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PARTIE II 

: LES DIMENSIONS DE LA CRISE ENVIRONNEMENTALE

II- Les dimensions de la crise environnementale

II-1-La crise démographique

La population mondiale a crû de manière très rapide pendant la seconde partie du


vingtième siècle. Bien que les taux de croissance démographiques se soit ralenti, le nombre
d’humains supplémentaires par année, est au niveau le plus élevé jamais atteint. Avec une
population mondiale de 7 milliards en 2011, on prévoit que la croissance démographique
continuera pour au moins quatre décennies, la population atteignant les 8 milliards vers 2025
et les 9 milliards au milieu du siècle. Plus de 90% de la croissance projetée aura lieu dans les
régions en développement, en Asie, en Afrique et en Amérique Latine.

Les projections démographiques n’offrent aucune certitude quant aux nombres exacts
de population à venir, mais l’effet de la dynamique des populations prédit à coup sûr une
continuation de la croissance. A l’heure actuelle, les taux de fécondité moyens (le nombre
d’enfants par femme) sont encore assez élevés à travers le monde en développement. Bien que
les taux de fécondité soient en déclin partout, il faudra encore attendre plusieurs décennies
avant que la population ne se stabilise.

En Europe, le processus de transition démographique est parvenu à son terme et la


population s’est stabilisée. Aux Etats-Unis, la croissance démographique continue sous l’effet
de sa dynamique d’entrainement ainsi que sous l’effet de l’immigration annuelle. Dans le
monde en développement, la transition démographique est loin d’être terminée et de grandes
incertitudes demeurent en ce qui concerne les taux de natalité à venir. La croissance
économique, l’équité sociale, l’accès aux moyens de contraception, ainsi que de nombreux
facteurs culturels jouent tous un rôle dans cette évolution.

L’analyse économique de la croissance démographique met l’accent sur le potentiel


d’autres facteurs tels que le progrès technologique pour compenser les effets de la croissance
de la population. Sous des conditions favorables pour le progrès économique et technique, la
croissance de la population peut être accompagnée par une élévation des niveaux de vie.
Cependant, la croissance démographique rapide accompagnée par des externalités sociales et
écologiques (en termes d’iniquité et de dégradations environnementales) peut conduire à un
déclin de la qualité de vie.

Une perspective écologique des questions de population met l’accent sur les limites
des écosystèmes régionaux et mondial en termes de capacité de charge. Des populations plus
importantes se traduisent par des demandes accrues en matériaux, énergie, ressources
naturelles, ce qui accroît les pressions sur l’environnement. Etant donné l’étendue des
dommages environnementaux existants, surtout lorsqu’ils sont cumulatifs ou irréversibles, le
défi que représente la nécessité de fournir des conditions de vie acceptables pour une
population toujours plus nombreuse, est particulièrement difficile à relever, compte tenu des
conséquences que cela entrainera pour l’écosystème planétaire.

Les politiques de population qui imposent par des sanctions un résultat démographique
déterminé, ont généralement échoué à faire évoluer les incitations des populations quant à leur
natalité. Des mesures plus efficaces consistent à adopter une approche plus globale, en
améliorant l’accès aux soins, ainsi qu’une meilleure nutrition, en promouvant une plus grande
équité sociale, et en améliorant la condition des femmes, en leur ouvrant l’accès à l’éducation,
et à une meilleure couverture de leurs besoins en santé reproductive, y compris l’accès aux
méthodes de contraception

II-2-Le changement climatique

II-2-1-Définition

Les conditions atmosphériques changent en permanence. La science qui étudie ces


modifications à court terme (quelques jours) est la météorologie. Elle étudie les variations des
phénomènes atmosphériques (nuages, dépressions, précipitations, etc.) en utilisant des
données de terrain précises, comme la température, l’humidité, etc. La climatologie, elle,
étudie la succession de ces conditions météorologiques sur le long terme, grâce à des
statistiques basées sur au moins 30 ans de mesures. Cela permet de définir le climat d’une
région (p.ex. continental, tropical humide, etc.).

Le climat global de la Terre et les climats régionaux sont déterminés par le “système
climatique”. Ce dernier est une machine extrêmement complexe, à l’échelle de la planète,
constituée de toute une série d’interactions entre différents éléments1: - l’atmosphère
(interactions entre les vents, la composition de l’atmosphère, etc.)- la lithosphère (position des
continents, albédo, etc.)- l’hydrosphère (courants océaniques, températures et composition des
océans, mers et lacs, etc.)- la cryosphère (création de courants océaniques froids profonds,
albédo, etc.)- la biosphère (influence sur la composition de l’atmosphère et des océans).

On considère souvent, à tort, que l’atmosphère est le compartiment prédominant en ce


qui concerne les phénomènes climatiques. Pourtant les autres compartiments jouent un rôle
tout aussi important dans la constitution et la régulation du climat de la planète.

On parle de changement climatique lorsque le climat global de la Terre ou


l’ensemble des climats régionaux subissent une modification durable (au minimum sur une
durée de dix ans). Un climat étant défini par de nombreuses variables, un changement
climatique ne peut pas être réduit a priori à un simple changement de la température moyenne.
Il comprendra très probablement aussi une modification de la valeur moyenne ou de la
variabilité des précipitations, des vents, de l’humidité du sol, ...

