qu'elle a eu aussi un impact
significatif en stimulant le débat et en sensibilisant davantage aux questions de responsabilité
sociale des entreprises. Elle souligne l'importance croissante de l'éthique des affaires, de la
durabilité et du respect des droits de l'homme dans l'environnement mondial des affaires.
Que les entreprises soient tenues légalement responsables ou qu'elles prennent volontairement
des mesures pour être socialement responsables, cette initiative souligne la nécessité d'un
changement culturel et d'un engagement accru en faveur d'une entreprise responsable, durable
et respectueuse des droits de l'homme, non seulement en Suisse, mais également à l'échelle
mondiale.
Enfin, ce cas Suisse issue de la démocratie directe et d’une volonté et motivation populaire
matérialisé sous la forme d’une initiative populaire, une institution phare du système politique
suisse, souligne l’importance d’un régime démocratique dans la mise en œuvre de la RSE et
le respect des normes environnementales.

- Conclusion :
Sources bibliographiques :

BALAYE, F. (2015) Les enjeux sociaux dans les politiques d’adaptation aux changements climatiques.
Dialogues de recherche CNFPT: Prévention et gestion des risques climatiques dans les politiques
territoriales.
BOISSON DE CHAZOURNES, L. (2010) La protection internationale du climat – état des lieux et enjeux.
Le droit de l'environnement dans la pratique. p. 795-809
CHAMOCHUMBI, W. (2020 Réconcilier société et nature: briser les paradigmes pour agir. CULTIVONS
LE FUTUR. N°5. pp 13-16.
DEMAZE, M. (2009). Le protocole de Kyoto, le clivage Nord-Sud et le défi du développement durable.
L’Espace géographique. 2(2). Pp139-156.
DUMEZ, H. (2011) Qu’est‐ce que la recherche qualitative ? Le Libellio d’AEGIS, Libellio d’AEGIS. N°4
(Hiver), pp.47-58.
IGALENS, J. GOND, J,P. (2020) La responsabilité sociale de l'entreprise. Humensis, Paris.
MBAYE, I. (2016) Manifestations et stratégies d’adaptation au changement climatique : des indicateurs
opérationnels pour la gouvernance de la ville de Ziguinchor (Sénégal). Sciences Humaines. Vol 1. N°6.
NARAIN, S. (2015) Climat : l’injustice faite au sud. Institut français des relations internationales | «
Politique étrangère » N°2. Pp.69 à 81.
RIGOT, V. VAN NUFFEL, N. (2010) 11.11.11 pour le climat. Centre National de Coopération au
Développement. *Microsoft Word - Etude 11 11 11 pour le climat.doc (cncd.be)

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