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Cycle d’ingénieur : Génie des Procédés et Environnement

Module : Procédés et efficacité énergétiques

LES ÉNERGIES
RENOUVELABLES AU
MAROC
Évolution et perspectives
Présenté par :
AHAJJARI Ahlam
AZARKAN Hayat
AFKIR Ibtisam
Demandé par:
Pr.EL AOUADI Ibrahim

Liste des figures :

2023/2024
Figure 1 : Vue d'ensemble de la production d'énergie, de la consommation d'énergie primaire
totale (TPES) et de la consommation finale totale (TFC) par type de combustible, en 2017.[3]
.....................................................................................................................................................5
Figure 2: TPES par source, 1973-2017[3]..................................................................................6
Figure 3: Répartition de l'Approvisionnement énergétique primaire total (TPES) dans les pays
membres de l'IEA, en 2017.[3]...................................................................................................6
Figure 4: Dépendance vis-à-vis des importations par type de combustible, 1973-2017.[3].......7
Figure 5: TFC par secteur, 1973-2017[3]...................................................................................8
Figure 9: Plan de MASEN pour atteindre 52% à l'horizon de 2030.........................................13
Figure 11: Les technologies solaire solaires CSP.....................................................................16
Figure 12: Le complexe solaire Ouarzazate 2 avec des miroirs paraboliques..............................
Figure 13: Le complexe solaire Ouarzazate 3 avec la technologie tour.......................................
Figure 14: Le complexe solaire Noor Ouarzazate 4 (PV).........................................................17
Figure 15 : Sites d’implantation des centrales solaires photovoltaïque du projet NOOR Atlas
...................................................................................................................................................18
Figure 16: Schéma de fonctionnement de STEP Afourer.........................................................21
Figure 17: Graphique d'évolution de la puissance totale installée en MW énergies
renouvelables au Maroc 2011 -2020 (IRENA).........................................................................23
Figure 18: Graphique d'évolution de la production nationale dans le domaine des énergies
renouvelable -Scopus (2016-2020)...........................................................................................24
Figure 19: Graphique de production scientifique des pays arabes dans le domaines des
énergies renouvelables -Scopus (2016- 2020)..........................................................................24
Figure 20: Emplois créés par les sources d’énergies renouvelables (IRENA, 2019d).............27
Figure 21: Emplois générés au Maroc par les technologies renouvelables (IRENA, 2019d). .28
Figure 22: Évolution de la structure de la puissance installée..................................................33
Figure 23: Répartition des emplois par filière renouvelables en 2030.....................................35
Figure 24: Schéma de principe de Power to Gas......................................................................39

Liste des tableaux :

Tableau 1: Les caractéristiques énergétiques du projet solaire NOOR Ouarzazate..................15


Tableau 2: Autres projets NOUR réalisés au Maroc.................................................................19
Tableau 3: Installations solaires en projet/ futurs.....................................................................19
Tableau 4: Autres projets éoliens réalisés au Maroc.................................................................21
Tableau 5: Puissance instalée au Maroc par type d'énergie renouvelable entre 2011 et 2020..23
Tableau 6: Les emplois régénérer par complexe NOOR Ouarzazate.......................................28
Tableau 7: Les obstacles à la mise en place des énergies renouvelables au Maroc..................29
Tableau 8: Les caractéristiques des projets éoliens...................................................................32
Tableau 9: Les prospectives de l’énergie solaire au Maroc (CES)...........................................33
Tableau 10: Les prospectives de l’énergie solaire au Maroc (CSP).........................................34
Tableau 11: Les prospectives de l’énergie solaire au Maroc (PV)............................................34
Tableau 12: Les prospectives de l’énergie solaire au Maroc (PV connecté au réseau)............34
Tableau 13: Les prospectives de la biomasse en 2030..............................................................34
Tableau 14: Projets Green Energy Park....................................................................................37
Tableau 15: Projets Green Smart Building Park.......................................................................38
Tableau 16: Production d’hydrogène au Maroc........................................................................40

Liste des cartes :


carte 1: carte du gisement solaire au Maroc[7]...........................................................................9
carte 2: La carte éolienne du Maroc[6].....................................................................................10
carte 3: Carte des parcs éoliens en cours de développement au Maroc[9]...............................11
carte 4: Carte présentant le gisement solaire du Maroc ainsi que les projets solaires les plus
important [16]...........................................................................................................................14

Liste des abréviation :

Introduction :
L'énergie constitue un élément essentiel de notre vie quotidienne, jouant un rôle fondamental
dans l'évolution des civilisations. Elle a également été une source de conflits, les peuples
cherchant à contrôler l'accès aux ressources énergétiques tout au long de l'histoire. Aujourd'hui,
elle demeure la principale préoccupation des nations les plus puissantes du monde. Les guerres
lancées, les pays détruits et les changements de régimes politiques témoignent des efforts
déployés pour maîtriser ces sources d'énergie.[1]
Parallèlement, malgré son existence, l'humanité n'a pas toujours su utiliser et exploiter
judicieusement ses ressources, ce qui a des conséquences néfastes sur l'environnement global.
Ces impacts incluent le réchauffement de la planète, l'effet de serre, le trou dans la couche
d'ozone, la fonte des glaces dans l'Arctique, l'élévation du niveau de la mer et divers problèmes
de pollution. À ces défis s'ajoute le problème démographique, entraînant une croissance de la
demande énergétique et remettant en question la capacité de la planète à répondre à ces besoins
énergétiques croissants.[1]
Cependant, les pays en développement, dépourvus de ressources pétrolières et cherchant à
atténuer l'impact financier de la facture pétrolière sur leur économie nationale, s'efforcent de
diversifier leurs sources d'approvisionnement en produits énergétiques. Cette diversification est
motivée par la rareté des combustibles d'origine pétrolière et du gaz naturel, ainsi que par leurs
prix élevés par rapport au pouvoir d'achat de la population. En outre, la déforestation causée par
l'utilisation intensive du bois et du charbon de bois comme combustible contribue à une
dégradation environnementale à grande échelle. Ainsi, ces divers facteurs, parmi d'autres, ont
incité les grandes nations industrialisées à explorer de nouvelles sources d'approvisionnement
en énergie.[1]
À son tour, le Maroc, confronté à des ressources énergétiques très limitées et dépendant à plus
de 95% de sources extérieures, ce qui équivaut à un quart des recettes totales d'exportation, se
trouve confronté à un déséquilibre majeur entre la production et la consommation d'énergie,
constituant ainsi un obstacle significatif à son développement socio-économique. C'est dans ce
contexte que le gouvernement marocain accorde une importance capitale au secteur de l'énergie
en tant que moteur principal du développement économique et du progrès social, mettant en
œuvre la "nouvelle stratégie énergétique nationale" adoptée en mars 2009. Cette stratégie vise à
renforcer la sécurité d'approvisionnement, la disponibilité de l'énergie, ainsi que son
accessibilité généralisée à des coûts raisonnables.[1]
Bénéficiant d'un potentiel naturel considérable et aspirant à réduire la dépendance énergétique
nationale à 80% d'ici 2020, le Maroc a choisi de s'orienter vers les énergies renouvelables. Cela
s'est concrétisé par le lancement officiel du "Plan Solaire Marocain" par Sa Majesté le Roi
Mohammed VI le 2 novembre 2009 à Ouarzazate, ainsi que par le "Programme Marocain
Intégré de l'Energie Eolienne" le 28 juin 2010 à Tanger, en plus d'autres initiatives dans le
domaine de l'énergie hydraulique et de la biomasse. Le présent document vise à mettre en
lumière l'impact des énergies renouvelables, les changements observés depuis leur mise en
œuvre, ainsi que leurs contributions au développement de la région bénéficiaire, tant sur le plan
socio-économique que sur celui de la préservation de l'environnement. L'objectif est d'évaluer
dans quelle mesure les stratégies de développement des énergies renouvelables contribuent au
développement durable au Maroc.[1]

I. Les Énergies Renouvelables : Définition et Enjeux pour le Maroc


1) Les énergies renouvelables
Les énergies renouvelables sont des formes finales d'énergie telles que l'électricité, la chaleur,
ou le carburant, qui proviennent de sources renouvelables. À la différence des sources
d'énergie conventionnelles, telles que le fossile ou le nucléaire, les énergies renouvelables, qui
découlent directement de phénomènes naturels comme le soleil, le vent, les flux hydrauliques,
la chaleur naturelle de la terre, etc., sont considérées comme inépuisables à très long terme.
Leur utilisation ne restreint pas leur disponibilité future, car elles se régénèrent plus
rapidement qu'elles ne sont consommées. Contrairement aux énergies conventionnelles qui
dépendent de stocks limités de combustibles fossiles (comme le pétrole, le charbon, le gaz) ou
fissiles (comme l'uranium, le plutonium, etc.), les énergies renouvelables reposent sur des
flux.[2]
Les énergies renouvelables présentent l'avantage notable de pouvoir être produites localement
et à un coût environnemental limité par rapport à l'exploitation des énergies fossiles.
Néanmoins, divers défis subsistent, notamment des coûts d'exploitation élevés, des problèmes
de stockage, et des défis liés au raccordement au réseau.[2]
2) Les types des énergies renouvelables
Avant d'explorer les divers types d'énergies renouvelables, il est essentiel de mettre en
évidence leurs grandes catégories. Ainsi, toute forme d'énergie renouvelable est généralement
fournie par l'une de ces sources :
- Le soleil : énergie solaire thermique, énergie solaire photovoltaïque.
- Le vent : énergie éolienne.
- L'eau : énergies hydraulique, énergie marine, énergie marémotrice.
- La chaleur terrestre : géothermie.
- La biodégradation : biomasse.[1]

II. Contexte des énergies renouvelables au Maroc


1) Situation énergétique antérieure au développement des énergies renouvelables
Le secteur de l'énergie au Maroc est fortement intensif en carbone, avec les combustibles
fossiles représentant près de 90% de l'approvisionnement total en énergie primaire (ATEP). Le
pétrole reste le principal moteur de la croissance de l'ATEP, représentant 62% de l'ATEP en
2017, suivi du charbon (22%) et du gaz naturel (5%). Presque tous les combustibles fossiles
sont importés, et cette forte dépendance aux importations d'énergie a des implications
évidentes pour la sécurité énergétique du Maroc.[3]

