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LES ÉNERGIES
RENOUVELABLES AU
MAROC
Évolution et perspectives
Présenté par :
AHAJJARI Ahlam
AZARKAN Hayat
AFKIR Ibtisam
Demandé par:
Pr.EL AOUADI Ibrahim
2023/2024
Figure 1 : Vue d'ensemble de la production d'énergie, de la consommation d'énergie primaire
totale (TPES) et de la consommation finale totale (TFC) par type de combustible, en 2017.[3]
.....................................................................................................................................................5
Figure 2: TPES par source, 1973-2017[3]..................................................................................6
Figure 3: Répartition de l'Approvisionnement énergétique primaire total (TPES) dans les pays
membres de l'IEA, en 2017.[3]...................................................................................................6
Figure 4: Dépendance vis-à-vis des importations par type de combustible, 1973-2017.[3].......7
Figure 5: TFC par secteur, 1973-2017[3]...................................................................................8
Figure 9: Plan de MASEN pour atteindre 52% à l'horizon de 2030.........................................13
Figure 11: Les technologies solaire solaires CSP.....................................................................16
Figure 12: Le complexe solaire Ouarzazate 2 avec des miroirs paraboliques..............................
Figure 13: Le complexe solaire Ouarzazate 3 avec la technologie tour.......................................
Figure 14: Le complexe solaire Noor Ouarzazate 4 (PV).........................................................17
Figure 15 : Sites d’implantation des centrales solaires photovoltaïque du projet NOOR Atlas
...................................................................................................................................................18
Figure 16: Schéma de fonctionnement de STEP Afourer.........................................................21
Figure 17: Graphique d'évolution de la puissance totale installée en MW énergies
renouvelables au Maroc 2011 -2020 (IRENA).........................................................................23
Figure 18: Graphique d'évolution de la production nationale dans le domaine des énergies
renouvelable -Scopus (2016-2020)...........................................................................................24
Figure 19: Graphique de production scientifique des pays arabes dans le domaines des
énergies renouvelables -Scopus (2016- 2020)..........................................................................24
Figure 20: Emplois créés par les sources d’énergies renouvelables (IRENA, 2019d).............27
Figure 21: Emplois générés au Maroc par les technologies renouvelables (IRENA, 2019d). .28
Figure 22: Évolution de la structure de la puissance installée..................................................33
Figure 23: Répartition des emplois par filière renouvelables en 2030.....................................35
Figure 24: Schéma de principe de Power to Gas......................................................................39
Introduction :
L'énergie constitue un élément essentiel de notre vie quotidienne, jouant un rôle fondamental
dans l'évolution des civilisations. Elle a également été une source de conflits, les peuples
cherchant à contrôler l'accès aux ressources énergétiques tout au long de l'histoire. Aujourd'hui,
elle demeure la principale préoccupation des nations les plus puissantes du monde. Les guerres
lancées, les pays détruits et les changements de régimes politiques témoignent des efforts
déployés pour maîtriser ces sources d'énergie.[1]
Parallèlement, malgré son existence, l'humanité n'a pas toujours su utiliser et exploiter
judicieusement ses ressources, ce qui a des conséquences néfastes sur l'environnement global.
