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Mémoire présenté
à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en génie civil
pour l'obtention du grade de maître es sciences (M.Sc)
2007
Résumé
Remerciements
La réalisation de ce projet de recherche n'aurait été possible sans l'appui et les précieux
conseils des membres du Groupe de Recherche en Ingénierie des Chaussée ainsi que des
partenaires du projet.
Je tiens à remercier en premier lieu ma directrice, madame Pascale Pierre, Ing., Ph. D., qui
m'a permis de réaliser ce projet de maîtrise. Elle a été une source d'inspiration de part ses
sages conseils, sa disponibilité et ses recommandations lors de la réalisation des
expérimentations. Aussi, un remerciement à mon codirecteur, monsieur Guy Doré, ing.
Ph.D., pour ses sages conseils tout au long de mon projet. Je tiens également à souligner la
grande implication tant humainement que techniquement à l'intérieur du projet de monsieur
Sylvain Juneau, Ing. M. Se.
Également, à l'intérieur de mon projet, bon nombre d'étudiants ont grandement contribué à
l'avancement de mon projet de recherche. Plus particulièrement, Jean-Pascal Bilodeau,
Ing., M. Se, et Alexa Bresson M.Se, qui m'ont soutenu et encouragés tout au long de la
réalisation de ce projet de recherche. Aussi, Christian Juneau, technicien au Département de
Génie Civil qui a collaboré au projet ainsi que les étudiants de 1er cycle et les étudiants
stagiaires du groupe de recherche.
Je tiens également à remercier l'ensemble des partenaires du projet pour leurs interactions
et leur appui financier. Plus particulièrement, monsieur Glen Légère de FPInnovations, qui
m'a prodigué de bons conseils lors de la réalisation de mon projet.
4.2.4 Détermination de la résistance à l'abrasion à l'aide de l'appareil Los Angeles B.N.Q. 2560-
400 63
4.2.5 Détermination du coefficient d'usure par attrition à l'aide de l'appareil micro- Deval B.N.Q.
2560-400 64
4.2.6 Détermination de la densité et de l'absorplivité des gros granulats (BNQ 2560-065) et des
granulats fins (BNQ 2560-067) 65
4.2.7 Essai au bleu de méthylène (BNQ 2560-255) 67
5 ESSAIS DE CISAILLEMENT. 69
5.1 ESSAI DE CISAILLEMENT DIRECT À LA BOÎTE (ASTM 3080) 69
5.1.1 Description de l'essai 70
5.1.2 Description du protocole d'essai 72
5.2 ESSAI DE CISAILLEMENT INDIRECT PAR COMPRESSION NON CONFINÉE (ASTM D-5102) 74
6 PRÉSENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION DES RÉSULTATS 78
6.1 RÉSULTATS DE L'ESSAI DE CISAILLEMENT DIRECT 78
6.1.1 Matériau témoin (MG 20B) 80
6.1.2 Chlorure de calcium 82
6.1.3 Saumure naturelle 85
6.1.4 Polymère 88
6.1.5 Ciment 91
6.1.6 Synthèse des résultats des essais de cisaillement direct 93
6.2 ESSAI DE CISAILLEMENT INDIRECT PAR COMPRESSION NON CONFINÉ 96
6.2.1 Matériau témoin, stabilisé au chlorure, à la saumure naturelle ainsi au 'avec le polymère 98
6.2.2 Ciment 100
6.2.3 Synthèse des résultats pour les essais de compression 103
7 CONCLUSION. 106
8 LISTE BIBLIOGRAPHIQUE 108
ANNEXE 1-AGENTD'AGGLOMÉRATION DE PARTICULES (CIMENT GU) 115
ANNEXE 2- AGENT DE COHÉSION CHIMIQUE (SA UMURE ET CHLORURE) 117
ANNEXE 3-AUTRE AGENT (POLYMÈRE) 126
ANNEXE 4-EXEMPLE D'ESSAI A VEC LE SIMULA TEUR CLIMA TIQUE ET MÉCANIQUE DE
L'UNIVERSITÉ LA VAL 131
ANNEXE 5- ESSAIS DE CARACTÉRISATION MÉCANIQUE (CISAILLEMENT) 152
ANNEXE 6- ESSAIS DE CARACTÉRISA TION MÉCANIQUE (COMPRESSION) / 72
ANNEXE 7 ESSAIS DE CARACTÉRISA TION GÉOTECHNIQUE MG 20B 180
ANNEXE 8 ESSAIS DE CARACTÉRISATION GÉOTECHNIQUE MG 112 189
V
Le Québec est une vaste province canadienne d'une superficie de 1 667 441 km2 (MTQ,
2006). De cette superficie, 92 % appartient au domaine de l'État dont nous sommes
collectivement propriétaires. La province de Québec possède un patrimoine important en
ressources naturelles tant au niveau économique et social que touristique. De plus, le
Québec englobe une importante partie de terre à vocation privée. «Les forêts privées quant
à elles couvrent 70 400 km3, soit près de 11% du Québec forestier méridional,
appartiennent à quelques 130 000propriétaires (MRN, 2006)». Le domaine privé profite
aussi à l'économie de notre province en raison de sa proximité des centres urbains et sa
vocation récré touristique.
Pour être en mesure de desservir l'ensemble de ce vaste territoire, une multitude d'accès
doivent être mis à la disposition de la population. Selon le mandat et la vision du Ministère
des Transports du Québec (MTQ), il doit «assurer, sur tout le territoire, la mobilité des
personnes et les marchandises par des systèmes de transport efficaces et sécuritaires qui
contribuent au développement durable du Québec» (MTQ, 2006). Les routes locales, les
chemins municipaux, les routes d'accès aux ressources forestières ou minières ainsi que
2
De plus, le MTQ a la responsabilité de quelques 4 700 ponts et viaducs. Pour ce qui est des
routes non revêtues, il détient approximativement 1 200 km de chemins d'accès aux
ressources et 3 600 km de chemins de mine. Pour leur part, les municipalités gèrent près de
92 000 km de routes, rues, chemins locaux et ponts, pour lesquels le MTQ verse une aide
financière. Les quelques autres 60 000 km sont gérés par d'autres ministères provinciaux ou
fédéraux ainsi que par des sociétés d'états comme Hydro Québec.
Les routes sont considérées comme l'artère principale des voies de transport au Québec. Elles
assurent le déplacement des personnes et des biens sur l'ensemble du territoire. Chaque
région est desservie par une infrastructure routière, peu importe sa superficie, sa densité,
l'importance de sa population ou les ressources que l'on peut retrouver sur son territoire.
L'objectif visé lors de l'entretien ou de la réhabilitation de chemins est toujours d'accroître la
sécurité et le confort des usagers ainsi que de préserver le patrimoine routier québécois. Les
3
routes du Québec permettent d'offrir une sécurité à la population, une liberté de déplacement
ainsi qu'une appartenance au milieu. L'étendue du territoire québécois, sa faible densité de
population, son climat rigoureux ainsi que le trafic intense dans certaines zones font du
Québec, un des endroits au monde où il est le plus difficile d'entretenir et d'exploiter un
réseau routier.
Toujours dans le but d'entretenir ainsi que d'améliorer la performance du réseau routier
québécois, le MTQ s'est fixé comme objectif d'assurer la conservation et l'amélioration du
réseau actuel tout en adaptant ce dernier à l'évolution des besoins en terme de déplacement et
en maximisant l'utilisation des infrastructures existantes. L'organisation et le développement
du réseau routier sont réalisés dans le but d'accroître le développement économique d'une
région en facilitant son accès, et ce, sans négliger la sécurité et le confort des usagers de la
route.
L'entretien et la réfection des routes non revêtues, couramment appelées routes de gravier,
présentent un défi important pour les gestionnaires du réseau. Le problème s'est amplifié
depuis une quinzaine d'années. En effet, le changement du climat et une augmentation de
l'utilisation du réseau engendrent une dégradation accélérée des chaussées. Selon le
MTQ(2000), on peut observer une augmentation du nombre de véhicules utilitaires circulant
sur les routes du Québec de l'ordre de 68 % (passant de 2 285 479 en 1985 à 3 843 685 en
2000). En ce qui a trait aux véhicules lourds, cette augmentation est de l'ordre de 34,5 %
4
(passant de 80 054 en 1985 à 107 678 en 2000) pour une augmentation totale de 42 % du
parc automobile. De plus, la charge légale par essieu est passée de huit tonnes à dix en 1970.
Aussi, compte tenu du fait que les routes non revêtues ne sont pas munies d'une couche
protectrice de revêtement, les inconvénients comme les nids de poule, la poussière,
l'orniérage longitudinal et transversal, l'érosion et la perte de matériaux granulaire, et même
l'effondrement de la fondation apparaissent beaucoup plus rapidement.
Le comportement des chaussées est fonction d'une multitude de paramètres que l'on doit
considérer : la nature du sol, la hauteur de la nappe phréatique, l'épaisseur des différentes
couches de matériaux, la densité des matériaux, la géométrie de la structure, le climat, la
charge ainsi que le trafic. Il est important de considérer tous ces paramètres pour
diagnostiquer adéquatement les causes de détérioration de la chaussée. Ainsi, en considérant
que la sécurité occupe une place sans cesse grandissante dans les transports, l'industrie, le
gouvernement et les universités se font un devoir d'approfondir la problématique en
effectuant des recherches dans le but d'identifier des solutions économiques optimales.
Plusieurs recherches concernant la détérioration des routes non revêtues ont eu lieu au cours
de la dernière décennie (Giummarra et coll, 1997 et Légère, 2004). Toutefois, malgré le
développement de techniques sophistiquées d'analyse et de conception, les conclusions des
études ne sont applicables que dans un contexte spécifique et difficilement généralisable
(Skorseth et coll, 2000, Hicks, 2002). Le fait que les routes locales ne desservent qu'un faible
volume de population par km2 explique le peu d'efforts mis pour leurs gestions et leurs
améliorations. De plus, peu d'outils de conception sont adaptés aux routes locales en raison
d'un manque de personnel hautement qualifié dans ce domaine. Donc, la conception, la
gestion ainsi que l'entretien se réalisent encore à l'échelle locale et selon l'expérience acquise
au fil des années.
s
Dans le but d'approfondir la problématique actuelle des routes locales et chemins d'accès aux
ressources, plusieurs intervenants du domaine routier impliqués dans la gestion ou
l'exploitation de ces routes participent à la réalisation de ce projet : l'industrie forestière, des
producteurs d'hydro-électricité, des constructeurs de routes, des propriétaires de pourvoiries,
le Ministère des Transports du Québec, Travaux Publics Canada, les Affaires Indiennes
Canada ainsi que le Ministère des Ressources Naturelles du Québec, certaines municipalités
et Zecs. Ces intervenants ont permis de mieux cibler les besoins des utilisateurs des routes
non revêtues. Ils déplorent le fait que la plupart des études et recherches menées sur le sujet
aboutissent à des conclusions limitées et ne peuvent souvent être appliquées qu'à certains
contextes spécifiques, donc peu adaptées à la réalité canadienne. Conséquemment, il est
ressorti qu'il était nécessaire d'une part de valider les conclusions des études déjà réalisées
pour le contexte québécois et canadien et d'autre part d'élaborer une matrice de produits
stabilisants permettant de choisir adéquatement les techniques de construction, réhabilitation
ou entretien, en tenant compte de l'ensemble des caractéristiques spécifiques propres à un
projet donné. C'est ce qui a donné naissance au présent projet de recherche CARRLo
(Chemin d'Accès au Ressources et Routes Locales).
