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Frédéric MASQUELIER
DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
À L’ÉCOLOGIE
ADMINISTRÉE,
UNE DÉRIVE
POLITIQUE
Mai 2023
fondapol.org
DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
À L’ÉCOLOGIE ADMINISTRÉE,
UNE DÉRIVE POLITIQUE
David LISNARD
Frédéric MASQUELIER
La Fondation pour l’innovation politique
est un think tank libéral, progressiste et européen.
La Fondation peut dédier une partie de son activité à des enjeux qu’elle
juge stratégiques. Ainsi, le groupe de travail « Anthropotechnie »
examine et initie des travaux explorant les nouveaux territoires ouverts
par l’amélioration humaine, le clonage reproductif, l’hybridation
homme-machine, l’ingénierie génétique et les manipulations germinales.
Il contribue à la réflexion et au débat sur le transhumanisme.
« Anthropotechnie » propose des articles traitant des enjeux éthiques,
philosophiques et politiques que pose l’expansion des innovations
technologiques dans le domaine de l’amélioration du corps et des
capacités humaines.
INTRODUCTION.......................................................................................................................................................................................................9
I. L’ORGANISATION BUREAUCRATIQUE..................................................................................................................... 13
V. LA BUREAUCRATIE ET LE NUMÉRIQUE.......................................................................................................... 23
CONCLUSION......................................................................................................................................................................................................... 30
6
RÉSUMÉ
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| l’innovation politique
fondapol
8
DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
À L’ÉCOLOGIE ADMINISTRÉE,
UNE DÉRIVE POLITIQUE
David LISNARD
Maire de Cannes, président de Nouvelle Énergie.
Frédéric MASQUELIER
Maire de Saint-Raphaël, avocat.
INTRODUCTION
Le xxe siècle a ouvert une ère de lutte contre les grandes idéologies
totalitaires communistes et fascistes qui demeure au xxie siècle, tandis qu’il
est devenu nécessaire d’engager aussi une lutte contre le réchauffement
climatique. Après la dynamique des révolutions industrielles, le défi de
notre époque est d’inventer de nouvelles façons de produire des biens, de
se loger, de se nourrir, de consommer, de se déplacer et de se chauffer,
sans émettre davantage de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère
et sans, pour autant, renoncer aux bénéfices de la croissance. Les études
montrent que 8 Français sur 10, sans doute marqués par la multiplication
de catastrophes climatiques d’une rare intensité dans le monde, disent
adhérer à la nécessité d’une transition écologique. Certains pays sont
dramatiquement touchés comme le Bangladesh, le Pakistan ou les
Maldives ; les pays de l’Afrique subsaharienne sont traversés par des
épisodes de famines, l’accès à la ressource eau est annoncé comme le terreau
de futurs conflits majeurs au Proche-Orient ; les catastrophes naturelles
(incendies en Australie, ouragan Dorian en Amérique du Nord, typhons
en Chine et au Japon, crues historiques dans le Midwest, feux de forêts
en Californie…) sont la cause de plusieurs centaines de milliers de morts
et de dégâts aux coûts colossaux. Tous les spécialistes le confirment : les
conséquences du réchauffement climatique provoqueront prochainement
de grands mouvements de populations qui engendreront des tensions
extrêmes.
9
Pour tenter de répondre à ce défi, de nombreuses conférences internationales
sont organisées et médiatisées pour affirmer une volonté commune de
lutter contre les effets visibles du réchauffement climatique. En France,
ces effets sont perceptibles lors de périodes de sécheresse soutenues et
de violentes catastrophes naturelles, incendies ou inondations, qui
émaillent l’actualité de plus en plus régulièrement. Depuis le Grenelle de
l’environnement en 2007, les problématiques liées aux déplacements et aux
transports, aggravées par les récentes tensions sur l’approvisionnement
énergétique, font de la transition vers une société décarbonée une priorité
des gouvernements et de la lutte contre le réchauffement de la planète un
élément structurant de toute politique publique.
Lors de la Conférence de Paris sur les changements climatiques en 2015, dite
COP21, la communauté internationale s’est fixé, pour la première fois, avec
le renfort d’engagements juridiquement contraignants, l’objectif de limiter
à 2°C la hausse des températures à l’échelle planétaire à l’horizon 2050.
Cet objectif passe essentiellement par une diminution de la production de
carbone résultant de l’activité humaine avec l’élimination des combustions
fossiles, en premier lieu du charbon, montrées du doigt comme une des
| l’innovation politique
termes du GIEC, lesquels ont été aussi repris récemment par le président
de la République 1. La question est donc moins celle de l’orientation des
politiques publiques – presque tous les États y adhèrent - que celle des
mesures à prendre, de leur ampleur, des calendriers et des moyens pour y
parvenir. C’est dans ces circonstances que l’État et sa bureaucratie prennent
place comme des acteurs majeurs de cette transformation.
Depuis le xixe siècle, la bureaucratie est en effet le support fidèle du
camp de ceux qui se disent progressistes. Cette prise en main par
l’État de la question écologique est en passe de se transformer en une
prérogative régalienne qui a infiltré tous les corps de l’administration.
Il semble loin le temps où Georges Pompidou disait au premier ministre
de l’Environnement, Robert Poujade : « Vous n’aurez pas beaucoup de
moyens. Vous aurez peu d’action directe sur les choses. Vous ne connaîtrez
que très tard les résultats de votre action. » 2 La politique écologique est
1. Voir le Sixième rapport d’évaluation du GIEC. « Le Résumé à l’intention des décideurs du rapport du Groupe
de travail III du GIEC, Changement climatique 2022 : atténuation du changement climatique, a été approuvé
le 4 avril 2022 par les 195 gouvernements Membres du GIEC » (www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2022/04/
IPCC-AR6-WG-III-PressRelease-French.pdf ; www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/20250_4pages-GIEC-2.pdf).
2. François-Guillaume Lorrain, « Robert Poujade, le ministre "de l'Impossible", est mort », Le Point,
8 septembre 2018 (www.lepoint.fr/environnement/nous-avons-lu-le-livre-de-robert-poujade-ministre-de-l-
impossible-08-09-2018-2249636_1927.php).
