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RAPPORT AOÛT

254 2020

Gestion environnementale dans


le secteur amont de l’industrie
pétrolière et gazière
Remerciements
Ce rapport a été rédigé par un groupe de travail conjoint IOGP-IPIECA
sous les auspices du Comité Environnement de l’IOGP.

L’IOGP et l’IPIECA remercient également vivement le Programme des


Nations unies pour l’environnement (PNUE) pour son apport et ses
commentaires lors de la préparation de ce rapport.

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Disclaimer: This translation of IOGP-IPIECA Report 254 – Environmental


management in the upstream oil and gas industry, version 2, August 2020, has
been produced by Language Scientific, Inc.
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RAPPORT AOÛT
254 2020

Gestion environnementale dans


le secteur amont de l’industrie
pétrolière et gazière

Historique des révisions

VERSION DATE MODIFICATIONS

2.0 Août 2020 Révision majeure

1.0 Mai 1997 Première publication


Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Table des matières

Avant-propos de l’IOGP et de l’IPIECA 8

Contribuer au développement durable 8


Nouvelles approches pour la gestion environnementale 9

Introduction du Rapport, deuxième édition 10

Contexte 11
Transitions énergétiques au cours du 21ème siècle 11
Alimenter le développement durable 12
Comment utiliser ce guide 14

Aperçu du secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière 16

2.1 Les réservoirs de pétrole et de gaz 17


2.1.1 Les types de réservoirs 19
2.2 Les relevés sismiques 20
2.2.1 Techniques 20
2.2.2 Autres techniques de relevé 22
2.2.3 Relevé onshore 22
2.2.4 Relevé offshore 23
2.3 Forage d’exploration et d’estimation 24
2.3.1 Onshore 25
2.3.2 Offshore 27
2.3.3 Forage dirigé 28
2.4 Conception, construction, installation et mise en service des installations de production 28
2.4.1 Installations de production et de traitement 28
2.4.2 Pipelines 30
2.4.3 Mise en service 31
2.5 Opérations de production 32
2.5.1 Forage de production 32
2.5.2 Techniques de récupération 34
2.5.3 Traitement de la production 38
2.5.4 Stockage 39
2.6 Déclassement 39
2.6.1 Onshore 40
2.6.2 Offshore 40

4
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale 42

3.1 Aperçu 44
3.2 Rôles et interfaces : Les gouvernements et l’industrie pétrolière et gazière 45
3.3 Évaluation environnementale stratégique (EES) 46
3.4 Évaluation de l’impact environnemental, social et sanitaire (EIESS) 49
3.5 Identification des aspects et des impacts 49
3.6 Processus d’EIESS 51
3.6.1 Sélection 53
3.6.2 Cadrage 53
3.6.3 Études initiales 55
3.6.4 Impacts sociaux 55
3.6.5 Impacts sanitaires 56
3.6.6 Impacts des dangers naturels 57
3.6.7 Évaluation et atténuation de l’impact 58
3.6.8 Revue réglementaire et consultation publique 62
3.6.9 Atténuation continue 62
3.7 Systèmes de management environnemental (SME) et systèmes de management des opérations (SMO) 63
3.7.1 Aperçu 63
3.7.2 Cadre du SMO 63
3.7.3 Fondamentaux du SMO 65
3.7.4 Éléments et attentes du SMO 65
3.8 Plans de gestion environnementale, sociale et sanitaire 69
3.9 Préparation et réponse aux situations d’urgence 72
3.9.1 Réponse aux déversements pétroliers et chimiques 72
3.9.2 Réponse aux dangers naturels 73
3.10 Supervision, inspection et audit 74
3.11 Directives et références supplémentaires 75

5
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation 78

4.1 Introduction 79
4.2 Activités et aspects 79
4.3 Offshore – Usage maritime 82
4.3.1 Présence physique 82
4.3.2 Perturbation physique (dragage/excavation et déversement de roches) 84
4.4 Offshore – Émissions 85
4.4.1 Acoustique (bruit et vibration sous-marins) 85
4.4.2 Lumière 91
4.4.3 Émissions de combustion (GES, NOx, SOx, MP, COV) 92
4.4.4 Émissions fugitives 94
4.4.5 Dégazage 96
4.4.6 Torchage 96
4.5 Offshore – Rejets 98
4.5.1 Eaux usées, eaux grises et déchets alimentaires 98
4.5.2 Eau de drainage du pont et eau de cale 99
4.5.3 Eau de refroidissement et saumure de dessalement 100
4.5.4 Eau d’hydrotest 101
4.5.5 Eau produite 102
4.5.6 Eau de ballast 104
4.5.7 Sable et tartre produits 105
4.5.8 Rejets de forage 106
4.6 Offshore – Déchets 109
4.6.1 Produits chimiques de procédé et de production 109
4.6.2 Déchets dangereux 111
4.6.3 Déchets solides non dangereux 112
4.7 Offshore – Événements imprévus 113
4.7.1 Dissémination accidentelle – Vracs chimiques 113
4.7.2 Déversements – Collision / Rupture de réservoir/pipeline 114
4.7.3 Déversements – Ravitaillement et avitaillement 116
4.7.4 Déversements majeurs des installations d’exploration et de production 117
4.7.5 Conflit avec la faune marine 120
4.7.6 Introduction d’espèces marines envahissantes 121
4.8 Onshore – Usage terrestre 122
4.8.1 Perturbation physique (défrichage et préparation du site) 122
4.8.2 Présence physique 123
4.8.3 Épuisement/prélèvement de l’eau 124

6
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.9 Onshore – Émissions 126


4.9.1 Perturbation lumineuse 126
4.9.2 Acoustique (bruit et vibration) 127
4.9.3 Poussière 128
4.9.4 Émissions de combustion (GES, NOx, SOx, MP, COV) 129
4.9.5 Émissions fugitives 131
4.9.6 Dégazage 133
4.9.7 Torchage 134
4.10 Onshore – Rejets 135
4.10.1 Drainage du site 135
4.10.2 Eaux usées, eaux grises et déchets alimentaires 136
4.10.3 Eau produite et eau refoulée 137
4.10.4 Eau d’hydrotest 138
4.10.5 Produits chimiques de procédé et de production 139
4.11 Onshore – Déchets 140
4.11.1 Déchets dangereux 140
4.11.2 Déchets de forage (déblais, boues et ciment) 141
4.11.3 Sable et tartre produits 142
4.11.4 Déchets solides non dangereux 143
4.12 Onshore – Événements imprévus 144
4.12.1 Déversements – Vracs chimiques 144
4.12.2 Déversements - Collision/Rupture de réservoir/Pipeline 145
4.12.3 Déversements – Ravitaillement 146
4.12.4 Déversements majeurs des installations d’exploration et de production 147
4.12.5 Introduction d’espèces envahissantes 149

Exigences réglementaires et autres 150

5.1 Cadres nationaux 151


5.2 Principes communs des cadres réglementaires 154
5.3 Planification financière pour les mesures de déclassement/remise en état 155
5.4 Cadres régionaux et multilatéraux 155
5.5 Cadres internationaux 158
5.6 Institutions financières internationales ou multilatérales (IFI) 159

7
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Avant-propos de l’IOGP et de l’IPIECA

Nous sommes ravis de présenter la deuxième édition de notre publication Gestion environnementale dans
le secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière.

Les entreprises membres de l’Association internationale des producteurs de pétrole et de gaz (IOGP),
conjointement avec des représentants de l’IPIECA, l’association mondiale de l’industrie pétrolière et gazière
pour l’amélioration de la performance environnementale et sociale, ont collaboré sur cette édition révisée
en profondeur.

Nous sommes reconnaissants de l’apport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

« L’IOGP et l’IPIECA proposent une plateforme essentielle d’experts environnementaux en pétrole et gaz
dans le secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière mondiale, et ce document présente un cadre
complet des approches de la gestion environnementale E&P qui aide à traiter les risques et impacts
environnementaux. Cette publication présente un aperçu utile du cycle de vie E&P et un cadre des approches
de la gestion environnementale dans le secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière qui aide à traiter
les risques et impacts environnementaux. »
Ligia Noronha, Directrice, Division Économie, PNUE

Contribuer au développement durable


Cette deuxième édition du Rapport représente un consensus de nos membres sur les enjeux
environnementaux qui concernent notre industrie. Elle vise à encourager la cohérence et l’amélioration
continue dans la gestion et l’atténuation des risques environnementaux qui sont associés à ces enjeux.

Nous reconnaissons qu’une gestion environnementale responsable s’inscrit dans un processus plus large
du développement durable, qui traite les défis économiques, sociaux et environnementaux les plus urgents
de cette génération. Ceux-ci se reflètent à travers les 17 Objectifs de développement durable (ODD),
approuvés par tous les pays, visant à surmonter la pauvreté tout en protégeant la planète et en garantissant
que tous les peuples connaîtront la paix et la prospérité dès 2030.

En élaborant cette nouvelle édition, nous avons pris en considération le croisement entre la gestion
environnementale, la gestion sanitaire et la gestion sociale. Dans cet esprit, nous avons délibérément limité
la portée de cette édition afin de mettre l’accent sur l’importance des enjeux sanitaires et sociaux sans les
inclure dans cette publication. Plus d’information sur la gestion des impacts sociaux de notre industrie sont
disponibles dans d’autres publications de l’IOGP et de l’IPIECA.

Nous comprenons que les attentes des parties prenantes de notre industrie changent. Le lancement de
la deuxième édition du Rapport est la preuve de l’engagement de nos entreprises membres à soutenir
et développer les meilleures pratiques dans la gestion des aspects et impacts environnementaux de
notre industrie.

8
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Nouvelles approches pour la gestion environnementale


Bien des choses ont changé depuis que l’édition originale de l’IOGP 254 a été publiée la première fois en
1997 par le Forum Exploration et Production (E&P), l’organisation qui a précédé l’IOGP, en partenariat avec
le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Nous reconnaissons que la société a des
attentes différentes, et en constante évolution, de la performance environnementale de notre industrie.
En réponse, le Rapport a été révisé et mis à jour en profondeur et inclut de nombreuses nouvelles
caractéristiques et sujets dans cette édition.

Les changements clés de l’édition 2020 incluent :


• Un nouveau partenaire : l’IPIECA, l’association mondiale de l’industrie pétrolière et gazière pour
l’amélioration de la performance environnementale et sociale, s’est associée avec l’IOGP pour
cette édition
• Un aperçu du secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière : une prise en compte des
avancées technologiques sur tout le cycle de vie E&P, dont beaucoup aident à réduire les impacts
environnementaux
• Approches de gestion environnementale : un examen des avancées dans les meilleures
pratiques internationales pour la gestion environnementale, pour être en accord avec le cadre
du système de management environnemental de l’IOGP et la norme ISO14001:2015, Systèmes
de management environnemental, et pour expliquer les rôles respectifs et les interfaces entre les
entreprises pétrolières et gazières et les gouvernements nationaux
• Impacts environnementaux et atténuations : des recommandations concernant les impacts
environnementaux et les bonnes pratiques en termes de mesures d’atténuation ont été conçues
avec les connaissances scientifiques les plus récentes, avec des références aux publications
pertinentes de l’IOGP et de l’IPIECA les plus récentes
• Exigences réglementaires : le Rapport discute les caractéristiques clés d’un cadre réglementaire
national efficace ; les changements aux cadres régionaux, multilatéraux et internationaux ; et les
attentes des institutions financières internationales

Gordon Ballard Brian Sullivan


Directeur exécutif Directeur exécutif

9
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Introduction du Rapport,
deuxième édition

10
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Contexte CHAPITRE 1
En 1997, l’Association internationale des producteurs de pétrole et Introduction du Rapport,
de gaz (IOGP), autrefois connue sous le nom de Forum international deuxième édition
d’exploration et de production de l’industrie pétrolière (le Forum
E&P), a publié le rapport Gestion environnementale dans l’exploration
et la production du pétrole et du gaz en partenariat avec le Programme Contexte
des Nations unies pour l’environnement (PNUE). La version originale Transitions énergétiques
de ce rapport, connu sous le nom de Rapport 254, visait à fournir un au cours du 21ème siècle
aperçu des approches techniques et de gestion pour réduire l’impact
environnemental des activités d’exploration et de production du Alimenter le
pétrole et du gaz. Le Rapport décrivait des pratiques de gestion, des développement durable
technologies et des procédures élaborées grâce à la collaboration Comment utiliser ce guide
de l’industrie sur ses bonnes pratiques. Depuis 1997, le Rapport a été
l’une des publications de l’IOGP les plus demandées et compte toujours
parmi nos rapports les plus consultés, même 20 ans après
sa publication initiale.

Au cours des 20 dernières années, il y a eu un progrès majeur, aussi


bien dans le secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière que
dans son approche de gestion environnementale, en raison du contexte
changeant et des enjeux et problématiques en évolution à travers
le monde. Il existe de plus en plus de pression sur l’environnement
naturel, notamment l’utilisation inefficace des ressources, la
dégradation des écosystèmes, la perte de la biodiversité et le
changement climatique. La législation en matière d’environnement
devient de plus en plus stricte afin de répondre à ces pressions
et attentes à tous les niveaux, tandis que les investisseurs, les
consommateurs et les groupes de la société civile demandent
de plus en plus de changement.

Transitions énergétiques au cours du 21ème siècle


L’IOGP et l’IPIECA soutiennent l’Accord de Paris, dont l’élément clé
réside dans le but de « contenir l’élévation de la température moyenne
de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux
préindustriels et poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation de la
température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels ». L’évolution
vers un système d’énergie planétaire qui a un niveau net nul d’émissions
de gaz à effet de serre nécessite une transformation mondiale du
système d’énergie, tout en assurant l’accès à une énergie bon marché,
fiable, durable et moderne. Durant cette transition énergétique
compliquée, le pétrole et le gaz continueront à être une nécessité, ainsi,
il est essentiel que les entreprises gèrent leurs opérations de manière
à réduire les impacts environnementaux. En conséquence, ce rapport
s’intéresse aux aspects environnementaux opérationnels associés
à l’exploration et à la production du pétrole et du gaz. Il ne traite pas
en détail des mesures plus stratégiques d’atténuation des gaz à effet
de serre, car ceux-ci sont l’objet d’autres publications.

11
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Introduction du Rapport, deuxième édition

Alimenter le développement durable


L’accès à une énergie bon marché et fiable est essentiel pour la croissance des grandes économies, les
améliorations sur le long terme dans la santé, la qualité de vie et l’éradication de la pauvreté. Pour atteindre
un développement durable, il est primordial de s’assurer qu’il y ait suffisamment d’énergie pour répondre aux
besoins de la population mondiale en augmentation permanente, tout en soutenant la transition de la société
vers un niveau net nul d’émissions dans le futur est primordial.

En 2015, les Nations unies ont introduit les ODD, un ensemble de 17 objectifs destinés à façonner le
développement international à l’an 2030. Tandis que les gouvernements sont les premiers responsables de
la priorisation et de l’implémentation d’approches pour atteindre les ODD, le secteur privé et la société civile
joueront un rôle critique dans l’implémentation des plans nationaux. Les entreprises membres de l’IOGP-
IPIECA, qui comptent ensemble pour plus de 40 % de la production mondiale en pétrole et gaz, se sont
engagées à une conduite responsable et durable des affaires, ainsi qu’à servir comme partenaire essentiel
dans le soutien des gouvernements dans le défi d’atteindre les ODD.

L’industrie pétrolière et gazière, avec sa présence mondiale et son rôle comme locomotive du développement
économique, est bien placée pour contribuer à l’ensemble des 17 ODD. Cependant, il y a plusieurs objectifs
pour lesquels la connaissance et les ressources spécialisées du secteur peuvent contribuer d’une façon que
les autres secteurs ou gouvernements peuvent trouver difficile :
• Une énergie bon marché et propre (ODD 7)
• La lutte contre le changement climatique (ODD 13)
• La vie terrestre et aquatique (ODD 14 et 15)
• Le développement économique et innovation (ODD 8 et 9)
• Une consommation et une production responsables (ODD 12)
• La santé et l’accès à l’eau salubre (ODD 3 et 6)

12
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Les objectifs de développement durable

ÉRADICATION
PARTENARIATS POUR LA DE LA PAUVRETÉ
RÉALISATION DES OBJECTIFS
LUTTE CONTRE
LA FAIM
PAIX, JUSTICE ET
DES INSTITUTIONS

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FORTES

changement clim
Capacité

Dialogue et coordination

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Développement local
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BONNE SANTÉ

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Énergie

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LUTTE CONTRE émissions Processus de prise de décision inclusifs
Atténuation des
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RÉDUCTION EMPLOIS DÉCENTS ET


fournis

DES INÉGALITÉS CROISSANCE ÉCONOMIQUE


INDUSTRIE, INNOVATION
seurs

ET INFRASTRUCTURES

Cartographie de l’industrie pétrolière et gazière par rapport aux objectifs de développement durable : Un
atlas de l’IPIECA explore les liens entre l’industrie pétrolière et gazière et les ODD et cherche à faciliter
une compréhension partagée de la façon dont l’industrie pourrait soutenir la réalisation des ODD de la
manière la plus efficace.
L’atlas s’intéresse aux contributions que l’industrie pourrait apporter à chaque objectif en les incorporant
dans les opérations des entreprises et en identifiant les opportunités de collaboration des parties prenantes.
L’atlas présente des exemples de bonnes pratiques en matière de développement durable dans l’industrie,
avec la connaissance et les ressources existantes, qui pourraient aider l’industrie à apporter des
contributions utiles.
http://www.ipieca.org/our-work/sustainable-development-goals/

13
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Introduction du Rapport, deuxième édition

Comment utiliser ce guide


Les directives et les techniques détaillées dans ce Rapport sont destinées à être utilisées par les
professionnels du pétrole et du gaz, les gouvernements, les universitaires et les organisations de la société
civile impliqués dans la performance environnementale au sein du secteur amont de l’industrie. Bien que
certains des concepts décrits soient applicables d’une manière plus large, les professionnels de la gestion
environnementale cherchant des directives calibrées aux activités intermédiaires ou aval en particulier
devront chercher des conseils d’experts ailleurs.

Ce Rapport présente un aperçu détaillé des pratiques de gestion environnementale dans le secteur amont
de l’industrie pétrolière et gazière. Lorsque l’on décrit la production de pétrole et de gaz et la manière dont
les produits voyagent depuis les champs de pétrole et de gaz jusqu’aux consommateurs, on sépare en
général les activités de l’industrie en trois domaines : amont (localiser et trouver les matières premières),
intermédiaire (transport et traitement) et aval (ventes).

AMONT INTERMÉDIAIRE AVAL

EXPLORATION STOCKAGE, TRANSPORT RAFFINEMENT VENTES ET


ET PRODUCTION ET DISTRIBUTION ET TRAITEMENT MARKETING

Ce Rapport s’intéresse principalement à la gestion du risque des impacts potentiels sur l’environnement
naturel durant l’exploration et la production du pétrole et du gaz. L’industrie pétrolière et gazière reconnaît
que les impacts sanitaires et sociaux qui pourraient résulter de l’activité amont sont étroitement liés aux
impacts environnementaux. Cependant, à la lumière de ce document, ceux-ci constituent des sujets séparés
et ne seront pas traités ici en détail. Des références aux directives pertinentes de l’IOGP-IPIECA concernant
les enjeux sanitaires et sociaux sont fournies tout au long de ce document.

Ce Rapport est destiné à servir comme un document d’initiation ou d’introduction aux fondamentaux de la
gestion environnementale telle qu’elle est pratiquée dans l’industrie amont moderne. Ce Rapport présente
un aperçu des pratiques de gestion environnementale qui, le cas échéant, fera référence à des documents
de directive plus spécialisés.

14
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Le Rapport est organisé en cinq chapitres :

Le Chapitre 1 : Introduction du Rapport explique le contexte et la structure


de cette deuxième édition du Rapport 254.

Le Chapitre 2 : Aperçu du secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière


présente les principales phases dans le cycle de vie amont d’exploration et de
production, ainsi que les activités clés qui ont lieu typiquement à chaque phase.

Le Chapitre 3 : Approches pour la gestion environnementale détaille les processus


utilisés pour évaluer et planifier les conséquences environnementales et sociales
d'un développement pétrolier et gazier. Ceci inclut une évaluation environnementale
stratégique (EES) et une évaluation de l’impact environnemental, social et sanitaire
(EIESS) spécifique au projet, un système de management environnemental (SME),
une supervision et un audit.

Le Chapitre 4 : Impacts environnementaux et atténuation présente un aperçu


de chacun des aspects associés à l’activité pétrolière et gazière offshore et
onshore et leur impacts sur l’environnement. La description de chaque aspect
est accompagnée des impacts environnementaux potentiels, des mesures
d’atténuation et de gestion environnementales, avec un encadré de légende
avec des informations supplémentaires, incluant les cadres applicables, des
documents de directive et/ou des informations techniques relatives à cet impact.

Le Chapitre 5 : Exigences réglementaires et autres décrit le cadre


réglementaire relatif à la gestion environnementale dans le secteur amont
de l’industrie pétrolière et gazière, du point de vue tant des régulateurs que
des entreprises.

15
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Aperçu du secteur amont


de l’industrie pétrolière
et gazière
16
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Afin de comprendre les aspects environnementaux et les impacts CHAPITRE 2


potentiels associés à l’exploration et la production du pétrole et du
gaz, il est important de comprendre la nature du ou des hydrocarbures Aperçu du secteur
récupérés et des activités en jeu. Cette section présente une introduction amont de l’industrie
aux phases principales dans le cycle de vie amont d’exploration et de
production, ainsi que les activités clé qui ont lieu typiquement à chaque pétrolière et gazière
phase. Celles-ci sont représentées à la Figure 2.1 avec une indication
approximative du calendrier. 2.1 Les réservoirs de pétrole
et de gaz
Phase
2.2 Les relevés sismiques
Exploration/ Développement Arrêt de
Activité
Estimation du projet
Opérations
production 2.3 Forage d’exploration
et d’estimation
SISMIQUE 2D et 3D 3D 3D et 4D
2.4 Conception, construction,
Estimation/ Bouchage du puits installation et mise en
FORAGE Exploration/Estimation Développement
Développement et désaffectation
service des installations
CONSTRUCTION
Installation
Mise en service
Modifications
Expansion
Démantèlement
Élimination
de production

PRODUCTION
Opérations 2.5 Opérations de production
de production

Déclassement
2.6 Déclassement
DÉCLASSEMENT
Restauration

CALENDRIER 2-3 ans 2-5 ans 10-40 ans Variable

Figure 2.1 : Phases et activités du cycle de vie d’exploration et de production

2.1 Les réservoirs de pétrole et de gaz


Les réservoirs de pétrole et de gaz se sont formés il y a des
millions d’années à partir de l’accumulation de la matière
organique, habituellement du plancton et d’autres organismes
aquatiques microscopiques, dans des milieux aquatiques.
Le cadre était souvent une mer peu profonde ou un lac, une
rivière, un récif corallien ou un tapis algal contenant un bassin.
Ces dépressions dans la croûte terrestre auraient créé un
bassin permettant l’accumulation de sédiments et de matière
organique, parfois d’une épaisseur de plusieurs kilomètres.
Pour qu’un bassin forme des hydrocarbures, la matière
organique doit passer par quatre étapes.
1) Elle doit avoir été enterrée sous des kilomètres de sable
et de boue il y a des millions d’années.
2) Elle doit avoir été chauffée par la chaleur de la Terre
et par la pression d’enterrement.
3) Elle doit avoir migré depuis la roche dans laquelle
elle a été formée (connue sous le nom de roche mère,
habituellement du schiste) vers une roche poreuse
où elle a été stockée (connue sous le nom de roche
réservoir, habituellement du grès ou du calcaire).
4) Elle doit être piégée dans la roche réservoir par une
couche rocheuse imperméable qui bloque toute
nouvelle migration vers le haut.
17
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Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

De ce fait, les réservoirs d’hydrocarbures sont des formations rocheuses souterraines où


du pétrole et du gaz ont été accumulés au sein de la roche poreuse. L’eau, le pétrole et le
gaz s’accumulent dans les espaces poreux connectés de la roche réservoir et sont scellés
sous la surface par une couche rocheuse imperméable (Figure 2.2).

Roche imperméable

Gaz

Pétrole

Eau

Figure 2.2 : Réservoir de pétrole et de gaz

La roche imperméable formant la couche supérieure du réservoir piège le pétrole et le gaz, les
empêchant de s’échapper. Ces pièges ont deux composantes principales : la couche imperméable,
parfois appelée roche étanche ou roche couverture et un agencement de roches réservoirs présentant
une surface étroite et restreinte pour que le pétrole et le gaz s’accumulent. Parce que la roche
réservoir est poreuse et perméable en même temps, elle peut contenir des quantités importantes de
pétrole et de gaz. Le pétrole et le gaz se déposent dans de petites poches au sein de la roche et des
canaux minuscules reliant ces poches permettent au pétrole et au gaz de s’écouler et d’être recueillis
à travers les opérations de forage et de production qui sont décrites aux Sections 2.3 et 2.4.

Selon sa composition, l’apparence du pétrole brut varie considérablement. Il est habituellement noir
ou brun foncé, bien qu’il puisse aussi être jaunâtre, rougeâtre et même verdâtre. Dans le réservoir, il
se trouve habituellement en association avec du gaz naturel, qui est plus léger et forme un chapeau de
gaz au-dessus de la couche de pétrole, et avec de l’eau, qui est plus lourde et s’enfonce généralement
sous le pétrole.

18
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Le gaz naturel se condense, un mélange à faible densité de liquides d’hydrocarbures peut parfois se
trouver comme composants gazeux dans un champ de gaz naturel. Le gaz naturel est aussi appelé
condensat, condensat de gaz ou essence naturelle, parce qu’il contient des hydrocarbures dans
l’intervalle d’ébullition de l’essence.

2.1.1 Types de réservoirs


Pour qu’un réservoir existe, du pétrole et du gaz en provenance d’une roche source doivent migrer dans
la roche réservoir, ce qui se déroule sur des millions d’années. Cette migration se produit parce que le
pétrole et le gaz ne sont pas aussi denses que l’eau. La différence de densité fait remonter le pétrole et
le gaz vers la surface à travers les canaux minuscules qui servent de voies de migration dans la roche.
Les réservoirs sont formés quand les voies de migration sont bloquées par la couche imperméable
de la roche étanche, piégeant les hydrocarbures. Dans ces pièges, les pores de la roche réservoir
contiennent du pétrole, du gaz et de l’eau. Le gaz, qui est le plus léger, migre jusqu’au point le plus élevé
dans le réservoir, avec le pétrole en dessous et l’eau généralement au fond. Cependant, il convient de
noter que le pétrole, le gaz et l’eau n’existent pas sous trois phases distinctes, le gaz et l’eau se trouvant
aussi dissous dans la phase pétrole. Une fois extraites vers la surface, les trois phases sont séparées.

Il existe de nombreux types de réservoirs (Figure 2.3). Certains sont des couches plates de roche,
comme un mille-feuille. Certains sont incurvés en forme de bol comme une cuillère inversée, et
certains sont fracturés et inclinés comme des morceaux de glace sur un lac gelé. Dans un réservoir
typique présentant une grande porosité et une grande perméabilité, les hydrocarbures existant
naturellement, comme le pétrole brut ou le gaz naturel, sont piégés par des formations rocheuses
superposées de faible perméabilité. Cependant, il existe aussi des réservoirs contenant des roches
qui ont une porosité élevée et une faible perméabilité, maintenant les hydrocarbures piégés sur place
et éliminant la nécessité d’une roche étanche. Typiquement, ces types de réservoirs nécessitent
des techniques plus spécialisées afin de récupérer les hydrocarbures telles que le forage dirigé, la
fracturation hydraulique, l’égouttage et la gazéification du charbon souterrain. Il y a aussi des scénarios
où le pétrole et le gaz suintent naturellement jusqu’à la surface (aussi connus comme « suintements
pétroliers »). Cela est un phénomène naturel où les hydrocarbures suintent jusqu’à la surface terrestre
le long des couches géologiques, en travers les couches à travers les fractures/fissures dans la roche,
ou directement depuis un affleurement de la roche contenant des hydrocarbures.

Niveau du sol

Roches à porosité élevée


Puits type et à faible perméabilité
Formations rocheuses
superposées à faible
perméabilité

Gaz naturel houiller

Réservoir type

Réservoir type

Roche étanche/
Pétrole/gaz
de schiste roche couverture

Gaz

Gaz de réservoir compact Pétrole

Schiste riche en
pétrole/gaz

Figure 2.3 : Types de réservoirs

19
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Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Les hydrates de gaz se forment lorsque des molécules de gaz naturel, en général du méthane,
sont piégées dans des molécules de glace. Plus généralement, les hydrates sont des composés
dans lesquels des molécules de gaz sont piégées au sein d’une structure cristalline. Les hydrates
se forment dans les climats froids tels que les zones de pergélisol et dans les eaux profondes. Les
hydrates contiennent des quantités d’hydrocarbures qui peuvent avoir une importance économique,
mais leur production n’est pas commercialement viable.
Le gaz de schiste est un type de gaz naturel piégé au sein des formations de schiste. En tant que
roche sédimentaire commune composée d’argile et de fragments d’autres minéraux, le schiste
peut être la roche source, la roche réservoir ou la roche étanche pour le gaz naturel.
Le pétrole de schiste, connu aussi comme pétrole de réservoir compact, pétrole de réservoirs étanches,
ou pétrole léger de réservoir compact (LTO), est du pétrole brut léger contenu dans les formations
contenant des hydrocarbures de faible perméabilité, parfois du grès des réservoirs étanches ou compacts.
Les sables bitumineux sont des mélanges de sable, d’argile, d’eau et de bitume qui se forment
naturellement. Le bitume est le composant combustible fossile de ce mélange. Chaque grain de
sable est recouvert d’une couche fine d’eau, puis entouré de bitume. Le pétrole formé à l’origine
d’une manière similaire à celle des gisements de pétrole typiques, avec la différence qu’il a été
absorbé dans du sable au lieu de roche. Au lieu de migrer vers le haut à travers la roche perméable
lorsque les montagnes ont été formées par la pression souterraine, le sable imprégné de bitume
a été poussé vers le haut jusqu’à la surface.

2.2 Les relevés sismiques


Durant le premier stade de la recherche du pétrole et du gaz, les géologues examinent souvent les
cartes géologiques pour identifier les bassins sédimentaires majeurs. Les photographies aériennes
et les images satellites peuvent aider à identifier les formations de terrain prometteuses telles que
les failles ou les anticlinaux. Les études magnétiques et gravimétriques peuvent aussi constituer
des outils utiles. Cependant, l’outil principal utilisé pour localiser et évaluer le pétrole et le gaz dans
les strates géologiques est le relevé sismique, l’un des plus importants éléments d’un programme
d’exploration pétrolier ou gazier réussi.
La réalisation d’un relevé sismique est souvent la première activité entreprise durant le processus
d’exploration. Les relevés sismiques utilisent les ondes sonores pour évaluer les propriétés
réflectives des différentes des strates rocheuses sous les surfaces terrestres et océaniques.
Dans cette méthode, des impulsions sonores sont envoyées au-dessous du sol. À mesure que les
ondes sonores se propagent à travers les diverses formations géologiques, une partie de l’énergie
est transmise vers le bas vers des couches plus profondes, alors que le reste est réfléchi vers le
haut jusqu’à la surface. Les ondes réfléchies sont captées par une série de récepteurs sensibles.
Les données sismiques sont alors analysées pour identifier les sites méritant plus des études
complémentaires ou un forage d’exploration.

2.2.1 Techniques
Un relevé sismique moderne peut impliquer la collecte et l’analyse d’information en deux, trois et
quatre dimensions (Figure 2.4). Dans les relevés sismiques 2D, des capteurs disposés en ligne droite
sur la surface enregistrent les échos qui reviennent lorsque les ondes de choc sont envoyées dans
le sol. Puisque les différents types de roches ont des propriétés physiques différentes, une partie
de l’énergie des ondes est réfléchie vers la surface et une partie est transmise plus loin dans le sol.

La technique 2D fournit une coupe transversale, ou tranche, des couches terrestres sous la surface,
mais la technique n’est pas parfaite parce que la Terre n’est pas faite de couches rocheuses plates.
Les ondes de choc sont fréquemment réfléchies dans différentes directions, rendant l’interprétation
de la topographie souterraine difficile.

20
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Un degré supérieur de résolution de la géologie souterraine peut être atteint avec les relevés
sismiques 3D. En utilisant un agencement en grille des emplacements des capteurs et de la
source sismique, le relevé sismique 3D recueille l’information selon trois dimensions. Les relevés
sismiques 3D sont plus longs à réaliser, ils recueillent plus de données et ils sont plus longs
à traiter. Cependant, ils sont nettement plus faciles à interpréter et à comprendre parce que les
analystes n’ont pas à deviner ce qu’il y a dans les intervalles entre les lignes.

Un relevé sismique 4D fait intervenir un relevé sismique à intervalles. Dans cette méthode, un
relevé sismique 3D est comparé à d’autres relevés sismiques 3D pris sur le même emplacement
géographique à des moments différents. La surveillance sismique 4D consiste en la comparaison
des changements sur les relevés sismiques 3D en fonction d’une quatrième dimension, le temps.
En comparant les différences dans les mesures des propriétés telles que les temps de trajet, les
amplitudes de réflexion et les vitesses de propagation sismiques, les changements dans l’élasticité
du sous-sol peuvent être surveillés au cours du temps.

3D 4D
2D

2008
Au
co
ur
sd
ut
em 2012
ps

Ligne longitudinale

Ligne transversale

Échelle régionale Zone du relevé 3D


Lignes 2D

Figure 2.4 : Agencements de capteurs en 2D, 3D et 4D

En plus, des géométries d’acquisition de plus en plus complexes peuvent être utilisées lorsque la
qualité des données de l’acquisition conventionnelle est insuffisante. Ces méthodes permettent
des gammes de directions horizontales, ou azimuts, élargies depuis lesquelles les données sont
acquises. Ces méthodes, appelées multi-azimutales ou à large azimut, impliquent la réalisation de
plusieurs passes au-dessus de la même zone pour obtenir une image combinée améliorée du sous-
sol. Ceci est similaire à la prise de photographies d’un objet à partir de directions différentes pour
obtenir une image de tous les côtés de l’objet.

21
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

2.2.2 Autres techniques de relevé


Diverses techniques de relevé existent qui sont soit une variation des relevés sismiques comme décrits
ci-dessus, soit des techniques complémentaires. Plusieurs de ces techniques sont présentées ci-dessous :

Les relevés haute résolution

Les données haute résolution sont utilisées pour prendre des images du fond marin, à des
fréquences supérieures à la gamme d’exploration normale. La haute résolution fournit une précision
pour le lit de la mer et le sous-sol peu profond. Ceci est extrêmement utile dans la recherche des
dangers de forage, tels que les gisements de gaz superficiels qui peuvent causer des éruptions
(voir Section 2.3). Les données du relevé haute résolution sont collectées par une réflexion sismique
à canal unique utilisant l’acoustique pour acquérir les images.

Le profil sismique vertical (VSP)

Peu de temps après le premier développement de la sismique, quand les sources et les récepteurs
étaient tous à la surface, l’idée du profil sismique vertical (VSP) est apparue. La caractéristique
fondamentale d’un VSP réside dans le fait que la source d’énergie, les capteurs, ou les deux, sont
dans un puits. Il existe plusieurs types de VSP, mais le plus commun consiste en l’arrangement
d’hydrophones dans un trou de forage, lesquels enregistrent l’énergie sismique réfléchie en
provenance de la source à la surface.

Les relevés sismiques électromagnétiques

Un relevé sismique électromagnétique détecte les changements dans le champ magnétique terrestre
causé par les variations des propriétés magnétiques des roches. Ceci est réalisé en propageant
un champ électromagnétique composé d’une intensité électrique alternative à travers le sol. Cette
méthode sismique est aéroportée (avion, hélicoptère ou satellite), ce qui permet un relevé rapide
et une cartographie avec une bonne couverture spatiale. Pour cette raison, les relevés sismiques
électromagnétiques sont souvent utilisés au démarrage d’une phase d’exploration. Malgré les
avantages, la résolution de ces relevés n’est pas suffisante pour remplacer les relevés sismiques
traditionnels dans l’exploration d’hydrocarbures. Au lieu de cela, ils sont utilisés pour guider
davantage le forage d’exploration pour vérification, réduisant ainsi le risque de forer des puits secs.

Le relevé sismique sans câble

Le relevé sismique sans câble permet la collecte et l’enregistrement de données sismiques produites
par liaison radio sans fil. Ceci fonctionne par l’accumulation de données sur des dispositifs de
stockage dans la zone de relevé, qui sont lues à distance ou recueillies lorsque l’enregistrement est
terminé. Cette technologie est utile pour faire le relevé d’habitats sensibles et produit des résultats
rapides avec moins de personnel et peu de véhicules de soutien. La technologie sans câble a fait ses
preuves, à travers son application dans des zones à environnement sensible, comme méthode efficace
pour conduire des opérations de relevé onshore tout en réduisant l’impact environnemental.

2.2.3 Relevé onshore


Il existe différentes méthodes de relevés sismiques pour les relevés onshore et offshore. En ce
qui concerne les relevés onshore, la source sismique la plus commune est un vibrateur sismique
(Figure 2.5). Il s’agit d’un dispositif monté sur un camion qui est capable d’injecter des vibrations
basse fréquence dans le sol, en utilisant des plaques plates en contact avec le sol. Le procédé
effectué avec les vibrateurs sismiques s’appelle vibroséis.

22
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Dans les zones ouvertes telles que les champs et les terres cultivables, une autre méthode peut être
utilisée, utilisant de petites charges explosives enterrées dans des trous (appelés trous de tir) sous
la surface. Cependant, cette technique est plus coûteuse et plus longue.

Camion vibrateur
Camion enregistreur (source d’énergie)

Géophones
(Récepteurs)

Ondes sonores
renvoyées

Figure 2.5 : Sismique onshore

Les drones, connus aussi sous le nom d’aéronefs sans équipage (UAV), peuvent être très utiles
pour réaliser les relevés sismiques onshore. L’industrie cherche continuellement à améliorer
l’efficacité, réduire le coût, augmenter la sécurité des opérations et limiter les impacts sociaux
et environnementaux. Un Lidar (détection et estimation de la distance par la lumière) monté sur
drone, c’est-à-dire une caméra laser qui envoie des faisceaux rapides qui reflètent tout objet, est
une option très économique à cet effet. Les caméras sont petites, légères et rapides avec un logiciel
facile à utiliser et des temps de traitement courts. Ces techniques peuvent être utilisées dans les
zones sensibles, réduire les heures de travail nécessaires pour réaliser le relevé et avoir un énorme
potentiel pour réduire les risques pour la santé, la sécurité et l’environnement (SSE).

2.2.4 Relevé offshore


Les principes fondamentaux du relevé sismique dans les environnements offshore et
onshore sont similaires, mais les détails opérationnels sont différents. Tout relevé sismique met en
jeu une source et une certaine configuration de récepteurs, ou capteurs. Dans la plupart des travaux
sismiques offshore, le capteur est un hydrophone qui détecte les fluctuations de pression dans l’eau
causées par les ondes sonores réfléchies. Le câble contenant les hydrophones, appelé flûte sonore,
est remorqué derrière un vaisseau sismique. En général, les flûtes sonar ont une longueur de trois
à huit kilomètres, mais elles peuvent s’étendre jusqu’à 12 kilomètres selon la profondeur de la cible
géologique (Figure 2.6). Les vaisseaux sismiques sont des navires qui sont utilisés uniquement pour
les besoins des relevés sismiques et ils ont une apparence très distinctive.

23
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Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Navire de relevé

Source d’ondes de choc Hydrophones

Lit de mer

Couches de roches sédimentaires

Gaz
Roche imperméable
Pétrole
Eau

Figure 2.6 : Sismique offshore

Les opérations à la flûte sonar remorquée constituent la méthode de relevé sismique offshore la plus
commune, suivie du relevé sismique du fond océanique dans lequel des réseaux sont placés sur le
fond marin ou enterrés environ un mètre en dessous. Le profil sismique vertical est possible aussi en
utilisant des récepteurs placés dans un ou plusieurs trou(s) de forage, avec une source suspendue
à une plateforme de puits ou déployée en utilisant un vaisseau source.

Un défi spécifique aux relevés sismiques offshore concerne le relevé dans la zone de transition (ZT).
La ZT représente la zone de transition entre l’estran peu profond et la terre. Ceci représente un
défi tant que la variété de terrains signifie que le relevé doit employer une large gamme de sources
sismiques, combinant à la fois des techniques offshore et onshore. Ceci est extrêmement coûteux
et long, puisque plusieurs sorties sont requises pour examiner le terrain à un endroit distant et
plusieurs équipements sont nécessaires.

2.3 Forage d’exploration et d’estimation


La sélection d’un site de forage d’exploration dépend de l’endroit et des caractéristiques physiques
de la formation géologique sous-jacente. Une fois une formation géologique prometteuse a été
identifiée, un ou plusieurs puits d’exploration sont d’habitude foré(s). La nature physique, écologique
et sociale des environs est prise en considération dans la sélection de l’endroit de forage. Ces puits
d’exploration peuvent confirmer l’épaisseur de la zone contenant des hydrocarbures, la présence
d’hydrocarbures, les caractéristiques physiques de la roche réservoir et les fluides qu’elle contient
(d’habitude du pétrole brut, du gaz naturel et de l’eau).

Si le forage d’exploration est réussi, d’autres puits sont habituellement forés pour déterminer
la taille de la formation contenant des hydrocarbures. Les puits forés pour identifier les réserves
d’hydrocarbures s’appellent puits d’estimation. La phase d’estimation vise à évaluer la taille et la
nature du réservoir, déterminer le nombre de puits de développement requis et décider si plus de
relevés sismiques sont nécessaires ou pas. Les procédures techniques appliquées lors du forage

24
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

des puits d’estimation sont les mêmes que celles employées lors du forage des puits d’exploration.

Lorsque le forage commence, des fluides connus comme boues de forage/fluides de forage sont
formulés et diffusés continuellement vers le bas du conduit de forage et de retour vers l’équipement
de surface. La composition de la boue de forage varie d’un puits à l’autre. Un fluide de forage de
base (en général de l’eau ou de l’huile synthétique) est combiné avec des additifs qui remplissent
une multitude de fonctions. Certains additifs contrôlent la pression hydrostatique souterraine en
augmentant la densité avec un agent alourdissant tel que la barytine, d’autres aident à refroidir la
mèche de forage avec des huiles ou des lubrifiants et certains additifs, tels que la bentonite, aident
à évacuer les déblais rocheux.

Le principal moyen pour assurer le contrôle du puits est la pression hydrostatique associée à la
boue de forage. Le poids de la boue garantit que les fluides du réservoir sont contenus dans le
réservoir. Si cette barrière échoue et si des hydrocarbures sont autorisés à entrer dans le trou
de forage, ceci résulte en un dégagement incontrôlé de pétrole et de gaz connu sous le terme
d’éruption. L’exposition du trou et de l’équipement à des pressions plus élevées du sous-sol profond
peut résulter en un « à-coup » (un écoulement des fluides de formation dans le trou de forage) et, si
cela se fait de manière incontrôlée, il en résultera une éruption. Chaque appareil de forage moderne
est pourvu d’une fonction de sécurité importante appelée obturateur anti-éruption (BOP) pour la
sécurité de l’appareil et de ceux travaillant dessus.

Le BOP est une barrière secondaire au cas où la boue de forage échoue à contrôler les fluides du
puits. Un BOP est un ensemble de vannes spécialisées installées en piles sur la tête de puits, qui
empêche les éruptions en contrôlant le flux de gaz ou de liquides du puits et permettant la restauration
de l’équilibre du système. Il y a deux types différents de BOP : les obturateurs annulaires et les
obturateurs à mâchoires. Les BOP annulaires ont un élément d’étanchéité en caoutchouc qui est
gonflé hydrauliquement pour s’ajuster à toute taille de conduit. Les BOP à mâchoires fonctionnent par
agrippement du conduit avec des mâchoires de conduits d’acier doublées de caoutchouc, bloquent le
trou avec des mâchoires borgnes lorsqu’il n’y a pas de conduit en place, ou coupent le conduit avec des
cisailles hydrauliques puissantes pour couvrir le trou.

2.3.1 Onshore
Pour les opérations de forage onshore, une plateforme est habituellement construite sur le site
choisi pour accueillir l’équipement et les services de soutien (Figure 2.7). Le type de la construction
de plateforme dépend d’un certain nombre de facteurs incluant la profondeur des zones du sous-sol
visées, la durée anticipée du forage, les conditions locales du terrain et du sol, la disponibilité des
matériaux tels que le gravier, le sable et les roches et les contraintes saisonnières ou d’accès.

3 000 m

1,5 km

Figure 2.7 : Une multitude de puits horizontaux depuis une plateforme unique

25
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

En général, les appareils de forage sur une plateforme sont constitués d’un derrick, d’unités de
manutention de fluide de forage, de générateurs de puissance, d’équipements de cimentation et
de réservoirs pour stocker le carburant et l’eau (Figure 2.8). De plus, un camp de soutien autonome
assure habituellement l’hébergement de la main-d’œuvre, les cantines, les communications, la
maintenance des véhicules et des zones de parking, un héliport pour les sites distants, des zones
de manutention et de stockage de carburant et des dispositions pour la gestion des déchets.

Derrick

Pompe à boue

Équipement de Bassin de
prévention décantation
d’éruption de boue

Conduit de forage
Fourreau

Mèche de forage

Figure 2.8 : Appareil de forage onshore

Le temps nécessaire pour forer un puits dépend de la profondeur de la formation contenant des
hydrocarbures visée et des conditions géologiques. Certains puits d’exploration peuvent être forés
en quelques semaines, tandis que d’autres peuvent nécessiter plusieurs mois. En général, les
opérations de forage sont conduites 24 heures sur 24.
Lorsqu’une formation d’hydrocarbures est découverte, les premiers tests de puits (qui durent de
quelques jours à plusieurs mois) sont conduits pour établir les débits et la pression de formation.
Ces tests peuvent générer du pétrole, du gaz et de l’eau de formation, chacun nécessitant une
gestion appropriée.

Si le forage d’exploration permet de découvrir des quantités commercialement viables


d’hydrocarbures, un ensemble de vannes de tête de puits est généralement installé. Par contre,
si aucune quantité commercialement viable d’hydrocarbures n’est trouvée, le puits est bouché
avec du ciment et le site est déclassé et repris. Il n’est pas rare que les puits d’exploration s’avèrent
infructueux. Lorsque le forage et les tests initiaux sont terminés, l’appareil est généralement
démantelé et déplacé sur un nouveau site.

26
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

2.3.2 Offshore
Certains gisements de pétrole sont enterrés profondément sous le fond océanique. Dans de tels
cas, une unité mobile de forage au large (MODU) peut être utilisée pour forer le puits initial. Il existe
quatre types principaux de MODU (Figure 2.9) :
1) Une MODU submersible consiste généralement en une barge qui repose sur le fond marin
à des profondeurs d’environ 10 mètres. Sur le pont de la barge, des poteaux en acier s’étendent
au-dessus de la ligne de flottaison. Une plateforme de forage repose au sommet des poteaux en
acier. Typiquement, ces appareils sont utilisés dans les zones aux eaux calmes.
2) Une plateforme auto-élévatrice est une barge flottante avec des pieds extensibles. La barge
est remorquée jusqu’au site de forage et une fois en position, les pieds sont déployés dans le
fond marin. Une fois que chaque pied est fixé fermement, les pieds sont déployés davantage
de manière à ce que la barge s’élève au-dessus du niveau de l’eau. Ceci garde la barge à l’abri
du mouvement des marées et des vagues. Les plateformes auto-élévatrices peuvent opérer
dans des profondeurs jusqu’à 150 mètres (500 pieds).
3) Les semi-submersibles flottent sur la surface de l’océan au sommet de pontons immenses
submergés. Plusieurs ancres sont utilisées pour aider à maintenir l’orientation de la structure.
Des ordinateurs contrôlent la tension de chaque chaîne d’ancre pour corriger la dérive. Les
semi-submersibles peuvent opérer à des profondeurs allant jusqu’à 3 000 mètres (9 800 pieds).
4) Les navires de forage disposent d’un appareil de forage sur le pont. La mèche de forage
opère à travers un trou dans la coque. Les navires de forage peuvent utiliser une combinaison
d’ancres et de propulseurs pour corriger la dérive à mesure que l’appareil fore pour trouver du
pétrole, et ils peuvent opérer dans des conditions d’eau profonde jusqu’à environ 3 650 mètres
(12 000 pieds).

