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1.1 Introduction
Depuis son premier rapport de 1990 jusqu’au tout dernier de 2021, le GIEC alerte sur le
réchauffement climatique, c’est à dire le constat d’une augmentation de la température
terrestre moyenne sur de longues périodes (Giec, 1990, 1995, 2001, 2007, 2014, 2021).
Ce réchauffement climatique encore appellé dérèglement climatique ou changement
climatique n’est plus une menace virtuelle, mais un fait réel qui provoque ou
s’accompagne de phénomènes physiques à différents points du globe comme des
incendies, des précipitations suivies des inondations et des évènements météorologiques
extrêmes: (épisodes cycloniques, tempêtes, ouragans, canicules, sécheresses). En dehors
de ces phénomènes, il s’observe aussi une élévation du niveau des océans dont
l’augmentation a atteint 18 cm (soit 6 cm sur les 20 dernières années), avec un scénario
du pire qui prédit jusqu’a 1m d’ici 2100 et 2m d’ici 2300, sous l’effet concomittant du
récul des glaciers et la fonte de la callote des glaces de l’artique.
Par ailleurs, l’acidification des océans dûe à la trop grande quantité de C02 captée
questionne sur l’adaptation des récifs coralliens, du plancton et les coquillages. La
dégradation de la biodiversité provoque une pertubation des écosystèmes avec
notemment la disparition de nombreuses espèces ou l’intrusion d’espèces invasives qui
sont un risque pour les cultures et autres animaux, la modification de leurs habitudes de
vie et les cycles migratoires de ces derniers.
L’homme même n’est pas épargné par ces dérèglements. 325 millions de personnes
souffrent des catastrophes induites par les dérèglements climatiques et 300.000 en
meurent par an selon le forum humanitaire mondial dont la moitié de la faim ou la
malnutrition, et pour la plupart dans les pays pauvres. Les changements impactent sur
l’économie avec environ 125 milliards de dollars de pertes économiques, ils affaisent
les rendements agricoles, affectent les équilibres sociaux, sanitaires et géopolitiques
dans de nombreuses régions du monde. La raréfaction des ressources (alimentaires,
énergétiques) l’accès à l’eau, agit comme multiplicateurs de conflits. L’élévation du
niveau de la mer et les inondations provoquent à leur tour la migration des populations
(les petits États insulaires sont en première ligne). On estime à 250 millions le nombre
possibles le de réfugiés climatiques en 2050.
Le réchauffement est aussi le vecteur d’une dissémination plus grande des maladies à
l’exemple du paludisme avec 10 millions de nouveaux cas de malaria et ses 55000
morts ou encore l’apparition de zonoses comme le SARCOV2 ou la maladie à
coronavírus. Comme toujours en pareil cas, les pays pauvres sont les plus vulnérables,
notemment ceux de l’Asie centrale, l’Asie du Sud-Est, du Sahara et du Moyen-Orient.
Tous ces pays forment une ceinture semi-aride, avec une désertification à l’oeuvre.
D’autres part même pour les États ayant pris la mesure des catastrophes annoncées, et
ont décidé d’organiser chaque année une conférence des parties (COP) pour donner une
riposte au réchauffement de la planète, les sommets s’enchaînent et se ressemblent.
Entre bonnes volontés et égoismes souverains, les avancées se font rares et lentes. La
réponse internationale peine à converger vers un concensus. Les grands pollueurs
refusent à s’engager pour une réduction, les pays émergeants et les USA placent leur
droit au développement avant la question climatique et les pays pauvres se voient
contraints à une adaptation qu’ils ne peuvent financer. Ceci montre bien qu’au delà du
problème sur l’urgence climatique, les négociations climatiques semblent relever avant
tout de la realpolitik et se conjuguent d’abord en fonction de l’intérêt des États à
coopérer. Ce chapitre repose sur l’hypothèse que le modele de croissance de nos
sociétés d’une part et les contingences de la realpolitik enracinés dans les auto-intérêts
des États représentent à la fois les causes principales des changements climatiques et un
obstacle à la définition d’une solution pérenne pour affronter le problème.
