Chapitre II La notion de Développement durable

Créé par : Hamici Nadjib

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Table des matières

➢ Objectifs du chapitre .......................................................................................................................... 3
I. Introduction ......................................................................................................................................... 3
II. Définition du développement durable ............................................................................................. 3
III. Bref historique sur le développement durable...................................................................... 4
IV. Les principes fondamentaux du développement durable ................................................. 5
V. Objectifs du développement durable .......................................................................................... 8
VI. Enjeux environnementaux du développement durable ................................................... 15

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➢ Objectifs du chapitre

Ce chapitre a pour but d’introduire les

principes fondamentaux du développement
durable. Il débute en définissant le concept et
en explorant son historique. Il met ensuite en
avant les principes clés du développement
durable, tels que l’éthique, la précaution et la
prévention. Le chapitre expose également les
objectifs du développement durable et analyse
les enjeux environnementaux qui lui sont liés.
Dans l’ensemble, ce chapitre vise à préparer les étudiants à devenir des acteurs informés et
responsables dans la recherche de solutions pour un monde plus durable, en les initiant à intégrer
cet aspect crucial lors de la conception ou l’amélioration des technologies inhérentes à chaque
spécialité.

I. Introduction
Le développement durable est une notion de plus en plus cruciale à l’échelle mondiale. Après
des siècles de consommation effrénée des ressources naturelles et de pollution irresponsable, la
société est en pleine mutation pour l’adoption d’un mode plus respectueux de l’environnement.
Elle devra s’adapter et les ingénieurs, bâtisseurs de l’avenir, doivent jouer un rôle essentiel pour y
parvenir.
Mais son inventivité est souvent orientée vers le développement de technologies astucieuses,
et pas assez vers les besoins de la société. Les ingénieurs devraient donc apprendre à réfléchir de
manière stratégique aux défis de durabilité posés par le changement technologique.
Bien entendu, cela ne signifie pas que chaque ingénieur ne s’occupe en permanence que du
développement durable. Cependant, il devrait développer une conscience relative aux défis que ce
dernier pose à sa profession et être capable de communiquer avec d’autres disciplines pour élaborer
des solutions.

II. Définition du développement durable

Le développement durable est un concept qui s’efforce d’équilibrer la croissance
économique, le progrès social et la protection de l’environnement afin de répondre aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres
besoins. Cette approche reconnaît que le bien-être humain, la prospérité économique et la santé
environnementale sont interconnectés et doivent être abordés de manière globale.

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Le développement durable s’efforce de

trouver des solutions pratiques qui favorisent
une coexistence harmonieuse entre l’homme et
l’environnement. Il met l’accent sur la nécessité
d’un développement inclusif et équitable, où les
opportunités économiques sont accessibles à
tous les membres de la société, et où les efforts
de conservation sont poursuivis pour assurer la
santé et la résilience à long terme des
Figure II. 1 : Schéma explicatif du
écosystèmes. développement durable.
Au fond, le développement durable reconnaît la nature limitée des ressources de notre planète
et remet en question les notions traditionnelles de croissance qui se font au détriment de
l’environnement et du bien-être de la société. Il reconnaît que la croissance économique seule est
insuffisante en l’absence de considérations sociales et environnementales. Par conséquent, le
développement durable tente de redéfinir la dynamique du développement en plaçant les personnes
et la planète au centre des processus de prise de décision.