MODU submersible/barge Plateforme auto-élévatrice Semi-submersible Navire de forage


profondeur d’eau jusqu’à 11 m profondeur d’eau jusqu’à 150 m profondeur d’eau jusqu’à 3 000 m profondeur d’eau jusqu’à 3 650 m

Figure 2.9 : Types d’unités mobiles de forage au large (MODU)

27
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

2.3.3 Forage dirigé


Dans certains cas, il peut être impossible ou indésirable de forer un puits vertical. Dans de tels cas,
une trajectoire de puits déviée peut être requise ce qui nécessite un équipement spécialisé pour
piloter la mèche de forage depuis la verticale et le long de la trajectoire prévue ; cette opération
est connue sous le terme de forage dirigé (Figure 2.10).

Le forage dirigé offre une souplesse quant à la sélection des sites de forage, en particulier là où il
y a des sensibilités sécuritaires, environnementales ou sociales. Typiquement, les techniques de forage
dirigé entraînent des coûts de forage plus élevés par rapport aux techniques conventionnelles ;
cependant, elles peuvent être un choix adéquat selon la nature des conditions géologiques sous
la surface et les considérations environnementales et sociales locales (point discuté au Chapitre 4)
et peuvent entraîner des coûts globaux moins élevés pour le projet.

Figure 2.10 : Forage dirigé

2.4 Conception, construction, installation et mise en service des


installations de production

2.4.1 Installations de production et de traitement


Ayant identifié un réservoir économiquement viable, des installations et une infrastructure
doivent être conçues, fabriquées et installées pour la production. Les têtes de puits, qui peuvent
être dispersées sur une zone étendue, alimenteront et seront opérées depuis une installation
de traitement centrale. Typiquement, l’installation inclura :
• La production d’électricité
• L’hébergement
• L’équipement de traitement du fluide de réservoir
• Les systèmes de contrôle
• L’infrastructure d’accès
• L’infrastructure d’exportation

28
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

L’implantation des installations de production et de traitement doit tenir compte d’un certain nombre
de facteurs incluant les options d’accès à l’exportation, telles que les ports proches et les routes
de pipeline onshore/offshore, ainsi que les sensibilités environnementales et sociales.

L’hébergement peut comprendre les quartiers d’habitation pour dormir, manger, faire du sport, se
divertir et les services médicaux. L’équipement de traitement inclura les installations de réception
pour les fluides de réservoir, les équipements de séparation en gaz, pétrole, eau et fractions solides,
de traitement et de compression du gaz et de traitement d’eau produite (Figure 2.11). La nature des
installations de traitement est déterminée par les caractéristiques des fluides produits. Par exemple,
certains hydrocarbures peuvent contenir des composés sulfureux et il pourra être adéquat de concevoir
le procédé d’élimination de ces composants. Typiquement, le gaz produit est utilisé comme source de
carburant pour la production d’électricité sur site et le gaz restant est exporté ou, dans certains cas,
réinjecté dans le réservoir. L’eau produite est traitée jusqu’à un niveau approprié, puis elle est soit
réinjectée, soit rejetée par-dessus bord. Dans certains cas, l’eau produite peut être aussi transportée
vers un autre endroit onshore ou depuis les installations offshore à terre pour traitement et élimination.

Exportation
du gaz
Traitement
du gaz
Injection
du gaz

Traitement Exportation
Séparation
du pétrole du pétrole

Réinjection
Puits Traitement
de l’eau produite

Rejet

Figure 2.11 : Aperçu du traitement du pétrole et du gaz

Les installations de contrôle incluent les salles de contrôle, les ateliers, les laboratoires et les
magasins. Les exigences en matière d’exportation dépendent de la nature et de la quantité des
fluides produits. L’exportation nécessite soit des pipelines sur de longues distances, soit un stockage
sur site suivi d’un déchargement vers un pétrolier-navette (par route ou par mer). L’exportation du
pétrole nécessite de grandes pompes d’exportation pour transférer le pétrole soit via le pipeline, soit
vers le stockage ou le pétrolier-navette. Le gaz doit être comprimé à une pression suffisante pour le
transfert via le pipeline et, de ce fait, des compresseurs de gaz sont requis. L’accès nécessitera des
routes pour les développements onshore ou des héli-plateformes et des grues pour les installations
offshore. Les installations offshore sont souvent équipées de leurs propres installations de forage,
plutôt que de compter sur des appareils mobiles pour le forage des nombreux puits requis durant
la durée de vie du champ. Des services généraux du site sont aussi requis tels que les égouts, les
systèmes de manutention de déchets, les systèmes de lutte contre l’incendie et les torchères pour
la combustion en sécurité des hydrocarbures qui ne peuvent être utilisés, exportés ou réinjectés,
notamment durant le démarrage, la fermeture et les périodes de dérèglements de processus.

29
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Installations onshore

En ce qui concerne les installations onshore, un équilibre est recherché entre l’allocation d’un espace
suffisant pour faciliter une exploitation en sécurité et efficace, parfois en laissant de la place pour une
expansion potentielle, tout en minimisant l’empreinte de l’impact environnemental et social potentiel.

La construction d’un site pour une installation onshore suit des processus similaires à n’importe quel
autre développement de génie civil d’une échelle similaire, passant par des processus de planification
et d’évaluation de l’impact environnemental comme établis par les réglementations du pays hôte.
Typiquement, les activités associées à la construction onshore incluraient la préparation du sol, le
drainage, la pose des fondations, la construction, la confection de réservoirs de stockage et la sécurité.
En général, l’équipement est fabriqué hors site et est soit assemblé sur site, soit livré pré-assemblé.

Installations offshore

L’espace est très important en offshore et toutes les installations nécessaires sont conçues et
agencées pour optimiser le poids et les contraintes spatiales tout en répondant à des spécifications
minimales établies pour une exploitation en sécurité et efficace sur toute la durée de vie du champ.
Dans les eaux peu profondes, les installations peuvent être construites sur une île artificielle créée
à cet effet. Dans les eaux de profondeur moyenne, les installations peuvent être hébergées en
superstructures sur une plateforme fixe reposant sur le fond marin au moyen d’une enveloppe,
typiquement une construction en treillis métallique ou une structure gravitaire en béton. Dans
les eaux plus profondes, une unité flottante de production (FPF) semi-submersible ou une unité
flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) est requise.

Les installations principales d’exploitation peuvent être liées aux têtes de puits qui sont dispersées
sur une large zone, nécessitant le raccordement de pipelines. Outre les pipelines qui sont utilisés
pour transférer les fluides produits, des « ombilicaux » sont utilisés pour la fourniture de services
divers. Les ombilicaux offrent à l’opérateur un moyen pour contrôler les vannes de tête de puits
et les fonctions de sécurité, et pour injecter des produits chimiques dans les fluides produits, par
exemple pour inhiber la corrosion du pipeline ou pour empêcher la formation d’hydrates.

En ce qui concerne les développements d’une plateforme offshore fixe, les superstructures sont
fréquemment fabriquées en entier sous forme d’une seule unité, expédiées sur le site et installées
sur l’enveloppe en une seule levée par un navire transporteur de colis lourds (HLV). L’enveloppe
est aussi fabriquée sous forme de structure unique et installée par HLV. Les développements plus
grands peuvent nécessiter des levées distinctes pour des systèmes d’installations distincts (par
exemple, l’unité d’hébergement, l’unité de traitement, l’unité de forage), chacun étant pré-assemblé,
ou pour les unités qui doivent être hébergées sur deux ou plusieurs plateformes reliées par des
ponts de liaison.

En ce qui concerne les installations offshore flottantes, les diverses unités en superstructures
peuvent être fabriquées sur un ou plusieurs chantiers de fabrication à travers le monde, chacune
étant installée et reliée successivement aux autres à l’intérieur de la coque ou en superstructure
avant d’être remorquée sur site et fixée sur place par de nombreuses chaînes d’ancre.

2.4.2 Pipelines
Les pipelines peuvent être installés en surface ou enterrés dans le sol ou dans le fond marin. Les
pipelines onshore sont fabriqués en tronçons, transportés sur site et soudés ensemble sur ou près
de leur implantation prévue. Les cordons de pipeline peuvent être soulevés sur des fondations ou
dans des tranchées et enterrés. La construction des pipelines offshore peut être faite selon plusieurs
techniques, les principales étant la pose en S et la pose en déroulé. En ce qui concerne la méthode
d’installation par pose en S, des longueurs individuelles de conduits sont soudées sur le navire

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Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

poseur de tubes et déployées horizontalement dans l’eau. En ce qui concerne la pose en déroulé,
des tronçons courts de pipeline sont soudés en de longs cordons sur le bord du quai et enroulés
sur une bobine sur un vaisseau. Le pipeline est déposé sur le fond marin au fur et à mesure que
le vaisseau se déplace le long de l’itinéraire prévu.

Dans le cas où le pipeline doit être enterré, il peut être déposé directement dans une tranchée
creusée auparavant, ou bien il peut être déposé à la surface et enterré ultérieurement. Pour ce qui
est de la dernière méthode, l’enterrement est réalisé en fluidifiant le sédiment sous le pipeline
à l’aide d’un véhicule à chenilles qui chevauche le pipeline sur le fond marin. Au cours de la
technique de liquéfaction des sédiments, le pipeline tombe à travers le sédiment fluidifié qui se
dépose après sur le pipeline. D’autres techniques d’enterrement peuvent nécessiter un remblayage
mécanique de la tranchée ou, si le fond marin est relativement mobile, la tranchée sera remblayée
naturellement au bout de quelques mois.

Certains tronçons de pipeline, notamment ceux où les pipelines croisent d’autres pipelines, peuvent
nécessiter une stabilisation supplémentaire avec des lests en béton ou bien une couverture avec des
roches de grès concassées.

La construction de pipelines sur le rivage peut interférer avec des mécanismes de géomorphologie
côtière naturelle, souvent sensibles, et doit être étudiée en profondeur pour déterminer la méthode
d’installation la plus appropriée. Typiquement, cela peut consister à creuser une tranchée, déposer
le pipeline et puis remplir la tranchée avec du remblai, suivi de l’implémentation d’un programme
de revégétalisation. Pour les rivages particulièrement sensibles, il peut être nécessaire d’utiliser
une technique de forage dirigé similaire à celle utilisée pour certains puits.

2.4.3 Mise en service


La transition de la construction à l’exploitation des installations de production de pétrole et de
gaz implique une mise en service et un démarrage. La mise en service de projet est le processus
consistant à s’assurer que tous les systèmes et toutes les composantes ont été construits, installés,
testés, utilisés et entretenus conformément aux exigences de conception et d’exploitation. La mise
en service met en jeu des activités telles que le nettoyage, le rinçage, les vérifications, les tests
d’étanchéité, l’évaluation de la performance et les tests fonctionnels requis pour mettre l’unité
ou l’installation en exploitation. Une mise en service correcte est vitale pour un démarrage et une
exploitation satisfaisants de toute unité ou installation.

En pratique, le processus de mise en service consiste en l’application intégrée d’un ensemble de


techniques et de procédures d’ingénierie pour contrôler, inspecter et tester chaque composante
opérationnelle du projet y compris les instruments, les équipements, les modules, les systèmes et
les sous-systèmes. Typiquement, les machines et les équipements incluent des pompes, des turbines
à vapeur ou à gaz, des compresseurs, des moteurs à essence ou diesel et des moteurs électriques.
La réception mécanique et l’inspection d’intégrité incluent la vérification physique de chaque
composant de chaque équipement, y compris les vannes, les conduits, les récipients, les évents,
les égouts, les purgeurs de vapeur, les brides, les boulons et les autres composants. Dans les
implantations en offshore, le processus inclut aussi l’installation et le test des équipements sur le fond
de mer, notamment tous les équipements de sécurité et les raccordements ombilicaux vers la surface.

Le processus de mise en service inclut un certain nombre d’étapes clé. Durant la phase de
planification, l’étendue du projet est établie et les préparations commencent. Une équipe de mise
en service est constituée, toutes les formations nécessaires sont dispensées, les facteurs de risque
et de sécurité sont identifiés et un budget est élaboré.

Au fur et à mesure que les installations sont construites et installées, toutes les composantes
opérationnelles doivent être contrôlées et vérifiées. Les tests de pression, en particulier, doivent

31
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Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

être réalisés pour confirmer l’intégrité mécanique de l’unité et s’assurer qu’il n’y a aucune fuite.
Typiquement, toutes les conduites d’eau, de vapeur, de condensat, de pétrole, de gaz et de vapeur
de procédé sont testées en pompant de l’eau à travers le système à haute pression.

Durant la phase préalable à la mise en service, le test opérationnel se déroule dans des conditions
contrôlées. Typiquement, ceci consiste à réaliser des essais sur les équipements et à tester
les fluides. Les tests à chaud sont utilisés pour tester les équipements aux températures de
fonctionnement normales.

Lorsque tous les systèmes et toutes les composantes ont été contrôlés et sont réputés fonctionner
proprement, le démarrage (c’est-à-dire l’introduction des hydrocarbures) peut avoir lieu. En général,
les procédures de démarrage et les instructions de fonctionnement sont incluses dans un manuel
détaillé. Durant le démarrage, les matières premières sont introduites dans l’unité à un débit réduit
jusqu’à ce que les conditions de réactions s’établissent. Des dépannages ont souvent lieu durant
cette phase, des problèmes liés à la mise en service apparaissant et devant être surmontés.
Le dépannage peut inclure des corrections d’ingénierie et des modifications de l’unité.

Les essais de performance ont lieu durant les opérations initiales. Cette phase est conçue de
manière à prouver que l’unité peut faire ce pour quoi elle a été conçue. Les valeurs ou la gamme
de valeurs de chaque variable indépendante sont déterminées : le débit, la température, la pression,
le niveau et les concentrations. En général, les essais de performances se poursuivent pendant une
durée fixe. Lorsque l’unité a satisfait aux exigences des tests, un processus formel de signature
de certificat de réception a habituellement lieu, mettant fin au processus de mise en service.

2.5 Opérations de production


À la suite de la construction, de l’installation et de la mise en service des installations de production
(comme décrit à la Section 2.4), la phase suivante du développement d’un réservoir de pétrole et
de gaz est la phase Opérations, pendant laquelle les puits à utiliser pour la production sont forés
et les hydrocarbures sont introduits dans les installations de production. Des modifications et des
expansions peuvent aussi être réalisées durant les Opérations.

2.5.1 Forage de production


Lorsque la taille, les caractéristiques et le contenu du réservoir ont été déterminés, des puits
supplémentaires sont forés. Ceux-ci s’appellent puits de développement ou de production. Le nombre
de puits nécessaires pour exploiter un réservoir contenant des hydrocarbures varie selon la taille du
réservoir, la nature de ses réserves d’hydrocarbures et la géologie. Les grands champs de pétrole avec
des réservoirs à faible porosité et à faible perméabilité peuvent nécessiter des centaines de puits
à forer, tandis que les champs plus petits peuvent nécessiter beaucoup moins de puits.

Selon la taille et le type de la ressource d’hydrocarbures en cours de développement, la nature de la


géologie de sous-sol associée et les conditions environnementales, sociales et de surface locales,
une stratégie multi-puits mettant en œuvre le forage dirigé peut être utilisée pour les puits de
production. L’empreinte opérationnelle réduite sur une plateforme onshore multi-puits peut réduire
les impacts environnementaux et sociaux et, dans plusieurs cas, faire baisser les coûts en réduisant
le besoin pour des routes d’accès, des pipelines et des lignes électriques supplémentaires. De
même, dans les dispositions de puits offshore, un arrangement de production sous-marin serait
utilisé en combinaison avec du forage dirigé là où plusieurs puits sont planifiés. Cette approche
minimise la perturbation du fond marin.

32
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Les procédures de forage pour une opération de production mettent en jeu des techniques
similaires à celles utilisées pour les puits d’exploration et d’estimation, mais puisque les sites de
puits de production peuvent être occupés pendant des décennies, les services de soutien tels que
l’hébergement de la main-d’œuvre, l’alimentation en eau et la gestion des déchets doivent être
fournis sur le long terme.

Après que le puits de production a été foré, il est préparé pour produire les fluides de réservoir. Durant ce
processus, la tige lourde de forage dans les puits tubés est remplacée par un tubage léger. Un puits peut
avoir deux ou trois cordons de tubage, chaque cordon produisant depuis des couches différentes de
la roche réservoir.

Chapeau de tête et manomètre

Adaptateur d’arbre
Vanne de sas

Vanne latérale d’arrêt Vanne latérale de production

Duse de surface
Raccord latéral d’arrêt

Vers les installations


de production
Vanne maîtresse supérieure

Adaptateur de tête de tubage


Vanne maîtresse inférieure

Colonne de production

Fluides de production

Figure 2.12 : Ensemble vanne de contrôle « Arbre de Noël »

À ce stade, l’obturateur anti-éruption, installé en tant que mesure de sécurité durant le forage, est
remplacé par une vanne de contrôle, appelée communément « arbre de Noël » (Figure 2.12). Une
tête de puits est aussi placée à la surface pour garder le contrôle du puits de production. La tête de
puits permet le contrôle de la pression du puits et du débit des fluides en utilisant une combinaison
de barrières, vannes et joints. Les têtes de puits offshore situées sur une plateforme de production
sont appelées têtes de puits de surface et celles situées sous la surface de l’océan sont appelées
têtes de puits sous-marines ou têtes de puits enfouies.

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Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

2.5.2 Techniques de récupération


Selon la pression prévalant dans la zone contenant des hydrocarbures, certains puits de pétrole
et de gaz sont initialement à libre flot où les pressions souterraines naturelles entraînent le liquide
et le gaz vers le haut jusqu’à la surface. La récupération de pétrole primaire désigne le processus
d’extraction de pétrole en utilisant la montée naturelle des hydrocarbures jusqu’à la surface de la
Terre ou en utilisant des pompes à balancier (Figure 2.13) et d’autres dispositifs de levage artificiels.
Cette technique vise uniquement le pétrole et son potentiel d’extraction est limité ; seuls 5 % à 15 %
du potentiel du puits est récupéré en utilisant les méthodes de récupération primaires.

Tête de cheval

Chevalet
de pompage

Fluides de production

Puits

Figure 2.13 : Pompe à balancier standard

Comme le réservoir vieillit, cette pression naturelle s’atténue et les fluides de réservoir ne peuvent
plus s’écouler sans assistance jusqu’à la surface. Lorsque cela se produit, il est nécessaire
d’employer des mesures appropriées y remédier. Les options incluent :
• L’installation d’un mécanisme de pompage
• L’installation d’un système d’injection de gaz pour maintenir la pression de réservoir, appelé
puits d’injection de gaz, ce qui nécessite un puits séparé (à noter que la convenance d’un
système à injection de gaz dépend de la géologie environnante et de la nature et la mobilité
des fluides à extraire)
• L’installation d’un système de pompage d’eau pour maintenir la pression de réservoir, appelé
puits d’injection d’eau, ce qui nécessite un puits séparé
• La stimulation de production, incluant un traitement acide pour élargir les canaux
d’écoulement souterrains, en particulier les formations de calcaire
• Une réduction de la pression du séparateur peut aider à maintenir les niveaux de production
de gaz
• Des puits intercalaires supplémentaires sont souvent forés dans le champ de production pour
maintenir ou augmenter la production

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Le deuxième stade de production d’hydrocarbures implique l’injection d’un fluide extérieur tel que
de l’eau ou du gaz dans le réservoir en utilisant les puits d’injection (Figure 2.14). La récupération
secondaire peut aider à maintenir la pression de réservoir et aide à déplacer les hydrocarbures vers
le trou de forage. L’injection de gaz et l’inondation avec de l’eau sont les techniques de récupération
secondaire les plus communes. Typiquement, du gaz est injecté dans le chapeau de gaz et de
l’eau est injectée dans la zone de production pour ramoner le pétrole depuis le réservoir. Le stade
de récupération secondaire atteint sa limite lorsque le fluide injecté (eau ou gaz) est produit en
quantités importantes depuis les puits de production et la production n’est plus économique.
Habituellement, l’utilisation successive de méthodes de récupération primaire et de récupération
secondaire produit environ 15 % à 40 % du pétrole original.

Séparateur

Pompage d’eau

Compression de gaz

Puits d’injection d’eau Puits de production Puits d’injection de gaz

Gaz

Pétrole

Eau

Figure 2.14 : Techniques de récupération secondaire

La complexité géologique, la physique des fluides et les considérations économiques doivent toutes
être prises en compte pour déterminer la viabilité d’un réservoir. Si un réservoir s’avère viable, un
certain nombre de techniques peuvent être utilisées pour optimiser la récupération. Comme les
méthodes primaire et secondaire traditionnelles récupèrent en général seulement entre le quart
et la moitié des réserves de pétrole du puits, une technique tertiaire, connue sous le nom de
récupération assistée du pétrole (RAP), est apparue.

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Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Récupération assistée du pétrole

Plutôt que d’essayer simplement de forcer le pétrole hors du sol en utilisant les techniques de
récupération primaire et secondaire, la RAP cherche à altérer ses propriétés pour rendre le pétrole
plus favorable à l’extraction. Les opérateurs utilisent trois types principaux de récupération assistée
du pétrole :
1) La récupération technique : cette méthode fonctionne par chauffage du pétrole pour réduire
sa viscosité, lui permettant de s’écouler plus facilement jusqu’à la surface. Ceci est réalisé
plus communément en introduisant de la vapeur dans le réservoir pour chauffer le pétrole.
Il est possible aussi de brûler une partie du pétrole pour chauffer le reste (appelé inondation
au feu ou incendie in situ)
2) L’injection de gaz : du gaz naturel, de l’azote ou du dioxyde de carbone peut être injecté dans
le réservoir pour se mélanger avec le pétrole, le rendant plus visqueux et en même temps
pousser le pétrole jusqu’à la surface de façon similaire à la récupération de pétrole secondaire
3) L’injection de produits chimiques : la méthode de RAP la moins commune, l’injection de
produits chimiques fonctionne par réduction de la tension de surface et par augmentation
de l’efficacité de l’inondation à l’eau pour libérer le pétrole piégé

Stimulation de puits

Les traitements de stimulation de puits sont effectués pour restaurer ou améliorer la productivité
d’un puits. Les traitements de stimulation se répartissent en deux groupes principaux :
1) Les traitements de fracturation hydraulique (Figure 2.15)
2) Les traitements matriciels

La fracturation hydraulique, appelée aussi fracturation, implique l’injection d’eau à haute pression
dans le réservoir pour créer des micro-fractures dans la roche qui permet au pétrole et au
gaz liquides de s’écouler plus facilement hors du trou de forage (Figure 2.15). La fracturation
augmente la production par puits et réduit le nombre total de puits nécessaires pour développer les
ressources. Elle permet aussi la commercialisation des réservoirs étanches (à faible perméabilité)
dans lesquels le pétrole et le gaz ne s’écoulent pas facilement. Le forage dirigé est souvent (mais
pas toujours) utilisé en combinaison avec la fracturation hydraulique pour augmenter la production
de pétrole et de gaz depuis le schiste du sous-sol, en particulier en Amérique du Nord.

Les fluides de fracturation hydraulique utilisés pour la stimulation des formations contenant des
hydrocarbures sont constitués principalement d’eau, mais peuvent aussi inclure de faibles quantités
d’une variété d’additifs tels que des acides dilués, des réducteurs de frottement, des viscosifiants,
des agents chimiques inhibiteurs et des matériaux de soutènement, chacun servant les fins
suivantes :
• Acides dilués : ils aident à dissoudre les minéraux et à initier des fissures (fractures) dans
la roche.
• Réducteurs de frottement : ils permettent le pompage des fluides de fracturation et de l’agent
de soutènement jusqu’à la zone cible à un débit plus élevé et à une pression réduite qu’avec
uniquement de l’eau.
• Agents chimiques inhibiteurs : ils empêchent la corrosion, la formation de tartre et la
croissance microbienne conduisant à l’encrassement biologique.
• Agent de soutènement : sable ou autres matériaux solides qui permettent aux fractures
de demeurer ouvertes de façon à ce que les hydrocarbures puissent être extraits.
• Viscosifiants : ils rendent le pompage à haute pression et le procédé de fracturation plus
efficace et améliorent la mobilité de l’agent de soutènement dans les fractures.

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Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Puits

Fractures

Réservoir de schiste

Figure 2.15 : Fracturation hydraulique

Les traitements matriciels peuvent être utilisés lorsque la zone près du trou de forage est
endommagée. Effectués à une pression inférieure à la pression de fracture du réservoir, ils sont
habituellement conçus pour restaurer la perméabilité naturelle du réservoir. Typiquement, ces traitements
incluent l’injection d’un acide ou d’un solvant dans la formation du réservoir. Le fluide est retenu dans le
réservoir pendant un certain temps avant de retourner à la production.

Récupération des sables bitumineux


Les gisements de sables bitumineux consistent en un mélange de sable, d’eau, d’argile et de pétrole
(bitume) qui est trop lourd ou visqueux pour être pompé jusqu’à la surface sans être dilué ou chauffé.
Il est possible de trouver des gisements de sables bitumineux à plusieurs endroits à travers le monde,
notamment au Canada, au Venezuela, aux États-Unis et en Russie. La plupart des sables bitumineux
se trouvent dans les horizons profonds du sous-sol et des technologies spécialisées bien établies
doivent être utilisées pour les commercialiser. Cependant, certains sables bitumineux se trouvent
à une profondeur de 70 mètres de la surface, et ceux-ci peuvent être développés en utilisant des
techniques d’exploitation minière à ciel ouvert. En général, le bitume résultant est adapté pour
produire du pétrole brut synthétique, ou bien il est mélangé avec un solvant d’hydrocarbures léger
pour produire un mélange « diluant/bitume » vendable qui peut être raffiné.

Les technologies bien établies les plus communes pour le développement de sables bitumineux sont
le drainage par gravité assisté par vapeur (DGMV), qui est largement utilisé, et l’injection de vapeur.
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Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

2.5.3 Traitement de la production


Les fluides de réservoir consistent habituellement en un mélange d’hydrocarbures, d’eau de formation
et dans certains cas, de particules solides. Au fur et à mesure que ces fluides atteignent la surface,
ils sont acheminés vers une installation de traitement dans laquelle les constituants tels que l’eau,
le sédiment et le gaz dissous sont séparés pour un traitement ultérieur (Figure 2.16). Le pétrole et
le gaz doivent être stabilisés selon des spécifications appropriées pour permettre l’exportation ou le
stockage. Dans le cas du pétrole, on entend par stabilisation le fait que l’évolution du gaz au terme
du transport serait minimisée et dans le cas du gaz, la précipitation de liquide serait minimisée.
Outre le fait que le gaz doit être exempt de liquides, les composants indésirables tels que le sulfure
d’hydrogène et le dioxyde de carbone, connus comme gaz acides, doivent être éliminés.

L’eau séparée des hydrocarbures durant le traitement est appelée eau produite et est, en général,
gérée de l’une des quatre façons suivantes :
1) Maintien de la pression : l’eau est traitée et réinjectée dans la même zone contenant des
hydrocarbures pour aider à maintenir la pression de réservoir et améliorer la récupération
des hydrocarbures.
2) Élimination souterraine : l’eau est traitée et injectée dans un endroit souterrain différent pour
stockage/élimination.
3) Traitement et élimination : l’eau est traitée de façon à satisfaire aux normes réglementaires
et est ensuite rejetée ou transportée pour élimination.
4) Réutilisation : l’eau produite traitée peut être utilisée dans les opérations de traitement du pétrole
et du gaz au lieu de l’eau douce, par exemple, certaines installations de sables bitumineux utilisent
l’eau produite traitée pour générer de la vapeur pour la récupération du bitume.

La production des réservoirs peut aussi résulter de la présence de sable dans les fluides de
production, mais le sable produit peut être préjudiciable à la productivité du puits. Des mesures de
contrôle peuvent être mises en place pour réduire la production de sable, mais lorsque les mesures
de contrôle échouent (ou ne sont pas économiquement faisables), les installations de surface
doivent aussi être utilisées pour séparer le sable produit des fluides de formation.

Déshydratation
au glycol

Vers le pipeline
de gaz livrable

Pression intermédiaire du gaz Compresseurs


de gaz livrable

Pétrole
Gaz à basse pression

Séparation Stabilisation
en trois phases du pétrole
(traitement
(pétrole, eau, gaz)
thermique)

Puits de production
Installations
(onshore de stockage
ou offshore) et de chargement
Pétrole brut stabilisé de pétrole
Gaz

Élimination Compresseurs
de l’eau produite de flash-gaz

Offshore Onshore Vers le pipeline

Figure 2.16 : Traitement standard du pétrole brut

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Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Si des volumes suffisants de pétrole et de gaz sont découverts, le puits peut être raccordé à un
pipeline pour le transport des hydrocarbures vers les raffineries et les marchés. Habituellement,
ceci nécessite la construction de nouveaux pipelines ou le raccordement du puits à un pipeline
existant. En général, le pétrole est acheminé jusqu’à une raffinerie ou jusqu’à un terminal
d’expédition pour le transport maritime. À la raffinerie, les fluides sont traités en des produits tels
que de l’essence, du gasoil, du gaz de pétrole liquéfié (GPL), du fioul de chauffage, du kérosène et
de l’asphalte. Le gaz serait acheminé depuis le site de production vers l’installation de traitement
de gaz où le gaz peut ensuite être conditionné et comprimé, pour transmission vers les marchés du
gaz. En variante, le gaz peut être converti en une forme liquide connue sous le nom de gaz naturel
liquéfié (GNL) pour permettre le transport par pétrolier.

2.5.4 Stockage
À divers points le long de la route depuis le réservoir vers le marché, sur le site du puits, le long des
corridors de transport et dans les raffineries, le pétrole et le gaz doivent être stockés. Les réservoirs
de stockage de pétrole se différencient par leur capacité et leur conception selon les besoins et
l’usage. Ils peuvent être à toit fixe ou à toit flottant, à toit ouvert ou à toit fermé, à fond plat, à fond
conique, à fond incliné, à fond en assiette, à paroi simple ou à double paroi. Chaque conception
est choisie spécifiquement pour supporter la pression générée par le liquide stocké, empêcher les
fuites et la corrosion et gérer les vapeurs et la ventilation.

Les dépôts de pétrole, les terminaux pétroliers et les parcs de réservoirs contiennent plusieurs réservoirs
de stockage. Les terminaux pétroliers sont des installations où le traitement des fluides de production en
provenance des puits de pétrole sépare les diverses composantes et prépare le pétrole pour l’exportation.
Ceux-ci sont différents des dépôts de pétrole qui ne disposent pas d’installations de traitement.

2.6 Déclassement
La fin de la phase de production du développement pétrolier et gazier s’appelle fin de l’exploitation
du champ (EOFL) ou arrêt de production (CoP). La planification du déclassement et de la remise en
état du site est une partie intégrante du processus de gestion global d’un développement pétrolier et
gazier. Des accords internationaux ont été conclus sur divers aspects associés au déclassement et des
directives ont été produites par les divers organismes de l’industrie et les régulateurs. Un résumé de
ces documents de référence est fourni dans l’encadré à la fin de cette Section (Tableau 2.1).

Les politiques et exigences de déclassement doivent être claires, stables et prévisibles pour permettre
la préparation de plans de déclassement crédibles et pour l’estimation des coûts de déclassement.

À chaque phase du cycle de vie du site, la clarté de la politique et des exigences de déclassement
nationales est recommandée pour la prise de décision. Les aspects économiques de fin de vie
de tout site pétrolier et gazier sont de plus en plus affectés par les activités de déclassement :
la décision pour déterminer quand stopper la production du site est influencée par les exigences
et les coûts de déclassement. Lors de la phase de développement de projet, les exigences de
déclassement sont nécessaires pour guider la conception et le développement du site. Durant les
activités d’investissement et de désinvestissement, la clarté du déclassement doit être disponible
pour comprendre comment (futur) les responsabilités doivent être traitées.

Les mêmes principes s’appliquent au déclassement, que les installations soient des installations
onshore ou offshore. Les puits doivent être bouchés et sécurisés conformément aux exigences
légales en vigueur et aux bonnes pratiques de l’industrie. Les équipements et les installations
sont rendus exempts d’hydrocarbures, puis rincés et nettoyés. On cherchera les opportunités de
réutilisation des équipements tels que les pompes ou générateurs et des matériaux tels que la
ferraille. L’infrastructure du site peut être reconvertie pour une utilisation future, par exemple pour
accompagner la transition énergétique.
39
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Aperçu du secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

2.6.1 Onshore
À la fin de la durée de vie commerciale des installations pétrolières et gazières onshore, typiquement
20-50 ans, les bâtiments et les équipements doivent être enlevés et les terrains environnants doivent
être remis dans un état stable et convenable du point de vue environnemental. Les têtes de puits
seront enlevées et les puits bouchés conformément aux directives nationales et internationales en
vigueur. Généralement, un puits fermé fera l’objet d’une inspection par les autorités concernées avant
que le site ne soit rétabli à l’état naturel d’avant les activités de forage et de production.

Dans certains endroits, le sol et les eaux souterraines pourraient devoir faire l’objet d’un effort de remise en
état, et des mesures pour encourager la récupération des habitations du site peuvent aussi être requises.
Une enquête peut être menée pour établir les conditions du site après l’arrêt des opérations. Les autorités
concernées peuvent aussi requérir un certain niveau de supervision continue pendant une durée convenue.

Le déclassement d’une infrastructure pétrolière et gazière doit faire partie intégrante des points
à prendre en compte par les futurs usagers du site onshore. Les conditions du sol et des eaux
souterraines doivent être évaluées et remises dans un état compatible avec la réutilisation du site. Les
conditions d’état final requises varieront selon les exigences locales et la nature du redéveloppement
du site. La responsabilité de la contamination résiduelle du site varie selon la loi locale, mais, en
général, elle repose en premier lieu sur ceux qui ont causé ou sciemment permis la contamination.

Des contaminants peuvent être présents dans les installations (Hg, matière radioactive naturelle
(MRN)) et se dégager lors du processus de nettoyage. Le procédé de gestion de déchets doit inclure
un traitement conforme à la législation locale.

L’eau de nettoyage générée par le nettoyage des installations est traitée dans les installations de
traitement d’eau ou peut être envisagée pour la réinjection, si cela est techniquement faisable et
permis par la loi locale.

2.6.2 Offshore
En ce qui concerne les sites onshore, le déclassement d’un champ offshore implique habituellement
le bouchage de tous les puits, l’enlèvement des têtes de puits et la séparation du tubage des puits
enfouis. La production et les colonnes des pipelines doivent être nettoyées et déclassées sur place
ou enlevées. Les installations de production flottantes (par exemple, les plateformes à ancrage
tendu (TLP), FPSO) seront enlevées pour recyclage en onshore. Pour ce qui est des implantations
fixes, les ponts de plateforme seront enlevés ainsi qu’une partie ou la totalité des enveloppes et
recyclés sur un chantier de recyclage onshore approprié.

Les exigences locales (ou en leur absence, les normes et standards internationaux, tels que ceux
de l’Organisation maritime internationale (OMI)) déterminent les exigences pour la planification
du déclassement. Les plans de déclassement doivent aussi prendre en compte les autres
utilisations légitimes de la mer, telles que la pêche, la sécurité de navigation et la protection des
environnements offshore et côtiers.

Généralement, les règlements gouvernementaux visent à réduire les risques environnementaux et


sécuritaires et, comme scénario de base, requièrent souvent que l’opérateur enlève les obstacles
sur le fond marin (tels que l’infrastructure sous-marine), notamment les plateformes offshore ;
cependant, des exceptions et des dérogations du scénario de base peuvent souvent être demandées
selon la nature de l’infrastructure et les conditions spécifiques du lieu. Une estimation au cas
par cas des risques et bénéfices associés à toutes les options de déclassement est requise pour
déterminer l’option de déclassement préférable.

L’objectif de l’Évaluation comparative est de créer une estimation transparente des risques et
opportunités de déclassement. L’Évaluation comparative prend en compte les facteurs de sécurité,
les impacts environnementaux et sociaux, la faisabilité technique et des considérations de coût.
40
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Les données d’entrée pour les options de déclassement faisables sont pondérées pour identifier
la décision optimale par rapport aux cinq facteurs. Des arbitrages peuvent être faits et doivent être
décidés en concertation avec les parties prenantes.

Les infrastructures et installations de surface peuvent être enlevées en intégralité, mais des
approches alternatives telles que la reconversion de l’enveloppe de la plateforme comme site de
récif artificiel peuvent offrir des bénéfices environnementaux et aux parties prenantes locales.
Les bénéfices liés au maintien d’habitat peuvent être obtenus par déclassement in situ ou par
enlèvement vers un site récif dédié. Les bénéfices liés à la rétention d’habitat incluent l’attraction
d’une variété de poissons et autres êtres marins et peuvent apporter des bénéfices à l’économie
locale en permettant le développement de pêcheries supplémentaires ou des opportunités pour le
tourisme. Les opportunités de rétention d’habitat doivent présenter des bénéfices environnementaux
démontrés et nécessitent le soutien des parties prenantes locales.

Les opérateurs optimisent leur utilisation de l’infrastructure et des équipements du site pour de
nouveaux développements et visent à identifier les opportunités de reconversion.

En ce qui concerne les installations offshore, une reconversion pour une utilisation autre que l’industrie
pétrolière et gazière peut être envisagée en faveur de développements d’énergies renouvelables via la
génération et le transport d’hydrogène ou dans le captage, transport et stockage du carbone (CCTS).

Les installations déclassées sont démolies sur les chantiers de recyclage et atteignent souvent
un taux de recyclage de 97 % ou plus grâce à leur teneur élevée en métaux.

Des opportunités moins importantes sont possibles dans le mobilier de bureau et d’hébergement
qui est vendu localement ou donné à des organismes caritatifs locaux.

L’enfouissement est la dernière option, et la moins privilégiée, pour le déclassement des matériaux.

Tableau 2.1 : Déclassement

Cadres

United Nations. Convention on the Law of the Sea (Adopted 10 December 1982). 1833 UNTS 397.
International Maritime Organisation. Guidelines and Standards for the Removal of Offshore Installations and Structures on
the Continental Shelf and in the Exclusive Economic Zone. IMO Resolution A.672 (16). London. 1989.
United Nations. Convention on the Prevention of Marine Pollution by Dumping of Wastes and Other Matter 1972. 1046
UNTS 120. (“London Convention”)
United Nations. London Convention and Protocol: UNEP Guidelines for the Placement of Artificial Reefs 2009.
International Maritime Organisation. Hong Kong International Convention for the safe and environmentally sound
recycling of ships. London. 2009.

Documents d’orientation

OGP Report 584 - Overview of International Decommissioning Regulations, Volume 1 - Facilities


IOGP Report 585 - Overview of International Decommissioning Regulations, Volume 2 – Wells Plugging and Abandonment
United Kingdom Department for Business, Energy & Industrial Strategy. Decommissioning of Offshore Oil and Gas
Installations and Pipelines. United Kingdom Department for Business, Energy & Industrial Strategy. London. 2018.
Oil & Gas UK. Guidelines for Comparative Assessment in Decommissioning Programmes. London. 2015.
Decom North Sea. Guidelines for Managing Offshore Decommissioning Waste. Westhill. 2018.
United States Environmental Protection Agency. Best Management Practices for Preparing Vessels Intended to Create
Artificial Reefs. EPA Publications. Washington, D.C. 2006.

Informations techniques supplémentaires

Fortune IS and Paterson DM. “Ecological best practice in decommissioning: a review of scientific research.”
ICES Journal of Marine Science. 2018.
Bull AS and Love MS. “Worldwide oil and gas platform decommissioning: A review of practices and reefing options.”
Ocean and Coastal Management 168. 2019. p.274-306.
INSITE (Influence of Man-made Structures in the Ecosystem) Programme. https://www.insitenorthsea.org/publications

41
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la
gestion environnementale
c2013 Chevron U.S.A. Inc.

42
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Ci-après un glossaire de certains des concepts clé de l’évaluation et CHAPITRE 3


de la gestion environnementales qui sont utilisés dans ce Chapitre :
Approches
Aspect Partie identifiée des activités, produits ou
pour la gestion
services d’une organisation qui peut interagir environnementale
avec l’environnement, pouvant résulter en
un impact. 3.1 Aperçu

Impact Résultat d’un aspect affectant les personnes, 3.2 Rôles et interfaces :
l’environnement ou les biens, qu’il soit négatif Les gouvernements
ou positif, résultant des activités, produits ou et l’industrie pétrolière
services d’un site ou d’un projet. et gazière

3.3 Évaluation
Identification Définition des éléments des activités, produits
environnementale
des aspects et ou services d’une organisation qui peuvent
stratégique (EES)
des impacts interagir avec l’environnement physique et/ou
humain, et le changement (négatif ou positif) 3.4 Évaluation de l’impact
associé à l’environnement physique, biologique environnemental, social
et/ou humain. et sanitaire (EIESS)

Impact direct Impact qui se produit à travers l’interaction 3.5 Identification des aspects
directe d’une activité avec une composante et des impacts
environnementale, sociale ou économique. 3.6 Processus d’EIESS

Impact indirect Impacts qui ne sont pas le résultat direct du 3.7 Systèmes de management
projet ; ceux-ci se produisent souvent loin du environnemental (SME) et
site de développement. Ils sont aussi appelés systèmes de management
impacts secondaires. des opérations (SMO)

3.8 Plans de gestion


Impact cumulé Combinaison d’une multitude d’impacts directs
environnementale,
ou indirects causant un impact supplémentaire.
sociale et sanitaire
Facteur Activité ou procédé qui a le potentiel de causer 3.9 Préparation et réponse
de stress un impact sur un récepteur environnemental. aux situations d’urgence

Récepteur Élément qui est affecté par un impact, tel que 3.10 Supervision, inspection
la flore et la faune, les pêcheries commerciales, et audit
les zones protégées ou la qualité de l’eau.
3.11 Directives et références
supplémentaires
Risque Combinaison de la conséquence/gravité et de
la probabilité qu’un impact se produise.

43
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

3.1 Aperçu
Les activités d’exploration, de développement et de production de pétrole et de gaz peuvent causer
des impacts sur l’environnement physique et social. Ce chapitre détaille les procédés utilisés pour
évaluer la probabilité et la conséquence des impacts potentiels associés au développement pétrolier
et gazier, ainsi que les approches utilisées pour atténuer ces risques. Le type et la gravité des
impacts qui peuvent apparaître dépendent de plusieurs facteurs, notamment :
• Le stade et la chronologie d’une activité ou d’un processus
• La taille et la complexité d’un projet ou d’une opération
• La nature et la sensibilité du milieu physique et social environnant

Ce chapitre traitera le procédé d’Évaluation environnementale ; celui-ci inclut l’Évaluation


environnementale stratégique (EES) et l’Évaluation de l’impact environnemental, social et sanitaire
(EIESS) spécifique au projet, qui est requise pour identifier les impacts environnementaux potentiels
et les possibilités d’atténuation. En outre, la gestion environnementale sera traitée, notamment
le Système de management environnemental (SME) faisant partie des Systèmes de management
opérationnel (SMO) et la supervision et audit pour la gestion des impacts résiduels d’un
développement. Les activités, processus et systèmes qui soutiennent la gestion environnementale
sont présentés à la Figure 3.1 qui indique la section dans ce chapitre où chaque élément est discuté
plus en détail. Il convient de noter que l’évaluation et la gestion sont interconnectées ; la supervision
et la collecte de données réalimentant les stades précédents.

le gouvernement
Dirigé par

Évaluation environnementale
stratégique
3.3

Gouvernement
Évaluation de l’impact
- Politique
environnemental spécifique
- Réglementation/législation
au projet
- Stratégie
3.6
(voir Figure 3.2)
Dirigé par l’opérateur

Systèmes de
management environnemental
3.7

Supervision et collecte
de données
3.10

Figure 3.1 : Processus d’évaluation et de gestion environnementale

Ce processus suit un cadre souple et générique identifié par l’IOGP-IPIECA dans le Rapport 529 de
l’IOGP - Aperçu du processus de gestion des risques et impacts environnementaux-sociaux-sanitaires de
l’IOGP, qui a été élaboré pour identifier et gérer les impacts environnementaux, sociaux et sanitaires
potentiellement importants spécifiques au projet tout au long du cycle de vie d’un projet amont de
production de pétrole et de gaz.

44
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Les activités majeures qui sous-tendent ce cadre incluent :


• L’identification des aspects et des impacts – Section 3.5
• L’évaluation de l’impact – Section 3.6
• L’élaboration du plan de gestion – Section 3.8
• L’engagement des parties prenantes – Sections 3.3 et 3.4.
Les clés pour une implémentation réussie de ce cadre incluent :
• Une compréhension technique approfondie des aspects d’un projet et du contexte
environnemental/social, les deux étant nécessaires pour comprendre les impacts
potentiels et élaborer les plans pour gérer les risques environnementaux et sociaux
jusqu’à des niveaux acceptables.
• Identifier des mesures pour atténuer les risques environnementaux, sociaux et sanitaires
importants le plus tôt possible dans le processus de conception et de planification, pour que
des mesures adéquates de gestion de risque puissent être incorporées dans les plans de
conception, d’exécution et d’opération.

3.2 Rôles et interfaces : Les gouvernements et l’industrie pétrolière


et gazière
La relation entre les gouvernements hôtes et les opérateurs pétroliers et gaziers est d’une
importance capitale pour assurer une gestion environnementale effective des activités pétrolière
et gazière. Elle exige qu’il y ait un cadre clair, que chaque partie connaisse ses rôles et interfaces
respectifs et les réalise d’une manière effective, transparente et responsable.

La Figure 3.2 montre un exemple type des rôles joués par les gouvernements et les opérateurs
durant le processus d’évaluation environnementale et les interfaces principales. Par exemple, il est
préférable pour les gouvernements d’entreprendre l’EES avant d’attribuer la licence d’une zone pour
les activités pétrolières et gazières (Section 3.3) et avant que les entreprises pétrolières et gazières
n’entreprennent une EIESS pour un projet spécifique (Section 3.4). De même, les gouvernements
doivent établir un Plan national d’urgence en cas de déversement de pétrole avant que les entreprises
ne préparent leurs propres Plans spécifiques d’urgence en cas de déversement de pétrole.

Entreprise pétrolière
et gazière
Gouvernement Légende :
SME : Système de management environnemental
EES : Évaluation environnementale stratégique
Niveau EIESS : Évaluation de l’Impact Environnemental,
corporatif/ Politique, législation et réglementation
gouvernement
Politique du SME Social et Sanitaire
environnementales nationales
national EIE : Évaluation de l’impact environnemental
PGE : Plan de gestion environnementale
PGSo : Plan de gestion sociale
PGSa : Plan de gestion sanitaire
OSCP : Plan d’urgence en cas de déversement
de pétrole
Niveau Normes et Plan(s) national(aux) Stratégies environnementales
stratégique procédures d’urgence en cas GES, eau, déchets,
d’entreprise
EES(s)
de déversement biodiversité, Rôle d’approbation du gouvernement
de pétrole etc.

Influences

Interface clé

Audit
EIESS / EIE d’inspection Principes directeurs communs :
de conformité
Niveau
• Transparence
de l’activité • Engagement du public/des parties prenantes
PGE PGSo PGSa OSCP
• Calendriers définis pour la planification
Mesurer, superviser et suivre • Évolutivité
• Fondé sur les risques

Figure 3.2 : Interface gouvernementale avec les entreprises pétrolières et gazières

45
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

3.3 Évaluation environnementale stratégique (EES)


Les stratégies de développement sur le long terme sont élaborées au niveau gouvernemental et
prennent en considération les autres activités économiques conjointement avec l’exploration et la
production de pétrole et de gaz. Ces stratégies doivent être éclairées sur la base d’une évaluation
des impacts cumulés potentiels découlant de la variété de scénarios de développement imaginés,
prenant en compte l’environnement physique et social. Les EES sont des outils d’évaluation qui
peuvent aider dans la planification sectorielle, dans la planification par zone et dans la formulation
(ou révision) des politiques et stratégies gouvernementales, ainsi que les programmes de grande
échelle ou nationaux. Les entreprises pétrolières et gazières peuvent être impliquées dans une EES
durant le processus de prise de décision en tant que partie intéressée.

À l’inverse des évaluations d’impact (EIE ou EIESS) environnement (et social/sanitaire) des projets
individuels, l’EES offre un cadre plus large et de haut niveau pour l’identification et l’évaluation
des impacts environnementaux et sociaux potentiels liés aux politiques, stratégies, plans et
programmes gouvernementaux.

Les EES examinent :


• Les tendances, potentiels et contraintes environnementaux clés qui peuvent affecter
ou peuvent être affectés par le plan ou par l’action stratégique.
• Les objectifs et indicateurs environnementaux qui concernent le plan ou l’action stratégique.
• Les effets environnementaux et sociaux probablement significatifs des options proposées
et l’implémentation du plan ou de l’action stratégique.
• Les mesures pour éviter, réduire ou atténuer les effets négatifs et pour renforcer les
effets positifs.
• Recueillir les opinions et de l’information des autorités concernées, du public et des autres
acteurs qui sont impactés ou qui influent sur le plan ou l’action stratégique proposés
(notamment les États potentiellement affectés quant aux questions transfrontalières).

Une comparaison de l’EES et de l’EIESS de projet est présentée dans le Tableau 3.1.