Section 1 Notre Modèle de Croissance et son impact sur l’environnement
Sous le poids des l’activité économique selon les tenants de l’écologie politique, le
monde s’enfonce dans les abîmes de l’inconnue. En témoigne la recrudescence des
catastrophes qui n’émeuvent plus que le temps de leur médiatisation, avant que le
commun des mortels ne retrouve la monotonie de son quotidien faite d’inquiétude du
lendemain et sa course effrénée à l’accumulation et au paraître au détriment de l’être. La
croissance intensive étant devenue son seul horizon temporel.
L’habitude est à tel point incrusté que selon Gérard Fonouni “nous y sommes tellement
habitués que nous ne savons plus vivre autrement”1. Le risque environnemental qui
pointe met pourtant sur la selette l’humanité entière. Face à cette urgence climatique,
Crutzen designe sans ambages l’homme comme la force géologique à l’origine de ces
changements
Si c’est au début du 21eme siècle que Paul Crutzen et Eugène Stoemer conceptualize la
notion d’anthropocéne, ce n’est pas avec eux que l’idée d’une responsabilité de
l’homme sur la dégradation de l’ecosystème terrestre est évoquée pour la première fois.
1
Tribune de Gérard Fonouni dans le jornal les échos. Climat : une nouvelle forme de
croissance est necessaire
2
Source Wikipédia
Dès 1778, le naturaliste Français Buffon voyait déja sur la face de la terre, l’empreinte
de la puissance de l’homme.3 En 1864, l’américain George Perkins Marsh le soulignait
aussi dans son ouvrage Man nature, physical geography as modified by human action.
Une ère qu’imaginait aussi en 1873, le géologue italien l’Abbé Antonio Stoppani à
travers l’expression l’Anthropozoïde. En 1922, avec les travaux du géochimiste
Wladimir Vernadski, du théologien Pierre Teilhard de Chardin et du mathématicien
Édouard le Roy, s’inspirant eux aussi de la pensée de Henri Bergson sur l’evolution
créatrice, nait la notion de noosphère “Sphère de l’esprit humain” qui intègre
l’influence grandissante de l’homme et de son pouvoir intellectuel et technologique sur
la biosphère.4 (J. Candau, 2018). C’est aussi en cette même année que surviendra la
première occurence du terme Anthropocène par le géologue Alexei Petrovich Pavlov
lorsqu’il évoque le système ou période anthropocénique.
Le concept est utilisé pour designer “l’ère de l’homme” l’époque géologique post
Halocène, marquée par la domestication de la biosphère et l’influence de l’homo
sapiens sur son environnement ou le “ le moment ou l’humanité est devenue l’élément
moteur des processus biophysique à l’échelle géologique” (Blom, 2019). Cette époque
géologique date de la fin du 18e Siècle et de la révolution industrielle. Elle est marquée
par l’empreinte de l’être humain sur la biosphère. Elle correspond et est considérée
comme le moment où: l’homo sapiens à commercé à “ rompre les equilibres
fondamendaux au point de menacer sa propre survie.”5 Un avis également partagé par
Will Stefen, Jacques Grinevald et NcNeil quand ils affirment que: “les principales
forces qui déterminent l’antropocène (…), si elle continuent de s’éxercer sans controle
au cours du 21e Siècle, pourraient bien menacer la viabilité de la civilisation
contemporaine et peut-être même l’existence future de l’Homo sapiens”6
Après la deuxième guerre mondiale, va survenir ce qui a été appellé: “la grande
accélération.8” Elle est marquée par l’augmentation de “ la population mondiale est
passée de 3 à 5 milliards en moins de 50 ans, alors que l’activité économique s’est
multipliée par 15. Le nombre de véhicules automobiles est passée de 40 millions à la fin
de la guerre à 700 millions en 1996, et continue de grimper. La moitié des humains se
concentrent désormais dans les villes, où ils intensifient leur consommation, une autre
des forces motrices à l’origine de l’anthropocène. Les humain (…) ont hanarché en
même temps la plupart des grands cours d’eau, provoquant une réduction de leur
capital biologique, modifiant les climats locaux et le niveau des précipitations. Cette
époque se caractérise aussi par une montée soudain de 58PPm de la concentration de
CO2 dans l’atmosphère, ce qui a acidifié les océans et favorisé l’aggrandissement du
trou dans la couche d’ozone, protectrice du vivant.”9
Si l’anthropocène dans la littérature scientifique est une notion à l’ordre du jour, C’est
que depuis son avènement, elle a profondément modifié l’économie qui est passé
comme l’affirme Jasper Blom “d’économie agricole bourgeonnante à celui d’un
processus mondial appuyé sur un système financier en apparence nómade et dénué de
limites”. Pour lui, il est evident
Pour des auteurs Comme Bessis, si ce modele se répand comme semble l’être le cas,
avec la montée ds Brics ou des pays émergeants, il devrait entraîner une course encore
plus effrenée pour des matières comme le pétrole, provoquant sa raréfaction et des
pénuries plus sévères des intrants agricoles comme le phosphore, élement vitale pour
l’agriculture. Situation qui a terme devrait ralentir la grande accéleration, mais
provoquer d’autres problèmes plus existencielle comme la famine dans les pays pauvres
qui pourtant n’ont contribué que marginalement à l’épuisement des ressources.