Ces impacts incluent le réchauffement de la planète, l'effet de serre, le trou dans la couche
d'ozone, la fonte des glaces dans l'Arctique, l'élévation du niveau de la mer et divers problèmes
de pollution. À ces défis s'ajoute le problème démographique, entraînant une croissance de la
demande énergétique et remettant en question la capacité de la planète à répondre à ces besoins
énergétiques croissants.[1]
Cependant, les pays en développement, dépourvus de ressources pétrolières et cherchant à
atténuer l'impact financier de la facture pétrolière sur leur économie nationale, s'efforcent de
diversifier leurs sources d'approvisionnement en produits énergétiques. Cette diversification est
motivée par la rareté des combustibles d'origine pétrolière et du gaz naturel, ainsi que par leurs
prix élevés par rapport au pouvoir d'achat de la population. En outre, la déforestation causée par
l'utilisation intensive du bois et du charbon de bois comme combustible contribue à une
dégradation environnementale à grande échelle. Ainsi, ces divers facteurs, parmi d'autres, ont
incité les grandes nations industrialisées à explorer de nouvelles sources d'approvisionnement
en énergie.[1]
À son tour, le Maroc, confronté à des ressources énergétiques très limitées et dépendant à plus
de 95% de sources extérieures, ce qui équivaut à un quart des recettes totales d'exportation, se
trouve confronté à un déséquilibre majeur entre la production et la consommation d'énergie,
constituant ainsi un obstacle significatif à son développement socio-économique. C'est dans ce
contexte que le gouvernement marocain accorde une importance capitale au secteur de l'énergie
en tant que moteur principal du développement économique et du progrès social, mettant en
œuvre la "nouvelle stratégie énergétique nationale" adoptée en mars 2009. Cette stratégie vise à
renforcer la sécurité d'approvisionnement, la disponibilité de l'énergie, ainsi que son
accessibilité généralisée à des coûts raisonnables.[1]
Bénéficiant d'un potentiel naturel considérable et aspirant à réduire la dépendance énergétique
nationale à 80% d'ici 2020, le Maroc a choisi de s'orienter vers les énergies renouvelables. Cela
s'est concrétisé par le lancement officiel du "Plan Solaire Marocain" par Sa Majesté le Roi
Mohammed VI le 2 novembre 2009 à Ouarzazate, ainsi que par le "Programme Marocain
Intégré de l'Energie Eolienne" le 28 juin 2010 à Tanger, en plus d'autres initiatives dans le
domaine de l'énergie hydraulique et de la biomasse. Le présent document vise à mettre en
lumière l'impact des énergies renouvelables, les changements observés depuis leur mise en
œuvre, ainsi que leurs contributions au développement de la région bénéficiaire, tant sur le plan
socio-économique que sur celui de la préservation de l'environnement. L'objectif est d'évaluer
dans quelle mesure les stratégies de développement des énergies renouvelables contribuent au
développement durable au Maroc.[1]
Comme le montre la figure 2, en 2017, le Maroc avait la cinquième plus grande part de
combustibles fossiles dans l’ATEP lorsqu’on compare sa part avec celle des 30 pays de l’AIE.
Ce classement est similaire à celui de l’examen de 2014.[3]
Figure 3: Répartition de l'Approvisionnement énergétique primaire total (TPES) dans les
pays membres de l'IEA, en 2017.[3]
Cependant, malgré ce potentiel important, l'énergie solaire ne joue qu'un rôle limité dans le
mélange énergétique du Maroc, principalement utilisée dans le cadre du programme
d'électrification rurale pour approvisionner les villages éloignés grâce à l'énergie
photovoltaïque. La situation a considérablement évolué depuis le lancement en 2009 du Plan
Solaire Marocain, également connu sous le nom de Programme Marocain de l'Énergie Solaire.
[8]
b) Energie éolienne
Avec ses 3500 km de littoral et des vitesses moyennes du vent pouvant atteindre 11 m/s, le
potentiel total de l'énergie éolienne au Maroc est estimé à environ 25 GW. Le Maroc présente
un excellent potentiel éolien, principalement dans le Nord et le Sud, avec une moyenne
annuelle comprise entre 7 m/s et 8,5 m/s dans le Sud, et entre 8 m/s et 11 m/s dans le Nord,
particulièrement dans les régions côtières de l'Atlantique (Fig.8). Selon une étude de
l'ADEREE et de la GTZ, le potentiel total de l'énergie éolienne au Maroc est estimé à environ
7936 TW h/an, équivalant à environ 2600 GW. À la fin de 2010, la capacité totale installée en
énergie éolienne au Maroc s'élevait à 286 MW, avec plus de 800 MW en cours de
construction.[6]
Carte 2: La carte éolienne du Maroc[6]
L'importance croissante de l'exploitation de l'énergie éolienne a conduit les parties prenantes
marocaines à la réalisation de parcs éoliens significatifs (Fig.9). Le parc éolien Abdelkhalek
Torrès (50,4 MW) est l'un des premiers investissements marocains dans cette nouvelle
tendance, produisant actuellement environ 200 GW h/an, ce qui permet de répondre à une
demande énergétique équivalente à celle de Tétouan, la ville la plus proche d'importance.