Dans ce contexte, le projet de maîtrise présenté fait partie d'un projet de recherche de plus
grande envergure qui a pour objectif de développer et valider des solutions adaptées et
économiques permettant de concevoir, réhabiliter ou entretenir des surfaces de roulement
performantes, durables, sécuritaires et confortables. Plus spécifiquement, le projet cible
l'élaboration de formules performantes de stabilisation de matériaux granulaires et leur
validation tant du point de vue technique qu'économique pour un contexte donné spécifique.
De nombreuses recherches ont déjà porté sur la stabilisation des chaussées non revêtues.
L'originalité de ce projet consiste à étudier la performance des matériaux granulaires
stabilisés, en tenant compte des deux principaux paramètres de sollicitation, soient le trafic et
le climat. La recherche sera structurée autour d'un objectif global, soit la validation de
solutions adaptées et économiques pour concevoir, réhabiliter ou entretenir, dans un contexte
6
Il est important de mentionner que l'ensemble du projet CARRLo s'étendra sur une période
de cinq ans. Il permettra de valider ainsi que d'approfondir différentes recherches portant sur
les chaussées non revêtues. Pour ma part, mon projet permet d'atteindre le premier des sous
objectifs nécessaires à la réalisation du projet CARRLo.
7
plusieurs produits, sera évalué selon des critères de performance prédéfinis, soit la capacité
portante, la stabilité mécanique et l'érosion tout au long du projet CARRLo.
Depuis une dizaine d'années, les aires de récolte à l'intérieur des CAAF sont de plus en
plus étendues et éloignées des usines, ce qui causent certains problèmes aux industriels
forestiers ainsi qu'aux entreprises œuvrant dans le transport de la matière ligneuse. La
croissance du réseau routier est supérieure à celle de la récolte de matière ligneuse. D'un
point de vue statistique, selon le Ministère des Ressources Naturelle, entre 1975 et 1999, la
longueur du réseau routier a pratiquement triplé, passant de 5378 km à 15401 km, tandis
que le volume n'a augmenté que de moitié. Actuellement, selon des études conjointes
effectuées dans le cadre de la Commission d'étude sur la gestion de la forêt publique
québécoise (Commission Coulombe, 2004), la construction annuelle de chemins forestiers
est de l'ordre de 4000 à 5000 km. Les coûts associés à ces derniers sont de l'ordre de 6 000
à 17 000 $ par kilomètre pour les chemins d'extraction (plus souvent près du 10 000 $ par
kilomètre) et de 70 000 $ à plus de 150 000 $ par kilomètre pour les chemins de premier
plan. Les coûts reliés à l'entretien sont de l'ordre de 40 % du coût de construction pour la
durée de vie du chemin. Les chiffres fournis varient en fonction du type de topographie
rencontrée, du type de transport priorisé ainsi que de la charge acceptée.
Pour tenter d'atténuer ou contrer l'augmentation de la distance entre les aires de récolte et
l'usine, une augmentation de la charge utile transportée (charge axiale) ainsi que la vitesse
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Pour tenter d'atténuer ou contrer l'augmentation de la distance entre les aires de récolte et
l'usine, une augmentation de la charge utile transportée (charge axiale) ainsi que la vitesse
moyenne leur permet de maintenir l'aspect monétaire déboursé. Ceci permet à l'usine de
sciage de continuer à être approvisionnée en matière ligneuse sans augmenter le nombre de
camions forestiers sur les routes à vocation forestière ainsi que le coût relié au transport.
Par contre, ces paramètres impliquent une augmentation de l'agression de la chaussée
causée par les véhicules lourds qui par le fait même entraîne des dommages irréversibles à
la structure de la route.
1.4.2 Municipalités
De nombreux québécois empruntent les chemins non revêtus pour pratiquer leurs activités
de plein air. De ce nombre, 2,4 millions sont des adeptes d'activités telles la randonnée
pédestre, le véhicules tout-terrain, la motoneige, etc. (Commission Coulombe, 2004). Ces
chemins sont aussi utilisés par près de 1,8 millions d'adeptes d'activités liées à la faune
li
Le réseau routier québécois subit des agressions quotidiennes, principalement dues au trafic
et au climat (Tessier 1990). Les principaux facteurs de détérioration rencontrés sur les
routes non revêtues sont le vent et la pluie qui augmentent la possibilité d'érosion qui elle
est un mécanisme de dégradation de la chaussée tout comme le trafic.
2.1.1 Vent
Le vent est souvent une force naturelle sous-estimée. Au Québec, nous utilisons cette
ressource naturelle pour faire de l'énergie (énergie éolienne). Le vent se définit comme un
mouvement de l'atmosphère ressenti au voisinage du sol. Certains facteurs font en sorte que
le vent est considéré comme un mécanisme de détérioration comme sa force, sa direction
ainsi que les conditions climatiques du moment. Le vent est capable de souffler de très
petites particules et de les déplacer sur des distances passablement grandes. Pour ce qui est
des particules de taille moyenne, elles peuvent être soufflées et déplacées comme les
13
2.1.2 Érosion
«L'érosion est définie comme une action exercée par les agents climatiques (pluie, vent),
souvent amplifiée par l'homme et qui a pour effet d'enlever la couche superficielle des sols
et des roches. Les géographes définissent ce phénomène comme l'usure que l'eau, le vent et
certaines interventions de l'homme font subir au sol» (Grand dictionnaire terminologique,
2006).
2.1.3 Eau
Un sol qui reçoit de façon continuelle des précipitations sous forme de pluie ou de grêle
perd des composantes granulaires après un certain temps, ce qui diminue la cohésion entre
les particules en place. De façon naturelle, l'eau s'évacue de la chaussée soit par
percolation ou par ruissellement. Le ruissellement se produit lorsqu'il est impossible pour
l'eau de s'infiltrer ou de percoler dans le sol ou qu'il n'y a aucun obstacle naturel
permettant de diminuer la vitesse de déplacement de l'eau (Wikipédia, 2007). Le
ruissellement est fonction de plusieurs facteurs comme la compaction du sol présent, la
formation d'une croûte ou le gel. Le maximum d'intensité de ruissellement se produit au
printemps lorsque les sols sont saturés, que la température extérieure est suffisamment
élevée pour faire fondre la neige et que le couvert végétal ne s'est pas encore développé.
L'eau est aussi considérée comme un élément naturel pouvant causer de lourds dégâts aux
infrastructures routières sous l'action du cycle de gel/dégel. Les prochaines lignes
permettent de comprendre davantage le phénomène qui se produit à l'intérieur du sol par
temps froid lorsqu'il y a présence d'eau.
D'après Tessier (1990), «Trois conditions sont essentielles à une telle action : un froid
intense, une alimentation d'eau et un sol gélif. [...] En présence de froid, l'eau gèle en
augmentant de volume. Avec une faible teneur en eau la glace est distribuée uniformément
dans le sol sous forme de cristaux. Il n'y a pas d'augmentation de volume du sol et de
soulèvement si les cristaux sont plus petits que les pores du sol. Pour qu'il y ait
soulèvement, les cristaux de glace doivent être alimentés par l'eau libre provenant d'une
source extérieure (Figure 2). Ce mouvement de l'eau dans le sol se fait en direction du
froid, un peu comme l'eau d'un sol mouillé se dirige vers un sol sec. Dans ce dernier cas,
l'eau s'évapore ou se distribue dans le sol sec, tandis que dans le cas du froid, l'eau
s'accumule sur le front de la ligne de gel pour former des lentilles, phénomène essentiel à
15
tout soulèvement. Divers auteurs expliquent ce mouvement de l'eau par succion, par le
gradient hydraulique ou par le gradient thermique.»
Le problème le plus couramment rencontré sur les routes non revêtues se fait normalement
ressentir au printemps lorsque les lentilles de glace formées durant la période hivernale
fondent à l'intérieur de la structure routière. La fonte des lentilles augmente de façon
considérable l'apport en eau dans le sol ce qui résulte par une diminution de la résistance du
sol, au niveau mécanique. Les diminutions de la capacité structurale de la chaussée
engendrent des déformations physiques telles l'apparition d'ornières, de planches à laver,
de pertes importantes de sédiments, les nids de poule et ce jusqu'à l'érosion de la structure
routière. Les nids de poule sont des cavités plus ou moins profondes, de forme arrondie
présentes sur la surface de roulement. Pour ce qui est de l'érosion de la structure routière,
elle consiste en une perte de matériaux ou d'usure de la couche de roulement,
principalement causée par le trafic et le climat.
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2.1.4 Trafic
Les chemins d'accès aux ressources et routes locales présents sur le territoire
québécois subissent annuellement de nombreuses agressions par le trafic. La structure du
réseau routier québécois ainsi que la démographie donnent un certain avantage aux
déplacements de marchandises par camions. D'après Sanders et Addo (1997), près de 70%
du réseau routier en Amérique du Nord et presque 90 % des routes et chemins, toutes
classes confondues, dans le monde sont des chaussées non revêtues. La plupart des routes
non revêtues sont situées dans des secteurs ruraux et forestiers. Le camionnage présente
donc de nombreux avantages dont la fluidité des déplacements et la souplesse des horaires
de transport. De plus, le transport par camion offre souvent des délais très courts de
livraison comparativement aux trains ou aux bateaux. Par contre, ses avantages ne sont
applicables que pour des distances plus petites.
