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MÉMOIRE

Réalisé par

Mohamed Ait El Haj

Dans le cadre du Stage Professionnel

Filière : Langues Étrangères Appliquées - Communication et Commerce


Année : 2013/2014

Thème

CENTRALE SOLAIRE DE OUARZAZATE

Soutenu le 07 Juin 2014 à 10H30 devant la commission d’examen


examen

H. Chaib Professeur, FPO, Ouarzazate Encadrant


M. Touiaq Professeur, FPO, Ouarzazate Examinat
Examinatrice
REMERCIEMENTS

Le présent travail a été réalisé au sein de la Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate dans le


cadre du stage professionnel de la License Professionnelle « Langues Étrangères Appliquées -
Communication et Commerce ». Il a été dirigé par Monsieur H. Chaib, Professeur à la
Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate.

Je remercie en tout premier lieu Monsieur le Doyen, les enseignants et le personnel de la


Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate, qui ont veillé de près ou de loin sur ma formation
avec beaucoup de patience et d’intelligence mais aussi pour m’avoir encouragé au cours de
ces années.

J tiens à remercier vivement les membres de jury qui m’ont fait l’honneur de me bien vouloir
juger ce travail.

Je souhaite que mes parents trouvent dans ce modeste mémoire une récompense à tout ce
qu’ils ont donné d’eux-mêmes pour mon éducation. Enfin Je remercie tous mes amis qui de
près ou de loin m’ont apporté leur aide au cours de mes études.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION................................................................................................................................. 4
CHAPITRE I : SITUATION ENERGETIQUE AU MAROC ....................................................... 5
I.1. INTRODUCTION ....................................................................................................................... 5
I.2. SITUATION ÉNERGÉTIQUE DU MAROC .................................................................................... 5
I.2.1. Dépendance énergétique au Maroc ............................................................................... 5
I.2.2. Potentiel du Maroc en énergie solaire ........................................................................... 6
I.3. INVESTISSEMENT NATIONAL DANS LE SECTEUR D’ÉNERGIE .................................................. 6
I.3.1. Attraction des investissements étrangers directs........................................................... 6
I.3.1.1. Mesures institutionnelles..................................................................................... 7
I.3.1.2. Mesures législatives ............................................................................................ 7
I.3.1.3. Mesures fiscales .................................................................................................. 7
I.3.2. Investissements énergétiques ........................................................................................ 8
I.4. CONCLUSION ........................................................................................................................... 8
CHAPITRE II : CENTRALE SOLAIRE DE OUARZAZATE ....................................................... 9
II.1. INTRODUCTION ....................................................................................................................... 9
II.2. STRATÉGIE DU MAROC DANS L’ÉNERGIE SOLAIRE ................................................................. 9
II.3. AGENCE MAROCAINE DE L’ÉNERGIE SOLAIRE - MASEN .................................................... 10
II.3.1. Missions de MASEN .................................................................................................. 10
II.3.2. Objectifs de MASEN .................................................................................................. 10
II.4. CENTRALE CSP DE OUARZAZATE ........................................................................................ 10
II.4.1. Terrain......................................................................................................................... 10
II.4.1.1. Acquisition du terrain ....................................................................................... 11
II.4.2. Financement du projet ................................................................................................ 11
II.4.3. Technologie utilisée dans Noor 1 ............................................................................... 12
II.5. CONCLUSION ......................................................................................................................... 12
CHAPITRE III : IMPACT SOCIO-ÉCONOMIQUE DE LA CENTRALE SOLAIRE ............... 13
III.1. INTRODUCTION ..................................................................................................................... 13
III.2. PARTENAIRES DE L’ÉTUDE .................................................................................................... 13
III.2.1. Germanwatch .............................................................................................................. 13
III.2.2. Institut Wuppertal pour le Climat, l’Environnement et l’Énergie .............................. 13
III.2.3. Centre International de Bonn pour la Conversion ...................................................... 13
III.2.4. Association Draa des Énergies Renouvelables ........................................................... 14
III.2.5. Participants à l’étude ................................................................................................... 14
III.3. OBJECTIFS DE L’ÉTUDE ......................................................................................................... 15
III.4. APPROCHE UTILISÉ DANS L’ÉTUDE ....................................................................................... 16
III.5. DÉROULEMENT DE L’ÉTUDE ................................................................................................. 17
III.5.1. Enquêtes d’exploration ............................................................................................... 17
III.5.2. Enquêtes détaillées ...................................................................................................... 17
III.6. MA PARTICIPATION À L’ÉTUDE ............................................................................................. 17
III.7. CONCLUSION ......................................................................................................................... 18
CONCLUSION ................................................................................................................................... 19
BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................................. 20