D'autres parcs éoliens importants au Maroc se trouvent à Amogdoul près d'Essaouira (60
MW), en activité depuis avril 2007, à Tanger (140 MW) et à Touahar à Taza (100 MW).[6]
Carte 3: Carte des parcs éoliens en cours de développement au Maroc[9]
c) Energie Hydraulique
Tant l'énergie cinétique que l'énergie potentielle de l'eau en mouvement peuvent être
transformées en énergie mécanique par une turbine, qui peut ensuite entraîner des machines
ou des générateurs. L'hydroélectricité est une technologie mature qui, à l'échelle mondiale,
représente la deuxième plus grande source d'énergie renouvelable. Actuellement, 17% de la
consommation mondiale d'électricité provient de centrales hydroélectriques.[9] Le Maroc
dispose de quatre rivières pérennes et de nombreux barrages offrant un potentiel
hydroélectrique. Ce potentiel est estimé à plus de 5000 GW h/an. En 2008, 1360 GW h ont été
produits à partir de l'hydroélectricité. L'Office National de l'Électricité et de l'Eau Potable
(ONEE) exploite 26 centrales hydroélectriques d'une capacité totale installée de 1360 MW.
De plus, une partie de l'hydroélectricité est générée par une centrale de stockage par pompage
de 464 MW à Afourer, près de Beni Mellal.[6]
d) Biomasse-Energie
Le Maroc détient une superficie forestière de 9 millions d'hectares, dont 3,3 millions
d'hectares de forêt d'Alfa, représentant un potentiel considérable en matière d'énergie
biomasse. Malgré cela, l'utilisation de sources d'énergie traditionnelles telles que le bois, le
charbon de bois et les déchets végétaux reste répandue dans le pays. Estimer précisément la
quantité annuelle consommée demeure un défi, en particulier pour le bois de chauffage,
majoritairement prélevé directement par la population sans transiter par les circuits
commerciaux.[1]
Néanmoins, selon diverses études et enquêtes, la biomasse énergie représente près d'un tiers
de la consommation énergétique totale au Maroc, entraînant une perte de plus de 30 000
hectares de forêts par an. La consommation totale de bois énergie est estimée à 10 millions de
mètres cubes par an, dont 88% sont utilisés en milieu rural pour la cuisson et le chauffage, et
12% en milieu urbain pour les hammams et les fours de boulangeries. Ces chiffres contrastent
avec les possibilités de production limitées à seulement 3 millions de mètres cubes
annuellement.[1]
Cependant, cette filière énergétique, théoriquement considérée comme renouvelable, engendre
un problème réel au Maroc en raison de l'utilisation non durable des ressources forestières. De
surcroît, l'usage prédominant de la biomasse est marqué par l'adoption de techniques
archaïques à rendements très bas (15-20%), entraînant des émissions de fumées et de gaz
nocifs pour la santé, notamment des femmes et des enfants.[1]
La problématique énergétique au Maroc, caractérisée par une faible disponibilité de
ressources nationales en énergies fossiles et, par conséquent, une dépendance énergétique
accrue, la croissance de la demande en énergie, une facture énergétique de plus en plus lourde,
ainsi que les impacts négatifs de l'utilisation des produits énergétiques issus des sources
fossiles sur l'environnement, a incité le pays à revoir sa politique énergétique traditionnelle.
Cette situation a encouragé le Maroc à s'orienter vers le développement des énergies
renouvelables, notamment en exploitant ses vastes potentiels énergétiques liés à sa géographie
et son climat.[1]
Carte 4: Carte présentant le gisement solaire du Maroc ainsi que les projets solaires les plus
important [16]
→Centrale Solaire Noor à Ouarzazate : Le projet est situé près de la ville d'Ouarzazate, dans
la région du Draâ-Tafilalet. Il s'agit d'une série de centrales solaires qui utilisent différentes
technologies pour produire de l'électricité à partir de l'énergie solaire est l'un des plus grands
complexes solaires du monde, Il est composé de plusieurs phases, dont Noor I, Noor II, Noor
III et Noor IV, qui utilisent différentes technologies solaires telles que les miroirs paraboliques
et les tours solaires. [17]
Tableau 1: Les caractéristiques énergétiques du projet solaire NOOR Ouarzazate
Figure 11 : sites d’implantation des centrales solaires photovoltaïque du projet NOOR Atlas
• Réduire la dépendance au pétrole et les importations d'énergie du Royaume du Maroc ;
b) énergie éolienne
→Parc eolien de taza 150 mw : Le parc éolien de Taza est un projet majeur qui vise à
augmenter la capacité de production d'énergie éolienne du Maroc. il a été lancé par l’ONEE
en 2010 et adjugé en 2012 pour un coût de 2,4 milliards de DH, le projet du parc éolien de
Taza vient d'être réactivé suite au bouclage du financement de la première phase de 87 MW
sur une capacité totale prévue de 150 MW. Cette première phase est cofinancée par un
groupe- ment de banques japonaises aux côtés de BMCE Bank of Africa qui se positionne de
plus en plus sur le marché des énergies renouvelables.[19]
Le parc éolien de Taza comprend essentiellement :
50 éoliennes de type Alstom Wind ECO 100/110 disposées en deux alignements paral-
lèles, de puissance unitaire 3 MW, réparties sur les crêtes 3 et 4 :
23 éoliennes sur la crête 3 ;
27 éoliennes sur la crête 4.