Les types de transport empruntant les chemins d'accès aux ressources sont souvent limités
aux transports lourds tels les autobus, les fardiers, les transports forestiers hors normes et
quelques «pick-up». Une très grande majorité des utilisateurs ou travailleurs se déplacent
en automobile, en véhicule utilitaire sport (vus) ou en camionnette. Les détériorations de la
chaussée observées le plus fréquemment sont souvent directement reliées aux types de
véhicules et à leur fréquence de passage (Tessier 1990). Grossièrement, la majorité des
défauts structuraux (orniérage structural) et des défauts de surfaces soient la planche à
laver, les trous et le déplacement constant de matériaux granulaires sont attribuables au
transport lourd. La cause des détériorations est aussi reliée à la façon de conduire des
utilisateurs. Par exemple, avant une pente, la majorité des gens accélère de façon instinctive
pour être en mesure de monter la pente plus facilement. Le fait d'accélérer rapidement
avant une pente crée un mouvement de survirage des roues du véhicule dû au fait que le
contact entre les pneus du véhicule et le matériau granulaire en place est de beaucoup
inférieur à celui entre les pneus et une surface de roulement revêtue. Ce phénomène de
survirage des roues crée un déplacement de matériaux granulaires vers le bas de la pente et
du coup crée une ornière transversale appelée «planche à laver». Le même phénomène se
produit à l'approche des courbes ainsi qu'à leur sortie. À l'entrée, généralement, les gens
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freinent brusquement pour être en mesure de négocier le virage de façon sécuritaire tandis
qu'à la sortie, ils accélèrent de nouveau et ce immédiatement, leur permettant ainsi de
retrouver leur vitesse le plus rapidement possible. Ce phénomène est aussi observable aux
intersections à l'approche des zones transitoires entre deux types de surfaces de roulement,
comme par exemple les routes non revêtues et les chemins municipaux revêtus. Ce
phénomène est dû en grande partie au manque de stabilité de la couche de roulement ou de
la cohésion entre les matériaux. Il peut aussi être causé par le biais de la pression trop
élevée à l'intérieur des pneus des véhicules qui empruntent cette route. Lorsque la pression
à l'intérieur d'un pneu est trop élevée, la surface de contact entre le pneu et la surface de
roulement est diminuée. Cette diminution entraîne une augmentation de la charge due au
fait qu'elle est répartie sur une plus petite surface de contact. La résultante de ce
phénomène est souvent la présence de nids de poule ou d'ornières longitudinales. Ces
dernières sont en partie le résultat d'un sous dimensionnement de la couche granulaire qui
compose la chaussée, d'un sous compactage lors de la mise en place de cette couche, d'une
augmentation indésirable de la teneur en eau dans les couches inférieures de la chaussée
due à l'absence ou à l'inefficacité du drainage.
Le trafic est en partie responsable des déformations structurales que les chaussées peuvent
subir (Tessier, 1990). Les camions en milieu forestier par exemple, sont dimensionnés de
façon à être de plus en plus long et large, l'objectif étant d'optimiser le transport permettant
ainsi aux compagnies de maximiser leurs profits. Les charges sont également de plus en
plus lourdes. Selon Tessier (1990), la détérioration d'une chaussée est causée par l'intensité
de la charge et sa répétition ou nombre de passages d'essieux lourds. Plusieurs paramètres
peuvent aussi interagir sur la chaussée comme la fréquence et la vitesse de passage des
véhicules, le climat, le type de sol (gélif, non gélif) ainsi que les traverses de véhicules tout
terrain, motoneige ou animaux.
Tel que mentionné précédemment, le climat combiné au trafic jouent un rôle important
dans le comportement des chaussées. En période estivale, la surface de roulement devient
plus sèche en raison de l'augmentation de la température et de la diminution des
précipitations. Les conditions climatiques au cours de cette période agissent directement sur
18
la cohésion entre les particules granulaires. Aussi, le déplacement des matériaux n'est pas
seulement dû aux conditions climatiques mais aussi aux passages fréquents des véhicules.
Les matériaux granulaires se déplacent principalement lorsqu'il y a un léger dérapage d'un
véhicule, un survirage des roues ou un simple passage. Les matériaux granulaires
s'imbriquent contre la surface de la semelle des pneus et sont immédiatement projetés lors
de la prochaine rotation de la roue notamment en période sèche.
La détérioration des routes non revêtues peut avoir des impacts directs et indirects sur la
qualité de vie des utilisateurs. Les principales conséquences des détériorations sont
énumérées dans les prochains paragraphes.
2.2.1 Santé
Les effets néfastes mentionnés, causés par la présence de particules fines en suspension
dans l'air ambiant, sont parfois très dévastateurs. En générale, ils se retrouvent souvent sous
forme de cendres volantes, de suie, de poussière, de brouillard et de fumée. L'exposition
19
constante aux particules fines lorsque l'on habite à proximité de chemins ou routes non
revêtues est très fréquente en période sèche. Le type de matériau présent sur la chaussée
peut jouer beaucoup sur la quantité de particules produites ou soulevées lors d'un passage
de véhicule. En moyenne, on retrouve entre 3 et 8 % de particules fines dans un matériau
comme le MG 20B. Par contre, dans les faits, ce dernier peut contenir jusqu'à 20 % de
particules inférieures à 80 microns. Certains et même la plupart des gestionnaires de ce type
de routes utilisent des abat-poussières qui permettent une absorption de l'humidité de l'air
fixant ainsi les particules fines au sol. De cette façon, la poussière produite par le passage
de véhicules est beaucoup moins abondante.
Les utilisateurs des routes et chemins non revêtus ne sont pas forcément que des
travailleurs. Tel que mentionné précédemment, les chemins sont empruntés par divers
utilisateurs. Autant les plaisanciers, les villégiateurs que les travailleurs qui empruntent ces
routes désirent et se doivent d'avoir un minimum de confort de roulement. Par contre, il est
évident qu'il est impossible de recourir au même critère de confort de roulement que celui
des routes revêtues. Pour être en mesure d'évaluer le confort de roulement des usagers, la
référence concernant les routes revêtues est souvent l'uni (CERIU, 2004). Selon le groupe
de recherche CERIU (Centre d'expertise et de recherche en infrastructures urbaines),
l'objectif de la caractérisation de l'uni d'une chaussée est d'estimer le confort au roulement
de celle-ci et déterminer les irrégularités, grâce à différentes techniques de relevés du
profil longitudinal d'une chaussée (CERIU, 2004).
Grossièrement, l'uni d'une chaussée est directement affecté par le différentiel de profil tant
aux niveaux longitudinal que transversal. Ces différentiels produisent un inconfort de
roulement qui est ressenti par les utilisateurs. Les dégradations superficielles ou en
profondeur influencent aussi l'uni et donc, le confort au roulement (Duchesne, 2002).
L'uni des chaussées est en quelque sorte responsable d'une multitude de problèmes que
l'on peut ressentir. Du coût d'exploitation à l'état apparent de la surface, l'uni des
20
On peut constater que l'uni d'une route non revêtue bien entretenu est de 4 tandis qu'une
en très mauvais état, avoisine une cote de 10. Cette échelle spécifie la vitesse
recommandée sur ce type de chaussée. Actuellement, quatre techniques sont normalement
utilisées pour déterminer la valeur de l'uni soit l'arpentage, le profilographe, le profilmètre
et les roulemètres. Les relevés d'arpentages sont utilisés pour des distances de relevés de
moins de 300 mètres. Le profilographe pour sa part enregistre le profil général de la route
par le déplacement d'une poutre munie de roues permettant de fixer une référence selon le
profil. Pour ce qui est du profilmètre, il mesure la différence entre le profil moyen de la
route et le réel tandis que le roulemètre permet d'estimer l'uni en cumulant les mouvements
verticaux ou l'accélération verticale sur une distance connue à vitesse constante.
21
Les irrégularités mentionnées précédemment n'ont pas seulement des impacts négatifs sur
le confort de roulement des usagers. Bien souvent, elles vont même jusqu'à remettre en
doute la sécurité des gens qui y circulent (InfraGuide, 2004).
2.2.3 Sécurité
Au niveau des accidents qui surviennent sur des routes forestières ou minières, on peut
observer pas moins de 250 blessés ou décès par année, selon les données fournies par le
bilan routier en 2000. À titre de comparaison, 8% de victimes, soit 4206 étaient blessées ou
décédées à la suite d'un accident impliquant un véhicule lourd sur un chemin public par
rapport à l'ensemble des 52 241 victimes de la route (Pelletier, 2002).
22
Dans la grande majorité des accidents de la route, le facteur prépondérant est l'erreur
humaine : les comportements humains représentent 73 % des causes d'accident impliquant
des véhicules lourds. La fatigue serait même le facteur le plus fréquemment cité comme
cause probable d'un accident mortel impliquant un véhicule lourd. La fatigue chez le
conducteur se traduit par une diminution de la vigilance au volant, des réflexes amoindris,
un manque de concentration, une vitesse de conduite irrégulière, une conduite plus ou
moins erratique, de la somnolence et même des périodes de micro sommeil pouvant donner
lieu à un accident. Depuis le 1er avril 1999, les articles du Code de la sécurité routière au
Québec s'appliquent pour les automobilistes qui empruntent les chemins forestiers de
même que pour les chauffeurs de véhicules lourds qui y circulent. Leur application vise une
amélioration de la sécurité routière par un meilleur partage de la route entre les différents
usagers et un meilleur contrôle des délinquants. D'un point de vue plus primaire, la sécurité
est fonction de la qualité de la surface de roulement dans le même ordre que le confort à
l'usager. La présence d'un nuage de poussière lors du passage de véhicules légers ou lourds
peut altérer partiellement ou en totalité la visibilité des utilisateurs, menant aux accidents et
à d'autres risques de route (Colorado Department of Transportation, 1989). En premier lieu,
l'adhérence au niveau de la surface de roulement est une des qualités recherchées. Peu
importe les saisons et les conditions climatiques, le dérapage est souvent une des causes
d'accident. En période hivernale, la présence de glace, de gadoue, de neige et de grésil
entraînent des conditions routières difficiles. En période printanière, la fonte de la neige, la
présence d'eau et la diminution de la capacité de support de la chaussée diminuent ainsi que
la sécurité sur ce type de routes.
La gestion sécuritaire du parc de véhicules se révèle être également l'un des principaux
moyens de hausser le niveau de sécurité sur les chemins forestiers, c'est-à-dire en vérifiant
l'état mécanique des véhicules et en prévenant les défectuosités mécaniques. Les
transporteurs forestiers peuvent influer sur les taux d'accidents de leur parc de véhicules,
23
car ce sont eux qui, en général, prennent les décisions relatives à l'entretien mécanique des
véhicules, les surcharges, les dimensions excédentaires et l'arrimage des charges. Une
étude de Gou (1997) sur l'incidence de l'état mécanique des poids lourds sur la sécurité
routière indique que les défectuosités mécaniques d'un véhicule lourd seraient en cause
dans 17 % des accidents de la route. Une série de mesures visant un entretien quotidien,
voire préventif, et la réparation immédiate des dommages ou des défectuosités mécaniques
permettent de maintenir le parc de véhicules en bon état et de réduire les risques
d'accidents reliés aux défectuosités mécaniques. Un entretien adéquat du parc de véhicules
contribue alors à réduire les coûts de réparation des dommages matériels et les coûts dus
aux augmentations des primes d'assurance.
En 1984, une évaluation économique du pavage des chemins de gravier à faible volume de
circulation (Reckard, 1983). Ressortant de cette étude, le revêtement à chaud ne semble pas
justifié pour des routes dont le seuil de circulation journalière est inférieur à 350 véhicules.
En prenant en considération le débit journalier moyen annuel (DJMA), on constate que
seulement 10-12 % est constitué de véhicules lourds. En moyenne, les chemins de gravier
coûtent 40 % de plus en réparation de véhicules, excluant la période hivernale
(dépréciation, entretien et essence). Pour ce qui est du coût d'entretien des routes de
gravier, 15 % servent à l'entretien normal de la chaussée dont le nivelage, l'application des
abat-poussières et le rechargement de la chaussée. L'autre pourcentage des coûts est
applicable autant pour les routes non revêtues que revêtues (entretien des fossés, ponceaux,
fondation). Que se soient l'usure des pneus, le manque de lave glace dans le réservoir ou
une négligence de la part de l'utilisateur, ces raisons sont souvent responsables d'accidents
pouvant causer la mort d'individus.