Figure 1 : Vue d'ensemble de la production d'énergie, de la consommation d'énergie primaire


totale (TPES) et de la consommation finale totale (TFC) par type de combustible, en 2017.[3]
Comme le montre la figure 2.2, l'approvisionnement total en énergie primaire (ATEP) au
Maroc a atteint 20,5 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) en 2017, soit une
augmentation de 32% par rapport à 15,6 Mtep en 2007. L'ATEP a augmenté en moyenne de
2,4% par an au cours de la dernière décennie, suivant la croissance économique globale du
pays.[3]
L'approvisionnement brut en combustibles fossiles a connu une croissance de 37% entre 2007
et 2017. Une augmentation significative de l'approvisionnement en gaz naturel (87%) a été
soutenue par d'importantes importations d'Algérie entre 2005 et 2012. Cependant, l'utilisation
du gaz a stagné après 2012, se situant autour de 1,22 milliard de mètres cubes par an (voir le
chapitre 9 sur le gaz naturel). Le reste de l'ATEP se composait de biocarburants et de déchets
(7%), d'importations d'électricité (2%), et de faibles parts d'hydroélectricité, d'éolien et de
solaire (2% au total). Cependant, les sources d'énergie renouvelable connaissent une
croissance rapide à partir d'une base faible. Au cours de la dernière décennie, l'hydroélectricité
a augmenté de 29%, tandis que le solaire et l'éolien ont augmenté ensemble de 15 fois.
L'approvisionnement en biocarburants et déchets a diminué de 29%.[3]

Figure 2: TPES par source, 1973-2017[3]

Comme le montre la figure 2, en 2017, le Maroc avait la cinquième plus grande part de
combustibles fossiles dans l’ATEP lorsqu’on compare sa part avec celle des 30 pays de l’AIE.
Ce classement est similaire à celui de l’examen de 2014.[3]
Figure 3: Répartition de l'Approvisionnement énergétique primaire total (TPES) dans les
pays membres de l'IEA, en 2017.[3]

Figure 4: Dépendance vis-à-vis des importations par type de combustible, 1973-2017.[3]


Étant donné que le Maroc ne produit pas de charbon ni de pétrole, et seulement une petite
quantité de gaz, le Maroc dépend fortement des importations d'énergie (voir la figure 2.4). En
2017, les importations totales d'énergie du Maroc se sont élevées à 19,5 millions de tonnes
équivalent pétrole (Mtep), soit 95% de l'ATEP. Les importations d'électricité ont également
augmenté de 73% au cours de la dernière décennie, notamment pour répondre aux pics de
demande.[3]
La consommation finale totale (CFT) du Maroc a atteint 16,1 millions de tonnes équivalent
pétrole (Mtep) en 2017, soit une augmentation de 34% par rapport à 12,06 Mtep en 2007. La
CFT est largement dominée par trois secteurs - le transport (36%), le résidentiel (25%) et
l'industrie (24%) - qui représentent ensemble plus de quatre cinquièmes de la CFT. Ce sont
tous des secteurs à forte croissance. Depuis 2007, le secteur des transports a connu une
croissance de 58%, le secteur résidentiel de 26% et l'industrie de 16%.[3]
Le pétrole reste le combustible dominant, représentant 74% de la consommation totale en
2017, suivi de 17% provenant de l'électricité. Bien que les biocarburants et les déchets
constituent la troisième plus grande source de CFT, représentant 8%, leur consommation a
diminué de 30% de 2007 à 2017. Pendant la même période, la consommation d'électricité a
augmenté de 58%, celle du pétrole de 43% et celle du gaz naturel de 215%. Le transport
routier représentait la majorité de la consommation d'énergie pour les transports, dont le diesel
représentait 87% et l'essence les 13% restants en 2017.[3]

Figure 5: TFC par secteur, 1973-2017[3]


2) Besoins énergétiques du Maroc
Le Maroc, disposant de ressources énergétiques primaires limitées, présente une dépendance
très marquée envers l'approvisionnement en produits énergétiques, principalement par le biais
d'importations de pétrole, de charbon, et même d'électricité (environ 95,5%, selon le Ministère
de l'Énergie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement en 2012)[4]. À cet égard, les réserves
prouvées récupérables restantes s'élèvent à 1550 Kilo Tonnes Équivalent Pétrole (KTep =
1000 Tep), réparties comme suit :
- Gaz naturel : 1 250 KTEP ou 1,4 milliard de m3 ;
- Condensat : 300 KTEP ;
- Charbon : épuisé avec le gisement de Jerrada.[4]
Cela souligne l'insuffisance des ressources énergétiques dans notre pays.
La demande nationale en énergie connaît une croissance, comme l'a souligné l'Institut de
l'Énergie et de l'Environnement de la Francophonie (IEEF, 2001), rapportant une
augmentation de l'électricité au Maroc à un taux moyen de 4 à 4,5 % par an. Cependant, la
consommation par habitant reste relativement faible, avec moins de 0,4 tonne équivalent
pétrole par an, comparé à une moyenne de 0,6 tonne équivalent pétrole dans les pays en voie
de développement et 1,7 tonne équivalent pétrole dans le monde.[5]
Par conséquent, la facture énergétique du Maroc demeure élevée, s'élevant à 91,8 milliards de
dirhams en 2014, et augmente en tandem avec la croissance de la demande énergétique et les
fluctuations des prix internationaux de l'énergie. Cette situation impacte la trésorerie, entrave
la croissance de l'économie nationale et pose des défis aux efforts du pays en matière de
développement socioéconomique.
Les problèmes liés à l’environnement :
Les combustibles fossiles ont un impact environnemental négatif, notamment en termes
d'émissions de gaz à effet de serre (60% des émissions étant liées à l'énergie) et de problèmes
de pollution. Leur consommation entraîne des problèmes écologiques de plus en plus graves
et apparemment insolubles. La concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère a
augmenté de 50% en un siècle, créant une situation rapidement insoutenable.[1]
3) Les ressources renouvelables au Maroc
Compte tenu des raisons évoquées précédemment (problèmes liés à l'approvisionnement en
énergie, fardeau financier de la facture énergétique, pollution, etc.) et en raison de l'abondance
de ressources énergétiques propres et durables, le Maroc est confronté à la nécessité d'orienter
sa politique énergétique vers la diversification des sources d'approvisionnement et
l'exploitation des ressources nationales. Cela implique la promotion de toutes les formes
exploitables d'énergies renouvelables et propres. Grâce à sa situation géographique favorable,
le pays bénéficie d'un potentiel énergétique considérable, principalement dans le domaine
solaire, éolien et hydraulique.
a) Energie solaire
Le Maroc dispose d'un potentiel solaire moyen de plus de 5 kWh/m2/jour, avec un nombre
d'heures d'ensoleillement variant de 2800 heures par an dans le Nord du Maroc à plus de 3500
heures par an dans le Sud[6]. (Figure 7)
Carte 1: carte du gisement solaire au Maroc[7]

Cependant, malgré ce potentiel important, l'énergie solaire ne joue qu'un rôle limité dans le
mélange énergétique du Maroc, principalement utilisée dans le cadre du programme
d'électrification rurale pour approvisionner les villages éloignés grâce à l'énergie
photovoltaïque. La situation a considérablement évolué depuis le lancement en 2009 du Plan
Solaire Marocain, également connu sous le nom de Programme Marocain de l'Énergie Solaire.
[8]
b) Energie éolienne
Avec ses 3500 km de littoral et des vitesses moyennes du vent pouvant atteindre 11 m/s, le
potentiel total de l'énergie éolienne au Maroc est estimé à environ 25 GW. Le Maroc présente
un excellent potentiel éolien, principalement dans le Nord et le Sud, avec une moyenne
annuelle comprise entre 7 m/s et 8,5 m/s dans le Sud, et entre 8 m/s et 11 m/s dans le Nord,
particulièrement dans les régions côtières de l'Atlantique (Fig.8). Selon une étude de
l'ADEREE et de la GTZ, le potentiel total de l'énergie éolienne au Maroc est estimé à environ
7936 TW h/an, équivalant à environ 2600 GW. À la fin de 2010, la capacité totale installée en
énergie éolienne au Maroc s'élevait à 286 MW, avec plus de 800 MW en cours de
construction.[6]
Carte 2: La carte éolienne du Maroc[6]
L'importance croissante de l'exploitation de l'énergie éolienne a conduit les parties prenantes
marocaines à la réalisation de parcs éoliens significatifs (Fig.9). Le parc éolien Abdelkhalek
Torrès (50,4 MW) est l'un des premiers investissements marocains dans cette nouvelle
tendance, produisant actuellement environ 200 GW h/an, ce qui permet de répondre à une
demande énergétique équivalente à celle de Tétouan, la ville la plus proche d'importance.
D'autres parcs éoliens importants au Maroc se trouvent à Amogdoul près d'Essaouira (60
MW), en activité depuis avril 2007, à Tanger (140 MW) et à Touahar à Taza (100 MW).[6]
Carte 3: Carte des parcs éoliens en cours de développement au Maroc[9]
c) Energie Hydraulique
Tant l'énergie cinétique que l'énergie potentielle de l'eau en mouvement peuvent être
transformées en énergie mécanique par une turbine, qui peut ensuite entraîner des machines
ou des générateurs. L'hydroélectricité est une technologie mature qui, à l'échelle mondiale,
représente la deuxième plus grande source d'énergie renouvelable. Actuellement, 17% de la
consommation mondiale d'électricité provient de centrales hydroélectriques.[9] Le Maroc
dispose de quatre rivières pérennes et de nombreux barrages offrant un potentiel
hydroélectrique. Ce potentiel est estimé à plus de 5000 GW h/an. En 2008, 1360 GW h ont été
produits à partir de l'hydroélectricité. L'Office National de l'Électricité et de l'Eau Potable
(ONEE) exploite 26 centrales hydroélectriques d'une capacité totale installée de 1360 MW.
De plus, une partie de l'hydroélectricité est générée par une centrale de stockage par pompage
de 464 MW à Afourer, près de Beni Mellal.[6]
d) Biomasse-Energie
Le Maroc détient une superficie forestière de 9 millions d'hectares, dont 3,3 millions
d'hectares de forêt d'Alfa, représentant un potentiel considérable en matière d'énergie
biomasse. Malgré cela, l'utilisation de sources d'énergie traditionnelles telles que le bois, le
charbon de bois et les déchets végétaux reste répandue dans le pays. Estimer précisément la
quantité annuelle consommée demeure un défi, en particulier pour le bois de chauffage,
majoritairement prélevé directement par la population sans transiter par les circuits
commerciaux.[1]
Néanmoins, selon diverses études et enquêtes, la biomasse énergie représente près d'un tiers
de la consommation énergétique totale au Maroc, entraînant une perte de plus de 30 000
hectares de forêts par an. La consommation totale de bois énergie est estimée à 10 millions de
mètres cubes par an, dont 88% sont utilisés en milieu rural pour la cuisson et le chauffage, et
12% en milieu urbain pour les hammams et les fours de boulangeries. Ces chiffres contrastent
avec les possibilités de production limitées à seulement 3 millions de mètres cubes
annuellement.[1]
Cependant, cette filière énergétique, théoriquement considérée comme renouvelable, engendre
un problème réel au Maroc en raison de l'utilisation non durable des ressources forestières. De
surcroît, l'usage prédominant de la biomasse est marqué par l'adoption de techniques
archaïques à rendements très bas (15-20%), entraînant des émissions de fumées et de gaz
nocifs pour la santé, notamment des femmes et des enfants.[1]
La problématique énergétique au Maroc, caractérisée par une faible disponibilité de
ressources nationales en énergies fossiles et, par conséquent, une dépendance énergétique
accrue, la croissance de la demande en énergie, une facture énergétique de plus en plus lourde,
ainsi que les impacts négatifs de l'utilisation des produits énergétiques issus des sources
fossiles sur l'environnement, a incité le pays à revoir sa politique énergétique traditionnelle.
Cette situation a encouragé le Maroc à s'orienter vers le développement des énergies
renouvelables, notamment en exploitant ses vastes potentiels énergétiques liés à sa géographie
et son climat.[1]