Trois mâts météorologiques autoportants de hauteur 75m, dont deux sur la crête 4et un
au milieu de la crête 3 ;
Un réseau électrique interne de tension nominale 33 kV; Les pistes et plateformes néces-
saires à la construction et la maintenance désinstallations;
Un poste d'évacuation 33/225 kV (deux travées transformateur) ;
→Centrale Éolienne de Midelt (210 MW) : Ce projet combine l'énergie solaire et éolienne
dans la région de Midelt. Il est conçu pour produire de l'électricité de manière stable en
utilisant les ressources solaires et éoliennes complémentaires. La technologie utilisée dans ce
projet est souvent basée sur des éoliennes terrestres. Le parc est mis en service en 2020.[20]
Réseau électrique : L'électricité produite par la Centrale Éolienne de Midelt est intégrée au
réseau électrique national pour répondre aux besoins en énergie du Maroc.
Les caractéristiques énergétiques du projet
Puissance installée : 210 MW
Productible annuel : 560 GWh/an
Co2 évité : 280000 Tco2/an
Coût du projet : 2470 millions de dirhams.
→Parc d’Essaouira : Implanté sur le site à 15 km au sud de la ville d’Essaouira, le parc
éolien est d’une puissance installée de 60 MW, le site du projet, dont la superficie est de 1600
ha, présente un potentiel éolien important avec une vitesse moyenne des vents de 9 m/s. Le
parc a été mis en service en 2007 et la production annuelle en électricité est de 200 GWh.[21]
Tableau 4: Autres projets éoliens réalisés au Maroc
C ) énergie hydroélectrique :
→Projet de dessalement d’eau de mer par énergie éolienne : L’Office National de l’Eau
Potable a construit une station de dessalement de 70 l/s couplée à un parc éolien de 10 MW à
Tan-Tan
→La STEP d’Afourer est le premier projet de stockage d’électricité à grande échelle,
fonctionnant en pompage-turbinage, avec une capacité de 460 MW, mise en service en 2004.
Figure 14: graphique d'évolution de la production nationale dans le domaine des énergies
renouvelable -Scopus (2016-2020)
B ) Classement du Maroc au niveau des pays arabes
Ce graphique représente le classement du top 10 des pays arabes en termes de production
scientifique dans le domaine des énergies renouvelables. Le Maroc occupe la 4ème position
avec 3379 documents, précédé de l’ « Arabie Saoudite » qui est en tête du classement,
l’Égypte et l’Algérie. Par contre la Tunisie est en 5ème position avec 2548 documents.[23]
Figure 15: Graphique de production scientifique des pays arabes dans le domaines des
énergies renouvelables -Scopus (2016- 2020)
IV. Avantages et les obstacles à la mise en place des énergies renouvelables au Maroc
1) Avantages des énergies renouvelables pour le Maroc
Nous allons évoquer, tout d'abord, la littérature qui a porté sur les répercussions des ER sur le
volet environnemental notamment les émissions des Gaz à l’effet de serre. Ensuite, nous
intéressons à la contribution des ER sur les deux dimensions économique et sociale du
développement durable, et enfin nous allons mettre l’accent sur les études qui ont analysé la
contribution des ER à la création d'emplois.