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désormais conduite par une administration puissante autour des deux
ministères de la Transition écologique et de la Transition énergétique,
eux-mêmes placés sous l’autorité d’une Première ministre chargée de la
planification écologique. Comme dans de nombreux autres domaines, mais
plus particulièrement ici, l’administration est devenue une bureaucratie,
c’est-à-dire un système où l’appareil est prépondérant avec pour mission
d’orienter les politiques publiques environnementales vers une logique
unique de préservation, de protection et de conservatisme. Cette prise de
pouvoir par les « bureaux » est un phénomène qui se situe dans la lignée des
travaux du sociologue Max Weber, dont l’ouvrage Le Savant et le Politique
fait toujours référence. Pour synthétiser sa pensée, face aux errances du
pouvoir politique, jugé corrompu, instable et incompétent, le transfert
11
limitation de la vitesse sur les routes départementales et de l’application
d’une taxe carbone. Les plus modestes se sentent particulièrement
pénalisés par l’inflation des normes environnementales, d’autant qu’elle
concerne directement la satisfaction de besoins primaires qui ont une
part prépondérante dans leur budget. Alors qu’ils connaissent déjà des
difficultés, on leur impose de nouvelles contraintes pour eux-mêmes et pour
les générations futures. Ces clivages sont regrettables car les incidences du
réchauffement climatique et des périodes de canicule sur l’agriculture, sur
la gestion de l’eau potable, ou encore sur la santé devraient entraîner la
participation de chaque citoyen.
L’objet de cette note est double : décrire une dérive bureaucratique qui
étouffe de nombreuses initiatives, tant privées que publiques, et proposer
d’agir de façon concrète et acceptable pour tous, avec mesure et bon sens.
La tâche est ardue car vouloir toucher à la bureaucratie est un projet
périlleux compte tenu de ce qui peut être considéré, selon la philosophe
Chantal Delsol, comme une nouvelle religion 3, voire comme la nouvelle
religion d’État. Toute nuance de désaccord avec cette administration
conduit, en effet, à être rangé immédiatement dans la catégorie des
| l’innovation politique
3. Chantal Delsol, La Fin de la chrétienté, Paris, Cerf, 2021. L’avènement d’une religion de l’écologie est
un thème qu’aborde également, mais différemment, en prenant le point de vue libéral et rationaliste,
Ferghane Azihari dans Les Écologistes contre la modernité. Le procès de Prométhée (Paris, La Cité, 2021).
4. Discours de Greta Thunberg à la COP24 en Pologne, décembre 2018 (www.youtube.com/
watch?v=V5Ty7WWUswA&t=193s) : « Ce que nous espérons atteindre par cette conférence est de
comprendre que nous sommes en face d'une menace existentielle. Ceci est la crise la plus grave que
l'humanité ait jamais subie. Nous devons en prendre conscience tout d'abord et faire aussi vite que possible
quelque chose pour arrêter les émissions et essayer de sauver ce que nous pouvons. »
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militantes et politiques. Comment remédier à cette situation qui a institué
une « écolocratie » en France ? La seule solution efficace serait que le
politique se réapproprie son pouvoir perdu. Le peut-il ? Le veut-il ?
I. L’ORGANISATION BUREAUCRATIQUE
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temps, budgétée en fonction d’impératifs planifiés. Au nom de la transition
écologique, l’objectif de cette planification est d’uniformiser la société selon
un modèle unique. Le but est clairement de contrôler les activités humaines
selon une taxonomie fixant des cadres homogènes, sans intérêt pour l’esprit
d’initiative et d’innovation, la géographie et le climat de chaque région. Un
exemple prégnant est celui du renforcement des normes de constructions
devenues identiques partout en France, avec une hyperdensification dans
les villes, un refus de l’étalement urbain et le même type de mixité sociale.
Or, chacun peut comprendre qu’une ville située en bord de mer et entourée
par un massif naturel classé, ne répond pas aux mêmes critères qu’une ville
située en Ile-de-France ou qu’une commune rurale du centre de la France.
De surcroît, il ne faut pas oublier le critère humain. Il est à prendre en
considération autrement que par une approche quasi marxiste de notre
société de libre marché qui introduit dans l’inspiration de chaque norme
le concept d’égalité, en dehors même de l’objectif initial de lutter contre
le réchauffement climatique. Cette dérive de l’écologie vers les questions
sociales, champ dans lequel se concentrent les zélateurs de l’égalité,
conduit à une logique uniformisante voire déshumanisante de l’action
| l’innovation politique
administrative.
Un autre exemple de cette vision bureaucratique nous est donné à
l’occasion des récentes prescriptions en matière de lutte contre les vagues
de submersion marine, à l’appui d’études théoriques menées par le Centre
d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et
l’aménagement (Cerema), établissement public sous tutelle du ministère de
fondapol
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sésame des autorisations. La tyrannie des minorités y est multiforme et
vivace. Les réglementations sont si pointilleuses qu’il vaut mieux parfois
connaître le fonctionnaire du bas de l’échelle que le ministre. L’adage
selon lequel le diable se niche dans les détails s’applique ainsi plus que
jamais aux sujets environnementaux. Une ambiance particulière règne
dans ces bureaux entre les fonctionnaires ayant un parcours d’ingénieur,
qui sont des interlocuteurs avec qui il est possible d’échanger, et les
environnementalistes, fortement endoctrinés, qui s’imaginent en gardiens
du temple.
Il n’est pas étonnant que le concept d’autorité soit plus diffus que dans
d’autres ministères et que sous le ton de la confidence, ces derniers soient
15
dans la mesure où elles n’ont pas été délibérées et décidées par le législateur
élu. C’est ainsi que le code de l’environnement est devenu progressivement
un des codes les plus lourds, comprenant plusieurs milliers de pages,
réparties sur des centaines de chapitres et sous-chapitres. Ce code est passé
de cent mille à un million de mots en l’espace de vingt ans, sans compter les
mesures d’application que sa mise en œuvre implique. Mais en deçà des lois,
l’empire des bureaux se crée aussi son activité en produisant des milliers de
règlements et de circulaires techniques, ajoutant des alinéas, des conditions,
des critères, des interstices, et en orientant l’application des textes en fonction
d’une pensée administrée. Rien n’arrête cette boulimie de normes dès lors
que les seuils de résilience écologique (niveau de pression que la nature
est capable d'absorber) n'ont jamais été clairement définis et que tout est
finalement objet de normalisation. Ainsi, chaque catastrophe climatique crée
un contexte d’émotions et offre des opportunités à l’administration pour
activer ou renforcer un arsenal de textes avec de nouvelles réglementations
visant à établir des préventions renforcées selon un combat prométhéen où
l’homme vaincrait la nature par la loi.
