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Le changement climatique : approches historique et géopolitique

II. Géopolitique du changement climatique


1. La gouvernance mondiale du climat : les accords internationaux (= jalon 2)
A. Une prise de conscience progressive. Dans les années 1970, il apparaît que les questions
environnementales et climatiques doivent être traitées à l’échelle mondiale. En 1972, la conférence organisée
par l’ONU à Stockholm est la première conférence internationale consacrée à la question environnementale. La
spécificité de la question climatique s’impose dans les années 1980, notamment avec la fondation du GIEC en
1988. En 1992, le sommet de la terre de Rio débouche sur la signature de la convention des Nations Unies sur
le changement climatique, aujourd’hui ratifiée par tous les États du monde. Depuis, des COP annuelles font le
point sur les actions des États. Elles sont parfois l’occasion de négocier des traités plus concrets (traité de Kyoto
en 1997 sur la réduction des émissions de GES, traité de Paris en 2015) sans toujours y parvenir. En 2009, la
COP 15 réunie à Copenhague a échoué à mettre en place un accord commun aux pays développés et aux pays
en voie de développement.
B. Une question au cœur de tensions nombreuses. Les initiatives communes n’empêchent en effet pas la
question climatique de provoquer de fortes tensions géopolitiques. Dans les années 1970, les pays en voie de
développement accusent les pays du Nord d’être responsables des problèmes environnementaux par leurs
modes de développement depuis la fin du XIXe siècle. Ils craignent que les préoccupations environnementales
ne soient un prétexte pour freiner leur propre croissance. À l’inverse, aujourd’hui, les pays les moins développés
sont plus vulnérables au changement climatique et incitent donc à une gouvernance commune forte pour y
répondre, tandis que certains pays les plus développés y voient un frein à leur croissance économique. Sous la
présidence de Donald Trump, les États-Unis se sont ainsi retirés de l’accord de Paris destiné à limiter l’impact
du changement climatique, en grande partie sous la pression des industries pétrolières.
C. Un bilan mitigé. Les travaux du GIEC ont permis d’établir une quasi-certitude du changement climatique
et de la responsabilité humaine, de faire reculer le climato-scepticisme et de fixer des objectifs concrets. La
nécessité d’agir est reconnue par tous : alors que les engagements du protocole de Kyoto (1997) ne
concernaient que les pays développés, l’accord de Paris de 2015 a été ratifié par 184 pays, même si certains
se sont retirés depuis (Etats-Unis en 2017, Australie en 2018). La notion de justice climatique permet d’adapter
les engagements aux responsabilités et capacités de chaque État.
Si de nombreux États s'efforcent de respecter leurs engagements, ces efforts sont limités par la réticence (voire
le refus) des plus grands pollueurs (États-Unis & Chine pour le protocole de Kyoto ; États-Unis, Russie ou
Australie pour l’accord de Paris) et par les contradictions de bon nombre de politiques (la Chine se positionne
comme leader de la lutte pour le climat mais continue à utiliser massivement du charbon, la France finance
largement la recherche et l’exploitation d’énergies fossiles…). L’absence de sanctions en cas de non-respect
des accords est aussi une limite, tout comme la lenteur de la mise en application. L’examen des engagements
de l’accord de Paris de 2015 est par exemple prévu en 2023-2025 seulement.

2. Un sujet de débats et conflits entre États


A. Des responsabilités différentes. L’évaluation des responsabilités de chaque États dans le
réchauffement climatique est cruciale pour établir précisément les mesures à prendre par chacun, mais elle
s’avère souvent délicate. Pour les émissions de GES, la perception de la responsabilité diffère fortement si l’on
prend en compte la quantité d’émission (qui indique la participation concrète au réchauffement) ou la quantité
d’émission par habitant (qui indique la facilité ou non de réduire les émissions), voire la quantité cumulée
d’émission depuis le début le XIXe siècle (qui indique la responsabilité réelle dans le réchauffement). La notion
de justice climatique recherche un équilibre entre mesures climatiques (notamment réduction des GES) et
niveau de développement qui est très difficile à trouver. En plus de prendre des mesures insuffisantes pour
réduire leurs propres émissions, les pays les plus développés sont souvent réticents à transférer aux pays en
voie de développement les technologies et les financements nécessaires à un développement peu émissif. Cela
n’encourage pas les pays en voie de développement à faire des efforts…
B. Des vulnérabilités différentes. Les négociations entre États sont d’autant plus difficiles que la
vulnérabilité des sociétés face au réchauffement climatique est très inégale. La vulnérabilité dépend de facteurs
physiques (notamment l’altitude moyenne des pays) mais surtout du niveau de développement, qui permet la
mise en place de solutions techniques pour les effets du réchauffement.
C. Les moyens d’action des États sur le climat. Au-delà des dissensions entre États que la gouvernance
mondiale tente de dépasser, la question de la possibilité pour les États d’agir est posée. Les États peuvent
adopter des législations contraignantes et prendre des mesures incitatives pour limiter les émissions de GES
sur leurs territoires. Ils peuvent investir dans la recherche pour développer de nouvelles technologiques,
notamment pour le transport et la production d’énergie propres. Mais ces mesures ont un coût politique et
économique que peu de gouvernement sont prêts à accepter. Par ailleurs, le libéralisme et la mondialisation
permettent aux multinationales d’échapper facilement aux contraintes des États les plus engagés en
délocalisant leurs activités vers d’autres territoires.

3. Les citoyens, acteurs pour le climat ?


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