24
Au cours du dernier siècle, l'avancement de la recherche concernant les routes non revêtues
a permis d'accroître grandement le confort et la sécurité des usagers de la route. La
progression des recherches incluant l'expérimentation, l'application ainsi que la conception
de planches d'essais a été déterminante. Ces dernières ont permis de cibler des produits
stabilisants ayant des propriétés chimiques, mécaniques ou physiques permettant
d'améliorer la cohésion des particules à l'intérieur du squelette granulaire d'un matériau.
D'après ce que l'on retrouve dans la documentation, nous avons été en mesure de définir
quatre grandes familles : les agents d'agglomération de particules (produits cimentaires),
les agents de cohésion mécanique (produits bitumeux), les agents de cohésion chimique
(produits chimiques) et enfin les autres agents, plus spécifiquement les polymères.
Ce qui suit présente les familles ainsi que certains produits répondant aux critères de
sélection choisis.
Le ciment est un liant hydraulique produisant une pâte plastique liante, ayant des capacités
à agglomérer les particules, et ce en s'hydratant. Dans cette même famille, on retrouve
notamment la chaux, la pouzzolane naturelle, le ciment prompt et le ciment Portland, la
fumée de silice et les cendres volantes (Wikipedia, 2007).
granulats neufs de diamètre inférieur à 20 mm qui sont malaxés avec du ciment dont la
teneur varie entre 3 et 4,5 % et ce en fonction de la masse sèche du matériau. Ces produits
sont souvent fabriqués en usine avec l'ajout d'un retardateur de prise permettant une
meilleure manœuvrabilité de la grave-ciment sur le terrain (Creargos, 2005).
Théoriquement, les sols peu plastiques, c'est-à-dire ne présentant pas une forte teneur en
eau ainsi que des traces d'argiles, sont traités directement au ciment. Un sol considéré trop
plastique, c'est-à-dire ayant un indice de plasticité supérieur à 10 %, ne permet pas
d'obtenir des résultats optimaux (Smith, 1996). Par contre, il n'y a pas de limite inférieure
de l'indice de plasticité pour les sols à traiter avec un mélange de ciment ou de chaux. Le
sol doit contenir approximativement 55 % ou plus de particules inférieures à 5 mm de
diamètre et entre 10 à 35 % maximum de particules passant le tamis 80 um, dépendamment
de la nature et de la granulométrie du sol. Dans ce cas, la stabilisation au ciment apporte
une augmentation de la résistance mécanique, une augmentation de la cohésion entre les
particules ainsi qu'une stabilité plus régulière à l'eau et au gel.
De nombreux auteurs ont travaillé sur la teneur en ciment à utiliser selon le type de sol.
Selon Flon et Besner (1987), pour un sol que l'on retrouve dans la classe A.l.a selon la
classification AASHTO, la teneur en ciment devrait se situer entre 3 et 5 % de la masse
sèche du sol. Pour un sol sableux de masse volumique de 1970 kg/m , Parsons (2004)
mentionne que l'ajout de ciment à une teneur de 5 à 7 % permet d'obtenir de bons résultats.
Entre les années 1996 à 1998, le MTQ a élaboré deux planches d'essai utilisant du ciment
Portland de Type 10 pour une stabilisation de fondation. Le dosage employé sur la planche
d'essai qui se situe à St-Célestin, au sud de Trois-Rivières, était de l'ordre de 3,5 % de
ciment. Ce dosage a montré une augmentation des propriétés mécaniques du matériau en
place mais aussi l'apparition de fissurations répétitives après une période de deux ans. Ces
fissurations sont dues en partie au retrait de prise et au retrait thermique qui s'échelonnent
sur plusieurs mois avant que les conséquences soient visibles. Ces inconvénients sont
souvent fonction de la nature et de la granulométrie utilisées, du dosage, de la période de
mise en œuvre et bien évidemment du climat québécois ainsi que du trafic.
27
Les sols de type argileux ayant une forte teneur en eau sont quant à eux souvent traités à la
chaux avant d'être stabilisés au ciment. D'après Perry et coll. (1995), les sols ayant moins
de 25 % de leurs particules plus petites que 75 \im et un indice de plasticité inférieur à 10
% ne devraient pas être traités uniquement avec de la chaux. Le traitement préliminaire à
la chaux permet d'abaisser la teneur en eau dans le sol ainsi que d'ameublir l'argile dont la
cohésion entre les particules est très forte. De plus, des travaux de l'Institut de Recherche
en Génie Forestier (FERIC) (Légère 2002 ; 2003) démontrent que la chaux peut être très
rentable à utiliser pour la stabilisation dans certaines régions du Québec. La réaction
engendrée lors de l'application d'un traitement à la chaux consiste en une réaction
exothermique qui permet une absorption d'eau et une évaporation diminuant ainsi la teneur
en eau de 1 à 1,5 % lors de l'application de 1 % de chaux. La réaction se poursuit sur une
longue période. Donc, même si les conditions climatiques (gel/dégel) brisent les liens
existants entre les particules, il s'en formera d'autre dû à l'hydratation en continu de la
chaux.
Actuellement, sur la portion du réseau routier géré par le MTQ, les liants les plus utilisés
lors du retraitement en place ou en centrale des chaussées sont les émulsions de bitume
additionnées d'une faible quantité de ciment ou de chaux (0,8 à 1,5 %) (Bergeron, 2000).
Selon les suivis de performance du MTQ au cours des dernières années, la teneur en grave
ciment appliquée, compte tenu de notre climat, s'avoisine à près de 1,5 %. Cette teneur a
démontrée une diminution de la fissuration lors des suivis de performance réalisés l'année
après l'application (Pouliot, 2004).
28
Afin d'obtenir de bons résultats, il est important de bien mélanger le sol avec le ciment et
l'eau à l'aide d'un malaxeur pour ensuite le compacter. Pour de grandes superficies, la
technique utilisée consiste à étendre le ciment à l'aide d'un épandeur pour ensuite le
mélanger avec un malaxeur de type Wirtgen (Figure 4).
Selon Holt et Feer-Hewish (1996), lorsque les sols sont plus secs que la teneur en eau
optimale, la compaction du sol doit se faire à l'intérieur des 12 premières heures et
idéalement dans la première heure. En plus, la National Lime Association (1991) stipule
que les couches stabilisées compactées se doivent de mûrir pendant une période de 7 jours,
et ce, en limitant la circulation avant d'ajouter la surface de roulement. Cependant, en
période hivernale, les produits salins, tels que les sels de déglaçage, désagrègent la liaison
existante à l'intérieur de la grave-ciment lorsqu'ils sont en mesure de pénétrer dans la
structure de la chaussée par les fissures présentes. Ainsi, de manière générale, l'utilisation
de grave-ciment permet alors d'accroître la résistance avec l'âge, d'augmenter la capacité
portante, de s'adapter à une multitude de sol, de préserver l'aspect naturel et
environnemental ainsi que d'exécuter rapidement des travaux à des coûts relativement
faibles.
pour le revêtement de surface. Dans le but de fournir aux utilisateurs une meilleure qualité
de roulement adaptée à notre climat, plusieurs produits comme le traitement de surface
(TDS) et les émulsions bitumineuses ont été développés et essayés sur nos routes. Les
agents de cohésion mécanique, qui regroupent ces produits composés de liants bitumineux,
renforcent la cohésion entre les particules et du même coup la rigidité du matériau.
Initialement, un liant d'imprégnation est appliqué afin de sceller la surface de la chaussée.
Par la suite, une application d'une fine couche de bitume permettant à deux couches soient
la fondation et la couche de roulement de bien se lier ensemble.
Plusieurs avantages tant au point de vue économique que technique sont reliés à ce
revêtement ou couche de roulement que l'on dit «économique» comparativement au
revêtement conventionnel que l'on retrouve sur les grands axes routiers. Selon les
Entreprises Bourget (applicateur de traitement de surface au Québec), l'application d'un
traitement de surface double est de l'ordre de 25 000 $ / km au lieu de 55 000 $ / km pour
un revêtement bitumineux conventionnel. En plus, il permet de réduire de façon
significative la remontée de fissures en dissipant les efforts transmis à la couche de surface,
pour ainsi offrir aux utilisateurs une surface antidérapante et sécuritaire. Les utilisateurs des
routes accordent une importance particulière à la visibilité donc à la sécurité ainsi qu'au
30
L'application d'un traitement de surface ou d'un autre type de revêtement sur les routes non
revêtues apporte de nombreux avantages. Le rechargement de gravier, la pose d'abat-
poussière et le nivelage ne sont dorénavant plus nécessaires. La longévité de la chaussée
s'accroît due à la stabilisation effectuée, la fréquence de nettoyage des fossés est moindre,
puisque le gravier reste sur la chaussée, et la sécurité des utilisateurs s'accroît permettant de
réduire les coûts d'assurances. En effet, il y a eu beaucoup de plaintes de la part des
utilisateurs des routes gravelées concernant le mauvais état de la chaussée, le manque
d'entretien des fossés et, parfois même, au sujet de la contamination de l'eau potable par le
sel déglaçant et le calcium (Gagnon et Gaucher 1990; Guimmarra et coll 1997). Toutes ces
raisons invoquées montrent clairement l'intérêt de la recherche sur les traitements de
surface. Dans la documentation, l'historique des essais permet de mieux connaître
l'avancement effectué ainsi que les caractéristiques des produits utilisées depuis le début
des années 1970.
D'après Fournier (1971), les planches expérimentales réalisées par le Ministère de la voirie
du Québec montrent que la longévité d'un traitement de surface double appliqué sur des
routes de gravier est de l'ordre 6 ans. Pour ce qui est des coûts d'opérations, ils sont
environ 25 % moindre par rapport à l'entretien d'une route de gravier pour la même durée
de vie. Selon une publication du MTQ, Direction de l'Entretien, en mars 1982, le traitement
de surface était recommandé comme moyen de réhabilitation économique et durable
lorsqu'aucun renforcement structural n'était nécessaire. Parmi les critères de performance
d'un traitement de surface, la quantité de liant résiduel qui rempli les vides entre les
particules granulaires est souvent le gage de succès et ce, en prenant en considération
l'étalement des granulats et le type de circulation empruntant ce tronçon. En 1988, le MTQ
publie une étude s'intitulant «Performance des traitements de surface sur les routes
gravelées» (Dugré, 1988). Cette étude stipule que pour être en mesure de justifier un
traitement de surface sur des routes non revêtues à faible trafic, il est primordial de prendre
en considération l'élimination de la poussière, le confort de roulement, la sécurité due à une
31
meilleure adhérence, la diminution des coûts d'entretien ainsi que les faibles coûts
d'immobilisation qui suivent une telle application. Cette étude montre aussi l'importance
de posséder une bonne géométrie routière ainsi qu'un bon drainage, car l'application d'un
traitement de surface ne peut en aucun cas corriger les lacunes structurales d'une chaussée.