La technicité accrue des normes environnementales impose un recours
| l’innovation politique
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l’environnement. Certaines directions régionales de l’environnement, de
l’aménagement et du logement (DREAL) n’hésitent pas, comme argument
imparable, à entrer dans des considérations surprenantes comme la
psychologie de l’animal ou dans des interrogations sur son stress éventuel
pour imposer des prescriptions insurmontables. Cela pose la question de la
pertinence de certaines pratiques dont la finalité est devenue imperceptible,
voire franchement déconnectée de tout bon sens, pour ne pas dire abusive.
En second lieu, ce qui est à relier à la problématique précédente, les porteurs
de projets consacrent des sommes considérables pour pouvoir passer
sous les fourches caudines de l’administration sans aucune garantie de
succès. Une fois le dossier validé vient l’étape ultime des mesures destinées
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En réalité, le conservatisme est un trait marquant de cette évolution
bureaucratique comme l’illustre l’interdiction récente de construire sur
les sols non aménagés, objectif pompeusement dénommé ZAN (zéro
artificialisation nette), alors que cette interdiction pourrait susciter
l’adhésion dans les zones urbaines à forte densification, quand y subsistent
encore des espaces naturels désormais très précieux et sur lesquels plane
la menace d’opérations immobilières qui ne feraient qu’accroître encore
la bétonnisation et la densification 6. La bureaucratie a reçu avec cette
loi, et selon des critères opaques, le nouveau pouvoir exorbitant de
déterminer les zones frappées d’inconstructibilité. La conséquence est que
se décrète de manière dogmatique l’interdiction de créer de nouvelles zones
d’activités économiques, de loisirs etc. sur des espaces non construits. Une
autre conséquence est le surcoût du renchérissement d’un foncier plus rare.
Ceci n’est pas pris en compte. Chacun sait que près de 80 % du territoire
français n’est pas bâti et que la démographie est stable. Il serait ainsi
préférable de détruire certains quartiers insalubres, bétonnés ou inadaptés
à la vie sociale et créer des espaces verts ou de nouveaux lotissements
correspondant à un mode de vie moins agressif et plus agréable. Tout
| l’innovation politique
ceci est la marque d’un système normatif coûteux laissant peu de place à
l’humain.
6. Loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la
résilience face à ses effets (1) (www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043956924).
18
Les normes écologiques couvrent non seulement les domaines de l’énergie,
des transports ou de la construction, mais aussi la quasi-totalité de l’activité
humaine : désamiantage, dépollution des sols, démantèlement de navires,
dépollution de l’air… Même les menus des cantines scolaires sont scrutés
à la loupe et établis selon des règles diététiques dont la validité n’a pas été
prouvée 7 de sorte qu’établir un cahier des charges respectant les dernières
prescriptions implique de recourir à des bureaux spécialisés. Pour légitimer
ces normes, on les présente comme une assurance pour nos sociétés contre
les coûts de la répétition des catastrophes climatiques, des dégradations
irréversibles des écosystèmes et des déplacements massifs de population.
Précisons que de nombreux assureurs commencent à émettre de véritables
réserves sur la prise en charge des sinistres liés aux catastrophes naturelles,
7. Léon Gueguen, Devrions-nous manger bio ?, Fondation pour l’innovation politique, mars 2021
(www.fondapol.org/etude/devrions-nous-manger-bio/).
8. Philippe Bertrand, « Les distributeurs s'alarment du coût des contraintes environnementales »,
Les Échos, 14 février 2022 (www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/les-distrib uteurs-
salarment-du-cout-des-contraintes-environnementales-1386764).
9. Ibid.
19
Le débat s’enrichirait si l’on adoptait une approche rigoureuse qui permettrait
de confronter les coûts des exigences écologiques avec leur impact réel
sachant qu’il est difficile d’évaluer les dommages évités par une lutte efficace
contre le réchauffement climatique au niveau d’une région, d’un département
ou d’une commune. Du point de vue de l’évaluation macroéconomique,
il est certain que confier à une administration bureaucratisée le soin de
mener ces politiques n’est pas forcément un gage de bonne gestion. Il est
communément constaté que l’administration peine à gérer sainement les
deniers publics, d’autant plus que les gaspillages – pour ne pas dire la
gabegie – sont principalement dus à des revirements de politiques publiques.
Les exemples célèbres ne manquent pas, de Notre-Dame-des-Landes 10 aux
portiques écotaxes sur les autoroutes…
Ajoutons que des politiques fiscales mal évaluées, dans des secteurs comme
celui des énergies renouvelables, puissamment incitatives ont engendré des
excès comme la prolifération de panneaux photovoltaïques sur les toitures
de hangars dans certaines zones agricoles ou d’éoliennes au détriment de
paysages que l’on voit profondément détériorés. On peut même parler
d’une aversion administrative à l’égard des économies budgétaires qui
| l’innovation politique
coupée quand elle ne lui est pas hostile. A travers ces exemples, se joue
un débat fondamental sur le clivage entre des normes de plus en plus
restrictives et le bon sens inhérent à la vie quotidienne des Français, de
surcroît dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat.
10. Voir Bruno Hug de Larauze, Notre-Dame-des-Landes. L’État, le droit et la démocratie empêchés, Fondation
pour l’innovation politique, mai 2017 (www.fondapol.org/etude/notre-dame-des-landes-letat-le-droit-la-
democratie-empeches/).
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procédures et du droit dans la définition et la mise en œuvre des politiques
écologiques, à tel point que des projets d’ampleur sont annulés pour des
questions de pure procédure sans aucune incidence sur le fond des dossiers,
ni aucun grief, et privilégiant même la mauvaise foi de certains requérants
en jetant l’intérêt général aux oubliettes.