II-2-2-Les changements climatiques passés

L’histoire de la Terre est une succession de changements climatiques. En effet, le


climat varie en général peu dans une région donnée sur 100 ans, mais il peut varier
considérablement à une échelle de temps géologique (centaines de milliers ou millions
d’années). La paléoclimatologie est la science qui reconstitue le climat des époques passées,
grâce à des indices trouvés dans des sédiments ou dans les glaces2. On sait aujourd’hui que
les températures moyennes sur Terre ont déjà été beaucoup plus froides ou beaucoup plus
chaudes qu’aujourd’hui. Grâce à ces études, les scientifiques ont pu déterminer les facteurs
principaux qui influencent le climat de la Terre à l’échelle des temps géologiques:
II-2-3-Le changement climatique actuel

Si la Terre subit des changements climatiques depuis la nuit des temps, on peut se
demander avec raison pourquoi l’on fait autant de bruit autour du changement climatique
actuel, aussi appelé “réchauffement climatique”. En réalité, le changement climatique actuel
est inquiétant, car il est très rapide, ce qui diminue la possibilité d’adaptation pour de
nombreuses espèces animales et végétales qui risquent de disparaître. Mais le changement
climatique actuel est surtout unique, car c’est la première fois que l’Homme y joue un rôle
important.
Le facteur prépondérant du changement climatique actuel est la modification de la
composition de l’atmosphère. Pour mieux comprendre ce mécanisme, il faut distinguer l’effet
de serre “naturel” de l’effet de serre “additionnel”

II-2
-4-L’effet de serre naturel

L’atmosphère est une fine enveloppe de gaz qui englobe la Terre et protège les êtres
vivant sur Terre. En effet, non seulement elle les protège des chutes de météorites et des
excédents de rayons ultraviolets (grâce à la couche d’ozone), mais elle procure également une
température moyenne agréable de 15°Cà la surface de la planète grâce aux gaz à effet de serre
qu’elle contient. C’est ce qu’on appelle l’effet de serre naturel.
La Terre reçoit beaucoup d’énergie du soleil, sous forme de rayonnement (principalement
sous forme de lumière). Une partie de cette énergie va être réfléchie directement dans l’espace
par l’atmosphère, les nuages ou encore la surface de la terre (voir illustration ci-dessous). Le
reste est absorbé momentanément, avant d’être rejeté sous forme de chaleur (rayons
infrarouges). C’est là qu’entrent en action les gaz à effet de serre qui bloquent partiellement
les rayons infrarouges et les empêchent de s’échapper immédiatement vers l’espace. En
retenant ainsi un peu plus longtemps cette énergie, ils contribuent à augmenter la chaleur
moyenne à la surface de la Terre. Au final, la Terre renvoie dans l’espace la même quantité
d’énergie qu’elle reçoit du soleil, cependant, pas forcément immédiatement. Le mécanisme
d’effet de serre naturel est vital: sans lui, la température moyenne sur Terre serait similaire à
celle de la lune: -18°C.
Les gaz à effet de serre présents naturellement dans l’atmosphère sont principalement:
- la vapeur d’eau (H2O) qui se forme par évaporation depuis le sol, les plantes, les rivières, les
océans, etc.
- le gaz carbonique (CO2) émis par exemple par la respiration humaine et animale, la
décomposition d’un corps mort ou lors d’un incendie de forêt
- le méthane (CH4) émis principalement par la décomposition dans les zones humides
(marais, forêts tropicales, …) et la digestion des animaux (en particulier les ruminants et les
termites)
- le protoxyde d’azote (N2O) émis par les océans et les sols.

II-2-5-L’effet de serre additionnel

Depuis le début de la révolution industrielle, l’homme a émis une grande quantité de


différents gaz dans l’atmosphère, principalement en brûlant du charbon, du gaz et du pétrole.
Une partie de ces gaz sont des gaz à effet de serre. Leur accumulation dans l’atmosphère
produit un effet de serre “additionnel”, entraînant une modification du système climatique et
une augmentation de la température moyenne sur Terre.
Les activités humaines ont dégagé de plus en plus de ces gaz dont la quantité est en
augmentation constante dans l’atmosphère depuis la révolution industrielle (voir graphique).
En effet, la combustion d’énergies fossiles pour les transports, le chauffage ou la production
d’électricité dégage du CO2 , l’utilisation d’engrais chimiques pour l’agriculture et certains
procédés industriels dégagent du N2O, l’élevage intensif de bétail augmente les émissions de
CH4 , etc. En plus d’augmenter la quantité de gaz à effet de serre présents naturellement dans
l’atmosphère, les activités humaines dégagent également des nouveaux gaz à effet de serre,
qui n’existaient pas auparavant. La plupart sont des gaz fluorés, comme les CFC. Ces gaz
s’échappent par exemple des systèmes de réfrigération et de climatisation (p.ex. climatisation
des voitures). De plus, certains gaz issus de la combustion d’hydrocarbures (transports, etc.)
se combinent avec d’autres éléments présents naturellement dans l’atmosphère pour former de
l’ozone troposphérique (O3).
II-2-6-Certitudes et conséquences

Aujourd’hui, les scientifiques ont déjà pu observer et mesurer de très nombreuses


modifications importantes, autant d’indices qui témoignent de façon indirecte qu’un
changement climatique est en cours: hausse de températures moyennes dans la majorité des
régions, augmentation des températures des eaux de surface des océans, fonte des glaces,
migration de la faune et apparition de certains végétaux dans de nouvelles régions, etc. Il
faudra encore de nombreuses années avant d’avoir une bonne vue d’ensemble des différents
phénomènes, car la tâche d’observation est immense. Cependant, malgré les zones d’ombre
qui restent à éclaircir, le consensus est général: le climat se réchauffe.
Les modèles climatiques ne parviennent à reproduire toutes les variations mesurées depuis 30
ans que si on intègre les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Les
paramètres naturels seuls ne suffisent pas à expliquer les modifications observées. Cet
argument, ainsi que plusieurs autres d’ordre technique expliquent qu’à l’heure actuelle la
grande majorité des scientifiques reconnaît une responsabilité humaine au changement
climatique actuel. Ce qu’il est important de retenir ici c’est que, si nous sommes à l’origine de
ces bouleversements, nous avons également le pouvoir d’améliorer la situation en agissant dès
aujourd’hui

II-3-Le problème des énergies fossiles

II-3-1-Etat des lieux

Alors qu'en 1850, 85 % de l'approvisionnement mondial en énergie primaire provenait


la biomasse, en 2006, 85 % de cet approvisionnement provient des énergies fossiles : pétrole,
charbon, gaz naturel. Cette source d'énergie est-elle amenée à s'épuiser ?