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INTRODUCTION

L’économie marocaine adopte une vision libérale irréversible, raisonnée et volontaire. Cette
économie est ouverte sur le monde et son ouverture se manifeste dans les accords signés avec
des grands partenaires économiques mondiaux tels que l’union européenne. Le Maroc met
aussi le capital humain au center de l’économie, autrement dit il donne le droit aux citoyens
de prendre l’initiative de créer leurs propres projets afin de promouvoir l’économie nationale.
L’environnement de l’investissement dans notre pays est favorable pour plusieurs raisons : le
choix libéral, le cadre institutionnel assurant la stabilité et le progrès ainsi que la position
géographique qui donne au Maroc une place géostratégique. De plus, il a un capital humain
riche en main d’œuvre compétente, productive et polyvalente. L’investissement se base sur
deux facteurs fondamentaux : l’environnement favorable et le dynamisme du secteur privé.
En effet, les pouvoirs publics sont les piliers qui vont renforcer l’investissement dans le pays.
Due à la volonté exprimée par le chef d’état, le Maroc entre dans une nouvelle ère
d’investissement. Les pouvoirs publics font plusieurs reformes sur le cadre juridique pour
mieux s’adapter aux nouvelles exigences et normes de l’économie moderne. Ces reformes
sont portées sur les lois des sociétés, le code du travail, la mise en place des tribunaux de
commerces et aussi la simplification du processus administratives afin de facilité
l’investissement. Les reformes touchent également le système financier : l’état a une tendance
de baisser le taux d’intérêt afin que les entreprises puissent accéder facilement aux crédits.
En effet, l’état est l’entité moralement responsable de promouvoir la vie de ses citoyens et
aussi de contribuer au développement économique du pays. Ainsi, l’état marocain entre dans
ce qu’on appelle les investissements publics ou semi-public où l’état détient plus que la
moitié ou même la totalité du capital de l’investissement.
Le présent stage, qui entre dans le thème des investissements publics, fait partie d’une étude
sur l’impact socio-économique de la centrale solaire thermodynamique à concentration CSP
(Concentrated Solar Power) de Ouarzazate. Cette étude, qui n’est pas encore achevée à sa fin,
est en cours de réalisation par l’organisation allemande Germanwatch, l’Institut Wuppertal
pour le Climat, l’Environnement et l’Énergie, le Centre International de Bonn pour la
Conversion et l’Association Draa des Énergies Renouvelables.
Le rapport de mon stage, qui a été effectué entre le 13 Janvier et le 07 Mars 2014, focalise sur
l’impact socio-économique de la centrale solaire de Ouarzazate.
Ce mémoire comporte trois chapitres. Il est organisé de la façon suivante : Le premier
chapitre est consacré à la situation énergétique du Maroc. Dans le deuxième chapitre, je vais
aborder en détail la centrale solaire de Ouarzazate qui fait partie du plan solaire marocain. En
fin, le troisième chapitre je vais parler de l’étude de l’impact socio-économique de la
centrales solaires de Ouarzazate en jetant la lumière sur ses objectifs, l’approche utilisée pour
la réalisé et les partenaires qui ont y contribué. Dans ce chapitre je vais parler aussi de ma
contribution à cette étude en tant qu’enquêteur de terrain.
Ce mémoire se termine par une conclusion.

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CHAPITRE I : SITUATION ENERGETIQUE AU MAROC

I.1. I NTRODUCTION
Le secteur d’énergie est l’un des facteurs clé du développement économique. Le Maroc, par
sa croissance démographique et aussi par l’augmentation de ses besoins en énergie, procède à
investir dans ce secteur. Il a une volonté de réduire sa dépendance des ressources
énergétiques fossiles et de contribuer à la lutte contre les changements climatiques. Le Maroc
a des potentiels très grands dans les énergies renouvelables essentiellement en énergie solaire
et en énergie éolienne.
Le Maroc est pays en carence énergétique, avec une dépendance extérieure dépassant les
95%. Il importe presque la totalité de son énergie sous forme de produits pétroliers et de
charbon. La facture pétrolière devient donc très pesante, surtout avec l’augmentation de la
demande en électricité et la constante croissance des prix des produits pétroliers. Cette
situation a des impacts très graves sur l’économie nationale et menace l’équilibre financier de
l’état et la compétitivité des entreprises nationales.

I.2. S ITUATION ÉNERGÉTIQUE DU M AROC


La demande énergétique du Maroc a augmenté au cours des dernières années. La demande en
en électricité est devenue plus importante due principalement à la croissance de l’activité
économique, à l’industrialisation, à la croissance démographique ainsi qu’à la hausse du
niveau de vie. Depuis le second choc pétrolier, le Maroc a commencé à s’intéresser aux
énergies renouvelables. Cela se manifeste dans la création du Centre de Développement des
Énergies Renouvelables (CDER) qui est devenue, en 2010, l’Agence nationale pour le
Développement des Énergies Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique (ADEREE).

I.2.1. Dépendance énergétique au Maroc


Le contexte énergétique national est marqué par une forte dépendance extérieure et un
accroissement très important de la demande énergétique. Selon le Ministère de l’Énergie, des
Mines, de l’Eau et de l’Environnement (MEMEE), le Maroc importe entre 93% et 97% de
son énergie sous forme de produits pétroliers, de charbon et d’électricité. Seules les énergies
hydroélectriques, éoliennes et solaires sont produites localement.
Comme il y a 30 ans, la diversité énergétique au Maroc est actuellement très faible. En 1980,
la part de la consommation des énergies non renouvelable était de 92 %. En 2010, il n’y a pas
eu de grands changements puisque la part de la consommation de ces mêmes énergies était de
87 % (Figure I-1). Les énergies renouvelables représentaient en 2010 seulement 7 % de la
consommation nationale.

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Figure I-1 : Répartition de la consommation énergétique nationale.

En raison de la forte hausse des cours du pétrole sur le marché international, la facture
énergétique globale du Maroc devient de plus en plus lourde. Cette dernière est passée de 21
milliards de DH en 2003 à 89,8 milliards de DH en 2011, dont 81,4 milliards de DH pour les
produits pétroliers. Les 8,4 milliards de DH sont dépensés dans l’importation de l’électricité
de l’Espagne. En effet, ces importations servent à combler le déficit de la production
électrique nationale et à faire face à la forte croissance de la demande électrique.

I.2.2. Potentiel du Maroc en énergie solaire


Le Maroc a un énorme potentiel en énergies renouvelables notamment en énergie solaire et
en énergie éolienne. A l’échelle mondiale, le Maroc occupe la 9ème position pour le solaire, et
la 31ème position pour l’éolien.
Le solaire est très important au Maroc. Il s’agit de la source d’énergie renouvelable la plus
importante dans le pays. Le rayonnement solaire incident moyen varie de 4,7 à 5,6 kWh par
jour et par m2, ce qui représente un ensoleillement compris entre 2 800 heures par an pour les
régions les moins favorisées et plus de 3 400 heures par an pour les régions les plus
ensoleillées.

I.3. I NVESTISSEMENT NATIONAL DANS LE SECTEUR D ’ ÉNERGIE

Par l’adoption d’une économie ouverte, le Maroc a ouvert ses portes aux investissements
étrangers directs aussi bien qu’aux investissements des promoteurs nationaux. Le Maroc
adopte dans le secteur d’énergie une vision libérale. Dans cette section nous allons jeter la
lumière sur les investissements dans ce secteur.