a) Les énergies renouvelables et les émissions de gaz à effet de serre
Les initiatives font l'objet d'une évaluation approfondie de leur impact environnemental et
social, conformément aux régulations. Cette étude englobe une analyse approfondie de la
biodiversité, des ressources en eau et des aspects sociaux. Les effets positifs majeurs du projet
incluent la production d'électricité respectueuse de l'environnement, la création d'emplois, et
la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les aspects négatifs modérés comprennent
des préoccupations concernant la santé et la sécurité liées à la circulation et à l'utilisation des
machines, le rejet d'eaux usées, la pollution des sols et des ressources en eau par les
hydrocarbures, ainsi qu'un impact potentiel sur les oiseaux migrateurs. En ce qui concerne les
ressources naturelles, la technologie CSP, connue pour sa consommation importante d'eau,
montre une évolution positive vers un système de refroidissement à sec entre les différentes
centrales du complexe Noor.[18]
L'évaluation d'impact suit les normes des bailleurs de fonds tels que la Banque Mondiale, la
Banque Africaine de Développement et la Banque Européenne d'Investissement. Les rapports
d'évaluation des projets financés par la Banque Mondiale sont accessibles sur son site web.
L'étude est soumise à l'approbation du ministère de l'Environnement marocain et conduit à
une enquête publique.[18]
MASEN )L'Agence Marocaine de l'Énergie Durable (et les développeurs adoptent une
approche volontaire, procurant des avantages socio-économiques et environnementaux à la
communauté locale pendant les phases de construction et d'exploitation. Outre son audit
interne, MASEN organise des audits externes réguliers de ses aspects sociaux,
environnementaux, sanitaires et de sécurité. Ces résultats sont communiqués de manière
accessible aux communautés locales par le biais d'experts locaux.[18]
L'implication de la population locale à toutes les étapes du projet, de la planification à la
maintenance, est une priorité tant au niveau régional que socio-économique. Des actions de
sensibilisation sont entreprises pour expliquer les avantages et les impacts potentiels du
projet, organiser des consultations, permettre la participation des habitants dans le
développement du projet, créer des emplois locaux, et offrir des opportunités d'investissement
local, garantissant un bénéfice financier.[18]
c) Les énergies renouvelables sont un vrai générateur des postes d’emploi
Les énergies renouvelables jouent un rôle significatif dans la création d'emplois, favorisant
l'expansion de secteurs existants et l'émergence de nouvelles industries. Selon les estimations
de l'IRENA, environ 11 millions d'emplois, directs ou indirects, ont été générés à l'échelle
mondiale d'ici la fin de 2018, le secteur du solaire photovoltaïque contribuant à près d'un tiers
de cette main-d'œuvre. La nature et la qualité de ces emplois varient en fonction des
spécificités de chaque technologie. Par exemple, les systèmes photovoltaïques et les
installations d'eau chaude solaire nécessitent principalement des travailleurs pour les phases
d'installation, d'exploitation et d'entretien.[18]
Les pays asiatiques, Chine en tête, dominent le marché solaire photovoltaïque, alors que le
marché éolien est dominé par la Chine, l’Allemagne et les Etats-Unis.
Figure 16: Emplois créés par les sources d’énergies renouvelables (IRENA, 2019d)
D'après la Figure 20, la majorité des emplois au Maroc ont été engendrés par l'énergie
éolienne, suivi par l'énergie solaire CSP, principalement grâce au complexe solaire Noor
Ouarzazate, et enfin par l'énergie solaire photovoltaïque. Cependant, il est prévu que le
photovoltaïque gagne en importance à l'avenir en raison du nombre croissant de centrales
photovoltaïques programmées.
L'intégration des énergies renouvelables au Maroc a contribué à la création d'environ 10 000
emplois, comme illustré dans la Figure 20. Le secteur éolien a été le plus prolifique, générant
environ 3 700 emplois grâce au projet éolien intégré, qui a également donné lieu à la création
de nouvelles usines. Le solaire photovoltaïque a contribué à environ 1 400 emplois, un chiffre
relativement modeste expliqué en partie par la nouveauté de l'expérience dans ce domaine par
rapport au solaire CSP et à l'éolien. Pour le solaire CSP, environ 1 800 emplois ont été créés
grâce aux différents projets solaires Noor qui utilisent cette technologie.
Figure 17: Emplois générés au Maroc par les technologies renouvelables (IRENA, 2019d)
Le complexe Noor Ouarzazate par exemple a permis de créer plus 8000 emplois durant le pic
de la phase de construction (2 000 pour Noor Ouarzazate I et près de 6 000 pour Noor
Ouarzazate II, III et IV). La phase d’exploitation assure une création d’emplois stable avec
une composante locale qui s’élève à plusieurs centaines d’emplois directs (MASEN, 2020).
