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Chapitre 1: Croissance et Realpolitik- Encadrer la question environnementale et

definir les principaux obstacles à sa résolution

1.1 Introduction

Depuis son premier rapport de 1990 jusqu’au tout dernier de 2021, le GIEC alerte sur le
réchauffement climatique, c’est à dire le constat d’une augmentation de la température
terrestre moyenne sur de longues périodes (Giec, 1990, 1995, 2001, 2007, 2014, 2021).
Ce réchauffement climatique encore appellé dérèglement climatique ou changement
climatique n’est plus une menace virtuelle, mais un fait réel qui provoque ou
s’accompagne de phénomènes physiques à différents points du globe comme des
incendies, des précipitations suivies des inondations et des évènements météorologiques
extrêmes: (épisodes cycloniques, tempêtes, ouragans, canicules, sécheresses). En dehors
de ces phénomènes, il s’observe aussi une élévation du niveau des océans dont
l’augmentation a atteint 18 cm (soit 6 cm sur les 20 dernières années), avec un scénario
du pire qui prédit jusqu’a 1m d’ici 2100 et 2m d’ici 2300, sous l’effet concomittant du
récul des glaciers et la fonte de la callote des glaces de l’artique.

Par ailleurs, l’acidification des océans dûe à la trop grande quantité de C02 captée
questionne sur l’adaptation des récifs coralliens, du plancton et les coquillages. La
dégradation de la biodiversité provoque une pertubation des écosystèmes avec
notemment la disparition de nombreuses espèces ou l’intrusion d’espèces invasives qui
sont un risque pour les cultures et autres animaux, la modification de leurs habitudes de
vie et les cycles migratoires de ces derniers.

L’homme même n’est pas épargné par ces dérèglements. 325 millions de personnes
souffrent des catastrophes induites par les dérèglements climatiques et 300.000 en
meurent par an selon le forum humanitaire mondial dont la moitié de la faim ou la
malnutrition, et pour la plupart dans les pays pauvres. Les changements impactent sur
l’économie avec environ 125 milliards de dollars de pertes économiques, ils affaisent
les rendements agricoles, affectent les équilibres sociaux, sanitaires et géopolitiques
dans de nombreuses régions du monde. La raréfaction des ressources (alimentaires,
énergétiques) l’accès à l’eau, agit comme multiplicateurs de conflits. L’élévation du
niveau de la mer et les inondations provoquent à leur tour la migration des populations
(les petits États insulaires sont en première ligne). On estime à 250 millions le nombre
possibles le de réfugiés climatiques en 2050.
Le réchauffement est aussi le vecteur d’une dissémination plus grande des maladies à
l’exemple du paludisme avec 10 millions de nouveaux cas de malaria et ses 55000
morts ou encore l’apparition de zonoses comme le SARCOV2 ou la maladie à
coronavírus. Comme toujours en pareil cas, les pays pauvres sont les plus vulnérables,
notemment ceux de l’Asie centrale, l’Asie du Sud-Est, du Sahara et du Moyen-Orient.
Tous ces pays forment une ceinture semi-aride, avec une désertification à l’oeuvre.

Pourtant, les causes du changement climatique sont connues: Il ya d’abord l’effet de


serre d’origine naturel, ce phénomène qui piège une partie de la chaleur émise par le
soleil dans l’atmosphère de la planète et qui joue un rôle de régulateur du climat en
rendant la terre habitable avec des températures comprise entre 15ºC et 18ºC. Mais
aussi, l’effet de serre additionnel, due à l’augmentation de l’activité humaine ou
anthropique qui a modifié et rompu les équilibres entretenus par l’effet de serre naturel
en envoyant de grande quantité de GES dans l’atmosphère depuis la première révolution
industrielle jusqu’a nos jours. Ce gaz, principalement du dioxyde de carbone C02 (77%
d’emission) provient de l’utilisation des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz), mais
aussi du méthane CH4 provenant des activités agricoles notemment la riziculture, les
fermes d’élevage, la décomposition des ordures ménagères, l’entreposage et la gestion
des fumiers. L’oxyde de diazote N20 provenant de l’épandage et autres procédes
chimiques. Enfin il faut aussi souligner que la déforestation empêche le captage du C02
qui se retrouve de l’athmosphère.