I.3.1. Attraction des investissements étrangers directs


Conscient de l’importance de l’investissement privé dans la promotion et la croissance socio-
économique, le Maroc a déployé beaucoup d’efforts pour mettre en place des mesures d’ordre
institutionnel, législatives et fiscales afin de s’aligner sur les modèles recommandés par les
instances internationales en matière d’attraction de l’investissement.

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I.3.1.1. Mesures institutionnelles
Les mesures institutionnelles mises en place par le Maroc afin de promouvoir les
investissements se manifestent dans :
• la création de l’Agence Marocaine de Développement des Investissements (AMDI) au
début de l’année 2009, en remplacement de la Direction des Investissements (existante
depuis l’année 1995) ;
• la création de la Société d’Investissements Énergétiques (SIE) pour l’investissement
dans le domaine des énergies et plus particulièrement dans le domaine des énergies
renouvelables et de l’efficacité énergétique ;
• la création de l’agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN : Marocain Agency For
Solar Energy) pour réaliser un programme de développement de projets intégrés de
production d’électricité à partir de l’énergie solaire d’une capacité totale minimale de
2000 MW ;
• la mise en place de l’Institut de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles
(IRESEN) pour développer la recherche dans les domaines de l’énergie solaire et des
énergies nouvelles ;
• la mise en place depuis 2002 des 16 centres régionaux d’investissement, chargés
d’accompagner l’investisseur dans ses démarches de réalisation des projets ;
• la mise en place du Comité National de l’Environnement des Affaires (CNEA) ;
• la création de fonds offrant des incitations aux investissements (Fonds Hassan II et le
Fonds de Promotion des Investissements (FPI)).

I.3.1.2. Mesures législatives


Les mesures législatives mises en place afin de promouvoir les investissements se
manifestent dans :
• l’élaboration de la loi cadre portant sur la charte d’investissement pour améliorer le
climat des investissements et de leur textes d’application ;
• l’élaboration de la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables ;
• l’élaboration de la loi 47-09 relative à l’efficacité énergétique ;
• la création de l’Office Marocain de la propriété industrielle et commerciale.

I.3.1.3. Mesures fiscales


Les mesures fiscales mises en place afin de promouvoir les investissements se manifestent
dans :
• l’adoption d’un cadre juridique permettant l’octroi d’avantages douaniers et fiscaux aux
programmes d’investissement dont le montant dépasse 200 millions de dirhams ;
• l’exonération du droit d’importation applicable à l’importation des biens d’équipement,
matériels et outillages nécessaires à la réalisation des projets d’investissement dont le
montant est supérieur ou égale à 200 millions de dirham ;
• l’exonération de la TVA à l’importation des biens d’équipement, matériels et outillages
nécessaires à la réalisation des projets d’investissement dont le montant est supérieur ou
égale à 200 millions de dirham ;
• l’exonération totale de l’IS et de l’IGR des entreprises installées dans les zones franches
durant les cinq premières années d’exploitation.

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I.3.2. Investissements énergétiques
La répartition régionale des investissements relatifs au secteur de l’énergie (Figure I-2)
montre que le volume le plus important est concentré dans la région du Grand Casablanca
avec une part de 20,35% de l’ensemble des investissements dans ce secteur.

Figure I-2 : Répartition régionale des investissements énergétiques en millions de dirhams.

La région de Souss-Massa-Draa, qui se trouve en deuxième position après la région du Grand


Casablanca, a attiré 17,52% des projets énergétiques. Cette position de la région résulte en
grande partie de l’investissement envisagé (soit 11173,1 millions de dirham) pour la
réalisation de la première phase de la centrale solaire de Ouarzazate.

I.4. C ONCLUSION
Le Maroc, En tant que pays non-pétrolier qui dépend aux importations extérieures pour
répondre à ses besoins énergétiques, Commence à investir dans le domaine des énergies
renouvelables, notamment le solaire et l’éolien du fait qu’il possède un potentiel énormes
dans ces deux ressources. Il adopte une vision libérale dans le secteur énergétique afin de
d’attirer des investissements dans ce domaine. En effet, pour encourager les investissements
directs étrangers, le Maroc a entrepris plusieurs mesures fiscales, institutionnelles et mesures
législatives. Les investissements énergétiques au Maroc sont concentrés dans la région de
Casablanca et celle de Souss Massa Draa.

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CHAPITRE II : CENTRALE SOLAIRE DE OUARZAZATE

II.1. I NTRODUCTION
Le secteur de l’énergie a une importance primordiale dans le développement des pays. Le
Maroc, en tant que pays non-pétrolier, fait actuellement recours à l’investissement dans les
énergies renouvelables. En effet, le Maroc a une tendance d’orienter sa politique énergétique
vers la diversification des ressources énergétiques, particulièrement les ressources
renouvelables : le solaire, l’éolienne et l’hydraulique.