III. Evolution des énergies renouvelables au Maroc

1. Initiatives et programmes mis en place par le gouvernement marocain


Au Maroc, le gouvernement a mis en place plusieurs initiatives et programmes visant à
promouvoir le développement des énergies renouvelables. Ces efforts sont en grande partie
motivés par la volonté de diversifier le mix énergétique du pays, de réduire la dépendance aux
énergies fossiles et de répondre aux défis environnementaux liés aux émissions de gaz à effet
de serre. Voici quelques-unes des principales initiatives et programmes en cours au Maroc :
→Programme Éolien Intégré :
En 2010 Le gouvernement marocain a également mis en place un programme pour le
développement de l'énergie éolienne. Plusieurs parcs éoliens ont été construits le long de la
côte atlantique, exploitant le potentiel éolien important de la région. L’évolution de la part des
énergies renouvelables dans le mix énergétique sera assurée par le développement de l’éolien
dont la puissance électrique cumulée atteindra 5520 MW en 2030, à réaliser par l’ONEE, les
auto-producteurs et les opérateurs sous concession.[10]
→Plan Solaire Marocain (PSM) :
Lancé en 2009,et élaboré par l’agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN 2). le Plan
Solaire Marocain est l'une des initiatives phares visant à développer l'énergie solaire dans le
pays. Il prévoit la construction de plusieurs centrales solaires à grande échelle.[10], [11]
→Objectifs en matière d'énergies renouvelables : Le Maroc s'est fixé des objectifs
ambitieux en matière d'énergies renouvelables. L'objectif initial était d'atteindre 42% de la
capacité électrique installée à partir de sources renouvelables en 2020. Le gouvernement avait
également l'objectif de porter cette part à 52% (réparti de 20% chacun entre l’éolien et le
solaire et 12% pour l’hydraulique) d'ici 2030.[12]

Figure 6: plan de MASEN pour atteindre 52% à l'horizon de 2030

→Stratégie nationale pour l'efficacité énergétique :


Le Maroc a adopté, depuis 2009, une stratégie énergétique nationale qui érige l’efficacité en
priorité nationale pour améliorer l'efficacité énergétique à travers différents secteurs, y
compris le secteur industriel, le transport, et le secteur résidentiel et commercial. [1]
Les objectifs du projet de la stratégie nationale d’efficacité énergétique cible quatre secteurs
consommateurs d’énergie, à savoir le transport, qui représente environ 38 % de la
consommation finale d’énergie, les bâtiments (33 %), l’industrie (21 %) et l’agriculture et
l’éclairage public (8 %). Cette stratégie comprend environ 80 mesures ciblant ces secteurs, qui
permettront une économie estimée de consommation d’énergie d’environ 20 % en 2030 :
(Transports : -24 % Industrie : -22 % Bâtiment : -14 % ; Éclairage public : -13 %).
Les axes de la nouvelle vision en matière d’efficacité énergétique :
 Respect des fondements d’efficacité énergétique par tout nouvel investissement
 Intégration de l’obligation du respect de l’efficacité énergétique au niveau de toutes
les dépenses publiques et tous les projets bénéficiant de l’appui de l’Etat
 Structuration et professionnalisation du secteur de l’efficacité énergétique
 Positionnement de l’efficacité énergétique au cœur des enjeux et des préoccupations
des professionnels et citoyens
 Renforcement des capacités financières et institutionnelles et évaluation des pro-
grammes d’efficacité énergétique[12]
→Partenariats internationaux : Le Maroc a cherché à attirer des investissements étrangers
et à collaborer avec des partenaires internationaux dans le domaine des énergies
renouvelables. Ces partenariats visent à mobiliser des ressources financières et technologiques
pour soutenir le développement des projets d'énergie propre.[10] Tels que la Banque mondiale
et l'Agence française de développement (l'IRENA), pour ce dernier a été signé par le Maroc le
10 juin 2021 et visant à renforcer la collaboration entre le Maroc et l'IRENA pour accélérer la
transition énergétique verte, Cet accord prévoit des études sur l'hydrogène vert, renforce les
politiques et cadres réglementaires, promeut les investissements dans les énergies
renouvelables.[13]
→Lois et incitations fiscales : Le gouvernement a mis en place des politiques incitatives,
telles que des avantages fiscaux, pour encourager les investissements dans les énergies
renouvelables. Ces mesures visent à créer un environnement favorable aux investissements
dans le secteur.
Le projet de loi n° 40-19 modifiant et complétant la loi 13-09 relative aux énergies
renouvelables, telle qu'elle a été modifiée et complétée par la loi 58-15, vise à améliorer le
cadre législatif et réglementaire régissant l'activité de réalisation des projets d'énergies
renouvelables par le privé, tout en garantissant la sécurité et la viabilité du système électrique
national et l'équilibre de toutes ses composantes.[14], [15]
2) Projets majeurs : centrales solaires, parcs éoliens, barrages hydrauliques
a) énergie solaire
Avec 3000 heures d’ensoleillement par an, le solaire constitue le principal potentiel
énergétique au Maroc. Ce gisement solaire a été très peu utilisé jusqu’aux dernières années.
Comme on peut l’observer dans la figure, les projets courants dédiés à l’électrification rurale
sont très modestes et n’exploitent pas ce gisement. Par contre, depuis 2010 on peut observer
sur cette même carte la localisation des grands projets solaires qui cherchent à profiter de ce
potentiel solaire unique qu’offre le Maroc. [16]

Carte 4: Carte présentant le gisement solaire du Maroc ainsi que les projets solaires les plus
important [16]

→Centrale Solaire Noor à Ouarzazate : Le projet est situé près de la ville d'Ouarzazate, dans
la région du Draâ-Tafilalet. Il s'agit d'une série de centrales solaires qui utilisent différentes
technologies pour produire de l'électricité à partir de l'énergie solaire est l'un des plus grands
complexes solaires du monde, Il est composé de plusieurs phases, dont Noor I, Noor II, Noor
III et Noor IV, qui utilisent différentes technologies solaires telles que les miroirs paraboliques
et les tours solaires. [17]
Tableau 1: Les caractéristiques énergétiques du projet solaire NOOR Ouarzazate

site Production Puissance Technologie CO2 évité


annuelle Installé »
(GWh) (MW)
NOUR 618 160 Utilise la technologie 280 000 T
Ouarzazate I des miroirs CO2/an.
(2016) paraboliques pour
concentrer la lumière
solaire et produire de la
vapeur qui alimente
une turbine génératrice
d'électricité.
une capacité de
stockage de 3 heures
NOUR 600 200 Utilise la technologie 300 000 T
Ouarzazate II de la tour solaire, où CO2 /an.
(2018) des miroirs héliostats
dirigent la lumière du
soleil vers le sommet
d'une tour centrale,
chauffant un fluide
thermique qui, à son
tour, génère de
l'électricité. Une
Capacité de stockage
thermique de plus de 7
heures
NOUR 500 150 basée sur la 222 000 T
Ouarzazate III technologie de la tour CO2 /an.
(2018) solaire, mais elle
intègre également un
système de stockage
thermique, permettant
de continuer à produire
de l'électricité même
après le coucher du
soleil. Une Capacité de
stockage thermique de
plus de 7 heures
Ouarzazate IV 120 72 Solaire photovoltaïque 86 539 T
(2018) avec un système de CO2 /an.
tracking

Source : Tableau constitué à partir de données de MASEN et d’informations sur le site du


Ministère de l'énergie, des mines et de l'environnement
 La technologie solaire thermodynamique CSP
Les centrales solaires CSP développées dans le monde utilisent plusieurs sous technologies,
comme illustré dans la Figure
Figure 7: Les technologies solaire solaires CSP
De façon générale, la technologie CSP permet de réaliser de grandes unités de production, sur
des grands espaces, à un coût qui reste plus élevé par rapport à celui du photovoltaïque.
Cependant, elles offrent la possibilité de stockage de la chaleur et de bien meilleures
possibilités d’intégration au réseau électrique grâce à une puissance plus modulable. Alors que
la durée de vie des centrales solaires CSP peut atteindre 40 ans, ce qui est un avantage, le
recyclage des matériaux, en particulier des miroirs pose problème, car ils ne sont pas
recyclables à ce jour. Une autre limite est le coût d’installation des panneaux solaires, qui
reste un frein.[18]
La technologie CSP avec miroirs cylindro-paraboliques est une technologie éprouvée avec un
retour d’expérience bien plus important que celle avec la tour solaire. Cette dernière requiert
des investissements plus élevés et peut présenter plus de défis dans les phases de construction
et d’exploitation. Mais elle offre aussi des avantages intéressants, comme une meilleure
efficacité de conversion de l’énergie solaire en électricité, une consommation d’eau moindre
et un plus grand potentiel pour la fabrication locale. Ces avantages peuvent expliquer la part
croissante de la technologie CSP avec tour solaire, qui pourrait, selon certains experts devenir
la technologie CSP du futur.[10]

Figure 8: le complexe solaire Ouarzazate 2 Figure 9: le complexe solaire Ouarzazate 3


avec des miroirs paraboliques avec la technologie tour
 La technologie solaire photovoltaïque
La majorité des installations solaires dans le monde s’appuient sur la technologie
photovoltaïque, moins chère et plus facile à installer et à entretenir. Sa nature modulaire et
décentralisée favorise son positionnement aussi pour les applications hors réseau en
s’adaptant aux conditions locales. D’autres avantages concernent la durée de vie longue des
panneaux solaires, supérieure à 20 ans, voire plus de 30 ans et le haut niveau de recyclage des
panneaux photovoltaïques.
Ses principales limites sont relatives en premier lieu à sa nature intermittente, qui va
nécessiter des technologies de stockage associées, des solutions hybrides ou d’autres solutions
d’appoint
Un avantage important est la forte baisse des coûts mondiaux de production, faisant du
solaire photovoltaïque une énergie déjà compétitive par rapport à toutes les sources d’énergies
fossiles. Cette tendance à la baisse devrait continuer en raison de la baisse des coûts du
matériel photovoltaïque (panneaux, batteries et pompe) et se reflète dans l’adjudication du
projet Noor Ouarzazate IV, avec un coût de vente de l’électricité qui se situe à 0.46
Dirham/kWh pour Noor IV et 0.44 Dirham/kWh pour Noor Layoune I (MASEN, 2020)