Cette accentuation des concentrations de gaz à effet de serre suggèrent aussi la


croissance des températures (Chartoire, 2010). Or le Giec dans ses prévisions a elaboré
six scénarios possibles que peuvent prendre les trajectoires d’émissions pour notre
siècle. Ces scénarios en tenant compte des hypothèses comme la population, la
croissance économique, la consommation d’énergie et les mesures de réductions pour
atténuer les effet du rechauffement, aucun de ces scénarios ne prévoit une stabilisation
sous la barre de 600 ppm alors que la mesure pour contenir le réchauffement sous la
barre de 1,5ºC necessite une stabilisation sous 550 ppm. Trois autres scénarios de la
même étude, indiquent des concentrations de gaz à effet de serre à 850 ppm.

Les activités économiques souvent mis à l’indexe comme génératice du débridement de


ce réchauffement. Les transports, 25% des émissions mondiales à effet de serre,
l’industrie, l’agriculture. Le tout croissance et consommation promu comme le graal par
les États et les institutions de Breton-wood concourrent à la pérenisation des pratiques
qui oeuvrent au maintien de l’évolution de la courbe croissante du C02.

D’autres part même pour les États ayant pris la mesure des catastrophes annoncées, et
ont décidé d’organiser chaque année une conférence des parties (COP) pour donner une
riposte au réchauffement de la planète, les sommets s’enchaînent et se ressemblent.
Entre bonnes volontés et égoismes souverains, les avancées se font rares et lentes. La
réponse internationale peine à converger vers un concensus. Les grands pollueurs
refusent à s’engager pour une réduction, les pays émergeants et les USA placent leur
droit au développement avant la question climatique et les pays pauvres se voient
contraints à une adaptation qu’ils ne peuvent financer. Ceci montre bien qu’au delà du
problème sur l’urgence climatique, les négociations climatiques semblent relever avant
tout de la realpolitik et se conjuguent d’abord en fonction de l’intérêt des États à
coopérer. Ce chapitre repose sur l’hypothèse que le modele de croissance de nos
sociétés d’une part et les contingences de la realpolitik enracinés dans les auto-intérêts
des États représentent à la fois les causes principales des changements climatiques et un
obstacle à la définition d’une solution pérenne pour affronter le problème.
Section 1 Notre Modèle de Croissance et son impact sur l’environnement

La croissance se définie comme comme l’augmentation soutenue de la production des


biens et des services ou d’une indication de dimension mesurée d’années en années ou
pendant une ou plusieurs périodes dans une nation, un pays ou une société donnée
(Perroux, 1990). Celle-ci augmente les revenus et les emplois et devient par consequent,
un indicateur de la vitalité d’une économie, et sa recherche au fil des années devient un
objectif fondamental pour les États qui définissent différents moyens pour la favoriser
(Politiques des taux d’intérêts, salaires, incitation fiscale, formation, relance d’activité).
In fine, la croissance doit se traduire par une augmentation durable de l’activité
économique d’un pays et constaté à travers l’évolution du prix, de la production et des
revenus, ou plus prosaïquement du produit intérieur brut (PIB) qui reste l’instrument de
mesure par excellence de la richesse produit à l’intérieur d’un pays. Cette recherche de
la croissance a été le leitmotiv des politiques économique dans les pays européens
depuis la fin de la seconde guerre mondiale ou grâce à celle ci les citoyens de ces pays
ont connu des périodes relatives de pospérités ( On parle des trente glorieuses).
L’enrichissement qui resulte de la croissance peut permettre en effet de faire réculer la
misère matérielle. Goodwin dans son article sur la croissance et le développement
durable au 21ème siècle, note que la production économique mondiale a plus que triplé
depuis le début des années 1970 et la promotion de la croissance a été un objectif
majeur de politique des pays industrialisés, tout comme des pays en développement afin
de pourvoir au bien-être des plus de 2 milliards de personnes qui vivent dans des
conditions de pauvreté et de vulnérabilité absolues (Goodwin et al., 2014).