À partir de 1950, le pétrole est devenu la première source d'énergie dans le monde. Sa
forte densité énergétique en fait la matière première des carburants qui alimentent les
transports (voitures, camions, avions, etc.). C'est également une matière première utilisée par
l'industrie de la pétrochimie pour un nombre considérable de produits de la vie quotidienne:
matières plastiques, peintures, colorants, cosmétiques.

II-3-2-Disparités régionales

La plus grande proportion des réserves de pétrole (62 %) se situe au Moyen Orient.
L’Amérique du Nord, région où la consommation est la plus importante, ne possède que 5 %
des réserves. Cette non proximité entre régions de forte consommation et emplacement des
réserves va engendrer de nombreux problèmes à la fois environnementaux (transports,
pollution...) et économiques.
II-3-3-L’utilisation des énergies renouvelables

L'augmentation du prix des énergies fossiles d'une part, le problème du réchauffement


climatique d'autre part, incitent à privilégier l'utilisation des énergies renouvelables. Celles-ci
pourront-elles se substituer aux sources d'énergie fossile ?

Les énergies renouvelables proviennent de ressources que la nature renouvelle sans cesse.
Elles sont inépuisables à notre échelle par opposition aux énergies non renouvelables dont les
stocks s’épuisent. Les énergies renouvelables sont .non polluantes. Elles proviennent de 2
grandes sources naturelles : le Soleil (à l'origine du cycle de l'eau, des marées, du vent et de la
croissance des végétaux) et la Terre (qui dégage de la chaleur). Une source d’énergie est
renouvelable lorsque les vitesses de consommation et de reconstitution de la réserve sont
comparables ; elle ne s'épuise donc pas. Les énergies renouvelables sont divisées en 6
catégories :
· L'énergie hydraulique,
· L'énergie éolienne,
· L'énergie solaire,
· L'énergie de la géothermie,
· L'énergie de la biomasse,
· Les énergies marines
En 2008, les efforts des pays de l'Union européenne ont permis d'augmenter la consommation
d'énergie primaire renouvelable de 9,2 Mtep par rapport à 2007, soit un total de 147,7 Mtep.
Surnommées "énergies propres" ou "énergies vertes", leur exploitation engendre très peu de
déchets et d'émissions polluantes mais leur pouvoir énergétique est beaucoup plus faible que
celui des énergies non renouvelables.

II-4-La crise de l’eau 

II-4-1-Disponibilité en eau douce

L’eau potable est une ressource limitée et irremplaçable pour la survie des êtres
humains, des animaux et des végétaux. L’eau recouvre 70 % de la surface du globe. 97 % de
cette eau (salée, non potable et qui ne convient pas à l’irrigation) se trouve dans les océans.
L’eau douce, elle, représente 3 % de l’eau totale de notre planète. Dans ce faible pourcentage,
les rivières et les lacs représentent 0,3 %, alors que tout le reste est stocké dans les calottes
polaires et les glaciers.(la problématique de l’eau)
Les ressources en eau sont inégalement réparties d’un point de vue géographique, 9 pays
concentrent 60% des ressources en eau douce, dont le Brésil qui a lui seul en possède 12%. La
Chine reçoit 7% des précipitations qui abrite 21% de la population du globe, alors que
l’Amazonie qui compte 0.3% de la population mondiale reçoit 15% des pluies (Lasserre,
2009).
Chaque pays est ainsi confronté aux mauvaises répartitions de l’eau à l’intérieur de son
territoire. Le bassin de la Plata (partagé entre l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Paraguay,
l’Uruguay ) soit le 5ème bassin hydrographique le plus grand du monde, ne préserve pas ces
100 millions d’habitants6 de manque d’accès à l’eau et d’être confrontés aux problèmes des
inégalités sociales et à une pauvreté grandissante.
II-4-2-Ecosystèmes aquatiques

L’eau n’est pas seulement une molécule chimique ou un élément participatif au climat.
Elle est aussi l’habitat et le refuge de millions d’êtres vivants : végétal ou animal.
Les océans, les mers, les lacs, les rivières, les étangs….sont autant d’espaces et de biotopes
avec leurs propres écosystèmes. Protéger l’eau, c’est aussi protéger un milieu riche
d’espèces : le support de nombreux écosystèmes spécifiques et rares.
Par exemple, un à trois millions d'espèces différentes vivent dans les récifs coralliens du
monde. Or la Grande barrière de corail4 (Australie) inscrite au Patrimoine Mondial de
l'Unesco vit sous les menaces de la pollution, l’eau douce, le réchauffement climatique et
l’Acanthaster planci (« parasite »).

II-4-3-L’eau gaz à effet de serre (GES)

Sans effet de serre naturel, la température d’équilibre de la planète serait d’environ -


18°C empêchant la présence de liquide à la surface. Bien que le plus grand GES naturel soit la
vapeur d’eau, sa présence dans l’atmosphère n’est pas directement affectée par l’activité
humaine. Si la vapeur d’eau va en toute probabilité augmenter sous l’effet du réchauffement
global, la nature de cette rétroaction demeure incertaine

II-4-4-Sécheresse et Inondations

Sécheresse et inondation peuvent provoquer des catastrophes. Le rapport du Programme


des Nations Unies pour le développement (PNUD, 2004) sur les Inondations prévoit deux
milliards de personnes menacées par les inondations en 2050.

II-4-5-L’eau est en danger (Conf. Dublin, 1992).