Figure 10: le complexe solaire Noor Ouarzazate 4 (PV)


→Le projet NOOR Atlas : un projet porté par une puissance globale de Ce programme
d’une puissance installée de 234 MW mesurée aux points de livraison, répartie sur 6 centrales
solaires photovoltaïque répartis sur les sites suivants :

Figure 11 : sites d’implantation des centrales solaires photovoltaïque du projet NOOR Atlas
• Réduire la dépendance au pétrole et les importations d'énergie du Royaume du Maroc ;

• Diversifier les sources de production d'énergie tout en répondant à la demande croissante ;


• Promouvoir un marché concurrentiel de l'énergie ;
• Éviter les émissions de CO2 dans l'atmosphère. Le projet NOOR Atlas évitera la production
D’environ 239 700 tonnes de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à compenser les effets du
Réchauffement climatique ;
• Créer une industrie locale durable ;
• Générer des offres d’emplois locaux
Tableau 2: autres projets NOUR réalisés au Maroc

Site Puissance Technologie CO2 évité Cout du projet


Installé (MW)
Noor 85 MW Photovoltaïque avec 104 300 T 968 Millions MAD
Layoune I (150 GWh/an un système de CO2 /an
(2018) tracking
Noor 20 MW Photovoltaïque avec 23 855 T 302 Millions MAD
Boujdour I (45 GWh/an) un système de CO2 /an
(2018) tracking
Noor 120 MW Solaire 102 045 Environ 1200 MDH
Tafilalt (220 GWh/ an) photovoltaïque TCO2 /an
(2020)
Source : Tableau constitué à partir de données de MASEN et d’informations sur le site du
Ministère de l'énergie, des mines et de l'environnement

Tableau 3: Installations solaires en projet/ futurs

Installation Puissance Technologie Mise en Cout estimé


installée servic du projet
Noor Midelt I 800 MW Solaire hybride CSP prévue pour Environ 7572
(Phase I) (parabolique ou tour 2024 millions MAD
avec stockage) et PV

Noor Midelt II 400 à 800


MW CSP / PV
D’ici 2030
Programme Noor PV 400 MW Photovoltaïque A partir de
II (sera développée 2023
sur 7) sera développée dans
Boujdour II, le cadre de la loi n°13-
Laâyoune II, 09
Taroudant,
Kalaat Sraghna,
Sidi Bennour, Bejaad,
Lhajeb, Guercif,
Ain Beni Mathar
Avec le complexe solaire Noor Midelt, le Maroc prévoit une technologie hybride CSP/PV,
avec système de stockage. Midelt II serait muni d’un système de stockage par batteries
(MASEN, 2020). Il y a lieu de noter que le Maroc est parmi les premiers pays à adopter la
technologie hybride CSP/PV.[16], [18]

b) énergie éolienne
→Parc eolien de taza 150 mw : Le parc éolien de Taza est un projet majeur qui vise à
augmenter la capacité de production d'énergie éolienne du Maroc. il a été lancé par l’ONEE
en 2010 et adjugé en 2012 pour un coût de 2,4 milliards de DH, le projet du parc éolien de
Taza vient d'être réactivé suite au bouclage du financement de la première phase de 87 MW
sur une capacité totale prévue de 150 MW. Cette première phase est cofinancée par un
groupe- ment de banques japonaises aux côtés de BMCE Bank of Africa qui se positionne de
plus en plus sur le marché des énergies renouvelables.[19]
Le parc éolien de Taza comprend essentiellement :
 50 éoliennes de type Alstom Wind ECO 100/110 disposées en deux alignements paral-
lèles, de puissance unitaire 3 MW, réparties sur les crêtes 3 et 4 :
23 éoliennes sur la crête 3 ;
27 éoliennes sur la crête 4.

 Trois mâts météorologiques autoportants de hauteur 75m, dont deux sur la crête 4et un
au milieu de la crête 3 ;
 Un réseau électrique interne de tension nominale 33 kV; Les pistes et plateformes néces-
saires à la construction et la maintenance désinstallations;
 Un poste d'évacuation 33/225 kV (deux travées transformateur) ;

→Centrale Éolienne de Midelt (210 MW) : Ce projet combine l'énergie solaire et éolienne
dans la région de Midelt. Il est conçu pour produire de l'électricité de manière stable en
utilisant les ressources solaires et éoliennes complémentaires. La technologie utilisée dans ce
projet est souvent basée sur des éoliennes terrestres. Le parc est mis en service en 2020.[20]
Réseau électrique : L'électricité produite par la Centrale Éolienne de Midelt est intégrée au
réseau électrique national pour répondre aux besoins en énergie du Maroc.
 Les caractéristiques énergétiques du projet
Puissance installée : 210 MW
Productible annuel : 560 GWh/an
Co2 évité : 280000 Tco2/an
Coût du projet : 2470 millions de dirhams.
→Parc d’Essaouira : Implanté sur le site à 15 km au sud de la ville d’Essaouira, le parc
éolien est d’une puissance installée de 60 MW, le site du projet, dont la superficie est de 1600
ha, présente un potentiel éolien important avec une vitesse moyenne des vents de 9 m/s. Le
parc a été mis en service en 2007 et la production annuelle en électricité est de 200 GWh.[21]
Tableau 4: Autres projets éoliens réalisés au Maroc

Parc éolien Puissance Cadre de Mise en Co2 évité Cout du


réalisation service projet
Tanger I 140 MW Exploitation par 2010 3 800 000 2601
l'ONEE- de millions de
BEMaintenance tCO2/an dirhams.
par
GamesaEolica
Tarfaya 300 MW Contrat de 2014 790 000 5 600
fourniture Tco2/an millions de
d’électricité dirhams.
(20ans) ONEE -
Tarfaya Energy
Company,détenue
à parts égales par
Nareva et Engie
Akhfennir 200 MW Loi 13.09 2014 / 270 000 1.6 milliard
(Layoune) 2017 Tco2/an de dirhams
Jbel Khalladi 120 MW Loi 13.09 Fin 2017 336000 1900
(Ksar Sghir) Tco2/an millions de
dirhams.
Aftissat 200 MW Loi 13.09 2019 700000 4 milliard de
(Boujdour) Tco2/an dirhams

C ) énergie hydroélectrique :
→Projet de dessalement d’eau de mer par énergie éolienne : L’Office National de l’Eau
Potable a construit une station de dessalement de 70 l/s couplée à un parc éolien de 10 MW à
Tan-Tan
→La STEP d’Afourer est le premier projet de stockage d’électricité à grande échelle,
fonctionnant en pompage-turbinage, avec une capacité de 460 MW, mise en service en 2004.

Figure 12: Schéma de fonctionnement de STEP Afourer


 Un bassin supérieur
 Une usine réversible UR1 équipée de deux groupes turbines-pompes
 Une usine réversible UR2 équipé de deux groupes turbines-pompes
 Un bassin inférieur
 Des cheminées d’équilibre situées à l’amont et à l’aval de chaque usine ;
 Un raccordement du circuit hydraulique à la galerie d’amenée existante de l’usine
d’Afourer implanté près de la "fenêtre" de Talaat N’Tadout et permettant l’alimentation
différentielle de la STEP depuis la retenue de compensation de Aït Ouarda ;
 Une connexion avec une vanne permettant une restitution directe vers le réseau
d’irrigation.
→STEP Abdelmoumen 350 MW
La Station de Transfert d'Énergie par Pompage d' Abdelmoumen, d’une puissance de 350
MW, est la deuxième ÉTAPE à être construite après la centrale d’Afourer avec une puissance
de 464 MW. Il sera construit sur la queue du barrage d’Abdelmoumen. Le coût du projet est
estimé à 3,2 Milliards MAD.[22]
PECIFICATIONS ENERGETIQUES :
o Région : Sous-Massa
o Puissance installée : 350 MW
o Puissance turbinage installée : 2*175 MW
o Puissance pompage installée : 2*160 MW
o Nombre d'unités : deux groupes réversibles (2*150 MW)
o Production annuelle : 616 GWh
o Consommation pompage annuelle : 812 GWh
o Date de mise en service prévisionnelle :2022

→Projet d'Hydrogène Vert : Le Maroc s'est engagé dans le développement de l'hydrogène


vert, et des projets pilotes ont été lancés pour explorer cette nouvelle technologie et son
potentiel. Le 1er projet marocain sera développé à Tan-Tan, L’Agence marocaine pour
l’énergie durable a choisi la région Guelmim-Oued-Noun pour développer le premier projet
de production d'hydrogène vert au Maroc «Power to Hydrogen (PtX)». Quatre sites, situés
dans la province de Tan-Tan, sont pré-qualifiés pour accueillir les composantes de ce chantier
stratégique qui consiste à développer une centrale hybride combinant solaire et éolien pour
l’alimentation d’une usine de production d’hydrogène vert d’une capacité d’électrolyse de 100
MW, raccordée à une station de dessalement d’eau de mer.
→Principales actions réalisées par le Maroc
a. Mise en place de la Commission Nationale Hydrogène Vert, réunissant les acteurs pu-
blics et privés.
b. Travaux en cours pour la réalisation d'un projet pilote de production d'ammoniac vert.
c. Elaboration d'un programme intégré de production d'ammoniac vert, par redéploie-
ment des énergies renouvelables.
d. Préparatifs pour l'organisation d'une grande conférence scientifique et technologique
dédié à « l'Hydrogène Vert ».[14]
3) Statistiques et données sur la croissance des énergies renouvelables dans le mix
énergétique marocain
Au Maroc, la puissance installée des énergies renouvelables a doublé en 10 ans passant de
1596 MW en 2011 à 3474 en 2020 .

