Vous êtes sur la page 1sur 5

Thème 5 : L’environnement : un enjeu planétaire

Axe 2 : Le changement climatique - approches climatique et géopolitique

Axe 2 : Le changement climatique - approches climatique et géopolitique


Cours
Problématique : Comment les sociétés réagissent face aux fluctuations climatiques anciennes puis au changement
climatique actuel global ? Quels sont les impacts géopolitiques et politiques de ce dernier au XXIème siècle ?

I. Des changements climatiques au changement climatique


A. Des fluctuations climatiques anciennes qui diffèrent du changement climatique contemporain
 Notions : Petit optimum médiéval, Petit âge glaciaire
Voir activité introductive

B. Les effets de ces fluctuations climatiques anciennes sur les populations


Voir correction travaux de groupes
 Notions : accidents météorologiques, famines (forte dépendance du prix du bé aux variations
climatiques), émeutes frumentaires

Bilan : Les réponses des sociétés et des États face aux fluctuations climatiques d’origine naturelle sont multiples
sous l’Ancien Régime :
 Nouvelles mesures d’organisation politique et sociale (ex : mesures urbanistiques, contrôle des prix,
construction de greniers à grains pour stocker les blés, dès le XVème siècle en Europe)
 Réponse par la superstition religieuse dans un contexte de forte christianisation  aléas naturels
considérées comme une punition divine (processions, cérémonies religieuses).
 À partir du XVIIème siècle : aménagements entrepris par l’État en Europe : construction de digues,
marquages posés dans la ville pour évaluer les crues.
 Premières mesures d’indemnisation de l’État au profit des populations sinistrées commencent à partir du
XVIIIème siècle
 Prévoir le risque et mesurer le risque (à partir de la fin du XVIIIème siècle avec la naissance la
météorologie et des instruments scientifiques de mesure)

II. Le changement climatique contemporain une situation inédite


A. Les conséquences du changement climatique
Voir activité Vidéo Journal Le Monde « Comment le changement climatique va bouleverser l’humanité »

Notions : perturbation du cycle de l’eau, augmentation des précipitations, aridification, canicules, acidification des
océans, montée du niveau de la mer, fonte des glaces, destruction de la biodiversité, migrations climatiques

B. Une prise de conscience internationale progressive

1. Les premiers rapports témoignant d’une prise de conscience

En 1972, le Club de Rome (groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires
nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de 52 pays) publie le « Rapport Meadows » expliquant que
la poursuite de la croissance économique entraînerait au cours du XXIe siècle et plus précisément vers l’an 2100
une chute brutale de la population à cause de la pollution, de l’appauvrissement des sols cultivables et de la
raréfaction des ressources énergétiques.

À la suite du rapport Meadows et de la montée des préoccupations écologistes dans les sociétés occidentales, le
rapport Brundtland (officiellement intitulée "Notre avenir à tous »—> « Our Common Future ») est produit en
1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'Organisation des Nations
unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland. Utilisé comme base au Sommet de la Terre de 1992,
ce rapport utilise pour la première fois l'expression de « sustainable development », traduit en français par «

1
Thème 5 : L’environnement : un enjeu planétaire
Axe 2 : Le changement climatique - approches climatique et géopolitique

développement durable », et il lui donne une définition. Il témoigne d’une prise de conscience sur les impacts des
activités humaines sur le climat.

2. Le rôle du GIEC

Les rapports du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, ou IPCC :
Intergovernmental Panel on Climate en anglais), une organisation qui a été mise en place en 1988, à la demande
du G7 (groupe des 7 pays les plus riches : USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada, Italie)
permettent de démontrer scientifiquement l’impact des activités humaines sur le climat et d’évaluer l’évolution
du climat en calculant des scénarios possibles du réchauffement climatique. Son rôle est d’expertiser
l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique
provoqué par l’homme.

C. Les premiers sommets internationaux sur le climat

À partir des éléments de preuves produites par le GIEC, le rythme des conférences et des sommets sur le climat
s’accélère depuis les années 1980 : Sommets de la Terre (Stockholm en 1972, Rio en 1992 et 2012), Conférences
des parties (COP) annuelles depuis 1995. Certains se sont consacrées à la seule question du changement
climatique (Kyoto en 1997, Paris en 2015), mais d’autres intègrent la question climatique dans des débats plus
larges (Sommets de la Terre, Forums mondiaux de l’eau...). Ces rencontres cherchent sous l’impulsion de l’ONU, à
stimuler les initiatives en faveur du développement durable.