Toutes les routes où la pose d'un TDS a été un succès ont ceci en commun : de bonnes
fondations et un bon drainage. Selon Pouliot (2004), une route, avant de recevoir un
traitement de surface doit avoir de bonnes fondations, un excellent drainage et des
transitions bien faites.
Au cours de cette même année, une enquête a été publiée concernant les techniques
d'application du traitement de surface (TDS) au Canada ainsi que sur les besoins
supplémentaires en recherche (Ministère des Transports, 1985). Elle mentionne que
l'arrachement des granulats semble être un problème majeur des traitements de surface. Ce
problème peut être causé en partie par le manque de rugosité au niveau de l'application du
produit ou simplement par l'application d'un liant non-conforme. Pour la réussite de
l'application de ce type de traitement, l'expérience est souvent gage de succès. Bien que la
technique du traitement de surface ait eu un dure passé, notamment dû à certaines erreurs
d'application, ce type de traitement possède des avantages indéniables pour notre climat et
le type de trafic particulier des routes à faible volume. Tout d'abord, un bon dosage
d'émulsion permet d'éviter le ressuage, le délaminage et la pelade de la couche de
roulement. Le ressuage est en fait un phénomène qui se caractérise par une remontée du
liant hydrocarboné à la surface du revêtement. Le délaminage et la pelade sont deux types
de défauts de revêtement qui causent la perte ponctuelle du revêtement. Il est aussi très
important de prendre en considération le type de matériau granulaire ainsi que les
caractéristiques spécifiques du type de trafic lors de la conception et de l'exécution de
travaux de cette envergure. Il est aussi important de rajouter que le traitement de surface est
peu influencé par la présence de sol gélif dû à sa flexibilité.
En 1997, le MTQ a effectué une étude sur les traitements de surface réalisés sur des routes
nordiques à faible volume (Pouliot, 2004). Elle a permis de comparer les bienfaits d'un
traitement de surface simple par rapport à un double et ce, avec ou sans liant d'accrochage.
À ce moment, l'application d'un traitement de surface double était considérée comme un
32
minimum pour assurer un bon rendement de la chaussée réhabilitée. Cette étude a montré
aussi que lorsque l'épaisseur de la sous-fondation ainsi que de la fondation est de l'ordre de
150 mm, le traitement de surface double n'apporte aucun avantage par rapport au traitement
de surface simple en termes de résistance aux dégradations sous l'effet du trafic. Par contre,
le confort des usagers est diminué dû à l'utilisation de matériaux granulaires de plus grande
dimension pour le traitement de surface simple.
À l'intérieur de cette famille d'agent stabilisant, soit les agents de cohésion mécanique, on
retrouve aussi différents types d'émulsions bitumineuses permettant de stabiliser et
d'uniformiser le profil de la couche de roulement. Les expériences antérieures indiquent
également que les liants bitumeux ont démontré de bons résultats (Pouliot, 2004). Les
études ont déterminé que les produits, tels que Pennzsuppress D, Coherex, CSS-1, et Petro
Tac, ont permis de contrôler la poussière dans plusieurs états américains. Pennzsuppress D
a été employé par le Pennsylvanie Département of Transportation pendant environ trois
années avec des résultats relativement bons. Un autre produit ayant donné des résultats
efficaces fut la résine de pétrole couramment appelée Coherex. Ce produit a été utilisé par
quatre agences et dans 75 % des cas, il a montré un bon comportement (Hoover, 1987). De
plus, dans une étude réalisée en 1989 par le Arizona Department of Transportation, le
Coherex a montré une bonne cohésion entre les particules granulaires, réduisant ainsi la
poussière et permettant alors une augmentation de la qualité de l'air ambiante. De même, ce
produit a une durée de vie (efficacité) de l'ordre de deux ans avant le début de l'apparition
33
des nids de poule. L'efficacité de Coherex comme palliatif à la poussière est très élevée,
soit près de 90 %, et ce quel que soit le type de sol et sa granulométrie.
Un autre type d'émulsion bitumeuse, le CSS-1 (émulsion de bitume) a également été utilisé
dans plusieurs études. Le Département du Transport en Arizona (1993) a signalé que le
CSS-1 a montré de bons résultats en Iowa. Ce produit a été utilisé avec succès par l'armée
américaine. Il est aussi mentionné que les résultats d'essai du CSS-1 ont été supérieur aux
autres produits expérimentés, démontrant ainsi son efficacité tant au niveau du confort et de
la qualité de roulement que de la diminution flagrante de la poussière. Au Québec
(Bergeron 2000), de nombreuses planches d'essais ont démontré au cours des dix dernières
années que l'émulsion bitumineuse CSS-1 permet d'atteindre les qualités recherchées lors
de l'application d'une émulsion stabilisante à froid. Au Québec, l'émulsion CSS-1 est de
loin la plus utilisée. Pour déterminer le bon dosage en bitume et la teneur en eau lors de
l'ajout du liant, on doit procéder selon la méthode de formulation LC 26-002 (12). La
quantité de bitume varie de 1,8 % à 3,5 %. La formulation du type de liant est fonction des
essais d'enrobage servant à évaluer la compatibilité entre le liant et le granulat.
Également au sein de la famille des agents de cohésion mécanique, on retrouve les enrobés
bitumineux qui sont en fait un mélange uniforme de granulats et de bitume. Dans un
objectif d'assurance qualité, les granulats et le bitume doivent être chauffés afin d'obtenir
un mélange homogène et maniable, d'où la terminologie «enrobé à chaud» (Bergeron,
2000).
suite, l'enrobé, ayant toujours une température suffisamment élevée, est compacté pour
constituer une surface lisse et plane appelée «revêtement bitumineux»
Il existe deux types de matériaux bitumineux bien connus soient le goudron et le pétrole. Le
goudron est fabriqué par une distillation destructive d'un matériau organique. En raison de
plusieurs caractéristiques physiques ainsi que certains risques sanitaires peu convenables,
l'utilisation du goudron aux États-Unis est strictement réservée à la construction des routes.
Le pétrole de son côté, peut se trouver naturellement à l'intérieur des pores de certaines
roches lors de leur formation, mais il est principalement produit par distillation du pétrole
brut. Les dérivés du pétrole tels que la résine et l'asphalte sont utilisés généralement pour la
construction de route. Les produits bitumeux utilisés pour le contrôle de la poussière ou de
la stabilisation du sol sont principalement constitués de résines de pétrole ou d'émulsions
modifiées. Ces produits peuvent inclure des catalyseurs, des agents de dispersion ou des
accélérateurs de pénétration, qui aident et facilitent la cohésion entre les particules du sol
(Wikipedia, 2007).
36
Les principaux agents compris à l'intérieur de cette famille sont les chlorures. Ces
chlorures, qui sont les plus souvent utilisés sur les routes non revêtues, se composent
généralement du chlorure de calcium (CaCb), du chlorure de magnésium (MgCb), du
chlorure de sodium (NaCl) ainsi que des saumures qui contiennent un mélange des sels de
chlorure tel le Solnat. Les chlorures sont des produits chimiques bien adaptés pour la
réduction de la poussière sur les chemins de gravier puis qu'ils réduisent l'effort requis pour
maintenir la couche de surface humide de par leurs propriétés hygroscopiques. La propriété
hygroscopique se dit d'un produit ayant des affinités avec l'eau et qui favorise la
37
condensation et donc qui absorbe et retient bien l'humidité. Elle permet au produit
d'absorber l'humidité de l'air pour maintenir la couche de surface humide. De plus, les
chlorures sont des produits ayant la propriété de se liquéfier lentement par absorption
progressive de l'humidité atmosphérique (propriété de déliquescence). Ces deux propriétés
permettent de maintenir en place les particules fines contenues dans la couche de roulement
et du même coup de conserver une surface de roulement plus dense (INFRA Guide, 2005).
Magnésium Chloridc
122 \
104
- \
M
- \
_
fi H
\
Non-Absorbent
Lu
50
Zone
Y"""'"""™'
\ Calcium Chloride
l\ 1 I
0 20 441 fi» H» II
Relative Ilumidity, %
Figure 5 : Capacité d'absorption du chlorure en fonction de la température (Nebraska, 1995)
Une autre propriété des chlorures est qu'ils sont en mesure d'abaisser le point de
congélation des solutés. Cette propriété est plus marquée pour les chlorures de calcium et
de magnésium bien qu'elle soit aussi présente pour le chlorure de sodium. Prenons par
exemple, une solution contenant 30 % de CaCh, 22 % de MgCL;, et 25 % de NaCl.
Respectivement, ces chlorure ont la capacité d'abaisser le point de congélation de la
solution a -15,5°C (4,1°F), 2,7° C (36,86 °F) et 14,4° C (57,9 °F) (Woods, 1960). La
congélation d'une route stabilisée au chlorure se produit non seulement à une plus basse
température, mais elle est aussi progressive et rarement complète. De ce fait, les chlorures
réduisent le gonflement dû au gel ainsi que les déformations dues aux cycles de gel/dégel
(Colorado Department of Transportation, 1989). Le gonflement dû au gel se produit quand
l'eau dans les pores du sol se transforme en lentille de glace. Le volume d'eau est augmenté
d'environ 10 % (Holtz et Kovacs, 1981). Cette augmentation de volume peut créer des
soulèvements, causant des dommages aux structures routières. Le problème apparaît
généralement au printemps, lorsqu'il y a des fluctuations de température et que les lentilles
de glace fondent, augmentant ainsi la teneur en eau disponible dans le sol et la structure de
chaussée. Cette teneur en eau diminue la résistance du matériau. De ce fait, les pavages
routiers peuvent subir des dommages importants pendant le dégel printanier lorsque la
capacité de support est réduite.
39
Le chlorure se retrouve généralement sous trois formes de produits soit sous forme liquide,
en flocons ou en granules. La concentration la plus souvent utilisée sous forme liquide se
situe entre 32 à 38 % de chlorure en masse. Sous forme de flocons, les concentrations sont
normalement près de 77 à 80 % en masse. Dans le cas des granules, la concentration se
situe près de 90 à 93 % en masse (Bolander, 1999). On remarque une certaine polyvalence
à l'utilisation du chlorure de calcium liquide, puisqu'il est utilisé pour des applications
abat-poussières ainsi que pour effectuer une stabilisation d'un matériau. Les flocons et les
granules quant à eux sont employés uniquement pour des applications de dépoussiérage.
Une étude réalisée à l'Université du Colorado (Sanders et coll. 1997) a démontré que
l'utilisation d'abat-poussière comme le chlorure de calcium, de magnésium ainsi que la
lignine permettrait de réduire de l'ordre de 50 à 70 % l'émission de poussière. Les résultats
de ces essais sur une route témoin ont démontré que les routes traitées avec des abat-
poussières perdent approximativement entre 42 à 61 % de moins de particules fines que les
chemins non traités. En terme monétaire, l'utilisation des ces abat-poussières permet de
réduire les coûts d'entretien de la route de l'ordre de 30 à 46 %, compte tenu du fait que
moins de matériel est ajouté et que le chemin est moins souvent réhabilité (Sanders et coll.
1997).