III. Bref historique sur le développement durable

Le développement durable trouve ses racines au 17 et 18e siècle, dans les idées relatives à la
gestion des ressources forestières, de la pêche et des eaux souterraines. Ces branches traitent de
quantités telles que la "coupe maximale durable", le "rendement maximal durable" et le "taux de
pompage maximal durable". Cela intervient suite à une prise de conscience croissante de
l’épuisement de ces ressources. Par la suite, différents ouvrages traitent de manière sommaire le
sujet, sans pour autant développer concrètement le concept.
Dans l’époque contemporaine, le lien direct entre la durabilité et le développement au sens
contemporain remonte qu’au début des années 1970. Une vaste littérature a permis de raffiner la
définition conceptuelle de cette notion. L’étude de cette progression peut se résumer aux
événements et documents clés qui ont favorisé cela : la conférence de Stockholm et sa déclaration
(1972) en réaction au concept de croissance zéro du Club de Rome (Halte à la croissance, 1972), et
la publication de la même année du livre «a blue print for survival». En 1980, l’Union internationale
pour la conservation de la nature a publié une stratégie mondiale de conservation qui comprenait
l’une des premières références au développement durable en tant que priorité mondiale et
introduisait le terme "développement durable".
Deux ans plus tard, la Charte mondiale de la nature des Nations unies énonce cinq principes
de conservation qui doivent guider et juger la conduite de l’homme à l’égard de la nature.

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En 1987, cette notion prend un tournant majeur suite à la publication d’un rapport intitulé
« Notre avenir à tous » par la Commission mondiale des Nations unies (CMED - Rapport
Brundtland) qui fournit la définition actuelle du développement durable. En 1992, les Nations unies
organisent le sommet de la terre qui a abouti à plusieurs réalisations clés, dont la Déclaration de
Rio sur l’environnement et le développement, le Programme 21 (un programme d’action global
pour le développement durable), la Convention-cadre des Nations unies sur les changements
climatiques (CCNUCC) ainsi que la Convention sur la diversité biologique (CDB). Cette réunion
est renouvelée deux ans plus tard (1994) au Caire (Égypte). Dans l’optique de limiter le
réchauffement climatique, un accord international est entériné lors de la troisième conférence des
parties des Nations unies (COP3) en 1997 à Kyoto (Japon). Le protocole, du même nom que la
ville, vise à stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui
empêche des perturbations dangereuses du climat, cela sur une période d’engagement de 2008 à
2012, L’entrée en vigueur étant ratifiée pour 2005. En 1998, la participation du public au processus
décisionnel et juridique en matière d’environnement est ratifiée via la Convention d’Aarhus.
Pour garantir le développement durable, les Nations unies adoptent les objectifs millénaires
du développement en l’an 2000, et qui vise entre autres à diminuer la pauvreté et garantir l’éducation
pour tous. Deux ans plus tard se tient le 4e sommet mondial du développement durable à
Johannesburg, où est ratifié un traité sur la conservation des ressources naturelles et de la
biodiversité. En 2005 est publié un rapport sur l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire qui
étudie les conditions et tendances, scénarios, réponses et évaluations aux échelles intermédiaires.
Afin de réduire les émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts, les Nations unies
lancent l’initiative internationale du même nom en 2008. Durant les années suivantes, différentes
conférences sur le changement climatique (COP 20, COP 21…) et le développement durable ont
lieu pour réitérer les engagements des différentes nations aux engagements pour garantir une
croissance durable.
Bien qu’il y ait une réelle volonté de bien agir par les différents instigateurs et parties prenantes
de ces accords et chartes, le respect de ces derniers varie en fonction de nombreux facteurs. Il existe
des défis importants, notamment la complexité des problèmes, pressions économiques, conscience
publique ainsi que l’absence de mécanismes de surveillances, qui entravent la concrétisation de ces
accords.
IV. Les principes fondamentaux du développement durable
Les principes du développement durable sont un ensemble de lignes directrices qui visent à
trouver un équilibre entre la préservation de l’environnement, la croissance économique et le
progrès social. Ces fondements sont essentiellement issus de la déclaration de Rio (1992) sur