Tableau 3.1 : Comparaison de l’EES et de l’EIESS

Évaluation environnementale stratégique Évaluation de l’impact environnemental, social et sanitaire

Stratégique : Stratégique :

Couvre les plans et programmes sur la base des lois Couvre les projets individuels, qui nécessitent un permis
et des autres législations, qui sont élaborés par les d’exploitation des autorités nationales, régionales
autorités nationales, régionales et/ou locales. et/ou locales.

Processus multi-étapes avec des variations, par Processus bien définis ; processus clairs du début
exemple, politique c. plans/programmes. jusqu’à la fin.

Approche proactive et en avant des propositions Réactive à des propositions de développement spécifiques.
de développement.

Haut niveau d’analyse, par exemple mettre l’accent Analyse de cause à effet détaillée de l’impact des
sur les liens et questions intersectorielles. composantes du projet.

Considère une large gamme d’alternatives Considère une gamme limitée d’alternatives faisables.
de développement.

Assure l’alerte précoce des impacts cumulés (sectoriels Opportunité pour traiter les impacts cumulés limitée au
ou régionaux). niveau du projet.

Accent mis sur l’atteinte des objectifs et des sûretés Accent mis sur l’atténuation et la minimisation
pour l’environnement. des impacts.

Concentration sur « faire ce qui est mieux ». Concentration sur ne pas faire/faire le moins
de mal possible.

46
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Les stades auxquels l’EES et l’EIESS s’appliquent sont montrés à la Figure 3.3. Les EES identifient
une gamme d’options de développement alternatives et leurs probables impacts environnementaux
et sociaux importants et s’efforcent de communiquer l’alternative de développement la plus saine
du point de vue environnemental. L’EES considère les risques et les opportunités des alternatives
de développement proposées et permet aux planificateurs de prendre en compte les questions
environnementales et sociales avant la prise de décisions. L’EES aide à accroître l’efficacité lors
de la conduite des EIESS pour les projets individuels et permet de traiter des questions au-delà
du niveau du projet.

EES EIESS

Politiques Plans Programmes Projets


de développement

Figure 3.3 : Applicabilité de l’EES/EIESS

Les EES mettent en jeu des procédures étape par étape similaires à celles requises pour une EIESS
(voir la Section 3.4), qui incluent :
1) La sélection
2) Le cadrage
3) La formulation d’un rapport environnemental
4) Les consultations et la participation du public
5) L’intégration des résultats des consultations publiques et les recommandations du rapport
environnemental dans la politique, plan ou programme finaux.
6) La supervision de l’implémentation des plans de gestion environnementale et des impacts
environnementaux potentiels de la politique, du plan ou du programme adoptés.

Alors que les EES devraient être implémentées idéalement aux premiers stades de la politique,
planification ou programme de développement, il est possible d’implémenter les EES après que
la politique, plan ou programme ont été élaborés (désignée sous le nom d’EES a posteriori).
Cependant, à la différence de la législation sur l’EIESS (qui est de nos jours bien établie dans de
nombreux pays), peu de pays possèdent une législation dédiée aux EES. Toutefois, il y a un certain
nombre d’exemples nationaux d’EES qui ont été entreprises pour le secteur du pétrole et du gaz.

47
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

Étude de cas :
EES des activités pétrolières et gazières à Albertine Graben, Ouganda
L’exploration pétrolière et gazière en Ouganda a conduit à des découvertes au début des
années 2000 à Albertine Graben, qui chevauche le Lac Albert. Les réserves actuelles de
pétrole récupérable sont estimées à environ 1,4 milliards de barils et la production devrait
débuter dans les années 2020. Le Gouvernement envisage des plans pour développer ses
propres raffinerie et pipeline, afin d’améliorer la sécurité énergétique du pays et soutenir
la croissance économique.

En 2013, le Gouvernement ougandais, avec le soutien du Gouvernement norvégien, a commandé


une EES des activités pétrolières et gazières à Albertine Graben. L’EES a été conduite
conjointement par le ministère ougandais du Développement de l’énergie et des ressources
minérales (MEMD) et le ministère de l’Eau et de l’environnement (MWE), mais la responsabilité
de l’implémentation des recommandations de l’EES incombait au MEMD.

L’EES visait à fournir une vision globale de l’environnement physique, de l’héritage culturel
et des questions socioéconomiques qui pourraient être soulevées à la suite des activités
pétrolières et gazières à Albertine Graben, et permettre au Gouvernement ougandais de
prendre des décisions éclairées lors de la création de la politique et de la planification
pour l’industrie des hydrocarbures. L’EES a identifié 18 ensembles de questions clés
de durabilité environnementale et sociale à considérer et a proposé les atténuations
correspondantes qui devraient être intégrées dans la planification du développement
national. Les questions identifiées affectent de nombreux secteurs de développement ;
de ce fait, leur implémentation nécessite une action concertée des autres ministères,
départements et agences gouvernementaux concernés. Trois scénarios de développement
ont été formulés, qui considèrent le développement de la raffinerie et du transport de
pétrole pour l’exportation en quatre phases ; l’EES a évalué les bénéfices et les impacts
potentiels de chaque scénario pour permettre une analyse comparative de haut niveau.
Les recommandations de l’EES ont été approuvées par le Gouvernement ougandais en
2015 et sont actuellement en cours d’implémentation.

Pour plus d’informations


Ministère ougandais du Développement de l’énergie et des ressources minérales. Évaluation
environnementale stratégique des activités pétrolières et gazières à Albertine Graben, Ouganda,
Rapport final. 2013. http://chein.nema.go.ug/wp/?wpfb_dl=65

48
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

3.4 Évaluation de l’impact environnemental, social et sanitaire (EIESS)


Une EIESS est un processus d’évaluation les impacts potentiels d’un développement proposé et
d’identification des mesures d’atténuation et de contrôle pour éviter ou contrôler ceux-ci à un
niveau acceptable.

Entreprendre le processus d’EIESS pour une activité planifiée (par exemple, la construction
d’installations de production de pétrole et de gaz, le déclassement d’une installation en fin de vie ou
les travaux de remise en état du site) est une approche qui est couramment employée par l’industrie
pétrolière et gazière mondiale pour identifier et évaluer les impacts réels et potentiels et les risques
associés de l’activité proposée.

Dans la plupart des pays hôtes et des régimes réglementaires, une EIESS doit être entreprise. Dans
certains cas, les entreprises entreprendront une EIESS de toute façon afin de satisfaire des exigences
internes. Le processus exact qui est entrepris dépendra de l’échelle du Projet et des exigences internes/
externes. L’EIESS doit être entreprise durant les stades de planification d’un Projet et, si nécessaire,
soumise pour approbation à l’autorité gouvernementale avant le commencement de l’activité proposée.
En outre, la documentation d’EIESS requise par la réglementation est habituellement soumise à un
processus d’examen et d’avis public, et la documentation finale doit habituellement être accessible
au public.

Les impacts potentiels des activités de l’industrie pétrolière et gazière doivent être aussi considérés
dans le contexte des EES, des exigences réglementaires locales, régionales et nationales, ainsi que
des accords et traités internationaux pour lesquels le pays hôte a promulgué une législation habilitante
(discuté aussi au Chapitre 5). En outre, les activités de l’industrie pétrolière et gazière doivent être
examinées globalement dans le contexte des autres activités ou tendances dans un endroit particulier
(par exemple, en raison des autres secteurs industriels, de l’agriculture ou du changement climatique)
pour s’assurer que des impacts cumulés inacceptables n’apparaissent pas. À cet effet, les EES
peuvent aider à éclairer le processus d’EIESS.

3.5 Identification des aspects et des impacts


Afin d’éclairer l’EIESS et d’identifier les impacts jugés potentiellement significatifs, une étape clé est
le développement d’une compréhension et d’une caractérisation des activités, ou « aspects », qui
peuvent interagir avec l’environnement ; ce processus est connu sous le nom d’Identification des
aspects et des impacts et est décrit plus en détail dans le Rapport 529 de l’IOGP. La portée du
Registre des aspects et des impacts peut inclure les récepteurs biologiques physiques et potentiels,
les espèces et les écosystèmes, les émissions courantes, les conditions de référence et les
scénarios d’urgence. Les éléments environnementaux qui pourraient être affectés par les aspects
sont appelés « récepteurs ».

Impacts directs et indirects


Les aspects peuvent découler sur une interaction directe avec l’environnement, ou bien l’interaction
peut être indirecte (si l’activité conduit à des activités consécutives par d’autres ou déclenche une
série d’événements subséquents) qui, à son tour, peut découler sur un « impact » environnemental.
Des exemples d’aspects environnementaux indirects incluent les activités des fournisseurs et des
prestataires et les interactions avec les personnes, les communautés et les gouvernements, qui
déclenchent leurs interactions supplémentaires avec l’environnement. La Figure 3.4 présente des
exemples d’impacts environnementaux directs et indirects. Il convient de noter que les exemples
fournis sont présentés seulement à titre d’illustration ; les aspects/impacts notés ne survenant pas
tous dans un développement offshore.

49
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

1 7

2
5

6
3

Aspect et impact Direct/Indirect Aspect et impact Direct/Indirect


Déchets expédiés vers le rivage pour élimination
1 Émissions atmosphériques impactant la qualité de l’air Direct 5 par enfouissement impactant l’utilisation des terres Indirect
Impact sur la qualité de l’eau affectant les poissons
2 Rejets en mer impactant la qualité de l’eau Direct 6 et les mammifères marins Indirect
Rejets depuis le puits/amas de déblais de forage étouffant Émissions atmosphériques causant des dépositions
3 le lit de mer et impactant la qualité de l’eau Direct 7 de pluies acides sur terre Indirect

4 Cheminement du pipeline causant une perte d’habitat Direct 8 Installations étouffant la flore et la faune benthiques Direct

Figure 3.4 : Exemples d’aspects et impacts environnementaux directs et indirects

Impacts cumulés
Les aspects cumulés sont une combinaison d’une multitude d’aspects directs ou indirects, ou
bien la combinaison d’un aspect avec un facteur externe non identifié par les évaluations de
risque, tel qu’une catastrophe naturelle qui découle sur un impact cumulé. Il convient de noter
que chaque impact potentiel n’est pas nécessairement significatif et peut ne pas nécessiter
davantage d’évaluation pour qu’il soit contrôlé efficacement. La Figure 3.5 présente des exemples
d’impacts cumulés en rapport avec les vaisseaux associés aux activités pétrolières et gazières. Les
aspects associés à une activité singulière d’un vaisseau telle que les rejets huileux, les émissions
atmosphériques et la perturbation par le bruit sous-marin peuvent ne pas découler sur un impact
significatif par leur propre effet, mais en combinaison, ils peuvent découler sur un impact considéré
comme significatif, en particulier dans les zones sensibles.

Émissions atmosphériques

Rejets huileux

Perturbation des poissons et des mammifères marins par le bruit

Figure 3.5 : Exemples d’aspects et impacts environnementaux cumulés

50
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Au cours des premiers stades du processus d’EIESS (tels que la Sélection ou le Cadrage, voir la
Section 3.6.1 et 3.6.2), l’Identification des aspects et des impacts sera généralement éclairée par
un examen de haut niveau, avec une caractérisation des aspects environnementaux entreprise
qualitativement sur la base des informations existantes. La caractérisation de l’importance de
l’impact nécessite des informations sur la portée, l’échelle, la taille, la durée, l’intensité et/ou la
fréquence d’un aspect. L’environnement physique et social doit être pris en compte et les impacts,
tant positifs que négatifs, doivent être identifiés. Si nécessaire, une caractérisation quantitative
supplémentaire est entreprise durant l’EIESS principale, une fois que les études initiales concernées
ont été entreprises. Durant cette évaluation, le contexte environnemental doit être pris en compte,
par exemple la présence d’espèces/habitats sensibles ou protégés près du développement proposé
nécessiterait une évaluation plus approfondie que cela n’aurait été le cas si le développement se
trouvait dans une zone qui a été industrialisée par le passé sans espèces sensibles ou protégées
dans le voisinage.

Au cours des premiers stades du projet, les résultats de l’Identification des aspects et des impacts
doivent être utilisés pour éclairer les processus de prise de décision du projet, notamment la
détermination de la viabilité du projet et la sélection de la conception préférée du projet et des
alternatives d’exécution.

3.6 Processus d’EIESS


L’EIESS est un examen systématique des effets qu’un développement proposé pourrait avoir sur le
milieu environnant. L’EIESS couvre tous les stades d’un projet, depuis les puits d’exploration et les
activités sismiques à la construction et jusqu’au déclassement.

L’EIESS identifie les aspects du développement qui pourraient affecter négativement l’environnement
et enfreindre la législation et identifiera les niveaux d’atténuation et/ou de contrôle afin de gérer ces
impacts identifiés. Tout effet positif découlant du développement doit aussi être identifié. Tous ceux-
ci sont présentés dans la Déclaration environnementale (DE), qui est le document qui résume les
conclusions de l’EIESS. Un organigramme résumant le processus global de l’EIESS est montré à la
Figure 3.6 et peut être ajusté comme il convient selon l’échelle/complexité du projet. Le processus
illustré est générique et peut différer pour un pays ou une organisation spécifiques.

51
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

Identification
de proposition

Consultation
Sélection

Sélection et cadrage
informelle

NON EIE
requise

OUI
Examen
réglementaire Cadrage
et consultation
publique

Évaluation
Études initiales
des risques

EIESS principale
Atténuation /
Conduire l’EIESS
contrôle

Risque résiduel

Examen du public,
Soumettre la DE
des parties prenantes
au régulateur
et du régulateur Processus d’approbation

Soumettre
à nouveau

Redéfinition

DE rejetée DE approuvée

Plan Examen
Soutien continu

de gestion du régulateur

Implémentation
et supervision

Figure 3.6 : Organigramme du processus d’EIESS

52
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

3.6.1 Sélection
Selon la législation du pays hôte, il pourrait y avoir certains critères qui déterminent si une EIESS
est requise pour un développement. Certains types de projets de développement (comme définis
par le pays hôte) peuvent toujours nécessiter une EIESS tandis que les développements qui ne sont
pas couverts par de tels critères peuvent nécessiter une EIESS seulement s’ils pourraient avoir des
effets importants sur l’environnement du fait de facteurs tels que leur taille, nature et emplacement.
Les exemples incluent les pipelines sur une certaine longueur ou les plateformes produisant
plus d’une certaine quantité de pétrole ou de gaz par jour. De ce fait, le stade de sélection sert
à confirmer si les projets nécessitent une EIESS.

Le résultat du processus de sélection est un Avis de sélection. En général, l’Avis de sélection est
soumis à l’Autorité de planification, expliquant pourquoi le projet ne devrait pas nécessiter d’EIESS.
L’Avis de sélection est accompagné :
• d’un plan pour identifier le terrain ou la mer dans la zone de développement,
• d’une brève description du développement et de ses effets possibles sur l’environnement,
• de toute autre information complémentaire.

Dans le cas où le développeur considère qu’une EIESS devrait être requise étant donné la taille du
projet et les impacts environnementaux potentiels, alors aucun Avis de sélection ne sera nécessaire
et, à la suite d’une consultation informelle, le projet pourra se poursuivre jusqu’à la phase de cadrage.

3.6.2 Cadrage
Le cadrage est une partie intégrante du processus d’EIESS, car il permet au développeur
de confirmer ce que l’Autorité de planification considère comme les effets principaux du
développement, et ainsi déterminer ce qui devrait être couvert dans la DE. Le cadrage est spécifique
au projet et identifie les questions clés qui pourraient être impactées significativement par le
développement. Des options alternatives au développement doivent aussi être considérées. Le
cadrage identifie ce qui suit :
• Les impacts jugés potentiellement significatifs (et de ce fait devant être intégrés dans la DE),
• Les impacts jugés insignifiants (et pouvant être éliminés des évaluations ultérieures),
• Les impacts dont l’importance n’est pas claire (ceux-ci sont alors inclus dans la première
catégorie et évalués comme s’ils étaient potentiellement significatifs).

Ceux-ci sont identifiés à travers le processus d’Identification des aspects et des impacts, qui
évaluera les caractéristiques physiques et les activités associées à la construction, exploitation
et déclassement du développement proposé.

Lors de l’évaluation des aspects environnementaux pour de nouvelles installations, opérations,


projets ou zones, il est essentiel d’identifier des alternatives. L’évaluation des risques de chaque
alternative par rapport aux impacts potentiels peut assister dans la sélection de l’alternative qui
répond aux mieux aux objectifs commerciaux et environnementaux intégrés.

Les normes internationales relatives à l’évaluation environnementale requièrent la considération


d’alternatives, afin d’empêcher d’aller dans des développements à risque plus élevé sans avoir
considéré les alternatives à moindre risque qui répondent aussi à ces objectifs. Par ailleurs, les
alternatives doivent être examinées à l’avance et les résultats utilisés pour identifier les pistes
d’action préférées, plutôt qu’en tant qu’atténuation de risques après qu’une décision a déjà été prise.

53
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

En général, les alternatives incluront :


• La technologie et les pratiques couramment utilisées,
• Les nouvelles/nouveaux technologies/équipements/pratiques, notamment ceux employés
au stade de test,
• La technologie, le cheminement/l’implantation ou les pratiques alternatives,
• Les ajustements à la séquence et/ou à la durée des activités,
• Un plus grand nombre d’options pour les équipements et les matériaux, tels que le choix
d’outils géophysiques, les matériaux de construction, les types de vaisseaux, les fluides de
fonctionnement et/ou les carburants,
• « Aucune suite » (ne pas entreprendre un projet).
Les alternatives sélectionnées pour l’évaluation des risques ne doivent pas être exhaustives, mais
doivent couvrir les options de conception, l’implantation, l’exploitation, les équipements/outils,
le cheminement, les vaisseaux et l’ingénierie. Chacune doit être examinée avant l’évaluation des
risques pour confirmer qu’elle est :
• Scientifiquement valable,
• Économiquement et techniquement faisable,
• Cohérente avec des besoins commerciaux, environnementaux et sociaux équilibrés.
Suivre le processus ci-dessus permet à la DE de se concentrer sur les impacts les plus potentiellement
significatifs résultant du développement et ainsi évite une évaluation inutile. En généralement,
un Rapport de cadrage, qui est le résultat de la phase de cadrage, détaillera ce qui suit au regard
du développement :

Contenu type du Rapport de cadrage :


• Législation applicable et exigences législatives
• Consultations à faire
• Description du projet
• Impacts potentiels du développement sur l’environnement et impacts considérés
comme significatifs
• Un bilan des impacts qui ont été écartés (voir Identification des aspects et des impacts
à la Section 3.5)
• Informations contextuelles et toutes exigences d’études supplémentaires (par exemple,
les enquêtes initiales)
• Directives et méthodes à employer pour l’évaluation
• Les alternatives principales au développement qui seront explorées, et une indication des
principales raisons ayant conduit au choix du développement, prenant en compte les effets
environnementaux de ce développement
• Brouillon de Table des matières pour la DE, qui inclura les résultats ESS de la phase
de cadrage à inclure dans la DE.

En général, le Rapport de cadrage est envoyé pour consultation publique et examen réglementaire
(à noter que ceci peut varier dans les cas où un Rapport de cadrage est entrepris pour satisfaire
à des exigences internes de l’entreprise, plutôt qu’à une exigence légale, comme discuté à la
Section 3.4). La consultation constitue une partie intégrante du processus d’EIESS, car elle peut
affiner le contenu du Rapport de cadrage et éclairer le processus d’EIESS. Outre les parties
consultées statutaires, la consultation de parties non officielles (telles que des membres du public
et des parties prenantes) doit aussi être entreprise. Cela constitue une méthode importante pour
s’assurer que toutes les questions pertinentes relatives au développement sont traitées avant le

54
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

processus de dépôt formel et permet l’incorporation de ces questions dans le projet alors que la
conception peut être modifiée plus facilement. Une consultation en avant durant le processus de cadrage
minimise aussi la possibilité de retards durant le processus de consultation et d’approbation de la DE en
assurant que les informations requises par les parties intéressées sont incluses dans la DE.

3.6.3 Études initiales


Afin de déterminer avec précision les impacts potentiels associés au développement, une
compréhension approfondie de l’environnement physique et social existant est requise. Les sources
de données peuvent inclure les données accessibles au public, les autres projets développés sur la
même zone ou bien les études commandées spécifiquement pour le développement, telles que les
études hydrologiques, les évaluations de l’habitat, les enquêtes sur la circulation, les études sur les
oiseaux, l’échantillonnage et la caractérisation des eaux souterraines, des eaux de surface, de la
qualité maritime et des sédiments pour les sites offshore, les campagnes d’évaluation de la qualité
de l’air, etc. L’Autorité de planification confirmera à travers le Rapport de cadrage toutes les enquêtes
supplémentaires requises dans le cadre du processus d’EIESS.

La collecte de suffisamment de données de référence permettra une identification plus aisée des
impacts environnementaux et sociaux possibles et engendrera ainsi une EIESS, une implémentation
et une gestion ultérieures des mesures pour atténuer les risques résiduels qui seraient plus robustes.

3.6.4 Impacts sociaux


Les impacts sociaux associés aux développements amont peuvent être complexes. Il y a eu un progrès
international significatif dans le développement de cadres, normes et directives importants couvrant
tous les aspects de la responsabilité sociale. Ceux-ci sont résumés dans le Tableau 3.2 (voir la
Section 3.6.5), qui inclut aussi les directives relatives aux impacts sanitaires.

Comprendre et répondre aux intérêts des sociétés, des différents groupes sociaux et des communautés
qui pourraient affecter, ou être affectés par, les opérations pétrolières et gazières, constitue souvent une
composante importante de la conception et de l’exécution de projets pétroliers et gaziers réussis
et durables. Les parties prenantes associées à de tels projets, notamment la main-d’œuvre locale,
les fournisseurs et les communautés, sont, en général, diverses et incluent des couches multiples,
avec une pluralité de voix et de représentants.

L’absence de consultation et de collaboration avec les communautés locales peut mener à la perturbation
du projet, des retards, des coûts et une possible remontée des problèmes locaux au niveau global. À
l’inverse, un engagement réussi avec les communautés hôtes peut faire accepter les entreprises par les
manières dont elles aident à améliorer les moyens de subsistance, le bien-être et le futur économique
de ceux qui vivent là-bas. Ceci souligne l’importance de la consultation publique lors de l’EIESS et de la
nécessité de développer une compréhension du contexte social en tant que partie de l’évaluation d’impact.

Toutes les activités réalisées dans l’industrie pétrolière et gazière peuvent avoir des impacts sociaux et/
ou sanitaires potentiels (qu’ils soient positifs ou négatifs), certains pouvant être significatifs. La nature et
l’étendue de ces impacts sont particulièrement importantes pour les communautés hôtes et les parties
prenantes locales, notamment les peuples autochtones.

Les impacts sociaux et sanitaires relatifs aux activités de l’industrie pétrolière et gazière peuvent affecter :
• Les modes d’utilisation des terres, notamment ceux relatifs à l’agriculture, la pêche, la chasse
et la cueillette.
• Les niveaux et la démographie des populations locales, dus à la migration interne (afflux
de travailleurs et d’entrepreneurs vers les zones des activités du secteur amont).

55
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

• Les droits humains des communautés et des individus.


• Les problèmes de relocalisation et de réinstallation associés à l’expropriation.
• L’évolution économique et/ou politique résultant de la transparence et de la corruption.
• Le mode de vie des peuples autochtones.
• Les systèmes sociaux dus à la migration interne, aux opportunités d’emploi nouvelles ou
augmentées/réduites, aux écarts de revenus et à l’inflation.
• Les systèmes socioculturels, tels que la structure sociale, l’organisation et l’héritage culturel,
les pratiques et les croyances et les systèmes de valeur, résultant de l’influence étrangère.
• La disponibilité et l’accès à une variété plus large de biens et de services meilleurs tels que
l’infrastructure, l’hébergement, l’éducation et la formation, la santé, l’eau, le carburant et
l’énergie, l’électricité, l’assainissement et l’élimination des déchets et les biens de consommation
(ou bien un accès réduit à tout cela à cause des contraintes associées à la migration interne).
• Les stratégies de planification, dans lesquelles des conflits peuvent surgir en lien avec le
développement et la protection de l’utilisation des ressources naturelles, de l’utilisation à des fins
récréatives, du tourisme et des ressources historiques et culturelles.
• Les systèmes de transport, à cause de l’utilisation accrue de ceux-ci et comme résultat des
améliorations des infrastructures routières, aériennes et maritimes et leurs effets associés (par
exemple, le bruit, la poussière, les émissions dans l’atmosphère, les problèmes de sécurité).
• L’état de santé des habitants locaux, à la fois positivement et négativement.

Des améliorations de l’infrastructure, de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et du


traitement des déchets, des compétences techniques, de la formation, des opportunités d’emploi
et de la santé peuvent apparaître dans le voisinage de plusieurs projets de l’industrie pétrolière et
gazière et des installations d’exploitation comme résultat des initiatives de l’entreprise, ainsi que des
investissements du gouvernement du pays hôte permis par les taxes, les redevances et les autres
frais payés par les entreprises. Cependant, la distribution des bénéfices peut être inéquitable et,
dans certains cas, l’incapacité de certaines parties prenantes à prévoir/planifier efficacement les
conséquences des activités du secteur peut découler sur des résultats imprévisibles et indésirables.
Une planification minutieuse et à l’avance est essentielle pour que ces effets indésirables du
développement amont puissent être évités.

3.6.5 Impacts sanitaires


Les conséquences sur la santé humaine s’inscrivent dans une multitude de questions
environnementales, économiques, sociales et personnelles. Pour cette raison, une Évaluation
de l’impact sanitaire (EISa) est souvent conduite par une équipe multidisciplinaire qui intègre des
domaines spécialisés dans une évaluation d’impact unique. Cependant, dans certaines situations,
une EISa autonome est préférable. Les grands projets, en particulier, qui peuvent ériger, directement
ou indirectement, un développement sur de longues distances (par exemple, des pipelines, des
lignes électriques, des canaux, de nouvelles routes) peuvent impacter les communautés et les zones
géographiques sur le plan sanitaire. Par exemple, les changements de l’utilisation des terrains et la
migration induite par le projet peuvent déclencher l’émergence d’une nouvelle maladie et propager
des maladies nouvelles ou existantes hors des zones identifiées et couvertes par l’EIESS. En général,
l’épidémiologie de transmission de maladies n’est pas considérée lors de l’Évaluation de l’impact social
(EISo) et peut être évaluée seulement dans l’EIESS en rapport avec les questions des animaux sauvages
et de l’habitat. La souplesse est essentielle puisque l’évaluation d’impact globale, qu’elle soit intégrée
ou autonome, doit être adaptée aux fins prévues.

Qu’il soit autonome ou intégré, le processus d’EISa peut se faire en synergie au sein du processus
d’EIESS. Les données environnementales et sanitaires de référence recueillies par l’équipe

56
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

environnementale sont utilisées dans l’EISa, évitant ainsi un dédoublement des efforts. Le Rapport 
548 de l’IOGP-IPIECA - Évaluation de l’impact sanitaire – un guide pour l’industrie pétrolière et gazière
(voir le Tableau 3.2) définit l’objet et la valeur de l’EISa dans l’industrie pétrolière et gazière et détaille
un processus d’implémentation de l’EISa en six étapes. Il fixe le processus au sein du contexte plus
large des exigences nationales, internationales, des standards et des préoccupations des institutions
financières. Le guide aborde aussi l’EISa stratégique comme un processus structuré pour renforcer
le rôle des questions sanitaires dans la prise de décision et la planification au niveau stratégique.

Tableau 3.2 : Impacts sociaux et sanitaires

Cadres

UN Guiding Principles on Business and Human Rights (UNGPs) (2011)


International Finance Corporation’s Performance Standards (2012).

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 548 - Health Impact Assessment - a guide for the oil and gas industry

Informations techniques supplémentaires

3.6.6 Impacts des dangers naturels


La tendance est de plus en plus au traitement des effets significatifs prévus découlant de la
vulnérabilité d’un projet proposé aux catastrophes majeures (dangers naturels) dans les EIESS.
Afin d’assurer un haut niveau de protection de l’environnement, des mesures de précaution
pourraient être nécessaires pour certains projets qui, de par leur vulnérabilité aux dangers
naturels, ont le potentiel d’avoir un effet significatif sur l’environnement.

De nombreux dangers naturels peuvent avoir un impact sur les développements pétroliers et
gaziers ; ceux-ci incluent les tempêtes tropicales, les ouragans, les feux de forêt, les tremblements
de terre, les tsunamis et les inondations. Ceci peut introduire ou accroître le risque que les
récepteurs sensibles soient affectés négativement à la suite de la survenue d’un danger. Ceci peut
résulter du fait que le développement introduit ou renforce un lien entre un danger environnemental
et un récepteur sensible, augmentant la probabilité d’un risque préexistant, ou du fait que le
développement est vulnérable à un danger préexistant peu probable. Un exemple du renforcement
d’un lien entre un danger environnemental et un récepteur sensible pourrait être la construction
d’un développement augmentant le risque d’inondation pour les communautés locales.

Il convient de noter que l’exigence d’évaluer le risque des dangers naturels est à appliquer
à « certains » projets plutôt qu’à tous les projets et seulement pour le risque de dangers naturels
majeurs. L’approche d’évaluation des impacts des dangers naturels doit être axée sur le risque
et l’on s’attend à ce que l’évaluation puisse généralement utiliser les informations existantes
rassemblées et évaluées pour les autres dossiers de sécurité axés sur le risque et pour des
fins réglementaires pour éviter les dédoublements.

Comme pour les autres effets de l’EIESS, le risque pour l’environnement peut être lié à une
vulnérabilité accrue du récepteur ou à une exposition accrue à un changement à la suite d’un
danger naturel. Ainsi, l’évaluation EIESS doit identifier des mesures d’atténuation qui pourraient :
• Réduire l’ampleur de l’impact d’un danger sur le projet s’il survient,
• Accroître la résilience du développement au danger,

57
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

• Réduire la vulnérabilité du récepteur à l’effet déclenché,


• Rompre le lien entre le développement et le récepteur.

Citons comme exemple de cela le fait de surélever un développement de manière à réduire la


probabilité qu’il soit affecté par les inondations et identifier des procédures et des installations
d’exploitation spécifiques au site qui seraient implémentées en cas d’inondation du développement.

Afin d’évaluer l’impact potentiel associé aux dangers naturels, des informations de référence
détaillées seront requises en tant que partie du processus d’EIESS sur les aspects concernés
tels que les périodes de récurrence des événements extrêmes et les conditions météorologiques
(vitesse et direction du vent, pluviométrie). La commande d’études spécifiques, telles que
l’Évaluation du risque d’inondation, pourra être nécessaire.

L’impact du changement climatique doit être aussi considéré par rapport aux dangers naturels.
Par exemple, le réchauffement climatique peut accroître la fréquence de survenue de tempêtes
tropicales ou d’ouragans ; on a constaté que l’ouragan Harvey, qui a frappé le Texas et la Louisiane
en 2017, s’est approché des terres en passant au-dessus des eaux de surface de la mer qui étaient
significativement au-dessus des températures moyennes. Comme les eaux chaudes constituent la
principale source d’énergie des ouragans, cela a eu l’effet de permettre à Harvey de se renforcer
plus que prévu. De ce fait, l’exacerbation des dangers naturels due au changement climatique
pourrait poser des risques accrus pour les développements existants ou planifiés.

Le processus d’EIESS identifiera des mesures d’atténuation qui pourraient être implémentées dans
la conception pour réduire le risque des dangers naturels. La gestion des risques résiduels est
décrite plus en détail à la Section 3.6.7.

3.6.7 Évaluation et atténuation d’impact


Après que le Rapport de Cadrage a été commenté par l’Autorité de planification et après la
réalisation de toutes études environnementales de référence à l’appui, l’évaluation des impacts
potentiels associés au développement est entreprise.

Évaluation du risque
Les questions reportées depuis le Cadrage sont analysées plus en détail. L’importance des risques
potentiels de toutes les activités sur toute la durée de vie du site doit être évaluée. En évaluant le
risque, il est important de considérer l’échelle spatio-temporelle sur laquelle l’impact potentiel
pourrait survenir, l’ampleur et la nature de l’impact, la permanence des changements, ainsi que
la nature et la sensibilité des récepteurs qui pourraient être affectés.

En général, les considérations clés dans le processus d’évaluation de risque incluent :


• La construction, l’exploitation et le déclassement,
• Les déchets, émissions et rejets planifiés (en fonctionnement normal) et non planifiés
(hors fonctionnement normal),
• Le type d’impact, tel qu’une seule ou plusieurs source(s), un évènement unique ou perpétuel,
• L’exposition de la communauté au bruit, à la chaleur, aux radiations, à la pression,
à l’humidité, aux substances chimiques et aux agents biologiques,
• L’utilisation des ressources locales, par exemple, l’eau, la nourriture, l’électricité, les services
de santé, l’infrastructure et le logement,

58
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

• Les impacts potentiels pour les espèces sensibles/vulnérables/remarquables, la biodiversité


et les écosystèmes ainsi que les services à plus forte valeur rendus par les écosystèmes
qui pourraient être impactés, directement ou indirectement, par le projet nécessitent une
attention particulière,
• Les matériaux à manipuler et à transporter,
• Le nombre de travailleurs sur le projet durant chaque phase,
• Les dangers naturels et leurs cycles de « récurrence » et le risque de catastrophe dans une
zone donnée (sur la base des impacts connus des événements catastrophiques passés).

Après l’identification des impacts, les impacts sont évalués plus en détail pour déterminer les
risques. Les risques sont calculés en combinant d’abord la gravité/conséquence d’un impact et,
ensuite, la probabilité de survenue de cette conséquence. Le Rapport de cadrage confirmera la
méthodologie de notation utilisée pour déterminer le risque global ; cela comprend habituellement
une matrice de notation qui combine la gravité de la conséquence et la probabilité pour donner un
niveau de risque global, comme illustré à la Figure 3.7. Une telle matrice serait accompagnée de
définitions des valeurs de notation pour éclairer le processus de notation.

Probabilité
Impact
1 2 3 4 5
Score A (Très improbable) B (Improbable) C (Possible) D (Probable) E (Très probable)
5 5 10 15 20 25
4 4 8 12 16 20
Gravité
3 3 6 9 12 15
2 2 4 6 8 10
1 1 2 3 4 5

1 à 4 Bas 5 à 12 Moyen 15 à 25 Élevé

Figure 3.7 : Matrice type de risque environnemental

Les conséquences réelles peuvent varier grandement selon les spécificités du projet et de l’impact.
Par exemple, la conséquence associée au bruit émanant d’une opération, qui pourrait avoir pour
résultat l’évitement de la zone par certains animaux, serait considérée comme risque plus élevé
s’il en résultait le déplacement d’une espèce d’une zone critique d’alimentation (c’est-à-dire,
la conséquence est amplifiée). Le risque serait moins élevé si les animaux n’étaient pas sensibles
aux sons associés à une opération, ou si des zones alternatives d’alimentation abondantes
étaient disponibles.

Comme démontré par l’exemple ci-dessus, une collecte d’informations approfondie et une analyse sont
essentielles pour caractériser précisément le contexte environnemental, notamment la présence de
flore et de faune, toutes vulnérabilités spécifiques qu’elles pourraient avoir et la probabilité de leur
interaction avec les opérations pétrolières et gazières. De même, les études initiales de la situation
sociale d’une zone peuvent identifier les impacts potentiels directs, indirects et cumulés pour les
parties prenantes dans une zone du projet.

Les impacts environnementaux physiques associés à chacun des aspects principaux des activités
d’exploration et de production de pétrole et de gaz en offshore et en onshore sont couverts au
Chapitre 4. Les impacts sociaux, sanitaires et des dangers naturels sont décrits plus en détail
dans la Section 3.6.4 à la Section 3.6.6, respectivement.

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Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

Atténuation et contrôle
Une exigence principale d’une EIESS est de démontrer quelles mesures d’atténuation seront mises
en place par le projet pour réduire les impacts potentiels. Les atténuations économiquement les
plus efficaces sont celles développées durant la phase de conception d’un projet. L’identification
des aspects et des impacts est utilisée comme outil de gestion de projet pour identifier les aspects
qui auraient des impacts potentiels sur les personnes et l’environnement. Ceci permet, à son tour,
de réduire au minimum les impacts durant la phase de conception aussi raisonnablement que
possible (ALARP), et de gérer et contrôler (atténuer) proprement tout impact « résiduel » après
la phase de conception durant les phases de construction et d’exploitation.

Les alternatives d’atténuation (et de renforcement des avantages) devraient être examinées pour des
raisons d’applicabilité incluant la sécurité, la sûreté, la constructibilité, l’exploitabilité et les relations des
parties prenantes. Lorsqu’un risque inacceptable est identifié, les mesures d’atténuation devraient être
incorporées dans la conception de projet pour réduire la probabilité de survenue de l’impact ou la gravité
de la conséquence si l’impact survient.

De nombreuses options sont à la disposition des entreprises pour gérer les risques
environnementaux inhérents au secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière. Celles-ci vont
des considérations de planification et de l’intégration des facteurs environnementaux, sociaux et
sanitaires dans les conceptions d’ingénierie jusqu’à l’application des technologies pour éviter ou
contrôler les émissions atmosphériques, les rejets dans les plans d’eau et la génération de déchets.

Une gestion effective du risque environnemental implique l’application d’une hiérarchie


d’atténuation, un outil pour aider à gérer les risques et les impacts environnementaux négatifs
potentiels des projets de développement. Celle-ci met en jeu un cadre hiérarchique de quatre
actions clés : Éviter, Minimiser, Restaurer et Compenser, comme illustré à la Figure 3.8.
Approche de gestion préférée

Éviter

Minimiser

Restaurer

Compenser

Figure 3.8 : Hiérarchie de gestion des risques

Ces actions sont définies comme suit :

Évitement : souvent le mécanisme le plus efficace pour réduire les impacts potentiels et peut
être appliqué lors de la sélection du site, la conception du projet et la planification des activités.
La prise en compte de l’évitement durant les stades de pré-planification peut renforcer l’efficacité
et le rendement économique de ces mesures.

60
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Minimisation : des contrôles physiques, opérationnels et d’abattement peuvent être mis en


place pour réduire la durée, la gravité ou l’étendue des impacts qui ne pourraient être évités.

Restauration : à des fins d’atténuation lorsque des impacts significatifs ne pourraient être
évités ou réduits correctement à des niveaux acceptables, des actions pour réparer des
éléments de l’environnement impacté peuvent être entreprises pour restaurer les composantes
environnementales.

Compensation : dans certains cas, des actions peuvent être garanties pour traiter les impacts
qui ne seraient être atténués correctement par des actions d’évitement, de minimisation ou
de restauration. Les compensations peuvent être entreprises pour pallier ces impacts résiduels
significatifs, mais sont appliquées à des zones qui ne sont pas impactées par le projet et doivent
être conçues pour découler sur des résultats de sauvegarde qui se rapportent directement aux
impacts résiduels du projet.

Le Guide intersectoriel pour l’implémentation de la hiérarchie d’atténuation, édité par l’Initiative


intersectorielle sur la biodiversité, détaille la manière dont les entreprises pourraient appliquer
efficacement une hiérarchie d’atténuation dans leurs opérations et inclut des outils d’évaluation
et de gestion des risques.

Risque résiduel
Le risque résiduel désigne le risque qui subsiste pour un récepteur après l’implémentation des
mesures d’atténuation. Les risques relatifs aux impacts réels/potentiels d’un aspect doivent être
évalués et gérés d’une manière qui est conforme aux exigences réglementaires en vigueur, qui
satisfait aux exigences de tolérance/gestion des risques de l’entreprise et qui prend en compte les
points de vue et les aspirations légitimes des parties prenantes et des communautés affectées.

Les risques résiduels sont gérés au fil de l’eau par le processus de gestion environnementale décrit
aux Sections 3.7 et 3.8.

Déclaration environnementale (DE)


Les conclusions de l’EIESS sont présentées dans une DE. La DE peut présenter les impacts
environnementaux, sociaux et sanitaires de façon intégrée, ou bien sous la forme de documents
séparés.

En général, une Déclaration environnementale inclut :


• Un résumé non technique du processus d’EIESS et des conclusions de celui-ci,
• Une description du projet proposé (notamment les alternatives considérées),
• Une description des conditions de l’environnement récepteur (notamment les conditions
sociales et sanitaires), c’est-à-dire, l’environnement de référence,
• Une méthodologie d’évaluation de risque,
• Une évaluation des impacts potentiellement significatifs découlant des aspects du projet,
• Le détail de toutes les mesures d’atténuation pour gérer (ou éliminer) les risques relatifs
à ces impacts.

61
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

3.6.8 Revue réglementaire et consultation publique


Une fois la DE est achevée, celle-ci est soumise pour examen par les parties prenantes et les
régulateurs et fait l’objet d’une consultation. La consultation est entreprise avec une variété
de groupes incluant les groupes d’intérêt locaux, le grand public et les organismes officiels.
Les organismes consultés dans le cadre d’une consultation officielle dépendent du type de
développement.

La consultation offre une opportunité pour :


• Les membres du public et les conseillers locaux, en particulier ceux dans les communautés
locales du développement, d’être informés du développement tout au long du cycle de vie
du projet (c’est-à-dire, depuis la conception jusqu’au déclassement),
• Les soucis du projet d’être identifiés et incorporés dans la DE, y compris l’inscription de toutes
mesures d’atténuation requises,
• Les informations sur la zone de développement, d’être prises en considération, c’est-à-dire
la connaissance des communautés locales ou des experts,
• La participation des parties consultées aux décisions pendantes concernant le
développement.

La revue réglementaire est un processus itératif. La conception peut requérir des modifications par
suite des conclusions de la revue et la DE nécessiterait une révision pour refléter ces modifications
et une soumission à nouveau pour une autre revue.

Si la DE est approuvée, alors les plans pour l’atténuation continue des risques qui n’ont pas été
éliminés durant la phase de conception (c’est-à-dire, les risques résiduels) sont élaborés au fur
et à mesure que la conception d’ingénierie progresse.

3.6.9 Atténuation continue


En ce qui concerne les aspects à faibles risques, aucune mesure de gestion n’est nécessaire. En ce
qui concerne les risques élevés, une hiérarchie d’atténuation (comme indiqué à la Section 3.6.7)
est habituellement employée pour réduire le risque à un niveau inférieur.

Lors de l’identification des mesures d’atténuation, il est avantageux d’identifier et d’évaluer


l’efficacité des synergies potentielles, c’est-à-dire, lorsqu’une mesure traite plusieurs impacts
potentiels. Il est important aussi d’identifier les activités de suivi adéquates, notamment les
mécanismes de réaction de la communauté (plainte/grief) pour fournir les données nécessaires
pour évaluer les impacts réels du projet (par rapport à ceux prédits dans l’EIESS) et l’efficacité
de l’atténuation (et du renforcement) des mesures implémentées.

L’atténuation et le suivi s’inscrivent dans le cadre de la gestion environnementale, qui est décrite
aux Sections 3.7 et 3.10.

62
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

3.7 Systèmes de management environnemental (SME) et systèmes


de management des opérations (SMO)

3.7.1 Aperçu
Les impacts potentiels et les risques résiduels d’un développement identifiés durant l’EIESS
doivent être gérés tout au long de la durée de vie du projet à travers la construction, l’exploitation
et le déclassement. Le cadre général pour gérer le risque du projet est le Système de management,
qui consiste en un cadre corporatif qui définit un processus systématique pour assurer une approche
cohérente de la gestion des risques. Les Systèmes de management environnemental (SME)
constituent un moyen efficace de gestion de la performance environnementale et pour s’assurer
que les développements pétroliers et gaziers répondent aux exigences législatives et corporatives.
Les SME sont des contrôles internes qui démontrent la manière dont une entreprise se conforme aux
lois et aux réglementations et qui facilitent l’implémentation de la politique environnementale d’une
entreprise. En général, les acteurs de l’industrie utilisent des systèmes intégrés de gestion de la santé,
de la sécurité, de la sûreté, du social et de l’environnement (SSSSE) connus sous le nom de Systèmes
de management des opérations (SMO).

Le SMO inclut des éléments spécifiques qui sous-tendent la manière dont la gestion des risques sera
achevée. Ceux-ci incluent des plans spécifiques tels que le Plan de gestion environnementale, sociale
et sanitaire (PGESS) et des procédures telles que la Supervision, l’Inspection et l’Audit qui sont utilisées
pour mesurer la performance par rapport au SMO. Ceux-ci sont décrits à la Section 3.8.

Il convient de noter qu’il existe différents régimes de gestions dans différents pays, et les processus
de gestion qui sont décrits ne peuvent pas être tous adoptés pour un développement ou une
organisation donnés.

3.7.2 Cadre du SMO


Le cadre d’un SMO doit être cohérent avec les standards internationaux et les directives reconnus pour
les modèles de systèmes, tels que :
• La norme de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) 9001:2015, Systèmes
de management de la qualité
• La série des normes ISO 14000, qui fournit des outils aux organisations pour gérer leurs
responsabilités environnementales :
– ISO 14001:2015, Systèmes de management environnemental
– ISO 14004:2016, Systèmes de management environnemental — Lignes directrices générales
pour la mise en application
– ISO 14005:2010, Systèmes de management environnemental — Lignes directrices pour
la mise en application par phases d’un système de management environnemental, incluant
l’utilisation d’une évaluation de performance environnementale
• ISO 26000:2010, Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale
• ISO 31000:2009, Management du risque — Principes et lignes directrices
• ISO 45001:2018, Systèmes de management de la santé et de la sécurité au travail

L’approche définie dans les sections suivantes est en accord avec le Rapport 510 de l’IOGP-IPIECA
– Cadre de management opérationnel pour contrôler les risques et offrir une haute performance dans
l’industrie pétrolière et gazière, conjointement avec le document d’accompagnement Rapport 511 –
Le SMO dans la pratique et, le cas échéant, fait expressément référence aux exigences
de l’ISO 14001:2015.

63
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

Un SMO intégré pour gérer les risques (et les opportunités) SSSSE de façon normalisée est
avantageux et aidera l’entreprise à :
• Assurer une approche cohérente de la gestion des risques (incluant l’évaluation, l’atténuation
et le contrôle) de façon à réduire a probabilité des conséquences négatives, tout en offrant
des opportunités pour améliorer la fiabilité, les bénéfices et l’efficacité des opérations.
• Planifier, gérer et réaliser systématiquement les activités comme prévu, tout en s’assurant
que la main-d’œuvre est constamment attentive aux risques relatifs aux dangers, impacts
et menaces. Ceci est atteint à travers le cycle d’amélioration continue « Planifier-Faire-
Contrôler-Agir ».
• Consolider la connaissance et les exigences de l’entreprise dans un cadre unique pour gérer,
en sécurité et de manière responsable, les actifs et les activités. Ceci inclut les politiques,
les normes, les pratiques, les procédures et les processus de l’entreprise. Cette « mémoire
corporative » est organisée au sein des Éléments et attentes du SMO (voir ci-dessus pour
de plus amples explications sur ceux-ci) qui ont été conçus pour s’assurer que les contrôles
sont complets et robustes.

La finalité du cadre du SMO est de couvrir toutes les phases de l’activité commerciale d’une
entreprise. Chaque entreprise doit personnaliser son développement et son implémentation du
SMO pour prendre en compte les différences concernant de risques et de complexité à travers
toute leur gamme d’activités, cela dépendra de la nature et des localisation(s) de leurs activités,
leur structure organisationnelle et la maturité de leur système.

Le cadre d’un SMO type est représenté à la Figure 3.9.

Éléme
nts

10. 1.
Assurance, revue Engagement
et amélioration et responsabilité

9. 2.
Supervision, suivi Politiques,
et apprentissage normes
et objectifs
Implémentation

Leadership
8. Les 3.
Exécution fondamentaux Organisation,
des activités ressources
Amélioration
et capacité
continue
Gestion
des risques
7. 4.
Plans Parties prenantes
et procédures et clients

6. 5.
Conception et Évaluation et
intégrité des actifs contrôle des risques

Figure 3.9 : Éléments structurels d’un Système de management opérationnel

64
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

3.7.3 Fondamentaux du SMO


Comme illustré à la Figure 3.9, un SMO est composé de quatre principes ou « Fondamentaux » tous
aussi importants les uns que les autres, qui portent l’attention sur les principes de gestion qui sont
considérés comme les plus importants pour un SMO efficace :
• Leadership
• Gestion des risques
• Amélioration continue
• Implémentation

Les quatre fondamentaux d’un SMO basé sur ce modèle ne sont pas nécessairement séquentiels
et s’appliquent également à chaque élément. Pour que le SMO puisse gérer efficacement les risques
SSSSE, les risques environnementaux en particulier, et dans le cadre de cette publication, il doit y avoir
des procédures associées à tous les aspects, impacts et risques environnementaux significatifs.