L'utilisation de ce produit ne comporte pas seulement que des avantages. En effet l'aspect
de la sécurité environnementale doit être abordé avant l'utilisation de ces produits. Ils
peuvent causer la contamination des eaux souterraines, lorsque cette dernière est à moins de
9 mètres de la couche de roulement, dû à une concentration accrue en chlorure. De plus, il
est recommandé de porter des équipements de sécurité lors de l'application, car le chlorure
peut causer des irritations des yeux et de la peau. Enfin, certaines espèces végétales peuvent
40
aussi être incommodées par une concentration trop élevée en chlorure de la même façon
que les nappes d'eau. Il est recommandé de ne pas planter d'érable, de bouleaux ou certains
types de pins à moins de 10 mètres de la route, afin de limiter les effets négatifs
(Pennsylvanie Department of Transportation, 1995).
La structure de la route doit aussi être prise en considération lors de l'application des
additifs chimiques. Un devers de route trop élevé pourrait causer une lixiviation du chlorure
lors de la première pluie. De ce fait, une pulvérisation périodique des routes permettra de
minimiser les effets de la poussière ainsi que celle de la lixiviation.
La saumure naturelle, commercialisée sous le nom de Solnat, qui est en fait une eau
extrêmement salée, appartient aussi à la famille des agents de cohésion chimique. Le Solnat
est un produit inodore et incolore qui est extrait du sol. Il contient des éléments chimiques
tels que du calcium, du sodium, du magnésium ainsi que du potassium selon différentes
concentrations. D'après la compagnie Junex, sa composition est constituée de 60 % en
chlorure de calcium, 2 % en chlorure de magnésium et 38 % en chlorure de sodium. Un des
éléments favorisant l'utilisation du Solnat comme abat-poussière est son fort degré de
salinité, soit de l'ordre de 340 g/1 à une densité de 1,23. De part son contenu, le Solnat est
un liquide hygroscopique comme le calcium, et permet donc d'absorber l'humidité de l'air
et de maintenir un degré d'humidité à la surface des routes non revêtues, permettant ainsi
de minimiser la production de poussière. L'épandage du Solnat est semblable à celui du
41
chlorure, soit au début de la saison et lorsque nécessaire, mais le coût est inférieur de
l'ordre de 45 % comparativement aux chlorures.
Actuellement, le Solnat est en voie d'obtenir la certification BNQ 2410-300 décerné aux
abats poussière par le Bureau de Normalisation du Québec (BNQ). L'étude
écotoxicologique sur la saumure la plus concentrée en sels dissous a démontré que le
produit est sans danger pour l'environnement. Contrairement aux chlorures de calcium
fabriqués en usine par différents procédés chimiques, la saumure Solnat est un produit
naturel qui a été formé par des processus géologiques qui datent de plusieurs centaines de
millions d'années.
La famille des autres agents permet d'englober plusieurs types de produit ayant certaines
caractéristiques intéressantes pour notre type d'étude. La majorité des produits présentée à
l'intérieur de cette section correspond à un mélange d'émulsion à base de polymère. Ce
produit respecte les normes environnementales de l'OSHA et de l'EPA, il est donc
considéré comme non dangereux du point de vue environnemental. Il est particulièrement
utilisé et est efficace dans les secteurs où les risques environnementaux sont plus élevés
ainsi que dans les secteurs où l'esthétique est importante.
entre elles, formant de grandes chaînes difficilement morcelables (Hoover, 1987). Par ce
lien, un effet de ciment se produit à la surface, permettant de densifier la couche ainsi que
d'augmenter sa résistance à l'eau. Les polymères possèdent une très grande latitude quant
aux types de sols.
Plusieurs études de stabilisation de matériaux ont été réalisées au cours des dernières
années. Un rapport produit par le Département du Transport de l'Arizona a conclu que les
polymères sont en mesure d'être de très bons abat-poussières ainsi que des produits
efficaces pour la stabilisation de la fondation d'une route (Hoover, 1987). Une autre étude
réalisée en Californie a démontré que plusieurs produits de polymère peuvent être utilisés
comme abat-poussière. L'étude a comparé une résine de pin, le chlorure de magnésium
ainsi que de calcium, le lignisulfate, deux résines de pétrole, et le Soil Sèment. Ces produits
ont été évalués à des intervalles de 3, 6, et 12 mois. L'analyse a révélé que le Soil Sèment
était toujours à près de 90 % d'efficacité lorsqu'il est utilisé comme abat-poussière et ce,
même après 12 mois. En termes d'efficacité à retenir la poussière à long terme, la résine de
pin présente quant à elle approximativement 30 % d'efficacité (Midwest Industrial Supply,
Inc., 2005). L'armée américaine a également recommandé lors d'application d'abat-
poussière, d'utiliser un stabilisant à base de polymère. Trois types de produits à base de
polymère ont été appliqués sur les routes non pavées dans plusieurs régions. Différents
résultats sont ressortis de cette étude. Certains ont une efficacité de l'ordre d'un mois
lorsqu'il y a de forts achalandages et cette efficacité peut s'étendre jusqu'à un an (Bolander,
1997).
Le Soil Sèment est un produit composé principalement d'un acrylique, d'un acrylate, et d'un
polymère de liquide d'acétate. Sa densité est de l'ordre de 1000 à 1140 kg / m3, et son pH
varie entre 4,0 et 9,5. Le Soil Sèment est soluble dans l'eau et son contenu de solides est
approximativement de 40 %. La composition est normalement de 5 à 50 % de sa masse en
43
polymère et de 50 à 95 % du reste en eau, tout dépendant si le produit désiré doit être plus
ou moins concentré. Selon les caractéristiques du polymère (Soil Sèment) et des essais
réalisés (Army engineering, 2005), ce produit semble fort intéressant. Avec une haute
teneur en polymère à l'application, le Soil Sèment permet d'augmenter la cohésion entre les
particules du sol. Cette cohésion entre les particules va permet à la structure routière
d'augmenter la stabilité ainsi que la résistance mécanique des matériaux. Il permet aussi de
dissiper les charges appliquées à la surface sur une plus grande superficie. En liant les
particules entre elles, la rigidité du matériau devient supérieure en surface et en profondeur,
dépendant de la période de cure. Compte tenu de sa haute teneur en polymère, le Soil
Sèment permet d'augmenter la cohésion entre les particules du matériau. Comme la
cohésion entre les particules est favorisée, une route traitée au Soil Sèment tend à devenir
de plus en plus dure et présente l'aspect d'un béton maigre. Aussi, le Soil Sèment est peu
influencé par l'humidité présente dans l'air.
Selon la certification effectuée par California Air Ressources Board, l'efficacité du Soil
Sèment en tant qu'abat poussière sur les routes non revêtues a été testée sur une surface
composée d'argile et de silt. Le Soil Sèment n'est pas recommandé sur les agrégats qui ont
une faible résistance à l'abrasion. Aussi, on ne recommande pas l'application du Soil
Sèment lorsque la température est inférieure à 0 °C.
Le Soil Sèment est appliqué à l'aide d'un camion citerne muni d'une barre pressurisée
fonctionnant de 140 à 170 KPa. Pour une surface relativement sèche, il est préférable de
pré-humidifier la surface avec de l'eau permettant ainsi d'augmenter la pénétration du Soil
Sèment dans le sol lors de l'application (Midwest Industrial Supply, Inc., 2005).
Le Road Oyl fait aussi partie de cette catégorie d'agent. Road Oyl est une émulsion
composée de résine permettant d'obtenir un rendement plus élevé pour la stabilisation des
44
fondations d'une route non pavées ainsi que lorsqu'il est utilisé comme abat poussière. Le
Road Oyl est fabriqué à base de résine d'arbre et permet une très bonne cohésion entre les
particules granulaires en plus d'être non ionique.
Chapitre 3
Les types de produits retenus sont fonction des quatre familles qui ont été présentées au
chapitre 2. La nomenclature des quatre familles est la suivante : les agents d'agglomération
de particules, les agents de cohésion mécanique, les agents de cohésion chimique ainsi que
les autres agents, dont les polymères.
4(>
La famille des agents d'agglomération de particules comprend des produits tels que le
ciment et la chaux, qui sont des produits cimentaires. Dans le cadre de cette étude, la chaux
ne semblait pas un produit intéressant puisque le matériau granulaire retenu est un MG 20B
ne comprenant qu'une fine proportion d'argile. En effet, les propriétés de la chaux ne sont
intéressantes que pour un sol ou un matériau de type argileux ou silteux.
Par contre, dans le cas du ciment, celui-ci est en mesure d'augmenter de façon considérable
la cohésion entre les particules du sol en relation avec la quantité d'eau présente dans le
matériau. La période de cure ainsi que la capacité de ce produit à s'hydrater lui confère une
place de choix dans la gamme de produits stabilisants retenus.
Les paramètres présents dans la documentation ainsi que les résultats obtenus au cours
d'expérimentations antérieures ont permis de choisir ce type de produit et de l'inclure dans
la matrice de produits stabilisants qui a été utilisée dans le cadre de l'étude. Des essais de
cisaillement indirect par compression non confiné ont été effectués.
Auparavant, le type de produit cimentaire le plus utilisé pour effectuer des ouvrages
géotechniques était le ciment Portland de Type 10 ou 20. Beaucoup de résultats dans la
documentation font référence à ce produit. Actuellement, avec la nouvelle norme
canadienne A3000-03, les ciments et ciments hydrauliques composés ont changé de
nomenclature. La nouvelle nomenclature comprend dorénavant une dénomination
descriptive à deux lettres (Tableau 2).
47
Le ciment Portland de Type 10, qui est le plus couramment utilisé pour effectuer une
stabilisation, est dorénavant appelé ciment de type GU pour usage général. Le type de
ciment utilisé pour la recherche est celui produit par Ciment St-Laurent. Le certificat de
conformité du ciment GU utilisé pour les fins des essais ainsi que les propriétés physiques
et l'analyse chimique de ce dernier sont présentés à l'annexe 1.
dosages (6, 8, 10 %) est surtout utilisée lors d'une stabilisation en profondeur. Pour les fins
de l'étude, les valeurs obtenues avec de tels dosages seront pris en considération afin de
pallier des contraintes ponctuelles (approche de ponceau, virage prononcé, pente abrupte).
L'ensemble des teneurs en ciment retenues est fonction de l'état des connaissances et des
recherches effectuées dans le passée par divers centres de recherche.
Les agents de cohésion chimique sont souvent employés comme produits abat-poussières.
Ils ont la capacité de retenir l'humidité présente dans l'air, de manière à ce que les
particules fines comprises dans le matériau granulaire demeurent humidifiées et en place.
Selon le climat dans lequel l'application est effectuée, les agents de cohésion chimique tels
que le chlorure de calcium (CaCh), de magnésium (MgCk), de sodium (NaCh) et la
saumure naturelle nécessitent une application de l'ordre de 2 à 4 fois, selon la durée de la
période estivale. Malgré une application plus fréquente, leur coût est relativement faible à
court terme comparativement à l'application d'un revêtement bitumineux. Aussi, ils
procurent aux utilisateurs des routes non revêtues sécurité, visibilité ainsi qu'un confort de
roulement.