Si la croissance est et reste un processus fondamentale des économies comtemporaines,


il n’en demeure pas moins vrai qu’elle génère des conséquences comme la pollution et
les atteintes à l’environnement, l’accentuation des inégalités sociales, l’épuisement des
ressources naturelles sont souvent considérés comme les effets pervers induits par cette
dernière. Les rapports dressés par la plupart des organismes souligne le caractere
anthropique du réchauffement de notre planète. La responsabilité humaine est mise à
l’index avec le développement des activités de productions et l’arcboutement sur un
modèle de développement reposant sur le sacro-saint principe du couple croissance-
consommation gourmande en énergie fossile, le développement de l’automobile et des
transports, de masse, l’agriculture et la sylviculture, le traitement des déchets (Nicolai
et al; 2007) qui contribue pour chacun d’eux comme le montre le graphique ci-dessous
sur la France à la rejection des quantités importantes de Gaz à effet de serre.

Sous le poids des l’activité économique selon les tenants de l’écologie politique, le
monde s’enfonce dans les abîmes de l’inconnue. En témoigne la recrudescence des
catastrophes qui n’émeuvent plus que le temps de leur médiatisation, avant que le
commun des mortels ne retrouve la monotonie de son quotidien faite d’inquiétude du
lendemain et sa course effrénée à l’accumulation et au paraître au détriment de l’être. La
croissance intensive étant devenue son seul horizon temporel.

L’habitude est à tel point incrusté que selon Gérard Fonouni “nous y sommes tellement
habitués que nous ne savons plus vivre autrement”1. Le risque environnemental qui
pointe met pourtant sur la selette l’humanité entière. Face à cette urgence climatique,
Crutzen designe sans ambages l’homme comme la force géologique à l’origine de ces
changements

I.1 De la naissance d’un concept: l’anthropocène

C’est en février 2000, lors d’un coloque du programme international de géosphère-


biosphère tenu à Cuernavaca au Mexique, que le Nobel néerlandais Paul Crutzen par
ailleurs chimiste de l’atmosphère propose le terme Anthropocène pour designer une
nouvelle époque géologique. Le Terme va d’ailleurs faire l’objet de deux articles,
paruent dans la revue Nature de 2002, dont le premier co-signé par le biologiste
américain E. Stoemer où il va développer cette idée en proposant d’ajouter une
nouvelle période stratigraphique pour signifier que l’homo sapiens est devenu une force
tellurique. Néologisme construit du grec “Antropos”(L’être humain) et du suffixe
“Kainos” qui signifie nouveau, il renvoit à l’idée que “l’activité des hommes est
devenue la contrainte géologique dominante devant toutes les autres forces géologiques
et naturelles qui avaient prévalu jusque là”.2 Cette force à l’oeuvre à travers la
fulgurance du développement des activités de l’homme, annihile les facteurs naturels….
(Magny, 2019:7)

Si c’est au début du 21eme siècle que Paul Crutzen et Eugène Stoemer conceptualize la
notion d’anthropocéne, ce n’est pas avec eux que l’idée d’une responsabilité de
l’homme sur la dégradation de l’ecosystème terrestre est évoquée pour la première fois.
1
Tribune de Gérard Fonouni dans le jornal les échos. Climat : une nouvelle forme de
croissance est necessaire
2
Source Wikipédia
Dès 1778, le naturaliste Français Buffon voyait déja sur la face de la terre, l’empreinte
de la puissance de l’homme.3 En 1864, l’américain George Perkins Marsh le soulignait
aussi dans son ouvrage Man nature, physical geography as modified by human action.
Une ère qu’imaginait aussi en 1873, le géologue italien l’Abbé Antonio Stoppani à
travers l’expression l’Anthropozoïde. En 1922, avec les travaux du géochimiste
Wladimir Vernadski, du théologien Pierre Teilhard de Chardin et du mathématicien
Édouard le Roy, s’inspirant eux aussi de la pensée de Henri Bergson sur l’evolution
créatrice, nait la notion de noosphère “Sphère de l’esprit humain” qui intègre
l’influence grandissante de l’homme et de son pouvoir intellectuel et technologique sur
la biosphère.4 (J. Candau, 2018). C’est aussi en cette même année que surviendra la
première occurence du terme Anthropocène par le géologue Alexei Petrovich Pavlov
lorsqu’il évoque le système ou période anthropocénique.