Vocabulaire
Conférence : Réunion au cours de laquelle plusieurs acteurs se réunissent (scientifiques, citoyens,
ONG, entreprises et États) afin de coordonner leur stratégie et leurs actions.

Sommet : Réunion au cours de laquelle des chefs d'État se réunissent et coordonnent leur
stratégie.

Convention: Une convention, en droit international, est un document qui décrit des déclarations formelles de
principes faites par des pays afin de coordonner leurs actions sur le sujet mais qui n'ont au départ pas de force
obligatoire (pas de sanctions prévues si les accords ne sont pas respectés)

Les discussions internationales reflètent des évolutions géopolitiques. Deux attitudes des États sont visibles lors
des négociations climatiques aux sommets internationaux :

 1/ Le multilatéralisme : mode de relations interétatiques visant à établir des règles communes


 2/ L’unilatéralisme : Attitude qui consiste, pour une puissance, à décider d'une action sans tenir compte
du point de vue des autres, ni des instances internationales.

Le multilatéralisme des années 1990 a permis le succès du protocole de Kyoto alors que l’unilatéralisme actuel
constitue un frein en raison de divisions au sein de l’UE ou des politiques états-uniennes, chinoises ou
brésiliennnes.

 Les travaux du GIEC ont faire reculer le climatoscepticisme, notamment dans les pays en développement
(notamment lors de la conférence de Bali en 2007). Ils fixent une températures de 2° à ne pas dépasser
comme de seuil de sécurité du développement humain.

Climatoscepticisme : attitude de rejet des théories scientifiques sur le changement climatique en cours, au nom
de convictions religieuses ou de la défense des intérêts économiques.

2
Thème 5 : L’environnement : un enjeu planétaire
Axe 2 : Le changement climatique - approches climatique et géopolitique

III. Le climat : enjeu des relations internationales contemporaines


Notions : gouvernance, multilatéralisme, unilatéralisme, leadership climatique, coopération internationale,
climato-scepticisme, dette climatique

A. Une gouvernance mondiale pour le climat ?


Les États cherchent à coordonner leurs actions lors de ces grands sommets pour le climat. Deux types d’actions
pour lutter contre le changement climatique sont discutées entre les acteurs lors des conférences sur le climat :
- Des actions d’atténuation au changement climatique : réduire les émissions de GES
- Des actions d’adaptation au changement climatique : trouver des solutions concrètes pour que les
sociétés se protègent des conséquences du changement climatique

Mais il n’est pas facile de mettre en place une gouvernance mondiale pour lutter contre le changement
climatique. Le leadership des négociations climatiques reflète le changement des équilibres entre les États et un
basculement dans les relations internationales depuis le début des années 2000.

Vocabulaire
Leadership : position de leader, de chef, de meneur dans les négociations internationales

Coopération internationale : action de coopérer, de participer à un projet commun de plusieurs États dans le but de réaliser
un objectif commun ou un changement dans un domaine donné (environnement, climat, économie, éducation, réellement
des conflits, etc.

Gouvernance : coordination de l’ensemble des acteurs et des règles qui constituent une autorité pour gérer les affaires
publiques.

Alors que pendant la Guerre Froide, les États-Unis avaient joué un rôle majeur d’«arbitre » du monde, c’est
désormais l’Europe qui joue le rôle de locomotive des négociations au sein de l’ONU jusqu’à la fin des années
2010. Elle s’efforce de mettre en oeuvre des actions concrètes (par exemple : contraintes sur les entreprises).

À partir de 2007, les pays en développement deviennent une force lors des négociations au sien de l’ONU. Ils
défendent l’idée d’une prise en charge financière de l’adaptation des pays en développement par les pays riches,
au nom de la « dette climatique ».

Depuis 2015, la Chine se positionne comme leader de la lutte contre le climat, malgré de très importantes
contradictions internes (refus de réduire des GES, poids de l’utilisation du charbon dans son économie ou sa
production d’électricité). La Chine est devenue leader dans un certain nombre de technologies vertes. Elle est
désormais le premier producteur au monde d’ampoules à basse consommation, d’éoliennes, de panneaux
solaires, de batteries pour voitures électriques... Pourquoi ? Car la Chine veut se positionner sur de nouveaux
marchés économiques. De plus, les raisons susceptibles d’amener la Chine à adopter des politiques de réduction
des émissions de GES s’explique aussi par le fait qu’une série de problèmes environnementaux affecte durement
son territoire :

- La pollution atmosphérique qui touche durement les villes chinoises – selon l’Organisation mondiale de la
santé, 16 des 20 villes les plus polluées du monde se trouvent en Chine...