Des recherches ont été réalisés en ce qui concerne les abat-poussières au Canada ainsi que
dans le reste de l'Amérique du Nord (Reyier 1972 ; Provencher et Maranda 1996). Depuis
plus de 50 ans, ces produits sont utilisés pour réduire la présence de poussière. D'autres
applications ont été étudiées, comme la stabilisation d'une fondation de chaussée par
mélange avec le matériau granulaire (Bushman et coll 2004 ; Singh et Das 1999 ; Kirchner
etGalll991).
des essais de cisaillement (annexe 2). Son utilisation permettra dans un premier temps de
valider les résultats rencontrés dans la documentation et de déterminer le dosage approprié
pour ce type de matériau dans un contexte contrôlé en laboratoire.
En résumé, les dosages trouvés dans la documentation varient de 0,8 1/m2 jusqu'à 2,3 1/m2.
En prenant en considération les recherches et la tendance des applications effectuées au
Québec au cours des dernières années, des dosages de l'ordre de 1,3, 1,8, et 2,3 1/m2 ont été
retenus pour l'étude et ce, à une concentration de 38 % en masse. Le fait de faire varier le
taux d'application de ce type de produit a permis de déterminer l'influence que la quantité
peut avoir sur la cohésion entre les particules.
Compte tenu du faible dosage nécessaire pour ce produit, l'utilisation sous forme de flocons
a été retenue, car elle est beaucoup plus avantageuse. En effet, sous forme de flocons, le
chlorure de calcium est pur à 90 %. Ainsi, il est possible de reconstituer la concentration
désirée du produit et ce en faible quantité.
3.1.3 Polymères
À la section 2.3.4, les différents types de polymères utilisés dans le domaine de la voirie
forestière et municipale ont été présentés. Ceux ayant été le plus souvent utilisés comme
émulsion à base de polymère sont : l'Envirotac II, le M10+50, le Soil Sèment et le Soiltrac.
Dans le cadre de notre recherche, ce type d'émulsion a été classé dans la famille des autres
agents, même si ces produits ont la capacité de lier grâce à leur composition chimique. Ils
permettent dans un premier temps de réduire le soulèvement de la poussière et dans un
second temps, d'augmenter la rigidité de la structure granulaire grâce à leur composition
d'acétate de vinyle ou à des copolymères à base d'acryliques. Comme mentionné dans la
documentation, l'application d'un polymère forme des liens chimiques entre les particules
de différents diamètres. Pour les fins de l'étude, il s'est avéré intéressant d'expérimenter et
d'appliquer un produit de cette famille à la fois comme produit stabilisant et comme abat-
poussière à différentes concentrations et dosages. Le polymère (Soil Sèment) est vendu en
concentration presque pure (annexe 3). L'utilisation du polymère en trop grande
concentration ne démontré que de faible gain supplémentaire, donc d'un point de vu
économique est peu justifiable.
Les dosages de 1,4, 2,4, 3,4 et 4,4 1/m2 ont été retenus pour les essais de cisaillement et de
compression. La composition du Soil Sèment sera de 6,8 litre d'eau pour un litre de
polymère (6,8:1) (Soil Sèment), soit une solution liquide composée de 15 % de polymère.
Le US Army Corps of Engineers (2005) a publié un document démontrant qu'un dosage
inférieur à 3,4 1 / m2 ne permet pas un contrôle complet de la poussière et ce, à un taux de
dilution de 3:1. Donc, en prenant en considération ces recommandations, des essais
supplémentaires seront effectuées pour une dilution de 3:1 (33,3 % de la composition en
Soil Sèment) avec un dosage de 3,4 1/m2. De ce fait, nous avons été en mesure de valider
l'influence que peut avoir la composition chimique du produit en fonction des dosages lors
de l'application. Ce produit a été retenu dans la matrice de produits pour les essais de
cisaillement.
51
L'ensemble des essais a été réalisé avec des teneurs en eau de 3, 4,5, et 6 %. La
détermination de ces pourcentages est en fonction des essais de caractérisation réalisés sur
le matériau. La teneur en eau de 6 % est utilisée puisqu'elle se rapproche de la teneur en
eau optimale de ce matériau qui est de 6,4 % et qu'il est plus facile d'effectuer un
compactage du «côté sec» de l'optimum Proctor d'un matériau. Le «côté sec» d'un
matériau est toujours déterminé en fonction de sa teneur en eau optimale. Il est situé du côté
gauche sur la courbe Proctor soit lorsque les teneurs en eau sont inférieures à celle optimale
(< 6,4 %). La teneur en eau de 3 % a été retenue, car elle représente de façon réaliste la
teneur en eau présente à l'intérieur de la structure routière à vocation forestière et
municipale. Finalement, la teneur en eau de 4,5 % sera utilisée comme valeur intermédiaire
aux précédentes.
En se basant sur les informations énoncées dans les sections précédentes, il est possible
d'élaborer une matrice de produits regroupant les essais de cisaillement ainsi que ceux
effectués à l'aide du Simulateur climatique et mécanique de l'Université Laval (SimUL) en
laboratoire et ceux qui seront réalisés sur le terrain (Annexe 4) (Tableau 3).
En résumé, la conception de la matrice (Tableau 3) est basée sur l'état des connaissances et
des pratiques effectués ainsi que sur les caractéristiques du matériau de base (MG 20B). La
57,
conception de la matrice expérimentale implique que certains essais seront réalisés au Site
Expérimental Routier de l'Université Laval (SERUL) situé à la Forêt Montmorency dans
le Parc des Laurentides. La mise en place de planches d'essai au SERUL a été décidée en
raison du fait que certains essais avec les produits sont difficilement réalisables en
laboratoire. Le traitement de surface est un exemple de produit nécessitant de nombreux
appareils et machineries lors de la conception et de l'implantation d'une planche d'essai.
Aussi, le SERUL permettra de tester les produits stabilisants et abat-poussières les plus
performants qui sont ressortis des essais de cisaillement et des essais réalisés à l'aide du
SimUL. De cette façon, les essais de laboratoire pourront être comparés avec les essais
réalisés en conditions réelles d'exploitations.
Certains des essais présentés au Tableau 4 ont été réalisés plusieurs fois afin de vérifier la
répétitivité de chaque type d'essais. Dans le cas du MG 20B, soit le matériau témoin,
33 essais sont réalisés avec la boîte de cisaillement direct. Pour ce qui est des autres
53
produits, le nombre d'essais varie entre 9 et 36 pour un total de 135 essais préliminaires.
Avec ce nombre d'essais, il est possible de déterminer ou de cibler les concentrations
optimales de chacun des produits, permettant ainsi d'élaborer une seconde matrice de
produits destinés aux essais de laboratoire à l'aide du SimUL.
La seconde partie des essais en laboratoire, soit les essais de cisaillement indirect par
compression, est effectuée avec les produits suivants : le ciment, le polymère, le solnat et le
chlorure. De plus, le matériau MG 20B non stabilisé a lui aussi été soumis aux mêmes
essais, permettant ainsi d'avoir une base comparative lors de l'analyse des résultats.
L'ensemble des essais de cisaillement est présenté au tableau 5.
Le nombre d'essais en compression présentés au Tableau 5 est quelque peu inférieur à ceux
de la boîte de cisaillement dû au nombre inférieur de produits retenus pour effectuer de la
stabilisation de fondation. Au total, près de 70 essais de cisaillement indirect par
compression ont été réalisées afin de déterminer les capacités de support des matériaux
stabilisés.
Chapitre 4
4.1 Généralités
Les essais de caractérisation permettent de déterminer les propriétés d'un type de matériau
granulaire. Certaines normes approuvées par le Bureau de Normalisation du Québec (BNQ)
permettent de caractériser un matériau et de le comparer ainsi avec d'autres types ayant fait
l'objet d'études préalables. En ce qui a trait à l'étude comparative des matériaux stabilisés
en laboratoire, nous avons sélectionné deux types de matériaux granulaires, un pour la
sous-fondation et l'autre pour la couche de fondation et de roulement. Celui utilisé comme
fondation et surface de roulement est un matériau granulaire de dimension nominale
maximale de 20 mm (MG 20B) provenant de la sablière PEB au Lac St Charles, en
banlieue de Québec. La dimension nominale maximale signifie que moins de 10 % des
granulats sont retenus sur le tamis 20 mm. Le matériau utilisé est un gneiss granitique
partiellement concassé.
55
Les essais employés afin de caractériser les matériaux (MG 20B) dans le cadre de l'étude
sont :
■S Analyse granulométrique par tamisage (BNQ 2560-040)
Cette analyse permet de déterminer le pourcentage de particules passant à l'intérieur de
chacun des tamis supérieur à 2 mm. Elle détermine la proportion des particules plus
grossières à l'intérieur d'un matériau.
S Analyse granulométrique par sédimentation (BNQ 2501-025)
Cette analyse permet de déterminer le pourcentage de particules inférieures à 2 mm à
l'intérieur d'un matériau. Cette dimension influence beaucoup la liaison entre les autres
particules.
S Proctor modifié (BNQ 2501-255)
L'essai Proctor permet de tracer la courbe de compaction du matériau, soit la masse
volumique du matériau sec en fonction de la teneur en eau. Sur cette courbe, nous sommes
en mesure de déterminer la masse volumique maximale du matériau sec et la teneur en eau
optimale de notre matériau.
• Indice de portance californien (CBR) (ASTM Dl 883)
Cet essai permet de déterminer la capacité de support structural d'un matériau en le
comparant avec un sol de référence.
• Los Angeles (BNQ 2560-400)
L'essai Los Angeles permet d'évaluer la résistance à la fragmentation des gros granulats.
S Micro Deval (BNQ 2560-070)
Cet essai permet de déterminer la résistance à l'attrition des gros granulats gros.
• Densité absorption (BNQ 2560-065 et 067)
Il consiste à déterminer le densité des granulats. Il permet aussi de déterminer la quantité
d'eau ou de bitume que les granulats sont en mesure d'absorber.
• Valeur au bleu de méthylène (BNQ 2560-255)
La valeur de bleu de méthylène d'un sol constitue un paramètre d'identification qui mesure
la quantité et l'activité de la fraction argileuse contenue dans un sol ou un matériau rocheux.
56
Par la suite, chacun de ces essais sera présenté de manière plus complète à l'intérieur des
sections suivantes.
La méthode à suivre pour réaliser cette analyse est de faire vibrer un échantillon de
matériau sec à l'intérieur d'un tamiseur qui est constitué d'une série de tamis à mailles
carrées dont la taille des ouvertures va en décroissant. Lorsqu'on connaît la masse totale de
l'échantillon, on peut déterminer par pesage le pourcentage relatif de particules recueilli sur
chacun des tamis après tamisage (Holtz et Kovacs, 1981). Par la suite, pour être en mesure
de quantifier la masse ou son pourcentage de masse inférieure à 80 um, on procède par une
analyse de sédimentométrie. La portion de sol passant le tamis 5 mm est récupérée pour
faire l'analyse des particules fines de ce matériau. Cette portion est alors lavée et séchée
afin de retirer toutes les particules inférieures à 80 um. Ce n'est que lorsque le nettoyage est
effectué et que le granulat retenu sur le tamis 80 um a été séché que la granulométrie du
granulat fin peut être réalisée.