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l’environnement et le développement durable, qui compte en tout 27 principes, et peuvent être

résumés comme suit :
• Principe de prévention
Le développement durable encourage les mesures proactives pour gérer et atténuer les risques
environnementaux. Au lieu de traiter les problèmes une fois qu’ils se sont produits, il cherche à
identifier et à traiter les problèmes potentiels avant qu’ils ne deviennent des crises. Cette approche
favorise la résilience et l’efficacité des ressources, contribuant ainsi à un avenir plus durable et plus
sûr. Cette notion n’est pas explicitement énoncée, mais il est implicitement suggéré par la nécessité
que les États mettent en place des mesures environnementales efficaces (Principe 15, 17, 18, 19 de la
déclaration de Rio).
• Principe de précaution
Le principe de précaution souligne l’importance de la prudence face à l’incertitude. Il reconnaît
que les activités humaines peuvent entraîner des dommages graves et irréversibles pour
l’environnement. Par conséquent, dans les cas où les preuves scientifiques ne sont pas concluantes,
le principe appelle à des actions préventives. Le développement durable insiste pour que nous
péchions par excès de prudence et que nous agissions pour éviter les dommages potentiels plutôt
que d’attendre la preuve définitive des dégâts. Ce principe est essentiel pour gérer les nouvelles
menaces environnementales, telles que le changement climatique, où l’inaction pourrait avoir des
conséquences catastrophiques.
Cela est clairement exprimé dans le principe 15 de la déclaration de Rio :
« Pour protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées
par les États selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence
de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption
de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement. »
• Principe de Responsabilité
La responsabilité envers les générations futures est au cœur du développement durable. Le
développement durable nous encourage à agir en tant que gardiens de l’environnement, en
préservant et en protégeant les ressources naturelles dans l’intérêt de nos enfants et de leurs enfants.
Ce principe instaure la notion de la responsabilité environnementale des pays développés, qui
implique que chaque individu ou entité soit légalement ou moralement obligé de rendre compte de
ses actions et décisions, ainsi que d’assumer les résultats de ces actions.
Ce concept n’est pas formellement énoncé, mais apparait dans les principes 3, 4, 7 et 13 de la
déclaration de Rio.

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• Principe de Solidarité
Celui-ci renvoie à l’idée que les nations, les communautés et les individus partagent une
responsabilité collective pour la protection de l’environnement et l’amélioration des conditions de
vie de l’ensemble de l’humanité. La solidarité doit être étendue aux populations défavorisées, aux
exclus, aux plus vulnérables, aux démunis, et aux plus démunis, y compris les générations futures
qui ont droit à un environnement préservé. Cette démarche de solidarité est à double face :
-intra générationnelle : elle implique la préoccupation pour le bien-être des individus que nous
côtoyons aujourd’hui, que ce soit à l’échelle locale, régionale, ou mondiale
-intergénérationnelle : notre génération doit se soucier des conditions de vie et du
développement durable des générations futures.
Ce précepte apparait dans la plupart des principes de la déclaration de Rio (5, 7, 9, 12, 27…).
• Principe d’équité
C’est un principe fondamental du développement durable qui incite l’équité, la justice sociale
et l’inclusion. Elle vise à réduire les disparités de revenus, d’accès aux ressources et d’opportunités.
Le développement durable exige que les bénéfices du progrès soient distribués équitablement, en
veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte. La croissance économique au détriment de
la justice sociale et environnementale n’est pas considérée comme durable, car elle met en péril le
bien-être des générations actuelles et futures.
Cela est distinctement formulé dans le principe 3 de la déclaration de Rio :
« Le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins
relatifs au développement et à l’environnement des générations présentes et futures ».
• Principe de participation et de droit à l’information
Elle appelle à l’inclusion de voix et de perspectives diverses dans les processus de prise de
décision. Le développement durable reconnaît que la sagesse des foules et l’intelligence collective
de la société peuvent conduire à des politiques mieux informées et plus efficaces. Il permet aux
individus, aux communautés et aux parties prenantes de faire partie de la solution, en favorisant un
sentiment d’appropriation et de responsabilité partagée pour des résultats durables.
Les principes 10, 20, 22 de la déclaration de Rio exposent cela.
• Principe d’éthique
Le principe de l’éthique dans le développement durable souligne l’importance de prendre en
compte des considérations morales et éthiques lors de la prise de décisions et de la mise en œuvre
de politiques liées à l’environnement et au développement. Il reconnaît que le développement
durable ne concerne pas seulement des aspects économiques ou environnementaux, mais
également des questions éthiques et morales qui guident nos actions envers l’environnement et les
générations futures.