Nous affirmons que l’excès de bureaucratie a pour cause directe et pour
conséquence immédiate une judiciarisation de la société. Les juridictions
pénales rendent des décisions tous azimuts dans le domaine de l’écologie,
lequel est défini par une circulaire du ministère de la Justice comme
prioritaire. S’il est justifié de rendre compte à la justice d’atteintes
volontaires à l’environnement, nous devons être plus circonspects s’agissant
11. Voir le site du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du ministère de la
Transition énergétique, « Loi climat et résilience : l’écologie dans nos vies », 20 juillet 2021 (www.ecologie.
gouv.fr/loi-climat-resilience).
12. Selon la Convention citoyenne pour le climat, « constitue un crime d’écocide, toute action ayant causé
un dommage écologique grave en participant au dépassement manifeste et non négligeable des limites
planétaires, commise en connaissance des conséquences qui allaient en résulter et qui ne pouvaient
être ignorées » (https://propositions.conventioncitoyennepourleclimat.fr/objectif/legiferer-sur-le-crime-
decocide/).
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politiques menées. Il est à craindre que les injonctions, assorties de lourdes
astreintes, se multiplient au cours des prochaines années pour privilégier
les impératifs écologiques et conduisent de fait à imposer une hiérarchie
dans le choix des politiques publiques. Le politique se retrouve ainsi
sous une tutelle administrative qui lui enjoint de prioriser les politiques
environnementales sur d’autres considérations telles que la sécurité, le
logement ou l’éducation.
Dans le même ordre d’idée, le principe constitutionnel de précaution est
un allié de poids pour la bureaucratie. Elle y trouve un puissant levier
dogmatique pour s’opposer à chaque risque prévisible. En pratique, cela
conduit à envisager tous les risques possibles et imaginables en anticipant,
en posture de défense, celle du refus dès le stade de l’étude du moindre
projet. A défaut de courage, ou si le projet est mineur, il y a de grandes
chances que les projets audacieux soient rapidement abandonnés au
regard de leur complexité, de leur longueur ou de leur coût. Ensuite,
au sommet de l’ordre des juridictions, le Conseil constitutionnel s’est
transformé avec le temps en Cour suprême. Au nom du respect de l’État
de droit, ce n’est que timidement que les gouvernants ont, enfin, compris
| l’innovation politique
13. Voir « Une loi climat invalidée par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe », rédigé par la Direction générale
du Trésor, ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, 5 mai 2021
(www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/e0eb8956-4fae-41e5-8ded-ace6264fcb31/files/976b363b-7c86-
435a-b6e5-a3d1535f96fd#:~:text=La%20loi%20de%20protection%20du%20climat%202019%20
adopt%C3%A9e%20les%2019,la%20neutralit%C3%A9%20carbone%20en%202050.).
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dont le pouvoir politique. Ces groupes de particuliers et d’associations,
entraînés dans le mouvement de judiciarisation de la société sont
encouragés à lancer des procédures. En témoigne « L’affaire du siècle »,
une action engagée par des associations contre l’État, remis en cause parce
qu’il ne respecte pas les objectifs qu’il s’est fixés 14. En somme, ces dérives
de l’écologie administrée incitent à saisir toute occasion pour créer de
l’adversité.
V. LA BUREAUCRATIE ET LE NUMÉRIQUE
14. « L’affaire du siècle » est une opération menée par quatre associations et soutenue par des citoyens,
des personnalités du milieu du spectacle, visant à attaquer l’État français en justice pour son insuffisance
dans la lutte contre le réchauffement climatique.
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la réduction de l'éclairage, voire une baisse de la température dans les
magasins à 17° C sont des scénarios envisagés et pour lesquels le numérique
constitue un outil privilégié de l’administration. Dans la sphère privée, il
est facile, en effet, de savoir si un individu utilise sa climatisation, s’il a pris
plusieurs douches ou s’il débranche ses appareils électroniques. Certains
annoncent que la sanction pourrait aller jusqu’à de sévères amendes.
D’autres évoquent la mise en place d’un permis à points, sous forme de
QR code, qui pénaliserait le consommateur dont les achats dépasseraient
2,5 tonnes de carbone par an 15. L’idée serait de sanctionner financièrement
les consommateurs jugés peu respectueux de l’environnement. La frugalité
devenant de ce fait une niche fiscale inédite. À l’instar d’autres secteurs
comme l’éducation, la médecine, les impôts ou la sécurité, les nouvelles
technologies donnent manifestement aux administrations une puissance
inégalée susceptible de porter atteinte à des libertés essentielles.
Grâce au numérique, la bureaucratie peut ainsi être en mesure d’imposer
des restrictions efficaces dans la vie quotidienne des habitants en fonction
d’impératifs qu’elle aura définis, qu’ils soient écologiques ou d’une tout
autre nature. Une telle technologie, si elle n’est pas parfaitement encadrée,
| l’innovation politique
15. Mathilde Golla, « 2023, année de la mise en place d'un quota carbone individuel ? », Les Échos,
6 janvier 2023 (www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/2023-annee-de-la-mise-en-
place-dun-quota-carbone-individuel-1894630).
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ne change, alors que d’autres considérations sur l’importance d’investir
dans la qualité de vie devraient être prises en compte. Ainsi, les individus
devraient avoir localement leur mot à dire car tous sont attachés à leur
cadre de vie. Ils ont, pour préserver leur environnement, des représentants
élus qui sont des interlocuteurs fiables.
25
tendance à se confondre avec une lutte idéologique marquée par une forte
radicalité, alimentée par un discours anxiogène, avec des arrière-pensées
consistant à incriminer les propriétaires, grands ou petits, qu’ils aient un
bateau privé ou une piscine. Il faut dire que les habitants des grandes villes
plébiscitent les mesures visant à pénaliser les déplacements en voiture, à
promouvoir les transports en commun, à favoriser une politique de vélos et
de trottinettes, comme autant de signes qui suggèrent une campagne dans la
ville et symbolisent le bien-être. Ces normes de comportements fracturent
la société en distinguant des sous-ensembles de citoyens et de villes.
de 610 000 m3. Cette mesure était largement en deçà des enjeux de protection de
la ressource sachant, de surcroît, que l’approvisionnement en eau était garanti par
plusieurs sources. En fait, cette interdiction a été décidée au nom de l’égalité, des
villages subissant des coupures d’eau pour cause de dépassement de débit autorisé.