Le concept est utilisé pour designer “l’ère de l’homme” l’époque géologique post
Halocène, marquée par la domestication de la biosphère et l’influence de l’homo
sapiens sur son environnement ou le “ le moment ou l’humanité est devenue l’élément
moteur des processus biophysique à l’échelle géologique” (Blom, 2019). Cette époque
géologique date de la fin du 18e Siècle et de la révolution industrielle. Elle est marquée
par l’empreinte de l’être humain sur la biosphère. Elle correspond et est considérée
comme le moment où: l’homo sapiens à commercé à “ rompre les equilibres
fondamendaux au point de menacer sa propre survie.”5 Un avis également partagé par
Will Stefen, Jacques Grinevald et NcNeil quand ils affirment que: “les principales
forces qui déterminent l’antropocène (…), si elle continuent de s’éxercer sans controle
au cours du 21e Siècle, pourraient bien menacer la viabilité de la civilisation
contemporaine et peut-être même l’existence future de l’Homo sapiens”6

C’est en 1800 qu’est généralement situé le début de l’Antropocène, avec l’utilisation


massive de charbon en Angleterr et l’essor vers 1850 de l’agriculture. Donc sur la
période 1800-2000, la plupart des chercheurs s’accordent à dire que le bom de l’énergie
fossile à fait passer “la population mondiale de 1 à 6 milliards de personnes,
l’utilisation de l’énergie par notre espèce à été multiplié par 40 et la production
économique par 50. La surface utilisée par les humain est passé de 10% a près de 30%.
3
Les époques de la nature
4
Candau Joel Anthropocène In Anthropen.org, Paris Editions des archives contemporaines
5
Louis-Gilles Francoeur, l’anthropocène, l´ère des désiquilibres. Le Devoir du 9 Janvier 2012, consulte en
ligne le 2 septembre 2020
6
Ibidem
L’impact de ce déboissement et des rejets de gaz à effet de serre attribuables aux
combustibles fossiles est alors devenu mesurable, mais a retardement, car les puits
naturels, comme les océans et les forêts n’étaients pas saturés7”

Après la deuxième guerre mondiale, va survenir ce qui a été appellé: “la grande
accélération.8” Elle est marquée par l’augmentation de “ la population mondiale est
passée de 3 à 5 milliards en moins de 50 ans, alors que l’activité économique s’est
multipliée par 15. Le nombre de véhicules automobiles est passée de 40 millions à la fin
de la guerre à 700 millions en 1996, et continue de grimper. La moitié des humains se
concentrent désormais dans les villes, où ils intensifient leur consommation, une autre
des forces motrices à l’origine de l’anthropocène. Les humain (…) ont hanarché en
même temps la plupart des grands cours d’eau, provoquant une réduction de leur
capital biologique, modifiant les climats locaux et le niveau des précipitations. Cette
époque se caractérise aussi par une montée soudain de 58PPm de la concentration de
CO2 dans l’atmosphère, ce qui a acidifié les océans et favorisé l’aggrandissement du
trou dans la couche d’ozone, protectrice du vivant.”9

Si l’anthropocène dans la littérature scientifique est une notion à l’ordre du jour, C’est
que depuis son avènement, elle a profondément modifié l’économie qui est passé
comme l’affirme Jasper Blom “d’économie agricole bourgeonnante à celui d’un
processus mondial appuyé sur un système financier en apparence nómade et dénué de
limites”. Pour lui, il est evident

Pour des auteurs Comme Bessis, si ce modele se répand comme semble l’être le cas,
avec la montée ds Brics ou des pays émergeants, il devrait entraîner une course encore
plus effrenée pour des matières comme le pétrole, provoquant sa raréfaction et des
pénuries plus sévères des intrants agricoles comme le phosphore, élement vitale pour
l’agriculture. Situation qui a terme devrait ralentir la grande accéleration, mais
provoquer d’autres problèmes plus existencielle comme la famine dans les pays pauvres
qui pourtant n’ont contribué que marginalement à l’épuisement des ressources.

7
Ibidem
8
Concept de l’histoire d l’environnement et des sociétés humaines qui correspond au moment le plus
récent de l’anthropocène, marque par l’intensité de la mondialisation et l’accélération du progrés
scientifique et technique
9
Ibidem
1.5. Le capitalocène et les déséquilibres environnementaux

Bonneil affirme que le récit de l’Anthropocène est une histoire européo-centré qui tresse
une couronne de lauriers à une Europe dont les innovations auraient conduit le monde à
croissance. (Bonneil, 2013)