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L’éthique n’est pas mentionnée explicitement dans la déclaration, mais est décelable dans
certains fondements (principe 2, 3, 5, 11…).
• Principe du pollueur-payeur
L’idée fondamentale du principe du "pollueur-payeur" est que les individus, les entreprises ou
les entités responsables de la pollution ou des dommages environnementaux devraient supporter
les coûts de réparation ou de prévention de ces dommages. Bien que le terme spécifique ne soit
pas utilisé, des principes de la Déclaration de Rio reflètent cette idée, comme le Principe 16 qui
souligne la nécessité d’évaluer et de prévenir les impacts environnementaux des activités : « Les
autorités nationales devraient s’efforcer de promouvoir l’internalisation des coûts de protection de
l’environnement et l’utilisation d’instruments économiques, en vertu du principe selon lequel c’est
le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de la pollution, dans le souci de l’intérêt public et
sans fausser le jeu du commerce international et de l’investissement ».
Les principes précédents restent une synthèse des 27 principes énoncés par la déclaration de
Rio, qui peuvent être consultés pour plus de détails.
V. Objectifs du développement durable
Les objectifs de développement durable (abrégés ODD), adoptés par les Nations unies en
2015, consistent en 17 objectifs, 169 cibles et 232 indicateurs visant à assurer un avenir plus durable
pour tous à l’horizon 2030. Les ODD mettent l’accent sur les aspects environnementaux, sociaux
et économiques interconnectés du développement durable en plaçant la durabilité au centre de
leurs préoccupations. Ces dimensions sont interconnectées et se renforcent mutuellement,
reconnaissant la nécessité d’approches intégrées.
La mise en œuvre des ODD fait intervenir deux grandes catégories d’acteurs : les acteurs
étatiques et les acteurs non étatiques. Les acteurs étatiques englobent les gouvernements nationaux
et les autorités locales, tandis que les acteurs non étatiques sont les entreprises et la société civile.
L’implication et la responsabilisation de la société civile sont importantes, mais il est important de
reconnaître la diversité des intérêts des membres qui la composent.

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Figure II. 2 : Aperçu des 17 objectifs du développement durable [X].

Ces différents objectifs sont énumérés et classés comme suit :

ODD 1 - Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde
Vise à mettre fin à la pauvreté et à combattre les inégalités au niveau mondial, en se concentrant
sur la réduction de la pauvreté, l’accès aux services de base et la réduction de la proportion de
travailleurs pauvres et d’individus vulnérables.
ODD 2 - Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et
promouvoir une agriculture durable
ODD 3 - Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-
être à tous les âges
Vise à améliorer la santé et le bien-être en réduisant les maladies, en mettant en œuvre des
systèmes de prévention, en garantissant des soins de santé et en soutenant le développement de
vaccins et en gérant les risques sanitaires.
ODD 4 - Veiller à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité dans des conditions
d’équité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
vise à garantir une éducation égale, gratuite et de qualité, en éliminant les disparités entre les
sexes et les revenus, en améliorant les infrastructures éducatives et en augmentant le nombre
d’enseignants qualifiés.
ODD 5 - Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles

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Il porte sur l’autonomie des femmes et vise à éliminer toutes les formes de discrimination et
de violence à l’égard des femmes dans le monde, y compris l’accès aux fonctions de direction et de
prise de décision.
ODD 6 - Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable
des ressources en eau
Vise à assurer un accès universel et équitable à l’eau potable d’ici à 2030, à promouvoir
l’hygiène et l’assainissement, en particulier pour les populations vulnérables, et à favoriser une
gestion durable.
ODD 7 - Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes,
à un coût abordable
L’accès à l’énergie durable est essentiel pour lutter contre le changement climatique, améliorer
l’emploi, le logement, la connectivité, la sécurité et la production alimentaire.