Figure 13: graphique d'évolution de la puissance totale installée en MW énergies


renouvelables au Maroc 2011 -2020 (IRENA)

Le tableau ci-après décortique l’évolution de la puissance installée au Maroc par type


d’énergie
Renouvelable entre 2011 et 2020. On peut dire que seule l’énergie hydroélectrique qui a
stagné, tandis que les autres type d’énergie ont connu une augmentation plus au moins
importante.
Le secteur des énergies solaires et éoliennes affiche une évolution remarquable durant la
période
étudiée.[23]
Tableau 5: puissance instalée au Maroc par type d'énergie renouvelable entre 2011 et 2020

a) Evolution temporelle du corpus marocain


La figure ci-dessous affiche le nombre de publications scientifiques marocaines dans le
domaine des énergies renouvelables par année. Le nombre de publication a connu une
évolution haussière passant de 424 à 843 entre 2016 et 2019 avec une légère baisse en 2020.
[23]

Figure 14: graphique d'évolution de la production nationale dans le domaine des énergies
renouvelable -Scopus (2016-2020)
B ) Classement du Maroc au niveau des pays arabes
Ce graphique représente le classement du top 10 des pays arabes en termes de production
scientifique dans le domaine des énergies renouvelables. Le Maroc occupe la 4ème position
avec 3379 documents, précédé de l’ « Arabie Saoudite » qui est en tête du classement,
l’Égypte et l’Algérie. Par contre la Tunisie est en 5ème position avec 2548 documents.[23]

Figure 15: Graphique de production scientifique des pays arabes dans le domaines des
énergies renouvelables -Scopus (2016- 2020)

IV. Avantages et les obstacles à la mise en place des énergies renouvelables au Maroc
1) Avantages des énergies renouvelables pour le Maroc
Nous allons évoquer, tout d'abord, la littérature qui a porté sur les répercussions des ER sur le
volet environnemental notamment les émissions des Gaz à l’effet de serre. Ensuite, nous
intéressons à la contribution des ER sur les deux dimensions économique et sociale du
développement durable, et enfin nous allons mettre l’accent sur les études qui ont analysé la
contribution des ER à la création d'emplois.
a) Les énergies renouvelables et les émissions de gaz à effet de serre

Au niveau mondial, les changements climatiques résultent principalement des émissions de


CO2 générées par l'utilisation d'énergie conventionnelle. Selon United Nations Department of
Economic and Social Affairs (UN/DESA, 2009), l'énergie joue un rôle crucial dans le
développement économique, et les énergies renouvelables sont indispensables pour créer un
avenir exempt de changements climatiques. Par conséquent, la transition rapide de l'utilisation
de combustibles fossiles vers les énergies renouvelables n'est plus simplement un choix, mais
une nécessité urgente pour garantir la stabilité climatique. En effet, il existe un consensus
parmi les chercheurs et les scientifiques selon lequel l'adoption des énergies renouvelables est
impérative pour atténuer le changement climatique. La littérature existante met en lumière la
capacité des énergies renouvelables à réduire les émissions de gaz à effet de serre.[24] Cet
avantage environnemental devient d'autant plus crucial avec la prise de conscience mondiale
de la gravité des changements climatiques.
Dincer (2000) a suggéré qu'il y a une interaction profonde entre l'utilisation des ER et le
développement durable. En fait, les ER sont l'une des solutions bénéfiques aux problèmes
environnementaux actuels. De plus, l’auteur a présenté une analyse détaillée des impacts
environnementaux de l'utilisation massive des combustibles fossiles. Les impacts les plus
dangereux sont : l'effet de serre, les pluies acides, et la détérioration de la couche d'ozone. Il a
conclu que la meilleure solution possible pour ces problèmes est de recourir aux ER.
De manière similaire, Dincer et Rosen (1999) ont souligné l'existence d'une corrélation entre
l'énergie, l'environnement, et le développement durable. Ils ont affirmé qu'une société aspirant
au développement durable devrait privilégier l'utilisation des énergies renouvelables,
dépourvues d'impacts néfastes sur l'environnement.[25]
Dans le même contexte, Kalogirou (2004) a exposé les problèmes environnementaux
engendrés par l'utilisation des combustibles fossiles, soulignant la nécessité de recourir à
l'énergie solaire, ayant un impact environnemental limité. Son étude a avancé que l'utilisation
de l'énergie solaire pour le chauffage de l'eau et des bâtiments peut significativement réduire
les émissions de gaz à effet de serre. L'auteur a argumenté que la diminution des émissions de
gaz à effet de serre représente le principal avantage de l'utilisation de l'énergie solaire. De
plus, il a préconisé l'usage généralisé des systèmes d'énergie solaire comme moyen d'atteindre
le développement durable, en adhérant au principe (“think globally-act locally”).[26]
b) Les énergies renouvelables et les dimensions sociaux-économiques du dé-
veloppement durable

Les initiatives font l'objet d'une évaluation approfondie de leur impact environnemental et
social, conformément aux régulations. Cette étude englobe une analyse approfondie de la
biodiversité, des ressources en eau et des aspects sociaux. Les effets positifs majeurs du projet
incluent la production d'électricité respectueuse de l'environnement, la création d'emplois, et
la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les aspects négatifs modérés comprennent
des préoccupations concernant la santé et la sécurité liées à la circulation et à l'utilisation des
machines, le rejet d'eaux usées, la pollution des sols et des ressources en eau par les
hydrocarbures, ainsi qu'un impact potentiel sur les oiseaux migrateurs. En ce qui concerne les
ressources naturelles, la technologie CSP, connue pour sa consommation importante d'eau,
montre une évolution positive vers un système de refroidissement à sec entre les différentes
centrales du complexe Noor.[18]
L'évaluation d'impact suit les normes des bailleurs de fonds tels que la Banque Mondiale, la
Banque Africaine de Développement et la Banque Européenne d'Investissement. Les rapports
d'évaluation des projets financés par la Banque Mondiale sont accessibles sur son site web.
L'étude est soumise à l'approbation du ministère de l'Environnement marocain et conduit à
une enquête publique.[18]
MASEN )L'Agence Marocaine de l'Énergie Durable (et les développeurs adoptent une
approche volontaire, procurant des avantages socio-économiques et environnementaux à la
communauté locale pendant les phases de construction et d'exploitation. Outre son audit
interne, MASEN organise des audits externes réguliers de ses aspects sociaux,
environnementaux, sanitaires et de sécurité. Ces résultats sont communiqués de manière
accessible aux communautés locales par le biais d'experts locaux.[18]
L'implication de la population locale à toutes les étapes du projet, de la planification à la
maintenance, est une priorité tant au niveau régional que socio-économique. Des actions de
sensibilisation sont entreprises pour expliquer les avantages et les impacts potentiels du
projet, organiser des consultations, permettre la participation des habitants dans le
développement du projet, créer des emplois locaux, et offrir des opportunités d'investissement
local, garantissant un bénéfice financier.[18]
c) Les énergies renouvelables sont un vrai générateur des postes d’emploi

Les énergies renouvelables jouent un rôle significatif dans la création d'emplois, favorisant
l'expansion de secteurs existants et l'émergence de nouvelles industries. Selon les estimations
de l'IRENA, environ 11 millions d'emplois, directs ou indirects, ont été générés à l'échelle
mondiale d'ici la fin de 2018, le secteur du solaire photovoltaïque contribuant à près d'un tiers
de cette main-d'œuvre. La nature et la qualité de ces emplois varient en fonction des
spécificités de chaque technologie. Par exemple, les systèmes photovoltaïques et les
installations d'eau chaude solaire nécessitent principalement des travailleurs pour les phases
d'installation, d'exploitation et d'entretien.[18]
Les pays asiatiques, Chine en tête, dominent le marché solaire photovoltaïque, alors que le
marché éolien est dominé par la Chine, l’Allemagne et les Etats-Unis.
Figure 16: Emplois créés par les sources d’énergies renouvelables (IRENA, 2019d)
D'après la Figure 20, la majorité des emplois au Maroc ont été engendrés par l'énergie
éolienne, suivi par l'énergie solaire CSP, principalement grâce au complexe solaire Noor
Ouarzazate, et enfin par l'énergie solaire photovoltaïque. Cependant, il est prévu que le
photovoltaïque gagne en importance à l'avenir en raison du nombre croissant de centrales
photovoltaïques programmées.
L'intégration des énergies renouvelables au Maroc a contribué à la création d'environ 10 000
emplois, comme illustré dans la Figure 20. Le secteur éolien a été le plus prolifique, générant
environ 3 700 emplois grâce au projet éolien intégré, qui a également donné lieu à la création
de nouvelles usines. Le solaire photovoltaïque a contribué à environ 1 400 emplois, un chiffre
relativement modeste expliqué en partie par la nouveauté de l'expérience dans ce domaine par
rapport au solaire CSP et à l'éolien. Pour le solaire CSP, environ 1 800 emplois ont été créés
grâce aux différents projets solaires Noor qui utilisent cette technologie.

Figure 17: Emplois générés au Maroc par les technologies renouvelables (IRENA, 2019d)
Le complexe Noor Ouarzazate par exemple a permis de créer plus 8000 emplois durant le pic
de la phase de construction (2 000 pour Noor Ouarzazate I et près de 6 000 pour Noor
Ouarzazate II, III et IV). La phase d’exploitation assure une création d’emplois stable avec
une composante locale qui s’élève à plusieurs centaines d’emplois directs (MASEN, 2020).
Le Tableau 6 donne une indication sur les emplois générés par les centrales solaires du
complexe Noor Ouarzazate, aussi bien au niveau national qu’au niveau local. On constate que
bien que le nombre d’employés ait diminué de Noor I à Noor IV, le % d’employés marocains
ou locaux a augmenté.
Tableau 6: les emplois régénérer par complexe NOOR Ouarzazate

Source : (IRENA, 2019d)

Pour le complexe Noor Midelt, la création d'emplois temporaires pendant la construction est
estimée à environ 3 800 personnes (1 500 par centrale et 800 pour les infrastructures
communes). En fonctionnement, la création d’emplois est estimée à 100 par centrale et à 50
pour les infrastructures communes.[18]
d) Réduire la pollution et améliorer la santé humaine

Il est important de ne pas perdre de vue la stricte corrélation entre la pollution et la santé
humaine. Par exemple, les technologies d’ER émettent beaucoup moins de particules
polluantes dans l’air (PM, SO2, NOx, VOCs, etc.) que les énergies fossiles, en termes de
grammes de particules par kWh d’énergie produite.[27] Cela aura des répercussions
considérables sur la qualité de l’air, de l’eau, des sols, et en conséquence sur la santé du
peuple marocain. Une étude récente a montré à quel point la pollution de l’air entraînée par la
combustion de carburants fossiles est étroitement liée aux maladies respiratoires, telles que
l’asthme, parmi les enfants en âge scolaire dans le ville de Mohammedia.[28] Une autre étude
récente menée dans les pays arabes a prouvé la corrélation entre la pollution de l’air et la
mortalité. En particulier, on estime que le taux de mortalité a augmenté de 2% suite à une
augmentation des concentrations de PM10 de 22μg/m3. Si on considère qu’à Rabat les
concentrations de PM10 varient entre 70 et 123μg/m3, cela veut dire qu’entre le taux le plus
bas et le taux le plus élevé de PM10, il pourrait y avoir une augmentation du taux de mortalité
de 4 à 6%.[29]
2) Les obstacles à la mise en place des énergies renouvelables au Maroc

Il est largement reconnu que toutes les réformes mentionnées plus haut, aussi bien que les
investissements pris en charge par le gouvernement marocain, sont le signe d’un engagement
réel à promouvoir les énergies renouvelables et à prendre part activement à l’un des plus
grands challenges du pays. Cependant, de nombreux obstacles entravent la progression de ces
initiatives. Voici un résumé de ces obstacles d’après l’analyse de Painuly.[30]
Tableau 7: Les obstacles à la mise en place des énergies renouvelables au Maroc