Les raisons de ces dépassements étaient dues à un sous-investissement chronique
dans la consolidation des réseaux d’eau causant un taux de fuite de plus de 50 % alors
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que la moyenne nationale est de 20 %. Pour ne pas rompre l’égalité entre les villes
du littoral et les villages, les restrictions se sont intensifiées comme pour démontrer
que l’État assurait « la solidarité ». Pourtant la privation des uns n’a rien apporté aux
autres, ce qui laisse penser que ces mesures n’avaient aucun sens dans la réalité et
étaient uniquement démagogiques. La solution pour l’État a été à nouveau de type
réglementaire alors que la bonne démarche aurait été de proposer un programme
d’investissement, seule solution pour éviter que ces problèmes perdurent.
26
écocitoyen » 17. De la même façon, la Première ministre, Élisabeth Borne,
a mis en place une formation aux impératifs de la transition écologique
pour les fonctionnaires et pour les ministres. Ainsi, quarante et un mille
cadres issus des trois fonctions publiques devraient être formés d’ici à 2025
aux enjeux de la lutte contre le changement climatique 18. Cette formation
accélérée durerait vingt minutes. Il serait nécessaire de voir quel type
d’intervenants sera proposé, afin de connaître l’orientation, et surtout le
contenu de cette formation express.
L’écologie est un des rares domaines où une telle massification de l’éducation
est proposée. Il n’y a pas de formation budgétaire, ni de formation en
finances publiques ou en sécurité. Cela montre bien qu’au-delà de former,
17. Voir « Le parcours citoyen de l’élève », circulaire n° 2016-092 du 20-6-2016, Éducation nationale, 2016
(www.education.gouv.fr/bo/16/Hebdo25/MENE1616142C.htm).
18. Rémi Barroux, « Transition écologique : le gouvernement lance la formation de ses hauts fonctionnaires »,
Le Monde, 12 octobre 2022 (www.lemonde.fr/planete/article/2022/10/12/transition-ecologique-le-
gouvernement-lance-la-formation-de-ses-hauts-fonctionnaires_6145459_3244.html).
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Avec la floraison, ces dernières années, de normes environnementales
ISO 9001, 26000, 50001 ou encore 14001, les entreprises ont même le
choix de leurs contraintes. Plus aucune d’elles ne peut se désintéresser
de la question écologique. L’environnement est devenu, sans que cela
ne suscite beaucoup de débats, l’un des objectifs des entreprises avec la
réforme du code civil qui a mis les considérations environnementales
sur un pied d’égalité avec le social ou la réalisation de bénéfices. Et les
investisseurs institutionnels ont même l’obligation depuis la loi de
transition énergétique pour la croissance verte de rendre compte à leurs
souscripteurs de l’exposition aux risques climat de leur portefeuille et de
la contribution à l'objectif climat 19.
L’écologie doit se construire au plus près des citoyens qui sont, à l’évidence,
les premiers concernés par la qualité de l’air, la protection des eaux et
des sols, la qualité de l’habitat, la préservation des espèces animales et
végétales. Ils sont les principaux bénéficiaires ou les premières victimes de
la qualité de l’environnement. Il est normal qu’ils aspirent à vivre dans des
villes remplies de beauté, de charme, d’humanité. Le lien entre protection
fondapol
19. Article 173 de la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance
verte (1) (www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000031045547).
28
afin de ne pas contrarier des zadistes qui avaient investi le site, et qui
demeurent, aujourd’hui encore, occupants sans droit ni titre de terrains
expropriés 20.
Comme les élus, les citoyens souhaitent que leurs procédures administratives
soient accélérées d’où le besoin d’un renfort de décentralisation et de
déconcentration pour revenir au terrain. La véritable participation
citoyenne, gage d’une politique efficace, consiste à demander l’avis à la
personne qui est directement impactée par la mesure, en fixant un ordre
de priorité. Les citoyens ont la désagréable impression que la bureaucratie
agit contre eux, et non pour eux, et plus encore que les procédures sont
des moyens commodes, voire détournés, pour s’opposer à un projet. Cela
20. Bruno Hug de Larauze, Notre-Dame-des-Landes. L’État, le droit et la démocratie empêchés, Fondation
pour l’innovation politique, mai 2017 (www.fondapol.org/etude/notre-dame-des-landes-letat-le-droit-la-
democratie-empeches/).
29
CONCLUSION
1,5 % depuis plus de dix ans. Or, la solution passe par des investissements
puissants et multiples, une décentralisation plus forte, la mise en œuvre
du principe de subsidiarité, une réelle déconcentration et l’implication
permanente des citoyens dans les décisions qui les concernent. La capacité
à faire confiance à l’échelon local sera la clef de la réussite ou de l’échec de
la grande transformation écologique de notre société.
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fondapol | l’innovation politique
Octobre 2015 Octobre 2015
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NOS PUBLICATIONS
Pour un nouvel ordre énergétique européen
Cécile Mainsonneuve, avril 2023, 56 pages
Le XXIe siècle du christianisme - édition de poche
Dominique Reynié (dir.), éditions du Cerf, mars 2023, 378 pages
Élections, médias et réseaux sociaux : un espace public en décomposition
Victor Delage, Dominique Reynié, Mathilde Tchounikine, mars 2023, 32 pages
Souveraineté, maîtrise industrielle et transition énergétique (2)
Transition énergétique, géopolitique et industrie : quel rôle pour l'État ?