ODD 8 - Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein

emploi productif et un travail décent pour tous
cela en fournissant des emplois égaux et de qualité, assurer la protection des travailleurs et
développer des opportunités de formation pour les nouvelles générations.
ODD 9 - Mettre en place une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation
durable qui profite à tous et encourager l’innovation
Vise à réduire la pauvreté et à améliorer la qualité de vie dans le monde en promouvant le
soutien financier, technologique et technique aux industries, en renforçant la coopération
internationale dans le domaine de la recherche et du développement.
ODD 10 - Réduire les inégalités entre les pays et en leur sein
Inviter les pays à adapter leurs politiques et leur législation afin d’augmenter les revenus de 40
% des plus pauvres et de réduire les inégalités salariales fondées sur le sexe, l’âge, le handicap,
l’origine sociale ou l’appartenance religieuse.
ODD 11 - Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous,
sûrs, résilients et durables
réhabiliter et planifier les villes afin de fournir l’ensemble des besoins aux citoyens, tout en
améliorant l’utilisation des ressources et en réduisant l’impact sur l’environnement.
ODD 12 - Établir des modes de consommation et de production durables
Encourage les différentes parties de la société à prendre en compte leurs habitudes de
consommation, la production de déchets et les impacts environnementaux de l’ensemble de la
chaîne de valeur de nos produits.

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ODD 13 - Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques
et leurs répercussions
Vise à renforcer la résilience et la capacité d’adaptation des pays aux catastrophes climatiques
en mettant l’accent sur les pays en développement et les pays les moins avancés.
ODD 14 - Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources
marines aux fins du développement durable
Encourage la gestion durable des écosystèmes marins et côtiers, en mettant l’accent sur la
préservation des ressources, la lutte contre la pêche illégale et l’acidification des océans,
l’accélération de la recherche scientifique et la promotion du développement économique et
touristique des pays défavorisés.
ODD 15 - Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres
Vise à mettre en place une gestion durable des écosystèmes terrestres, en préservant la
biodiversité et en limitant les effets à long terme des catastrophes naturelles.
ODD 16 - Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du
développement durable
Vise à promouvoir les questions d’État de droit, de qualité des institutions, et de paix.
ODD 17 - Partenariats pour la réalisation des objectifs
Le dernier objectif souligne l’importance de partenariats efficaces entre les différents acteurs
pour atteindre les objectifs de développement durable à toutes les échelles.
V.1. Indicateurs de développement durable
Les indicateurs de développement durable sont des mesures spécifiques utilisées pour suivre
les progrès accomplis dans la réalisation d’objectifs spécifiques de développement durable. Ils sont
généralement quantitatifs et peuvent être utilisés pour suivre les changements dans le temps. Les
taux de pauvreté, les émissions de gaz à effet de serre et l’accès à l’eau potable sont des exemples
d’indicateurs de développement durable. Chaque objectif comporte généralement 8 à 12 cibles, et
chaque cible comporte entre un et quatre indicateurs utilisés pour mesurer les progrès accomplis
dans la réalisation des objectifs, la moyenne étant de 1,5 indicateur par cible. Les indicateurs aident
les gouvernements, les organisations et les chercheurs à évaluer l’impact des politiques, des
initiatives et des pratiques sur le bien-être de la société et la santé de la planète. Ils permettent de
suivre les tendances et d’identifier les domaines qui nécessitent une attention et une intervention
pour garantir un avenir plus durable et plus équitable.
En outre, les indicateurs de développement durable favorisent la responsabilité et la
transparence dans la prise de décision. Ils permettent aux parties prenantes de garantir une
affectation appropriée des ressources. En ayant accès à des informations sur des indicateurs tels
que la consommation d’énergie, la gestion des déchets et les émissions, les dirigeants peuvent tenir