- l’épuisement des ressources hydriques dans le nord du pays....

- la pollution élevée des systèmes fluviaux et des lacs et la dégradation des sols...constituent les principaux
problèmes affectant le pays et pouvant être aggravés par le changement climatique et pourraient

3
Thème 5 : L’environnement : un enjeu planétaire
Axe 2 : Le changement climatique - approches climatique et géopolitique

constituer un frein potentiellement important du développement économique de la Chine, ainsi d’ailleurs


qu’un facteur de déstabilisation tant sur le plan national qu’international.

B. Grands sommets internationaux sur le climat : un bilan mitigé, pourquoi ?

1. Des pays engagés, d’autres réfractaires

Les engagements internationaux se sont élargis à l’ensemble de la planète. En effet, les engagements du
protocole de Kyoto (1997) ne concernaient que les pays développés, la question climatique s’est élargie à
l’ensemble de la planète. L’accord de Paris de 2015 (COP 21) a été ratifié par 184 pays, même si certains se sont
retirés depuis (États-Unis en 2017, Australie en 2018). De nombreux États s’efforcent de respecter leurs
engagements mais ce n’est pas suffisant.

Depuis le début de l’ère industrielle, la Terre s'est réchauffée de +1,2 °C. L’objectif de la COP 21 était d’engager les
États à ne pas dépasser un réchauffement planétaire de +2°. Mais les dernières prévisions du GIEC indique une
hausse de plus de 2°C à 4°C d’ici le siècle à venir. Un réchauffement climatique de plus 4,5° entraînerait des
conséquences planétaires dramatiques.

2. La rivalité Chine/États-Unis : un frein aux négociations

Malgré la multiplication des sommets et des conventions pour lutter contre le changement climatique, les
négociations progressent donc difficilement. C’est notamment en raison de l’opposition entre la Chine et les
États-Unis sur les niveaux d’effort respectifs que l’un et l’autre estiment devoir être prêts à consentir pour lutter
contre le changement climatique.

Dans la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique de 1992 qui sert de référence à toutes
les négociations, il existe une expression qui évoquent des « responsabilités communes mais différenciées »
entre les États. Dès son préambule, ladite convention indique que « le caractère planétaire des changements
climatiques requiert de tous les pays qu’ils coopèrent le plus possible et participent à une action internationale,
efficace et appropriée, selon leurs responsabilités communes mais différenciées, leurs capacités respectives et
leur situation sociale et économique ».

Dans les négociations actuelles, les États-Unis insistent sur le volume des émissions chinoises présentes et à venir
tandis que la Chine met l’accent sur la responsabilité historique des pays riches, et en particulier des États-Unis,
dans le dérèglement actuel du climat.

3. L’absence de sanctions

La coopération internationale apparait pourtant comme la seule solution pour lutter efficacement contre le
réchauffement planétaire. La gouvernance climatique reste à construire. La réticence, voire le refus, des plus
grands pollueurs limite les efforts (États-Unis, Chine pour le protocole de Kyoto; États-Unis, Russie, et Australie
pour l’accord de Paris).

L’absence de sanctions en cas de non-respect des accords est aussi une limite, tout comme la lenteur de la mise
en application. Par exemple, l’examen des engagements de l’accord de Paris de 2015 est prévu seulement en
2023-2025.

C. De nouveaux acteurs jouent un rôle croissant dans les négociations climatiques

4
Thème 5 : L’environnement : un enjeu planétaire
Axe 2 : Le changement climatique - approches climatique et géopolitique

Lors des conférences, les populations locales, les ONG, les syndicats, ou des personnalités scientifiques ou
médiatiques sont invitées à participer aux débats. Les entreprises sont aussi de plus en plus obligées, voyant de
nouvelles opportunités économiques à développement (marchés des énergies renouvelables, etc.). Les citoyens,
surtout, exercent une pression croissante sur les dirigeants : marche du siècle en 2019, prise de parole de
personnalités influentes (ex : La jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg), procès contre les États au
nom de la justice climatique (ex : condamnation des Pays-Bas en 2018).

Justice climatique : approche morale du changement climatique, désignant les acteurs publics et parfois les
entreprises comme responsables de l’inaction, et les plus démunis comme victimes.

Vous aimerez peut-être aussi