7
Ibidem
8
Concept de l’histoire d l’environnement et des sociétés humaines qui correspond au moment le plus
récent de l’anthropocène, marque par l’intensité de la mondialisation et l’accélération du progrés
scientifique et technique
9
Ibidem
1.5. Le capitalocène et les déséquilibres environnementaux
Bonneil affirme que le récit de l’Anthropocène est une histoire européo-centré qui tresse
une couronne de lauriers à une Europe dont les innovations auraient conduit le monde à
croissance. (Bonneil, 2013)
Le mot “ Capitalocène” est entré dans les us académiques et notemment dans les
sciences sociales en réaction au concept d’Anthropocène. Son emploi soutend que la
dégradation de l’environnement n’est pas le fait de l’homo sapiens, mais aux
conséquences de la production capitaliste. C’est Jason Wood qui en 2014, fut le premier
à opposer le terme “Capitalocène” à celui d’ Anthropocène, suivra en 2016 par le
suédois Andreas Malms dont les travaux ont porté sur le rôle de l’énergie fossile dans la
consolidation de l’impérialisme britannique et sur le choix énergétique des industriels
du capitalisme anglais. Le Philosophe Brésilien Daniel Cunha dans le sillage de Jason
Moore et Malms va aussi proposer une analyse critique sur la notion d’anthropocène.
On doit aussi à Armel Campagne, une présentation très claire des points d’accords et
des points de divergeance entre les trois auteurs
Quoi en soit, le plus célèbre des théoriciens du Capitalocène le plus connu est sans
doute Andreas Malms, professeur d’écologie humaine à l’université de Lund en Suède.
Dans son livre “The rise of steam power and the roots of Global warning” il suggère que
ce n’est pas l’activité humaine en soit qui est à l’origine de la menace qui risque de
fondre sur notre planète, mais l’activité humaine telle que pensée et structurée par le
mode de production capitaliste. Nous serons donc selon son analyse à l’ère du capital
donc parle aussi Eric Hobsbawm.