L’agriculture, l’industrie (voir chap. 0) et la démographie sont les principales pressions


sur l’eau et sont interdépendantes. En effet, la démographie va accroitre les besoins de la
population tant en nourriture qu’en besoins essentiels. L’ensemble de ces pressions sont une
menace pour l’eau.
Un autre facteur lié à la démographie : les populations s’installent dans les villes, en 2000 ;
48% de la population asiatiqe vivaient dans le villes, contre 32% en 1950. a population des
villes africaines va tripler au cours des 40 prochaines années, selon un rapport d'ONU-
Habitat11 (novembre 2010). De plus; le nombre des mégalopoles augmente ; à travers le
monde, plus de 400 villes comptent plus d’un million d’habitants. Le monde s’urbanise. C’est
un défi de plus pour une meilleure gestion de l’eau

II-4-6-Enjeux concernant l’eau :

On peut distinguer quatre grands enjeux concernant l’eau :

- La surexploitation : à cause de l’augmentation de la population sur terre, de la croissance


économique et du réchauffement climatique, le besoin en eau ne cesse de croître. Près de 1,4
milliard d’individus vivent
dans des bassins hydrographiques où la consommation d’eau est supérieure au taux de
recharge.
- La préservation : combien de fois laissons-nous couler les robinets de chez nous sans raison
? Combien de terres sont arrosées de façon inconsidérée ? Ces interrogations posent le
problème du gaspillage de l’eau. L’eau n’étant pas une ressource illimitée, cela représente un
réel danger pour le futur.

- La qualité : cet enjeu fait principalement référence à la pollution des eaux. Sachant que
l’intoxication des eaux contribue chaque année à la mort non seulement de la faune et de la
flore subaquatique mais aussi, dans certains cas, d’êtres humains. Voilà pourquoi le traitement
des eaux usées et le combat contre la pollution sont si importants.

- L’accès : l’eau est inégalement distribuée sur terre, par conséquent certaines personnes n’ont
pas un accès garanti à l’eau. C’est pourquoi cette ressource peut faire l’objet de convoitises de
toutes sortes donnant lieu à des conflits ou à une coopération interétatique, comme dans
l’aménagement du Mékong en Indochine.

145 pays partagent des bassins hydrographiques, explique Jean Fabre, le directeur
adjoint du bureau du PNUD à Genève. Ces dernières années, 37 conflits ont éclaté entre des
Etats à cause de l’eau, en grande majorité au Moyen-Orient. A l’inverse, sur la même période,
plus de 200 traités et accords de coopération interétatique ont été négociés

II-5- Le problème de d’agriculture

L'agriculture, c'est-à-dire la culture du sol, est née quand l'être humain a décidé d'arrêter la
transhumance, période où il vivait de la cueillette, de la chasse ou de la pêche. Autour des
premiers villages on assista à des défrichements et c'est là qu'apparurent les premières cultures
mises en place « artificiellement ». C'est depuis ce moment qu'on peut parler de compétition
entre l'environnement et l'action humaine.

Jusqu'à la période industrielle, l'agriculture s'est certes intensifiée, mais son histoire ressemble
plutôt à un long fleuve plus ou moins tranquille, au gré des humeurs de la météo et d'autres
événements naturels.

Avec la concentration citadine et surtout l'augmentation exponentielle de la population


mondiale (5 fois plus en un siècle), la demande en nourriture a explosé et la pression sur
l'agriculture aussi. Les nombreuses guerres mondiales ou locales qui ont profondément
marqué le XXe siècle n'ont pas été sans conséquences sur les populations paysannes, qui ont
payé un lourd tribut à tous ces désastres par la mobilisation des hommes et le travail multiplié
des femmes et des enfants pour continuer à produire un minimum de victuailles. Les esprits et
la politique agricole ont été très marqués par ce contexte difficile

II-5-1-Types d’agricultures qui posent problème dans le monde 

II-5-1-1-L’agriculture conventionnelle

C'est l'équivalent de l'anglais conventional farming ou conventional agriculture. Il s'agit le


plus souvent de caractériser une agriculture « chimique », « moderne » qui n'a pas intégré
dans ses pratiques les évolutions technologiques récentes (telles que les OGM ou la
télédétection, par exemple).
II-5- 1-2-L’agriculture intensive Empruntée au champ de l'économie et en lien avec le rôle
des industries l'expression est souvent associée à l'« agriculture productiviste ». La date
d'apparition de la notion d'intensification en agriculture est difficile à préciser, mais elle
remonterait à l'époque de la mise en cause de la recherche d'une productivité toujours
croissante . L'adjectif « intensive » qualifie une agriculture cherchant à augmenter les
rendements par unité de travailleur, mais aussi les rendements à l'hectare, les rendements
zootechniques (carcasses, lait) en augmentant les performances des animaux, des végétaux et
des sols, par exemple via la sélection variétale, la sélection génétique ou la fertilisation des
sols. En français, l'expression est souvent mal utilisée, car il est nécessaire, quand on parle
d'intensification, de préciser à quoi l'on se réfère : intensification de la production, du travail,
de l'investissement.Aussi, l'expression se retrouve-t-elle en anglais sous les termes plus précis
de : « capital intensive agriculture » ou « labor intensive agriculture »

II--5-2-Problèmes environnementaux liés aux agricultures conventionnelles et


intensives, sur et hors site 

L'agriculture, comme toutes les activités humaines, a des effets sur l'environnement
naturel et le modifie : c'est le prix à payer pour nourrir 7 milliards d'être humains Toutefois,
les ressources naturelles sont fragiles, complexes et il faut veiller à les respecter. C'est un
capital irremplaçable que nous devons préserver et maintenir à long terme.

ci-dessous nous énumèreront les principaux effets négatifs

• Épuisement des eaux souterraines

•Pollution agrochimique

• Perte de biodiversité locale (naturelle et agricole)

• Effets en aval de l’érosion des sols (envasement des réservoirs)

• Modifications hydrologiques (par exemple: perte de la rétention d’eau dans les zones en
amont)

• Dégradation des pâtures

• Émissions de gaz à effet de serre

• Maladies animales

• Perte de diversité génétique animale et végétale locale

• Diminution de la séquestration du carbone (stockage) provenant de la déforestation et


émissions de dioxyde de carbone provenant des incendies de forêts

• Perte de biodiversité
II-5-3-Les solutions :