Catégorie Obstacle Description


Mauvais accès aux Le manque d’expérience des institutions financières et des
capitaux et aux crédits fonds d’investissement ; le fait qu’il existe peu
d’instruments financiers capables de donner des crédits et
de soutenir les investissements aux ER ; la faible valeur des
crédits, la rareté du capital, les entrées réduites sur le
marché financier et le manque d’incitations aux ER. En
particulier au Maroc : le manque de soutien financier pour
les projets à petite échelle capables de faciliter l’installation
1. Obstacles de technologies ER pour les particuliers. La plupart des
économiques financements sont attribués aux gros projets.
Forts coûts payables La viabilité économique est mise en péril du fait que les
et financiers
d’avance et risques coûts initiaux sont élevés, que les ER manquent d’un
perçus élevés soutien financier fiable et que la perception des risques liés
aux ER est biaisée. Au Maroc, les ER sont financées
principalement par le gouvernement et par des fonds
internationaux plutôt que par des investisseurs locaux
privés ou par des banques régionales (Whitley&Granoff,
2014).
https://www.greenpolicyplatform.org/sites/default/files/do
wnloads/best-practices/GGBP%20Case%20Study
%20Series_Morocco_Moroccan%20Agency%20for
%20Solar%20Energy%20&%20Moroccan%20Solar
%20Plan.pdf

Retour sur Les entreprises et les créditeurs privés ont tendance à


investissement bas,
privilégier les retours sur investissement rapide et élevés,
période de plutôt que des investissements sur le long terme tels que les
remboursement ER les proposent. Le court terme est toujours un facteur
longue et mauvaise
limitant dans ce contexte. De plus, comme les projets ER
visibilité à court terme
semblent être plus risqués, on attend des retours sur
investissement (RSI) également plus élevés en
compensation.
2. Limites et Subventions lourdes Les subventions aux combustibles fossiles mettent en péril
imperfections aux combustibles la compétitivité des technologies ER, beaucoup moins
du marché fossiles subventionnées. En 2011, le budget estimé pour les
subventions aux combustibles fossiles a été estimé à 5,1 %
du PIB, ce qui est particulièrement élevé si on considère
que le déficit budgétaire national représentait 6,8% du PIB
en 2011( Bridle et al., 2014)
https://www.iisd.org/gsi/sites/default/files/fossil-fuel-
subsidies-renewable-energy-middle-east-north-african-
countri%20%20%20.pdf
Faible pénétration du Les coûts diminuent et la compétitivité augmente si la
marché, manque pénétration du marché est importante. Or, les ER pénètrent
d’entrepreneurs, de encore mal le marché comparé aux combustibles fossiles,
travailleurs qualifiés bien établis. Ceci s’explique aussi par le fait que les ER
et de savoir-faire manquent encore de promoteurs, de travailleurs qualifiés et
technologique dans les d’entreprises spécialisées qui peuvent expliquer les
ER implications des ER au Maroc.
Secteur de l’énergie De larges parts du secteur de l’énergie marocain ont
fortement contrôlé et tendance à être monopolisées par des procédés qui se
monopolisé basent sur les énergies fossiles et un important retour sur
investissement. Les grandes entreprises énergétiques
préfèrent commercialiser leurs technologies existantes et
profitables, plutôt que de pousser à l’adoption de nouvelles
solutions qu’elles ne maîtrisent pas bien et qui risquent de
rendre leurs produits actuels obsolètes. En conséquence, les
monopoles énergétiques constituent un obstacle majeur
pour entamer la diversification du marché et le
développement des ER.
Externalités non Les externalités, comme la pollution de l’environnement ou
considérées le changement climatique, les coûts sanitaires, l’impact sur
la sécurité énergétique, etc… ne sont pas pris en compte
par le marché et ne sont pas évalués au cours de l’analyse
des coûts. Ceci entraîne évidemment une distorsion dans la
comparaison des coûts entre les ER et les options fossiles.
3. Obstacles Le cadre légal et De nombreuses lois qui ont été promulguées pour
politiques, réglementaire actuel ne promouvoir les énergies renouvelables, présentent encore
institutionnels facilite pas le processus des imperfections. Par exemple, on a reproché à la loi 13-
et régulateurs de transformation 09 de faciliter les projets à grande échelle et de favoriser
certains types d’investissements au lieu d’aider des
producteurs plus petits à entrer sur le marché et à stimuler
le développement d’initiatives communautaires et une
évolution du bas vers le haut. De plus, une stratégie
cohérente au travers des différents niveaux de gouvernance
et domaines politiques est nécessaire.
Manque de stratégie Manque de stratégie clairement définie et ambitieuse, pour
économique claire intégrer le développement des ER dans un plan
économique de développement national; manque
d’engagement de la part des banques et autre pourvoyeurs
de fonds.
Pratiques La confiance des investisseurs en ER est affaiblie par les
gouvernementales incertitudes quant aux décisions politiques à venir, à
incertaines et instables, l’absence d’un fil conducteur ou de réglementations
manque de cohérence stables.
4. Obstacles Manque de De nombreux décideurs politiques ne sont pas au courant
culturels, connaissances et de des bénéfices qu’offrent les ER. Ils ne connaissent pas bien
éducatifs ou compréhension du la technologie, ses défis et ses atouts.
comportemen potentiel des ER
taux Manque Il semblerait que le Maroc manque de culture générale
d’acceptation, de soutenant les ER et leur valeur ajoutée. L’acceptation du
sensibilité et public et le soutien de la société sont des éléments très
désintéressement du importants pour faire évoluer rapidement les ER. Si le
publique public est impliqué et sensibilisé aux questions de
l’énergie, les gens ont tendance à mieux accepter les
nouvelles technologies ER, ce qui facilite
considérablement la transition.
5. Obstacles Défis techniques Il a été suggéré que la nature intermittente de certaines ER
techniques généraux liés à la comme l’éolien et le solaire pose de réels problèmes
nature intermittente de techniques non résolus. Les problèmes techniques
la plupart des ER surviennent si l’approvisionnement de larges zones doit
être assuré uniquement par des énergies intermittentes.
Manque d’intégration Jusqu’à maintenant, les ER n’ont été incorporées que dans
des différents secteurs le secteur de l’électricité. On observe un manque
d’approches intersectorielles qui prennent en compte le
chauffage et le refroidissement ainsi que le secteur des
transports.
Manque de personnel Il a été montré que le Maroc manque de personnel qualifié
qualifié et d’effectif et de capacités suffisantes pour assurer l’entretien et la
suffisant pour la maintenance des équipements d’ER.
maintenance

V. Perspectives et les Programmes de recherche et développement menés au Maroc

1) Les perspectives des énergies renouvelables au Maroc 2020-2030


a) L’éolien

L’énergie éolienne constitue la filière la plus compétitive des énergies renouvelables pour le
Maroc dans l’avenir ; à cet égard, la vitesse moyenne des vents dépasse 9m/s à 40 mètres de
hauteur dans plusieurs régions du royaume. Toutefois, le potentiel réalisable à l’horizon 2030
est de :
• 5520 MW ;
• 10 600 KT/an CO2 évités ;
• 1 561 K Tep/an économisées ;
• 12 000 créations d’emplois. Le tableau ci-dessous résume les prospectives de l’éolien au
Maroc :
Tableau 8: les caractéristiques des projets éoliens
Puissance Cumul Investissement Énergie CO2 évité Création
cumulée énergie Md Dhs économisée KT /an d’emplois
réalisable TWh K Tep/an
MW
2020 2 280 7 30 624 4250 5000
2030 5 520 18 75 1 561 10 600 12 000
Source : Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement
b) Le solaire

Les prospectifs avenirs en matière des énergies solaires sont marqués par le géant projet
intitulé « Projet Marocain de l’Energie Solaire ». Ce projet national ambitieux s’inscrit dans le
cadre de la stratégie énergétique tracée par SM le Roi, laquelle accorde une priorité au
développement des énergies renouvelables et au développement durable. Le projet de
développement intégré vise la mise en place en 2020 d’une capacité de production électrique
à partir de l’énergie solaire d’une capacité totale de 2 000 MW (soit 38% de la puissance
installée actuellement) sur cinq sites : Ouarzazate, Ain Béni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour
et Sebkhat Tah.
Dans ce sens, le projet marocain d’énergie solaire aura des retombées positives dans la mesure
où il contribuera à la réduction de la dépendance énergétique du Maroc de l’ordre de 12% en
permettant ainsi d'économiser entre 500 et 700 millions de dollars sur le budget de l'Etat. Il
contribuera également à la préservation de l'environnement, par la limitation des émissions
des gaz à effet de serre, et à la lutte contre les changements climatiques. A terme, il permettra
annuellement d'économiser en combustibles 1 million de TEP et d'éviter l'émission de 3,7
millions de tonnes de CO2 par an, selon le Ministère de l'Energie et des Mines. En 2020, la
production nationale des énergies renouvelables se répartira à égalité entre le solaire, l'éolien
et l'hydraulique à raison de 14% chacun (Figure 22) ; ce qui augmentera la part de la
puissance électrique installée en énergie renouvelable à 42%. A rappeler que la capacité de
production annuelle de ce projet sera d’environ 4500 GWh (soit 18% de la production
nationale actuelle) ; son coût est estimé à 70 milliards de DH (soit 9 Milliards de $), s’établera
sur une superficie de 10 000 hectares, la date de mise en service de la première centrale (celle
de Ouarzazate) est 2015 et il sera opérationnel en totalité à fin 2019.