II.2. S TRATÉGIE DU M AROC DANS L ’ ÉNERGIE SOLAIRE

Sous la volonté royale, le Maroc entre dans une nouvelle ère de l’énergie. SM le Roi
Mohamed VI incite dans son discours à la nation à l’occasion de la fête du Trône 2010 sur
l’importance des énergies renouvelables sur le plan national et international.
Alors, les énergies renouvelables constituent une composante majeure dans la stratégie
énergétique du royaume. SM le Roi met l’accent dans sons discours sur l’énergie solaire
comme une composante d’un poids lourd dans la stratégie énergétique du royaume. Il
également institué une agence spécialisée qui a pour charge d’établir des projets de grande
envergeure dans l’énergie solaire.
Grace à sa capacité de gisement solaire considérable qui dépasse 20 000 MW et son
ensoleillement de 3 000 h/an, le Maroc a lancé, en Novembre 2009, un programme
volontariste pour produire l’électricité à partir de l’énergie solaire. Ce programme, qui
s’appelle le plan solaire marocain, a pour objectifs :
• d’optimiser le mix énergétique tout en réduisant la dépendance aux importations
d’énergie primaire ;
• de satisfaire une demande domestique croissante ;
• d’encourager le déploiement d’une industrie locale sur le secteur des énergies
renouvelables ;
• d’assurer la promotion de la recherche et développement et de la formation liées à ces
activités ;
• d’établir le Maroc en tant que premier développeur nord-africain de production solaire
à grande échelle ;
• de minimiser les émissions de carbone.
Le plan solaire marocain vise à mettre en place des installations de production d’électricité à
partir de l’énergie solaire, avec une capacité de 2000 MW à l’horizon, sur cinq sites :
Ouarzazate, Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah. Deux technologies
sont envisagées pour ces différentes sites : le CSP (Concentrated Solar Power) et le
Photovoltaïque. Le Maroc a également un programme de développement du marché marocain
des chauffe-eau solaires (PROMASOL) : le programme vise l’installation de 440 000 m2 de
capteurs solaires thermiques en 2012 et 1,7 million de m2 en 2020. En terme d’énergie
thermique annuelle produite, ces chiffres correspondent à 1 190 GWh d’ici 2020. Ce
programme évitera l’émission de 920 000 tonnes de dioxyde de carbone CO2 par an et créera
920 postes d’emploi permanents.

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II.3. A GENCE M AROCAINE DE L ’ ÉNERGIE SOLAIRE - MASEN
L’agence Marocain de l’énergie solaire (Moroccan Agency for Solar Energy - MASEN) est
une société anonyme a capitaux publiques crée en Mars 2010. Masen est une société doté
d’un capital social de 500 millions de dirhams souscrit à parts égales par l’état marocain, le
Fonds Hassan II pour le développement économique et social, l’Office National de
l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE) et la Société d’Investissements Énergétiques (SIE).
Depuis as création, le directoire de MASEN est présidé par Monsieur Mustapha Bakkoury
qui est désigné par SM le Roi Mohamed VI.

II.3.1. Missions de MASEN


MASEN a pour mission de concevoir des projets pour la production d’électricité à partir
d’énergie solaire sur territoire national : Projets d’Énergie Solaire Intégrés. On entend par
projet d’énergie solaire intégrée, un projet qui a une centrale de production de l’énergie avec
des activités annexées contribuant au développement de la région où s’installe le projet. En
outre, MASEN a pour charge d’effectuer les études techniques nécessaires pour la réalisation
de ces projets ainsi que leur financement et leur exploitation. Elle a pour charge également
d’établir l’infrastructure nécessaire pour relier les centrales de production au réseau de
transport de l’électricité et pour les alimenter en eau nécessaire pour leur fonctionnement.
De plus, MASEN contribue à la recherche appliquée et à la promotion des technologies dans
le domaine de l’énergie solaire. Elle contribue également à la création des centres de
formation spécialisés en énergie solaire, en collaboration avec les écoles d’ingénieurs, les
universités et les centres de formation professionnelle, afin de fournir la main d’œuvre
qualifiée pour ces centrales de production.

II.3.2. Objectifs de MASEN


MASEN a pour objectif de réaliser un programme intégré d’énergie solaire de 2000 MW à
l’horizon du 2020. Ce programme comporte : la mise en place des centrales solaires de
production d’électrique et l’établissement des projets et activités connexes au développement
des zones où ces centrales sont installées.

II.4. C ENTRALE CSP DE O UARZA ZATE


La centrale CSP de Ouarzazate est la première de la série de cinq complexes solaires qui
totaliseront une puissance de 2000 MW à l’horizon 2020. Cette centrale a une capacité
installée de 500 MW et d’un productible estimé à 1150 GWh/a. La première partie de cette
centrale s’appelle Noor 1. Elle a une capacité de 160 MW et elle utilise la technologie solaire
thermodynamique à concentration CSP.

II.4.1. Terrain
Le complexe d’énergie solaire de Ouarzazate est situé sur un terrain rural de 2500 ha à 10 km
au Nord-est de Ouarzazate. Le terrain est de nature collective qui appartient à la collectivité
d’Ait Oukrour d’une superficie totale de 64 000 m2.

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II.4.1.1. Acquisition du terrain

a. Cadre juridique
Le terrain où se situe le complexe d’énergie solaire de Ouarzazate est de nature collective. Il
appartient à la collectivité d’Ait Oukrour et il est placé sous la tutelle du Ministère de
l’intérieur. Par sa nature collective, Ce terrain est imprescriptible, inaliénable et insaisissable
conformément aux dispositions de l’article 4 du Dahir du 27 avril 1919 organisant la tutelle
administrative des collectivités ethniques. Avec la concordance du principe d’inaliénabilité,
les seuls qui peuvent acquérir un terrain collectif conformément aux dispositions de l’article
11 du Dahir du 27 avril 1919 précité sont : l’état, les établissements publics et les communes.

b. Procédures d’acquisition du terrain


La cession du terrain s’est effectuée sur quater phases :
• Détermination du prix de cession du terrain par une commission d’experts :
Conformément à l’article 6 du Dahir du 19 mars 1951, le prix doit être fixé par la
commission d’experts qui se compose de : (i) le pacha ou caïd, président, (ii) un
représentant local du Ministère des Finances, (iii) des représentants locaux des
Ministères de l’Agriculture et du Commerce et du Haut Commissariat des Eaux et
forêts, et (iv) un représentant local du Ministère des Travaux Publics. Le prix qui a été
fixé par la commission précité le 18 janvier 2010 est de 25 000 000 dirhams (sur la base
d’un prix de 10 000 dirhams par hectare). La commission statuera l’utilisation de fonds
qui proviennent de la cession au profit de la collectivité d’Ait Oukrour.
• Obtention des autorisations requises : Accord par écrit de la collectivité d’Ait Oukrour
Toundout sur le principe et les conditions d’aliénation du terrain ; et Autorisation du
conseil de tutelle de la terre collective dont le terrain fait partie après (i) analyse des
risques et pertes de toute nature ainsi que des bénéfices qui pourront en résulter pour la
collectivité intéressée et (ii) vérification que cette dernière possède suffisamment de
terres pour que la cession envisagée n’impacte pas son développement.
• Signature des actes notariés relatifs à la cession du terrain : MASEN est une société
anonyme qui n’a pas le droit d’acquérir le terrain directement. L’acquisition se fait en
deux temps : premièrement, l’office national de l’électricité et de l’eau potable ONEE
qui acquit le terrain auprès de la collectivité d’Ait Oukrour. Après, l’ONEE concède le
terrain à MASEN.
• Sécurisation du foncier : MASEN, en tant que société anonyme, était obligée de
justifier que ce terrain n’est pas un terrain agricole afin de pouvoir initier les formalités
relatives à l’inscription des actes d’acquisition de ce dernier à la conservation foncière.