Jean-Paul Bouttes, mars 2023, 48 pages
Souveraineté, maîtrise industrielle et transition énergétique (1)
Les conditions de réussite du programme nucléaire français de 1945 à 1975
Jean-Paul Bouttes, mars 2023, 44 pages
Immigration : comment font les États européens
Fondation pour l’innovation politique, mars 2023, 46 pages
La politique danoise d’immigration : une fermeture consensuelle
Fondation pour l’innovation politique, janvier 2023, 57 pages
L’opinion européenne 2020-2022
Dominique Reynié (dir.), éditions Marie B/collection Lignes de Repères, décembre 2022, 240 pages
| l’innovation politique
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Tsunami dans un verre d’eau
Regard sur le vote Europe Écologie-Les Verts aux élections municipales de 2014 et de 2020
dans 41 villes de plus de 100 000 habitants Sous la direction de Dominique Reynié, juillet 2020,
44 pages
Innovation politique 2019 (tome 2)
Fondation pour l’innovation politique, juin 2020, 412 pages
Innovation politique 2019 (tome 1)
Fondation pour l’innovation politique, juin 2020, 400 pages
Covid-19 - États-Unis, Chine, Russie, les grandes puissances inquiètent l’opinion
Victor Delage, juin 2020, 16 pages
De la distanciation sociale à la distanciation intime
Anne Muxel, juin 2020, 24 pages
Covid-19 : Cartographie des émotions en France
Madeleine Hamel, mai 2020, 24 pages
Ne gaspillons pas une crise
Josef Konvitz, avril 2020, 23 pages
Retraites : leçons des réformes suédoises
Kristoffer Lundberg, avril 2020, 37 pages
Retraites : leçons des réformes belges
Frank Vandenbroucke, février 2020, 40 pages
Les biotechnologies en Chine : un état des lieux
Aifang Ma, février 2020, 44 pages
Radiographie de l'antisémitisme en France
AJC Paris et Fondation pour l'innovation politique, janvier 2020, 32 pages
OGM et produits d'édition du génome : enjeux réglementaires et géopolitiques
Catherine Regnault-Roger, janvier 2020, 35 pages
Des outils de modification du génome au service de la santé humaine et animale
Catherine Regnault-Roger, janvier 2020, 32 pages
Des plantes biotech au service de la santé du végétal et de l’environnement
Catherine Regnault-Roger, janvier 2020, 32 pages
Le soldat augmenté : regards croisés sur l’augmentation des performances du soldat
CREC Saint-Cyr et la Fondation pour l’innovation politique, décembre 2019, 128 pages
L’Europe face aux nationalismes économiques américain et chinois (3)
Défendre l’économie européenne par la politique commerciale
Emmanuel Combe, Paul-Adrien Hyppolite et Antoine Michon, novembre 2019, 52 pages
L’Europe face aux nationalismes économiques américain et chinois (2)
Les pratiques anticoncurrentielles étrangères
Emmanuel Combe, Paul-Adrien Hyppolite et Antoine Michon, novembre 2019, 40 pages
L’Europe face aux nationalismes économiques américain et chinois (1)
Politique de concurrence et industrie européenne
Emmanuel Combe, Paul-Adrien Hyppolite et Antoine Michon, novembre 2019, 36 pages
Les attentats islamistes dans le monde, 1979-2019
Fondation pour l’innovation politique, novembre 2019, 80 pages
Vers des prix personnalisés à l’heure du numérique ?
Emmanuel Combe, octobre 2019, 46 pages
2022, le risque populiste en France (vague 1)
Un indicateur de la protestation électorale
Dominique Reynié, octobre 2019, 44 pages
La Cour européenne des droits de l’homme, protectrice critiquée des « libertés invisibles »
Jean-Luc Sauron, octobre 2019, 48 pages
1939, l’alliance soviéto-nazie : aux origines de la fracture européenne
Stéphane Courtois, septembre 2019, 51 pages
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Saxe et Brandebourg. Percée de l’AfD aux élections régionales du 1er septembre 2019
Patrick Moreau, septembre 2019, 26 pages
Campements de migrants sans-abri : Comparaisons européennes et recommandations
Julien Damon, septembre 2019, 44 pages
Vox, la fin de l’exception espagnole
Astrid Barrio, août 2019, 36 pages
Élections européennes 2019. Le poids des électorats
comparé au poids électoral des groupes parlementaires
Raphaël Grelon et Guillemette Lano. Avec le concours de Victor Delage et Dominique Reynié,
juillet 2019, 22 pages
Allô maman bobo (2). L’électorat urbain, de la gentrification au désenchantement
Nelly Garnier, juillet 2019, 40 pages
Allô maman bobo (1). L’électorat urbain, de la gentrification au désenchantement
Nelly Garnier, juillet 2019, 44 pages
L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante
Marcel Kuntz, juin 2019, 35 pages
Démocraties sous tension
Sous la direction de Dominique Reynié, mai 2019,
volume I, Les enjeux, 156 pages ; volume II, Les pays, 120 pages
Enquête réalisée en partenariat avec l’International Republican Institute
La longue gouvernance de Poutine
Michel Eltchaninoff, mai 2019, 31 pages
| l’innovation politique
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France : combattre la pauvreté des enfants
Julien Damon, mai 2018, 32 pages
Que pèsent les syndicats ?
Dominique Andolfatto, avril 2018, 40 pages
L’élan de la francophonie : pour une ambition française (2)
Benjamin Boutin, mars 2018, 28 pages
L’élan de la francophonie : une communauté de langue et de destin (1)
Benjamin Boutin, mars 2018, 28 pages
L’Italie aux urnes
Sofia Ventura, février 2018, 29 pages
L’intelligence artificielle : l’expertise partout accessible à tous
Serge Soudoplatoff, février 2018, 40 pages
L’innovation à l’ère du bien commun
Benjamin Boscher, Xavier Pavie, février 2018, 44 pages
Libérer l’islam de l’islamisme
Mohamed Louizi, janvier 2018, 64 pages
Gouverner le religieux dans un état laïc
Thierry Rambaud, janvier 2018, 36 pages
L’opinion européenne en 2017
Dominique Reynié (dir.), Fondation pour l'innovation politique, janvier 2018, 140 pages
Innovation politique 2017 (tome 2)
| l’innovation politique
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Les troubles du monde, l’islamisme et sa récupération populiste :
l’Europe démocratique menacée
Pierre-Adrien Hanania, AJC, Fondapol, mars 2017, 44 pages
Porno addiction : nouvel enjeu de société
David Reynié, mars 2017, 34 pages
Calais : miroir français de la crise migratoire européenne (2)
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, mars 2017, 52 pages
Calais : miroir français de la crise migratoire européenne (1)
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, mars 2017, 38 pages
L’actif épargne logement
Pierre-François Gouiffès, février 2017, 31 pages
Réformer : quel discours pour convaincre ?