Figure 18: Évolution de la structure de la puissance installée, Source : Projet marocain de l’énergie
solaire

En bref, l’énergie solaire constitue la ressource de l’avenir et le potentiel réalisable à l’horizon


2030 est de :
• Photovoltaïque (PV) : 1080 MWc ;
• Solaire Thermique Basse Température (CES) : 3 000000 m² ;
• Solaire Thermique à Concentration (CSP) : 1040 MW ;
• 4,2 millions tonnes/an CO2 évités ;
• 600 mille Tep/an économisées ;
• 15.000 emplois seront crées.
Les tableaux ci-dessous résument les prospectives de l’énergie solaire au Maroc23:
file:///C:/Users/AdMin/Downloads/15610-39568-1-PB.pdf

→Le Solaire Thermique basse température (CES)


Tableau 9: les prospectives de l’énergie solaire au Maroc (CES), Source : Ministère de l’Energie, des
Mines, de l’Eau et de l’Environnement

Surface cumulée Énergie Énergie CO2 évité Puissance Création


réalisable m2 produite économisée KT /an épargnée d’emplois
GWh/an K Tep/an MW
2020 1 700000 1 190 103 682 400 920
2030 3 000000 2 100 181 1 204 700 1 600

→Le Solaire thermique à Concentration (CSP)


Tableau 10: : les prospectives de l’énergie solaire au Maroc (CSP), Source : Ministère de l’Energie,
des Mines, de l’Eau et de l’Environnement

Puissance cumulée Énergie Énergie CO2 évité Emplois créés


réalisable MW produite économisée K KT /an
GWh/an Tep/an
2020 470 1 880 161,7 1 110,4 1 500
2030 1 040 4000 344 2 362 3 000

→Le Solaire photovoltaïque (pour applications décentralisées)


Tableau 11: : les prospectives de l’énergie solaire au Maroc (PV), Source : Ministère de l’Energie, des
Mines, de l’Eau et de l’Environnement

Puissance Production Investissement Md Énergie CO2 Emplois


cumulée GWh/an Dhs économisée K évité Créés
réalisable Tep/an KT
MW /an
2020 40 68 4800 6 50 2500
2030 80 137 9000 12 100 5000

→Le Solaire photovoltaïque (connecté au réseau)

Tableau 12: : les prospectives de l’énergie solaire au Maroc (PV connecté au réseau), Source :
Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement

Puissance Production Investissement Énergie CO2 évité Emplois


cumulée GWh/an Md Dhs économisée KT /an Créés
réalisable MW K Tep/an
2020 200 361 8000 29 225 1000
2030 1140 683 15000 59 500 2000
Source : Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement.

Si on remarque bien ces chiffres provisoires, on va constater que l’énergie solaire sera un
véritable levier de développement socio-économique et écologique pour le Maroc.
c) La Biomasse

La biomasse constitue un potentiel insoupçonné pour le Maroc. D’ici 2030, le potentiel


réalisable sera de 950 MW électrique, la chose qui aura des répercussions positives sur le plan
environnemental, en permettant d’éviter 4.8 millions de tonnes par an de CO2 et sur le plan de
développement socio-économique en économisant 2.1 millions Tep/an, plus 2200 postes
d’emplois seront créés, comme le montre le tableau suivant :
Tableau 13: : les prospectives de la biomasse en 2030
Puissance cumulée Investissement Énergie
réalisable MW Md Dhs économisée K CO2 évité Emplois créés
Tep/an KT /an
2020 200 4 169 1150 440
2030 400 7 339 2300 900
Source : Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement.

À l’horizon de 2030, les énergies renouvelables permettront une économie en énergie fossile
de 2,6 Mtep par an, la création de 25 000 emplois (seront répartis comme l’indique la figure
23 et contribueront à éviter plus de 20 825 K tonnes de CO ₂, selon un rapport publié par le
ministère de l’énergie, l’eau et les mines en 2010.

Figure 19: Répartition des emplois par filière renouvelables en 2030

À la lumière des observations faites dans cette perspective, il est évident que les énergies
renouvelables, à travers leurs diverses formes, jouent un rôle déterminant dans la promotion
du développement durable du Maroc, en mettant particulièrement l'accent sur les aspects
socio-économiques. De plus, pour assurer le succès d'un projet lié aux énergies renouvelables,
il est impératif d'engager la population locale et de la faire participer à toutes les étapes de sa
mise en œuvre, depuis la phase de préparation et d'études initiales jusqu'à l'exploitation et la
maintenance. Cette démarche requiert une sensibilisation préalable sous la forme d'une
campagne bien orchestrée.
Ainsi, diverses actions de sensibilisation et de mise en confiance peuvent faciliter
l’implication de la population locale, notamment :
 Fournir une information claire sur les avantages et les impacts possibles du projet ;
 Organiser des consultations sur le projet ;
 Donner aux gens la possibilité d’intervenir dans le développement du projet ;
 Créer des emplois locaux, par exemple dans le cadre de la construction et/ou de l’exploita-
tion de l’installation ;
 Prévoir une certaine forme de suivi participatif ;
 Offrir la possibilité d’investir dans le projet et d’en retirer un bénéfice financier ;
 Prévoir un statut de propriété collective.

2) Programmes de recherche et développement menés au Maroc

Le Maroc a l'intention d'accroître son exploitation des sources d'énergie renouvelable. Cette
perspective ambitieuse nécessite une préparation approfondie, à la fois sur le plan économique
et technologique.
En effet, les énergies renouvelables produisent souvent une électricité sujette à des
fluctuations, nécessitant un réseau de transport et présentant des défis en termes de stockage.
Ces sources renouvelables se distinguent par leur rendement relativement modeste, leur coût
élevé et leur nature intermittente.
Afin de faciliter une transition énergétique efficace, il est impératif d'explorer l'utilisation de
techniques avancées de stockage massif pour gérer cette énergie fluctuante.
a) IRESEN

L’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN), acteur principal


de la R&D appliquée pour les nouvelles technologies énergétiques a pour objectifs de :
• consolider les besoins des différents acteurs du secteur,
• veiller à la réalisation et à la valorisation des différents projets de recherche,
• identifier et définir des thématiques et des projets de R&D dans le domaine des énergies
renouvelables et de l’efficacité énergétique,
• Contribuer au financement des projets de R&D.
L’IRESEN a adopté une stratégie ambitieuse pour développer des infrastructures de recherche
au service de l’innovation et des chercheurs, et permettre de créer un large réseau
d’infrastructures mutualisées dédiées à la recherche. L’institut vise ainsi la mise en place de
plusieurs plateformes sur des sujets prioritaires dans le domaine des technologies vertes :
• Green Energy Park : Energie solaire
• Green & smart building Park : Bâtiment vert et efficacité énergétique
• Green H2A : Molécules vertes
• Energy Storage LAB ESL : Stockage de l’énergie
• Agro Energy TIC : Biomasse et énergie-agriculture.
En 2012, 200 millions de Dirhams ont été consacrés à la mise en place d’infrastructures de
recherche innovantes, et d’ici 2030, un investissement supplémentaire de 500 millions de
Dirhams est envisagé. Ainsi, un certain effort a été consenti pour l’investissement en
recherche et développement dans le domaine des énergies propres.
→Green Energy Park
Première plateforme en Afrique qui permet la création des synergies entre infrastructures de
plusieurs institutions marocaines de recherche afin d’arriver à l’excellence. Les travaux
concernent :
• Identification des technologies adaptées au contexte national et continental.
• Développement de nouvelles technologies.
• Certification.
Le Tableau 13 montre quelques projets qui ont été réalisés ou en cours de réalisation par la
plateforme.
Tableau 14: Projets Green Energy Park,Source : (IRESEN, 2019)

A travers ces différents projets qui sont déjà réalisés ou en cours de réalisation, ce
département de recherche vise plus sur le développement des technologies solaires au niveau
national et en Afrique afin de répondre aux problématiques liées au solaire et aussi d’aider les
porteurs de projets et autres acteurs nationaux pour développer la filiale des énergies
renouvelables dans le Maroc.
→Green & smart building Park
C’est une plateforme innovante dédiée à la recherche et développement dans le domaine des
bâtiments verts, de l’efficacité énergétique et des réseaux intelligents dont le but est de créer
l’écosystème dans lequel se développera la ville durable marocaine de demain grâce à
l’intégration des énergies renouvelables dans le secteur du bâtiment. L’objectif est d’arriver à
une réduction de la consommation énergétique dans le secteur du bâtiment de 15% à l’horizon
de 2030.
Tableau 15: Projets Green Smart Building Park

→Energy Storage LAB ESL


Le stockage de l’énergie demeure la clef de réussite pour le développement des énergies
renouvelables et de la mobilité électrique. L’objectif de Energy Storage Laboratory (ESL) de
renforcer le positionnement du Maroc dans le domaine du stockage de l’énergie en
accompagnant la stratégie énergétique nationale.
L’Energy Storage Laboratory (ESL) est un réseau de laboratoires de recherche et d’universités
délocalisées dont l’objectif est de mutualiser et profiter des atouts pour innover dans ce
secteur. Les travaux portent principalement sur le stockage d’énergie thermique (analyse des
matériaux…) et le stockage d’énergie électrochimique (batteries, cellules…).
→Green H2A
Dans le cadre de la feuille de route nationale Power to X, le programme de recherche et
développement (2020-2040) dédié à l’étude de « Power to X », examinera le potentiel et les
opportunités pour le Maroc, de l’hydrogène, l’ammoniac et l’électrolyse.
L’IRESEN a mis en place à Ben Guerir, de plates formes de recherche Power to X avec
différents partenaires (UM6P, OCP Institut Franhoffer, etc…) pour le lancement de projets
pilotes sur l’Hydrogène vert, l’Ammoniac et Métanol Verts ainsi que les carburants
synthétiques par décarbonation : Diesel et Kérosène verts. Des lignes de 20 M€ ont été alloués
par différents organismes Allemands pour financer ces différents projets. (Fédération de
l'énergie, 15 avril 2020).
La Commission nationale, mise en place par le Ministère de l'énergie, des mines et de
l'environnement en 2019 pour élaborer une feuille de route Power to X, a souligné lors de sa
réunion tenue en Mars 2020 (Fédération de l’Energie, 15 Avril 2020) :
• Le potentiel important du Maroc pour la production et la commercialisation de différentes
molécules vertes : Hydrogène, Ammoniac et Méthanol.
• L’intérêt de développer une filière industrielle de production d’Ammoniac Vert. La
commission estime que le Maroc peut capter une part significative, estimée de 2% à 4%, de la
demande mondiale en produits PtX à l’horizon 2030.
• L’intérêt de plusieurs pays européens mais aussi de l’Australie et du Japon pour le
développement de joint-ventures dans le domaine Power to X afin d’adresser le marché
national et international. Ces développements concernent aussi bien l’hydrogène vert,
l’ammoniac et le méthanol verts que la production de carburants synthétiques par
décarbonation : diesel et kérosène verts.