La réussite du SMO au sein d’une entreprise est tributaire du suivi des quatre fondamentaux,
comme par exemple la conduite par la haute direction d’une communication efficace de la politique
environnementale de l’entreprise à travers toute l’organisation et une définition claire des rôles et
des responsabilités nécessaires pour atteindre la performance environnementale recherchée. Afin
de parvenir à cela, certains sites au sein d’une organisation peuvent requérir l’élaboration d’objectifs
spécifiques à cet endroit.

Pour gérer efficacement les risques environnementaux, il est important que les engagements
de haut niveau et les directives dans une organisation soient traduits en des actions appropriées
et ponctuelles à tous les niveaux au sein de l’organisation. Cela requiert la provision de ressources
adéquates pour entreprendre et superviser le travail requis.

3.7.4 Éléments et attentes du SMO


En plus des fondamentaux, il y a dix éléments (qui établissent une structure pour organiser
les diverses composantes d’un SMO), chacun ayant quatre à huit attentes associées :
1) Engagement et responsabilité
2) Politiques, normes et objectifs
3) Organisation, ressources et capacité
4) Parties prenantes et clients
5) Évaluation et contrôle des risques
6) Conception et intégrité des actifs
7) Plans et procédures
8) Exécution des activités
9) Supervision, suivi et apprentissage
10) Assurance, revue et amélioration

65
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

Les Dix éléments (et leurs 44 attentes associées) précisent la structure pour établir un SMO qui
gère les impacts SSSSE efficacement et définit les procédures d’implémentation et les résultats
attendus. Chaque élément requiert l’établissement et la maintenance d’une documentation et de
registres appropriés (les attentes). En ce qui concerne les éléments, une entreprise peut modifier
ceux-ci en rapport avec ses activités opérationnelles. En outre, les éléments et attentes fournissent
des directives et ne visent pas à couvrir toutes les exigences légales, réglementaires ou volontaires
qu’une entreprise pourrait devoir, ou souhaiter, y répondre. Lors du développement d’un SMO, une
entreprise devrait définir si les Attentes incorporées sont obligatoires ou permettent un certain
degré de flexibilité lors de l’implémentation. Le Rapport 511 fournit des directives supplémentaires
quant au développement d’une structure gérable et accessible pour organiser les parties détaillées
du système, qui sera la clé de la réussite du SMO.

En général, un SMO s’applique chaque fois et partout qu’une entreprise ait un contrôle opérationnel
direct des activités. Si les activités significatives du point de vue environnemental n’étaient pas
directement gérées par une entreprise, il est important de confirmer que les risques associés sont
contrôlés à un niveau acceptable par la partie tierce concernée. Dans certains cas, les entreprises
pourraient choisir d’exercer un niveau supérieur d’influence pour s’assurer que les risques indirects
sont traités correctement.

La Figure 3.10 présente le cadre du SMO, qui incorpore les quatre fondamentaux et les dix éléments,
conjointement avec les attentes associées, qui constituent des processus et des pratiques clés
spécifiques à la gestion environnementale et qui sont communément associées à chacun des
10 éléments pour satisfaire aux attentes du SMO et aux exigences de l’ISO 14001:2015.

66
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Environmental Management System


• La direction supérieure fera preuve de leadership et d’un engagement quant
au SME – Elle est investie de responsabilités spécifiques en relation avec le SME

1
• Désignation d’un représentant de la gestion du SME
ENGAGEMENT • Sensibilisation de la direction à la question environnementale au travers de formations
ET RESPONSABILITÉ • Le site Web de la direction inclura des sujets en relation avec l’environnement
• La direction attribuera des pouvoirs et des responsabilités en relation avec
l’environnement et affectera des ressources adéquates pour définir et implémenter
la politique environnementale

• La politique H3SEQ inclura au moins 3 engagements spécifiques :


– protection de l’environnement, notamment prévention de la pollution ;

2
– accomplissement des obligations de conformité ;
POLITIQUES, – amélioration continue du SME pour renforcer la performance environnementale
NORMES
Implémentation

• Objectifs, buts et plans d’action environnementaux – objectifs environnementaux spécifiques


ET OBJECTIFS prenant en compte les aspects environnementaux significatifs et leurs obligations de conformité
• Un registre d’obligations de conformité inclura les exigences légales applicables et les
engagements volontaires tels que les « Mémorandums d’entente » avec les communautés locales

• Manuel du Système de management environnemental (SME)


• Organigrammes, descriptions de postes, lettres de nomination

3
• La direction s’assurera qu’il existe des descriptions de poste adéquates couvrant
ORGANISATION, des responsabilités environnementales spécifiques, par exemple : Préparation
RESSOURCES et réponse en cas de déversement, Gestion de l’énergie, Gestion des déchets

ET CAPACITÉ • Programmes de formation et de compétences, dossiers de formation dans


le domaine de l’environnement
• Communications environnementales en interne et en externe
• Processus de sélection et de gestion des prestataires
Amélioration continue
Système de management opérationnel

• Cartographie des relations avec les parties prenantes

4
• Plans d’engagement des parties prenantes
PARTIES • Plan de gestion sociale (notamment une procédure de gestion des griefs
PRENANTES et une base de données de suivi des griefs)
ET CLIENTS • Besoins et attentes justifiés des parties intéressées en relation avec
la gestion environnementale

• Processus de gestion du risque environnemental

5
• Méthode Hazid et Hazop, évaluation des risques technologiques,
évaluation des risques environnementaux
ÉVALUATION • Évaluations de l’impact environnemental, social et sanitaire (EIESS)
ET CONTRÔLE • Enquête environnementale (et sociale) de référence (ESBS)

DES RISQUES • Enquête de supervision environnementale


Gestion des risques

• Registres des aspects environnementaux

6
CONCEPTION
ET INTÉGRITÉ • Gestion des éléments critiques pour la sécurité et l’environnement
DES ACTIFS

• Plan de gestion environnementale et sociale

7
• Plan de gestion des déchets
• Plan de gestion des produits chimiques
PLANS • Plan d’intervention en situation d’urgence
ET PROCÉDURES • Plan d’intervention en cas de déversement de pétrole

• Plan de gestion de la biodiversité


• Plan de gestion de l’eau
Leadership

8
• Procédures de contrôle opérationnel et instructions de travail
• Registres de suivi des déchets
EXÉCUTION • Registres des exercices de déversements de pétrole, inventaires des ressources
DES ACTIVITÉS • Registres de calibration/vérification des équipements de suivi et de mesure
• Registres des formations sur l’environnement

9
• Procédure de mesure, de suivi et de vérification liée à l’environnement
SUPERVISION, • Outil d’enregistrement de données de performance environnementale
SUIVI • Indicateurs de performance environnementaleand lagging Environment
ET APPRENTISSAGE • Signalement, investigation et suivi des incidents environnementaux
• Notices de retours sur expériences

10
ASSURANCE, • Programme d’audit (audits de conformité aux obligations, audits internes du SME,
audits prestataires, audits de vérification de parties tierces)
REVUE • Comités HSE – fixation des objectifs environnementaux et amélioration des plans
ET AMÉLIORATION d’action, revues régulières de suivi des progrès

Figure 3.10 : Exemple d’un SMO avec ses fondamentaux, ses éléments et ses attentes
Comités HSE – fixation des objectifs environnementaux et amélioration des plans d’action, revues régulières de suivi des progrès

67
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

Le Tableau 3.3 présente un exemple de la structure de la documentation environnementale


qui serait utilisée au sein du SMO.

Tableau 3.3 : Exemple de la structure de la documentation environnementale pour soutenir


et entretenir les composantes SSSSE

Type Documentation

Généralités • Énoncé des principes généraux d’activité


• Énoncé de la politique globale de santé, de sécurité et d’environnement
• Politique spécifique à l’environnement et les objectifs/buts associés
• Énoncé des pratiques de durabilité et de responsabilité sociale

Gestion • Principes de gestion environnementale et approches de gestion des risques la soutenant


environnementale
• Défis et opportunités environnementaux
• Stratégie pour la gestion des risques environnementaux dans les entreprises non exploitées
et dans les co-entreprises
• Procédure pour l’incorporation des attentes et responsabilités environnementales et sociales
dans les contrats

Documents techniques • Conformité réglementaire et plan de suivi


• Registre des aspects environnementaux
• Registre des risques environnementaux
• Procédures de sélection environnementale
• Enquêtes environnementales ponctuelles/de référence (parfois désignées sous le nom
d’enquêtes « de référence »)
• Évaluations de l’impact environnemental, social et sanitaire (EIESS)
• Plans de gestion environnementale, sociale et sanitaire (PGESS) et les plans d’action
spécifique les soutenant ; les exemples comprennent, mais sans limitation :
– Plan de contingence/d’intervention en cas de déversement de pétrole
– Plan de contingence/d’intervention en situation d’urgence
– Plan de gestion des déchets
– Plan de gestion de l’eau
– Plan de gestion des émissions
– Plan de gestion des matières dangereuses (notamment les produits chimiques)
– Plan de gestion de la vie sauvage/plan d’action pour la biodiversité
– Plan de contrôle des accès induits
– Plan de recrutement local
– Plan pour le recours aux fournisseurs de biens et de services locaux
– Plan de formation à la SSSSE
– Plan d’engagement des parties prenantes (si des populations autochtones sont présentes,
un Plan autonome d’engagement des populations autochtones pourrait se justifier)
• Procédures/manuels de supervision environnementale (y compris la gestion et le suivi
des données)
• Exigences et procédures de signalement des accidents et des incidents, d’investigation
et de suivi
• Plan de déclassement et de remise en état du site

Autres documents • Documents de gestion/performance/orientation environnementale et sociale publiés par l’IOGP,


l’IPIECA et les associations professionnelles nationales de l’industrie pétrolière et gazière
• Normes et directives du cadre de performance environnementale et sociale promulguées par
les institutions financières multilatérales (par exemple, la Société financière internationale)

68
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

3.8 Plans de gestion environnementale, sociale et sanitaire


Des éléments spécifiques au sein du SMO sous-tendent la manière dont la gestion devrait être
conduite. Ceux-ci incluent des plans spécifiques tels que le Plan de gestion environnementale,
sociale et sanitaire (PGESS) et des procédures telles que la Supervision, l’Inspection et l’Audit qui
sont utilisées pour mesurer la performance par rapport au SMO. Ceux-ci sont décrits plus en détail
dans les sections suivantes.

Il convient de noter que pour les projets où aucun format d’EIESS n’est requis, le processus
d’identification des aspects et des impacts sera utilisé pour informer des impacts environnementaux
potentiels, qui alimenteront par la suite le SMO/les plans de gestion.

Les plans de gestion documentent les mesures organisationnelles et techniques à employer


pour éviter ou réduire les risques de construction/opérationnels jusqu’à un niveau acceptable et
pour se conformer aux réglementations en vigueur et aux autres exigences stipulées. Les plans
et les procédures comprennent des exigences clairement définies pour s’assurer que les risques
seraient gérés correctement et que les objectifs pourraient être atteints et sont élaborés aussi pour
optimiser la performance et stimuler l’amélioration continue. Les Plans de gestion relèvent de
l’Élément 7 (Plans et procédures) du modèle de SMO de l’IOGP-IPIECA illustré à la Figure 3.10.

Selon le développement, la gestion environnementale est combinée avec d’autres aspects évalués
dans l’EIESS pour former un PGESS.

Les PGESS contiennent les mesures d’atténuation et d’amélioration, les exigences réglementaires
et les autres engagements générés par l’EIESS. Le plan doit inclure les actions spécifiques
à conduire durant la conception, la construction, l’exploitation et le déclassement du projet.
Les PGESS sont parfois complémentés de plans d’action spécifique, tels que le Plan de gestion
des déchets ou le Plan de gestion des émissions.

Le but du PGESS est de fournir un vecteur pour la construction et l’exploitation du projet pour :
• Inclure les contrôles de conception, les engagements et les autres actions d’atténuation
à incorporer dans les contrats d’ingénierie, d’acquisition, de construction et d’installation
(EPCI), les demandes de permis et les procédures opérationnelles.
• Renforcer les avantages du projet, atténuer les impacts négatifs significatifs et achever
la conformité réglementaire.
• Honorer les engagements faits dans l’EIESS, adopter les standards de bonnes pratiques
et décrire les activités de supervision environnementale, sociale et sanitaire (ESS).
• Assurer la continuité de tout plan opérationnel existant, communiquer les exigences
concernant les rôles, les responsabilités et les ressources.

L’EIESS contiendra une large gamme d’engagements, notamment les normes de conception,
les méthodes de construction, les méthodes d’atténuation et les activités de supervision.
Ceux-ci sont documentés et tracés tout au long de l’implémentation de manière à ce que tous
les engagements et toutes les obligations contenus dans les rapports finaux soient transmis aux
équipes de Construction et d’exploitation et que tous les écarts soient approuvés et documentés.
Avant le démarrage de la construction d’un développement donné, le PGESS doit être incorporé
dans les spécifications techniques/étendue des travaux des appels d’offres afin de s’assurer que
la gestion ESS soit incorporée dès le départ.

69
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

Au niveau du site, des actions requises doivent être spécifiées pour la protection de l’environnement,
ainsi que pour la sensibilisation et les initiatives sociales locales. Les exigences de conformité
réglementaire locales doivent être précisées, notamment les procédures de supervision et de suivi
« standard » ainsi que celles en cas d’accidents ou d’incidents.

L’implémentation effective et pratique des PGESS et de leurs plans spécifiques associés,


requiert que les procédures et les instructions soient observées à différents niveaux d’une
organisation. Dans certains cas, ceci nécessite la préparation d’un « mémorandum d’entente »
ou quelque autre forme de document de « rapprochement » pour s’assurer que les attentes et les
standards de l’entreprise soient communiqués et approuvés par les prestataires. Les programmes
de formation du personnel et la stipulation des responsabilités dans les descriptions de postes
et dans les contrats relatifs à la performance environnementale, sociale et sanitaire et la gestion
des risques sont d’une importance capitale.

La supervision fournit les moyens pour mesurer la performance par rapport aux attentes,
exigences et buts définis à travers l’inspection, la surveillance et l’analyse. Les détails techniques
et la fréquence de supervision/mesure doivent refléter la nature et l’étendue des risques en jeu et,
en même temps, soutenir la conformité réglementaire. La supervision est décrite plus de détail
à la Section 3.10.

La liste de contrôle du Tableau 3.4 précise les actions et les composantes fondamentales


nécessaires pour un PGESS efficace.

70
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Tableau 3.4 : Liste de contrôle durant chaque phase opérationnelle pour un PGESS efficace

Phase Action Détail

Développement Initier le plan de développement Résumer les aspects, les impacts, les mesures d’atténuation, les plans
du projet Les procédures d’intervention en situation d’implémentation et de supervision, par exemple, le Plan de gestion
d’urgence peuvent être traitées dans le des déchets, le Plan de gestion des propriétés culturelles et le Plan
PGESS ou bien comme un document séparé. de préparation et d’intervention en situation d’urgence.

Initier un Registre des engagements Suivre les engagements faits à la communauté, au gouvernement ou
aux institutions du pays hôte.
Peut faire partie d’une base de données plus large de suivi.

Planification initiale de haut niveau de Incorporer des caractéristiques dans la conception du projet qui
la phase de fin de service faciliteront les travaux de déclassement et réduiront (ou éviteront)
les risques.

Exécution du projet Mettre à jour le PGESS Les mises à jour à inclure :


• Des rôles/responsabilités clairement identifiés pour l’implémentation
• Intégration de tout changement dans le cadre d’un processus global
de gestion des changements du projet
•V
 alider les mesures proposées pour les opérations

Opérations Préparer la liste de contrôle « Personnel Identifie les exigences en termes de connaissances, compétences et
et compétences » formations pour l’équipe du projet et les prestataires destinés à avoir une
responsabilité dans la performance ESS.
Traite la conformité de l’implémentation et de la supervision avec les
exigences applicables, la préparation à la situation d’urgence et la réponse.

Implémenter le plan Un PGESS réussi :


• Remplit les engagements du projet.
• Est conforme aux exigences réglementaires en vigueur.
• Offre un mécanisme de rapport, d’évaluation et d’amélioration continue.
• Identifie des mesures pour éviter, réduire ou surmonter les risques relatifs
à un aspect et aux impacts relatifs d’un projet.

Opérations Mettre à jour le plan pour refléter les Le plan doit :


mesures d’atténuation qui seront employées • Spécifier les activités à entreprendre pour évaluer, superviser et rapporter
durant la phase production de l’actif. les résultats de performance aux parties requises.
• Être modifié, le cas échéant, selon le processus de gestion du changement
de l’entreprise, lorsque les mesures ne semblent pas être efficaces.
• Inclure des systèmes de vérification et de validation des contrôles.
• Identifier les évaluations pour évaluer la performance et la conformité aux
engagements, exigences réglementaires et autres obligations.

Le PGESS d’un projet inclut une vue d’ensemble de sa stratégie de déclassement. Pendant les Opérations, le processus
Évaluation d’impact pourrait nécessiter une révision pour identifier, évaluer et traiter les impacts potentiels spécifiques et les
exigences réglementaires associées à la planification et exécution de la phase de fin de service.

Élaborer et tenir à jour un inventaire des actifs et des estimations concernant leur fin de service.

Déclassement Employer une approche d’Évaluation Pour une fin de service partielle, mettre à jour le plan existant pour
d’impact pour évaluer les impacts inclure toutes les nouvelles mesures d’atténuation.
potentiels découlant du déclassement et
évaluer le besoin d’une nouvelle activité de
remise en état ou de restauration.

Développer un Plan de déclassement et de Le plan doit inclure :


désaffectation • Un inventaire des actifs (opérationnels et à l’arrêt)
L’Évaluation d’impact doit inclure la • Les exigences réglementaires et les standards de l’industrie qui
fermeture complète et l’enlèvement de s’appliquent
toutes les installations, ainsi que des
• Les plans d’évaluations et de remise en état du site
scénarios alternatifs.

71
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

3.9 Préparation et réponse aux situations d’urgence


La préparation et la réponse aux situations d’urgence relèvent de l’Élément 7 (Plans et procédures)
du modèle de SMO de l’IOGP-IPIECA illustré à la Figure 3.10.

Les entreprises pétrolières et gazières doivent examiner le risque et les conséquences potentielles
des incidents et des accidents, notamment les déversements de pétrole, les déversements
chimiques ou la dissémination d’autres substances dangereuses, et élaborer les plans de
contingence adéquats. De plus, le risque des dangers naturels et la façon de se préparer
à y faire face doivent être considérés.

3.9.1 Réponse aux déversements pétroliers et chimiques


La planification de la contingence lors d’événements imprévus, tels que les déversements de
pétrole et de produits chimiques, doit faciliter la mobilisation rapide et le déploiement efficace
des ressources pour conduire et soutenir les opérations d’intervention en situation d’urgence.
Les objectifs de l’intervention varieront en fonction des circonstances spécifiques du déversement,
mais les objectifs de base qui doivent guider toute intervention sont les suivants :
• Préserver la sécurité et la santé des personnes (notamment les intervenants et les
communautés affectées),
• Stopper la source du déversement le plus tôt possible,
• Minimiser l’impact environnemental et communautaire,
• Minimiser le risque que le pétrole/les produits chimiques atteignent le rivage dans les
scénarios en offshore,
• Minimiser le risque que le pétrole/les produits chimiques pénètrent dans les cours d’eau
ou les eaux souterraines dans les scénarios onshore.

Des exercices et des formations doivent être réalisés régulièrement pour s’assurer de la bonne
préparation. Les communications doivent être maintenues avec toutes les parties prenantes
concernées, notamment les autorités régionales et nationales, les communautés locales,
les médias, les opérateurs voisins, les prestataires, les travailleurs et les employés.

Les plans de contingence doivent préciser clairement la nature de l’organisation intervenante et les
fonctions et les activités qui la soutiennent, c’est-à-dire sa structure et sa hiérarchie, la stratégie
globale d’intervention, les responsabilités du personnel clé, les emplacements et les inventaires de
l’équipement d’intervention, les communications et le suivi en interne et en externe et les liens avec
les agences de réglementation et les parties prenantes clés. Idéalement, ces procédures doivent
être intégrées aux plans locaux, régionaux ou nationaux plus larges de préparation et d’intervention
en situation d’urgence.

La responsabilité de la maintenance et de l’implémentation des plans de contingence, de leur


implémentation, de la formation et des exercices, de l’évaluation et de la revue périodiques doit
être attribuée à des personnes/équipes compétentes et mise en avant dans le SMO de l’entreprise.

À la suite de l’incident de Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique en 2010, un Projet industriel
conjoint (JIP) a été formé par les principales associations de l’industrie pétrolière et gazière pour
tirer les leçons de celui-ci et des autres incidents de déversement de pétrole. Les groupes de travail
du JIP ont élaboré une série de plus de vingt guides de bonnes pratiques relatifs à la préparation et
à l’intervention en cas de déversement de pétrole ; ceux-ci sont listés dans l’encadré de préparation
aux cas de déversement de pétrole à la Section 3.11.

72
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

3.9.2 Réponse aux dangers naturels


De la même manière que pour les déversements de pétrole et de produits chimiques, la planification
de la contingence en cas de dangers naturels doit faciliter le déploiement rapide et efficace des
ressources pour minimiser les impacts d’un danger naturel.

Comme indiqué à la Section 3.6.7, les mesures d’atténuation peuvent être intégrées dans la
conception comme résultat du processus d’EIESS comme, par exemple, la surélévation du
développement pour minimiser le risque qu’il soit affecté par les inondations. Les risques
résiduels peuvent être gérés en élaborant un plan spécifique, tels qu’un Plan de contingence
en cas d’ouragan ou d’inondations. Ceux-ci seront spécifiques au site selon l’emplacement
du développement et les dangers naturels qui pourraient exister dans la zone géographique.

Par exemple, le golfe du Mexique est exposé aux ouragans et a développé des plans de contingence
pour gérer les risques associés à ceux-ci. Il a été signalé que l’ouragan Harvey de 2017 a arrêté
près du quart de la production offshore et le cinquième de la capacité de raffinage de la région,
mais l’industrie a repris ses activités dans un temps relativement court grâce à sa planification
de la contingence et son évaluation des leçons tirées des ouragans précédents. Les effets de
l’ouragan Katrina de 2005 ont été étudiés par l’Institut américain du pétrole et des changements
visant l’ensemble de l’industrie ont été implémentés, tels que le changement de la hauteur des
plateformes offshore pour les protéger des vagues. Ceci souligne l’importance de l’intégration des
leçons tirées dans le SME et de la mise à jour des plans de gestion, s’il y a lieu. Avec un engagement
effectif des parties prenantes, les leçons tirées peuvent aussi être intégrées dans le processus
d’EES, créant ainsi une boucle de rétroaction complète entre la planification/la politique et les
développements.

Un plan de contingence type (utilisant le cas de l’ouragan comme exemple) doit inclure :
• L’élaboration d’une liste de contrôle de préparation : identifier les zones d’un développement
nécessitant une protection de l’ouragan.
• Un plan de relocalisation pour l’évacuation du personnel non essentiel et/ou essentiel et
les équipements en cas d’alerte ouragan. Il conviendra de réfléchir au lieu vers lequel le
personnel sera évacué et à ce qui sera nécessaire là-bas, comme par exemple des abris.
• Une liste des fournitures nécessaires pour protéger le personnel et les équipements de
l’ouragan, tels que des ancres et du matériel supplémentaires pour attacher les équipements.
Celle-ci peut inclure aussi l’assurance de disposer de suffisamment de provisions
alimentaires pour le personnel essentiel restant sur une plateforme offshore.
• Une liste de déroulement des tâches pour suspendre les opérations en sécurité, notamment
les membres du personnel impliqués et la chronologie de réalisation. Ceci est essentiel
sur les plateformes offshore où une notification préalable est nécessaire pour cesser
la production en toute sécurité.
• Une procédure d’évaluation des dommages et de démarrage du nettoyage une fois que la
tempête est passée, et détaillant aussi comment les opérations doivent être redémarrer.

De la même manière que pour la planification des cas de déversements de pétrole/produits


chimiques, les plans d’intervention en situation d’urgence spécifiques au site doivent être élaborés
sur la base de l’évaluation des risques spécifique à l’emplacement, et doivent être intégrés aux plans
régionaux/nationaux de préparation et d’intervention en situation d’urgence. Encore une fois, des
formations et des exercices doivent être réalisés régulièrement pour s’assurer de la préparation
et tester l’efficacité des plans de contingence.

73
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

3.10 Supervision, inspection et audit


La supervision, l’inspection et l’audit relèvent de l’Élément 9 (Supervision, suivi et apprentissage)
et de l’Élément 10 (Assurance, revue et amélioration) du modèle de SMO de l’IOGP-IPIECA illustré
à la Figure 3.10.

Les études initiales et la supervision subséquente permettent la compréhension de l’étendue


de toutes les conséquences engendrées par une activité ou un projet et l’efficacité des mesures
d’atténuation déployées. Avec une application correcte de techniques appropriées de gestion
d’impacts et de risques et en implémentant les mesures prescrites par des personnes
convenablement formées et expérimentées, la plupart des impacts environnementaux et sociaux
peuvent être évités ou réduits à un niveau de probabilité inférieur.

La supervision offre les moyens pour mesurer la performance par rapport aux attentes, exigences
et buts définis à travers l’inspection, la surveillance et l’analyse. Les détails techniques et la fréquence
de supervision/mesure doivent refléter la nature et l’étendue des risques en jeu et appuyer
la conformité réglementaire.

D’autres éléments clés d’implémentation et de supervision incluent les mécanismes de


signalement des incidents, les systèmes de tenue des registres, les inspections ou audits et les
actions correctives entreprises pour traiter les situations de non-respect et de non-conformité ainsi
que le suivi et l’intervention en cas d’incident. La vérification peut inclure les inspections, les auto-
évaluations, les audits internes et les audits externes par des organismes tiers de vérification ou
des institutions de prêt.

Les résultats des évaluations et des revues doivent ensuite être utilisés pour appuyer et éclairer
l’amélioration continue de la gestion de la performance SSSSE.

Du point de vue des opérateurs, ceux-ci seront tenus de superviser, inspecter et faire le suivi
de leurs installations dans le cadre de la conformité réglementaire, comme par exemple la
supervision et le suivi du pétrole dans les rejets d’eau depuis une plateforme. La supervision
aide aussi l’opérateur à déterminer si les contrôles/barrières de risque fonctionnent bien et si les
opérations assurent la performance planifiée. Ceci est nécessaire pour s’assurer que les besoins
de l’entreprise et des parties prenantes sont satisfaits. L’investigation des évènements tels qu’une
fuite peut identifier des actions pour traiter les faiblesses ainsi que des opportunités d’amélioration.

Du point de vue des régulateurs, ceux-ci pourraient requérir une supervision et un suivi spécifiques
conformément à certaines directives, comme par exemple un rapport annuel des émissions ou
le signalement immédiat d’une fuite/d’un déversement. Le fait de disposer d’une procédure de
supervision et de suivi clairement définie en tant que partie intégrante du SMO de l’entreprise
rassurera le régulateur sur le fait que les incidents ou accidents évités de justesse seront pris
en charge et signalés et que tous les enseignements ou actions correctives seront appliqués et
communiqués. La supervision permet aussi de réintroduire les conclusions au niveau de l’EES
et elle sera bénéfique à l’EIESS d’autres projets. Comme indiqué précédemment, les leçons
tirées de l’ouragan Katrina ont entraîné un changement dans les plans de développement des
développements suivants. Ceci souligne l’importance du suivi et du retour d’expérience entre
l’opérateur et le régulateur.

74
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

3.11 Directives et références supplémentaires

Directives et références concernant la biodiversité et les services écosystémiques

Cadres

United Nations Sustainable Development Goals


IOGP-IPIECA - Managing biodiversity and ecosystem services (BES) issues along the asset lifecycle in any environment:
10 tips for success in the oil and gas industry
The Energy and Biodiversity Initiative (EBI) - Framework for integrating biodiversity into site selection process

Documents d’orientation

International Finance Corporation (IFC) - Performance Standard 6: Biodiversity Conservation and Sustainable Management of
Living Natural Resources
IFC (2012) - Guidance Note 6: Biodiversity Conservation and Sustainable Management of Living Natural Resources
International Organisation for Standards (ISO) 14001: Environmental Management Systems — Requirements with guidance
for use
IOGP-IPIECA Report 554 - Biodiversity and ecosystem services fundamentals – guidance document for the oil and gas industry
Cross-Sector Biodiversity Initiative (CSBI) - Good Practices for the Collection of Biodiversity Baseline Data
CSBI - A cross-sector guide for implementing the mitigation hierarchy
IOGP-IPIECA Report 475 - Managing oil and gas activities in coastal areas
IOGP-IPIECA Report 461 - Ecosystem services guidance: Biodiversity and ecosystem services guide and checklists
IOGP-IPIECA Report 506 - A guide to developing biodiversity action plans for the oil and gas sector
IOGP Report 529 - Overview of IOGP’s Environmental-Social-Health Risk and Impact Management process
EBI - Integrating biodiversity into Environmental and Social Impact Assessment processes

Informations techniques supplémentaires

CSBI (2013) - Timeline Tool


IOGP-IPIECA-ICMM-Proteus - A-Z Biodiversity Terms
IOGP-IPIECA Report 436 - Alien invasive species and the oil and gas industry
EBI (2003) - Good practice in the Prevention and Mitigation of Primary and Secondary Biodiversity Impacts
EBI - Biodiversity indicators for monitoring impacts and conservation actions

75
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Approches pour la gestion environnementale

Directives et références concernant les impacts sociaux

Cadres

UN Guiding Principles on Business and Human Rights, UN Human Rights Council, 2011
United Nations Sustainable Development Goals

Documents d’orientation

International Finance Corporation (IFC) Performance Standards on Environmental and Social Sustainability, 2012

Informations techniques supplémentaires

IPIECA publications
Labour rights in the supply chain project, 2019
Community development agreements, 2019
Free, Prior and Informed Consent (FPIC) Toolbox, 2018
Community liaison officers team building and management guidance, 2018
Making the case for Corporate Social Responsibility, 2018
Creating successful sustainable social investment, 2nd edition, 2017
Local content: a guidance document for the oil and gas industry, 2016
Community grievance mechanisms in the oil and gas industry, 2015
Human Rights training tool, 3rd edition, 2014
Integrating human rights into ESHIA, 2013
Human rights due diligence process: A practical guide to implementation for oil and gas companies, 2012

IPIECA joint publications


Voluntary Principles on Security and Human Rights: Implementation Guidance Tools, ICMM/IPIECA/DCAF/ICRC, 2012
Host country security assessment guide, IPIECA/DCAF/ICRC

Directives et références concernant la santé

Cadres

World Health Organisation (WHO): Healthy workplaces: a model for action: for employers, workers, policymakers and
practitioners, 2010

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 343 - Managing health in field operations for oil and gas activities
IOGP-IPIECA Report 548 - Health impact assessment

Informations techniques supplémentaires dans les documents d’orientation conjoints de l’IOGP-IPIECA

Report 626 - Managing fatigue in the workplace – A guide for the oil and gas industry
Report 481 – Vector-borne disease management programmes
Report 481-A1 – Vector-borne diseases: Chikungunya and Zika virus
Report 559 - Infectious disease outbreak management
Report 396 - Drilling fluids and health risk management
Report 397 - A guide to food & water safety
Report 382 - A guide to malaria management programmes in the oil and gas industry

76
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Directives et références concernant la préparation et l’intervention en cas de déversement


de pétrole

Cadres

The responsibility for maintaining and implementing contingency plans, their implementation, training and exercises and
periodic evaluation and review should be assigned to appropriate individuals/teams and highlighted in a company’s HSSSE OMS.

Documents d’orientation conjoints de l’IOGP-IPIECA

Report 477 - Sensitivity mapping for Oil Spill Response


Report 480 - Oil spill responder health and safety
Report 499 - Oil spill training
Report 504 - A guide to Oiled Shoreline Assessment (SCAT) Surveys
Report 507 - Oil spill waste minimisation and management
Report 514 - Oil spills: Inland response
Report 515 - Oil spill exercises
Report 516 - Wildlife response preparedness
Report 517 - Incident management system for the oil and gas industry
Report 518 - Aerial observation of oil spills at sea
Report 519 - Contingency planning for oil spills on water
Report 520 - Oil spill preparedness and response: an introduction
Report 521 - A guide to oiled shoreline clean-up techniques
Report 522 - At sea containment and recovery
Report 523 - Controlled in-situ burning of spilled oil
Report 524 - Economic assessment and compensation for marine oil spills
Report 525 - Impacts of oil spills on marine ecology
Report 526 - Tiered preparedness and response
Report 527 - Response strategy development using Net Environmental Benefit Analysis (NEBA)
Report 532 - Dispersants: Surface application
Report 533 - Dispersants: Subsea application
Report 534 - Impacts of oil spills on shorelines
Report 549 - Satellite remote sensing of oil spills at sea
Report 550 - In-water Surveillance of oil spills at sea

Informations techniques supplémentaires

In addition to the Good Practice Guides, the JIP has also produced a wealth of underpinning deep technical study reports
and a range of scan/glance materials to help communicate some of the more complex aspects of oil spill preparedness
and response.
See many other resources including technical reports, research reports, videos and presentations at:
Oil Spill Response JIP www.oilspillresponseproject.org
Arctic Oil Spill Response JIP www.arcticresponsetechnology.org

Autre références

United Nations Protocol on Strategic Environmental Assessment to the Convention on Environmental Impact Assessment
in a Transboundary Context, 2010.
www.unece.org/fileadmin/DAM/env/eia/documents/legaltexts/protocolenglish.pdf
International Association for Impact Assessment
www.iaia.org
United Nations High Commission for Human Rights. Guiding Principles on Business and Human Rights. New York/Geneva, 2011.

77
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux
et atténuation

78
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.1 Introduction CHAPITRE 4


Les sections suivantes présentent un aperçu des aspects Impacts
de l’activité pétrolière et gazière offshore et onshore, et ses environnementaux
impacts sur l’environnement physique (comme listés dans le
Tableau 4.1 et le Tableau 4.2). Les impacts sur l’environnement
et atténuation
social ont été considérés à la Section 3.6.4.
4.1 Introduction
La description de chaque aspect est accompagnée des impacts
environnementaux potentiels, des mesures d’atténuation 4.2 Activités et aspects
et de gestion environnementales, ainsi que d’un encadré
4.3 Offshore – Usage maritime
avec des informations supplémentaires, incluant les cadres
applicables, des documents d’orientation et/ou des informations 4.4 Offshore – Émissions
techniques relatives à cet aspect.
4.5 Offshore – Rejets
Les mesures d’atténuation identifiées dans cette section pour
4.6 Offshore – Déchets
une gamme générique des activités pétrolières et gazières
en amont supposent que la hiérarchie d’atténuation à la 4.7 Offshore – Événements
Section 3.6.7 ait été considérée et appliquée dans la mesure imprévus
du possible. Il convient de noter que celles-ci ne prétendent
4.8 Onshore – Usage terrestre
pas être exhaustives ou applicables en toutes circonstances.
Au lieu de cela, les sections suivantes reflètent les interactions 4.9 Onshore – Émissions
communes entre l’activité pétrolière et gazière et les aspects.
4.10 Onshore – Rejets
Il est important de reconnaître qu’il y a de nombreuses
variables qui peuvent affecter une interaction et ainsi causer 4.11 Onshore – Déchets
la survenue d’un impact, notamment la durée et l’échelle des
projets, la sensibilité de l’environnement du projet et 4.12 Onshore – Événements
la proximité de récepteurs sensibles. imprévus

Dans certains cas, chercher à réduire un impact peut


découler sur l’augmentation d’un autre. Par exemple,
l’utilisation de propulseurs pour le positionnement d’un
vaisseau (connu sous le nom de positionnement dynamique)
au lieu d’un ancrage réduirait la perturbation du fond marin,
mais résulterait en un bruit sous-marin accru. La solution
environnementale optimale doit être évaluée en prenant en
compte les sensibilités environnementales spécifiques au site.

4.2 Activités et aspects


En considérant l’impact environnemental associé aux
opérations pétrolière et gazière onshore et offshore,
la première étape consiste à identifier les diverses activités
associées au projet/à l’opération qui pourrait résulter
en un impact environnemental. Celles-ci peuvent inclure
les opérations de relevé, de forage, de construction,
de production et de déclassement.

Après l’identification des activités, les aspects associés qui


pourraient résulter en un impact environnemental sont
identifiés. Les aspects sont groupés comme suit : l’utilisation
maritime/terrestre, les émissions, les rejets, les déchets
et les événements imprévus. Chaque groupement d’aspects

79
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

regroupe des aspects plus spécifiques, comme par exemple les rejets d’eau d’hydrotest, d’eau
produite ou d’eau de ballast.

Une fois les aspects identifiés, les impacts potentiels et les récepteurs (tels que les mammifères
marins ou la qualité de l’eau) peuvent être pris en compte.

Le Tableau 4.1 et le Tableau 4.2 présentent les activités et les aspects des développements offshore
et onshore, respectivement. Voir la Section 3.5 pour plus d’information sur l’identification
des aspects et des impacts.

Tableau 4.1 : Activités et aspects en offshore

Usage
Émissions Rejets Déchets Événements imprévus
maritime
Gaz d’échappement/Émissions de combustion (GES, NOx, SOx, MP, SACO, COV)
Perturbation physique (dragage/excavation/déversement de roches)

Déversements – Collision / Rupture de réservoir/pipeline


Eaux usées, eaux grises et déchets alimentaires

Produits chimiques de procédé et de production

Déversements – Ravitaillement et avitaillement


Acoustique (bruit et vibration sous-marins)

Rejets de forage (déblais, boues et ciment)


Eau de drainage du pont et eau de cale

Introduction d’espèces envahissantes


Déversements – Vracs chimiques
Déchets solides non dangereux

Conflit avec la faune marine


Déversements majeurs
Eau de refroidissement

Sable et tartre produits


Déchets dangereux
Émissions fugitives
Présence physique

Eau d’hydrotest

Eau de ballast
Eau produite
Dégazage

Torchage
Lumière

ACTIVITÉS

Relevés géophysiques/
géotechniques

Opérations sismiques

Forage d’exploration
et d’estimation

Construction/installation/
mise en service

Production et traitement

Déclassement/désaffectation/
remise en état

Potentiel d’impact plus élevé


Impact potentiel
Aucun impact probable

80
ACTIVITÉS

remise en état
géotechniques

mise en service
et d’estimation
Forage d’exploration
Opérations sismiques
Relevés géophysiques/

Construction/installation/

Impact potentiel
Production et traitement

Déclassement/désaffectation/

Aucun impact probable


Potentiel d’impact plus élevé
Présence physique

Perturbation physique (défrichage et préparation du site)


Usage
terrestre

Épuisement et prélèvement de l’eau

Acoustique (bruit et vibration)

Lumière

Poussière

Gaz d’échappement/Émissions de combustion (GES, NOx, SOx, MP, SACO, COV)


Émissions

Émissions fugitives

Dégazage
Tableau 4.2 : Activités et aspects en onshore

Torchage

81
Drainage du site

Eaux usées, eaux grises et déchets alimentaires

Déchets d’hydrotest
Rejets

Eau produite

Produits chimiques de procédé et de production


Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Déchets de forage (déblais, boues et ciment)

Déchets dangereux

Sable et tartre produits


Déchets

Déchets solides non dangereux

Déversements – Vracs chimiques

Déversements – Ravitaillement

Déversements – Collision / Rupture de réservoir/pipeline

Déversements majeurs

Incendie
Événements imprévus

Introduction d’espèces envahissantes


Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

4.3 Offshore – Usage maritime

4.3.1 Présence physique


Les objets physiques associés aux projets offshore consistent en un ensemble de structures
de surface et sous-marines et de vaisseaux.

Les structures de surface peuvent inclure des unités de forage (semi-submersibles et plateformes
auto-élévatrices), des navires de forage, des plateformes fixes, des vaisseaux FPSO, des unités
flottantes de stockage et de regazéification (FSRU) et des installations flottantes de gaz naturel
liquéfié (FLNG). L’infrastructure sous-marine peut inclure des pipelines, des colonnes, des
conduites, des ombilicaux, des collecteurs et des arbres de Noël.

Les vaisseaux dédiés au projet peuvent inclure des vaisseaux de relevé (sismique et géotechnique),
des barges, des remorqueurs, des vaisseaux de soutien, gros porteurs et releveurs d’ancre,
des vaisseaux d’intervention et des vaisseaux d’excavation et de dépose de conduits.

Les impacts peuvent découler de la présence permanente d’installations/infrastructure tout


le long de la durée de vie d’un développement et lors de l’enlèvement de l’infrastructure durant
le déclassement. L’implantation de ces installations et de cette infrastructure peut nécessiter
l’ancrage au fond marin ou, dans le cas des structures fixes comme une plateforme, l’installation
de fondations, l’un ou l’autre résulterait en une disparition temporaire ou permanente d’habitat.
Les vaisseaux dédiés au projet seront présents tout au long de la durée du projet et peuvent inclure
un ensemble de mouvements vers ou depuis la zone du projet. L’augmentation du trafic maritime
peut accroître le risque de collisions ou d’obstruction pour les autres usagers.

Les impacts et risques environnementaux potentiels associés à la présence physique de vaisseaux


et d’équipements incluent :
• Une augmentation des sédiments en suspension et de la sédimentation.
• Une perturbation ou une disparition de l’habitat benthique (fond de mer) et du biote associé.
• La création d’un habitat artificiel et/ou la modification des habitats existants.
• L’introduction d’espèces marines envahissantes.
• Une perturbation de l’archéologie maritime.
• Une perturbation des régimes ou des zones de migration, d’alimentation et d’accouplement,
et des déviations des routes de migration.
• Un impact visuel/esthétique au paysage marin résultant des impacts sociaux et culturels.
• L’interaction des vaisseaux avec la faune marine (par exemple, les collisions avec
les vaisseaux).
• L’interaction avec les autres usagers de la mer qui peut conduire à des déplacements
potentiels.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de la présence physique incluent les actions suivantes :
• Considérer les habitats marins sensibles et les périodes du cycle de vie des espèces
et des communautés concernées durant le stade de sélection du site et de conception.
• Entreprendre des enquêtes sur l’habitat benthique pour identifier les habitats et le biote
sensibles et, si possible, éviter ces zones.
• Minimiser l’empreinte physique dans la mesure du possible.

82
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

• À un stade précoce, considérer les impacts potentiels, tant positifs que négatifs, des structures
offshore. Dans certains cas, une restauration peut être nécessaire pour aider au rétablissement
de l’habitat endommagé ou détruit ou bien des compensations peuvent être envisagées.
À titre d’exemples, citons l’introduction d’un habitat artificiel ou transporté, des récifs
et la relocalisation (transplantation) de colonies coralliennes individuelles.
• Considérer le positionnement dynamique sur les appareils de forage pour éviter ou minimiser
le recours aux ancres.
• Élaborer des zones d’exclusion en consultation avec les parties prenantes clés, y compris
les communautés de pêche locale ; sensibiliser toutes les parties prenantes aux zones
d’exclusion.
• S’assurer que toutes les installations/infrastructure disposent de l’éclairage de navigation
approprié et que toutes les installations/infrastructure et l’infrastructure sous-marine sont
classées dans les cartes de navigation.
• Émettre un « Avis aux navigateurs » à travers les agences gouvernementales concernées,
détaillant la zone des opérations.
• Élaborer et implémenter des Plans de gestion du risque de collision pour les vaisseaux
du projet.
• S’assurer que tous les vaisseaux adhèrent au Règlement international pour prévenir
les abordages en mer (COLREGS), qui fixe les règles de navigation à suivre pour prévenir
les collisions entre deux ou plusieurs vaisseaux.
• Optimiser l’usage des vaisseaux pour s’assurer que le nombre de vaisseaux requis et la durée
pendant laquelle les vaisseaux sont sur le site sont aussi réduits que possible.

Le Tableau 4.3 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et
des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion de la présence physique.

Tableau 4.3 : Présence physique

Cadres

United Nations. Convention on the Law of the Sea (Adopted 10 December 1982). 1833 UNTS 397.
International Maritime Organization. Regulations for Preventing Collisions at Sea (COLREGS). London. 1972.
International Convention for the Safety of Life at Sea (SOLAS), 1974.

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 554 - Biodiverstiy and ecosystem services fundamentals.

Informations techniques supplémentaires

European Commission Directorate General for Environment. Study on the assessment and management of environmental
impacts and risks resulting from the exploration and production of hydrocarbons. Publications Office of the European Union.
Luxembourg. 2016.
Kilbane D. et al. Coral Relocation for Impact Mitigation in Northern Qatar, Proceedings of the 11th International Coral Reef
Symposium, Ft. Lauderale, Florida, 7-11 July 2008, Session Number 24. Available online at:
http://nsuworks.nova.edu/cgi/viewcontent.cgi?filename=259&article=1000&context=occ_icrs&type=additional

83
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

4.3.2 Perturbation physique (dragage/excavation et déversement de roches)


Le dragage et l’excavation de tranchées pour les pipelines impliquent l’enlèvement de sédiments
et de débris, typiquement durant les phases de construction, d’installation et de mise en service
des projets. Le dragage d’entretien peut être aussi nécessaire tout au long du cycle de vie du projet,
plus probablement dans de petites quantités. Les matériaux collectés durant le dragage s’appellent
déblais et sont habituellement déchargés en mer.

Les méthodes typiques de dragage incluent :


• Le dragage par benne
• Le dragage par rétrocaveuse
• Les dragues suceuses à trémie entraînée
• Le dragage par injection d’eau
• Le nivellement du fond marin

Le dragage peut se faire dans une variété d’environnements comportant une variété de
sédiments. Dans les zones éloignées des sources de pollution, il est peu probable que les
sédiments contiennent des contaminants, tandis que dans les ports et les havres près des zones
urbanisées ou industrialisées, les sédiments peuvent contenir de hauts niveaux de contamination par
des métaux, des hydrocarbures ou des composés organiques synthétiques. Certains environnements
marins sont aussi plus sensibles aux impacts du dragage et nécessitent un haut niveau de protection,
par exemple les récifs coralliens ou les zones d’alevinage.

Le déversement de roches est une méthode utilisée pour stabiliser ou protéger les pipelines et peut
être utilisé pour stabiliser des emplacements pour la pose de plateformes auto-élévatrices.

Le dragage/l’excavation/le déversement de roches et le déchargement de déblais de dragage


en mer créent :
• Des panaches turbides dans l’eau
• Un déplacement des sables
• Une sédimentation côtière
• Des bruits sous-marins

Les impacts et les risques environnementaux potentiels associés à la perturbation physique incluent :
• La modification de l’habitat,
• L’enlèvement/destruction d’habitats marins sensibles,
• L’augmentation des sédiments en suspension résultant en l’enterrement de la flore et la faune
sessiles et interférant avec le repérage des proies et altérant le mouvement des larves de poissons,
• L’augmentation de la sédimentation ou la pose de matériaux résultent en l’enterrement
de la flore et la faune sessiles,
• La modification des processus hydrodynamiques,
• Une productivité réduite des pêcheries,
• Des impacts acoustiques (Section 4.4.1).

Les mesures d’atténuation/gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de la perturbation physique incluent les actions suivantes :
• Considérer les habitats marins sensibles et les périodes du cycle de vie des espèces concernées
lors de la détermination du lieu des zones de dragage et du moment de celui-ci durant le stade
de sélection du site et de conception.

84
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

• Réduire l’empreinte, la durée et le volume de dragage, de déversement de roches et


d’élimination des déblais au minimum requis.
• Établir un plan de gestion de dragage qui précise des mesures pour minimiser les impacts
et des réponses de gestion adéquates lorsque des valeurs de déclenchement concernant
la qualité de l’eau de mer sont dépassées.
• Élaborer des plans pour les zones d’exclusion en consultation avec les parties prenantes clés,
y compris les communautés de pêche locale ; sensibiliser toutes les parties prenantes aux
zones d’exclusion.
• Obtenir des permis pour les routes d’élimination agréés.

Le Tableau 4.4 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion du dragage/excavation
et déversement de roches.

Tableau 4.4 : Perturbation physique

Cadres

United Nations. Convention on the Prevention of Marine Pollution by Dumping of Wastes and Other Matter 1972. 1046
UNTS 120. (“London Convention”)
1996 Protocol to the Convention on the Prevention of Marine Pollution by Dumping of Wastes and Other Matter 1972. 36
ILM 1. (“London Protocol”)
Revised OSPAR Guidelines for the Management of Dredged Material 2004-08

Documents d’orientation

Informations techniques supplémentaires

Commonwealth of Australia. Australian Government National Assessment Guidelines for Dredging. Canberra. 2009
PIANC. EnviCom WG 108: Dredging and Port Construction around Coral Reefs. 2010
PIANC. EnviCom WG 100: Dredging Management Practices for the Environment: A Structure Selection Approach. 2009
PIANC. EnviCom Guidance Document 124: Dredging and Port Construction: Interactions with Features of Archaelogical or
Heritage Interest. 2014

4.4 Offshore – Émissions

4.4.1 Acoustique (bruit et vibration sous-marins)


Il convient de noter que le terme « son » est utilisé en général pour décrire le niveau de vibration,
par exemple le niveau et la fréquence sonores. La faune marine utilise le son pour la communication
et la navigation. Le terme « bruit » est généralement associé aux sources de sons anthropiques,
où le son devrait se comprendre comme impliquant un impact, ou comme un effet indésirable.