Christophe de Voogd, février 2017, 37 pages
De l’assurance maladie à l’assurance santé
Patrick Negaret, février 2017, 34 pages
Hôpital : libérer l’innovation
Christophe Marques et Nicolas Bouzou, février 2017, 30 pages
Le Front national face à l’obstacle du second tour
Jérôme Jaffré, février 2017, 33 pages
La République des entrepreneurs
Vincent Lorphelin, janvier 2017, 37 pages
Des startups d’État à l’État plateforme
Pierre Pezziardi et Henri Verdier, janvier 2017, 36 pages
Vers la souveraineté numérique
Farid Gueham, janvier 2017, 31 pages
Repenser notre politique commerciale
Laurence Daziano, janvier 2017, 35 pages
Mesures de la pauvreté, mesures contre la pauvreté
Julien Damon, décembre 2016, 25 pages
L’Autriche des populistes
Patrick Moreau, novembre 2016, 59 pages
L’Europe face aux défis du pétro-solaire
Albert Bressand, novembre 2016, 34 pages
Le Front national en campagnes. Les agriculteurs et le vote FN
Eddy Fougier et Jérôme Fourquet, octobre 2016, 36 pages
Innovation politique 2016
Fondation pour l’innovation politique, PUF, octobre 2016, 758 pages
Le nouveau monde de l’automobile (2) : les promesses de la mobilité électrique
Jean-Pierre Corniou, octobre 2016, 48 pages
Le nouveau monde de l’automobile (1) : l’impasse du moteur à explosion
Jean-Pierre Corniou, octobre 2016, 34 pages
L’opinion européenne en 2016
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, septembre 2016, 224 pages
L’individu contre l’étatisme. Actualité de la pensée libérale française (XXe siècle)
Jérôme Perrier, septembre 2016, 39 pages
L’individu contre l’étatisme. Actualité de la pensée libérale française (XIXe siècle)
Jérôme Perrier, septembre 2016, 39 pages
Refonder l’audiovisuel public
Olivier Babeau, septembre 2016, 31 pages
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La concurrence au défi du numérique
Charles-Antoine Schwerer, juillet 2016, 27 pages
Portrait des musulmans d’Europe : unité dans la diversité
Vincent Tournier, juin 2016, 51 pages
Portrait des musulmans de France : une communauté plurielle
Nadia Henni-Moulaï, juin 2016, 33 pages
La blockchain, ou la confiance distribuée
Yves Caseau et Serge Soudoplatoff, juin 2016, 35 pages
La gauche radicale : liens, lieux et luttes (2012-2017)
Sylvain Boulouque, mai 2016, 41 pages
Gouverner pour réformer : éléments de méthode
Erwan Le Noan et Matthieu Montjotin, mai 2016, 54 pages
Les zadistes (2) : la tentation de la violence
Eddy Fougier, avril 2016, 29 pages
Les zadistes (1) : un nouvel anticapitalisme
Eddy Fougier, avril 2016, 29 pages
Régionales (2) : les partis, contestés mais pas concurrencés
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, mars 2016, 39 pages
Régionales (1) : vote FN et attentats
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, mars 2016, 45 pages
Un droit pour l’innovation et la croissance
| l’innovation politique
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Pour une complémentaire éducation : l’école des classes moyennes
Erwan Le Noan et Dominique Reynié, novembre 2014, 48 pages
L’antisémitisme dans l’opinion publique française. Nouveaux éclairages
Dominique Reynié, novembre 2014, 44 pages
La politique de concurrence : un atout pour notre industrie
Emmanuel Combe, novembre 2014, 42 pages
Européennes 2014 (2) : poussée du FN, recul de l’UMP et vote breton
Jérôme Fourquet, octobre 2014, 44 pages
Européennes 2014 (1) : la gauche en miettes
Jérôme Fourquet, octobre 2014, 30 pages
Innovation politique 2014
Fondation pour l’innovation politique, PUF, octobre 2014, 554 pages
Énergie-climat : pour une politique efficace
Albert Bressand, septembre 2014, 47 pages
L’urbanisation du monde. Une chance pour la France
Laurence Daziano, juillet 2014, 34 pages
Que peut-on demander à la politique monétaire ?
Pascal Salin, mai 2014, 38 pages
Le changement, c’est tout le temps ! 1514 - 2014
Suzanne Baverez et Jean Sénié, mai 2014, 48 pages
Trop d’émigrés ? Regards sur ceux qui partent de France
| l’innovation politique
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L’opinion européenne en 2013
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, juillet 2013, 268 pages
La nouvelle vague des émergents : Bangladesh, Éthiopie, Nigeria, Indonésie, Vietnam,
Mexique
Laurence Daziano, juillet 2013, 29 pages
Transition énergétique européenne : bonnes intentions et mauvais calculs
Albert Bressand, juillet 2013, 33 pages
La démobilité : travailler, vivre autrement
Julien Damon, juin 2013, 35 pages
Le Kapital. Pour rebâtir l’industrie
Christian Saint-Étienne et Robin Rivaton, avril 2013, 32 pages
Code éthique de la vie politique et des responsables publics en France
Les Arvernes, Fondation pour l’innovation politique, avril 2013, 12 pages
Les classes moyennes dans les pays émergents
Julien Damon, avril 2013, 26 pages
Innovation politique 2013
Fondation pour l’innovation politique, PUF, janvier 2013, 652 pages
Relancer notre industrie par les robots (2) : les stratégies
Robin Rivaton, décembre 2012, 30 pages
Relancer notre industrie par les robots (1) : les enjeux
Robin Rivaton, décembre 2012, 40 pages
La compétitivité passe aussi par la fiscalité
Aldo Cardoso, Michel Didier, Bertrand Jacquillat, Dominique Reynié et Grégoire Sentilhes,
décembre 2012, 20 pages
Une autre politique monétaire pour résoudre la crise
Nicolas Goetzmann, décembre 2012, 28 pages
La nouvelle politique fiscale rend-elle l’ISF inconstitutionnel ?