Le Tableau 6 donne une indication sur les emplois générés par les centrales solaires du
complexe Noor Ouarzazate, aussi bien au niveau national qu’au niveau local. On constate que
bien que le nombre d’employés ait diminué de Noor I à Noor IV, le % d’employés marocains
ou locaux a augmenté.
Tableau 6: les emplois régénérer par complexe NOOR Ouarzazate
Pour le complexe Noor Midelt, la création d'emplois temporaires pendant la construction est
estimée à environ 3 800 personnes (1 500 par centrale et 800 pour les infrastructures
communes). En fonctionnement, la création d’emplois est estimée à 100 par centrale et à 50
pour les infrastructures communes.[18]
d) Réduire la pollution et améliorer la santé humaine
Il est important de ne pas perdre de vue la stricte corrélation entre la pollution et la santé
humaine. Par exemple, les technologies d’ER émettent beaucoup moins de particules
polluantes dans l’air (PM, SO2, NOx, VOCs, etc.) que les énergies fossiles, en termes de
grammes de particules par kWh d’énergie produite.[27] Cela aura des répercussions
considérables sur la qualité de l’air, de l’eau, des sols, et en conséquence sur la santé du
peuple marocain. Une étude récente a montré à quel point la pollution de l’air entraînée par la
combustion de carburants fossiles est étroitement liée aux maladies respiratoires, telles que
l’asthme, parmi les enfants en âge scolaire dans le ville de Mohammedia.[28] Une autre étude
récente menée dans les pays arabes a prouvé la corrélation entre la pollution de l’air et la
mortalité. En particulier, on estime que le taux de mortalité a augmenté de 2% suite à une
augmentation des concentrations de PM10 de 22μg/m3. Si on considère qu’à Rabat les
concentrations de PM10 varient entre 70 et 123μg/m3, cela veut dire qu’entre le taux le plus
bas et le taux le plus élevé de PM10, il pourrait y avoir une augmentation du taux de mortalité
de 4 à 6%.[29]
2) Les obstacles à la mise en place des énergies renouvelables au Maroc
Il est largement reconnu que toutes les réformes mentionnées plus haut, aussi bien que les
investissements pris en charge par le gouvernement marocain, sont le signe d’un engagement
réel à promouvoir les énergies renouvelables et à prendre part activement à l’un des plus
grands challenges du pays. Cependant, de nombreux obstacles entravent la progression de ces
initiatives. Voici un résumé de ces obstacles d’après l’analyse de Painuly.[30]
Tableau 7: Les obstacles à la mise en place des énergies renouvelables au Maroc
L’énergie éolienne constitue la filière la plus compétitive des énergies renouvelables pour le
Maroc dans l’avenir ; à cet égard, la vitesse moyenne des vents dépasse 9m/s à 40 mètres de
hauteur dans plusieurs régions du royaume. Toutefois, le potentiel réalisable à l’horizon 2030
est de :
• 5520 MW ;
• 10 600 KT/an CO2 évités ;
• 1 561 K Tep/an économisées ;
• 12 000 créations d’emplois. Le tableau ci-dessous résume les prospectives de l’éolien au
Maroc :
Tableau 8: les caractéristiques des projets éoliens
Puissance Cumul Investissement Énergie CO2 évité Création
cumulée énergie Md Dhs économisée KT /an d’emplois
réalisable TWh K Tep/an
MW
2020 2 280 7 30 624 4250 5000
2030 5 520 18 75 1 561 10 600 12 000
Source : Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement
b) Le solaire
Les prospectifs avenirs en matière des énergies solaires sont marqués par le géant projet
intitulé « Projet Marocain de l’Energie Solaire ». Ce projet national ambitieux s’inscrit dans le
cadre de la stratégie énergétique tracée par SM le Roi, laquelle accorde une priorité au
développement des énergies renouvelables et au développement durable. Le projet de
développement intégré vise la mise en place en 2020 d’une capacité de production électrique
à partir de l’énergie solaire d’une capacité totale de 2 000 MW (soit 38% de la puissance
installée actuellement) sur cinq sites : Ouarzazate, Ain Béni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour
et Sebkhat Tah.