Certaines sources sonores peuvent être classifiées comme impulsives (de durée courte à amorce
rapide) ou continues (de longue durée, sans profil d’impulsion). Les sons impulsifs peuvent être
répétés à des intervalles et ont une nature plus continue à distance. Les sons à haute fréquence
se propagent moins bien que les sons à faible fréquence dans l’environnement marin.

85
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Le bruit sous-marin est généré à des degrés divers à travers toutes les phases du cycle de vie d’un
projet de pétrole ou de gaz, depuis l’exploration initiale au forage et production jusqu’au déclassement.
Les activités pétrolières et gazières générant du bruit incluent :
• Exploration
• Construction
• Le forage et la production : les unités de forage mobiles et les plateformes de production
• Déclassement
• Les vaisseaux associés aux activités ci-dessus

Exploration
Les relevés géophysiques sont initialement utilisés pour produire une image du sous-sol et identifier les
réserves d’hydrocarbures potentielles. Les relevés sismiques marins ciblent les formations du sous-sol,
tandis que les relevés géophysiques à haute résolution ciblent le fond marin et les structures à faible
profondeur. Les diverses techniques de relevé sismiques et les méthodes de relevé en offshore sont
décrites à la Section 2.2.

Le bruit sismique est caractérisé par des impulsions à énergie élevée d’un son à basse fréquence.
En général, plus la formation cible est profonde, plus la source sismique requise sera grande. Durant
un relevé sismique marin, une source sonore à air comprimé est produite par un arrangement de
« canons à air » remorqué derrière un vaisseau. Le signal sismique est créé au fur et à mesure que
les bulles d’air en provenance de la source éclatent dans la colonne d’eau, produisant une impulsion
d’énergie dirigée essentiellement vers le bas. Le bruit produit dépendra de la configuration, de la
profondeur de la remorque et de la puissance (volume) des canons à air utilisés. Le signal renvoyé
est détecté par des récepteurs (des hydrophones) qui sont aussi remorqués derrière le vaisseau.

Le profil sismique vertical (VSP) est utilisé une fois l’appareil de forage est sur place pour caractériser
le réservoir et/ou pour superviser l’extraction. En général, les hydrophones sont descendus dans
le puits avec la source sismique déployée près de la surface.

Des sources de bruit à fréquences élevées, et plus petites, peuvent être utilisées pour obtenir des
images haute résolution du fond marin et de la géologie superficielle, telles que les étinceleurs,
les boumeurs, les sources à entraînement électrique et les sources paramétriques.

Construction
Les activités génératrices de bruit associées à la construction incluent le fonçage des pieux, le dragage
et l’excavation. Il existe plusieurs différents types de fonçage de pieux, incluant le fonçage par impact,
le fonçage au jet et le fonçage par vibrage. Les impacts discutés ici concernent essentiellement le
fonçage par impact qui implique typiquement l’entraînement de pieux métalliques dans le fond marin
et génère un son impulsif, principalement à basse fréquence, répété à intervalles de temps espacés.
Les dragues peuvent inclure les dragues suceuses à désagrégateur (CSD), les dragues suceuses
à trémie entraînée (TSHD) et les dragues rétrocaveuses et à benne, chacune générant des niveaux
de bruit différents. Le bruit des TSHD et des CSD est principalement continu et à haut débit, car elles
sont autopropulsées et enlèvent la matière au fur et à mesure qu’elles avancent. Le bruit produit par
les dragues rétrocaveuses et à benne est à haut débit et continu par nature, mais est produit
par intermittence.

La construction en offshore met aussi en jeu une variété de différents types de vaisseaux incluant
les vaisseaux gros porteurs, les barges, les vaisseaux de dépose de conduits, les vaisseaux releveurs
d’ancre et les vaisseaux de soutien. Les vaisseaux qui nécessitent des propulseurs et des moteurs
pour se positionner (positionnement dynamique, PD) génèrent des niveaux de bruit plus élevés que
les vaisseaux fixés par ancrage.

86
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Forage et production – Unités de forage mobiles et plateformes de production


Typiquement, le forage offshore est réalisé en utilisant des navires de forage, des semi-submersibles
et plateformes auto-élévatrices. Les sources de bruit sous-marin incluent les vibrations du sol à l’interface
mèche de forage-roche, la vibration mécanique de la mèche de forage dans l’eau, les machines, les
générateurs et les pompes sur les plateformes et sur les vaisseaux ainsi que les vannes d’arrêt utilisées
pour contrôler le débit en provenance du réservoir. Le bruit de forage devrait diminuer rapidement
en s’éloignant de la source.

En général, les niveaux du bruit en provenance d’un navire de forage sont plus élevés que ceux en
provenance d’une plateforme, puisque les machines sont contenues dans la coque qui repose directement
dans l’eau. Certains navires de forage et appareils de forage semi-submersibles utilisent des propulseurs
sous-marins pour maintenir leur position (positionnement dynamique, PD), plutôt que des ancres,
qui constituent une source importante de bruit sous-marin continu.

L’exposition au bruit sous-marin en provenance des hélicoptères est limitée aux périodes de montée ou
de descente sur l’installation. Compte tenu de l’altitude à laquelle volent les hélicoptères, aucune exposition
au bruit sous-marin en provenance des hélicoptères n’est à prévoir pendant les autres périodes.

Vaisseaux et transport maritime


Le bruit des navires est la plus grande source de bruit à basse fréquence dans les océans. Le bruit des
vaisseaux varie avec la taille, la vitesse, le type de moteur et l’activité effectuée. Le bruit est généré par les
machines sur le vaisseau, telles que les générateurs, les moteurs, les pompes, etc., qui transmettent le
son dans l’eau à travers la coque, ainsi que par les systèmes de propulsion. Les hélices constituent une
source dominante de bruit sous-marin rayonné et un certain nombre de vaisseaux utilisera des propulseurs
de propulsion dynamique PD, au lieu d’une ancre, pour maintenir la position. Le bruit du vaisseau devrait
diminuer rapidement en s’éloignant de la position du vaisseau.

Déclassement
Durant le déclassement, du bruit sous-marin est créé par la propulsion et le positionnement du
vaisseau, par les machines, équipements et pompes, et éventuellement par le tronçonnage et
l’utilisation d’explosifs. Le déclassement d’une infrastructure offshore peut nécessiter l’utilisation
d’explosifs pour trancher les fourreaux des puits et les pieds de plateforme, produisant des niveaux
de bruit sous-marin très élevés sur une courte période.

Impacts environnementaux potentiels


Les paramètres environnementaux qui déterminent la propagation du son en mer sont spécifiques au site
et varient avec les caractéristiques de propagation sonore locale, notamment la température et la salinité
de l’eau de mer, la profondeur de l’eau, la bathymétrie et les propriétés géo-acoustiques du fond marin.

Les émissions de bruit sous-marin peuvent affecter la faune marine (notamment les cétacés, les
poissons, les oiseaux marins plongeurs et les tortues marines). La faune marine utilise le son dans
diverses fonctions comme les interactions sociales, le butinage et l’orientation. La réponse variable
de la faune marine au bruit sous-marin dépend d’un certain nombre de facteurs incluant la distance
de la source du bruit, la sensibilité auditive, le type et la durée de l’exposition au bruit et l’activité
de l’animal au moment de l’exposition.

Les cétacés incluraient certaines des espèces les plus sensibles au bruit sous-marin et utilisent leurs
facultés de sensation acoustique très sensibles pour surveiller leur environnement et pour communiquer,
socialiser, s’accoupler et (pour certaines espèces d’odontocètes (à dents) telles que les dauphins) pour le
butinage et l’alimentation. Le bruit de fond peut masquer des sons vitaux et causer des réactions de stress,

87
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

des changements de comportement et même des dommages physiques qui peuvent résulter sur
des impacts durables sur la population.

Chez les poissons, le bruit anthropique peut interférer avec la communication acoustique, l’évitement des
prédateurs, la détection des proies, la reproduction et la navigation. Les effets du bruit sur les poissons
incluent des réactions d’évitement et des changements dans le comportement de regroupement en
bancs. L’évitement d’une zone peut interférer avec l’alimentation ou la reproduction, ou causer une
baisse de croissance et d’efficacité de reproduction due au stress. Les poissons qui ont une vessie
natatoire (qui est utilisée pour l’audition) sont plus sensibles au bruit que les poissons sans vessie
natatoire, ou chez qui la vessie natatoire n’est pas impliquée dans l’audition.

Le son fournit aux oiseaux des informations pour la reconnaissance des individus et est aussi utilisé
pour aider au butinage et pour l’évitement des prédateurs. Certains oiseaux aquatiques possèdent des
adaptations auditives pour entendre sous l’eau ; cependant, les études et les données sur la capacité
auditive des oiseaux aquatiques et leur réponse au bruit sous-marin sont limitées à l’heure actuelle.
Les oiseaux plongeurs peuvent souffrir d’impacts directs du bruit d’exploration sismique ou de fonçage,
notamment des dommages physiques ou une perturbation du comportement normal. Les espèces
plongeuses de profondeur qui passent de longues durées sous l’eau (par exemple, les pingouins) peuvent
être les plus à risque d’exposition à du bruit de forte intensité en provenance, par exemple, du relevé
sismique, mais toutes les espèces qui plongent régulièrement à la poursuite de proies pélagiques ou
benthiques peuvent être exposées à du bruit anthropique. Par exemple, les manchots africains menacés
manifestent un évitement marqué de leurs zones de butinage préférées durant les relevés sismiques
dans un rayon de 100 km de leur colonie en Afrique du Sud, et retournent à leur comportement de
butinage normal seulement après la cessation des opérations sismiques. Bien que quelques mortalités
d’oiseaux marins à proximité (à quelques dizaines de mètres) des explosions sous-marines aient été
constatées, aucune mortalité d’oiseaux marins n’a été observée durant les opérations sismiques de
grande envergure en mer du Nord et ailleurs.

Les tortues marines peuvent utiliser le son pour la navigation, la localisation des proies, l’évitement
des prédateurs et la connaissance de l’environnement ; cependant, peu de données existent à l’heure
actuelle sur les capacités auditives des tortues marines et leur vulnérabilité au bruit anthropique. Des
études préliminaires ont montré que les tortues marines résistent bien à l’utilisation d’explosifs de forte
intensité, bien que l’utilisation d’explosifs pour enlever les structures pétrolières et gazières offshore
dans le golfe du Mexique ait entraîné la blessure et la mort d’un petit nombre de tortues marines. Il
est aussi vraisemblable que les effets du bruit sous-marin résultant du fonçage des pieux seraient
conservateurs. Il est possible que l’exposition à l’activité sismique aux canons à air puisse causer une
mortalité des tortues marines qui seraient très proches de la source du bruit ; cependant, leur résilience
aux explosifs à forte intensité donne à penser qu’elles seraient aussi résilientes aux dommages causés
par les canons à air. L’évitement des canons à air a été observé dès la première exposition, mais les
tortues marines s’habituent au bruit au fil du temps.

En résumé, les impacts potentiels sur la faune marine associés à la génération de bruit sous-marin
incluent :
• Des changements comportementaux : les changements comportementaux incluent des
changements dans le comportement ou la direction de nage, la cessation de vocalisation,
des changements dans l’accouplement et des changements dans les régimes migratoires.
• Une interférence auditive : masquant ou interférant avec d’autres sons biologiquement importants,
tels que la communication, l’écholocalisation et les sons produits par les prédateurs ou les proies.
• Une détérioration auditive : détérioration permanente ou temporaire des organes de l’audition
(connue sous le nom de Déplacement temporaire du seuil (DTS) ou Déplacement permanent
du seuil (DPS)). Le DTS entraîne une perte temporaire de la sensibilité auditive due
à l’endommagement des cellules sensorielles de l’oreille interne, tandis que le DPS
est une perte définitive de l’audition.

88
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions acoustiques aux différents stades du projet incluent :

Exploration
• Lors de la planification d’un relevé sismique, prendre en compte les endroits sensibles et
les périodes de l’année pour les activités critiques telles que la migration, l’accouplement,
le vêlage et la mise bas, ainsi que les zones de pêche durant les périodes clés.
• Si la présence d’espèces sensibles est à prévoir dans la zone, utiliser un observateur
de mammifères marins (OMM) qualifié et commencer les relevés seulement pendant
les heures du jour lorsque l’atténuation visuelle au moyen d’OMM est possible.
• Utiliser les niveaux de source les plus bas possible pour représenter les structures cibles
et consigner leur utilisation.
• Utiliser un « démarrage en douceur » (c’est-à-dire, démarrer l’activité acoustique au niveau le
plus bas possible et l’augmenter graduellement jusqu’au niveau requis) pour donner aux êtres
vivants marins l’occasion de s’éloigner de la source.
• Utilisation d’une recherche d’avant-tir de 30 minutes (60 minutes dans les eaux plus
profondes que 200 m à cause des mammifères plongeant en profondeur).
• Établir des zones d’atténuation pour les espèces sensibles, s’il y a lieu.
• Implémenter des procédures de changement linéaire, si nécessaire.
• Lors de la conduite des relevés sismiques dans l’obscurité ou par visibilité réduite, ou dans
des zones identifiées comme étant hautement sensibles, une surveillance acoustique passive
(SAP) peut être déployée pour aider à détecter les mammifères marins vocalisant.
• Les activités de relevé VSP doivent inclure des observations visuelles pré-opérationnelles,
des procédures de démarrage et fonctionnement normal, y compris un processus pour un
démarrage retardé si des espèces sensibles sont repérées dans la/les zone(s) d’atténuation
et des procédures pour les conditions nocturnes et de visibilité réduite.

Construction
• Les activités de construction et d’installation doivent prendre en considération les activités
saisonnières critiques.
• Utiliser des procédures de « démarrage en douceur » pour les opérations de fonçage de pieux
et pour le dragage.
• Pour le fonçage de pieux, considérer l’utilisation de vibrofonceurs, de rideaux de bulles d’air
(confinés ou non confinés), de pieux temporaires d’atténuation de bruit, de barrières de toile
remplies d’air et/ou de pieux isolés ou de batardeaux.
• Des procédures standard de gestion et d’atténuation, par exemple, des procédures
de pré-démarrage, de démarrage en douceur, de fonctionnement normal, de mise en
veille et d’extinction, avec la prise en considération de mesures de gestion et d’atténuation
supplémentaires pour les zones et moments sensibles, par exemple, des zones à atténuation
accrue et des OMM.

Vaisseaux
• Assurer un démarrage graduel des moteurs et des propulseurs si possible, pour donner aux
espèces l’occasion de s’évader.
• Déterminer si l’ancrage ou bien l’utilisation de la propulsion PD serait plus approprié(e) pour
maintenir un navire en position. Alors que l’ancrage causera une perturbation du fond marin,
la propulsion PD entraînera une nuisance sonore.

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Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Forage et production
• Les installations/infrastructures offshore doivent envisager des mesures d’ingénierie pour
minimiser les émissions sonores inhérentes au fonctionnement.
• Les installations/infrastructure du projet doivent prendre en considération les zones
importantes au niveau régional pour l’alimentation et l’accouplement/la nidification des
mammifères marins, des oiseaux de mer et des reptiles.

Le Tableau 4.5 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions acoustiques.

Tableau 4.5 : Émissions acoustiques (bruit et vibration sous-marins)

Cadres

OSPAR Commission. Assessment of the environmental impact of underwater noise. London. 2009.
OSPAR (2014). OSPAR inventory of measures to mitigate the emission and environmental impact of underwater noise
(Biodiversity Series). Annex I Noise Migitation Measures for Pile Driving.

Documents d’orientation

World Bank. EHS guidelines for offshore oil and gas development [Sections 1.1.5 and 74]. 2015.
IMO, 2014. Guidelines for the reduction of underwater noise from commercial shipping to address adverse impacts on
marine life.
IOGP Report 406 - Fundamentals of underwater sound
IOGP Report 448 - Overview of marine seismic operations
IOGP Report 451 - Underwater acoustic modelling study
IOGP Report 576 – Seismic surveys and marine mammals
IOGP Report 579 - Recommended monitoring and mitigation measures for cetaceans during marine seismic
survey geophysical operations
Joint Nature Conservation Committee. Guidelines for minimising the risk of injury to marine mammals
from geophysical surveys. Aberdeen. 2017.

Informations techniques supplémentaires

Hansen KA, et al. 2017. Great cormorants (Phalacrocorax carbo) can detect auditory cues while diving.
The Science of Nature, 104. 2017.
Lavender AL, et al. 2014. Ontogenetic investigation of underwater hearing capabilities in loggerhead sea turtles
(Caretta caretta) using a dual testing approach. The Journal of Experimental Biology. 217. 2014. p. 2580 – 2589.
National Marine Fisheries Service (NMFS). 2018. Technical guidance for assessing the effects of anthropogenic sound on
marine mammal hearing: underwater acoustic thresholds for onset of permanent and temporary threshold shifts. U.S. Dept.
of Commerce. NOAA. NOAA Technical Memorandum NMFS-OPR-55, 178 pp.
Pichegru L, et al. 2017. Avoidance of seismic survey activities by penguins. Scientific Reports, 7. 2017.
Popper AN, et al. 2014. ASA S3/SC1.4 TR-2014 Sound Exposure Guidelines for Fishes and Sea Turtles: a Technical Report
prepared by ANSI-Accredited Standards Committee S3/SC1 and registerd with ANSI. New York, Springer, 2014.
Popper AN and Hawkins AD [Eds]. 2012. The Effects of Noise on Aquatic Life. New York: Springer, 2012.
Salgado Kent C, et al. Underwater Sound and Vibration from Offshore Petroleum Activities and their Potential Effects on Marine
Fauna: An Australian Perspective. Perth: Centre for Marine Science and Technology, 2016.
Southall BL, et al. “Marine mammal noise exposure criteria: updated scientific recommendations for residual hearing
effects”. Aquatic Mammals 45. 2019. p. 125-232.
Southall BL, et al. “Marine mammal noise exposure criteria: initial scientific recommendations.”
Aquatic Mammals 33. 2007. p. 411-521.
The E&P Sound & Marine Life Joint Industry Programme (JIP) Library Database. https://gisserver.intertek.com/JIP/dmsJIP.php

90
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.4.2 Lumière
L’éclairage est une exigence de santé et de sécurité pour une exploitation sécurisée
des équipements et de l’infrastructure du projet.

Les sources de lumière artificielle peuvent inclure :


• L’éclairage fonctionnel de navigation sur les vaisseaux, les appareils de forage
et les installations
• Le torchage d’hydrocarbures

Certaines espèces fauniques utilisent des repères visuels pour l’orientation, la navigation ou
d’autres fins. Les sources de lumière artificielle peuvent désorienter, attirer ou repousser la faune
et peuvent causer des changements dans les mouvements et/ou le comportement de la faune
(par exemple, le butinage, le mouvement et l’activité d’accouplement). Dans certains cas, l’attraction
à la lumière artificielle peut pousser les oiseaux migrateurs et non migrateurs à heurter la structure
ou à voler dans les torchères, entraînant des blessures ou la mort. Les chauves-souris migratrices
peuvent aussi être attirées vers la lumière artificielle (et vers les insectes que la lumière attire) dans
les eaux côtières et plus au large. Les impacts potentiels varient selon les espèces, mais ils incluent
la réduction de l’activité et l’évitement des voies de commutation ou une commutation retardée si
l’espèce n’aime pas la lumière ou bien une activité et un butinage accrus si l’espèce est attirée
par la lumière. Une activité accrue peut aussi entraîner des blessures ou la mort par collision
et par épuisement.

L’impact de la lumière artificielle sur les tortues marines est principalement lié à l’éclairage
onshore qui peut désorienter les bébés tortues sur les plages. Les bébés tortues ont besoin
de gagner l’océan le plus vite possible et utiliseront la lumière la plus brillante (habituellement,
le clair de lune réfléchi sur la surface de la mer) pour aller vers l’océan. Si une lumière artificielle
est présente sur terre, les bébés tortues iront plutôt vers elle. Une étude récente a montré qu’une
lumière artificielle offshore dans les eaux côtières (en provenance des vaisseaux, des plateformes
pétrolières et gazières et des appareils de forage) peut aussi attirer les bébés tortues dans la mer,
perturbant ainsi leur chemin vers le large. Lorsque les bébés tortues restent dans les eaux côtières,
ils sont plus vulnérables aux prédateurs.

L’intensité et le spectre lumineux constituent aussi des repères par lesquels les organismes
régulent leur profondeur dans le milieu pélagique. Par exemple, l’intensité lumineuse informe
le mouvement vertical des espèces du zooplancton qui migrent vers les eaux de surface la nuit
pour s’alimenter et éviter les prédateurs. Lorsque le halo lumineux artificiel est plus intense que
la luminosité naturelle du clair de lune, les rythmes de la migration du zooplancton peuvent être
affectés dans les eaux éclairées artificiellement. La lumière nocturne artificielle au-dessus et dans
l’eau attire aussi de nombreuses autres espèces, notamment les calamars, les larves de poissons,
les poissons jeunes et adultes, ainsi que les grands poissons prédateurs. Lorsqu’une agrégation
a lieu autour des sources de lumière, celle-ci peut provoquer une pression de prédation accrue
sur les poissons-proies plus petits.

Plusieurs technologies ont été développées pour aider à atténuer l’impact de l’éclairage artificiel
sur les infrastructures pétrolières et gazières offshore. Par exemple, l’éclairage vert ou à spectre
modifié a fait preuve d’une capacité à réduire l’attraction des oiseaux tout en maintenant un
éclairage sûr pour les travailleurs. Une entreprise a développé un logiciel qui pouvait prédire
l’arrivée d’oiseaux migrateurs croisant une installation pétrolière et gazière et réduire l’éclairage
de la structure pour minimiser l’attraction, tout en offrant suffisamment de lumière pour la sécurité
des opérations. L’éclairage dirigé et l’utilisation d’écrans anti-lumière sont aussi des options.

91
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions lumineuses incluent les actions suivantes :
• Réduire l’éclairage extérieur jusqu’au minimum requis pour la navigation, la sécurité
et la sécurité des opérations sur le pont, exception faite des cas d’urgence.
• Limiter la survenue et la durée du torchage, si possible.
• Mettre en œuvre des outils d’observation pour détecter la probabilité de collisions.

Le Tableau 4.6 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions lumineuses.

Tableau 4.6 : Émissions lumineuses

Cadres

International Maritime Organisation. Regulations for Preventing Collisions at Sea (COLREGS). London. 1972.

Documents d’orientation

International Association of Marine Aids Navigation and Lighthouse Authorities (IALA). Recommendation O-139 on The
Marking of Man-Made Offshore Structures, 2nd Ed. Saint Germain en Laye. 2013.
OSPAR Commission, 2015. Agreement 2015-08. Guidelines to reduce the impact of offshore installations lighting on birds
in the OSPAR maritime area. London. 2015.

Informations techniques supplémentaires

Cordes EE, et al. 2016. Environmental impacts of the deep-water oil and gas industry: a review to guide management
strategies. Frontiers in Environmental Science. 4. 2016. p. 1-26.
Davies WD et al. 2014. The nature, extent, and ecological implications of marine light pollution. Frontiers in Ecology and the
Environment. 12 (6). 2014. p. 347-355.
Keenan SF et al. 2007. Importance of the artificial light field around offshore petroleum platforms for the associated fish
community. Marine Ecology Progress Series. 331. 2007. p. 219-231.
Marquenie JM et al. 2014. Green lighting the way: managing impacts from offshore platform lighting on migratory birds.
Proceedings of the SPE International Conference on Health, Safety, and Environment, 17-19 March, Long Beach, California. 2014.
OSPAR Commission. 2012. Report of the OSPAR Workshop on Research into Possible Effects of Regular Platform Lighting
on Specific Bird Populations.
Thums M et al. 2016. Artificial light on water attracts turtle hatchlings during their near shore transit.
Royal Society Open Science. 3. 2016.

4.4.3 Émissions de combustion (GES, NOx, SOx, MP, COV)


Les émissions de combustion dans l’air se produisent tout au long du cycle de vie d’un projet pétrolier
et gazier offshore. Les activités de combustion peuvent inclure :
• La génération d’électricité
• Les entraînements de machine pour la compression/le pompage
• Le torchage de gaz (voir Section 4.4.6)
• L’activité des vaisseaux (par exemple, les pétroliers-navettes ou de livraison)
• Les hélicoptères

En général, la source d’émissions de combustion la plus significative est associée aux besoins
de production d’énergie et de compression/pompage pour le traitement préliminaire et le transfert des
hydrocarbures vers le rivage durant la production. Les vaisseaux et les hélicoptères utilisés en offshore
produiront des émissions de combustion tout au long du cycle de vie depuis les premiers travaux de
relevé au transport régulier du personnel et des fournitures durant la production, ainsi que l’expédition
du produit vers le marché. L’utilisation de la propulsion PD pour maintenir le vaisseau en position en
offshore présente aussi un besoin élevé de puissance et crée des émissions significativement plus
élevées que l’ancrage pour maintenir la position.
92
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Les hydrocarbures sont utilisés comme carburants sous la forme de gaz de combustion ou de gasoil
ou dans certains cas d’autres produits tels que le propane sont utilisés. Lors de la combustion, divers
polluants sont produits et libérés dans l’atmosphère. Ces polluants et leur impact environnemental
potentiel sont les suivants :
• Le dioxyde de carbone (CO2) est un gaz à effet de serre qui contribue au changement
climatique et à l’acidification des océans.
• Les oxydes d’azote (NOx) contribuent aux pluies acides et peuvent aussi contribuer à la
formation d’ozone lorsqu’ils sont mélangés avec des composés organiques volatils (COV) sous
les rayons du soleil.
• Le protoxyde d’azote (N2O) est un gaz à effet de serre qui contribue au changement climatique.
• Le dioxyde de soufre (SO2) contribue à l’acidification des océans et aux pluies acides.
• Le monoxyde de carbone (CO) peut être oxydé en CO2 (un gaz à effet de serre), mais il s’agit
principalement d’un polluant de l’air local qui peut être toxique à fortes concentrations.
• Le méthane (CH4) est un gaz à effet de serre qui contribue au changement climatique.
Il contribue aussi à un faible niveau à la formation d’ozone.
• Les COV peuvent favoriser la formation d’oxydants photochimiques et contribuer
au changement climatique.

L’émission de gaz à effet de serre (GES) contribue progressivement non seulement au réchauffement
climatique, mais aussi à l’acidification des océans. Les GES associés au projet ou aux opérations
définissent l’empreinte carbone de ce projet. D’autres impacts potentiels des émissions de combustion
offshore incluent une dégradation locale de la qualité de l’air et l’exposition du personnel aux
polluants. L’impact potentiel des émissions de combustion sur la qualité de l’air ambiant sur le rivage
variera avec la distance offshore et la probabilité que les émissions atteignent les récepteurs sensibles
basés sur le rivage.

Les concentrations des polluants ne doivent pas dépasser les seuils définis par les directives
et normes appropriées de qualité de l’air ambiant dictées par les normes légales nationales. En
l’absence d’exigences nationales, les normes de qualité de l’air actuelles de l’Organisation mondiale
de la santé (OMS), ou d’autres sources internationalement reconnues, doivent être respectées.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions de combustion incluent :
• L’utilisation d’équipements à haut rendement pour minimiser la demande en électricité.
• La planification sur toute la durée de vie du champ.
• La sélection de gasoil à faible teneur en soufre (0,5 % en poids de soufre).
• Des centrales électriques incorporant des technologies à faibles émissions en standard
(par exemple, à basses émissions pour moins de rejets de NOx durant la combustion du
carburant).
• De petites installations à procédés de combustion (3 MWth – 50 MWth) qui doivent être
conçues pour respecter au minimum les directives relatives aux émissions du Tableau 1.1.2
des Directives ESS générales de la Banque mondiale.
• L’intégration des sources d’énergie renouvelable dans les développements.
• L
a prise en considération de l’électrification au lieu de l’entraînement direct lors de la
conception des projets.
• La maintenance régulière de l’unité.
• Une maintenance régulière et des dispositifs de contrôle des émissions sur les véhicules
et les machines.

93
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Le Tableau 4.7 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions de combustion.

Tableau 4.7 : Émissions de combustion

Cadres

Documents d’orientation

American Petroleum Institute. Compendium of Greenhouse Gas Emissions Methodologies for the Oil and Gas Industry. API
Publications. Washington DC. 2009.
International Panel on Climate Change (IPCC). 2006 Guidelines for national greenhouse gas inventories.
European Commission. Best Available Techniques (BAT) Reference Document for the Refining of Mineral Oil and Gas.
European IPCC Bureau. Seville. 2015.
European Commission Directorate General for Environment. Study on the assessment and management of environmental
impacts and risks resulting from the exploration and production of hydrocarbons. Publications Office of the European Union.
Luxembourg. 2016.
IPIECA - Petroleum industry guidelines for reporting greenhouse gas emissions - 2nd edition, 2011.
IPIECA-API-IOGP – Sustainability reporting guidance for the oil and gas industry, 2020
IPIECA - Oil and natural gas industry guidelines for greenhouse gas reduction projects, 2007.
International Organisation for Standardisation (ISO) 14064-1:2006, Greenhouse Gases. Part 1. Specification with guidance at
the organisation level for quantification and reporting of greenhouse gas emissions and removals.
ISO 14064-3:2006. Greenhouse Gases. Part 3. Specification with guidance for the validation and verification of greenhouse gas
assertions.
European Council. Directive 2005/33/EC of the European Parliament and of the Council of 6 July 2005 amending Directive
1999/32/EC as regards the sulphur content of marine fuels.
World Health Organisation (WHO). Air quality guidelines for particulate matter, ozone, nitrogen dioxide and sulphur dioxide.
WHO Publications. Geneva. 2005.
World Business Council for Sustainable Development and World Resources Institute (WRI/WBCSD). The Greenhouse Gas
Protocol: A Corporate Accounting and Reporting Standard, Revised Edition. Geneva and Washington, D.C. 2005.
World Bank Group. EHS General Guidelines for Onshore Oil and Gas Development: Environmental. Washington DC. 2007.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.4.4 Émissions fugitives


En général, les émissions fugitives sont celles qui n’émanent pas des sources ponctuelles, telles
que les cheminées, les évents ou les autres types de sorties sur lesquelles les émissions peuvent
être mesurées directement. Les émissions fugitives incluent les émissions qui sont ciblées par
les installations d’exploitation dans le cadre de leurs programmes de campagnes de détection
et de réparation des fuites, avec une attention particulière portée aux vannes, brides, pompes,
raccords et compresseurs.

Les émissions fugitives peuvent se produire durant toutes les étapes du projet, y compris durant le
forage et l’achèvement du puits, et aussi durant le déclassement et la fermeture du puits. Comme
l’émission fugitive la plus courante est le méthane, un gaz à effet de serre puissant, la supervision
des émissions fugitives est importante pour la détermination du profil global des émissions des
gaz à effet de serre d’une installation.

94
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) peuvent aussi libérer des substances
qui appauvrissent la couche d’ozone et/ou ont un pouvoir de réchauffement climatique supérieur à celui
du dioxyde de carbone (CO2). Ceux-ci sont contrôlés par des protocoles internationaux qui limitent
la sélection et l’utilisation de substances appauvrissant la couche d’ozone (SACO), à travers
les spécifications de conception, la maintenance régulière et les campagnes
de détection de fuites.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions fugitives incluent :
• La sélection de vannes, brides, embouts, joints et conditionnements adéquats, en prenant
en considération les exigences de sécurité et d’adaptabilité ainsi que leur capacité à réduire
les fuites de gaz et d’émissions fugitives.
• L’implémentation de programmes efficaces et réguliers de détection et de réparation des fuites.
• La vérification que les nouveaux systèmes/procédés n’utilisent pas de chlorofluorocarbures
(CFC), d’halons, de 1,1,1-trichloroéthane, de tétrachlorure de carbone, de bromure de méthyle
ou d’hydrobromofluorocarbures (HBFC). Les hydrochlorofluorocarbures (HCFC) doivent être
envisagés uniquement comme alternatives provisoires/transitoires comme dicté par les
engagements et les réglementations du pays hôte.

Le Tableau 4.8 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions fugitives.

Tableau 4.8 : Émissions fugitives

Cadres

Kyoto Protocol and national greenhouse gas and energy reporting guidelines
United Nations. Montreal protocol on substances that deplete the ozone layer. Adopted 16 September 1987. 1522 UNTS 3 (1987).
United States Environmental Protection Agency. AP-42: Compilation of Air Emissions Factors, 5th ed. Washington D.C. 1995

Documents d’orientation

IPIECA - Petroleum industry guidelines for reporting greenhouse gas emissions - 2nd edition, 2011.
IPIECA-API-IOGP – Sustainability reporting guidance for the oil and gas industry, 2020
IPIECA - Oil and natural gas industry guidelines for greenhouse gas reduction projects, 2007.
ISO 14064-1:2006, Greenhouse Gases. Part 1. Specification with guidance at the organisation level for quantification and
reporting of greenhouse gas emissions and removals.
ISO 14064-3:2006. Greenhouse Gases. Part 3. Specification with guidance for the validation and verification of greenhouse gas
assertions.
WRI/WBCSD. The Greenhouse Gas Protocol: A Corporate Accounting and Reporting Standard, Revised Edition. Geneva and
Washington, D.C. 2005.
World Bank Group. EHS General Guidelines for Onshore Oil and Gas Development: Environmental. Washington DC. 2007.

Informations techniques supplémentaires

95
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

4.4.5 Dégazage
Le dégazage du gaz naturel consiste en la libération des COV, essentiellement du méthane, directement
dans l’atmosphère. Durant la production du gaz naturel, du gaz peut être dégazé intentionnellement dans
le cadre même du procédé ou de manière improvisée pour des raisons de sécurité.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions de dégazage incluent :
• L’adoption de mesures en cohérence avec la Norme d’application volontaire pour la réduction
du volume mondial de gaz torché ou rejeté à l’atmosphère (dans le cadre du Partenariat
mondial pour la réduction des gaz torchés) lors de la considération des options de dégazage
pour les activités offshore.
• Un débit de gaz contrôlé et géré de près.
• Le torchage de préférence au dégazage.
• Des unités de récupération des vapeurs installées au besoin pour les opérations de
chargement et de déchargement d’hydrocarbures.
• L’incorporation de meilleures techniques disponibles pour l’utilisation du dégazage,
notamment la maintenance, et assurant un fonctionnement efficace de l’équipement.
• En cas d’urgence ou de panne d’équipement, les gaz en excès ne doivent pas être dégazés,
mais renvoyés vers un système efficace de torchage.

Le Tableau 4.9 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions de dégazage.

Tableau 4.9 : Dégazage

Cadres

Documents d’orientation

British Columbia Oil and Gas Commission. Flaring and Venting Reduction Guideline v5.1. Fort St. John, BC. 2018.
IOGP Report 288 - Flaring & venting in the oil & gas exploration & production industry.
World Bank Group. Global Gas Flaring Reduction: A Public-Private Partnership A Voluntary Standard for Global Gas Flaring and
Venting Reduction. Washington, DC. 2004.
World Bank Group. Global Gas Flaring Reduction (GGFR) - Guidance on upstream flaring and venting: policy and regulation.
Washington DC. 2009.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015. Commission européenne. Best
Available Techniques (BAT) Reference Document for the Refining of Mineral Oil and Gas. European IPCC Bureau. Séville. 2015.

Informations techniques supplémentaires

Alberta Energy Resources Conservation Board (ERCB). Upstream Petroleum Industry Flaring, Venting and Incineration.
Calgary. 2011.

4.4.6 Torchage
Durant la production de gaz naturel, du gaz peut être torché intentionnellement dans le cadre du
procédé ou de manière improvisée pour contrôler la pression pour des raisons de sécurité, telles
qu’une montée en pression au niveau de la tête de puits. Le torchage du gaz naturel génère du CO2
et d’autres émissions au fur et à mesure qu’il est brûlé en bout de torchère.

La conception et le logement de la torchère peuvent changer le profil des émissions et doivent être

96
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

considérés comme faisant partie de la conception de l’unité, puisqu’ils dépendent des conditions
locales et des caractéristiques du gaz.
Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion
des émissions de torchage incluent :
• L’adoption de mesures en cohérence avec la Norme d’application volontaire pour la réduction du
volume mondial de gaz torché ou rejeté à l’atmosphère (dans le cadre du Partenariat mondial pour la
réduction des gaz torchés) lors de la considération des options de dégazage pour les activités offshore.
• Un débit de gaz contrôlé et géré de près.
• La conception d’une instrumentation et d’une buse de torchage de gaz de façon à minimiser
le besoin de torchage à travers la recirculation, la récupération des effluents gazeux et/ou
la conception d’un procédé de récupération du gaz de torchage.
• Une conception soignée de l’écoulement au niveau de la buse de torchage, implémentant
les meilleures technologies disponibles, réduisant la quantité de polluants d’air, les oxydes
d’azote, les matières particulaires et le CO2, émis dans l’atmosphère lors du torchage.
• L’optimisation de l’efficacité de la combustion de la torchère en contrôlant et optimisant les
débits de carburant, d’air et de courant au niveau de la torchère pour assurer le ratio correct
de courant d’entraînement par rapport au courant de torchage.
• La minimisation du torchage par les purges et les soupapes pilote, sans pour autant
compromettre la sécurité, à travers des mesures incluant l’installation de dispositifs de
réduction des gaz de purge, des unités de récupération des vapeurs, un gaz de purge inerte,
la technologie de vannes à siège souple le cas échéant, et l’installation de soupapes pilotes
de conservation (qui gèrent le débit du gaz).
• La minimisation du risque d’éruption au niveau des soupapes pilotes en assurant une vitesse
de sortie suffisante et en disposant des pare-vent.
• En cas d’urgence ou de panne d’équipement, ou lorsque l’installation se trouve dans des
conditions anormales, le gaz en excès doit être torché et non pas dégazé, si possible.
• Penser la logique de torchage en relation avec la production/les débits de torchage/le
ralentissement lors des conditions anormales, par exemple durant un arrêt de compresseur.
Le Tableau 4.10 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions de torchage.
Tableau 4.10 : Torchage

Cadres

Documents d’orientation

British Columbia Oil and Gas Commission. Flaring and Venting Reduction Guideline v5.1. Fort St. John, BC. 2018.
IOGP Report 288 - Flaring & venting in the oil & gas exploration & production industry.
IOGP Report 467 - Preparing effective flare management plans.
World Bank Group. Global Gas Flaring Reduction: A Public-Private Partnership A Voluntary Standard for Global Gas Flaring and
Venting Reduction. Washington, DC. 2004.
World Bank Group. Global Gas Flaring Reduction (GGFR) - Guidance on upstream flaring and venting: policy and regulation.
Washington DC. 2009.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015. European Commission. Best
Available Techniques (BAT) Reference Document for the Refining of Mineral Oil and Gas. European IPCC Bureau. Seville. 2015.

Informations techniques supplémentaires

Alberta Energy Resources Conservation Board (ERCB). Upstream Petroleum Industry Flaring, Venting and Incineration.
Calgary. 2011.

97
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

4.5 Offshore – Rejets

4.5.1 Eaux usées, eaux grises et déchets alimentaires


Les eaux usées, les eaux grises (en provenance des douches, des toilettes et des installations
de cuisine) et les déchets alimentaires générés à bord des installations maritimes et des vaisseaux
de soutien sont couramment rejetés dans le milieu marin.

L’impact potentiel associé au rejet courant des eaux usées, des eaux grises et des déchets
alimentaires est le suivant :
• Des changements de la qualité de l’eau ambiante et des niveaux de demande biologique
en oxygène (DBO) dus à la charge en éléments nutritifs.
• Des réponses comportementales de la faune marine aux rejets qui constitueraient une source
d’alimentation alternative.
• La biostimulation des communautés planctoniques.
• L’attraction des poissons et des oiseaux de mer aux sources d’alimentation organiques.
• L’exposition biologique aux pathogènes.
• Le dépôt et l’accumulation de solides entraînant une baisse de la qualité du sédiment.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des eaux usées, des eaux grises et des déchets alimentaires incluent :
• Les eaux grises et les eaux usées en provenance des douches, des toilettes et des
installations de cuisine doivent être traitées sur site dans une unité de traitement sanitaire
maritime adéquate. Les unités d’eaux usées doivent être conformes aux exigences
de l’annexe V de la convention MARPOL.
• Les déchets organiques (alimentaires) en provenance de la cuisine doivent être macérés au
moins jusqu’à < 2,5 mm avant d’être rejetés en mer, conformément aux exigences de l’annexe V
de la convention MARPOL.

Le Tableau 4.11 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des eaux usées, des eaux grises
et des déchets alimentaires.

Tableau 4.11 : Eaux usées, eaux grises et déchets alimentaires

Cadres

International Convention for the Prevention of Pollution from Ships 1973 (MARPOL 73/78): Annex IV (Pollution by sewage
from ships) and Annex V (Pollution by garbage from ships)
IOGP 413 - Guidelines for waste management - with special focus on areas with limited infrastructure.

Documents d’orientation

World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.

Informations techniques supplémentaires

98
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.5.2 Eau de drainage du pont et eau de cale


L’eau de drainage du pont des installations offshore et des vaisseaux de soutien est principalement
de l’eau de pluie, de l’eau générée par les précipitations et les embruns ou les opérations de routine
telles que le nettoyage du pont et des équipements et les exercices d’incendie. Dans certains cas, l’eau
de drainage du pont peut contenir des matières résiduelles telles que du pétrole, des lubrifiants,
des fluides de nettoyage, de la mousse extinctrice, des boues de forage et des produits chimiques
de cimentation, etc., qui ont été déversées sur les ponts. L’eau collectée depuis les compartiments
de machines dans les installations offshore et les vaisseaux de soutien est appelée eau de cale et peut
contenir un mélange d’eau, de fluides huileux, de lubrifiants et de fluides de nettoyage.

L’impact potentiel associé au rejet des eaux traitées de drainage du pont et de cale est le suivant :
• Un changement potentiel de la qualité de l’eau ambiante par les rajouts de produits chimiques
et d’hydrocarbures dans le voisinage de l’installation et/ou des vaisseaux de soutien.
• Une toxicité chimique potentielle pour les espèces marines dans le voisinage immédiat
de l’installation et/ou des vaisseaux de soutien.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de l’eau de drainage du pont et de l’eau de cale incluent les actions suivantes :
• Les vaisseaux doivent disposer d’un Certificat international de prévention de la pollution par
les hydrocarbures (CIPPH) valide (applicable à tous les vaisseaux de 400 tonneaux de jauge
brute et plus) et être équipés d’un système de traitement de pétrole/de l’eau (selon la classe
du vaisseau) conforme à la convention MARPOL de l’Organisation maritime internationale
(OMI).
• Les zones de stockage d’hydrocarbures et de produits chimiques doivent être conservées sans
aucune possibilité pour les résidus/déversements d’entrer dans le système de drainage d’eau
par-dessus bord à moins que celle-ci passe d’abord à travers un système fermé de traitement
de l’eau de drainage.
• Les vaisseaux doivent tenir un Registre des hydrocarbures (applicable aux vaisseaux de 400 tonneaux
de jauge brute et plus), consignant les rejets de ballast sale ou d’eau de nettoyage.
• Le rejet en mer de pétrole ou de mélanges huileux est interdit à moins que le contenu
de pétrole dans l’eau dans le rejet sans dilution n’excède pas 15 ppm. En ce qui concerne
les vaisseaux de soutien, le rejet d’eau huileuse traitée doit se faire seulement lorsque
le vaisseau est en route.
• Les eaux contaminées de drainage du pont et de la cale doivent être isolées et traitées avant
d’être rejetées conformément aux Directives ESS relatives aux développements pétroliers
et gaziers offshore de 2015. Si un traitement conformément à cette norme n’est pas possible,
ces eaux doivent être isolées et expédiées vers le rivage pour élimination.
• Les hydrocarbures extraits du système séparateur huile-eau doivent être stockés dans des
conteneurs adéquats et transportés vers le rivage pour traitement et/ou élimination par
un prestataire certifié d’élimination des huiles usées.
• Envisager l’utilisation de formulations d’extinction d’incendie sans fluor (les formulations
contenant du fluor peuvent persister dans l’environnement et sont connues pour leur pouvoir
de bioaccumulation).

Le Tableau 4.12 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion de l’eau de drainage
du pont et de l’eau de cale.

99
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Tableau 4.12 : Eau de drainage du pont et eau de cale

Cadres

International Convention for the Prevention of Pollution from Ships 1973 (MARPOL 73/78): Annex I (Prevention of pollution
by oil & oily water).

Documents d’orientation

IOGP 413 - Guidelines for waste management - with special focus on areas with limited infrastructure.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.5.3 Eau de refroidissement et saumure de dessalement


L’eau de refroidissement est utilisée pour réguler la température des systèmes de l’installation et des
moteurs des machines, et met en jeu, en général, un circuit à boucle ouverte où l’eau de mer ambiante
est aspirée dans les prises d’eau de mer, acheminée à travers le système et rejetée à une température
supérieure à celle de l’eau de mer ambiante. Le courant de dissipation thermique peut avoir une
température jusqu’à 20 °C supérieure à la température de l’eau ambiante, ce qui peut causer
un encrassement marin. Pour contrôler l’encrassement marin du système d’eau de refroidissement,
la prise d’eau de mer est dosée avec un produit chimique anti-encrassement (biocide) tel que
l’hypochlorite de sodium. La sélection de biocides dépend à la fois de leur efficacité et de leur niveau
de toxicité environnementale, garantissant que toute concentration résiduelle qui sera rejetée sera
conforme aux réglementations applicables, grâce au traitement chimique ou à l’élimination.
L’eau douce potable et destinée à d’autres utilisations est produite par dessalement à bord
des installations et des vaisseaux. Le procédé de dessalement entraîne un rejet (saumure
de dessalement) à salinité élevé et à faibles concentrations de produits chimiques anti-tartre.
Les impacts potentiels associés au rejet d’eau de refroidissement et de la saumure de dessalement
sont les suivants :
• Augmentation potentielle de la température de l’eau ambiante dans le voisinage immédiat
de l’installation ou des vaisseaux entraînant un changement comportemental des espèces
marines ou des impacts sur les espèces planctoniques sensibles.
• Des effets chimiques sur la faune marine causés par les biocides de l’eau de refroidissement
dans le voisinage immédiat de l’installation ou des vaisseaux.
• Des effets chimiques sur la faune marine causés par la salinité élevée et par les produits
chimiques anti-tartre dans les rejets de saumure de dessalement dans le voisinage immédiat
de l’installation ou des vaisseaux.
Les augmentations potentielles de température dues à la libération de l’effluent d’eau
de refroidissement doivent prendre en considération l’environnement récepteur et pourraient
être déterminées par modélisation ou par des études de validation.
Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion
de l’eau de refroidissement et de la saumure de dessalement incluent les actions suivantes :
• Le point de rejet de l’eau de refroidissement doit être conçu de manière à faciliter une
dispersion rapide (avec la profondeur appropriée établie ou bien à partir des directives
Environnement, Santé et Sécurité (ESS), ou par modélisation des profils thermiques).
• Le dosage de biocide doit être réduit au minimum, conformément aux spécifications
du constructeur des équipements.
• La génération d’eau douce doit être limitée aux volumes nécessaires pour les exigences
de fonctionnement.
100
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Le Tableau 4.13 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion de l’eau de refroidissement
et de la saumure de dessalement.

Tableau 4.13 : Eau de refroidissement et saumure de dessalement

Cadres

Documents d’orientation

World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015. Sections 41 to 43.

Informations techniques supplémentaires

4.5.4 Eau d’hydrotest


L’intégrité structurelle de l’infrastructure sous-marine telle que les pipelines, les conduites
sous-marines, les ombilicaux et les colonnes est déterminée lors de la mise en service par essai
hydrostatique. L’essai hydrostatique est effectué en remplissant les différentes composantes
de l’infrastructure avec de l’eau d’hydrotest qui est composée d’eau de mer inhibée, filtrée et
contenant des produits chimiques. L’utilisation de produits chimiques est nécessaire pour s’assurer
que l’état et l’intégrité des équipements/infrastructures sous-marins sont conservés et préservés
pour l’exploitation. Ces produits chimiques peuvent inclure le monoéthylène glycol (MEG),
le triéthylène glycol (TEG), les biocides, un inhibiteur de corrosion, un agent anti-tartre,
un colorant et des absorbeurs d’oxygène.