Aldo Cardoso, novembre 2012, 5 pages
Fiscalité : pourquoi et comment un pays sans riches est un pays pauvre…
Bertrand Jacquillat, octobre 2012, 30 pages
Youth and Sustainable Development
Fondapol/Nomadéis/United Nations, juin 2012, 80 pages
La philanthropie. Des entrepreneurs de solidarité
Francis Charhon, mai / juin 2012, 34 pages
Les chiffres de la pauvreté : le sens de la mesure
Julien Damon, mai 2012, 30 pages
Libérer le financement de l’économie
Robin Rivaton, avril 2012, 40 pages
L’épargne au service du logement social
Julie Merle, avril 2012, 32 pages
L’opinion européenne en 2012
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, mars 2012, 210 pages
Valeurs partagées
Dominique Reynié (dir.), PUF, mars 2012, 362 pages
Les droites en Europe
Dominique Reynié (dir.), PUF, février 2012, 552 pages
Innovation politique 2012
Fondation pour l’innovation politique, PUF, janvier 2012, 648 pages
L’école de la liberté : initiative, autonomie et responsabilité
Charles Feuillerade, janvier 2012, 27 pages
Politique énergétique française (2) : les stratégies
Rémy Prud’homme, janvier 2012, 31 pages
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Politique énergétique française (1) : les enjeux
Rémy Prud’homme, janvier 2012, 36 pages
Révolution des valeurs et mondialisation
Luc Ferry, janvier 2012, 27 pages
Quel avenir pour la social-démocratie en Europe ?
Sir Stuart Bell, décembre 2011, 32 pages
La régulation professionnelle : des règles non étatiques pour mieux responsabiliser
Jean-Pierre Teyssier, décembre 2011, 34 pages
L’hospitalité : une éthique du soin
Emmanuel Hirsch, décembre 2011, 29 pages
12 idées pour 2012
Fondation pour l’innovation politique, décembre 2011, 110 pages
Les classes moyennes et le logement
Julien Damon, décembre 2011, 40 pages
Réformer la santé : trois propositions
Nicolas Bouzou, novembre 2011, 30 pages
Le nouveau Parlement : la révision du 23 juillet 2008
Jean-Félix de Bujadoux, novembre 2011, 32 pages
La responsabilité
Alain-Gérard Slama, novembre 2011, 32 pages
Le vote des classes moyennes
| l’innovation politique
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Stratégie pour une réduction de la dette publique française
Nicolas Bouzou, février 2010, 30 pages
Iran : une révolution civile ?
Nader Vahabi, novembre 2009, 16 pages
Où va la politique de l’église catholique ? D’une querelle du libéralisme à l’autre
Émile Perreau-Saussine, octobre 2009, 26 pages
Agir pour la croissance verte
Valéry Morron et Déborah Sanchez, octobre 2009, 8 pages
L’économie allemande à la veille des législatives de 2009
Nicolas Bouzou et Jérôme Duval-Hamel, septembre 2009, 7 pages
Élections européennes 2009 : analyse des résultats en Europe et en France
Corinne Deloy, Dominique Reynié et Pascal Perrineau, septembre 2009, 50 pages
Retour sur l’alliance soviéto-nazie, 70 ans après
Stéphane Courtois, juillet 2009, 16 pages
L’État administratif et le libéralisme. Une histoire française
Lucien Jaume, juin 2009, 26 pages
La politique européenne de développement : une réponse à la crise de la mondialisation ?
Jean-Michel Debrat, juin 2009, 30 pages
La protestation contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs :
défense du statut, illustration du statu quo
Suivi d’une discussion entre l’auteur et Bruno Bensasson David Bonneau, mai 2009, 40 pages
La lutte contre les discriminations liées à l’âge en matière d’emploi
Élise Muir (dir.), mai 2009, 65 pages
Quatre propositions pour que l’Europe ne tombe pas dans le protectionnisme
Nicolas Bouzou, mars 2009, 12 pages
Après le 29 janvier : la fonction publique contre la société civile ?
Une question de justice sociale et un problème démocratique
Dominique Reynié, mars 2009, 22 pages
La réforme de l’enseignement supérieur en Australie
Zoe McKenzie, mars 2009, 74 pages
Les réformes face au conflit social
Dominique Reynié, janvier 2009, 14 pages
L’opinion européenne en 2009
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, mars 2009, 237 pages
Travailler le dimanche : qu’en pensent ceux qui travaillent le dimanche ?
Sondage, analyse, éléments pour le débat
Dominique Reynié, janvier 2009, 18 pages
Stratégie européenne pour la croissance verte
Elvire Fabry et Damien Tresallet (dir.), novembre 2008, 125 pages
Défense, immigration, énergie : regards croisés franco-allemands
sur trois priorités de la présidence française de l’UE
Elvire Fabry, octobre 2008, 35 pages
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| l’innovation politique
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DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE À L’ÉCOLOGIE ADMINISTRÉE,
UNE DÉRIVE POLITIQUE
Par David LISNARD et Frédéric MASQUELIER
Devenue un objectif prioritaire en raison du dérèglement climatique, la
transition écologique est conduite par une puissante bureaucratie. Si une très
large majorité de citoyens adhère à un nouveau modèle de développement pour
permettre cette transition, les moyens mobilisés, prenant l’habit de normes
et d’interdictions, sont souvent éloignés des réalités locales. Confiée à des
« bureaucrates de l’écologie », eux-mêmes poussés par la radicalité d’un certain
nombre de collapsologues, la transition écologique crée de fréquentes tensions
chez ceux qui sont directement affectés par des régimes d’autorisation, de
contrôle ou de surveillance de plus en plus stricts. La question de la légitimité de
cette bureaucratisation de l’écologie, entre une régulation des consommations
et la préservation des libertés individuelles, constitue le point de départ de cette
réflexion.
fondapol.org
ISBN : 978-2-36408-300-4
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