Le mot “ Capitalocène” est entré dans les us académiques et notemment dans les
sciences sociales en réaction au concept d’Anthropocène. Son emploi soutend que la
dégradation de l’environnement n’est pas le fait de l’homo sapiens, mais aux
conséquences de la production capitaliste. C’est Jason Wood qui en 2014, fut le premier
à opposer le terme “Capitalocène” à celui d’ Anthropocène, suivra en 2016 par le
suédois Andreas Malms dont les travaux ont porté sur le rôle de l’énergie fossile dans la
consolidation de l’impérialisme britannique et sur le choix énergétique des industriels
du capitalisme anglais. Le Philosophe Brésilien Daniel Cunha dans le sillage de Jason
Moore et Malms va aussi proposer une analyse critique sur la notion d’anthropocène.
On doit aussi à Armel Campagne, une présentation très claire des points d’accords et
des points de divergeance entre les trois auteurs

Quoi en soit, le plus célèbre des théoriciens du Capitalocène le plus connu est sans
doute Andreas Malms, professeur d’écologie humaine à l’université de Lund en Suède.
Dans son livre “The rise of steam power and the roots of Global warning” il suggère que
ce n’est pas l’activité humaine en soit qui est à l’origine de la menace qui risque de
fondre sur notre planète, mais l’activité humaine telle que pensée et structurée par le
mode de production capitaliste. Nous serons donc selon son analyse à l’ère du capital
donc parle aussi Eric Hobsbawm.

Pour Malms, la compréhension du réchauffement

de l’écorce terrestre, mais celle de l’empire britannique par conséquent sous la


dynamique du capitalisme. Dans son raisonnement, il démontre/affirme que la machine
à vapeur qui pour Paul Crutzen est le marqueur de l’Anthropocène a été aux mains des
capitalistes anglais, un Outil redoutable pour discipliner la force de travail et une arme
de guerre impérialiste connaissant un développement tel qu’elle prend la place de la
force hydraulique pourtant moins chère et abondante. Pour lui, c’est la portion de
l’espèce humaine qui détient les moyens de productions et prend les décisions qui
décident du sort du monde, dont l’objectif est de devenir plus riche en accumulant le
capital qui est responsable de notre situation actuelle.
Il rejoint donc Jason Moore qui voudrait penser l’Anthropocène comme un
Capitalocène.

Le club de Rome, le modèle économique fondé sur la croissance et les changements


climatiques

Le club de Rome est un groupe d’experts composé d’académiciens, des humanistes, des
fonctionnaires internationaux et des industrielles de 53 pays ayant à coeur de trouver
une solution aux problèmes complexes qu’affrontent les sociétés tant dans les pays
développés que ceux dit du “tiers monde” et y trouver des solutions. Fondée après les 30
glorieuses et réunie pour la première fois en avril 1968, il vont connaître une grande
notoriété en publiant em mars 1972, le “rapport Meadows” plus connu sous le nom de
“The limits to Growth” (Meadows et al., 1973). Ce rapport préparer par une équipe de
scientifique du Massachusset Institute of Technology (MIT) dénoncent pour la première
fois un modèle économique bâtit sur une croissance illimitée. Il soutient que la
croissance matérielle observée depuis des années allait conduire à une baisse de la
population, suivie d’une dégradation significative des conditions socioécologiques avant
l’orée 2100. Le rapport montrent que le développement économique et la protection de
la nature sont antinomiques et ces experts affirment que sans changement radical de
modèle de développement, Il y’aura un effondrement du système économique
planetaire. Cinq principaux problèmes sont soulevés par ce rapport:

 L’accélération de l’industrialisation
 La crise alimentaire mondiale
 La forte croissance de la population mondiale
 La finitude des ressources naturelles mondiales
 La dégradation de l’environnement

Le constat ayant été posé, les promoteurs du club de Rome appellent à un


développement durable et la prise en compte de l’empreinte écologique qui fondera les
primices de l’écologique politique, mais comme mesure phare de leur recommendation,
la “croissance zero”.