L’agriculture écologique Ou éco-agriculture. Cette expression est issue du concept d'«


ecological farming » des anglo-saxons, terme très général synonyme d'« agriculture
alternative », prise dans une acception large : la meilleure prise en compte de l'environnement
dans les procédés agricoles. Ce concept a été utilisé au Québec dans les années 1990 par le
ministère de l'Agriculture (MAPAQ) sous le terme synonyme d'« Éco-agriculture » Cette
expression est aussi synonyme d'« agriculture biologique »

L’agriculture biologique Cette expression qualifie une agriculture basée initialement sur des
motivations philosophiques, qui ont été traduites peu à peu techniquement. En France,
l'agriculture biologique a été inventée dans le contexte d'une exigence accrue de qualité
alimentaire de la part de quelques consommateurs et de médecins sensibles aux effets réels ou
supposés des produits chimiques utilisés en agriculture. Au milieu des années 1970, certains
s'interrogent sur l'agriculture biologique, car elle est « parfois déconsidérée par les abus
publicitaires sur la qualité réelle des produits, trop isolée pour être réellement efficace ».
L'expression « agriculture biologique » n'a, à cette époque, pas vraiment de définition et fait
l'objet de débat. En 2000, le Règlement européen pour les productions animales donne un
appui supplémentaire à l'agriculture biologique. L'« agriculture biologique » est donc définie
strictement par la loi, avec une certification des exploitations qui veulent revendiquer ce
qualificatif par des organismes de certification indépendants : par exemple, en France, Ecocert
et Qualité France.

Un débat commence à naître sur les réels apports de l'agriculture biologique en terme de
préservation de l'environnement et de fourniture de produits de qualité .En Europe, il existe un
ensemble d'expressions synonymes ou variantes de « agriculture biologique ». L'« agriculture
biologique » telle que définie en France se traduit dans les pays anglophones par « organic
farming » (ou « organic agriculture ») et en allemand par « ökologische Landwirtschaft ». Le
concept anglo-saxon « ecological farming » est un terme générique synonyme de « agriculture
alternative ». Le terme anglais « biological farming » a lui aussi une signification variable en
fonction du pays considéré : d'une acception très large synonyme d'« ecological farming » à
un sens restrictif synonyme d'« organic farming ».

En résumé l ’agriculture biologique est une méthode de production agricole qui exclut le


recours à la plupart des produits chimiques de synthèse, utilisés notamment par l'agriculture
industrielle et intensive depuis le début du XXe siècle, les organismes génétiquement
modifiés par transgénèse , et la conservation des cultures par irradiation. La fertilisation du sol
et la protection des plantes doivent donc être assurées par d'autres méthodes. Les motivations
des agriculteurs et des consommateurs peuvent être de meilleurs revenus, une meilleure santé
au travail, la protection de l'environnement ou des produits perçus comme plus sains.
L'élevage d'animaux des fermes biologiques doivent respecter des conditions de vie plus
respectueuses du bien-être animal que l'agriculture traditionnelle.
L'expression « agriculture durable » traduit la volonté de développer une agriculture qui
contribue à la « durabilité ». La durabilité serait l'un des paradigmes contemporains les plus
flous mais aussi les plus prometteurs. Il est né des impasses en terme de développement et de
préservation de l'environnement auxquelles les chercheurs et décideurs se sont confrontés
depuis les années 1980. Ce concept (paradigme), très largement répandu mais encore mal
défini, est en grande discussion chez les scientifiques. Si l'on considère que l'humanité est
actuellement dans une phase de transition vers la durabilité, deux objectifs sont essentiels :
d'une part, il est important de définir la durabilité et, d'autre part, il est nécessaire de passer à
une application concrète de ce concept. Pour ce qui est de la définition de la durabilité, la
littérature, très vaste sur ce sujet s'accorde à peu près pour reconnaître qu'elle est un concept
qui associe le respect de l’environnement, le maintien de la rentabilité économique,
l'acceptabilité sociale, la transmission des biens et des connaissances, chacun de ces thèmes
devant être considéré pour lui-même et par rapport aux autres, dans une approche systémique.

De nombreux points de vue permettent donc d'aborder ce concept : éthique et philosophique ,


économique avec la notions de durabilité, politique, technique, sociologique et écologique,
l'un insistant sur le maintien du bien-être social tandis que l'autre souligne la disparition des
ressources naturelles. Cette très grande diversité de points de vue prend son origine dans le
rapport Brundtland, paru en 1987, qui a permis de disséminer le terme « durabilité » dans le
monde entier, en particulier chez les chercheurs et les décideurs.

on peut supposer que les agricultures existantes (raisonnée, biologique, productiviste,


permanente, etc.) ne peuvent pas se dire « durables » mais qu'en revanche, elles peuvent dire
qu'elles contribuent au développement durable de l'agriculture en privilégiant particulièrement
un ou plusieurs axes de la durabilité.

Comme variantes de l'expression « agriculture durable », on trouvera les expressions


générales : agriculture « renouvelable », agriculture « de demain » ou « pour demain », la
durabilité étant un objectif à long terme. Voir en particulier l'expression « agriculture
soutenable » traduction littérale de l'anglais « sustainable agriculture ». Préservation des
sols, de l'eau, de l'air, des ressources non renouvelables, de la biodiversité et des paysages. "
Maintien du potentiel agronomique des sols, maintien ou amélioration du niveau de vie de
l'exploitant, praticabilité à long terme, mais aussi contribution aux échanges commerciaux
locaux, nationaux ou internationaux. Prise en compte d'une dimension éthique, assurance
d'une alimentation en quantité et en qualité à tous les peuples, maintien ou renforcement du
tissu social rural ou urbain. Possibilité technique et économique de reprise des exploitations
par un jeune agriculteur, accessibilité et diffusion de connaissances anciennes, et des avancées
techniques et scientifiques.