Le club de Rome est un groupe d’experts composé d’académiciens, des humanistes, des
fonctionnaires internationaux et des industrielles de 53 pays ayant à coeur de trouver
une solution aux problèmes complexes qu’affrontent les sociétés tant dans les pays
développés que ceux dit du “tiers monde” et y trouver des solutions. Fondée après les 30
glorieuses et réunie pour la première fois en avril 1968, il vont connaître une grande
notoriété en publiant em mars 1972, le “rapport Meadows” plus connu sous le nom de
“The limits to Growth” (Meadows et al., 1973). Ce rapport préparer par une équipe de
scientifique du Massachusset Institute of Technology (MIT) dénoncent pour la première
fois un modèle économique bâtit sur une croissance illimitée. Il soutient que la
croissance matérielle observée depuis des années allait conduire à une baisse de la
population, suivie d’une dégradation significative des conditions socioécologiques avant
l’orée 2100. Le rapport montrent que le développement économique et la protection de
la nature sont antinomiques et ces experts affirment que sans changement radical de
modèle de développement, Il y’aura un effondrement du système économique
planetaire. Cinq principaux problèmes sont soulevés par ce rapport:
L’accélération de l’industrialisation
La crise alimentaire mondiale
La forte croissance de la population mondiale
La finitude des ressources naturelles mondiales
La dégradation de l’environnement
En réaction à cet appel, on va assister à une levée de bouclier contre le rapport à la fois
dans le monde politique et académique, principalement pour des raisons idéologiques,
méthodologiques ou politique. Une critique récurrente note le caractère élitiste du
rapport qui discriminent les pays pauvres en soulevant des problématiques qui ne
concernent que les pays développés au lieu de mettre en lumière les problèmes
existentiels des États pauvres ( Blanchard, 2012). Par ailleurs la structure du modèle
mathématique utilisée est critiquée du fait de la globalité dans laquelle est envisagée le
futur des humains en effaçant les narratifs de domination entre les États ou groupes de
pays (Blanchard, 2012). Pour les critiques du rapport Meadows, en soutenant la
croissance zéro, les commenditaires du rapport militent pour un gel des inégalités de
richesse dans leur état de 1972. Il va donc apparaître comme politiquement orienté et
ambigu, au service et pour la défense des riches et de leurs privilèges, même si celui-ci
critique au passage les effets pervers du modèle de croissance et ses conséquences
socioécologiques. C’est donc l’espèce de neutralité du “ni à droite, ni à gauche” qui a
alimenté toutes les oppositions. Il mettait ou préconisait un frein à une croissance
débridée et insouciente des pays riches et appelait au gel du développement des pays
pauvres.
Pour Hervé Kempf dans une déclaration au jornal le monde en août 2001, il affirme qu’
il ya une contradiction entre croissance et maintien de l’environnement. Il pose le
constat d’un environnement dégradé au nom de cette croissance sur l’atmosphère à
cause des particules fines, la pollution des eaux souterraines, la production des déchets
ménagers, la surpêche, les émissions de gaz à effet de serre, la diffusion des produits
chimiques, la production de déchets radioactifs. (Kempf, 2001). Une dégradation en
constate augmentation depuis 1980.
Ellis lui, soulignait déja que: “en 1700, seuls 5% des terres de la biosphère étaient
accaparées par les activités humaines intensives (agriculture, ville), 45% étaient en état
semi-naturel, et 50% totalement sauvage. En 2000, 55% étaient accaparées pour les
activités humaines intensives, 20% étaient dans un état semi-naturel et 25% dans état
sauvage. (Ellis et al., 2010).
Notre façon de produire et de consommer est donc un problème, parceque, elle accroit
la déforestation, les gaz à effet de serre, elle est gourmande en énergie, mobilisée pour
le transport, l’activité industrielle. Or depuis toujours, les instances dédiées préconisent
la division des émissions par deux ou trois, mais elles ne cessent d’augementer.
Plus optimiste, son homologue Kaznets voyait dans la croissance certe un facteur
d’augmentation des inégalités sociales et des dégats écologiques dans un premier temps,
mais qui ensuite créeait les conditions d’un progrès sociales et environnementales
continus. Un optimisme partagée par le président Georges Bush qui pense qu’en matière
d’environnement, “la croissance n’est pas le problème, c’est la solution”. Or la
possibilité d’une croissance durable, respectueuse de l’environnement est à ce jour
impossible et contestée par les partisans de la décroissance. Pour eux l’évaluation de
l’impact environnemental de la croissance est patente et multidimemtionnel: émissiond
de gaz à effet de serre, épuisement des ressources naturelles non renouvelables,
épuisement des ressources renouvelables, pollutions climiques des sols et de l’eau,
pollution de l’air, fragilisation des écosystèmes, couché d’ozone.
«+pº
https://www.apc-paris.com/changement-climatique
Le Capitalisme
tue.https://fr.internationalism.org/en/ri403/rechauffement_climatique_le_capitalisme_tu
e.html
Fonouni, Gérard (2018), “une nouvelle forme de croissance est necessaire” Journal les
échos du 08.10.18, consulte le 15 juillet.2020.
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/climat-une-nouvelle-forme-de-croissance-
est-necessaire-141094
Steffen Will, https://revuelespritlibre.org/anthropocene-ou-capitalocene-quelques-
pistes-de-reflexion