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SUJET : LE PRINCIPE DE RESPONSABILITE COMMUNE

MAIS DIFFERENCIEE

NOM DE l’ETUDIANT : COULIBALY Bamory NOM DU PROFESSEUR : COMMANDANT TIBE

2020-2021
L’importance que revêt l’espace maritime dans les relations entre les états n’est plus à
démontrer. Depuis l’antiquité en transitant par le moyen âge pour arriver au temps moderne,
l’or bleu a toujours été considéré comme une denrée précieuse. Ce qui suscita chez les Etats
un engouement notamment celui de s’approprier cette zone en y développant un certain
nombre d’activités dont les plus fulgurants demeure le transport maritime l’extraction
offshore et les explorations sous-marines pour ne citer que ceux-là. Dans cette dynamique
d’étendre et d’assoir leurs souverainetés les Etats vont se heurter aux conséquences néfastes
de leurs agissement qui se traduisait par la disparition d’un certains nombres d’espèces et
l’avènement du réchauffement climatique. Dans le souci de trouver une solution a de telle
situation, les états entreprirent sous l’initiative de l’ONU de se réunir chaque 10 pour réfléchir
sur la question environnementale ces rencontres qualifié de se soldèrent par l’adoption de
résolution parmi ceux-ci figure le principe de responsabilité communes mais différenciées qui
feras l’objet de notre étude.

La responsabilité commune mais différencié renvoie à une responsabilité commune des états
dont la gravité varie en fonction du rôle de l’Etat dans les dommages subis par
l’environnement.

L’étude d’un tel sujet revêt à la fois un intérêt juridique, environnementale. L’intérêt juridique
s’aperçoit au niveau de la portée de ce principe à l’égard des Etats. Quant a l’aspect
environnementale elle renvoie à la protection aussi bien de l’ensemble de l’environnement
que de ses composantes.

Des lors se pose le problème de droit suivant : Quel est la source et le fondement du principe
de la responsabilité commune mais différencié ? Quel est le contenu et la signification de ce
principe ?

La réponse aux différentes questions posé ci-dessus nous conduit à mettre en exergue la
source et le fondement du principe de la responsabilité commune mais différencié (I) avant de
faire ressortit le contenu et sa signification (II)
I) La source et le fondement du principe de la responsabilité commune mais
différenciée

Le principe des responsabilités communes mais différenciées à fait son apparition avec la
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) créée en
1964, durant laquelle les pays en voie de développement ont réclamé que « des règles
nouvelles soient adoptées pour faciliter leur commerce et le financement de leur
développement ». Ce principe est par la suite réapparu en 1974 à l’initiative des partisans d’un
Nouvel ordre économique international (NOEI) prônant « un système économique et social
qui corrigera les inégalités et permettra d’éliminer le fossé croissant entre les pays en voie de
développement et les pays développés ». Si ce NOEI resta un vœu pieux, la voix des pays
pauvres réclamant une différenciation de leurs obligations fut traduite sous le concept
juridique de « traitement différencié et plus favorable ». Toutefois, c’est dans la Déclaration
de Stockholm de 1972 que les pays prirent vraiment conscience de l’urgence d’encadrer plus
strictement la coopération internationale afin de répondre aux défis posés par
l’environnement. Bien que le principe de responsabilité communes mais différenciées ne soit
pas expressément écrit, ses fondements y sont évoqués dans les principes 9,10,11,12 et 23 qui
traitent des circonstances particulières des PED et insistent sur la nécessité de transferts de
technologie pour qu’ils puissent se développer de façon plus « propre ». En outre, quand la
Commission mondiale sur l’environnement et le développement fait la proposition de
s’engager sur la voie du développement durable, elle fait de l’équité la pierre angulaire de ce
projet. Enfin, c’est lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le
développement, à Rio, en 1992, que l’équité prend une place prépondérante : les principes 3 et
6 de la Déclaration de Rio insistent sur les besoins d’une justice distributive entre les pays
développés et les pays en voie de développement. C’est finalement le principe 7 de la
déclaration de rio de 1992 qui affirme expressément ce principe lorsqu’elle précise que « Les
Etats doivent coopérer dans un esprit de partenariat mondial en vue de conserver, de protéger
et de rétablir la santé et l'intégrité de l'écosystème terrestre. Etant donné la diversité des rôles
joués dans la dégradation de l'environnement mondial, les Etats ont des responsabilités
communes mais différenciées. Les pays développés admettent la responsabilité qui leur
incombe dans l'effort international en faveur du développement durable, compte tenu des
pressions que leurs sociétés exercent sur l'environnement mondial et des techniques et des
ressources financières dont ils disposent. » C’est cette logique qu’épouse l’article 20 de la
convention sur la biodiversité biologique.
Quid du contenu et de la signification du principe de responsabilité commune mais
différenciées ?

II) Le contenu et la signification du principe de responsabilité commune mais


différenciés

Le principe 7 de la Déclaration de Rio qui constitue le fondement du principe de


responsabilités communes mais différenciés fait appel dans son contenu a deux termes
importants que sont : les responsabilités « communes », mais « différenciées ». Les
responsabilités communes incombent donc à tous les États, qu’il soit riche ou pauvres,
reposant sur l’idée que nous partageons tous une même planète et avons donc un intérêt
commun à la préserver. Il est important de noter que cette responsabilité commune est un
devoir moral et non une responsabilité au sens juridique du terme. Effectivement, dans le
droit international de l’environnement, sous réserve qu’un traité le prévoit, rien ne limite
un État dans l’utilisation de ses ressources, si ce n’est le principe de prévention énoncé au
principe 21 de la Déclaration de Stockholm et au principe 2 de la Déclaration de Rio. Par
ailleurs, cette responsabilité commune est nuancée par le principe 3 de la Déclaration de
Rio qui ajoute que les besoins relatifs « au développement et à l’environnement » doivent
être examinés. Ainsi peut-on dire, qu’il y a une différenciation des obligations des pays
riches et des pays pauvres, ce qui est en adéquation avec la deuxième partie du principe 7
de la Déclaration de Rio « des responsabilités communes…mais différenciées ». Le
nouveau principe se justifie également par la capacité financière et technique supérieure
des pays développés, acquise comme nous l’avons mentionné plus haut, grâce à un
développement économique faisant fi des limites de notre planète. Ce principe peut être
analysé comme le prix que les pays développés doivent payer pour que les pays en voie de
développement prennent en considération les enjeux environnementaux dans leur
développement. Il favorise la participation universelle des États et c’est en ce sens qu’il a
une valeur « instrumentale » pour les négociateurs provenant des pays en voie de
développement dans le cadre des accords environnementaux. La technique de la
différenciation a ainsi été utilisée avec réussite dans nombre d’accords environnementaux
auxquels les pays en voie de développement sont partis, comme par exemple dans le
Protocole de Montréal de 1987 sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone ou
encore la Convention sur la diversité biologique de 1992. Peut-on pour autant affirmer que
ces traités ont codifié un principe coutumier ? Au regard de la doctrine, le principe 7 n’a
pas atteint le statut de règle coutumière. Pour appuyer cette conclusion, les auteurs
invoquent l’inexistence des éléments d’une coutume tel que la pratique cohérente et
l’opinio juris. En définitive, face aux défis environnementaux, plus que jamais les mots de
Bernanos résonnent: « L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas
l’avenir, on le fait ». C’est dans le même ordre d’idées que le principe de responsabilités
communes mais différenciées vise à faire accepter par tous une éthique écologique
nouvelle.

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