II-6-Le problème de la désertification 

II 6-1-La notion de terre (land) 

Elle correspond aux composantes naturelles des écosystèmes cultivés ou non. Elles
comportent divers éléments : le sol, l’eau, la végétation, la faune, la physiographie et le
microclimat. Qui peuvent être décrits en termes de caractéristiques biophysiques ou
d’attributs. Elles constituent la base de divers usages pour l’homme : agriculture, forêts,
pâturage, support d’infrastructures…A coté de ces usages appelés économiques, les terres
jouent également un rôle de régulation écologique et environnementale.

II -6-2-Ecosystèmes des zones sèches 


Les zones sèches sont des écosystèmes caractérisés par le manque d’eau qui y limite la
production de cultures, de fourrage, de bois et d’autres services fournis par les écosystèmes.
Elles comprennent des terres cultivées, des terres de brousse, des prairies, des savanes, des
semi-déserts et des vrais déserts.

II-6-3-La désertification 
Il s'agit de la dégradation des terres dans les zones arides suite aux variations
climatiques et aux activités humaines. Il en résulte une perte ou diminution de productivité
biologique ou économique des zones sèches.

II -6-4-Les causes de la désertification 


1- Le surpâturage
2- L’extension des défrichements
3- Le déboisement et le prélèvement excessif
4- L’explosion démographique
5- Le réchauffement climatique et la sécheresse
6- Les mauvaises pratiques agricoles
7- La perte de la stabilité structurale des sols
8- La fragilité des écosystèmes
9- La pauvreté et l’inefficacité du cadre institutionnel

II -6-5-Les conséquences de la désertification 


1- La perte de la productivité des sols et de la végétation
2- Formation de zones dénudées et stériles qui seront abandonnées par les populations
3- Appauvrissement et migration des populations
4- Production d’effets à distance :
a- Ensablement des zones voisines
b- Ensablement des infrastructures et des villes
c- Problèmes des crues et d’inondation

II -6-6-La lutte contre la désertification 


1- Le développement d’une agriculture viable
2- La préservation des ressources naturelles (sols, végétation)
3- Répartition équitables des richesses
4- La contextualisation des techniques de lutte
5- La mise en place d’un cadre institutionnel adapté.

II-7- Le problème de la déforestation 


L’ampleur de la déforestation – 130 000 km² par an – s’apparente à un désastre
écologique et social. Particulièrement concernées : l’Amazonie, l’Afrique centrale et
l’Indonésie. En cause, la survie des pauvres, l’industrie agroalimentaire et forestière, le
consumérisme des riches. La protection de la biodiversité et l’atténuation des changements
climatiques passent nécessairement par un questionnement radical des logiques productivistes
et des inégalités.(Bernard Duterme : ressort d’un désastre écologique et social)

II -7-1- Importance des forêts et ampleur de la déforestation

Aujourd’hui, les forêts naturelles couvrent encore un quart des terres émergées du
globe et remplissent toujours de multiples fonctions, tant écologiques qu’économiques,
sociales et culturelles. Des fonctions notamment environnementales donc, qui, à la faveur des
progrès des connaissances scientifiques, apparaissent chaque jour plus précieuses, à la fois
innombrables et inestimables, indispensables à la perpétuation de la vie sur terre. Contribution
au cycle de l’eau, à la régulation du climat, à la protection des sols, au stockage de carbone et
plus globalement au maintien et à l’entretien de la biodiversité…, le rôle vital des forêts est
avéré. Sans elles, les sécheresses ou les inondations s’amplifient, les terrains s’érodent, le
climat se réchauffe, les espèces végétales et animalesdisparaissent. (Les forêts abriteraient
plus de 80% de la biodiversité terrestre (www.worldbank.org Forests and Forestry), deux tiers
de toutes les espèces vivantes et le déboisement pourrait être responsable de la disparition de
100 espèces par jour ; L’importance du secteur forestier dans l’économie et le commerce
international (330 milliards de dollars, près de 4% des échanges de l’ensemble des matières
premières, 14 millions d’emplois…) est une réalité bien établie.

II -7-2- Répartition de la déforestation :

Pour alarmant qu’il soit, le phénomène est inégalement réparti. Globalement, si les
superficies des forêts boréales et tempérées ont stagné ou ont légèrement progressé ces
dernières décennies (après avoir plongé ces derniers siècles, particulièrement en Europe
occidentale et aux Etats-Unis), c’est d’abord dans les régions tropicales que les forêts reculent
à un rythme soutenu depuis le milieu du 20e siècle, rythme qui s’est encore accru au tournant
des années 2000. En témoigne notamment l’évolution récente des superficies boisées des
quatre pays qui possèdent à eux seuls pratiquement la moitié de toutes les forêts de la planète :
alors que la Russie (1er pays forestier) perd annuellement 0,1 million d’hectares, que le
Canada (3e) affiche un solde pratiquement nul et que l’étendue des forêts aux Etats-Unis (4e)
progresse de 0,2 million d’hectares, celles du Brésil (2e pays forestier) en revanche régressent
de 3,1 millions d’hectares chaque année.
Depuis 1990, on calcule que le Brésil a perdu de la sorte quelque 50 millions d’hectares de
forêts, plus de 10% de son couvert total. Les deux autres grands bassins forestiers
intertropicaux – la zone Malaisie/Indonésie et l’Afrique centrale – ne sont pas en reste. Ainsi,
sur la même période, l’Indonésie a perdu environ 32 millions d’hectares de surfaces boisées,
plus d’un tiers de son couvert actuel. Et l’Afrique centrale, 14 millions d’hectares, quelque
6% de ses forêts.
Le Soudan, la Birmanie, la Zambie, la Tanzanie, le Nigeria, la République démocratique du
Congo, le Zimbabwe et le Venezuela figurent, derrière le Brésil et l’Indonésie, dans les dix
pays dont la diminution nette annuelle du couvert forestier en chiffres absolus est la plus
importante. Au rythme actuel, sept Etats perdent chaque année plus de 3% de leurs forêts : les
Comores (-7,4%), le Burundi (-5,2%), le Togo (-4,5%), la Mauritanie (-3,4%), le Nigeria (-
3,3%), l’Afghanistan (-3,1%) et le Honduras (-3,1%). Trente autres pays affichent des reculs
supérieurs à 1% par an (FAO, 2007).
Cas particulier et de taille : la Chine. A lui seul, son reboisement soutenu explique le
faible ralentissement de la déforestation planétaire enregistré entre 2000 et 2005 par rapport
aux années 1990. Le couvert forestier chinois s’accroît en effet au taux annuel de 2,2% depuis
2000, ce qui équivaut tout de même à 4 millions d’hectares par an. En 2005, les nouvelles
plantations de production s’étendaient déjà en Chine sur plus de 700 000 km²… Cela étant, le
solde mondial annuel reste largement négatif et d’autant plus préoccupant que dans nombre de
cas, les replantations qui atténuent dans les chiffres l’ampleur de l’hémorragie, diminuent de
fait sur le terrain la qualité et l’utilité intrinsèques des forêts, quand elles n’aggravent pas les
déséquilibres écologiques. Autre aspect non reflété par ces tendances générales : la
dégradation des forêts sur pied elles-mêmes, du fait des différentes formes de pollution, des
coupes sélectives mais destructrices du voisinage, etc.

