Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
En imitant ces pratiques, les multinationales suisses peuvent renforcer leur propre crédibilité
et leur réputation en matière de responsabilité sociale. Ceci offre également une opportunité
de partager des connaissances et de collaborer avec d'autres entreprises responsables, créant
ainsi un écosystème où les pratiques durables sont valorisées et encouragées.
Cependant, il est essentiel que cette imitation soit accompagnée d'un processus d'adaptation et
de personnalisation. Chaque entreprise a des besoins et des défis uniques, et il est important de
trouver des solutions qui correspondent à sa propre identité et à ses objectifs stratégiques.
L'imitation ne doit pas être une simple copie, mais plutôt une source d'inspiration pour
innover et aller au-delà des attentes en matière de responsabilité sociale.
Dans le même sens, le 29 novembre 2020 le peuple suisse a voté sur l’initiative populaire «
Entreprises responsables – pour protéger l’être humain et l’environnement »,1 et la nouvelle
loi est passé de justesse avec un taux d’acceptation de 50,7%.
Cette l'initiative populaire pour des multinationales responsables avait suscité un vif intérêt et
a ouvert des débats importants sur le rôle des entreprises dans la société contemporaine. Cette
initiative est révolutionnaire car elle vise à responsabiliser les multinationales suisses en les
rendant légalement responsables des violations des droits de l'homme et des normes
environnementales commises par leurs filiales et fournisseurs à l'étranger.
L'initiative propose d'imposer aux multinationales suisses des obligations strictes en matière
de respect des droits de l'homme et de protection de l'environnement dans toutes leurs
activités, y compris celles menées à l'étranger. Elle demande également que les entreprises
assument la responsabilité de leurs sous-traitants et fournisseurs, en s'assurant qu'ils respectent
ces mêmes normes élevées. Elle vise aussi à promouvoir la transparence et la reddition de
comptes des multinationales. Elle propose que les entreprises fournissent des rapports
réguliers sur leurs activités, leurs impacts sociaux et environnementaux, ainsi que les mesures
prises pour prévenir les violations des droits de l'homme et des normes environnementales.
Cela permettrait aux parties prenantes, y compris les consommateurs, les investisseurs et les
communautés locales, d'évaluer la responsabilité sociale des entreprises et de prendre des
décisions éclairées.
Cette initiative populaire est née en effet de la volonté de rendre les multinationales plus
responsables de leurs impacts sociaux et environnementaux à l'échelle mondiale. Elle reflète
alors la conviction que les entreprises doivent contribuer positivement aux communautés où
elles opèrent et être tenues responsables de tout préjudice qu'elles pourraient causer.
Cependant, elle a suscité des débats et des préoccupations. Certains craignent que cela ne crée
une charge administrative excessive pour les entreprises et qu'il soit difficile de déterminer la
responsabilité directe des multinationales dans les actions de leurs filiales et fournisseurs
1
https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/votations/20201129/initiative-entreprises-
responsables.html
étrangers. D'autres estiment que les réglementations existantes sont suffisantes et qu'une
approche basée sur la coopération volontaire serait plus efficace.
Ainsi, en plus de la nouvelle loi issue de cette initiative, il est clair qu'elle a eu aussi un impact
significatif en stimulant le débat et en sensibilisant davantage aux questions de responsabilité
sociale des entreprises. Elle souligne l'importance croissante de l'éthique des affaires, de la
durabilité et du respect des droits de l'homme dans l'environnement mondial des affaires.
Que les entreprises soient tenues légalement responsables ou qu'elles prennent volontairement
des mesures pour être socialement responsables, cette initiative souligne la nécessité d'un
changement culturel et d'un engagement accru en faveur d'une entreprise responsable, durable
et respectueuse des droits de l'homme, non seulement en Suisse, mais également à l'échelle
mondiale.
Enfin, ce cas Suisse issue de la démocratie directe et d’une volonté et motivation populaire
matérialisé sous la forme d’une initiative populaire, une institution phare du système politique
suisse, souligne l’importance d’un régime démocratique dans la mise en œuvre de la RSE et
le respect des normes environnementales.
- Conclusion :
Sources bibliographiques :
BALAYE, F. (2015) Les enjeux sociaux dans les politiques d’adaptation aux changements climatiques.
Dialogues de recherche CNFPT: Prévention et gestion des risques climatiques dans les politiques
territoriales.
BOISSON DE CHAZOURNES, L. (2010) La protection internationale du climat – état des lieux et enjeux.
Le droit de l'environnement dans la pratique. p. 795-809
CHAMOCHUMBI, W. (2020 Réconcilier société et nature: briser les paradigmes pour agir. CULTIVONS
LE FUTUR. N°5. pp 13-16.
DEMAZE, M. (2009). Le protocole de Kyoto, le clivage Nord-Sud et le défi du développement durable.
L’Espace géographique. 2(2). Pp139-156.
DUMEZ, H. (2011) Qu’est‐ce que la recherche qualitative ? Le Libellio d’AEGIS, Libellio d’AEGIS. N°4
(Hiver), pp.47-58.
IGALENS, J. GOND, J,P. (2020) La responsabilité sociale de l'entreprise. Humensis, Paris.
MBAYE, I. (2016) Manifestations et stratégies d’adaptation au changement climatique : des indicateurs
opérationnels pour la gouvernance de la ville de Ziguinchor (Sénégal). Sciences Humaines. Vol 1. N°6.
NARAIN, S. (2015) Climat : l’injustice faite au sud. Institut français des relations internationales | «
Politique étrangère » N°2. Pp.69 à 81.
RIGOT, V. VAN NUFFEL, N. (2010) 11.11.11 pour le climat. Centre National de Coopération au
Développement. *Microsoft Word - Etude 11 11 11 pour le climat.doc (cncd.be)