Les impacts potentiels découlant du rejet d’eau d’hydrotest sont les suivants :
• Une baisse temporaire de la qualité de l’eau due au rejet d’eau d’hydrotest appauvrie
en oxygène et les impacts connexes pour les organismes marins.
• Une toxicité des organismes marins due aux additifs chimiques.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de l’eau d’hydrotest incluent les actions suivantes :
• Minimiser le volume d’eau d’hydrotest en offshore en testant les équipements sur un site
onshore avant de charger les équipements vers les installations offshore.
• Réduire le besoin en produits chimiques en minimisant le temps pendant lequel l’eau de test
demeure dans l’équipement ou le pipeline.
• Sélectionner les additifs chimiques en fonction de leur performance environnementale
(c’est-à-dire, la concentration de dosage, la toxicité, la biodégradabilité, la biodisponibilité
et la capacité de bioaccumulation), tout en conservant les exigences techniques.
• Envoyer l’eau d’hydrotest des pipelines offshore vers des installations onshore pour traitement
et élimination lorsque cela est possible.

Le Tableau 4.14 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion de l’eau d’hydrotest.

101
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Tableau 4.14 : Eau d’hydrotest

Cadres

Documents d’orientation

World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015. Section 39.

Informations techniques supplémentaires

4.5.5 Eau produite


L’eau de formation désigne l’eau qui se trouve naturellement dans les réservoirs d’hydrocarbures
et qui devient de l’eau produite lorsqu’elle est aspirée depuis un puits durant la récupération
d’hydrocarbures. L’eau produite est séparée des gaz d’hydrocarbures avant d’être réinjectée dans
le réservoir ou déversée en mer. Des produits chimiques sont rajoutés aux fluides produits en
provenance du réservoir à travers les procédés d’extraction et de production et peuvent finir dans
la phase d’eau produite. Les produits chimiques rajoutés servent à contrôler les émulsions, inhiber
la formation de tartre et d’hydrates, réduire la corrosion et empêcher la croissance de bactéries.

L’eau produite peut contenir un mélange de composés inorganiques (sels dissous, certains métaux
à l’état de traces, particules en suspension), des composés organiques (hydrocarbures en
suspension et dissous, acides gras à l’état de traces et autres composés organiques) et, dans
certain cas, des additifs chimiques résiduels à l’état de traces (par exemple, des inhibiteurs de tartre
et de corrosion, des inhibiteurs d’hydrates, qui sont parfois utilisés pour améliorer le processus
de production d’hydrocarbures).

L’eau produite est aussi caractérisée par une température naturellement élevée due à l’exposition
à la chaleur géothermique dans le réservoir.

L’eau produite peut être stockée et ensuite transportée vers la terre pour traitement et élimination,
ou bien traitée pour élimination en offshore, soit par réinjection dans les puits de formation, soit par
rejet dans le milieu marin. Lorsqu’elle est traitée et rejetée en mer, les impacts potentiels pour
le milieu marin dépendent d’un certain nombre de facteurs tels que le volume rejeté, la composition
de l’eau produite (c’est-à-dire, les métaux et les produits chimiques de production), la toxicité
de l’eau produite, la dispersion de l’eau produite et la sensibilité du milieu marin où le rejet a lieu.

Il convient de noter que le type et l’emplacement des réservoirs ont une grande influence sur le
volume et la composition de l’eau produite. En général, les quantités d’eau produites augmentent
aussi au fil du temps, le réservoir s’épuisant durant la production. Le Document d’orientation sur
les meilleures techniques disponibles dans le secteur amont de l’exploration et de la production
d’hydrocarbures de la Commission européenne a relevé que, lors de la considération de la gestion
de l’eau produite, des facteurs tels que la consommation énergétique, les produits chimiques requis,
les volumes d’eau produite et le coût doivent être pris en compte. Bien que l’injection de l’eau
produite soit généralement préférée au traitement et au rejet, cette injection est souvent limitée par
la disponibilité de puits d’injection et de formations appropriés. Le document d’orientation sur les
meilleures techniques disponibles détaille un certain nombre de technologies qui pourraient être
utilisées pour traiter l’eau produite, si le choix s’oriente vers le rejet dans l’environnement comme
option de gestion.

102
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

La commission OSPAR a aussi présenté un résumé des techniques relatives à la gestion de l’eau
produite en provenance des installations offshore (voir le Tableau 4.15) ; celui-ci incluait une revue
des technologies les plus récentes disponibles pour l’élimination des métaux lourds, du pétrole
dissous, du pétrole dispersé et des produits chimiques offshore, de l’eau produite, qui inclut un
certain nombre de techniques classées comme techniques préventives, techniques intégrées
au procédé, techniques à membrane, techniques d’absorption/adsorption, techniques de décapage,
techniques d’évaporation, techniques d’oxydation et techniques biologiques.

Les impacts potentiels clés incluent :


• Une réduction de la qualité de l’eau due à des concentrations élevées d’hydrocarbures
dispersés, de métaux et de produits chimiques de production.
• Des effets toxiques sur les organismes marins.
• Des impacts thermiques sur les organismes marins.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de l’eau produite incluent :
• Des méthodes pour minimiser la quantité d’eau produite.
• Le recyclage et la réutilisation de l’eau produite.
• L’évaluation des options de traitement et d’élimination, notamment l’expédition vers le rivage,
la réinjection ou le rejet en mer.
• Lorsque la solution adoptée est l’élimination/puits de réinjection, les aspects géologiques
et techniques doivent être pris en considération pour éviter toute fuite de l’eau éliminée.
• Quand la réinjection n’est pas faisable et lorsque l’élimination en mer est l’option choisie,
des objectifs d’atténuation doivent être établis pour l’eau produite selon les directives sur
les rejets du Tableau 1 de la Section 2 des Directives ESS générales pour les développements
pétroliers et gaziers offshore de la Banque mondiale avant son élimination dans le milieu
marin, ou bien selon le Document d’orientation sur les meilleures techniques disponibles
de l’UE, le cas échéant.
• Lorsque l’élimination en mer est nécessaire, tous les moyens pour réduire le volume de l’eau
produite doivent être envisagés.
• Le déversoir de rejet d’eau produite doit être conçu de manière à optimiser la dispersion
de l’eau produite dans la mer, afin de réduire la concentration des constituants qui pourraient
avoir un impact environnemental.
• Les produits chimiques de production doivent être sélectionnés minutieusement en tenant
compte de leur taux d’application, leur toxicité, leur biodisponibilité et leur capacité de
bioaccumulation ; l’utilisation et la dispersion d’inhibiteurs cinétiques d’hydrates (KHI) doivent
être évaluées minutieusement pour éviter une accumulation possible de KHI résiduels qui
se dégradent seulement en partie.

Le Tableau 4.15 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion de l’eau produite.

103
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Tableau 4.15 : Eau produite

Cadres

Documents d’orientation

IOGP Report 364 - Fate and effect of naturally occurring substances in produced water on the environment.
IOGP Report 413 - Guidelines for waste management - with special focus on areas with limited infrastructure.
IOGP Report 633 - Risk Based Assessment of Offshore Produced Water Discharges, 2020
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015. Section 44.
European Commission. Best Available Techniques Guidance Document on Upsteam Hydrocarbon Exploration and
Production. 2019.
OSPAR Commission 2013, Background Document concerning Techniques for the Management of PW from Offshore
Installations. Publication number 602.

Informations techniques supplémentaires

Ekins P, Vanner R, and Firebrace J. 2005. Management of Produced Water on Offshore Oil Installations: A Comparative
Assessment using Flow Analysis, Final Report. Policy Studies Institute, University of Westminster: London. 2005.
Neff J. Bioaccumulation in Marine Organisms - Effect of Contaminants from Oil Well Produced Water. Amsterdam: Elsevier
Science, 2002.
Neff J, Lee K, and DeBlois EM. “Produced water: overview of composition, fates and effects.” In: Produced Water -
Environmental Risks and Advances in Mitigation Technologies, Lee K, Neff J, (eds). New York: Springer Verlag, 2011.
Trefry JH and Trocine RP. “Chemical forms and reactions of barium in mixtures of produced water with seawater In:
Produced Water - Environmental Risks and Advances in Mitigation Technologies, Lee K, Neff J, (eds). New York: Springer
Verlag, 2011.
Schmeichel J. “Effects of Produced Water and Production Chemical Additives on Marine Environments: A Toxicological
Review.” North Carolina State University School of Graduate Studies, 2017.

4.5.6 Eau de ballast


L’eau de ballast est une eau utilisée pour accroître la stabilité d’un vaisseau ou d’un appareil
de forage (semi-submersible) et empêcher son chavirement.

Les opérations d’échange d’eau de ballast (c’est-à-dire, le rejet de l’eau de ballast à un endroit
autre que celui où elle a été pompée dans le vaisseau) pourraient déplacer et/ou libérer des espèces
marines introduites (IMS) dans le milieu marin, en particulier par le rejet hors du vaisseau/de
l’appareil de forage d’eau de ballast et de sédiments qui se sont accumulés dans les réservoirs
d’eau de ballast.

Voir la Section 4.7.6 pour plus de détails sur les IMS.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de l’eau de ballast incluent les actions suivantes :
• Assurer la conformité du vaisseau aux directives de l’autorité réglementaire locale.
• Tous les navires en circulation internationale doivent gérer leur eau de ballast et les
sédiments dans les réservoirs de ballast de façon à minimiser le risque d’IMS, selon le plan
de gestion d’eau de ballast spécifique au navire et les risques spécifiques posés par le lieu
d’exploitation (par exemple, la présence avérée d’espèces à risque ou pathogènes).

104
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Tableau 4.16 : Eau de ballast

Cadres

International Maritime Organisation (IMO) International Convention for the Control and Management of Ships’ Ballast
Water and Sediments, 2004

Documents d’orientation

Informations techniques supplémentaires

4.5.7 Sable et tartre produits


Du sable en provenance du réservoir est produit en séparant des fluides de formation lors du
traitement des hydrocarbures. Le sable produit peut contenir des hydrocarbures dont le niveau peut
varier sensiblement selon l’emplacement, la profondeur et les caractéristiques du réservoir.

Les MRN sont des matières enrichies par des éléments radioactifs qui existent dans le milieu
naturel. Celles-ci incluent l’uranium, le thorium, le potassium, le radium et le radon. Selon
l’emplacement du projet, des matières solides (y compris le tartre et les sables du réservoir)
peuvent être contaminées par des MRN. Typiquement, les MRN se trouvent dans certains types
de tartre de baryum ou de strontium qui pourraient se déposer dans les trous de forage, les tubages
de production ou les équipements de traitement.

Les impacts potentiels sur le milieu marin associés au traitement et à l’élimination du sable
et du tartre produits en offshore sont :
• Une réduction de la qualité de l’eau.
• Une réduction de la qualité du sédiment.
• Des effets toxiques sur la flore ou la faune marine.
• Une perturbation du fond marin, en particulier l’étouffement des espèces benthiques.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


du sable et du tartre produits incluent :
• Lorsque cela est possible, le sable produit enlevé des équipements du procédé doit être
transporté vers le rivage pour traitement et élimination, ou bien acheminé vers un puits
d’élimination par injection en mer s’il en existe.
• Si le rejet en mer est la seule option faisable, le rejet doit respecter les valeurs de référence
du Tableau 1 de la Section 2 des Directives ESS pour les développements pétroliers et gaziers
offshore de la Banque mondiale de 2015, ou bien selon le Document d’orientation sur les
meilleures techniques disponibles de l’UE, le cas échéant.
• Toute eau huileuse générée par le traitement du sable produit doit être récupérée et traitée de
sorte à respecter les valeurs de référence pour l’eau produite du Tableau 1 de la Section 2 des
Directives ESS pour les développements pétroliers et gaziers offshore de la Banque mondiale,
ou bien selon le Document d’orientation sur les meilleures techniques disponibles de l’UE,
le cas échéant.
• Toute tentative d’enlèvement et d’élimination des matières MRN doit être effectuée selon
la législation et les politiques associées à de telles matières potentiellement dangereuses.

105
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

• Le cambouis, le tartre ou les équipements contenant des MRN doivent être traités,
transformés isolés et/ou éliminés selon les bonnes pratiques internationalement en usage
dans l’industrie.
• Les MRN ne doivent en aucun cas être rejetées dans l’environnement.

Le Tableau 4.17 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion du sable et du tartre produits.

Tableau 4.17 : Sable et tartre produits

Cadres

Documents d’orientation

IOGP Report 412 - Managing Naturally Occurring Radioactive Material (NORM) in the oil and gas industry
IOGP Report 412NF - Naturally Occurring Radioactive Materials – The Facts.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015. Sections 62-64, 68-70.
European Commission. Best Available Techniques Guidance Document on Upsteam Hydrocarbon Exploration and
Production. 2019.

Informations techniques supplémentaires

4.5.8 Rejets de forage


Une grande variété d’unités de forage ont été développées pour l’exploration et le développement pétroliers
et gaziers offshore. Le type utilisé dépendra de la profondeur d’eau, des conditions environnementales et
du nombre de puits planifiés. Les structures de forage incluent les MODU qui comprennent les plateformes
de forage auto-élévatrices, les plateformes de forage semi-submersibles ou bien les navires de forage.
Le forage peut être aussi effectué depuis des plateformes fixes. Les puits sont forés par un procédé de
forage rotatif avec une mèche de forage rotative forcée dans le fond marin depuis l’appareil ou la plateforme
de forage. Les activités de forage génèrent des déblais de forage, des boues (fluides) de forage et du ciment.
Il convient de noter que le terme boues/fluides de forage peut être utilisé indifféremment.

Les déblais de forage consistent en des particules de roches concassées produites par l’action de
la mèche de forage au fur et à mesure qu’elle pénètre dans le sol lors du forage d’un puits. La taille
des déblais de forage varie du sable fin jusqu’au gros gravier, la composition chimique et minérale
des déblais reflétant les couches de roche pénétrées par la mèche.

Les fluides de forage servent à convoyer les déblais de forage depuis le trou, refroidir et nettoyer
la mèche de forage, réduire le frottement, maintenir la stabilité du trou et produire une pression
hydrostatique à l’intérieur du trou. Les constituants courants des fluides de forage varient
considérablement. Il existe deux types principaux de fluides de forage : les fluides de forage aqueux
(communément appelés boues aqueuses, WBM) et les fluides de forage non aqueux (NADF), qui
incluent des fluides/boues synthétiques à base de pétrole. Les WBM peuvent inclure de l’eau de mer
ou un fluide à base d’eau douce, de la bentonite, de la barytine, de la saumure et des agents gélifiants
(par exemple, de la gomme de guar ou de la gomme xanthane). Les boues synthétiques (SBM)
incluent un fluide synthétique (qui peut être composé d’oléfines, de paraffines ou d’esters), des argiles
organophiles, de la barite, des agents de contrôle des pertes de fluide, de la chaux, une solution
aqueuse de chlorure, des modificateurs de rhéologie, des agents de colmatage et des émulsifiants.

106
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

En général, le premier stade du forage (havage) est réalisé au niveau d’un trou ouvert (directement
dans le fond marin) et les déblais de forage et les fluides de forage peuvent être rejetés directement
sur le fond marin (selon le type de boue utilisée, le type de l’installation sur laquelle le puits est foré
et la distance de la côte). Comme les déblais et les fluides sont rejetés sur le fond marin depuis
le haut du trou, ils s’accumulent habituellement près du puits, bien que les particules plus fines
se dispersent et se déposent sur une zone plus grande. Après l’achèvement des sections du haut
du trou, des fourreaux en acier sont fixés dans le trou de forage avec du ciment. Ensuite, une tête
de puits ou un guide sera installé(e) sur le fond marin ainsi qu’une colonne sous-marine et un
obturateur anti-éruption qui sont raccordés à l’appareil ou plateforme de forage. Du ciment est
utilisé pour isoler les zones perméables les unes des autres et du milieu environnant, conférer
une résistance mécanique, fixer les fourreaux dans le trou de forage et servir comme bouchons
permanents de désaffectation (si nécessaire). Les produits chimiques de cimentation sont utilisés
pour modifier les propriétés techniques du coulis de ciment. Lors des opérations de cimentation,
la plupart de ces produits chimiques sont laissés au fond du trou mais une petite quantité de ciment
peut être rejetée dans le fond marin autour du haut du fourreau. Dans certains cas, du ciment
résiduel peut être aussi rejeté en mer depuis l’appareil de forage. Durant le forage des sections
(inférieures) restantes du puits, les déblais et les fluides de forage sont renvoyés vers l’appareil ou
la plateforme de forage à travers la colonne. Les déblais peuvent encore être transformés et traités
offshore pour rejet en mer (il convient de noter que les SBM et les boues huileuses (OBM) ne sont
plus rejetées en mer sans pré-traitement), élimination au fond du trou (réinjection de déblais), ou
bien ils peuvent être mis dans des conteneurs de stockage pour traitement ultérieur et élimination
sur site ou bien pour transport vers le rivage. Les déblais en provenance des sections inférieures
du puits qui sont rejetés en mer seront dispersés par les courants en mer et éventuellement ils se
déposeront sur le fond marin, souvent sur une large zone. Le fluide de forage récupéré (contenant
des SBM) est renvoyé vers les bassins/réservoirs de décantation de boue sur l’appareil de forage
et recyclé au fond du trou. Le type de l’installation utilisée pour le forage déterminera les options
de gestion de déchets à cause des limitations d’espace et de poids, par exemple, qui peuvent
restreindre la capacité de stockage des déchets de forage et d’incorporation des équipements
de traitement et de manutention des déblais.

Durant ou après les activités de forage, de grands volumes de déchets (liquides et solides) qui
doivent être gérés se forment. Typiquement, les fluides de forage résiduels tels que les WBM sont
rejetés en mer à la clôture du programme de forage. Comme indiqué ci-dessus, les SBM et les OBM
ne sont plus rejetées en mer sans traitement préalable.

Une technique a été développée pour traiter la boue et les déblais en utilisant la technologie
de désorption thermique. Elle permet de séparer les diverses composantes des déblais de forage,
des boues et des sols contaminés où les OBM ont été utilisées et sépare les solides, l’huile de base
et l’eau, permettant ainsi aux OBM d’être réutilisées sur d’autres programmes de forage puisque
la dégradation ou le fractionnement qui se produit durant le procédé de traitement est limité(e).
Les solides de forage traités peuvent alors être éliminés sur site. Il convient de noter que cette
technologie respecte les standards d’émission approuvés en Amérique du Nord et du Sud
et au Royaume-Uni.

Sur le plateau continental du Royaume-Uni, la compagnie Oil and Gas UK (OGUK) publie un rapport
annuel sur la performance environnementale de l’industrie pétrolière et gazière offshore du
Royaume-Uni. Bien qu’il ne soit pas d’envergure mondiale, ce rapport met en perspective le volume
des déblais et des fluides de forage générés. En 2018, sur 15 800 tonnes de déblais WBM générés,
7 % ont été renvoyés vers le rivage pour traitement et élimination, le reste étant rejeté en mer ou
injecté. Sur les 31 500 tonnes de déblais OBM générés, 71 % ont été renvoyés vers le rivage pour
traitement, 15 % ont été traités thermiquement en offshore et rejetés en mer, les 14 % restants
étant injectés dans les réservoirs. Sur tous les déblais de forage rejetés en 2018 (WBM et OBM),

107
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

cela représente 83 tonnes de déblais rejetés par kilomètre foré. Il convient de noter que le volume
de déblais de forage générés varie selon la longueur du puits.

Les impacts environnementaux potentiels associés aux rejets de forage incluent :


• Une augmentation de la turbidité et une baisse de la pénétration de la lumière dans
la colonne d’eau.
• Un étouffement des communautés benthiques.
• Une modification de la granulométrie du sédiment du fond marin.
• Des effets toxiques sur les espèces marines benthiques et pélagiques.
• Un déclin de la qualité du sédiment associé à l’enrichissement organique et la désoxygénation
du sédiment du fond marin et des impacts secondaires connexes sur la faune marine benthique.
• Un changement de la qualité de l’eau et une toxicité associée pour les organismes marins
ou aquatiques.

Afin d’évaluer l’impact environnemental associé au rejet des déblais de forage, une modélisation
de la dispersion pourrait être entreprise dans le cadre de l’EIESS afin de comprendre le sort et les
risques environnementaux potentiels associés au rejet des déblais de forage et la façon dont ils
se dispersent/se déposent dans le milieu.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des rejets de forage incluent les actions suivantes :
• Optimiser le nombre et la conception des puits de manière à réduire la génération de déblais
de forage et de fluides de forage.
• Sélectionner les composants du fluide de forage de manière à inclure l’option la moins
écotoxique disponible et qui convient au projet.
• Récupérer les boues de forage et les renvoyer vers l’appareil de forage. Retenir, stocker et
transférer vers le rivage pour élimination les NADF (il convient de noter que le rejet des WBM
par-dessus bord est une pratique courante).
• Fournir des équipements de contrôle de solides à bord de l’appareil de forage afin de réduire
la quantité de fluides de forage résiduels dans les déblais avant rejet.
• Si le rejet en mer demeure la seule option faisable :
– La profondeur d’eau au-dessous de la sortie de décharge doit être suffisante pour
permettre une dispersion acceptable des déblais.
– Le rejet du ciment en vrac (et d’additifs) en excès doit être contrôlé comme suit :
– Le volume de ciment à utiliser pour chaque puits doit être planifié de manière
à minimiser le ciment en vrac en excès à la fin de la compagne et les volumes
rejetés dans l’océan.
– Le ciment en excès rejeté à la fin de la campagne doit être mélangé pour qu’il soit
aussi léger que possible afin d’assurer une bonne dispersion.
– Lorsque cela est possible, la libération du ciment en excès doit être faite pendant
la marée haute/des courants forts.

Le Tableau 4.18 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des rejets de forage.

108
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Tableau 4.18 : Rejets de forage

Cadres

OSPAR Commission, 2000. Decision 2000/3 on the Use of Organic-Phase Drilling Fluids (OPF) and the Discharge of OPF-
Contaminated Cuttings.
OSPAR Commission. The Environmental Aspects of On- and Off-Site Injection of Drill Cuttings and Produced Water.
London. 2001.
OSPAR Commission. 2002-8 Guidelines for the Consideration of the Best Environmental Option for the Management of
OPF-Contaminated Cuttings Residue. London. 2002.

Documents d’orientation

IOGP Report 396 - Drilling fluids and health risk management.


IOGP Report 557 - Drilling waste management technology review.
IOGP Report 543 - Environmental fates and effects of ocean discharges of drill cuttings and associated drilling fluids from
offshore oil and gas operations.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.6 Offshore – Déchets

4.6.1 Produits chimiques de procédé et de production


Une variété de produits chimiques peuvent être utilisés durant le traitement et la production, tels
que les fluides de commande sous-marine et les fluides de complétion et de reconditionnement
de puits. L’utilisation de produits chimiques en association avec de l’eau produite est détaillée
à la Section 4.5.5.

Durant la production, des produits chimiques tels que les fluides de commande sous-marine sont
utilisés pour contrôler les vannes sous-marines à distance depuis l’installation. Typiquement, les
fluides de commande sous-marine sont à base d’eau avec des additifs : du MEG (monoéthylène glycol,
en général environ 40 %), des lubrifiants, des inhibiteurs de corrosion, des biocides et des surfactants.

Les systèmes de commande sous-marine peuvent être des systèmes à boucle ouverte (standard
industriel) ou à boucle fermée. Lorsque des systèmes à boucle ouverte sont utilisés, de petits
volumes de fluides sont habituellement rejetés dans le milieu marin par intermittence. Lorsque
des systèmes à boucle fermée sont utilisés, les rejets de fluide dans le milieu marin ne se
produisent pas dans les conditions de fonctionnement normal. Compte tenu des petits volumes qui
sont généralement libérés, l’émission de ces produits chimiques dans le milieu marin peut entraîner
un changement local de la qualité de l’eau et une toxicité pour le biote marin.

Les fluides de complétion et de reconditionnement de puits sont utilisés pour nettoyer le trou
de forage et stimuler le débit d’hydrocarbures ou bien ils peuvent être utilisés pour maintenir
la pression à l’intérieur du trou. Ceux-ci incluent les fluides d’intervention et les fluides de service
et comprennent typiquement des matières solides, des fluides de forage résiduels, des saumures
ou des acides dosés, des hydrocarbures, du MEG et d’autres types d’additifs d’amélioration
de la performance.

109
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des produits chimiques de procédé et de production incluent :
• La sélection d’un fluide de commande soluble dans l’eau et à faible toxicité.
• La sélection des produits chimiques à utiliser et à rejeter en mer sur la base du Système
obligatoire et harmonisé de contrôle (HMCS) de l’OSPAR.
• En cas d’utilisation d’un système fermé :
– collecter les fluides là où ils sont dans les systèmes fermés et les expédier vers
le rivage pour recyclage, ou traitement et élimination, ou
– injecter dans un puits d’élimination, s’il en existe.
• En cas de rejet en mer :
– sélectionner les systèmes chimiques en fonction de leur concentration, leur toxicité,
leur biodisponibilité et leur capacité de bioaccumulation avec une préférence pour
les produits chimiques labellisés HQ Band Gold, OCNS (système de déclaration
des produits chimiques utilisés dans les zones extra-côtières), Group E et Plonor
(pose peu ou pas de risque pour l’environnement).
– considérer l’acheminement des fluides vers le courant d’eau produite pour élimination
ou réinjection, s’il en existe.
– neutraliser les acides utilisés avant traitement et élimination.
– s’assurer que les fluides respectent les niveaux de rejet du Tableau 1 de la
Section 2 des Directives ESS pour les développements pétroliers et gaziers offshore
de la Banque mondiale de 2015, ou bien selon le Document d’orientation
sur les meilleures techniques disponibles de l’UE, le cas échéant.
– concevoir des équipements de manière à réduire le volume de fluide libéré.

Le Tableau 4.19 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des produits chimiques
de procédé et de production.

Tableau 4.19 : Produits chimiques de procédé et de production

Cadres

OSPAR Commission. Recommendation 2014/17 amending OSPAR Recommendation 2010/3 on a Harmonised Offshore
Chemical Notification Format (HOCNF). London. 2014.
OSPAR Commission. Agreement 2005-12 OSPAR Guidelines for Toxicity Testing of Substances and Preparations Used and
Discharged Offshore. London. 2005.

Documents d’orientation

IOGP Report 490 - A user guide for the evaluation of chemicals used and discharged offshore.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015. Sections 65 to 67.
European Commission Best Available Techniques Guidance Document on Upstream Hydrocarbon Exploration and Production. 2019
OSPAR Commission Background Document concerning Techniques for the Management of Produced Water from Offshore
Installations. 2013. Available at: https://www.ospar.org/documents?v=7343

Informations techniques supplémentaires

110
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.6.2 Déchets dangereux


Les déchets dangereux englobent tout déchet qui présente un risque significatif pour la santé,
la sécurité et l’environnement, à moins qu’il ne soit manipulé, stocké ou éliminé de manière
correcte. Les déchets dangereux sont normalement éliminés de manière correcte et entrent
dans le milieu marin seulement dans le cas d’une perte accidentelle ou d’un déversement.

Les déchets dangereux générés pendant toutes les phases d’un projet peuvent inclure, sans que cette
liste ne soit exhaustive :
• Les solvants récupérés
• Les produits chimiques en excès ou utilisés
• Les peintures
• Les déchets biologiques en provenance des installations médicales
• Les matières contaminées au pétrole (par exemple, les absorbants, les filtres et les chiffons)
• Les batteries
• Les tubes fluorescents
• Les huiles usées
• Les adsorbants pour l’élimination de mercure
• Les conteneurs contaminés utilisés pour le stockage des matières dangereuses

Le niveau d’impact généré par un rejet dépend de la nature, du volume et de l’endroit du déversement/
dissémination (c’est-à-dire, en surface ou dans le fond marin), ainsi que de son comportement
dans le milieu marin (par exemple, dépôt dans le fond marin, dispersion rapide). Les impacts
environnementaux potentiels associés au rejet accidentel des déchets dangereux incluent :
• Une baisse temporaire et localisée de la qualité de l’eau et des effets toxiques sur la flore
ou la faune marine.
• Un dépôt des matières non flottantes sur le fond marin, entraînant des impacts directs et
localisés sur les habitats benthiques et une modification localisée des caractéristiques
géomorphologiques du fond marin.
• Une dissémination des matières flottantes impactant potentiellement la faune marine
par emmêlement, ingestion ou étouffement.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des déchets dangereux incluent :
• La séparation des déchets dangereux dans des bennes et des fûts ou des réservoirs
de retenue (pour les déchets liquides) pour les déchets dangereux avant élimination.
• Les déchets dangereux doivent être gérés, manipulés et stockés conformément à leur Fiche
de données de sécurité (FDS) et tracés depuis la source jusqu’à leur destination finale
dans une installation de traitement des déchets dûment agréée.

Le Tableau 4.20 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déchets dangereux.

111
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Tableau 4.20 : Déchets dangereux

Cadres

United Nations. Basel Convention on the Control of Transboundary Movements of Hazardous Wastes and Their Disposal
(Adopted 22 March 1989). 1673 UNTS 57.
United Nations. Convention on the Prevention of Marine Pollution by Dumping of Wastes and Other Matter 1972. 1046
UNTS 120. (“London Convention”)
1996 Protocol to the Convention on the Prevention of Marine Pollution by Dumping of Wastes and Other Matter 1972. 36
ILM 1. (“London Protocol”)
International Convention for the Prevention of Pollution from Ships 1973 (MARPOL 73/78)

Documents d’orientation

IPIECA - Petroleum refinery waste management and minimization, 2014.


IOGP Report 413 - Guidelines for waste management - with special focus on areas with limited infrastructure.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015

Informations techniques supplémentaires

4.6.3 Déchets solides non dangereux


Des déchets solides non dangereux ordinaires sont générés tout au long du cycle de vie du projet
pétrolier et gazier. Les déchets solides ordinaires peuvent inclure du papier, des cordages,
du carton, des sachets, du bois, de la ferraille, des emballages ménagers (conteneurs
d’aliments et de boissons, etc.) et du plastique.

Des procédures de stockage et d’élimination inappropriées peuvent entraîner un impact


environnemental, résultant d’une perte accidentelle de déchets dans l’océan, par exemple,
le vent emmenant les matières légères telles que le papier ou les plastiques dans l’océan.

Les effets des rejets accidentels de déchets solides dépendent de la nature du matériau concerné.
Les impacts potentiels associés aux déchets solides sont :
• L’ingestion d’objets incluant le déchet par la faune ou l’avifaune marine entraînant
des blessures ou la mort.
• L’emmêlement de la faune marine dans du plastique ou autre déchet solide entraînant
potentiellement des blessures ou la mort.
• Un contact physique et un étouffement potentiel des habitats et communautés benthiques.
• Une détérioration potentielle de la qualité de l’eau dans le voisinage immédiat de la source
entraînant un changement comportemental chez les espèces marines.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des déchets solides non dangereux incluent :
• Les déchets solides non dangereux ordinaires doivent être gérés conformément aux exigences
de l’Annexe V de la convention MARPOL 73/78.
• Les déchets solides ne doivent en aucun cas être rejetés en mer.
• Les déchets doivent être séparés à la source en déchets recyclables et non recyclables,
lorsqu’un bénéfice net pour l’environnement est espéré, et stockés dans des conteneurs
marqués pour le transport onshore vers une entreprise de recyclage, lorsque cela
est possible, ou vers un site d’élimination des déchets.

112
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Le Tableau 4.21 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déchets solides
non dangereux.

Tableau 4.21 : Déchets solides non dangereux

Cadres

International Convention for the Prevention of Pollution from Ships 1973 (MARPOL 73/78): Annex V (Pollution by garbage
from ships)

Documents d’orientation

Informations techniques supplémentaires

4.7 Offshore – Événements imprévus

4.7.1 Dissémination accidentelle – Vracs chimiques


Divers produits chimiques non dangereux et dangereux sont nécessaires tout au long des phases
du projet pour assurer des opérations sécurisées en protégeant l’intégrité de l’infrastructure
(par exemple, les inhibiteurs de corrosion) et en évitant les conditions de fonctionnement anormales
(par exemple, des additifs chimiques pour le contrôle des puits sous-marins et la prévention
des obstructions dans les pipelines et les prises d’eau de mer).

Les disséminations accidentelles de produits chimiques dans le milieu marin peuvent inclure
les substances utilisées dans les WBM, (NADF, ciment, barytine, bentonite, saumure), le méthanol,
le MEG, les fluides hydrauliques, la peinture, les diluants, l’huile usée et les agents de nettoyage spéciaux.

Les déversements de produits chimiques dans le milieu marin peuvent survenir si des incidents
non courants se produisent lors du transfert, de la manipulation, du stockage ou de l’utilisation
et en cas de défaillance d’un équipement ou de conditions anormales.

L’exposition potentielle des récepteurs environnementaux aux produits chimiques dépendrait du type
du produit chimique, du volume de rejet, du volume déversé et de l’endroit de dissémination (c’est-à-
dire, à la surface ou dans le fond marin), la concentration lors du rejet, la toxicité, la persistance
et la capacité de bioaccumulation. D’autre part, l’exposition peut varier selon la dilution et la capacité
de dispersion du produit chimique, ou si le produit chimique coule vers le fond marin ou pas.

Plusieurs des produits chimiques mentionnés ci-dessus sont classés comme ayant une faible
toxicité et ont été labellisés PLONOR par la convention OPSAR (2013). D’autres produits chimiques,
qui ne pourraient être labellisés PLONOR, sont typiquement stockés et utilisés en petites quantités
et, de ce fait, présentent un faible risque de déversement dans le milieu marin.

En cas de déversement de produit chimique dans le milieu marin, les impacts potentiels incluent :
• Un déclin temporaire et localisé de la qualité de l’eau.
• Un déclin temporaire et localisé de la qualité du sédiment.
• Une toxicité temporaire et mineure pour la flore et la faune marine.

113
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des vracs chimiques incluent :
• Les vaisseaux/unités de forage doivent disposer d’un Certificat international de prévention
de la pollution par les hydrocarbures (CIPPH) valide et d’un Plan d’urgence de bord contre
la pollution par hydrocarbures.
• Les vaisseaux/unités de forage emportant des substances nocives sous emballage doivent se
conformer aux points 2 à 5 de l’Annexe III de la convention MARPOL relatifs aux exigences d’arrimage.
• Des procédures de stockage et de manipulation des produits chimiques adaptées à la nature
et à l’échelle du risque potentiel d’une dissémination accidentelle doivent être implémentées,
qui doivent inclure les mesures suivantes :
– Les produits chimiques doivent être stockés dans des zones désignées
avec un confinement secondaire.
– Les FDS doivent être disponibles à bord pour toutes les substances dangereuses.
• Les équipements d’endiguement et de récupération des déversements chimiques seront
mis à disposition près des stocks de produits chimiques.
• Les transferts de produits chimiques doivent être entrepris seulement dans des conditions
météorologiques favorables et doivent se conformer aux procédures des fluides
de manutention et de forage de l’installation/vaisseau.

Le Tableau 4.22 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des vracs chimiques.
Tableau 4.22 : Dissémination accidentelle de vracs chimiques

Cadres

International Convention for the Prevention of Pollution from Ships 1973 (MARPOL 73/78): Annex I (Prevention of pollution
by oil & oily water), which requires every ship of 400 gross tonnage and above to carry on board a Ship-Board Oil Pollution
Emergency Plan (SOPEP).
International Maritime Organization (IMO). International Maritime Dangerous Goods (IMDG) Code, 2018 edition. London. 2019.
International Convention for the Prevention of Pollution from Ships 1973 (MARPOL 73/78): Annex II (Control of pollution by
noxious liquid substances in bulk).
International Convention for the Prevention of Pollution from Ships 1973 (MARPOL 73/78): Annex III (Prevention of
pollution by Harmful Substances Carried by Sea in Packaged Form).
OSPAR Commission. Agreement 2013-06 List of Substances/Preparations Used and Discharged Offshore which are
Considered to Pose Little or No Risk to the Environment (PLONOR). London. 2013.

Documents d’orientation

Informations techniques supplémentaires

4.7.2 Déversements – Collision/Rupture de réservoir/Pipeline


Les hydrocarbures sont manipulés, stockés, transportés et utilisés tout au long du cycle de vie du projet
pétrolier et gazier. Les fuites et les déversements peuvent survenir lors d’accidents (c’est-à-dire,
des collisions) et/ou d’une défaillance de l’infrastructure (c’est-à-dire, des pipelines, des conduites,
des lignes et des tuyaux de transfert d’hydrocarbures).

La perte du confinement de l’infrastructure de production peut être causée par une défaillance due à des
erreurs de conception ou à la corrosion, à un dommage physique (par exemple, dû à un impact par la chute
d’un objet ou des ancres du vaisseau ou des équipements de pêche), aux conditions météo-océaniques
en surface ou sous l’eau, ou bien d’une perturbation sismique.
114
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

L’échouage d’un vaisseau ou une collision avec les installations, les vaisseaux de soutien, les vaisseaux
de pêche en offshore et de transport pourraient causer une brèche dans la coque et une rupture
subséquente du réservoir de carburant. Un déversement majeur en mer suite à une collision/un
échouage de vaisseau peut survenir dans des circonstances où les conditions ont entraîné un dommage
important à un ou plusieurs des réservoir(s) de carburant à l’intérieur de la coque du vaisseau.
Ces conditions peuvent inclure :
• Une erreur de navigation
• Une perte de puissance du vaisseau
• Un naufrage dû au mauvais temps

En général, si une collision/un échouage impliquant un vaisseau survient, le scénario réaliste le plus
défavorable est la perte du volume du plus grand réservoir de carburant. Pour qu’un tel incident survienne,
la collision doit avoir suffisamment d’énergie d’impact pour pénétrer la coque du vaisseau et se produire
au bon endroit pour rompre un réservoir de carburant.

Le carburant de navire le plus courant est le carburant diesel marin (MDO), mais d’autres carburants
peuvent être utilisés tels que le gasoil à usage maritime (MGO) et le carburant intermédiaire (IFO). Le MDO
est un mélange d’hydrocarbures volatils et persistants à faible viscosité (Groupe II). Lorsque du MDO est
libéré sur la surface de la mer, il peut se répandre rapidement et s’amincir jusqu’à des épaisseurs faibles,
augmentant ainsi le rythme d’évaporation (à cause de l’augmentation de la superficie). Seuls 5 % des MDO
sont considérés comme des « hydrocarbures persistants », c’est-à-dire qu’ils ne sont pas susceptibles de
s’évaporer, mais se décomposeront au fil du temps. Le MGO se comportera de manière similaire au MDO.
Cependant, l’IFO possède nettement plus d’éléments persistants et peut former des nappes en surface
significatives et entraîner des impacts plus considérables sur le rivage que le MDO ou le MGO.

Les impacts potentiels associés à la dissémination accidentelle incluent :


• Une détérioration potentielle de la qualité de l’eau et de la qualité du sédiment.
• Des effets toxiques potentiels sur le biote marin.
• L’engluement de la mégafaune marine (mammifères marins, tortues marines) et des oiseaux
de mer.
• Des impacts sociaux sur les pêcheries.
• Un bouleversement des autres usagers de la mer par la présence de la nappe.
• Des impacts sur les zones intertidales et le rivage affectent les utilisations humaines, la flore
et la faune.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion des
déversements causés par les collisions et les ruptures de réservoirs et de pipelines incluent :

Vaisseaux
• L’implémentation d’une zone d’exclusion de sécurité pour les vaisseaux/installations concernés.
• Des contrôles spécifiques du vaisseau conformément à la convention MARPOL 73/78, qui inclut
la gestion des déversements à bord, des exercices aux situations d’urgence, des exigences de gestion
de déchets et avoir un SOPEP (Shipboard Oil Pollution Emergency Plan, plan d’urgence de bord
contre la pollution par les hydrocarbures) en place.
• Les mouvements du vaisseau doivent se conformer aux standards maritimes tels que la COLREGS
et le Chapitre V de la SOLAS.
• La sélection de vaisseaux qui ont des réservoirs de carburant isolés et qui ont une conception
à coque double, lorsque cela est possible.
• Des vaisseaux avec un radar de bord doté d’une alarme anticollision et une notation
pour une sécurité nautique renforcée, incorporant un avertisseur de proximité du sol.
• Les vaisseaux doivent maintenir un éclairage, des postures, une navigation et une communication
adéquats en tout temps pour informer les autres usagers de la position et des intentions du vaisseau.

115
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Pipelines/conduites
• Conduire des essais hydrostatiques avant la mise en service pour s’assurer
qu’il n’y a pas de fuites dans le pipeline.
• Les pipelines doivent être stabilisés et protégés par l’excavation de tranchées, l’enterrement
et le déploiement d’une armature de roches, quand cela est nécessaire.
• La supervision des équipements sous-marins doit être entreprise, notamment au travers
d’opérations de raclage intelligent périodiques ; la supervision de la corrosion et des systèmes
de protection contre la corrosion ; des inspections périodiques à l’aide d’un sonar latéral
et de véhicules téléguidés (ROV), et vérifier si les conditions environnementales de la
conception sont atteintes ou si un événement imprévu a impacté l’infrastructure.
• L’implémentation de procédures de maintenance et d’inspection continues.
• Une procédure d’opérations simultanées (SIMOPS) doit être implémentée.
• Des mesures de préparation aux déversements et des procédures d’intervention en situation
d’urgence doivent être mises en place.

Le Tableau 4.23 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déversements
dus aux collisions et aux ruptures de réservoir et de pipeline.

Tableau 4.23 : Déversements – Collision / Rupture de réservoir/pipeline

Cadres

International Convention for the Prevention of Pollution from Ships 1973 (MARPOL 73/78): Annex I (Prevention of pollution
by oil & oily water), which requires every ship of 400 gross tonnage and above to carry on board a Ship-Board Oil Pollution
Emergency Plan (SOPEP).
International Maritime Organization (IMO). Regulations for Preventing Collisions at Sea (COLREGS). London. 1972.
International Convention for the Safety of Life at Sea (SOLAS), 1974

Documents d’orientation

Informations techniques supplémentaires

4.7.3 Déversements – Ravitaillement et avitaillement


Le ravitaillement des vaisseaux en mer (appelé aussi avitaillement) est une pratique courante.
De petits déversements d’hydrocarbures peuvent se produire lors des opérations de ravitaillement
en cas d’échec du ravitaillement du vaisseau, qui peut être causé par une rupture de tuyau,
des défaillances de couplage ou un remplissage excessif. En général, le volume du déversement
est limité aux volumes limites de carburant dans le tuyau de transfert. Habituellement,
les déversements de ce type concernent le MDO qui, comme décrit ci-dessus, est un produit
pétrolier raffiné léger qui est censé se répandre et s’évaporer rapidement avec, pour conséquence,
une désagrégation relativement rapide de la nappe. Lorsqu’il est déversé dans l’eau, la majorité
du gasoil s’évaporera ou se dispersera naturellement en quelques jours ou moins.

116
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Les impacts potentiels associés à cet événement imprévu sont :


• Une réduction potentielle de la qualité de l’eau dans le voisinage immédiat du vaisseau
entraînant un changement comportemental chez les espèces marines.
• Des effets toxiques potentiels sur la faune marine.
• Un évitement localisé des eaux par les vaisseaux de pêche en raison de la présence
des hydrocarbures visibles à la surface de la mer.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des déversements du ravitaillement et d’avitaillement incluent :
• Lorsque cela est possible, le ravitaillement doit être conduit au port, où les facteurs
de risque de déversement sont contrôlés plus facilement.
• Le ravitaillement en mer doit être effectué par un personnel entraîné en utilisant des
procédures définies, pendant les périodes de jour, à moins que des considérations sécuritaires
priment, et lorsque la mer est suffisamment calme.
• L’inspection régulière de l’intégrité du tuyau de transfert, des volumes limites de carburant
dans le tuyau de transfert et l’utilisation de soupapes de sécurité pour assurer un arrêt rapide
des pompes de carburants.
• Superviser en continu les niveaux dans le réservoir pour prévenir les débordements.
• Des raccords « rapides anti-pollution » doivent être utilisés s’il y en a et lorsque cela
est possible.
• Tous les vaisseaux devront avoir un SOPEP en place qui inclut les mesures d’intervention
en cas de déversement de pétrole.

Le Tableau 4.24 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et
des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déversements du
ravitaillement et d’avitaillement.

Tableau 4.24 : Déversements – Ravitaillement et avitaillement

Cadres

International Convention for the Prevention of Pollution from Ships 1973 (MARPOL 73/78): Annex I (Prevention of pollution
by oil & oily water)

Documents d’orientation

Informations techniques supplémentaires

World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.

4.7.4 Déversements majeurs des installations d’exploration et de production


Il y a un certain nombre de scénarios de déversement associés à l’exploration et la production
offshore (outre ceux discutés précédemment), notamment la perte de contrôle d’un puits (éruption).

Le scénario de perte durable de contrôle d’un puits serait le scénario réaliste de déversement
le plus défavorable compte tenu des déversements qui pourraient survenir (c’est-à-dire, qu’il serait
celui ayant la plus grande zone d’influence). Une éruption est caractérisée par une dissémination
incontrôlée de fluides de formation et de gaz dans l’environnement. Une éruption peut survenir
durant les phases de forage d’exploration et de reconditionnement ou durant les phases
de production et lorsqu’une défaillance se produit sur toutes les barrières techniques
de puits existantes (par exemple, le BOP).
117
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Les impacts potentiels sur le milieu marin dus à une dissémination majeure d’hydrocarbures dépendent
d’un certain nombre de facteurs, incluant :
• Les sources et les endroits de dissémination de la pollution aux hydrocarbures (par exemple,
sous l’eau/en surface).
• Les caractéristiques et les propriétés des hydrocarbures pertinentes pour déterminer les risques,
ainsi que les options de mesures de contrôle de réponse viable (par exemple, sort/météorisation,
potentiel d’émulsification, toxicité et persistance).
• Les débits, la durée du déversement et les volumes totaux rejetés d’hydrocarbures qui pourraient
être disséminés.
• Distribution, extension et comportement (par exemple, diffusion) possibles de la pollution
aux hydrocarbures (à la fois pour le transport d’hydrocarbures en surface et sous l’eau).
• La présence de récepteurs environnementaux et socioéconomiques dans les zones maritimes
et côtières qui pourraient être affectées.
• Le temps nécessaire pour que le déversement puisse impacter les récepteurs environnementaux
sensibles, ce qui affecte l’état d’e météorisation du pétrole et les options d’actions de réponse
pour atténuer les impacts.
• L’efficacité des mesures de réponse.
• La durée vraisemblable de réponse à la pollution aux hydrocarbures et de nettoyage.

Les impacts potentiels associés à la dissémination accidentelle d’hydrocarbures dans les eaux de mer
sont :
• Une réduction de la qualité de l’eau et du sédiment.
• Des effets toxiques directs ou physiologiques sur les végétations et animaux marins et côtiers.
• Contact des hydrocarbures/produits chimiques avec le haut-fond/les bancs, les récifs et les îles,
à des concentrations qui entraînent des impacts négatifs.
• Modification des communautés biologiques par suite des effets sur le biote marin clé.
• Des impacts sociaux sur l’archéologie marine, la pêche commerciale, la pêche traditionnelle et de
subsidence, le tourisme, la plaisance, la recherche scientifique, la santé et le transport maritime.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des déversements majeurs des installations d’exploration et de production :
• Toutes les activités de conception et de commande de puits doivent être conduites conformément
aux meilleurs standards en pratique dans l’industrie et comme détaillé dans l’EIESS spécifique
à l’activité.
• Une modélisation du déversement de pétrole doit être conduite pour déterminer l’impact potentiel
sur le milieu environnant (celle-ci est normalement conduite dans le cadre de l’EIESS).
• Les mesures de prévention d’éruption doivent se concentrer sur le maintien de la pression
hydrostatique dans le trou de forage en estimant effectivement les pressions de fluides de formation
et la tenue mécanique des formations souterraines.
• Un test d’intégrité de puits (par exemple, une épreuve de dépression, tenue d’historique du ciment
liant) doit être effectué.
• Mettre en place un Plan de gestion des opérations de puits (WOMP) et un Plan de contingence
de contrôle de puits (WCCP) qui incluent une description des mesures et des dispositions
qui seront employées pour reprendre le contrôle du puits si une perte d’intégrité survient.
• Un obturateur anti-éruption BOP certifié doit être installé sur chaque puits, avec une conception,
une maintenance et un entretien du BOP conformes aux exigences réglementaires et aux standards
de l’industrie.
• Au cas où un reconditionnement/une intervention sur le puits est requis(e), des barrières d’isolation
du puits et des procédures d’intervention sur le puits doivent être mises en place.

118
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

• Des plans de contingence doivent être préparés pour les opérations sur le puits et doivent
inclure une identification des provisions à suivre pour le bouchage du puits, le forage
d’un puits de secours ainsi que d’autres mesures de réponse, notamment des plans
pour la mobilisation des ressources, en cas d’éruption incontrôlée.
• Des mesures de préparation au cas de déversement et des procédures d’intervention
en situation d’urgence doivent être mises en place.
• Implémentation de procédures de maintenance et d’inspection continues pour maintenir
l’intégrité de l’installation.

Le Tableau 4.25 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déversements majeurs des
installations d’exploration et de production.