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les gouvernements et les organisations responsables de leur impact sur l’environnement et créer
des opportunités d’amélioration. Ces indicateurs sont listés en détail sur le site des Nations unies.
V.2. Indices de développement durable
Les indices de développement durable sont des mesures hybrides qui combinent plusieurs
indicateurs pour fournir une évaluation complète du développement durable. Ils sont utilisés pour
suivre les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable et pour
comparer les performances de différents pays ou régions.
Plusieurs indices essentiels de développement durable sont utilisés pour évaluer les progrès
accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Il s’agit notamment
de l’indice de développement humain (IDH), qui évalue le bien-être général ; de l’indice de Gini,
qui mesure les inégalités de revenus ; de l’indice de performance environnementale (IPE), qui évalue
la durabilité environnementale ; du rapport mondial sur le bonheur, qui examine les facteurs de
bien-être ; l’indice mondial de la faim pour évaluer la faim et la malnutrition ; l’indice mondial de
la paix pour mesurer la paix et la stabilité ; les indices relatifs à l’accès à l’eau potable et à
l’assainissement ; les indices des énergies renouvelables pour évaluer la transition vers des énergies
propres ; et l’indice de développement humain ajusté aux inégalités (IDHI) pour étudier les
disparités en matière de développement humain.
• Monitoring de la réalisation des buts
Le suivi des ODD repose sur une combinaison d’efforts nationaux, régionaux et mondiaux.
Au niveau national, les gouvernements jouent un rôle central dans la mise en place de systèmes
solides de collecte de données transparentes et dans l’intégration des ODD dans leurs propres
stratégies nationales de développement. En outre, les agences statistiques nationales s’efforcent de
recueillir des données pertinentes, de mesurer les progrès et d’identifier les domaines qui requièrent
une attention particulière. Cette approche fondée sur les données aide les pays à adapter leurs
politiques et leurs interventions afin de relever les défis de développement qui leur sont propres et
qui peuvent varier considérablement d’un pays à l’autre.
Les Nations unies coordonnent les données mondiales sur les objectifs de développement
durable (ODD), en synthétisant les tendances dans le rapport annuel et en renforçant les efforts de
suivi grâce à des partenariats tels que le Partenariat mondial pour les données sur le développement
durable.
L’ODD-Tracker, une ressource en ligne, a fait ses débuts en juin 2018. Elle compile des
données provenant de divers indicateurs, puisant largement dans la base de données Our World in
Data et affiliée à l’Université d’Oxford. Cette plateforme offre une couverture mondiale complète,
en surveillant les progrès du monde vers les Objectifs de développement durable (ODD). Son
objectif premier est de fournir des données accessibles et intelligibles sur les 17 objectifs à un public

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diversifié. L’ODD-Tracker souligne la triste réalité : au début de l’année 2019, le monde reste très
éloigné de la réalisation de ces objectifs.

Figure II. 3 : Pays les plus proches de la réalisation des ODD (en bleu foncé) et ceux qui ont
encore les plus grands défis à relever (en bleu plus clair) en 2023.
Les pays nordiques sont plus proches de la réalisation des objectifs de développement durable
(ODD) en raison de facteurs tels que des ressources économiques plus importantes, des
technologies avancées, des institutions solides et des services sociaux complets. Toutefois, il est
important de souligner que la coopération mondiale et la lutte contre les inégalités sont essentielles
pour garantir que tous les pays, y compris les moins développés puissent progresser.
Selon le dernier rapport, on peut voir que l’Algérie est classée 71sur les 166 pays, qui demeure
une note supérieure à la moyenne régionale. La plupart des objectifs sont en amélioration ou en
stagnation, hormis l’objectif 15, classé parmi les challenges majeurs, qui est en régression en raison
de la déforestation. Elle fait référence à l’élimination du couvert forestier à des fins d’urbanisation,
de production de matières premières et de certains types d’agriculture à petite échelle, sans que le
couvert forestier précédent ne réapparaisse. Elle n’inclut pas la perte temporaire de forêt due aux
coupes dans le secteur forestier ou aux incendies de forêt.