II.4.2. Financement du projet


Pour réaliser ce projet colossal, le Maroc entre dans des partenariats avec des entités
internationales. L’intervention de ces partenaires soit sous forme de bailleurs de fond ou
techniques. Plusieurs bailleurs de fond interviennent dans le secteur énergétiques marocain,
notamment : la banque africain de développement, la banque internationale pour la
reconstruction et le développement, la banque européenne d’investissement, l’agence
française de développement, l’agence de coopération internationale allemande pour le
développement et le fonds arabe pour le développement économique et social.

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II.4.3. Technologie utilisée dans Noor 1
La centrale solaire Noor 1 utilise la technologie solaire thermodynamique à concentration
CSP. Dans cette technologie la conversion de l’énergie solaire en électricité se fait en
plusieurs étapes : les rayons directs émise par le soleil sont concentrés sur des tubes à l’aide
de miroirs paraboliques. À l’intérieur de ces tubes circule un fluide caloporteur qui absorbe la
chaleur fournie par les rayons solaires. Ce fluide, dont la température atteint les 400°C, passe
ensuite à travers une série d’échangeurs de chaleur ce qui permet de générer la vapeur d’eau à
haute pression. La vapeur surchauffée ainsi générée est répandue à travers une turbine qui
entraine la rotation d’un alternateur produisant ainsi de l’électricité. Les principales
composantes de la centrale sont (Figure II-1) : champ solaire, fluide caloporteur, système de
stockage thermique, générateur de vapeur solaire et système de turbine à vapeur, système de
refroidissement, système électrique et chauffage auxiliaire/chaudière.

Figure II-1 : Schéma de principe de la centrale solaire Noor 1.

II.5. C ONCLUSION
Dans le cadre de la nouvelle politique énergétique nationale, SM le Roi Mohamed VI a créé
l’agence marocaine de l’énergie solaire Masen. Cette agence a pour mission de mettre en
place le plan solaire marocain. La centrale solaire de Ouarzazate fait partie de ce plan qui vise
à produire de l’électricité à partir de l’énergie solaire.

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CHAPITRE III : IMPACT SOCIO-ÉCONOMIQUE DE LA
CENTRALE SOLAIRE

III.1. I NTRODUCTION
Les projets de développement apportent un innombrables avantages ainsi que des effets
indésirables sur la population et les ressources naturelles, dans ce carder l’étude effectué a
pour objective de jeter la lumière sur les impacts socio-économiques qui ce le projet
« complexe solaire de Ouarzazate » va engendre sur la population de la région. Dans ce
chapitre on va donner une description sur les partenaires qui contribuent dans la réalisation de
l’étude ainsi les objectives de l’étude et l’approche adopté.

III.2. P ARTENAIRES DE L ’ ÉTUDE

Comme je l’ai déjà mentionné les organismes qui contribuent à cette étude sont :
l’organisation allemande Germanwatch, l’Institut Wuppertal pour le Climat, l’Environnement
et l’Énergie, le Centre International de Bonn pour la Conversion et l’Association Draa des
Énergies Renouvelables. Dans cette section je vais donner un petit aperçu sur les différents
partenaires de cette étude.

III.2.1. Germanwatch
Germanwatch (fondé en 1991) est organisation non-gouvernementale à but non lucratif basée
à Bonn, en Allemagne. Elle cherche à influencer les politiques publiques sur le commerce,
l’environnement et les relations entre les pays du nord industrialisé et les pays du sud sous-
développés. L’organisation rassemble une variété de données économiques et sociales pour
formuler des prises de position, souvent en partenariat avec d’autres organisations non-
gouvernementales. Les champs d’intérêt de cette organisation couvre le commerce des
denrées alimentaires, la politique agricole, le changement climatique et la responsabilité des
entreprises.

III.2.2. Institut Wuppertal pour le Climat, l’Environnement et l’Énergie


L’Institut Wuppertal pour le Climat, l’Environnement et l’Énergie est un organisme de
recherche allemand qui explore et développe des modèles, des stratégies et des instruments
pour soutenir le développement durable au niveau local, national et international. La
recherche sur le développement durable à l’Institut Wuppertal met l’accent sur l’écologie et
sa relation avec l’économie et la société. L’accent est mis sur l’analyse et le soutien des
innovations technologiques et sociales qui découplent la prospérité de la croissance
économique de l’utilisation des ressources naturelles.

III.2.3. Centre International de Bonn pour la Conversion


Le Centre International de Bonn pour la Conversion (BICC), créé en 1994, est un institut de
recherche situé à Bonn, en Allemagne. Bien que les travaux du BICC sont initialement
centrée autour de la conversion des installations et équipements militaires à des fins civiles

13
(d’où son nom), les travaux de recherche de l’institut ont étendus à d’autres domaines tels que
la consolidation de la paix les petits armes et les armes légères.