Tableau 4.25 : Déversements majeurs

Cadres

Documents d’orientation

World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015. Section 1.2.5.
IOGP Report 434-2 - Risk Assessment Data Directory (RADD) - Blowout Frequencies
IOGP-IPIECA. Oil spill risk assessment and response planning for offshore installations. Oil spill response Joint Industry Project.
IOGP-IPIECA Report 480 - Oil Spill Responder Health and Safety
IOGP-IPIECA Report 477 - Sensitivity mapping for Oil Spill Response
IOGP-IPIECA Report 499 - Oil Spill Training
IOGP-IPIECA Report 504 - A guide to Oiled Shoreline Assessment (SCAT) Surveys
IOGP-IPIECA Report 507 - Oil spill waste minimisation and management
IOGP-IPIECA Report 514 - Oil Spills: Inland Response
IOGP-IPIECA Report 515 - Oil Spill Exercises
IOGP-IPIECA Report 516 - Wildlife Response Preparedness
IOGP-IPIECA Report 517 - Incident Management System for the oil and gas industry
IOGP-IPIECA Report 518 - Aerial observation of oil spills at sea
IOGP-IPIECA Report 519 - Contingency planning for oil spills on water
IOGP-IPIECA Report 520 - Oil Spill Preparedness and Response: an Introduction
IOGP-IPIECA Report 521 - A Guide to Oiled Shoreline Clean-up Techniques
IOGP-IPIECA Report 522 - At Sea Containment and Recovery
IOGP-IPIECA Report 523 - Controlled In-situ Burning of Spilled Oil
IOGP-IPIECA Report 524 - Economic Assessment and Compensation for Marine Oil Spills
IOGP-IPIECA Report 525 - Impacts of Oil Spills on Marine Ecology
IOGP-IPIECA Report 526 - Tiered Preparedness and Response
IOGP-IPIECA Report 527 - Response Strategy Development Using Net Environmental Benefit Analysis (NEBA)
IOGP-IPIECA Report 532 - Dispersants: surface application
IOGP-IPIECA Report 533 - Dispersants: subsea application
IOGP-IPIECA Report 534 - Impacts of Oil Spills on Shorelines
IOGP-IPIECA Report 549 - Satellite remote sensing of oil spills at sea
IOGP-IPIECA Report 550 - In-water surveillance of oil spills at sea
IOGP-IPIECA Report 594 - Source Control Emergency Response Planning Guide for Subsea Wells

Informations techniques supplémentaires

119
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

4.7.5 Conflit avec la faune marine


Un ensemble de vaisseaux de soutien est susceptible d’être présent tout au long du projet,
en particulier en transit entre la zone du projet et les installations à terre.

En particulier, les vaisseaux de relevés sismiques consistent en des vaisseaux aménagés à cet effet
et qui incluent une source sismique, qui comprend un ensemble de réseaux sismiques et de flûtes
sonar d’hydrophones. La source sismique et les flûtes sonar sont remorquées à une faible distance
derrière le vaisseau de relevé.

Les impacts et risques environnementaux potentiels associés à la présence physique


de vaisseaux incluent :
• Un conflit avec la faune marine et potentiellement le blocage des zones d’alimentation
et des routes de migration.
• L’équipement du vaisseau sismique peut causer un emmêlement avec la faune marine.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


du conflit avec la faune marine incluent :
• Surveiller la présence et les mouvements des grands cétacés, des pinnipèdes, des siréniens
et des tortues marines pour que des mesures d’évitement puissent être prises lorsque
la faune marine est observée sur une trajectoire de collision avec les vaisseaux.
• Prendre des mesures de gestion spécifiques aux espèces pour minimiser les interactions
négatives ; comme exemples de telles actions, on peut citer l’implémentation de limites
de vitesse et des zones d’exclusion pour le vaisseau dans les zones connues pour abriter
une forte concentration d’animaux marins.
• En ce qui concerne les vaisseaux sismiques :
– Réduire la possibilité d’emmêlement des animaux marins dans les équipements
sismiques en incluant un dispositif anti-emmêlement attaché aux flûtes sonar.
– Créer des plans pour le sauvetage et la libération des animaux emmêlés.
– Employer un OMM pour superviser la faune marine dans la zone de surveillance
immédiatement avant, et pendant, l’utilisation de l’équipement de relevé.

Le Tableau 4.26 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion du conflit avec la faune marine.

Tableau 4.26 : Conflit avec la faune marine

Cadres

United Nations. Convention on the Law of the Sea (Adopted 10 December 1982). 1833 UNTS 397. International Maritime
Organization (IMO). Regulations for Preventing Collisions at Sea (COLREGS). London. 1972.

Documents d’orientation

Joint Nature Conservation Committee. JNCC guidelines for minimising the risk of injury to marine mammals from geophysical
surveys. Aberdeen. 2017.

Informations techniques supplémentaires

European Commission Directorate General for Environment. Study on the assessment and management of environmental
impacts and risks resulting from the exploration and production of hydrocarbons. Publications Office of the European Union.
Luxembourg. 2016.

120
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.7.6 Introduction d’espèces marines envahissantes


Les IMS sont des espèces qui ont été introduites dans une zone au-delà de leur espace
géographique normal et qui s’y sont installées et ont survécu. Elles sont particulièrement
préoccupantes, car elles pourraient avoir un impact significatif sur les écosystèmes marins
et les activités commerciales de la mer.

Les IMS peuvent inclure des microorganismes, de petits invertébrés, des œufs, des kystes et des
larves de diverses espèces, qui pourraient s’établir dans leur nouvel environnement et devenir des
IMS sous certaines conditions. En général, les risques liés aux IMS sont accrus dans les zones
où l’eau est peu profonde (moins de 50 m de profondeur) et près du rivage, ou bien près du haut-
fond et des récifs.

Les mécanismes de transfert les plus communs pour les IMS consistent en l’aspiration et le rejet
d’eau de ballast (se référer au Tableau 4.16) ou bien par le biais de la salissure sur les coques
et les niches internes (par exemple, le puits à chaîne, les prises d’eau de mer) sur les vaisseaux.

Les IMS peuvent découler sur des impacts économiques et environnementaux significatifs
sur le milieu marin récepteur, tels que :
• Un déclin ou une extinction des espèces natives ou commercialement importantes à cause
de la compétition avec les espèces natives pour l’espace et la nourriture.
• Un déclin ou une extinction des espèces natives ou commercialement importantes à cause
de la prédation des espèces natives.
• Un déclin ou une extinction des espèces natives ou commercialement importantes à cause
de l’introduction de maladies et de pathogènes.
• Une modification de la dynamique de la chaîne alimentaire à cause de la réduction
ou la suppression de populations clés.
• Des changements à la structure de l’habitat.
• Une modification des conditions environnementales (par exemple, baisse de la clarté de l’eau).

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de l’introduction d’IMS incluent :
• Élaborer un Plan de gestion des IMS s’il y a lieu.
• Se conformer à la Convention internationale sur le contrôle des systèmes antisalissure
nuisibles sur les navires.
• S’assurer que les vaisseaux (de classe appropriée) possèdent un Certificat international
de système antisalissure (IFAS).
• Inspections régulières de la coque, notamment les zones niches, le nettoyage, la mise en cale
sèche et le renouvellement régulier des revêtements antisalissure.
• Pour la gestion de l’eau de ballast :
– Assurer la conformité du vaisseau avec les directives de l’autorité réglementaire locale.
– Tous les navires en circulation internationale doivent gérer leur eau de ballast
et les sédiments selon un standard déterminé, sur la base d’un Plan de gestion
d’eau de ballast spécifique au navire.
– Tous les navires doivent tenir un livre de consignation d’état d’eau de ballast
et disposer d’un Certificat international de gestion des eaux de ballast.

Le Tableau 4.27 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à l’introduction d’IMS.

121
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Tableau 4.27 : Introduction d’espèces marines envahissantes

Cadres

International Maritime Organization (IMO). Guidelines for the control and management of ships’ biofouling to minimize the
transfer of invasive aquatic species (Annex 26). London. 2011.
International Maritime Organization (IMO). International Convention on the Control of Harmful Anti-fouling Systems on
Ships (Adopted 5 October 2001). London.
International Convention for the Prevention of Pollution from Ships 1973 (MARPOL 73/78): Annex IV (Pollution by sewage
from ships)

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 436 - Alien invasive species and the oil and gas industry

Informations techniques supplémentaires

4.8 Onshore – Usage terrestre

4.8.1 Perturbation physique (défrichage et préparation du site)


Pour faciliter la construction de l’infrastructure, et/ou pour préparer un site pour les activités
du projet, un défrichage et une perturbation du sol subséquente pourraient être requis.
Le défrichage de la végétation peut être entrepris de différentes manières telles que
le défrichage manuel, le défrichage mécanique et le défrichage par pulvérisation chimique.

Les impacts potentiels associés à la perturbation physique associée au défrichage


et à la préparation du site incluent :
• Perte ou déclin de la flore native, des communautés végétales et de l’habitat de la faune.
• Fragmentation de l’habitat de la faune terrestre.
• Blessure ou mort de la faune, c’est-à-dire, par impacts directs, prise au piège
dans les tranchées.
• Prolifération de la flore introduite (herbes).
• Érosion du sol.
• Génération de poussière.
• Interruption des écoulements de l’eau de surface/accroissement du ruissellement
de l’eau de surface.
• Détérioration de la qualité d’eau de surface.
• Perte ou dommage du patrimoine autochtone.
• Érosion des reliefs.

L’étendue de la perturbation dépendra de l’activité entreprise et des caractéristiques de la flore


et de la faune de référence, de la structure superficielle et des caractéristiques topographiques,
des voies navigables et des facteurs socio-culturels.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de la perturbation physique inclut :

122
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

• Entreprendre des études pertinentes de la flore et de la faune pour identifier, cartographier


et éviter l’habitat critique, les caractéristiques d’eau de surface et les reliefs susceptibles
d’être altérés.
• Consulter les parties prenantes concernées, c’est-à-dire, les représentants des autochtones,
les propriétaires fonciers, etc., et réaliser une étude sur l’archéologie et le patrimoine culturel,
si cela est utile.
• Minimiser l’empreinte de défrichage.
• Implémenter des techniques de suppression de poussière, par exemple, l’application d’eau.
• Implémenter des mesures pour protéger la faune telles que :
– Limiter le volume de tranchée de pipeline à garder ouvert pendant la construction,
construction de clôtures de sécurité, des sorties pour la faune et des points de passage
pour la faune.
• Implémenter des mesures de réintégration et de réhabilitation.

Le Tableau 4.28 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion de la perturbation physique.

Tableau 4.28 : Perturbation physique

Cadres

Documents d’orientation

IPIECA-IOGP Report 554 - Biodiversity and ecosystem services fundamentals


IPIECA-IOGP - Managing Biodiversity & Ecosystem Services (BES) issues along the asset lifecycle in any Environment:
10 Tips for Success in the Oil and Gas Industry, 2016.
IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.8.2 Présence physique


La présence physique associée aux projets pétroliers et gaziers onshore est liée à la pose de l’infrastructure
du projet, des routes et du trafic routier associé. Les impacts peuvent survenir par la présence permanente
d’installations/infrastructure tout au long de la durée de vie d’un projet, et pendant l’enlèvement de
l’infrastructure durant le déclassement. Il convient de noter que les impacts associés au défrichage
du site, tels que la perte d’habitat de flore et de faune, ont été discutés à la Section 4.8.1.

Les impacts environnementaux potentiels associés aux facteurs de présence physique incluent :
• Des reliefs en élévation favorisant la recharge et, par conséquent, un gonflement localisé
de la nappe phréatique.
• Des changements dans la direction d’écoulement de l’eau souterraine locale.
• Une érosion du sol due à la perturbation de terrain (vent et eau).
• Des reliefs modifiés qui altèrent les bassins locaux et les axes de drainage naturel, favorisant
des changements dans le ruissellement de surface et l’écoulement dans les canaux.
• Le mouvement de véhicules peut entraîner des impacts directs sur la faune et la faune (c’est-à-dire,
une mortalité), la diffusion d’espèces de flore introduites, l’érosion, la poussière, le bruit, le risque
sécuritaire et les incendies.

123
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de la présence physique :
• Gérer l’utilisation de véhicules, par exemple en gardant les mouvements de véhicules et
d’équipements à l’intérieur de zones désignées et faire respecter les limites de vitesse.
• Suppression de poussière si nécessaire.
• Construction de manière à réduire la probabilité d’érosion.
• Retenir le drainage naturel lorsque cela est possible ; lorsque cela n’est pas possible,
incorporer des caractéristiques de conception telles que les drains de diversion.
• Mettre en place des mesures temporaires et permanentes de contrôle d’érosion
et de sédiment, des mesures de stabilisation de pente et des mesures de contrôle
et de minimisation des glissements de terrain sur les installations, si nécessaire.

Le Tableau 4.29 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion de la présence physique.

Tableau 4.29 : Présence physique

Cadres

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.8.3 Épuisement/prélèvement de l’eau


De l’eau est utilisée pendant les opérations pétrolières et gazières en offshore par le personnel,
pour la préparation du site, la construction et la mise en service, durant les activités d’exploration
et de forage et tout au long de la production, du traitement et de la distribution. Le refroidissement
du procédé peut nécessiter de grandes quantités d’eau.

La pratique de la fracturation hydraulique nécessite de larges volumes d’eau à injecter dans


la formation souterraine. Celle-ci peut être puisée dans le réseau municipal d’approvisionnement
en eau, dans l’eau de surface, dans les puits tout proches et dans les sources souterraines, et peut
être douce, saumâtre ou bien salée ; cependant, elle doit normalement respecter certains critères
de qualité pour qu’elle convienne.

Les exigences relatives à l’eau pour les activités pétrolières et gazières onshore varieront
grandement selon le stade et l’échelle de l’opération, la nature du réservoir d’hydrocarbures
et la géologie souterraine, le climat local et les conditions environnementales spécifiques.
L’utilisation d’eau peut épuiser ou stresser les ressources locales en eau, créant ainsi des
impacts à la fois sociaux et environnementaux. Dans les lieux où l’industrie pétrolière et gazière
coexiste avec des populations locales, la sensibilité à l’épuisement de l’eau peut être élevée
et une gestion efficace de l’eau est ainsi critique.

124
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

L’épuisement de l’eau peut résulter sur ce qui suit :


• Déclin des ressources d’eau souterraine
• Impacts sur les systèmes de rivières
• Impacts sur l’eau souterraine selon les espèces et les écosystèmes
• Impacts sur l’agriculture dans le voisinage
• Réduction de la disponibilité de l’eau potable
• Glissements de terrain (dus au compactage des couches fines de sédiment)
qui peut découler sur une inondation
• Inondations dues à la montée des niveaux d’eau souterraine après la cessation de pompage
• Impacts sociaux sur les activités/vie quotidienne des communautés locales

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de l’épuisement/prélèvement de l’eau incluent :
• La réalisation de campagnes de référence d’échantillonnage d’eau et de cartographies
de la ressource en eau.
• La prise en considération et évaluation des options/alternatives de procédés
de refroidissement lors de l’utilisation de l’eau comme liquide de refroidissement.
• L’optimisation de l’efficacité hydrique en appliquant des technologies d’économie
d’eau et promouvoir activement la réutilisation de l’eau.
• La supervision de la qualité et de l’état de l’eau de toutes les nappes utilisées durant
l’opération.
• La fracturation hydraulique doit être entreprise seulement avec l’eau à la plus basse qualité
qui est techniquement viable ; l’eau non potable est préférée aux sources d’eau potable.

Le Tableau 4.30 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion de l’épuisement
et du prélèvement de l’eau.

Tableau 4.30 : Épuisement et prélèvement de l’eau

Cadres

Documents d’orientation

European Commission Directorate General for Environment. Study on the assessment and management of environmental
impacts and risks resulting from the exploration and production of hydrocarbons. Publications Office of the European Union.
Luxembourg. 2016.
IPIECA - Identifying and Assessing Water Sources - Guidance Document for the Onshore Oil and Gas Industry, 2014.
IPIECA - Efficiency in water use. Guidance document for the upstream onshore oil and gas industry, 2014.
IPIECA - Petroleum refining water/wastewater use and management, 2014.
IOGP-IPIECA Report 332 - Key questions in managing social issues in oil & gas projects.
IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.

Informations techniques supplémentaires

American Petroleum Institute. Water management associated with hydraulic fracturing - API Guidance Document HF2, 1st Ed.
API Publications. Washington, D.C. 2010.
United States Environmental Protection Agency. Hydraulic Fracturing for Oil and Gas: Impacts from the Hydraulic Fracturing
Water Cycle on Drinking Water Resources in the United States (Final Report). EPA/600/R-16/236F. U.S. Environmental
Protection Agency. Washington, D.C. 2016.

125
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

4.9 Onshore – Émissions

4.9.1 Perturbation lumineuse


L’éclairage est une exigence de santé et de sécurité pour l’exploitation sécurisée d’un projet,
d’un équipement et d’une infrastructure. Les sources de lumière artificielle dans les activités
pétrolières et gazières onshore incluent :
• L’éclairage fonctionnel sur les véhicules, les unités et les installations, notamment
l’éclairage d’urgence et de sécurité.
• Le torchage d’hydrocarbures.

Les émissions lumineuses pourraient causer des changements comportementaux chez les populations
de faune terrestre. Les sources lumineuses peuvent attirer les insectes et la faune terrestre qui se
nourrit aux insectes, modifiant leurs habitats d’alimentation. Ce changement dans la disponibilité
de la nourriture peut mener à des changements dans les assemblages fauniques locaux. Des
concentrations augmentées de faune pourraient aussi conduire à un accroissement des impacts
secondaires, tels qu’un accroissement de la mortalité animale due aux véhicules. Comme indiqué
à la Section 4.4.2, les chauves-souris peuvent être attirées vers, ou éviter (selon les espèces),
l’éclairage sur les installations onshore ou le long des routes.

En plus des impacts sur la faune terrestre, les émissions lumineuses en provenance
de l’infrastructure côtière peut interférer avec le comportement des tortues marines (par exemple,
la nidification), l’attraction des bébés tortues et les changements comportementaux chez
les populations d’oiseaux de mer locales. Comme indiqué ci-dessus, ceux-ci peuvent avoir
un impact sur la biodiversité de la zone.

Se reporter à la Section 2.2.2 concernant la perturbation lumineuse en offshore, y compris


une discussion sur l’infrastructure côtière affectant les comportements des tortues.

Comme indiqué ci-dessus, la perturbation lumineuse peut impacter l’environnement des manières
suivantes :
• Perturbation ou nuisance pour la communauté locale.
• Bouleversement du comportement de la faune, par exemple, changement dans les rythmes
de migration.
• Changement de la disponibilité de la nourriture, impactant la biodiversité locale.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions lumineuses incluent :
• Réduire l’éclairage extérieur jusqu’au minimum requis pour la sécurité et pour les opérations,
exception faite des cas d’urgence.
• Utiliser un éclairage qui limite l’attraction des insectes (par exemple, des projecteurs
au sodium).
• Limiter la survenue et la durée du torchage.
• Éclairage directionnel (< 70°), dirigé vers le bas, pas de diffusion de lumière au-dessus
de l’horizon.
• Obturateurs / écrans anti-lumière.

Le Tableau 4.31 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions lumineuses.
Le document d’orientation principal listé est dédié aux installations offshore, mais les mêmes
principes s’appliquent pour les installations onshore.

126
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Tableau 4.31 : Émission lumineuse

Cadres

Documents d’orientation

OSPAR Commission, 2015. Agreement 2015-08. Guidelines to reduce the impact of offshore installations lighting on birds
in the OSPAR maritime area. London. 2015.

Informations techniques supplémentaires

Ministry of Housing, Communities and Local Government (UK), Light Pollution Guidance, Available at:
https://www.gov.uk/guidance/light-pollution
Chartered Institution of Building Services Engineers (CIBSE) – Society of Light and Lighting (SLL) Code for Lighting.
Available at: https://www.cibse.org/knowledge/cibse-publications
The Royal Commission on Environmental Pollution ‘Artificial Light in the Environment’ (2009). Available at: https://assets.
publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/228832/9780108508547.pdf.pdf

4.9.2 Acoustique (bruit et vibration)


Du bruit et des vibrations sont générés durant toutes les phases du cycle de vie d’un projet pétrolier
et gazier, y compris les relevés sismiques, les relevés aériens, la construction, le forage et la production,
et le transport terrestre et aérien.

Les sources spécifiques de bruit et de vibration incluent :


• La vibroséis durant les relevés sismiques
• Les équipements de terrassement
• Les activités de construction (fonçage des pieux, dynamitage, extraction)
• Les appareils de forage et le bruit de forage
• Les machines, les unités et les équipements, notamment les pompes et les générateurs
• Les moteurs thermiques et les moteurs électriques
• Le trafic de véhicules
• Le torchage
• Les mouvements d’avions et d’hélicoptères

Le bruit et les vibrations peuvent impacter l’environnement des façons suivantes :


• Perturbation ou nuisance pour la communauté locale.
• Dommage ou perturbation des structures ou perturbation des résidents dans
les communautés locales.
• Perturbations des travailleurs sur site et problèmes de santé relevant de la médecine du travail.
• Bouleversement du comportement de la faune. Comme indiqué à la Section 4.4.1, les impacts
suivants peuvent survenir sur la faune onshore :
– Changements comportementaux : les changements comportementaux incluent des
changements temporaires du comportement ou de la direction, cessation de vocalisation,
changements des régimes d’accouplement et changements des régimes migratoires.
– Une interférence auditive : masquant ou interférant avec d’autres sons biologiquement
importants, tels que la communication et les sons produits par les prédateurs ou les proies.
– Une détérioration auditive : détérioration permanente ou temporaire des organes
de l’audition (connue sous l’abréviation DTS ou DPS). Le DTS entraîne une perte
temporaire de la sensibilité auditive due à l’endommagement des cellules sensorielles
de l’oreille interne tandis que le DPS est une perte définitive de l’audition.

127
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


du bruit et des vibrations :
• Prendre en compte les évaluations de bruit de référence et une modélisation de la diffusion
du bruit pour les sources de bruits significatifs telles que les torchères et les installations
permanentes de traitement.
• Identifier les endroits et les moments sensibles et les éviter (ou implémenter une distance
de séparation appropriée) si possible, tels que l’alimentation et l’accouplement des animaux
de sauvages, les opérations de jour à proximité de récepteurs résidentiels ou urbains.
• Identifier les zones/sources les plus bruyantes avec des instructions/exigences pour
l’utilisation de l’équipement de protection individuelle (EPI).
• Installer des écrans acoustiques tels que des barrières/cabines anti-bruit.
• Les voies d’accès aériennes et les basses altitudes de vol doivent être sélectionnées
et planifiées pour réduire les impacts du bruit.
• Restreindre l’utilisation de la source sismique au minimum requis pour conduire le relevé.

Le Tableau 4.32 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions acoustiques.

Tableau 4.32 : Émissions acoustiques (bruit et vibration)

Cadres

Documents d’orientation

British Standards Institute. BS5228 – Noise Vibration Control on Construction and Open Sites. London. 2009.
European Commission Directorate General for Environment. Study on the assessment and management of environmental
impacts and risks resulting from the exploration and production of hydrocarbons. Publications Office of the European Union.
Luxembourg. 2016.
IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015. Section 4: Environmental.

Informations techniques supplémentaires

Effects of Anthropogenic Noise on Animals, Hans Slabbekoorn, Robert J. Dooling, Arthur N. Popper, Richard R Fay; 2018

4.9.3 Poussière
La poussière, ou matière particulaire, est une émission fugitive dans l’air qui est libérée
durant certaines opérations. La phase de construction d’un projet est la source de génération
de poussière la plus significative dans le cycle de vie d’un projet pétrolier et gazier.

Plus précisément, les principales sources d’émissions de poussière des activités pétrolières et gazières
incluent probablement :
• Le défrichage et la préparation du site
• Le terrassement (nivellement et excavation)
• Le forage et le dynamitage
• Les activités de cimentation
• Les activités d’aplanissement
• L’érosion des amas de matières par le vent
• Les déplacements de véhicules sur des routes non goudronnées/poussiéreuses

128
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

• Le chargement et le transport d’agrégats de terre meuble et/ou d’autres matières génératrices


de poussière
• Opération de l’unité (par exemple, concassage, filtrage et dosage)
• Exploitation d’une carrière pour les matières de préparation du site
• La poussière est plus prédominante dans les milieux secs et durant la saison sèche

La génération de poussière peur entraîner les impacts environnementaux potentiels suivants :


• La réduction de la santé des plantes par étouffement
• La perte de végétation et le dommage subi par l’habitat peur impacter la faune
• Les activités d’élimination de la poussière, telles que la pulvérisation d’eau,
peuvent aussi entraîner :
– Un préjudice à la végétation dû à la survaporisation ou au ruissellement d’eau salée
si celle-ci est utilisée pour l’élimination de la poussière
– Une augmentation de la charge en éléments nutritifs
– Une augmentation du potentiel de pousse d’herbes sur le sol nu
– L’épuisement des ressources d’eau locales

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions de poussière :
• Utiliser des techniques d’élimination de poussières, telles que les enceintes et les capots,
la pulvérisation d’eau, l’irrigation, la stabilisation et la revégétalisation des terres dégagées.
• Goudronner les routes du projet le plus loin possible pour minimiser la poussière emportée
avec les véhicules.
• Superviser la génération de poussière et l’efficacité des contrôles.
• Implémenter des limites de vitesse pour les routes/pistes non goudronnées.

Le Tableau 4.33 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions de poussière.

Tableau 4.33 : Émissions de poussière

Cadres

Documents d’orientation

World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015. Section 4: Environmental.

Informations techniques supplémentaires

4.9.4 Émissions de combustion (GES, NOx, SOx, MP, COV)


Les émissions de combustion dans l’air se produisent tout au long du cycle de vie d’un projet
pétrolier et gazier onshore. Les activités de combustion peuvent inclure :
• La production d’électricité
• Les entraînements de machine pour la compression/le pompage
• Le torchage de gaz (voir Section 4.9.7)
• L’activité des véhicules (par exemple, les véhicules d’approvisionnement)

129
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Les émissions de combustion sont produites en onshore par tous les véhicules de transport et les
avions (hélicoptères) accédant au site, que ce soit dans le cadre du transport et de l’utilisation des
véhicules de chantier, ou bien dans le cadre des déplacements réguliers des biens et des services,
et du personnel du site impliqué dans la phase opérations du projet. Cependant, les contributions
aux émissions de combustion les plus importantes sont en général celles dictées par les exigences
de production d’énergie et de compression/pompage pour le traitement et le pompage préliminaires
onshore des hydrocarbures et autres sous-produits du marché.

La libération de gaz à effet de serre contribue non seulement au réchauffement climatique,


mais aussi à l’acidification des océans. Les GES associés à un projet ou à des opérations définissent
l’empreinte carbone de ce projet. En outre, la génération des pluies acides liée aux émissions
excessives de SO2 (y compris sa génération par brûlage) peut affecter les habitats onshore ;
en particulier, les zones forestières peuvent être impactées par les pluies acides. D’autres impacts
potentiels des émissions de combustion incluent une réduction localisée de la qualité de l’air.
L’impact potentiel des émissions de combustion variera avec la distance des récepteurs sensibles ;
il convient de noter que les sources onshore sont susceptibles de présenter plus de récepteurs
à proximité d’un développement que les sources offshore.

Voir la Section 4.4.3 pour un résumé des polluants potentiels et leur impact environnemental
associé.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions de combustion :
• L’utilisation d’équipements à haut rendement pour minimiser la demande en électricité.
• Planification sur toute la durée de vie du champ.
• La sélection de gasoil à faible teneur en soufre (0,5 % en poids de soufre).
• Intégration des sources d’énergie renouvelable dans les développements.
• Considération de l’électrification au lieu de l’entraînement direct lors de la conception
des projets.
• S’assurer que les émissions ne génèrent pas des concentrations de polluants qui atteignent
ou surpassent les directives et standards pertinents de qualité de l’air ambiant en appliquant
les normes légales nationales, ou, en l’absence de celles-ci, la version actuelle des lignes
directrices en matière de qualité de l’air de l’OMS, ou d’autres sources internationalement
reconnues.
• Des centrales électriques incorporant des technologies à faibles émissions en standard
(par exemple, à basses émissions pour moins de rejets de NOx durant la combustion du
carburant).
• De petites installations à procédés de combustion (3 MWth – 50 MWth) qui doivent respecter
les directives relatives aux émissions du Tableau 1.1.2 des Directives ESS générales
de la Banque mondiale.
• Une maintenance régulière et des dispositifs de contrôle des émissions sur les véhicules
et les machines.

Le Tableau 4.34 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions de combustion.

130
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Tableau 4.34 : Émissions de combustion

Cadres

Documents d’orientation

American Petroleum Institute. Compendium of Greenhouse Gas Emissions Methodologies for the Oil and Gas Industry. API
Publishing. Washington D.C. 2009.
European Commission. Best Available Techniques (BAT) Reference Document for the Refining of Mineral Oil and Gas.
European IPCC Bureau. Seville. 2015.
European Commission Directorate General for Environment. Study on the assessment and management of environmental
impacts and risks resulting from the exploration and production of hydrocarbons. Publications Office of the European Union.
Luxembourg. 2016.
European Council. Directive 2005/33/EC of the European Parliament and of the Council of 6 July 2005 amending Directive
1999/32/EC as regards the sulphur content of marine fuels.
International Panel on Climate Change (IPCC). 2006 Guidelines for national greenhouse gas inventories.
IPIECA - Petroleum industry guidelines for reporting greenhouse gas emissions - 2nd Ed., 2011.
IPIECA - Oil and Gas Industry Guidance on Voluntary Sustainability Reporting, 2010.
IPIECA - Oil and Natural Gas Industry Guidelines for Greenhouse Gas Reduction Projects, 2007.
ISO 14064-1:2006. Greenhouse Gases. Part 1. Specification with guidance at the organization level for quantification and
reporting of greenhouse gas emissions and removals.
ISO 14064-3:2006. Greenhouse Gases. Part 3. Specification with guidance for the validation and verification of greenhouse gas
assertions.
World Health Organization (WHO). Air quality guidelines for particulate matter, ozone, nitrogen dioxide and sulphur dioxide.
WHO Publications. Geneva. 2005.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.
WRI/WBCSD, 2004. The Greenhouse Gas Protocol: A Corporate Accounting and Reporting Standard, Revised Edition. World
Business Council for Sustainable Development and World Resources Institute, Geneva and Washington, D.C.

Informations techniques supplémentaires

4.9.5 Émissions fugitives


Typiquement, les émissions fugitives sont celles qui n’émanent pas des sources ponctuelles,
telles que les cheminées, les évents ou les autres types de sorties sur lesquelles les émissions
peuvent être mesurées directement. Les émissions fugitives incluent ces émissions qui sont ciblées
par les installations d’exploitation dans le cadre de leurs programmes de campagnes de détection
et de réparation des fuites, avec une attention particulière portée aux :
• Vannes
• Brides
• Pompes
• Raccords
• Compresseurs
• Égouts (onshore)

Les émissions fugitives peuvent se produire durant toutes les étapes du projet, y compris durant le forage
du puits et l’achèvement du puits, et aussi durant le déclassement et la fermeture du puits. Durant
l’exploitation, les émissions fugitives émaneraient d’emplacements connus tels que ceux listés ci-dessus
mais durant le forage/achèvement/déclassement, des émissions fugitives additionnelles peuvent survenir
comme résultat de la rupture du confinement et de l’ouverture d’autres vannes. Ceci peut se produire

131
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

pendant la maintenance et l’inspection. Comme l’émission fugitive la plus courante est le méthane,
un GES puissant, la supervision des émissions fugitives est importante pour la détermination
du profil global des émissions des gaz à effet de serre d’une installation.

Les systèmes CVC peuvent libérer des substances qui appauvrissent la couche d’ozone et/ou
ont un pouvoir de réchauffement climatique supérieur à celui du CO2. Ceux-ci sont contrôlés par
des protocoles internationaux qui limitent la sélection et l’utilisation de SACO, à travers les
spécifications de conception, la maintenance régulière et les campagnes de détection de fuites.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions fugitives incluent :
• La sélection de vannes, brides, embouts, joints et conditionnements adéquats doit prendre
en considération les exigences de sécurité et d’adaptabilité ainsi que leur capacité à réduire
les fuites de gaz et d’émissions fugitives.
• Des programmes appropriés, efficaces et réguliers de détection et de réparation des fuites
doivent être implémentés.
• Aucun nouveau système ou procédé ne doit être installé s’il utilise les CFC, les halons,
le 1,1,1-trichloroéthane, le tétrachlorure de carbone, le bromure de méthyle ou des HBFC. Les
hydrochlorofluorocarbures (HCFC) doivent être envisagés uniquement comme
alternatives provisoires/transitoires comme dicté par les engagements et les
réglementations du pays hôte.

Le Tableau 4.35 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions fugitives.

Tableau 4.35 : Émissions fugitives

Cadres

United Nations. Montreal protocol on substances that deplete the ozone layer. Adopted 16 September 1987. 1522 UNTS 3 (1987).

Documents d’orientation

IPIECA - International Petroleum Industry Environmental Conservation Association Corporate GHG reporting guidelines, 2004.
IPIECA - Petroleum industry guidelines for reporting greenhouse gas emissions - 2nd Ed., 2011.
IPIECA - Oil and Gas Industry Guidance on Voluntary Sustainability Reporting, 2010.
IPIECA - Oil and Natural Gas Industry Guidelines for Greenhouse Gas Reduction Projects, 2007.
ISO 14064-1:2006. Greenhouse Gases. Part 1. Specification with guidance at the organization level for quantification and
reporting of greenhouse gas emissions and removals.
ISO 14064-3:2006. Greenhouse Gases. Part 3. Specification with guidance for the validation and verification of greenhouse gas
assertions.
United States Environmental Protection Agency. AP-42: Compilation of Air Emissions Factors, 5th ed. Washington D.C. 1995.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.
WRI/WBCSD, 2004. The Greenhouse Gas Protocol: A Corporate Accounting and Reporting Standard, Revised Edition. World
Business Council for Sustainable Development and World Resources Institute, Geneva and Washington, D.C.

Informations techniques supplémentaires

132
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.9.6 Dégazage
Le dégazage du gaz naturel consiste en la libération des COV, essentiellement du méthane,
directement dans l’atmosphère. Durant la production du gaz naturel, du gaz peut être dégazé
intentionnellement dans le cadre même du procédé, ou de manière improvisée pour des raisons
de sécurité.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions de dégazage :
• Des mesures en cohérence avec la Norme d’application volontaire pour la réduction
du volume mondial de gaz torché ou rejeté à l’atmosphère (dans le cadre du Partenariat
mondial pour la réduction des gaz torchés) doivent être adoptées lors de la considération
des options de dégazage pour les activités onshore.
• Un débit de gaz contrôlé et géré de près.
• Le torchage de préférence au dégazage.
• Minimiser le besoin pour le dégazage par la conception d’un procédé de récupération
des dégagements gazeux.
• Des unités de contrôle des vapeurs installées au besoin pour les opérations de chargement
et de déchargement d’hydrocarbures.
• Une conception soignée de l’écoulement au niveau de la buse de torchage, implémentant
les meilleures technologies disponibles, réduisant la quantité de polluants d’air, les oxydes
d’azote, les matières particulaires et le CO2, émis dans l’atmosphère.
• En cas d’urgence ou de panne d’équipement, les gaz en excès ne doivent pas être dégazés,
mais renvoyés vers un système efficace de torchage.

Le Tableau 4.36 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions de dégazage.

Tableau 4.36 : Dégazage

Cadres

Documents d’orientation

British Columbia Oil and Gas Commission. Flaring and Venting Reduction Guideline v5.1. Fort St. John, BC. 2018.
World Bank Group. Global Gas Flaring Reduction: A Public-Private Partnership A Voluntary Standard for Global Gas Flaring and
Venting Reduction. Washington, DC. 2004.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.
World Bank Group. Global Gas Flaring Reduction (GGFR) - Guidance on upstream flaring and venting: policy and regulation.
Washington DC. 2009.

Informations techniques supplémentaires

Alberta Energy Resources Conservation Board (ERCB). Upstream Petroleum Industry Flaring, Venting and Incineration.
Calgary. 2011.

133
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

4.9.7 Torchage
Durant la production de gaz naturel, du gaz peut être torché intentionnellement dans le cadre du procédé,
ou de manière improvisée pour contrôler la pression pour des raisons de sécurité, telles qu’une montée
en pression au niveau de la tête de puits. Le torchage du gaz naturel génère du CO2 et d’autres émissions
au fur et à mesure qu’il est brûlé en bout de torchère.

Le torchage onshore peut avoir aussi un impact sur les récepteurs aux alentours à cause de la lumière et
de la perturbation sonore. Les impacts découlant de la lumière et du bruit sont discutés aux Sections 4.9.1
et 4.9.2, respectivement. La conception et le logement de la torchère peuvent changer le profil
des émissions et devraient être considérés comme faisant partie de la conception de l’unité comme
ceux-ci dépendent des conditions locales et des caractéristiques du gaz.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des émissions de torchage :
• Des mesures en cohérence avec la Norme d’application volontaire pour la réduction du volume
mondial de gaz torché ou rejeté à l’atmosphère (dans le cadre du Partenariat mondial pour
la réduction des gaz torchés) doivent être adoptées lors de la considération des options
de dégazage pour les activités offshore.
• Envisager des méthodes alternatives telles que l’utilisation du gaz pour les besoins sur site,
l’injection du gaz, la récupération assistée du pétrole par injection de gaz, la récupération
du gaz de torchage ou l’exportation du gaz.
• Assurer un débit de gaz contrôlé et géré de près.
• Optimiser l’efficacité de la combustion de la torchère en contrôlant et en optimisant les débits
de carburant, d’air et de courant au niveau de la torchère pour assurer le ratio correct de courant
d’entraînement par rapport au courant de torchage.
• En cas d’urgence ou de panne d’équipement, ou lorsque l’installation se trouve dans des conditions
anormales, le gaz en excès doit être torché et non pas dégazé, si possible.
• Penser la logique de torchage en relation avec la production/les débits de torchage/le ralentissement
lors des conditions anormales, par exemple durant un arrêt de compresseur.

Le Tableau 4.37 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des émissions de torchage.

Tableau 4.37 : Émissions de torchage

Cadres

Documents d’orientation

British Columbia Oil and Gas Commission. Flaring and Venting Reduction Guideline v5.1. Fort St. John, BC. 2018.
IPIECA - Preparing effective flare management plans: Guidance document for the oil and gas industry, 2011.
World Bank Group. Global Gas Flaring Reduction: A Public-Private Partnership A Voluntary Standard for Global Gas Flaring and
Venting Reduction. Washington, DC. 2004.
World Bank Group. Global Gas Flaring Reduction (GGFR) - Guidance on upstream flaring and venting: policy and regulation.
Washington DC. 2009.
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.
European Commission. Best Available Techniques (BAT) Reference Document for the Refining of Mineral Oil and Gas.
European IPCC Bureau. Seville. 2015.

Informations techniques supplémentaires

Alberta Energy Resources Conservation Board (ERCB). Upstream Petroleum Industry Flaring, Venting and Incineration.
Calgary. 2011

134
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.10 Onshore – Rejets

4.10.1 Drainage du site


L’eau de drainage du site des installations onshore est principalement de l’eau de pluie et des
liquides générés par les opérations de routine telles que le nettoyage des équipements et les
exercices d’incendie. Dans certains cas, l’eau de drainage du site peut contenir des matières
résiduelles telles que du pétrole, des lubrifiants, des fluides de nettoyage, de la mousse extinctrice,
etc., qui ont été déversées sur les ponts.

Les impacts potentiels associés au drainage du site dans le milieu terrestre sont :
• La contamination du sol
• Une réduction de la qualité de l’eau de surface
• Une contamination des eaux souterraines
• La blessure ou la mort de la faune
• La perte ou le déclin de la flore native, des communautés de végétation et de l’habitat
de la faune, avec des impacts secondaires possibles sur la faune locale, qui pourrait
entraîner des changements dans la biodiversité de la zone
• La création d’habitats pour les vecteurs, tels que l’eau dormante qui attire les moustiques

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


du drainage du site :
• Des zones gardées de stockage d’hydrocarbures et de produits chimiques
• Assurer la disponibilité d’un système de drainage de l’eau en provenance de la zone
de procédé qui pourrait être contaminée (égouts fermés) et d’un système de drainage
de l’eau en provenance de zones hors zones de procédés (égouts ouverts).
• Mettre en place des contrôles (par exemple, un égouttoir) pour collecter le ruissellement
en provenance de l’équipement qui n’est pas contenu au sein de la zone gardée
et acheminer l’eau vers un système de drainage ferme.
• Avant le rejet, contenir et traiter l’eau de drainage du pont contaminée conformément
aux Directives ESS générales pour les développements pétroliers et gaziers offshore
de la Banque mondiale de 2015 ; si le traitement de ce standard n’est pas possible,
ces eaux devraient être contenues et expédiées vers le rivage pour élimination.

Le Tableau 4.38 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des rejets de drainage du site.

Tableau 4.38 : Eau de drainage du site

Cadres

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 554 - Biodiversity and ecosystem services fundamentals


IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
World Bank Group. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. Washington DC. 2015.

Informations techniques supplémentaires

135
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

4.10.2 Eaux usées, eaux grises et déchets alimentaires


Les eaux usées, les eaux grises (en provenance des douches, des toilettes et des installations
de cuisine) et les déchets alimentaires sont générés tout au long du cycle de vie du projet.

Les impacts potentiels associés à la dissémination accidentelle d’un rejet non traité/d’une
fuite des eaux usées, des eaux grises et des déchets alimentaires non contrôlés dans
le milieu terrestre incluent :
• La contamination du sol
• La contamination de l’eau de surface
• L’attraction de la faune terrestre vers les déchets
• Un accroissement de la population de faune sauvage/introduite

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des eaux usées, des eaux grises et des déchets alimentaires :
• Ne jamais rejeter des eaux usées/eaux grises non traitées directement dans les cours
d’eau/plans d’eau.
• En l’absence de réseaux de collecte d’eaux usées, des systèmes septiques/hygiéniques
doivent être utilisés pour le traitement et l’élimination des eaux usées domestiques.
• Les rejets d’eaux usées ou d’eaux grises dans les eaux de surface ne doivent pas générer
des concentrations de contaminants en excès par rapport aux critères locaux de qualité
d’eau ambiante ; en l’absence des critères locaux pertinents considérés, les normes et
directives internationales appropriées relatives à la qualité de l’eau doivent être utilisées.
• Les installations de gestion des eaux usées doivent être conçues et installées correctement
conformément aux instructions du constructeur et les réglementations et directives locales
et inspectées régulièrement.
• Le compostage des déchets alimentaires doit être effectué de manière contrôlée.
• Tous les conteneurs de déchets doivent être couverts, adaptés à l’usage prévu et en bon état.

Le Tableau 4.39 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des eaux usées,
des eaux grises et des déchets alimentaires.

Tableau 4.39 : Eaux usées, eaux grises et déchets alimentaires

Cadres

Documents d’orientation

IPIECA - Petroleum refinery waste management and minimization: An IPIECA Good Practice Guide, 2014
International Finance Corporation. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. World Bank Group. Washington D.C. 2015.
International Finance Corporation. General EHS Guidelines: Environmental - Wastewater and Ambient Water Quality. World
Bank Group. Washington, D.C. 2007.
World Health Organization. Guidelines for drinking-water quality, 4th Ed. WHO Publications. Geneva. 2017.
World Health Organization. A global overview of national regulations and standards for drinking-water quality. WHO
Publications. Geneva. 2018.

Informations techniques supplémentaires

136
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.10.3 Eau produite et eau refoulée


Voir la Section 4.5.5 pour une description de l’eau produite. L’eau refoulée est récupérée depuis
le puits à l’issue de la fracturation hydraulique et contient des fluides de fracturation hydraulique.

Si elle n’est pas gérée correctement, l’eau produite peut devenir l’un des plus grands déchets
produits durant la production d’hydrocarbures. Les impacts potentiels pour le milieu terrestre
dépendent d’un certain nombre de facteurs tels que le volume rejeté, la composition de l’eau
produite (c’est-à-dire, les métaux et les produits chimiques de production), la toxicité de l’eau
produite et la sensibilité de l’environnement récepteur.

Les impacts potentiels clés découlant du rejet de l’eau produite et de l’eau refoulée incluent
la contamination de l’eau de surface ou des ruissellements des eaux pluviales, la contamination
des sols, la contamination de l’eau souterraine et des impacts pour la flore et la faune.

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de l’eau produite et de l’eau refoulée :
• Récupérer l’eau produite en provenance des puits dans des réservoirs/bassins et gérer
ces fluides selon des méthodes approuvées par le gouvernement.
• Les alternatives faisables pour le traitement et l’élimination de l’eau produite doivent
être évaluées et intégrées aux premiers stades de la conception.
• L’eau produite rejetée doit être traitée selon valeurs du Tableau 1 de la Section 2.1
des Directives ESS pour les développements pétroliers et gaziers onshore de la Banque
mondiale, ou bien selon le Document d’orientation sur les meilleures techniques
disponibles de l’UE, le cas échéant.
• Les produits chimiques de production doivent être sélectionnés soigneusement en tenant
en compte leur dosage d’application, leur toxicité, leur biodisponibilité et leur capacité
de bioaccumulation.
• L’eau refoulée doit être stockée dans des réservoirs ou étangs de stockage temporaires,
ou bien transportée par pipeline vers une unité de traitement d’eau.

Le Tableau 4.40 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des rejets d’eau
produite et d’eau refoulée.

Tableau 4.40 : Eau produite et eau refoulée

Cadres

Documents d’orientation

IPIECA - Efficiency in water use Guidance document for the upstream onshore oil and gas industry, 2014.
IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
International Finance Corporation. General EHS Guidelines: Environmental - Wastewater and Ambient Water Quality. World
Bank Group. Washington, D.C. 2007.
European Commission. Best Available Techniques Guidance Document on Upsteam Hydrocarbon Exploration and
Production. 2019.

Informations techniques supplémentaires

137
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

4.10.4 Eau d’hydrotest


L’intégrité structurelle des équipements et des pipelines est déterminée par essai hydrostatique
qui implique un test de pression avec de l’eau pour détecter les fuites et confirmer l’intégrité du
pipeline et de l’équipement. L’eau d’hydrotest est composée d’eau contenant des additifs chimiques
tels des inhibiteurs de corrosion, un colorant et des absorbeurs d’oxygène. L’utilisation de produits
chimiques est nécessaire pour s’assurer que l’état et l’intégrité des équipements/pipelines sont
conservés et préservés pour l’exploitation.

Les impacts potentiels clés découlant du rejet de l’eau d’hydrotest incluent la contamination de l’eau
de surface ou des ruissellements des eaux pluviales, la contamination des sols, la contamination
de l’eau souterraine, des impacts pour la flore et la faune et l’érosion des sédiments.

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


de l’eau d’hydrotest incluent :
• L’approvisionnement en eau ne doit pas affecter le niveau d’eau et le débit d’un plan
d’eau naturel.
• Utiliser la qualité d’eau la plus basse possible pour l’eau d’hydrotest, afin de préserver
l’approvisionnement en eau potable (en prenant en compte les voies de rejet comme indiqué
ci-dessous).
• Envisager des méthodes d’élimination telles que l’injection dans un puits d’élimination,
lorsque cela est possible.
• Si l’eau d’hydrotest doit être rejetée dans les eaux de surface ou à la surface de la terre :
– Réutiliser l’eau, par exemple, dans chaque nouveau tronçon d’un pipeline.
– Réduire le besoin en produits chimiques en minimisant le temps pendant lequel l’eau
de test demeure dans l’équipement ou le pipeline.
– Sélectionner les additifs chimiques en fonction de leur performance environnementale
(c’est-à-dire, la concentration de dosage, la toxicité, la biodégradabilité,
la biodisponibilité et la capacité de bioaccumulation), tout en conservant
les exigences techniques.
– Utiliser un étang de retenue/d’évaporation.
– Superviser l’eau avant l’utilisation et le rejet et, si nécessaire, traiter l’eau afin
de respecter les limites de rejets du Tableau 1 de la Section 2.1 des Directives ESS.
– Envisager des méthodes de contrôle du sédiment/de l’érosion.
– Prendre en compte et superviser les récepteurs en aval.

Le Tableau 4.41 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion de l’eau d’hydrotest.

Tableau 4.41 : Eau d’hydrotest

Cadres

Documents d’orientation

IPIECA - Efficiency in water use: guidance document for the upstream onshore oil and gas industry, 2014.
International Finance Corporation. General EHS Guidelines: Environmental - Wastewater and Ambient Water Quality. World
Bank Group. Washington, D.C. 2007.