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Figure II. 4 : classement et état de réalisation des ODD selon les différents objectifs.
• Critiques et réserves sur les ODD et leurs indicateurs
Les critiques des ODD et des indicateurs qui leur sont associés proviennent de divers horizons et
reflètent des préoccupations à la fois pratiques et idéologiques.
Il s’agit notamment de préoccupations concernant leur nature complexe et non contractuelle,
le manque de mécanismes d’application, le financement insuffisant, la perpétuation potentielle des
inégalités mondiales, les lacunes en matière de données, la négligence des contextes locaux,
l’importance excessive accordée à la croissance économique et l’omission des questions liées à la
militarisation et aux modes de consommation. Les critiques affirment que ces défis peuvent nuire
à l’efficacité des ODD pour répondre aux préoccupations mondiales en matière de développement
et de durabilité. Malgré les critiques, les ODD servent de cadre essentiel à la coopération mondiale
et au progrès vers un avenir plus durable.

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VI. Enjeux environnementaux du développement durable

Comme il a été vu auparavant, le développement durable vise à équilibrer la croissance
économique, la protection de l’environnement et l’équité sociale. Ces trois principaux défis sont
étroitement liés : l’économie influe sur l’environnement, la crise écologique engendre des
répercussions économiques et sociales, et la performance de nos entreprises, ainsi que leur capacité
à répondre à nos besoins, dépendent directement de notre aptitude à protéger les ressources et les
écosystèmes. De la même manière, notre environnement exerce une influence sur des aspects
sociaux de nos vies, tels que la santé, les inégalités et l’exclusion.
La durabilité environnementale se manifeste par le maintien de l’intégrité écologique,
l’équilibre de tous les systèmes environnementaux de la Terre et la consommation des ressources
naturelles par l’homme à un rythme qui leur permet de se reconstituer. Les enjeux
environnementaux principaux du développement durable sont issus des objectifs du
développement durable, et peuvent être résumés comme suit :
• Changement climatique : Le réchauffement de la planète et ses conséquences, telles que
la hausse des températures, l’élévation du niveau de la mer, les phénomènes météorologiques
extrêmes et la modification des régimes de précipitations, figurent parmi les défis
environnementaux les plus urgents.
• Protection de la biodiversité et des écosystèmes : Le déclin de la biodiversité dû à la
destruction des habitats, à la pollution, à la surexploitation et aux espèces envahissantes menace
la stabilité et la résilience des écosystèmes. La protection et la conservation de la biodiversité sont
essentielles au développement durable.
• Pollution : La pollution provenant de diverses sources, notamment de l’air, de l’eau et du
sol, pose des problèmes importants pour l’environnement et la santé humaine. C’est pourquoi il
est important de réduire la pollution de l’air et de minimiser l’utilisation de produits chimiques,
en traitant davantage d’eaux usées, afin de diminuer les taux de maladies respiratoires et d’éviter
ainsi sept millions de décès par an.
• Épuisement des ressources : La surconsommation et l’extraction non durable des
ressources naturelles, telles que les combustibles fossiles, les minéraux et l’eau, épuisent les
ressources limitées. Rajouter à cela la déforestation généralisée pour l’agriculture, l’urbanisation
et l’exploitation forestière entraîne la perte de puits de carbone essentiels.

• Surpopulation et gestion des déchets : La population mondiale devrait dépasser les 8,5
milliards d’habitants d’ici 2030, ce qui nous oblige à réduire considérablement la quantité de
déchets que nous produisons par la prévention, la réduction, la réutilisation et le recyclage dans
le cadre de l’économie circulaire, dans le but de minimiser l’impact sur la santé et l’environnement.

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• Transition agricole et alimentaire : La surexploitation des ressources naturelles et la

perturbation de l’environnement épuisent les sols et endommagent les écosystèmes. Il est
important de changer le modèle de production et les habitudes alimentaires, notamment en
adoptant un régime plus végétal et en utilisant des ingrédients locaux pour économiser de l’énergie
et réduire les émissions de gaz.
• Transition énergétique et énergies renouvelables : Une grande partie de la population
mondiale n’a pas accès à l’électricité et dépend des combustibles fossiles, ce qui accentue le
réchauffement climatique et la pollution. Cette situation nécessite une transition énergétique vers
un modèle plus propre, plus accessible et efficace, basé sur l’utilisation de sources d’énergie
renouvelable pour construire des communautés plus durables.

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