Dans ce sens, le projet marocain d’énergie solaire aura des retombées positives dans la mesure
où il contribuera à la réduction de la dépendance énergétique du Maroc de l’ordre de 12% en
permettant ainsi d'économiser entre 500 et 700 millions de dollars sur le budget de l'Etat. Il
contribuera également à la préservation de l'environnement, par la limitation des émissions
des gaz à effet de serre, et à la lutte contre les changements climatiques. A terme, il permettra
annuellement d'économiser en combustibles 1 million de TEP et d'éviter l'émission de 3,7
millions de tonnes de CO2 par an, selon le Ministère de l'Energie et des Mines. En 2020, la
production nationale des énergies renouvelables se répartira à égalité entre le solaire, l'éolien
et l'hydraulique à raison de 14% chacun (Figure 22) ; ce qui augmentera la part de la
puissance électrique installée en énergie renouvelable à 42%. A rappeler que la capacité de
production annuelle de ce projet sera d’environ 4500 GWh (soit 18% de la production
nationale actuelle) ; son coût est estimé à 70 milliards de DH (soit 9 Milliards de $), s’établera
sur une superficie de 10 000 hectares, la date de mise en service de la première centrale (celle
de Ouarzazate) est 2015 et il sera opérationnel en totalité à fin 2019.
Figure 18: Évolution de la structure de la puissance installée, Source : Projet marocain de l’énergie
solaire
Tableau 12: : les prospectives de l’énergie solaire au Maroc (PV connecté au réseau), Source :
Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement
Si on remarque bien ces chiffres provisoires, on va constater que l’énergie solaire sera un
véritable levier de développement socio-économique et écologique pour le Maroc.
c) La Biomasse
À l’horizon de 2030, les énergies renouvelables permettront une économie en énergie fossile
de 2,6 Mtep par an, la création de 25 000 emplois (seront répartis comme l’indique la figure
23 et contribueront à éviter plus de 20 825 K tonnes de CO ₂, selon un rapport publié par le
ministère de l’énergie, l’eau et les mines en 2010.
À la lumière des observations faites dans cette perspective, il est évident que les énergies
renouvelables, à travers leurs diverses formes, jouent un rôle déterminant dans la promotion
du développement durable du Maroc, en mettant particulièrement l'accent sur les aspects
socio-économiques. De plus, pour assurer le succès d'un projet lié aux énergies renouvelables,
il est impératif d'engager la population locale et de la faire participer à toutes les étapes de sa
mise en œuvre, depuis la phase de préparation et d'études initiales jusqu'à l'exploitation et la
maintenance. Cette démarche requiert une sensibilisation préalable sous la forme d'une
campagne bien orchestrée.
Ainsi, diverses actions de sensibilisation et de mise en confiance peuvent faciliter
l’implication de la population locale, notamment :
Fournir une information claire sur les avantages et les impacts possibles du projet ;
Organiser des consultations sur le projet ;
Donner aux gens la possibilité d’intervenir dans le développement du projet ;
Créer des emplois locaux, par exemple dans le cadre de la construction et/ou de l’exploita-
tion de l’installation ;
Prévoir une certaine forme de suivi participatif ;
Offrir la possibilité d’investir dans le projet et d’en retirer un bénéfice financier ;
Prévoir un statut de propriété collective.
Le Maroc a l'intention d'accroître son exploitation des sources d'énergie renouvelable. Cette
perspective ambitieuse nécessite une préparation approfondie, à la fois sur le plan économique
et technologique.
En effet, les énergies renouvelables produisent souvent une électricité sujette à des
fluctuations, nécessitant un réseau de transport et présentant des défis en termes de stockage.
Ces sources renouvelables se distinguent par leur rendement relativement modeste, leur coût
élevé et leur nature intermittente.
Afin de faciliter une transition énergétique efficace, il est impératif d'explorer l'utilisation de
techniques avancées de stockage massif pour gérer cette énergie fluctuante.
a) IRESEN
A travers ces différents projets qui sont déjà réalisés ou en cours de réalisation, ce
département de recherche vise plus sur le développement des technologies solaires au niveau
national et en Afrique afin de répondre aux problématiques liées au solaire et aussi d’aider les
porteurs de projets et autres acteurs nationaux pour développer la filiale des énergies
renouvelables dans le Maroc.