III.2.4. Association Draa des Énergies Renouvelables


L’Association Draa des Énergies Renouvelables a été créé à Ouarzazate en Juin 2012. Elle a
pour objectifs de :
• créer un environnement convenable social, scientifique et culturel et de renforcer les
liens d’amitié et de fraternité entre ses membres ;
• contribuer à la formation dans le domaine des énergies renouvelables ;
• encourager et promouvoir la recherche scientifique dans le domaine des énergies
renouvelables ;
• organiser des activités culturelles, scientifiques et de formation (conférences, colloques,
séminaires, forums, ateliers, etc.) ;
• construire des ponts de coopération et d’amitié avec d’autres associations et
organisations, nationales ou internationales, qui ont les mêmes objectifs ;
• renforcer le rôle de la science et de l’ingénierie dans le développement économique et
social ;
• sensibiliser la communauté éducative et les autorités de l’importance des professions
liées au secteur des énergies renouvelables ;
• défendre les intérêts des parties prenantes dans le domaine de la science et de
l’ingénierie dans le secteur des énergies renouvelables dans la société, en particulier
auprès des autorités publiques, des organismes de prise de décision et des organisations
internationales.

III.2.5. Participants à l’étude


L’équipe de recherche qui a participé à cette étude est constituée de :
• Boris Schinke : Responsable du Projet, Germanwatch/Allemangne ;
• El Mostafa Jamea : Expert en Énergies Renouvelables, Changement Climatique et
Développement Durable Social et Environnemental, Maroc ;
• Christof Kögler : Chercheur au Centre International de Bonn pour la Conversion ;
• Hassan Chaib: Professeur à la Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate et Président de
l’Association Draa de Énergies Renouvelables ;
• Otmane Ait Ouarasse : Professeur à la Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate et
Membre de l’Association Draa de Énergies Renouvelables ;
• Mohamed Oudada : Professeur à la Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate et Membre
de l’Association Draa de Énergies Renouvelables ;
• Yassine Darmane : Professeur à la Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate et Membre
de l’Association Draa de Énergies Renouvelables ;
• Thami Ait-Taleb : Professeur à la Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate et Membre
de l’Association Draa de Énergies Renouvelables ;
• Hsain Zgou : Professeur à la Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate et Membre de
l’Association Draa de Énergies Renouvelables ;
• Mohamed Dharif : Ingénieur ONEE/Ouarzazate et Membre de l’Association Draa de
Énergies Renouvelables ;
• Adel Mohamad Lotfi : Consultant et Chercheur, Egypte ;
• Thas Silo : Étudiant à l’Université des Nations Unies, Géographie, Allemagne ;

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• Mohamed Ait El Hhaj : Étudiant de la Filière « Langues Étrangers Appliquées -
Communication et Commerce » à la Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate
(Enquêteur) ;
• Souaad Ouzahim : Lauréate de l’École National de Commerce et de Gestion de
Marrakech (Enquêteur) ;
• Ghizlan Atik : Lauréate de Filière « Tourisme, Gestion et Communication » de la
Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate (Enquêteur) ;
• Zakariya Ait El Bouhali : Lauréat de Filière « Techniques d’Exploitation des Énergies
Renouvelables » de la Faculté Polydisciplinaire de Ouarzazate (Enquêteur) ;
• Fatima Ahouli : Interprète.

III.3. O BJECTIFS DE L ’ ÉTUDE

L’étude a pour objectifs de mettre la lumière sur l’impact socio-économique du complexe


d’énergie solaire de Ouarzazate sur la région. Généralement, les projets de développement
apportent d’innombrables avantages ainsi que des effets indésirables sur la population et les
ressources naturelles. Les activités humaines perturbent l’harmonie de la vie sociale. La perte
des ressources de moyenne importance, l’apparition de nouvelles maladies et la destruction
des ressources renouvelables peuvent nier les avantages positifs d’un projet de
développement.
Le développement balancé prend en considération les impacts environnementaux et sociaux
ainsi que les impacts sur la biodiversité. L’évaluation de l’impact environnemental, social et
celui sur la biodiversité ne sont que des méthodes qui peuvent aider dans le processus de
planification et de prise décision. L’évaluation des impacts aide dans l’identification de la
certitude des impacts positifs ou négatifs d’une politique proposée et ainsi faciliter la prise de
décision. En outre, l’évaluation des impacts est nécessaire du fait qu’elle promeut les résultats
positifs associés à la plantation d’un projet. De plus, elle fait intégrer les aspects sociaux et
environnementaux associés au projet dans le processus de prise décision. Elle a aussi pour
objectifs d’améliorer les résultats environnementaux et sociaux, de protéger la santé de la
population et de réduire les impacts sur la propriété culturelle.
Les problèmes sociaux se lèvent en grande partie due à des conflits entre le développement
économique et les ressources naturelles. Les pertes économiques et les coûts sociaux dus aux
dégradations environnementaux se produisent souvent après les gains du projet de
développement réalisé. Souvent, les projets de développements donnent des bénéfices
économiques et un bon niveau de vie mais affectent la population locale d’une façon dite
négative.
L’évaluation sociale des impacts peut se définir en termes d’efforts pour évaluer ou estimer,
en avance, les conséquences sociales qui peuvent être engendrées par une politique suivie.
C’est un processus qui donne un cadre pour la priorisation, le rassemblement, l’analyse et
l’incorporation des informations et la participation sociale dans la conception d’une
intervention de développement. L’évaluation sociale des impacts assure que les interventions
de développement prennent en considération les très importants points et intègrent une
stratégie impliquant les parties prenantes. Les principaux types des impacts sociaux qui
résultent d’un projet implanté sont :
• L’impact sur le mode de vie : c’est l’impact sur la façon dont les gens se comportent et
se rapportent à la famille, aux amis et aux cohortes sur une base de jour en jour.
• L’impact sur la culture : c’est l’impact du projet sur les coutumes partagées, la langue,
les valeurs et les autres choses qui font une telle société distinguée.

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• L’impact sur la communauté : c’est l’impact du projet sur l’infrastructure, les services,
les organisations NGO, etc.
• L’impact sur la santé : c’est l’impact sur la santé des personnes qui sont juste à coté du
projet.
Dans ce cadre, l’organisation Germanwatch a conduit cette étude qui sera une référence pour
les prochains projets solaires similaires à celui de Ouarzazate, ce qui permet de prendre en
considération les impacts identifiés et de ne pas commettre les mêmes erreurs. Ainsi, cette
étude cherche à mettre la dimension humaine au centre de développement durable.