En réaction à cet appel, on va assister à une levée de bouclier contre le rapport à la fois
dans le monde politique et académique, principalement pour des raisons idéologiques,
méthodologiques ou politique. Une critique récurrente note le caractère élitiste du
rapport qui discriminent les pays pauvres en soulevant des problématiques qui ne
concernent que les pays développés au lieu de mettre en lumière les problèmes
existentiels des États pauvres ( Blanchard, 2012). Par ailleurs la structure du modèle
mathématique utilisée est critiquée du fait de la globalité dans laquelle est envisagée le
futur des humains en effaçant les narratifs de domination entre les États ou groupes de
pays (Blanchard, 2012). Pour les critiques du rapport Meadows, en soutenant la
croissance zéro, les commenditaires du rapport militent pour un gel des inégalités de
richesse dans leur état de 1972. Il va donc apparaître comme politiquement orienté et
ambigu, au service et pour la défense des riches et de leurs privilèges, même si celui-ci
critique au passage les effets pervers du modèle de croissance et ses conséquences
socioécologiques. C’est donc l’espèce de neutralité du “ni à droite, ni à gauche” qui a
alimenté toutes les oppositions. Il mettait ou préconisait un frein à une croissance
débridée et insouciente des pays riches et appelait au gel du développement des pays
pauvres.

Aujourd’hui, le bilan historique du débat précurseur provoqué par ce rapport 49 ans


après sa publication peut-il conduire à structurer un narratif fondé sur les conséquences
politico-sociales, environnementales induites par le modèle économique souverain, celui
de la croissance? Le Catastrophisme volontairement assumé de son style redactionnel à
t-il contribuer à promouvoir une prise de conscience de l’importance de promouvoir un
développement durable et de préservation de l’environnement?

La croissance un problème pour l’environnement

Pour Hervé Kempf dans une déclaration au jornal le monde en août 2001, il affirme qu’
il ya une contradiction entre croissance et maintien de l’environnement. Il pose le
constat d’un environnement dégradé au nom de cette croissance sur l’atmosphère à
cause des particules fines, la pollution des eaux souterraines, la production des déchets
ménagers, la surpêche, les émissions de gaz à effet de serre, la diffusion des produits
chimiques, la production de déchets radioactifs. (Kempf, 2001). Une dégradation en
constate augmentation depuis 1980.

Ellis lui, soulignait déja que: “en 1700, seuls 5% des terres de la biosphère étaient
accaparées par les activités humaines intensives (agriculture, ville), 45% étaient en état
semi-naturel, et 50% totalement sauvage. En 2000, 55% étaient accaparées pour les
activités humaines intensives, 20% étaient dans un état semi-naturel et 25% dans état
sauvage. (Ellis et al., 2010).
Notre façon de produire et de consommer est donc un problème, parceque, elle accroit
la déforestation, les gaz à effet de serre, elle est gourmande en énergie, mobilisée pour
le transport, l’activité industrielle. Or depuis toujours, les instances dédiées préconisent
la division des émissions par deux ou trois, mais elles ne cessent d’augementer.

La préservation de la biodiversité biologique est également un enjeu de la croissance.


Bien que l’on assiste à l’augmentation des zones protégés, plus de 11000 espèces sont
menacés d’extinction et 800 ont déja disparu. 27% des récifs de corail sont morts et
dans les pays en développement, 15 millions d’héctares de forêts sont décimés par na au
profit de l’exploitation forestière ou d’une agriculture intensive et son lot d’intrants
chimiques. D’autre part, cette agriculture represente 70% des volumes ene au dans les
pays développés. Une proportion à craindre quand on considere que la croissance
démographique et la forte demande avenir et le caractere fini de cette ressource.

Des accidents industriels majeurs comme celui de l’usine de Bhopal en 1984, de


Tchernobyl en 1986, de Fukushima en 2011, les nombres de marées noires, montrent les
dégâts d’une production intense sur l’environnement.

William Nordhaus, économiste et enseignant de Yale University, prix nobel d’économie