II -7-3- Causes de la déforestation 

1- Le déboisement et l’extraction industrielle du bois.


2- Le développement de l’agriculture
a- L’agriculture vivrière
b- L’agro-industrie ou agro-business (céréales, viandes, huile, pâtes à papier et
biocarburants)
3- La pauvreté et la distribution inégale des richesses
4- La dendro-énergie
5- Le changement climatique (développement anormal des insectes ravageurs)
6- Urbanisation et construction d’infrastructures
7- Exploitation minière
8- La construction de barrages
9- Le développement d’un tourisme inapproprié
10- La pollution (pluies acides)
11- Les incendies
12- La corruption et la faiblesse des Etats.

II -7-4- Conséquences de la déforestation

1- La déforestation est responsable de 20 à 25% des GES.


2- Erosion des sols
3- Perte de ressources en eau
4- Développement de l’agro-business avec ses conséquences fâcheuses sur
l’environnement.
5- L’érosion de la biodiversité
6- Disparition et fragmentation des habitats.
7- Augmentation de la pauvreté

II -7-5- La lutte contre la déforestation 

1- La reforestation
2- Valorisation des produits issus des forêts
3- Récompensation des états et des communautés qui luttent efficacement contre la
déforestation.
4- Distribution égale des richesses et lutte contre la pauvreté
5- Développement d’une politique locale efficace (législation, approche systémique et
participative)
6- Gestion durable des forêts. Même si ce concept est difficile à mettre en œuvre car
objet de grands enjeux locaux, nationaux, régionaux et internationaux !

II -8- La crise de la biodiversité 

II -8-1- Définition

La biodiversité désigne la diversité des organismes vivants, qui s'apprécie en considérant la


diversité des espèces, celle des gènes au sein de chaque espèce, ainsi que l'organisation et la
répartition des écosystèmes.
La biodiversité concerne donc tout le vivant et la dynamique des interactions au sein du
vivant, qu'il soit naturel (biodiversité sauvage) ou bien géré par l'homme (biodiversité
domestique). A ces deux catégories s'ajoute la biodiversité commensale de l'homme, c'est à
dire les espèces qui, tout en n'étant pas gérées par l'homme s'adaptent aux milieux qu'il crée
(le rat et le cafard en ville par exemple).
Le mot biodiversité est un néologisme composé à partir des mots biologie et diversité. Le mot
biodiversité avait été jugé plus efficace en termes de communication que diversité
biologique.

II -8-2- L'inventaire des espèces

La systématique explore la biodiversité dans sa capacité à distinguer un organisme ou un


taxon d'un autre. Elle est confrontée aux problèmes de temps et de nombre : 1,75 millions
d'espèces ont été décrites, alors les estimations vont de 3,6 à plus de 100 millions d'espèces.
La systématique n'est qu'un des aspects de la biodiversité, néanmoins utile à la compréhension
des écosystèmes, de la biosphère et de leurs fonctions et interactions.
Certains groupes (virus, bactéries, pico et nano-plancton, micro-invertébrés..) sont très mal
connus. Faire des estimations, même prudentes, est alors très délicat.
Etonnamment, environ 20 000 nouvelles espèces sont décrites chaque année
II -8-3- Répartition de la la biodiversité mondiale

Les milieux les plus riches en espèces semblent être les forêts tropicales humides, les forêts
tropicales décidues, les récifs coralliens, les océans profonds, les grands lacs tropicaux et les
régions au climat méditerranéen
Exemples de pays ou hot-spots riches en biodiversité
• Le Brésil est considéré comme représentant d'un cinquième de la biodiversité mondiale,
avec 50 000 espèces de plantes, 5 000 vertébrés, 10 à 15 millions d'insectes et des millions de
micro-organismes.
• L'Inde représenterait 8% des espèces connues, avec 47 000 espèces de plantes et 81 000
d'espèces animales.
• Java, Bornéo et Sumatra abritent aussi une très grande biodiversité, mais la déforestation s'y
poursuit.