III.4. A PPROCHE UTILISÉ DANS L ’ ÉTUDE

L’équipe de l’étude adopte une approche nommée SLA (Sustainable Livelihood Approach :
Approche des Moyens d’Existence Durable). Cette approche historiquement apparu comme
une réponse à l’insuffisance des méthodes classiques. Elle vise à réduire la pauvreté par
l’analyse de contexte pour donner une constriction d’intervention. Au départ cette approche
se concentre sur le milieu rural mais récemment il devient aussi utile pour les milieux
urbains.
Ce concept englobe non seulement le niveau de revenu et la consommation des personnes
mais également l’ensemble des conditions nécessaires pour que celles-ci peuvent avoir des
choix qui correspond à leurs aspirations, leurs valeurs, leurs besoins et leurs intérêts. Ceci
inclut par exemple, la capacité d’avoir accès à des services, d’utiliser d’autres ressources et
de collaborer avec d’autres personnes. Le concept de moyens d’existence durable est
constitué de trois éléments : les capacités et les activités nécessaires pour mener une
subsistance décente, les moyens tangibles que les individus ou les ménages possèdent ou
auxquelles ils accèdent et les moyens intangibles comme la possibilité de faire des demandes
pour les accéder.
La démarche de l’approche est basée sur l’individu. Elle se base sur une analyse qui prend en
considération la dynamique des changements de population. Elle s’appui sur les atouts et les
potentialités disponibles au sien de la population afin de les renforcer. Ainsi la démarche de
l’approche met l’accent sur la durabilité des systèmes et les moyens d’existence qui doivent
être en mesure de résister les chocs extérieurs et la productivité des ressources naturelles.
La Figure III-1 présente le cadre général de l’approche des moyes d’existence durable SLA.

Figure III-1 : Schéma représentant le cadre général de l’approche des moyes d’existence
durable SLA.

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III.5. D ÉROULEMENT DE L ’ ÉTUDE

En effet, l’étude de l’impact socio-économique de la centrale solaire de Ouarzazate est


constituée de trois phases :
• Première phase : Elle consiste à faire une collection des informations sur le projet, sur
Masen, sur la province de Ouarzazate, etc. Cette phase s’est déroulée entre juin et
décembre 2013 ;
• Deuxième phase : Elle consiste à faire des enquêtes de terrain sur les communautés qui
sont susceptibles d’être plus affectées par ce projet. Cette phase s’est déroulée entre 13
Janvier 2014 et 07 Mars 2014 ;
• Troisième phase : Elle consiste à analyser les données collectées afin d’extraire les
résultats et faire un rapport final sur toute l’étude. Cette phase est en cours.
La phase dans laquelle nous avons participé est la deuxième phase. Dans cette phase, les
enquêtes de terrain ont été effectuées dans les provinces de Ouarzazate et Zagora. Deux types
d’enquêtes ont été effectués :
• Enquêtes d’exploration : Elles ont pour objectif de déterminer les communautés qui
sont susceptibles d’être affectées par le projet.
• Enquêtes détaillées : Elles consistent à mener des enquêtes détaillées dans les
communautés qui sont jugées être plus affectées par le projet à court, moyen ou long
terme.

III.5.1. Enquêtes d’exploration


A début, les enquêteurs ont fait des enquêtes d’exploration dans la ville de Ouarzazate et
aussi à Tabount qui appartient à la commune rurale de Tarmikt. En suite ils ont fait d’autres
enquêtes d’exploration aux sites suivants : Asghmou, Taslmant, Ghassate, Tiflite, Tidghst,
Skoura, Idlassan, Tiouine, Taznakht et Agdaz (qui appartient à la province de Zagora).

III.5.2. Enquêtes détaillées


Après avoir déterminé les communautés qui sont susceptibles d’être affectées par le projet,
les enquêteurs ont fait des enquêtes, en utilisant des questionnaires très bien détaillés, dans les
sites qui susceptibles d’être les plus influencés directement par le complexe solaire de
Ouarzazate à court, moyen ou long terme. Les sites ciblés dans cette phase sont : la ville de
Ouarzazate, Taslmant, Ghassate, Tiflite, Tidghst, Skoura, Idlassan et Agdaz.

III.6. M A PARTICIPATION À L ’ ÉTUDE

Ma participation à cette étude est faite durant la deuxième phase qui consiste à faire des
enquêtes de terrain sur les communautés qui sont susceptibles d’être plus affectées par le
projet solaire. Ma contribution consiste à mener des enquêtes sur le terrain et à participer à
déférents ateliers et aussi aux déférentes discussions au sein de l’équipe.
Pour les enquêtes de terrain, les questionnaires ont été rédigés en Arabe Modern mais sur le
terrain, l’enquêteur a le choix de mener l’enquête soit en dialecte arabe marocain ou en
berbère selon la culture de la personne enquêtée. Dans les enquêtes, sont ciblées les hommes,
les femmes, les jeunes, les vieux, etc. quelques soient leurs niveaux scolaires et leurs classes
sociales.
Le déroulement d’une enquête peut être décrite comme suit : L’enquêteur commence par la
salutation à la marocaine. En suite, il expliquer à la personne ciblée qu’il s’agit d’une étude