→Green & smart building Park
C’est une plateforme innovante dédiée à la recherche et développement dans le domaine des
bâtiments verts, de l’efficacité énergétique et des réseaux intelligents dont le but est de créer
l’écosystème dans lequel se développera la ville durable marocaine de demain grâce à
l’intégration des énergies renouvelables dans le secteur du bâtiment. L’objectif est d’arriver à
une réduction de la consommation énergétique dans le secteur du bâtiment de 15% à l’horizon
de 2030.
Tableau 15: Projets Green Smart Building Park
b) MASEN
MASEN a développé sa plateforme de R&D localisé au sein du complexe Noor Ouarzazate
dans le but faire progresser les solutions technologiques existantes, en termes de performance
technique et de compétitivité. Elle permet de qualifier de nouvelles technologies solaires
renouvelables et également de développer un réseau d’échange et de partenariat avec des
industriels et des instituts de recherche.
Cette plateforme accueille :
• Des projets de démonstration afin de tester, qualifier et améliorer les différents composants
des centrales solaires toutes technologies confondues.
• Des projets de recherche pour encourager le transfert technologique et le savoirfaire sur les
technologies solaires CSP et PV.
Plusieurs projets ont été soutenus par MASEN avec des collaborateurs industriels et des
universités afin de parvenir à développer de nouvelles technologies que ce soit dans le
domaine des énergies renouvelables ou d’autres secteurs de l’énergie.
→ Projet MULTICERAM
• Projet industriel pilote pour la mise en place d’une mico-centrale PV et une installation de
production de chaleur industrielle.
• Développement du marché des applicatifs solaires dans l’industrie.
→Projet Pilote hybride d’autoconsommation 18 MW
• Projet de renforcement de capacités et d’installation de projets pilotes dans le CSP industriel
à petite échelle en partenariat avec l’université internationale de Rabat.
→Projet FP7: “EUROSUNMED” Euro-Mediterranean Cooperation on Research &
Training in Sun
• Développement de 3 technologies dans les domaines PV, CSP et intégration au réseau.
• Transfert de technologie entre les institutions de l’Union européenne et celles des pays
méditerranéens participants (Maroc et Egypte).
• Pour un budget de 6 049 446 €, dont 102 576 € (1,7%) alloués à MASEN, durée de 48 Mois
(Sep. 2013 à Sep. 2017) pour une collaboration avec les industriels et les universités.
→Projet H2020: “WASCOP” Water Saving for Solar Concentrated Power
• Développer une solution intégrée et innovante destinée à optimiser la gestion de l’eau dans
les centrales CSP.
• Atteindre une réduction significative de la consommation d’eau (jusqu’à 70% à 90%) dans
les systèmes de refroidissement du lot turbine et de nettoyage des surfaces optiques du champ
solaire.
• Pour un budget de 5 941 607 € dont 397 500€ alloués à MASEN, et une durée de 48 mois
(Janv. 2016 –Déc. 2019).
Plusieurs projets ont été réalisés ou sont en cours de réalisation par le centre de R&D de
MASEN avec la collaboration de partenaires nationaux ou européens afin de parvenir à
trouver des solutions qui permettront l’intégration des énergies renouvelables et la gestion de
leur problème d’intermittence, notamment aussi dans d’autres secteurs de l’énergie.
Les démonstrateurs installés sur la plateforme R&D de Ouarzazate concernent la technologie
photovoltaïque, photovoltaïque à concentration et le solaire thermique à concentration.
D’autres projets sont prévus sur la durabilité des matériaux de centrales CSP, le dessalement
d’eau de mer par des solutions solaires, le stockage de l’énergie, ou encore la réduction de la
consommation d’eau dans les centrales CSP, que ce soit pour le nettoyage des miroirs des
champs solaires ou le refroidissement du procédé thermodynamique.
Conclusion
1) L’importance pour le maroc
Accès à l'Énergie dans les Zones Rurales : Les projets d'énergies renouvelables, tels que
l'électrification rurale par l'énergie solaire, permettent d'étendre l'accès à l'électricité dans les
zones rurales éloignées, améliorant ainsi les conditions de vie des populations locales.
En résumé, l'adoption généralisée des énergies renouvelables est cruciale pour la préservation
de l'environnement, la lutte contre le changement climatique et la création d'un avenir durable
pour la planète. Ces sources d'énergie représentent une transition vers un modèle énergétique
plus respectueux de l'environnement, favorisant la santé écologique à long terme de la Terre.
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Référances ;