Figure 20: Schéma de principe de Power to Gas,Source :Connaissance des énergies,2016


Cette plateforme de recherche se veut une référence nationale, régionale et africaine en
matière de R&D et innovation dédiée aux travaux de recherche sur la filière ‟Power to X“,
plus précisément, le ‟Power to Hydrogène“, ‟Power to Amonia“, ‟Power to gas“.
L’objectif de cette plateforme est de stimuler l’utilisation de matière premières vertes dans la
production des engrais en particulier, et dans les l’industrie plus généralement. Il s’agit aussi
de doter les opérateurs nationaux d’outils techniques, technologiques afin de profiter de cette
filière forte intéressante avec un grand potentiel d’exportation. Les travaux concernent :
• la mobilité à Hydrogène,
• Le stockage des énergies renouvelables,
• l’Ammoniac,
• et les molécules industrielles vertes (Power to X) (Méthane)
Tableau 16: Production d’hydrogène au Maroc

Le Tableau 16 montre les possibilités de production locale d’hydrogène au Maroc, 3 sites :


Assa, Tétouan, Ouarzazate sont envisagés pour la production de l’hydrogène à partir des
énergies renouvelables par électrolyse. Pour les deux sites (Tétouan, Assa), la production sera
assurée majoritairement à partir de l’énergie éolienne, contrairement au site d’Ouarzazate, ou
elle sera principalement assurée par l’énergie solaire.
→Agro Energy TIC
C’est une plateforme dédiée à la recherche et développement dans le domaine de la
bioénergie. Des axes de recherche sont envisagés pour rendre plus efficiente l’introduction
des énergies renouvelables dans le secteur agricole et agro-alimentaire, en bénéficiant des
avancées des nouvelles technologies de l’informatique et de la communication (TIC) basées
sur des processus d’intelligence artificielle.
Cette plateforme réalise des tests et des projets pilotes sur les sujets suivants :
• Procédés de transformation énergétique de la biomasse.
• Hybridation solaire et biomasse.
• TIC.
• Introduction des énergies renouvelables dans l’agriculture et l’agro-alimentaire.

b) MASEN
MASEN a développé sa plateforme de R&D localisé au sein du complexe Noor Ouarzazate
dans le but faire progresser les solutions technologiques existantes, en termes de performance
technique et de compétitivité. Elle permet de qualifier de nouvelles technologies solaires
renouvelables et également de développer un réseau d’échange et de partenariat avec des
industriels et des instituts de recherche.
Cette plateforme accueille :
• Des projets de démonstration afin de tester, qualifier et améliorer les différents composants
des centrales solaires toutes technologies confondues.
• Des projets de recherche pour encourager le transfert technologique et le savoirfaire sur les
technologies solaires CSP et PV.
Plusieurs projets ont été soutenus par MASEN avec des collaborateurs industriels et des
universités afin de parvenir à développer de nouvelles technologies que ce soit dans le
domaine des énergies renouvelables ou d’autres secteurs de l’énergie.
→ Projet MULTICERAM
• Projet industriel pilote pour la mise en place d’une mico-centrale PV et une installation de
production de chaleur industrielle.
• Développement du marché des applicatifs solaires dans l’industrie.
→Projet Pilote hybride d’autoconsommation 18 MW
• Projet de renforcement de capacités et d’installation de projets pilotes dans le CSP industriel
à petite échelle en partenariat avec l’université internationale de Rabat.
→Projet FP7: “EUROSUNMED” Euro-Mediterranean Cooperation on Research &
Training in Sun
• Développement de 3 technologies dans les domaines PV, CSP et intégration au réseau.
• Transfert de technologie entre les institutions de l’Union européenne et celles des pays
méditerranéens participants (Maroc et Egypte).
• Pour un budget de 6 049 446 €, dont 102 576 € (1,7%) alloués à MASEN, durée de 48 Mois
(Sep. 2013 à Sep. 2017) pour une collaboration avec les industriels et les universités.
→Projet H2020: “WASCOP” Water Saving for Solar Concentrated Power
• Développer une solution intégrée et innovante destinée à optimiser la gestion de l’eau dans
les centrales CSP.
• Atteindre une réduction significative de la consommation d’eau (jusqu’à 70% à 90%) dans
les systèmes de refroidissement du lot turbine et de nettoyage des surfaces optiques du champ
solaire.
• Pour un budget de 5 941 607 € dont 397 500€ alloués à MASEN, et une durée de 48 mois
(Janv. 2016 –Déc. 2019).
Plusieurs projets ont été réalisés ou sont en cours de réalisation par le centre de R&D de
MASEN avec la collaboration de partenaires nationaux ou européens afin de parvenir à
trouver des solutions qui permettront l’intégration des énergies renouvelables et la gestion de
leur problème d’intermittence, notamment aussi dans d’autres secteurs de l’énergie.
Les démonstrateurs installés sur la plateforme R&D de Ouarzazate concernent la technologie
photovoltaïque, photovoltaïque à concentration et le solaire thermique à concentration.
D’autres projets sont prévus sur la durabilité des matériaux de centrales CSP, le dessalement
d’eau de mer par des solutions solaires, le stockage de l’énergie, ou encore la réduction de la
consommation d’eau dans les centrales CSP, que ce soit pour le nettoyage des miroirs des
champs solaires ou le refroidissement du procédé thermodynamique.

Conclusion
1) L’importance pour le maroc

Diversification du Mix Énergétique : Les énergies renouvelables permettent au Maroc de


diversifier son mix énergétique en réduisant sa dépendance aux combustibles fossiles,
favorisant ainsi une plus grande stabilité énergétique et une résilience accrue face aux
fluctuations des prix des énergies fossiles sur le marché international.
Indépendance Énergétique : En développant des sources d'énergie renouvelable, le Maroc
renforce son autonomie énergétique en utilisant des ressources locales et durables. Cela réduit
la dépendance vis-à-vis des importations de combustibles fossiles et atténue les vulnérabilités
liées à la sécurité énergétique.
Création d'Emplois et Développement Économique : La transition vers les énergies
renouvelables stimule la création d'emplois locaux, notamment dans la conception, la
construction, l'exploitation et la maintenance des installations. Cela contribue au
développement économique et à la croissance durable.

L’intégration des énergies renouvelables au Maroc a permis la création d’environ 10 mille


emplois . Le secteur ayant créé le plus est l’éolien, environ 3700 d’emplois, grâce au projet
éolien intégré qui a permis la création de nouvelles usines. Le solaire PV a créé environ 1400
emplois, un nombre relativement modeste qui peut s’expliquer par le fait que l’expérience du
solaire photovoltaïque est bien plus récente que celle du solaire CSP ou de l’éolien. Le solaire
CSP a créé environ 1800 emplois grâce aux différents projets solaires Noor, qui utilisent cette
technologie .
https://barometre.cnrst.ma/images/img/2022img/pdf2022/Etudeenergiesrenouvelablefinale.pdf

Accès à l'Énergie dans les Zones Rurales : Les projets d'énergies renouvelables, tels que
l'électrification rurale par l'énergie solaire, permettent d'étendre l'accès à l'électricité dans les
zones rurales éloignées, améliorant ainsi les conditions de vie des populations locales.

Leadership Régional et International : En développant des projets ambitieux tels que le


Plan Solaire Marocain, le pays renforce son statut de leader régional et international dans le
domaine des énergies renouvelables, attirant l'attention des investisseurs et des partenaires
internationaux.
Stabilité des Coûts : Les énergies renouvelables, une fois les infrastructures installées,
peuvent offrir une stabilité des coûts à long terme par rapport aux combustibles fossiles, sujets
à des variations de prix
2) l’importance pour l’environnement :
Les énergies renouvelables sont d'une importance cruciale pour l'environnement en raison de
plusieurs avantages environnementaux majeurs. Voici quelques points clés illustrant
l'importance de ces sources d'énergie pour la préservation de l'environnement :
Réduction des Émissions de Gaz à Effet de Serre : Les énergies renouvelables, telles que
l'énergie solaire, éolienne et hydraulique, produisent de l'électricité sans émettre de gaz à effet
de serre, contribuant ainsi à atténuer le changement climatique en réduisant la concentration
de ces gaz dans l'atmosphère.
Diminution de la Pollution de l'Air et de l'Eau : Contrairement aux énergies fossiles,
l'utilisation des énergies renouvelables ne génère pas de polluants atmosphériques nocifs, tels
que les oxydes de soufre et d'azote, ni de déversements de produits toxiques dans l'eau.
Conservation des Ressources Naturelles : Les énergies renouvelables utilisent des
ressources naturelles inépuisables telles que la lumière du soleil, le vent et l'eau, ce qui
contribue à la préservation des ressources naturelles non renouvelables et à la réduction de la
pression sur l'environnement.
Protection de la Biodiversité : La production d'énergie renouvelable a généralement moins
d'impacts négatifs sur la biodiversité que les projets d'énergies fossiles, qui peuvent entraîner
la destruction des habitats naturels et des écosystèmes.
Réduction de la Dépendance aux Énergies Non Durables : Les énergies renouvelables
réduisent la dépendance aux énergies non durables, telles que le pétrole, le gaz naturel et le
charbon, qui sont des sources épuisables et souvent associées à des problèmes
environnementaux importants, tels que les marées noires, les déchets toxiques et la
déforestation.
Régénération des Écosystèmes : Certains projets d'énergies renouvelables, tels que la
restauration de parcs éoliens et solaires, peuvent être compatibles avec la régénération des
écosystèmes et la promotion de la biodiversité.
Stabilité Climatique et Résilience : En réduisant la dépendance aux combustibles fossiles,
les énergies renouvelables contribuent à la stabilité du climat, aidant à atténuer les
changements climatiques et à renforcer la résilience des communautés aux phénomènes
météorologiques extrêmes.

En résumé, l'adoption généralisée des énergies renouvelables est cruciale pour la préservation
de l'environnement, la lutte contre le changement climatique et la création d'un avenir durable
pour la planète. Ces sources d'énergie représentent une transition vers un modèle énergétique
plus respectueux de l'environnement, favorisant la santé écologique à long terme de la Terre.
Références :
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DÉVELOPPEMENT DURABLE AU MAROC », Rev. D’Etudes En Manag. Finance
D’Organisation, vol. 4, no 1, Art. no 1, mars 2019, Consulté le: 17 novembre 2023. [En ligne].
Disponible sur: https://revues.imist.ma/index.php/REMFO/article/view/15610
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2023. [En ligne]. Disponible sur: https://iea.blob.core.windows.net/assets/138e3195-d0e6-
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[4] « Abhatoo : L’ÉNERGIE : développement énergétique au Maroc depuis 1955,
perspectives 2025 ». Consulté le: 12 novembre 2023. [En ligne]. Disponible sur:
http://www.abhatoo.net.ma/maalama-textuelle/developpement-economique-et-social/
developpement-economique/energie-et-mines/politique-energetique/l-energie-developpement-
energetique-au-maroc-depuis-1955-perspectives-2025
[5] « Abhatoo : FINANCING THE DEVELOPMENT OF THE RENEWABLE ENERGY
IN THE MEDITERRANEAN REGION : Baseline study for MOROCCO ». Consulté le: 12
novembre 2023. [En ligne]. Disponible sur:
http://www.abhatoo.net.ma/maalama-textuelle/developpement-durable/economie-durable/
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energy-in-the-mediterranean-region-baseline-study-for-morocco
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[8] « 2017_fr_ee_er_maroc_contexte_accesmarche.pdf ». Consulté le: 12 novembre 2023.
[En ligne]. Disponible sur: https://energiewende-maroc.org/media/pages/decouvrir-le-secteur-
de-l-energie-au-maroc/docutheque/les-energies-renouvelables-et-l-efficacite-energetique-au-
maroc/fe399cc462-1668091006/2017_fr_ee_er_maroc_contexte_accesmarche.pdf
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https://documents1.worldbank.org/curated/en/237751468279864840/pdf/
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Référances ;

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