17
de l’impact socio-économique de la centrale solaire de Ouarzazate menée par l’Association
Draa en collaboration avec une organisation allemande. Si la personne ciblée accepte de
procéder à cette enquête, l’enquêteur commence à poser des questions à caractère personnel
par exemple l’âge, le niveau scolaire et la profession, etc. En suite, il pose des questions qui
sont en relation avec le sujet. L’enquêteur utilise un enregistreur pour enregistrer l’enquête si
la Péronne enquêtée n’a pas d’objection.
Après avoir terminé les enquêtes programmées pour la journée, l’enquêteur procède à rédiger
un rapport sur le contenu de l’enquête. En effet le rapport doit être rédigé en anglais. Les
autres enquêteurs rédigent leurs rapports en arabe, car leur niveau en anglais ne leur permet
pas d’écrire en anglais, ensuite une interprète fait la traduction de ces rapports. Dans mon cas
je rédige mes rapports directement en anglais. A la fin de chaque journée d’enquêtes, l’équipe
fait une réunion pour discuter ce qui se passe les différentes enquêtes : comment les
personnes enquêtées répondent aux questions ? Est ce que les personnes du site ciblé sont
serviables ou pas ? Quelles sont les problèmes que chaque enquêteur rencontre durant
l’enquête ? etc. Le but de ces réunions est d’améliorer la façon avec laquelle nous menons
nos enquêtes et aussi d’identifier les modifications à apporter sur les questionnaires afin de
mieux répondre aux exigences de terrain.
Au cours de cette étude, nous avons utilisé un autre outil de collection de données : c’est ce
qu’on appelle groupes de discussion (Focus-group). Nous avons organisé quatre groupes de
discussions qui sont les suivants : le groupe des jeunes, le groupe des femmes, le groupe des
parties prenantes et le groupe des agriculteurs. Ma participation à ces focus-groups consiste à
prendre des notes et à rédiger un rapport.
Durant cette étude, nous avons organisé un ensemble d’ateliers qui ont différents objectifs :
mettre en place le plan de travail, déterminer les sites à cibler, etc. De plus, l’équipe des
enquêteurs a bénéficié de quelques formations comme l’approche SLA (c’est l’approche
adoptée dans l’étude) et le logiciel RQDA (c’est un logiciel pour l’analyse des données).
Cette expérience, qui est une expérience inoubliable, m’a permet d’être en contact avec des
personnes de déférents niveaux scolaire et de déférentes classes sociales et d’avoir
connaissance sur leur vie quotidienne et leur mode et niveau de vie. Au cours de cette
expérience, j’ai été placé dans des situations difficiles. Par exemple, dans le premier jour j’ai
ciblé une personne pour une enquête et j’ai trouvé que cette personne est le cheikh de la
communauté où je suis en train de mener des enquêtes. Il m’a demandé l’autorisation de faire
des enquêtes. Pour s’en sortir, un autre membre de l’équipe a parlé avec le Caïd de la région
et il lui a expliqué qu’il s’agit d’une étude menée par l’Association Draa des Énergies
Renouvelables. Pour résoudre le problème d’autorisation, les membres de l’Association Draa
ont procédé à la demande d’une autorisation auprès des autorités locales.

III.7. C ONCLUSION
Ma participation à l’étude sur l’impact socio-économique de la centrale solaire de Ouarzazate
m’a permet d’améliorer mes compétences de communication et mon aptitude de travailler en
groupe. De plus elle m’a enseigné que la gestion participative a un bon impact sur la
rentabilité des membres de l’équipe. En effet, la participation à cette étude est une expérience
inoubliable durant laquelle l’ensemble de l’équipe vie dans une ambiance familiale.

18
CONCLUSION

L’étude sur l’impact socio-économique de la centrale solaire de Ouarzazate, dans laquelle j’ai
participé et qui a fait l’objet de mon stage professionnel, a été mené par l’organisation
allemande Germanwatch, l’Institut Wuppertal pour le Climat, l’Environnement et l’Énergie,
le Centre International de Bonn pour la Conversion et l’Association Draa des Énergies
Renouvelables. Cette étude a pour objectif de tirer l’ensemble de démarches à prendre en
considération pour réussir, au niveau socio-économique, un projet de développement intégré
en énergie solaire à concentration. Elle est susceptible d’aider les maitres d’œuvres des
centrales solaires à concentration, tel que Masen, de mitiger les impacts négatives et
d’améliorer les impacts positives dans leurs projets futurs.
L’équipe d’étude se base, dans la rédaction de son questionnaire, sur l’approche des moyens
d’existence durable SLA. Cette approche vise à réduire la pauvreté et aussi d’assuré la
durabilité des ressources. Autrement dit, cette approche n’encourage pas les investissements
qui ont des impacts négatives au long terme même s’ils offrent, au moyen ou court terme, des
avantages à la population tel que la création des emplois, la construction des nouvelles
infrastructures comme les routes, les ponds etc. L’approche SLA met l’accent sur les impacts
qu’aura un investissement sur une communauté et comment il va influencer les ressources
utilisées par cette communauté avant sa mise en place. Les résultats obtenus par une telle
approche doivent être prises en considération par les décideurs afin que les communautés qui
hébergent un tel projet puissent bénéficier des impacts positifs pour améliorer leur niveau de
vie.
L’équipe de recherche a fait son choix des sites à étudier en se basant la possibilité de
recevoir le plus d’impacts, soit positifs soit négatifs. Pour cela, environ 90% des visites de
terrain ont été faites à des sites qui entourent le complexe solaire, notamment les villages dont
il appartient le terrain sur lequel est implanté le complexe. Agdaz, qui appartient à la province
de Zagora, est aussi choisi comme site d’étude en raison que le complexe va utiliser une
quantité de eau du barrage Mansour Eddahbi ce qui pourra influencer négativement sur tous
les oasis de la province de Zagora qui profitent de l’eau du barrage pour l’irrigation.
En adoptant une stratégie pour la réduction de sa dépendance énergétique, le Maroc entre
dans l’investissement dans les énergies renouvelables. Cette stratégie, qui aussi a des finalités
environnementales, va contribuer à la réduction du déficit de la balance commerciale causé
par la facture énergétique très lourde.

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BIBLIOGRAPHIE

• Ministère de l’énergie des mines de l’eau et de l’environnement, direction de


l’observation et de la programmation, « Bilan des investissements dans le secteur de
l’énergie et des mines », Septembre 2013.
• Rapport de la Banque Africain de Développement, Avril 2012.
• Rapport, « United Nations Framework Convention on Climate Change »,
UNFCCC/CCNUCC, 07 Avril 2012.
• Site Web de Masen.
• Lasse Krantz, « The Sustainable Livelihood Approach to Poverty Reduction », Février,
2001.
• Henk A. Becker et Frank Vanclay, The International Handbook of Social Impact
Assessment, Conceptual and Methodological Advances, Edward Elgar, 2003.

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