II -8-4- Les valeurs de la biodiversité

Le fait que la biodiversité ait de la valeur est largement admis; en témoigne l’engagement des
168 pays signataires de la Convention sur la diversité biologique à réduire son érosion. Mais
de quelles valeurs parle-t-on au juste ? Culturelle, esthétique, récréative, éducative, spirituelle,
scientifique, sociale, économique... Il n’existe pas une mais plusieurs valeurs de la
biodiversité.
Valeur intrinsèque Valeur de la biodiversité en elle-même et pour elle-même, en considérant
que, quel que soit son usage éventuel par l’homme, la diversité de la vie sur terre doit être
préservée et que les êtres humains ont le devoir moral de la respecter. Ex. reconnaissance de
droits aux êtres vivants non humains

Valeur patrimoniale Valeur culturelle, identitaire, historique de la biodiversité, qui fait de


celle-ci, ou de certains de ses éléments ou processus, un patrimoine à conserver, pour le
présent et les générations futures. Ex. protection d’un paysage, d’une espèce emblématique ou
d’une variété cultivée traditionnelle, pour son importance culturelle

Valeur instrumentale Valeur de la biodiversité pourvoyeuse de ressources et de services


utiles, voire indispensables au fonctionnement des sociétés humaines. Ex. valeur
instrumentale liée à la production d’aliments ou à l’utilisation d’espaces récréatifs

Valeur d’option Valeur instrumentale particulière, assurance-vie et potentiel d’innovation


pour les sociétés actuelles et futures. Ex. découverte de nouvelles molécules d’intérêt pour
l’industrie pharmaceutique

Le Millennium Ecosystem Assessment (Evaluation des écosystèmes pour le millénaire),


publié en 2005, a contribué fortement à la diffusion de la notion de services écosystémiques,
véhiculant une conception utilitariste de la biodiversité. Il identifie quatre types de services
que les écosystèmes procurent à l’homme :

Services de prélèvement : produits issus des écosystèmes (nourriture, eau, bois...)


Services de régulation: bénéfices issus de la régulation des processus des écosystèmes
(régulation du climat, des maladies, épuration des eaux...)

Services culturels : bénéfices récréatifs, spirituels, esthétiques...

Services de soutien: services nécessaires à la production de tous les autres services de


l’écosystème (production primaire, formation des sols...)(fondation pour la recherche sur la
biodiversité)

Une barrière de corail peut être reconnue pour sa :

Valeur intrinsèque Une formidable diversité de formes de vie VALEUR PATRIMONIALE


Un site ou des espèces sacrés pour une communauté humaine

Valeur instrumentale Une protection contre les vagues et les inondations dont bénéficient
l’ensemble des acteurs locaux

Valeur d’option Un réservoir de molécules et de ressources génétiques, potentiel


d’innovation pour les entreprises

Valeur instrumentale Un moyen de subsistance, un moteur pour l’économie locale (pêche,


tourisme...), pour 500 millions de personnes

La destruction, modification et surexploitation des écosystèmes mettent en péril la


biodiversité, à l’échelle mondiale mais aussi nationale. Cela influe sur des services vitaux
rendus par les écosystèmes à la société et à l’économie, tels que la production de denrées
alimentaires, la régulation du climat, la fourniture d’eau potable et les prestations récréatives

II -8-5- Menaces sur la biodiversité

D’après le scénario de référence établi pour les Perspectives, le recul de la biodiversité


(mesuré par l’interférence humaine sur les biomes) devrait se poursuivre jusqu’en 2030, des
pertes particulièrement importantes étant prévues en Asie et en Afrique.

La croissance démographique et économique soutenue exercera des pressions sur la


biodiversité sous l’effet des changements d’utilisation des terres, de l’exploitation non durable
des ressources naturelles et de la pollution. Le changement climatique exercera également des
pressions sur la biodiversité au cours des prochaines décennies.

L’agriculture continuera d’avoir des répercussions majeures sur la biodiversité. Les


projections à partir des niveaux de 2005 indiquent que pour satisfaire la demande croissante
de produits alimentaires et de biocarburants, la superficie mondiale des terres agricoles devrait
augmenter d’environ 10 % d’ici 2030 – globalement pour la culture et l’élevage.

En dépit de l’expansion rapide des zones protégées au cours des décennies qui viennent de
s’écouler, la couverture des biomes concernés par ces mesures est très inégale. On considère
que l’’écosystème marin est sous-représenté dans toutes les catégories de zones protégées.
Les pouvoirs publics disposent de nombreux instruments d’action pour atténuer les
répercussions néfastes de la croissance économique sur la biodiversité. Puisque les études
montrent que la biodiversité revêt une valeur directe et une valeur indirecte considérable et
que souvent les marchés ne prennent pas celle-ci totalement en compte, il est indispensable de
mettre en œuvre de nouvelles stratégies de préservation pour lesquelles les pouvoirs publics
ont à leur disposition les moyens nécessaires.

Les zones protégées, qui ont augmenté rapidement en nombre et en superficie sur l’ensemble
de la planète au cours des dernières décennies, couvrent actuellement près de 12 % de la
superficie terrestre totale.

II -8-6- Modes d’action envisageables

● Œuvrer en faveur de l’utilisation durable de la biodiversité dans une perspective à long


terme, mais soumettre davantage de biomes à des mesures de protection afin de préserver une
biodiversité aussi variée que possible.

● Améliorer les cadres d’action existants pour limiter au maximum les répercussions néfastes
de la croissance économique future sur la biodiversité.

● Diversifier les politiques (approches par le marché) pour que les valeurs actuellement
assignées à la biodiversité soient prises en compte dans des activités de marché.

● Renforcer les programmes de lutte contre la prolifération d’espèces exotiques


envahissantes.

● Favoriser la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité dans les « points chauds


» des pays en développement en signant des accords internationaux et régionaux et en
œuvrant de concert pour remédier aux défaillances du marché et au manque d’informations.

● Faire en sorte que la libéralisation des échanges ne porte pas atteinte à la biodiversité dans
les pays dont la production est appelée à augmenter.

II -8-7- Conséquences de l’inaction

● L’inaction persistante des pouvoirs publics devrait entraîner des pertes de biodiversité
considérables, qu’il s’agisse d’éléments économiques mesurables ou d’avantages non
marchands plus difficiles à mesurer.

● L’absence de mesures visant à enrayer la perte de biodiversité pourrait entraîner la


disparition d’autres services écosystémiques essentiels, tels que la séquestration du carbone, la
purification de l’eau, la protection contre les phénomènes météorologiques, et la fourniture de
matériel génétique.

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