de 2018 affirme que la croissance économique produit dans “le système climatique et le
système terre” des conséquences imprévisibles, dangereuses et périlleuses. (Nordhaus,
2018 P.12). Il va du principe simple selon lequel, “la source ultime du réchauffement
climatique” est la combution des énérgies fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz
naturel, responsable des émissions de Carbone et autres gaz à effet de serre (GES) dont
l’accumulation dans l’atmosphère entrainent un réchauffement du globe. Les incidences
sont visibles sous forme de modifications des températures, du rythme de précipitations
et la récurrence des évènements météorologiques extrêmes. Il note par ailleurs la
préoccupation des scientifiques par les “seuils de basculements” dans les systèmes
terrestres, c’est-à-dire des processus au sein desquels des changements soudains et
irréversibles se produisent lorsque ce systèmes franchissent des seuils. Pourtant notera t-
il: “le véritable point de départ se situe au niveau des être humains”. Pour “rouler, pour
voler, pour chauffer nos maisons et nos écoles, pour faire fonctionner nos ordinateurs,
pour tout ce que nous faisons. Près de 90% de l’énergie que nous consommons vient des
combustibles fossiles, et la combution de ces carburants produit des émissions
carbonées”. Par ailleurs, nous aimons ce mode de vie, fait de facilités et de commodités
à des années lumière de l’âge de caverne.
Pour Nordhaus, il ya une forte relation entre changement climatique et croissance
économique et que l’ampleur du changement climatique sera determine ou dependra du
rythme de cette croissance dans les années et siècles à venir. Il utilise le scénario de
deux futur l’un avec et l’autre sans croissance économique. À l’aide d’un modèle
d’évaluation intégrée standard, il montre que dans un scénario avec croissance, les
températures mondiales augmentent de 3,5 ºC en 2100 et de 6ºC à la fin du deuxième
siècle alors que dans le scènario sans croissance, les températures mondiales se
stabilisent à 2,5ºC d’ici à 2200. L’idée maîtresse ici est que: la croissance économique
sans politique de réduction provoquera un changement climatique rapide et des
dommages pour la nature, quand une croissance nulle risque de provoquer plus de
pauvreté, mais moins de dommages.

Croissance et consommation: une autre voie est-elle possible

Plus optimiste, son homologue Kaznets voyait dans la croissance certe un facteur
d’augmentation des inégalités sociales et des dégats écologiques dans un premier temps,
mais qui ensuite créeait les conditions d’un progrès sociales et environnementales
continus. Un optimisme partagée par le président Georges Bush qui pense qu’en matière
d’environnement, “la croissance n’est pas le problème, c’est la solution”. Or la
possibilité d’une croissance durable, respectueuse de l’environnement est à ce jour
impossible et contestée par les partisans de la décroissance. Pour eux l’évaluation de
l’impact environnemental de la croissance est patente et multidimemtionnel: émissiond
de gaz à effet de serre, épuisement des ressources naturelles non renouvelables,
épuisement des ressources renouvelables, pollutions climiques des sols et de l’eau,
pollution de l’air, fragilisation des écosystèmes, couché d’ozone.

Si comme on peut le voir, pour les tenants de la dénonciation du modèle de


développement passé sur la croissance, une question toutefois demeure: Celle de
l’acceptabilité sociale, politique de modèle de développement qui envisage l’hypothèse
d’une non croissance. En effet, nous aimons notre mode de vie, nos ordinateurs, nos
voitures, nos téléphones, le confort douillet de nos maisons pendant l’hiver et l’été. Qui
serait donc prêts à consentir un sacrífice qui suggère une vie à la dure. Deux
conditionnalités doivent être de mises, la bonne information loin du catastrophisme
ambiant, et une discussions sur les risques encourus si l’on se maintenait dans la voie
actuelle. Sans cette condition,“La prise de conscience sera tardive et orchestrée par des
catastrophes. La seconde concerne la justice. Les efforts de reconversion économique et
mentale qui nous attentent dans tous les scénarios seront insupportables s’ils ne
s’accompagnent pas d’une forte réduction des inégalités sociales, dans le monde et à
l’intérieur de chaque pays. Mais d’ici là, les États contiendront-ils leurs boulimies
énergétique ou leurs souverains égoïsmes?

L’appétit énergétiques des États ou les égoismes souverains

«+pº

Plan Provisoire du Chapitre/principales idées à développer


- la question du développement chez les parrains pauvres de la globalisation
- Encadrer la question environnemental, le défi à relever
- Realpolitik et diplomatie climatique
Références bibliographiques

https://www.apc-paris.com/changement-climatique

Le Capitalisme
tue.https://fr.internationalism.org/en/ri403/rechauffement_climatique_le_capitalisme_tu
e.html

Fonouni, Gérard (2018), “une nouvelle forme de croissance est necessaire” Journal les
échos du 08.10.18, consulte le 15 juillet.2020.
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/climat-une-nouvelle-forme-de-croissance-
est-necessaire-141094
Steffen Will, https://revuelespritlibre.org/anthropocene-ou-capitalocene-quelques-
pistes-de-reflexion

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