Informations techniques supplémentaires

138
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.10.5 Produits chimiques de procédé et de production


Une variété de produits chimiques peuvent être utilisés durant le traitement et la production, tels
que les fluides de fracturation hydraulique et les fluides de complétion et de reconditionnement
de puits. Les produits chimiques utilisés dans la composition du fluide de fracturation hydraulique
varient en toxicité ; par exemple, le sable, la gomme de guar et le chlorure de sodium sont
relativement inoffensifs en comparaison avec l’acide chlorhydrique et les bases comme l’hydroxyde
de sodium.

Le niveau d’impact découlant d’un rejet dépend de la nature et du volume de la dissémination


et des caractéristiques de l’environnement récepteur. Les impacts environnementaux potentiels
associés à un rejet accidentel de produits chimiques de procédé et de production incluent :
• Une réduction de la qualité de l’eau de surface
• La contamination du sol
• Une contamination des eaux souterraines
• La blessure ou la mort de la faune, c’est-à-dire, par impacts directs
• Une perte ou déclin de la flore native, des communautés végétales et de l’habitat
de la faune, avec des impacts secondaires potentiels sur la faune locale

Les mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des produits chimiques de procédé et de production incluent :
• La sélection de produits chimiques les moins dangereux et ayant l’impact environnemental
potentiel le plus faible, si possible.
• La conception d’installations d’isolation et de confinement dans les zones à haut risque.
• La collecte des fluides, s’ils sont manipulés dans des systèmes clos et recyclés.
• Le traitement biologique ou physique, qu’il soit sur site ou hors site, doit être effectué
dans une installation agréée.
• Superviser les concentrations des produits chimiques dans les fluides
de fracturation hydraulique.
• Récupérer le fluide de fracturation et le stocker correctement, c’est-à-dire,
dans des étangs d’évaporation ou des réservoirs de stockage en ligne et gardés.

Le Tableau 4.42 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des rejets de produits
chimiques de procédé et de production.

Tableau 4.42 : Produits chimiques de procédé et de production

Cadres

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
International Finance Corporation. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. World Bank Group. Washington D.C. 2015.

Informations techniques supplémentaires

139
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Impacts environnementaux et atténuation

4.11 Onshore – Déchets

4.11.1 Déchets dangereux


Les déchets dangereux englobent tout déchet qui présente un risque significatif pour la santé, la sécurité
et l’environnement, à moins qu’il ne soit saisi, stocké ou éliminé de manière correcte. Un déchet dangereux
est normalement défini selon les réglementations nationales qui peuvent être différentes d’un pays à
un autre. Les déchets dangereux sont normalement éliminés de manière correcte et entreraient dans
le milieu terrestre seulement dans le cas d’une perte accidentelle ou d’un déversement.

Les déchets dangereux typiques générés pendant toutes les phases d’un projet peuvent inclure,
sans que cette liste ne soit exhaustive :
• Les solvants récupérés
• Les produits chimiques en excès ou utilisés
• Les fluides de procédé et de production, par exemple, les fluides de fracturation hydraulique
• Les peintures
• Les déchets biologiques et les médicaments périmés en provenance des installations médicales
• Les matières contaminées au pétrole (par exemple, les absorbants, les filtres et les chiffons)
• Les batteries
• Les tubes fluorescents
• Les huiles usées
• Les adsorbants pour l’élimination de mercure
• Les conteneurs contaminés utilisés pour le stockage des matières dangereuses

Le niveau d’impact généré par un rejet dépend de la nature et du volume de la dissémination et des
caractéristiques de l’environnement récepteur. Les impacts environnementaux potentiels associés
au rejet accidentel des déchets dangereux incluent :
• Une réduction de la qualité de l’eau de surface
• La contamination du sol
• Une contamination des eaux souterraines
• La blessure ou la mort de la faune, c’est-à-dire, par impacts directs
• La perte ou déclin de la flore native, des communautés végétales et de l’habitat de la faune,
avec des impacts secondaires potentiels sur la faune locale

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion des déchets
dangereux :
• Séparer les déchets dangereux dans des bennes et des fûts ou des réservoirs de retenue
(pour les déchets liquides) pour les déchets dangereux avant élimination.
• S’assurer que les installations de stockage de déchets sont correctement conçues pour le déchet
contenu dans celles-ci.
• Les déchets dangereux doivent être gérés, manipulés et stockés conformément à la FDS concernée,
et tracés depuis la source jusqu’à leur destination finale dans une installation de traitement des
déchets dûment agréée.

Le Tableau 4.43 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déchets dangereux.

140
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Tableau 4.43 : Déchets dangereux

Cadres

Documents d’orientation

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International Finance Corporation. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. World Bank Group. Washington D.C. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.11.2 Déchets de forage (déblais, boues et ciment)


Voir la Section 4.5.8 pour une description des déblais, boues et ciment de forage.

Le niveau d’impact généré par un rejet de déchets de forage dépend de la nature et du volume
de la dissémination et des caractéristiques de l’environnement récepteur. Les impacts
environnementaux potentiels associés au rejet accidentel des déchets de forage incluent :
• Une réduction de la qualité de l’eau de surface
• La contamination du sol
• Une contamination des eaux souterraines
• La blessure ou la mort de la faune, c’est-à-dire, par impacts directs
• La perte ou déclin de la flore native, des communautés végétales et de l’habitat
de la faune, avec des impacts secondaires potentiels sur la faune locale

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des déchets de forage :
• Les déchets de forage ne doivent jamais être disséminés de manière incontrôlée dans
l’environnement.
• Envisager l’utilisation de systèmes de gestion de fluides de forage en boucle fermée,
lorsque cela est possible, pour réduire : le risque de fuite au niveau de tête de puits,
le risque de déversements de surface, les volumes de déchets et les tailles de plateformes.
• Dans les environnements sensibles ou, le cas échéant, lorsque les installations de manipulation
de déchets sont limitées, envisager d’opter pour la BPEO (la meilleure option environnementale
applicable) pour les déchets de forage. Une évaluation de BPEO est une mesure de gestion qui
pèse les impacts environnementaux potentiels par rapport à un certain nombre de facteurs tels
que les options de manipulation de déchets, les options d’élimination et s’assurera que la BPEO
est sélectionnée de façon à minimiser les impacts environnementaux potentiels.
• L’injection de fluides et de déblais dans un puits d’élimination dédiée, lorsque cela
est faisable.
• L’élimination correcte dans des installations de traitement agréées.

Le Tableau 4.44 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déchets de forage.

141
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Tableau 4.44 : Déchets de forage

Cadres

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
International Finance Corporation. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. World Bank Group. Washington D.C. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.11.3 Sable et tartre produits


Voir la Section 4.5.7 pour une description du sable et du tartre produits.

Les impacts environnementaux potentiels associés à la dissémination accidentelle du sable


et du tartre produits sont :
• Une réduction de la qualité de l’eau de surface
• La contamination du sol
• Une contamination des eaux souterraines
• La blessure ou la mort de la faune, c’est-à-dire, par impacts directs
• La perte ou déclin de la flore native, des communautés végétales et de l’habitat
de la faune, avec des impacts secondaires potentiels sur la faune locale

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


du sable et du tartre produits :
• La complétion du puits doit viser à réduire la production de sable à la source en utilisant
des mesures effectives de contrôle du sable à travers le trou de forage.
• Lorsque cela est possible, le sable produit enlevé des équipements du procédé doit
être transporté, traité et éliminé dans une installation de traitement appropriée.
• Si de l’eau est utilisée pour enlever le pétrole du sable produit, elle doit être récupérée
et acheminée vers un système approprié de traitement et d’élimination.
• Les MRN ne doivent strictement pas être rejetées dans le milieu terrestre.
• Le cambouis, le tartre ou les équipements contenant des MRN doivent être traités,
transformés isolés et/ou éliminés selon les bonnes pratiques internationalement
en usage dans l’industrie.
• En accord avec les bonnes pratiques en usage dans l’industrie, les solides récupérés
doivent être testés à la recherche de contamination aux MRN.

Le Tableau 4.45 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion du sable et du tartre produits.

142
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Tableau 4.45 : Sable et tartre produits

Cadres

Documents d’orientation

IOGP Report 412NF - Naturally Occurring Radioactive Materials – The Facts


IOGP Report 412 - Managing Naturally Occurring Radioactive Material (NORM) in the oil and gas industry
International Finance Corporation. General EHS Guidelines: Environmental - Wastewater and Ambient Water Quality. World
Bank Group. Washington, D.C. 2007.

Informations techniques supplémentaires

4.11.4 Déchets solides non dangereux


Des déchets solides non dangereux ordinaires sont générés tout au long du cycle de vie du projet
de pétrole et du gaz. Les déchets solides non dangereux peuvent inclure du papier, de cordage,
du carton, des sachets, du bois, des emballages ménagers (conteneurs d’aliments et de boissons,
etc.), de la ferraille et du plastique.

Des procédures de stockage et d’élimination inappropriées peuvent entraîner une perte accidentelle
des déchets et la dispersion de matières légères telles que le papier ou les plastiques par le souffle
du vent, entraînant des impacts environnementaux.

Les effets des rejets accidentels de déchets solides non dangereux dépendent de la nature de la matière
en jeu et des caractéristiques de l’environnement récepteur. Les impacts potentiels associés aux déchets
solides non dangereux sont :
• L’ingestion par la faune ou l’avifaune entraînant potentiellement des blessures ou la mort.
• L’emmêlement de la faune entraînant potentiellement des blessures ou la mort.
• Une contamination de l’eau de surface.
• La contamination du sol.

Mesures d’atténuation/de gestion et normes de performance applicables à la gestion des déchets solides
non dangereux :
• Les déchets solides non dangereux ne doivent pas être éliminés dans des installations non agréées.
• La planification de la gestion des déchets doit établir une stratégie des déchets incluant des solutions
d’élimination, de réduction ou de recyclage ou de traitement et évacuation des déchets, avant même
que des déchets aient été générés.
• Les déchets doivent être séparés à la source en déchets recyclables et non recyclables et stockés
dans des conteneurs marqués pour le transport vers une installation agréée et appropriée
pour le recyclage et l’élimination.

Le Tableau 4.46 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déchets solides non dangereux.

143
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Tableau 4.46 : Déchets solides non dangereux

Cadres

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
IPIECA - Petroleum refinery waste management and minimization, 2014
International Finance Corporation. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. World Bank Group. Washington D.C. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.12 Onshore – Événements imprévus

4.12.1 Déversements – Vracs chimiques


Différents produits chimiques non dangereux et dangereux sont nécessaires tout au long des phases
du projet.

Les déversements de vracs chimiques dans le milieu terrestre peuvent survenir si des incidents non
courants se produisent lors du transfert, manipulation, stockage ou utilisation et en cas de défaillance
d’un équipement ou de conditions anormales. Les disséminations accidentelles de produits chimiques
dans le milieu terrestre peuvent inclure des substances utilisées dans les fluides de fracturation
hydraulique, des fluides de complétion et de reclassement de puits, etc.

L’exposition potentielle des récepteurs environnementaux aux produits chimiques dépend du type
du produit chimique, du volume de rejet, du volume déversé, la concentration lors du rejet, la toxicité,
la persistance et la capacité de bioaccumulation. Les fuites et les déversements peuvent pénétrer
dans l’environnement de l’eau de surface et pénétrer dans les écosystèmes terrestres, les cours
d’eau locaux et potentiellement dans les milieux marins.

En cas de déversement de produit chimique dans l’environnement, les impacts potentiels incluent :
• La contamination des sols, de l’eau de surface et des eaux souterraines.
• Une toxicité pour la flore et la faune.

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des déversements de vracs chimiques :
• Les produits chimiques doivent être évalués par rapport à la performance environnementale,
de sécurité, technique et commerciale. Dans la mesure du possible, les produits chimiques
les moins dangereux doivent être sélectionnés.
• Les chauffeurs doivent être dûment autorisés à transporter des vracs chimiques et doivent respecter
tous les règlements de circulation et conduire en conséquence.
• Bonne conception, construction et maintenance de l’infrastructure de stockage, de manipulation
et de transfert.
• Des diguettes installées dans les zones de stockage, de manipulation et de transfert
des produits chimiques.
• Confinements primaire et secondaire à utiliser le cas échéant.
• Plan de prévention de déversement et d’intervention en situation d’urgence, avec un personnel formé
à l’implémentation du plan de prévention de déversement et d’intervention en situation d’urgence.

144
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Le Tableau 4.47 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déversements de vracs chimiques.

Tableau 4.47 : Déversement de vracs chimiques

Cadres

Documents d’orientation

International Association of Geophysical Contractors. Environmental Manual for Worldwide Geophysical Operations.
International Association of Geophysical Contractors. Houston. 2015.
IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
International Finance Corporation. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. World Bank Group. Washington D.C. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.12.2 Déversements - Collision/Rupture de réservoir/Pipeline


Les hydrocarbures sont manipulés, stockés, transportés et utilisés tout au long du cycle de vie du projet
pétrolier et gazier. Les fuites et les déversements peuvent survenir lors d’accidents (c’est-à-dire, des
collisions) et/ou d’une défaillance de l’infrastructure (c’est-à-dire, des pipelines, des joints et des brides,
des étangs et du stockage. Les déversements d’hydrocarbures peuvent être causés par une défaillance
due à des erreurs de conception ou à la corrosion, à un dommage physique ou à des facteurs naturels
comme les conditions météorologiques extrêmes ou une perturbation sismique.

L’exposition potentielle de récepteurs de l’environnement aux hydrocarbures dépend du type du produit


chimique, du volume de rejet, du volume déversé, la concentration lors du rejet, la toxicité, la persistance
et la capacité de bioaccumulation. Les fuites et les déversements peuvent pénétrer dans l’environnement
de l’eau de surface et dans les écosystèmes terrestres, les cours d’eau locaux et potentiellement dans les
milieux marins.

En cas de déversement de produit chimique dans l’environnement, les impacts potentiels incluent :
• La contamination des sols, de l’eau de surface et des eaux souterraines.
• Une toxicité pour la flore et la faune.

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des déversements causés par les collisions et les ruptures de réservoirs et de pipelines :
• De bonnes conception, construction et maintenance de l’infrastructure de stockage, de manipulation
et de transfert.
• Des diguettes installées dans les zones de stockage, de manipulation et de transfert des
hydrocarbures.
• Des confinements primaire et secondaire à utiliser le cas échéant.
• Le test de l’intégrité des équipements haute pression de surface (tête de puits, conduites, collecteurs,
conduits et équipement de pompage).
• La conduite d’essais hydrostatiques avant la mise en service pour s’assurer qu’il n’y a pas de fuites
dans le pipeline.
• Les pipelines doivent être stabilisés et protégés par l’excavation de tranchées et l’enterrement.
• La supervision des équipements telle que la supervision de la pression pour détecter les fuites
et détection de fuite à distance.
• L’implémentation de procédures de maintenance et d’inspection continues.

145
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

• Un plan de prévention de déversement et d’intervention en situation d’urgence, avec un personnel


formé à l’implémentation de celui-ci.

Le Tableau 4.48 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déversements dus aux collisions
et aux ruptures de réservoir et de pipeline.

Tableau 4.48 : Déversements – Collision / Rupture de réservoir/pipeline

Cadres

Documents d’orientation

International Association of Geophysical Contractors. Environmental Manual for Worldwide Geophysical Operations.
International Association of Geophysical Contractors. Houston. 2015.
IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
International Finance Corporation. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. World Bank Group. Washington D.C. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.12.3 Déversements – Ravitaillement


Le ravitaillement des vaisseaux à terre est une pratique courante. De petits déversements
d’hydrocarbures peuvent se produire lors des opérations de ravitaillement en cas d’échec
du ravitaillement, qui peut être causé par une rupture de tuyau, des défaillances de couplage
ou un remplissage excessif. En général, le volume du déversement est limité aux volumes
limites de carburant dans le tuyau de transfert.

En cas de déversement d’hydrocarbures dans l’environnement, les impacts potentiels incluent :


• La contamination des sols, de l’eau de surface et des eaux souterraines
• Une toxicité pour la flore et la faune

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des déversements du ravitaillement :
• Le ravitaillement doit être entrepris durant les heures du jour, à moins que des considérations
sécuritaires aient la priorité.
• L’inspection régulière de l’intégrité du tuyau de transfert, des volumes limites de carburant
dans le tuyau de transfert et l’utilisation de soupapes de sécurité pour assurer un arrêt rapide
des pompes de carburants.
• Superviser en continu les niveaux dans le réservoir pour prévenir les débordements.
• Le ravitaillement doit être conduit par un personnel formé utilisant des procédures définies.
• Un plan de prévention de déversement et d’intervention en situation d’urgence, avec
un personnel formé à l’implémentation du plan de prévention de déversement
et d’intervention en situation d’urgence.

Le Tableau 4.49 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déversements
de ravitaillement.

146
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Tableau 4.49 : Déversements – Ravitaillement

Cadres

Documents d’orientation

International Association of Geophysical Contractors. Environmental Manual for Worldwide Geophysical Operations.
International Association of Geophysical Contractors. Houston. 2015.
IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
International Finance Corporation. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. World Bank Group. Washington D.C. 2015.

Informations techniques supplémentaires

4.12.4 Déversements majeurs des installations d’exploration et de production


Une perte de contrôle d’un puits est considérée comme le pire scénario réaliste de déversement
pour un déversement majeur sur des installations d’exploration et de production (c’est-à-dire, qu’il
présente l’impact potentiel le plus important de tous les scénarios jugés faisables, bien que très
improbables). Une perte de contrôle d’un puits (éruption) est caractérisée par une dissémination
incontrôlée d’hydrocarbures et peut survenir durant les phases de forage d’exploration
et de reconditionnement ou durant la production. Une perte de contrôle d’un puits est tributaire
d’une défaillance de toutes les barrières techniques de puits existantes (par exemple, le BOP).

Les impacts potentiels sur le milieu terrestre dus à une dissémination majeure d’hydrocarbures
dépendront d’un certain nombre de facteurs, incluant :
• Les sources et les endroits de dissémination de la pollution aux hydrocarbures.
• Les caractéristiques et les propriétés des hydrocarbures pertinentes pour déterminer
les risques, ainsi que les options pour des mesures de contrôle de réponse viable
(par exemple, sort/altération, potentiel d’émulsification, toxicité et persistance).
• Les débits, la durée du déversement et les volumes totaux rejetés d’hydrocarbures
qui pourraient être disséminés.
• Distribution, extension et comportement (par exemple, diffusion via les eaux souterraines)
de la pollution aux hydrocarbures.
• La présence de récepteurs environnementaux et socioéconomiques qui pourraient
être affectés.
• Le temps nécessaire pour que le déversement puisse impacter les récepteurs
environnementaux sensibles.
• L’efficacité des mesures de réponse.
• La durée vraisemblable de réponse à la pollution aux hydrocarbures et de nettoyage.

Les impacts potentiels associés à la dissémination accidentelle d’hydrocarbures sont :


• La contamination des sols, de l’eau de surface et/ou des eaux souterraines
• Une toxicité pour la flore et la faune
• Des impacts sanitaires, des nuisances, un impact économique et une perturbation
des populations locales

147
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Impacts environnementaux et atténuation

Mesures d’atténuation/de gestion et les normes de performance applicables à la gestion


des déversements majeurs des installations d’exploration et de production :
• Toutes les activités de conception et de commande de puits doivent être conduites
conformément aux meilleures normes en pratique dans l’industrie et comme détaillé dans
les évaluations d’impact (EIE/EIESS) spécifiques à l’activité.
• Les mesures de prévention d’éruption doivent se concentrer sur le maintien de la pression
hydrostatique dans le trou de forage en estimant effectivement les pressions de fluides
de formation et la tenue mécanique des formations souterraines.
• Un test d’intégrité de puits (par exemple, une épreuve de dépression, tenue d’historique
du ciment liant) doit être effectué.
• Mettre en place d’un Plan de gestion des opérations de puits (WOMP), d’un Plan
de contingence de contrôle de puits (WCCP) ou d’un plan similaire qui incluent
une description des mesures et des dispositions qui seront employées pour
reprendre le contrôle du puits si une perte d’intégrité survient.
• Un obturateur anti-éruption BOP certifié doit être installé sur chaque puits, avec
une conception, une maintenance et un entretien du BOP conformes aux exigences
réglementaires et aux standards de l’industrie.
• Durant la production, les têtes de puits doivent être maintenues et supervisées régulièrement.
• Des plans de contingence doivent être préparés pour les opérations sur le puits et doivent
inclure une identification des provisions à suivre pour le bouchage du puits, le forage
d’un puits de secours ainsi que d’autres mesures de réponse, notamment des plans
pour la mobilisation des ressources, en cas d’éruption incontrôlée.
• Des mesures de préparation au cas de déversement et des procédures d’intervention
en situation d’urgence doivent être mises en place.
• Implémentation de procédures de maintenance et d’inspection continues pour maintenir
l’intégrité de l’installation.

Le Tableau 4.50 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation et des
informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des déversements majeurs.

Tableau 4.50 : Déversements majeurs

Cadres

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 489 - Good practice guidelines for the development of shale oil and gas
International Finance Corporation. EHS Guidelines Offshore Oil and Gas Development. World Bank Group. Washington D.C. 2015.

Informations techniques supplémentaires

148
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

4.12.5 Introduction d’espèces envahissantes


Les espèces introduites peuvent l’être sous la forme de plantes (c’est-à-dire, d’herbes)
ou de faune (c’est-à-dire, d’animaux nuisibles). Une espèce introduite est définie comme
une espèce non native, dont la présence est due à une introduction intentionnelle ou accidentelle,
et qui a le potentiel de devenir une espèce envahissante.

L’accroissement de circulation de véhicules, combinée avec l’introduction de machines, les travaux


de terrassement et de perturbation du sol, les rejets d’eau, les opérations domestiques (c’est-à-
dire, la gestion inappropriée des déchets) et l’activité humaine accrue peuvent offrir une opportunité
d’introduction d’espèces qui deviendraient des espèces établies.

Les impacts potentiels associés à l’introduction d’une espèce d’herbes incluent :


• Compétition pour les ressources avec la flore native
• Dégradation d’habitats critiques pour les espèces de flore et de faune natives
• Contribution à la modification des régimes naturels d’incendie résultant en des habitats
altérés pour la flore et la faune native
• Chances réduites de succès de toute réhabilitation
• Les impacts potentiels associés à l’introduction d’animaux nuisibles incluent :
– Prédation des espèces natives (tant la flore que la faune)
– Dégradation d’habitat
– Pâturage des zones réhabilitées

Mesures d’atténuation/de gestion et les standards de performance applicables à la gestion


des espèces introduites :
• Étude de la flore et de la faune pour déterminer la localisation/présence d’espèces introduites
• Minimiser la perturbation des soles durant le défrichage
• Implémenter des procédures d’hygiène le cas échéant :
– Nettoyer et inspecter toutes les machines utilisées dans les travaux de terrassement
et de défrichage avant d’arriver sur site
– Établir des zones de lavage pour les véhicules de terrassement et de défrichage
• Programmes de désherbage/contrôle/traitement
• Stocker les déchets putrescibles dans des conteneurs couverts pour limiter l’accès
des animaux charognards

Le Tableau 4.51 présente une liste des cadres recommandés, des documents d’orientation
et des informations techniques supplémentaires applicables à la gestion des espèces introduites.

Tableau 4.51 : Espèces introduites

Cadres

Documents d’orientation

IOGP-IPIECA Report 436 - Alien invasive species and the oil and gas industry
IPIECA-IOGP - Managing Biodiversity & Ecosystem Services (BES) issues along the asset lifecycle in any Environment: 10 Tips
for Success in the Oil and Gas Industry, 2016.

Informations techniques supplémentaires

149
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Exigences réglementaires
et autres

150
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Ce chapitre décrit le contexte réglementaire relatif CHAPITRE 5


à la gestion environnementale dans le secteur amont
de l’industrie pétrolière et gazière, du point de vue des
Exigences
régulateurs ainsi que des entreprises. réglementaires
Il est de la responsabilité des entreprises pétrolières et gazières et autres
de se conformer aux exigences réglementaires nationales et
internationales en vigueur à tous les niveaux dans les pays hôtes 5.1 Cadres nationaux
dans lesquels elles opèrent. Dans le cadre de cette conformité à
la législation applicable ou locale, les entreprises pétrolières et 5.2 Principes communs des
gazières ont souvent besoin d’obtenir différents accords auprès cadres réglementaires
des autorités réglementaires. Plusieurs pays disposent de
5.3 Planification financière
nombreuses agences responsables à de multiples niveaux (par
des mesures de
exemple, niveau fédéral, État, province et local) et ces agences
déclassement/remise
ont parfois des chevauchements de compétences. Cela exige
en état
une planification et une organisation prudentes. Les accords
sont couramment liés aux résultats d’un processus d’EIESS (voir 5.4 Cadres régionaux
Chapitre 3) imposé, mais pas seulement. Certaines normes et et multilatéraux
certaines pratiques recommandées dans l’industrie pétrolière et
5.5 Cadres internationaux
gazière vont au-delà des exigences réglementaires des autorités
de réglementation de certains pays hôtes. 5.6 Institutions financières
internationales ou
multilatérales (IFI)
5.1 Cadres nationaux
Pour assurer une bonne gestion environnementale, les
gouvernements nationaux ont établi un ensemble de cadres
légaux. Chaque législation aboutit souvent à l’établissement
d’institutions gouvernementales (par exemple, des ministères,
des agences) et leur donne un mandat légal de superviser les
opérations pétrolières et gazières. Dans de nombreux pays,
un document réglementaire existe aussi et guide les institutions
dans la formulation des lois. Typiquement, ces politiques n’ont
pas force de loi, mais, selon la juridiction, elles peuvent beaucoup
influer sur les opérations pétrolières et gazières.

Naturellement, les hiérarchies juridiques varient d’un pays à l’autre


et les lois affectant les activités pétrolières et gazières peuvent être
implémentées à tous les niveaux depuis le niveau constitutionnel,
les réglementations nationales et/ou infranationales, jusqu’aux
permis individuels. De plus, les instructions/procédures
administratives délivrées par les ministres ou les hauts
fonctionnaires du gouvernement peuvent avoir force de loi,
ou pas. La Figure 5.1 présente un schéma simple de la
hiérarchie juridique qui existe dans la plupart des pays.

151
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Exigences réglementaires et autres

Lois/actes
(adoptés par un corps législatif)

Politiques
(préparées par les
ministères/agences)

Règles/réglementations
(ministères/agences)

Permis individuels

Instructions administratives/
procédures d’inspection
(fonctionnaires/responsables techniques)

Figure 5.1 : Schéma de la hiérarchie juridique dans la plupart des pays

Dans la plupart des pays, les dispositions légales générales relatives à la gestion environnementale
sont suffisantes pour répondre aux défis environnementaux posés par les opérations pétrolières
et gazières. Cependant, dans les pays où l’industrie pétrolière et gazière est d’une importance
stratégique, une législation spécifique est aussi établie et axée sur l’industrie. Le Tableau 5.1 liste
l’ensemble des dispositions légales nécessaires pour appuyer la gestion environnementale dans
le secteur pétrolier et gazier.

152
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Tableau 5.1 : Ensemble des dispositions légales nécessaires pour appuyer la gestion


environnementale dans le secteur pétrolier et gazier, sur la base des meilleures
pratiques internationalement reconnues

LOIS / ACTES

Loi-cadre sur l’environnement, notamment sur les zones protégées

Loi-cadre sur le pétrole et le gaz

Loi-cadre sur la gestion des catastrophes

Loi-cadre sur l’utilisation des terres

RÉGLEMENTATIONS

Réglementations sur les évaluations environnementales (voir Chapitre 3)

Réglementations sur les types de pollution (air, sol, eau, bruit)

Réglementations sur la gestion des déchets, y compris les déchets dangereux, NORM/matériaux
naturellement radioactifs dont la radioactivité a été artificiellement augmentée (TENORM) et sur
la manipulation des déchets/gestion des débris

Réglementations sur la gestion du pétrole et/ou des produits chimiques

Réglementations sur la gestion des déversements de pétrole, y compris l’utilisation des


dispersants

Réglementations sur les activités dans les zones protégées (préservation, gestion et surveillance
de la biodiversité/utilisation et gestion de l’eau)

Règles sur l’utilisation de sources radioactives dans l’industrie pétrolière

Règles sur les consultations du public

Réglementations sur le déclassement

Normes de qualité de l’environnement pour l’eau, l’air et le sol

Les pays peuvent décider d’une gamme d’approches législatives et réglementaires pour offrir
une visibilité nécessaire sur l’industrie pétrolière et gazière. Il n’existe pas de façon juste pour
réguler l’industrie pétrolière et gazière. Ce sur quoi et comment les pays décident de légiférer
dépend de leurs traditions réglementaires/légales respectives, des capacités institutionnelles
des autorités (par exemple, la responsabilité de l’application) et de l’environnement local,
entre autres.

153
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Exigences réglementaires et autres

5.2 Principes communs des cadres réglementaires


Ci-après la présentation d’un certain nombre de principes directeurs pour de bons cadres
de réglementation environnementale, fondés sur la Déclaration de Rio du « Sommet
de la Terre » de 1992 et des bonnes pratiques internationales :

• Principe du pollueur-payeur
Le principe du « pollueur-payeur », qui stipule que les coûts de la pollution doivent être payés
par ceux qui ont causé la pollution, est un concept dominant dans les lois environnementales
depuis les années 1970. Dans le contexte d’un développement pétrolier et gazier, ce principe
est aussi souvent utilisé pour tenir les opérateurs pétroliers et gaziers responsables tout
au long du cycle de vie de leurs opérations. Par exemple, les opérateurs pétroliers et gaziers
qui ont sous-traité l’élimination de leurs déchets de forage à des opérateurs tiers pourraient
toujours être tenus légalement responsables de l’élimination erronée des déchets.

• Principe de précaution
Le principe de précaution stipule que, partout où il y existe des « menaces d’un dommage
sérieux ou irréversible, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas être utilisée
comme raison pour différer des mesures à faibles coûts pour prévenir la dégradation
environnementale. »1
Par exemple, il est à présent difficile d’obtenir une preuve scientifique incontestable
prouvant que les relevés sismiques dans une zone à environnement sensible perturberaient
significativement les populations d’espèces sauvages locales. Dans ce contexte, appliquer
le principe de précaution signifie que des mesures d’atténuation du risque doivent être
encouragées, si une certaine activité est fortement soupçonnée d’avoir des conséquences
préjudiciables pour l’environnement (par exemple, éviter les activités de relevé sismique
durant la saison de frai, comme prescrit en Norvège).

• Principe de substitution
Le principe de substitution établit un processus pour estimer et substituer ou remplacer une
méthode/technique potentiellement préjudiciable ou dangereuse par une option qui est moins
préjudiciable ou dangereuse. Par exemple, les produits chimiques utilisés et rejetés pendant
les opérations de forage et de production doivent être évalués et régulés, en particulier quant
à leur toxicité, leur biodégradabilité et leur capacité de bioaccumulation. La Convention pour
la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est, connue sous le nom de Convention
OSPAR, a établi quatre catégories principales pour appuyer des exigences harmonisées parmi
les Parties contractantes sur les produits chimiques utilisés en offshore, ce qui applique
le principe de substitution.

• Principe d’application des meilleures techniques disponibles (BAT)


Les meilleures techniques disponibles désignent souvent le fait d’adopter ce qui serait les méthodes
d’opération les plus efficaces pour atteindre un haut niveau de protection de l’environnement, sur
une échelle qui permet l’implémentation dans des conditions économiquement et techniquement
viables. Les techniques désignent à la fois la technologie utilisée et la manière dont elles ont été
conçues, construites, maintenues, opérées et déclassées. Dans l’Union européenne, par exemple,
un certain nombre de documents de référence BAT ont été élaborés pour implémenter la Directive
relative aux émissions industrielles de l’UE, qui concernent l’industrie pétrolière et gazière. La section
de conclusions d’un document de référence BAT détaille les meilleures techniques disponibles,
et celles-ci sont utilisées pour fixer les conditions de permis pour les installations couvertes
par la Directive.

1
Nations unies. 1992 Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement. UN Doc. A/CONF.151/26 (vol. I), 31 ILM 874 (1992)

154
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

• Principe du recours aux sanctions


Un autre principe environnemental important consiste à établir des mécanismes légaux et
institutionnels clairs pour appliquer des sanctions dans les cas de non-conformité. Les outils
de sanction peuvent inclure les amendes pour s’assurer que la non-conformité est corrigée
dans les délais spécifiés, la présentation de l’affaire pour poursuite judiciaire, la capacité
de l’autorité réglementaire de stopper temporairement l’activité concernée et/ou le retrait
du permis d’exploitation.

D’autres principes réglementaires de l’environnement, qui sont discutés et traités dans d’autres
sections de ce livre, incluent :
• L’adoption d’une approche basée sur le risque et le principe de prévention
(discutée au Chapitre 3)
• Les exigences de consultation publique, de participation et de transparence (discutées au Chapitre 3)

5.3 Planification financière des mesures de déclassement/remise en état


Conformément au principe du « pollueur-payeur », les coûts des opérations post-projet pour les mesures
de correction ou de réparation des dommages environnementaux peuvent varier significativement. Les
exemples incluent la compensation pour la perte de l’habitat (comme discuté à la Section 4.3.1) ou bien
une compensation à la suite d’un déversement de pétrole. Les cas de figure ne sont pas souvent faciles
à estimer avec précision par avance, particulièrement lorsqu’ils sont associés à un événement imprévisible.
Certains de ces coûts sont engagés quand le projet ne génère plus de revenus. Il y a aussi le danger des
projets échouant à mi-chemin et pour lesquels les États sont contraints de supporter les coûts associés
au nettoyage ou à la réparation.

De même que le principe du « pollueur-payeur », d’autres principes communs s’appliqueront durant le


déclassement, tels que l’application des BAT. En considérant les options de déclassement, le coût est l’un
des facteurs pris en compte et, comme indiqué ci-dessus, il existe des cas de figure qu’il n’est pas facile
d’estimer avec précision l’avance. Ceci est particulièrement vrai si l’on sait qu’un champ de pétrole
et de gaz peut rester en exploitation pendant 40 ans, alors que les règlements de déclassement
et les technologies disponibles peuvent changer significativement entre-temps.

De tels cas soulignent l’importance d’établir des mécanismes financiers pour couvrir de tels coûts.
Un projet réussi aurait généré des revenus sur la durée de vie du projet, en faisant une question
de planification financière pour s’assurer que des revenus suffisants sont mis de côté pour
le déclassement, la désaffectation et la remise en état.

Divers mécanismes existent, notamment la création de comptes bloqués ou comptes en fiducie, ou bien
des exigences de poster des lettres de crédit, des obligations ou d’autres formes de garanties. S’assurer
qu’il y ait des fonds suffisants pour les mesures de remise en état ou de compensation pour les impacts
environnementaux, ainsi que pour le déclassement, constitue une bonne pratique de gestion.

Déterminer différents régimes fiscaux permet de revoir la valeur de telles provisions et déductions
et de considérer si, ou non, l’inflation projetée et la révision des coûts budgétaires futurs sont incluses.
Tant dans les pays développés que dans les pays émergents, les régimes fiscaux pour l’industrie pétrolière
et gazière spécifient en général la manière dont les coûts de déclassement et de réhabilitation sont traités.

5.4 Cadres régionaux et multilatéraux


Les cadres environnementaux régionaux consistent en des accords internationaux entre
des États membres qui sont tous situés dans la même région géographique. Il existe actuellement
18 Conventions maritimes régionales à travers le monde, comme représenté à la Figure 5.2, parmi
lesquelles sept sont administrées par le PNUE, quatre par des partenaires indépendants et sept
par d’autres organismes.
155
A
ARCTIQUE
Programme d’action régional

Administré par le Programme des Nations unies


pour l’environnement

Administré avec des partenaires indépendants

Administré par d’autres organismes


Exigences réglementaires et autres

MER BALTIQUE
M
Convention d’Helsinki
C
N
NORD-EST
D
DE L’ATLANTIQUE
Convention OSPAR
Co
MER NOIRE
M
Convention de Bucarest
C

MER CASPIENNE
M N
NORD-OUEST
Convention de Téhéran
C DU PACIFIQUE
D
Plan d’action
P

CARAÏBES ZONE MARITIME DE LA ROPME


Z
Convention de Cartagena
Convention de Koweït
C
MER MÉDITERRANÉE
M
Convention de Barcelone
C

M ROUGE
MER
ET GOLFE D’ADEN
E

156
Convention de Jeddah
C PACIFIQUE
P
N
NORD-EST
Convention de Nouméa
C
D
DU PACIFIQUE
Convention d’Antigua
C

A
AFRIQUE
D
DE L’OUEST MERS D’ASIE
Convention d’Abidjan
C
DU SUD
A
AFRIQUE Plan d’action
O
ORIENTALE
Convention de Nairobi
C
M
MERS D’ASIE
DE L’EST
D
S
SUD-EST Plan d’action
P
D
DU PACIFIQUE
Convention de Lima
C
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

ANTARCTIQUE
A
Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique
C Les démarcations ne correspondent pas à la couverture géographique réelle des conventions et des plans d’action

Figure 5.2 : Conventions maritimes internationales


Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

La plupart des Programmes maritimes régionaux fonctionnent au moyen de plans d’action,


qui sont adoptés par les gouvernements membres afin d’établir une stratégie globale et un cadre
pour protéger l’environnement et promouvoir le développement durable. Un plan d’action précise
la stratégie et le contenu du programme, sur la base des problèmes environnementaux particuliers
dans la région, ainsi que la situation socioéconomique et politique.

Quatorze des Programmes maritimes régionaux ont aussi adopté des conventions juridiquement
contraignantes qui expriment l’engagement et la volonté politique des gouvernements d’aborder
leurs questions environnementales communes à travers des activités coordonnées et conjointes.
La plupart des conventions ont rajouté des protocoles, des accords légaux traitant des questions
spécifiques telles que les zones protégées ou la pollution terrestre.

Quelques-uns de ces instruments régionaux ont une importance spécifique pour les activités
offshore du secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière, puisqu’ils peuvent établir des règles
pour le secteur, ou bien fixer des attentes de performance relatives à certains sujets tels que
la gestion des déchets de forage, le rejet de l’eau produite, le contrôle des émissions dans l’air
et d’autres rejets. Comme exemples clés des conventions régionales avec des protocoles/mesures
spécifiques relatifs au secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière, on peut citer :
• OSPAR - La Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est
(Conventions d’Oslo et de Paris, adoptée en 1974, révisée et combinée en 1992).
– Plusieurs décisions, recommandations et accords OSPAR relatifs à l’industrie offshore
traitant des aspects tels que les déblais de forage, les produits chimiques en offshore,
l’eau produite, le déclassement et la supervision environnementale sont en vigueur.
– Statut juridique : Les conventions et annexes OSPAR : en vigueur, obligatoires ; Décisions :
en vigueur, obligatoires ; Recommandations et directives : en vigueur, non obligatoires.
• Barcelone - La Convention pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée
(1976), une partie intégrante du Plan d’action pour la Méditerranée (1975).
– Protocole contre la pollution résultant de la prospection et de l’exploitation du plateau
continental, des fonds marins et de son sous-sol (appelé le « Protocole offshore »),
le Plan d’action offshore pour la Méditerranée et les Normes et directives offshore
communes associées sont en vigueur.
– Statut juridique : Convention de Barcelone : en vigueur, obligatoire ; Protocole
offshore : en vigueur, obligatoire ; Les directives pour les activités offshore :
en vigueur, approuvées en 2019 :
– Normes et lignes directrices communes pour l’élimination de pétrole
et de mélanges pétroliers.
– Utilisation et élimination des fluides de forage et des déblais.
• Abidjan - Convention pour la coopération dans la protection, la gestion et la mise en valeur
de l’environnement marin et côtier de la Côte atlantique de la région d’Afrique de l’Ouest,
du Centre et du Sud (1981).
– Protocole sur les normes et standards environnementaux pour les activités
d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières offshore (appelé le « Protocole
offshore »).
– Statut légal : Convention d’Abidjan : en vigueur, obligatoire ; le Protocole offshore :
pas encore en vigueur ; obligatoire lorsqu’il sera en vigueur.

D’autres accords régionaux existent aussi avec une mission plus étroite et spécifique, tels que
l’Accord sur la conservation des cétacés de la Mer noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique
adjacente (ACCOBAMS) et l’Accord sur la conservation des petits cétacés de la mer Baltique,
du nord-est de l’Atlantique et des mers d’Irlande et du Nord (ASCOBANS).

157
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Exigences réglementaires et autres

5.5 Cadres internationaux


Parmi les accords environnementaux en place, plus que 1 200 sont multilatéraux, 2 100 sont bilatéraux
et presque 250 sont internationaux. Les accords environnementaux (et autres) internationaux
adoptés sont le plus souvent appuyés par un ensemble de lois, règlements et directives relatives qui
peuvent offrir des informations détaillées concernant des attentes et des exigences spécifiques de
performances ou de conformité. De même, les règlements peuvent être affinés davantage par un
cadre de normes, de directives et la nécessité d’acquérir diverses approbations.

La rapidité et le moment auquel les accords environnementaux internationaux sont implémentés au


niveau national sont très variables. Dans tous les pays dans lesquels elles opèrent, les entreprises
pétrolières et gazières doivent être au fait de la nécessité de se conformer à ces accords en même
temps que le signataire et savoir lorsque la législation habilitante a été adoptée ou si elle est toujours
en attente. Ceci facilite le développement et l’implémentation d’actions de conformité adéquates.

Des exemples de quelques accords environnementaux internationaux concernant le secteur amont


de l’industrie pétrolière et gazière sont donnés ci-dessous :

Changement climatique, destruction de la couche d’ozone et pollution de l’air :


• Convention-cadre sur le changement climatique de la CCNUCC (1992)
• Protocole de Kyoto (1997)
• Accord de Paris (2015)
• Convention de Vienne sur la protection de la couche d’ozone (1985)
• Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone (1987),
tel que modifié
• Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance (CPATLD) (1979)
et ses protocoles

Nature et biodiversité :
• Convention sur la diversité biologique – CDB (1992)
• Convention sur la conservation des espèces migratrices (1979)
• Convention relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement
comme habitats des oiseaux d’eau - Convention de Ramsar (1971)
• Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d’extinction (Convention CITES) (1973)
• Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO (1972)

Déchets :
• Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux
et de leur élimination (1989)

Autres :
• Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM)
• Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL)
• Convention de Londres sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion
de déchets ou autres matières (Convention de Londres) (1972)

158
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

• Protocole de la Convention de Londres sur la prévention de la pollution des mers résultant


de l’immersion de déchets ou autres matières (1972, révisé en 1996)
• Convention pour la gestion des eaux de ballast (2017)

Pour plus d’informations sur la manière dont ceux-ci concernent les différents aspects
environnementaux du secteur amont de l’industrie pétrolière et gazière, voir Chapitre 4.

5.6 Institutions financières internationales ou multilatérales (IFI)


La plupart des institutions qui fournissent des financements aux initiatives, programmes et projets
des secteurs public et privé ont établi des attentes et des exigences relatives à la performance
environnementale et sociale pour les activités financées : la conformité à ces attentes et exigences
est généralement stipulée dans les accords légaux associés au soutien financier fourni.

Les attentes environnementales et sociales et les standards des institutions financières ne


s’appliquent qu’aux initiatives, programmes et projets financés par ces institutions. Cependant,
les cadres promulgués par des institutions financières multilatérales plus grandes (par exemple,
le Groupe Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement
(BERD)), ont une influence considérable même à l’extérieur de leur domaine spécifique.

Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) et autres composantes de la société civile


les considèrent de facto comme des « standards » internationaux pour la responsabilité et la
performance environnementales et sociales et, par conséquent, elles peuvent exercer une influence
sur les agendas législatifs en matière de questions environnementales et sociales des pays hôtes.
De ce fait, les cadres, attentes et « standards » environnementaux et sociaux utilisés par les plus
grandes institutions financières multilatérales représentent un benchmark par rapport auquel
les activités des gouvernements et du secteur privé (notamment l’industrie mondiale du pétrole
et du gaz) des pays hôtes pourraient être comparées.

Ainsi, les entreprises pétrolières et gazières ont intérêt à être au fait des attentes et des exigences
contenues dans ces cadres et à les prendre pour guide lorsqu’elles formulent leurs stratégies
et actions de gestion environnementale et sociale.

Le Cadre de développement durable élaboré par la Société financière internationale est probablement
le plus connu et reconnu des cadres environnementaux et sociaux développés par une grande
institution financière multilatérale. Il regroupe les éléments constitutifs (hiérarchiques) suivants :
1) Politique de développement durable environnemental et social
2) 8 standards de performance (voir Figure 5.3 ci-dessous)
3) Directives relatives à l’environnement, la santé et la sécurité (Groupe Banque mondiale)
• Directives générales
• 62 directives sectorielles spécifiques

159
Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Exigences réglementaires et autres

1 2 3 4
ÉVALUATION ET GESTION MAIN-D’ŒUVRE UTILISATION SANTÉ, SÉCURITÉ
DES RISQUES ET ET CONDITIONS RATIONNELLE DES ET SÛRETÉ
DES IMPACTS DE TRAVAIL RESSOURCES ET DES COMMUNAUTÉS
ENVIRONNEMENTAUX PRÉVENTION
ET SOCIAUX DE LA POLLUTION

5 6 7 8
ACQUISITION DE TERRES CONSERVATION PEUPLES PATRIMOINE
ET RÉINSTALLATION DE LA BIODIVERSITÉ AUTOCHTONES CULTUREL
DUE À L’INSOLVABILITÉ ET GESTION DURABLE
DES RESSOURCES
NATURELLES VIVANTES

Figure 5.3 : Aperçu des 8 standards de performance de l’IFC

Les standards de performance 1, 3 et 6 sont les plus pertinents par rapport à la gestion
environnementale :
• SP1 : Évaluation et gestion des risques et des impacts environnementaux et sociaux -
Ce standard souligne l’importance d’identifier les risques et les impacts E&S et de gérer
la performance E&S tout au long de la durée de vie du projet.
• SP3 : Utilisation rationnelle des ressources et prévention de la pollution - Ce standard
reconnaît que l’activité industrielle et l’urbanisation accrues génèrent souvent de hauts
niveaux de pollution dans l’air, l’eau et la terre et que des opportunités d’efficacité existent.
• SP6 : Conservation de la biodiversité et gestion durable des ressources naturelles vivantes -
Ce standard promeut la protection de la biodiversité, la gestion durable et l’utilisation
de ressources naturelles.

La Banque mondiale, la BERD et les diverses autres institutions financières multilatérales


(y compris les organismes de crédit à l’exportation) ont utilisé les Standards de performance
de l’IFC en tant que guide pour le développement de leurs propres mécanismes de protection
environnementale et sociale.

Un nombre croissant de banques privées et d’autres institutions financières ont signé les Principes
de l’Équateur, un cadre de gestion des risques basé sur les Standards de performance de l’IFC pour
déterminer, évaluer et gérer le risque environnemental et social dans les projets. Les Principes
de l’Équateur visent à devenir un benchmark mondial, offrant un cadre de diligence raisonnable
pour soutenir une prise de décision responsable sur les questions environnementale et sociale
dans les projets de financement.

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Gestion environnementale dans le secteur amont de l'industrie pétrolière et gazière

Pour plus d’informations


Document d’orientation de l’Union européenne sur les meilleures techniques disponibles pour
l’exploration et la production des hydrocarbures -
http://ec.europa.eu/environment/integration/energy/pdf/hydrocarbons_guidance_doc.pdf

Sites Web des Conventions maritimes régionales


• OSPAR - https://www.ospar.org
• Barcelone - http://web.unep.org/unepmap/
• Abidjan - https://abidjanconvention.org/
Politiques et directives des institutions financières
• Politiques environnementale et sociale de la Banque mondiale -
https://www.worldbank.org/en/projects-operations/environmental-and-social-policies
• Politiques de gouvernance de la BERD -
https://www.ebrd.com/what-we-do/strategies-and-policies/approval-of-new-governance-policies.html

Principes de l’Équateur - https://equator-principles.com/

161
www.iogp.org
Registered Office Brussels Office Houston Office
City Tower Avenue de Tervuren 188A 15377 Memorial Drive
Level 14 B-1150 Brussels Suite 250
40 Basinghall Street Belgium Houston, TX 77079
London EC2V 5DE USA
T +32 (0)2 790 7762
United Kingdom
eu-reception@iogp.org T +1 (713) 261 0411
T +44 (0)20 3763 9700 reception@iogp.org
reception@iogp.org

IPIECA

www.ipieca.org
City Tower
Level 14
40 Basinghall Street
London EC2V 5DE
United Kingdom
T +44 (020) 7633 2388
info@ipieca.org

Nous sommes ravis de présenter


la deuxième édition de notre publication
Gestion environnementale dans le secteur
amont de l’industrie pétrolière et gazière.
Les entreprises membres de l’Association
internationale des producteurs de pétrole
et de gaz (IOGP), conjointement avec des
représentants de l’IPIECA, l’association
mondiale de l’industrie pétrolière
et gazière pour l’amélioration
de la performance environnementale
et sociale, ont collaboré sur cette
édition révisée en profondeur.

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