Pour être en mesure de bien caractériser le matériau selon sa courbe granulométrique, deux
coefficients sont utilisés : le coefficient d'uniformité et le coefficient de courbure. Les
coefficients permettent de définir la distribution des grains ainsi que la forme de la courbe
tout en aidant à classifier le matériau.
Le coefficient d'uniformité est en fait un paramètre de courbe. Plus la valeur est faible, plus
le sol est uniforme. Le coefficient d'uniformité consiste à diviser le diamètre des particules
58
Cu=^ [1]
Mo
91
C „ = - ^ - = 47,9
" 0,19
C =JSÙ [21
° (AoXAo)
(0,9)2
X
Cc= , \ = 0,468
(0,19)(9,1)
Cet essai a pour but de déterminer la teneur en eau optimale pour un sol donné en
établissant la relation densité-teneur en eau. En effet, les propriétés mécaniques d'un
matériau sont étroitement liées à son état de densité. La compréhension du comportement
de ces propriétés est nécessaire lors du compactage d'un matériau puisqu'un matériau dense
confère une stabilité élevée. Une présence d'eau en proportion désirée dans un matériau
facilite son compactage. Par le fait même, il existe une teneur en eau optimale qui est
spécifique à chaque type de matériau et qui favorise l'obtention d'une densité maximale
pour l'échantillon du matériau. Tirée du livre Holtz et Kovacs (1981), la Figure 7 démontre
schématiquement différentes courbes Proctor et Proctor modifié obtenues en laboratoire et
sur le terrain.
E
hù
2_ 1,9 -
II)
1/1
m
*C 1.8
.. J
tZ
E
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«, 1.7
3
cr
Ë
> 1,6
2
1.6
10 15 20 25
Teneur en eau (Vo)
Figure 7 : Comportement au compactage des matériaux
Comparaison entre le compactage en laboratoire et le compactage sur le terrain
1) Compactage statique en laboratoire sous une pression de 14 M l'a. 2) Compactage
en laboratoire suivant l'essai Proctor modifié. 3) Compactage en laboratoire
suivant l'essai Proctor normalisé. 4) Compactage statique en laboratoire sous une pression
de 1.4 MPa. 5) Compactage sur le terrain avec 6 passages d'un rouleau à pneus multiples.
6) Compactage sur le terrain avec 6 passages d'un rouleau à pieds de mouton.
60
Il existe deux types d'essais d'usage courant : l'essai Proctor et l'essai Proctor modifié. Ils
diffèrent par l'énergie de compactage utilisée. Le compactage est la densification des
matériaux par l'application d'énergie mécanique. Il peut entraîner aussi bien une
modification de la teneur en eau qu'une modification de la granulométrie. Le compactage
sert principalement à rendre le matériau plus stable et plus uniforme, c'est-à-dire, à enlever
les vides qui sont présents entre les particules solides. Le compactage sert aussi à réduire ou
à éliminer le risque de tassement, à augmenter la résistance des matériaux et la stabilité des
talus, à améliorer la capacité portante des infrastructures routières et à limiter les variations
de volume indésirables causées soit par l'action du gel, du gonflement ou du retrait.
Les résultats obtenus lors de l'essai Proctor modifié sont présentés dans le Tableau 6.
Les calculs se référant aux résultats que l'on peut observer dans le Tableau 6 sont expliqués
ci-dessous :
La masse volumique humide ph se détermine à l'aide de la formule suivante :
M M -M
_ _ sol humide __ sol humide+moule Proctor moule Proctor 1^1
Ph
~V V
moule Proclor moule Proctor
M..
(ù = -xlOO [4]
M sol sec
Pi,
Pd=' [5]
CD
II
100
À la figure 8, on remarque que la teneur en eau optimale est obtenue à la teneur en eau de
6,4 % et que la masse volumique maximale sèche est de 2213 kg/m3 (Figure 8). On peut
aussi remarquer une répétitivité des résultats. L'optimum de teneur en eau est fonction de la
composition du matériau testé. Pour ce type de matériau en particulier, on retrouve
normalement une teneur avoisinante de 6 % en eau et une masse volumique sèche de 2205
kg/m3 (Bilodeau et coll, 2007).
L'essai CBR (California Bearing Ratio) a pour objectif de déterminer la capacité portante
d'un matériau compacté à une teneur en eau et une densité optimales. De cette manière, il
est possible de déterminer la rigidité du matériau. La valeur CBR est fonction de la charge
requise pour enfoncer un piston de 1935 mm2 à une vitesse uniforme de 12,7 mm/min
jusqu'à une profondeur déterminée et normalisée de 2,54 et de 5,08 mm dans un matériau.
Pour être en mesure de réaliser cet essai, on doit compacter le matériau selon la densité et la
teneur en eau optimales déterminées au préalable par un essai de compaction Proctor
modifié (BNQ 2501-255)
Pour obtenir la valeur de CBR à 2,54 mm ainsi qu'à 5,08 mm, l'équation suivante est
utilisée pour déterminer la portance de l'échantillon en fonction du sol de référence.
La plus élevée des deux valeurs est retenue comme indice CBR pour ce matériau Le
Tableau 7 présente les résultats obtenus lors de cet essai ainsi que la comparaison en
pourcentage avec l'indice de portance californien qui est notre référence à 100%.
En comparaison avec des résultats obtenus (Bilodeau et coll, 2007) sur le même matériau,
l'essai CBR a démontré sensiblement les mêmes propriétés mécaniques.
L'objectif de cet essai est d'identifier la résistance à la fragmentation des granulats. Elle
consiste à introduire dans un cylindre une portion de MG 20B ainsi que des charges
abrasives (boulets) normalisées. Par la suite, le cylindre est mis en rotation pendant un
certain temps. Ceci permet de déterminer si les granulats utilisés sont en mesure de
conserver l'ensemble de leurs caractéristiques lorsqu'ils seront soumis à des impacts. Le
Tableau 8 présente les résultats obtenus lors de cet essai.
Minitiale ^finale
% abrasion '
400 [7]
M initiale.
Il est possible de constater à partir des résultats du Tableau 8 que le pourcentage d'abrasion
est de 32,20 %. Cette valeur implique que près de 35 % des particules n'ont pas été
retenues sur le tamis 1,70 mm. Ceci signifie que le granulat a une très bonne résistance à
l'abrasion et à la fragmentation, permettant ainsi de soutenir des contraintes importantes
sans subir un changement de granulométrie important.
64
Cet essai a comme objectif de mesurer la dureté d'un granulat et par le fait même, la
résistance à l'abrasion ainsi qu'à la fragmentation. Cette qualité intrinsèque des granulats
est déterminante pour assurer la similarité des courbes granulométriques avant et après les
activités de construction. En effet, l'attrition causée par le passage des véhicules lourds et
l'usure causée par l'action des pneus sur les granulats en surface peuvent modifier la courbe
granulométrique du matériau.
Pour réaliser l'essai, l'échantillon doit être sec et exempt de saletés. Le grade du granulat
doit être déterminé en fonction de la fraction granulaire dominante du sol. Selon les
indications spécifiées au Tableau 9, la quantité de billes abrasives est déterminée. Dans le
cas du MG 20B gneiss granitique, le granulat est de grade C.
Dans notre cas, la masse totale retenue sur les trois tamis (10 mm, 5 mm, 1.25 mm) (m) est
de 446 g.
, (500-446)
Coefficient micro - Deval = x 100 = 10,8 %
500
Le coefficient obtenu (10,8 %) est pour un granulat grossier. En comparaison avec la
norme, nos granulats démontrent une bonne résistance mécanique à l'abrasion dû au
coefficient obtenu qui est inférieur à 35. La résistance de ce matériau est due en bonne
partie à sa composition minéralogie fait de quartz, hornblende et feldspath qui sont des
minéraux résistants selon l'échelle de Mohs (échelle de dureté).
Selon la norme, l'objectif est de déterminer la densité brute et apparente du gros granulat,
ainsi que son pourcentage d'absorption, après 24 heures dans l'eau. Le tout est basé sur
l'état d'un granulat saturé et superficiellement sec. La densité brute est utilisée pour le
calcul du volume occupé par le granulat dans divers mélanges constitués d'un liant et de
granulats. Elle permet aussi de déterminer le vide à l'intérieur d'un granulat. Les équations
utilisées pour déterminer la densité brute, apparente ainsi que la capacité d'absorption d'un
granulat sont les suivantes :
Densité apparente : correspond à la division entre la masse dans l'air de l'échantillon séché
et la soustraction de la masse dans l'air de l'échantillon séché et de la masse dans l'eau de
l'échantillon saturé.
M...
I)
app
[101
\Msec-MeauJ
Les résultats obtenus dans le cadre de notre étude sont présentés dans les Tableau 10 et 11.
En combinant les deux essais de caractérisation soient celui pour les granulats grossiers et
celui pour les granulats fins, nous sommes en mesure d'obtenir les valeurs de densité
présentées au Tableau 12.
Typiquement, la densité d'un granulat de cette source pétrologique est de l'ordre de 2,6 à
2,7 Mg/m3. La densité obtenue est de 2,621 Mg/m3.
L'objectif de cet essai est de déterminer la capacité d'absorption ionique des matériaux et
granulats en déterminant la fraction argileuse comprise dans l'arrangement granulaire de
notre matériau. Elle permet aussi d'apprécier la qualité et la quantité de particules fines
présente dans le matériau.
La valeur de bleu est le rapport entre le volume de bleu de méthylène utilisé et la masse
sèche de l'échantillon. Pour être en mesure de déterminer la masse sèche de l'échantillon,
on utilise l'équation suivante :
M,*100
K 100 + w
[12]
68
w : Teneur en eau
5 Essais de cisaillement
Les essais de cisaillement réalisés sur les matériaux stabilisés dans le cadre de l'étude sont
exposés dans la section qui suit. Ces essais ont pour objectif de déterminer quels produits
sont applicables et quelles concentrations sont optimales pour le matériau granulaire retenu
soit le MG 20B. Les résultats tirés de cette recherche seront ensuite utilisés pour la suite du
projet CARRLo, notamment les essais réalisés en laboratoire à l'aide du Simulateur de
sollicitations mécaniques et climatiques de l'Université Laval (SimUL). Les essais de
cisaillement sont de deux types, soit des essais de cisaillement direct et des essais de
cisaillement indirect par compression non confinée.
L'objectif de cet essai est de déterminer la force nécessaire pour briser les liens présents à
l'intérieur du matériau granulaire. Le comportement mécanique d'un sol, en particulier sa
stabilité mécanique, est grandement influencée par sa capacité à résister au cisaillement.
La capacité des sols et des matériaux à résister au cisaillement est un aspect très important
de la géotechnique routière. Dans le cadre de notre recherche, l'essai de cisaillement direct
permet de faire ressortir plusieurs paramètres intéressants à prendre en compte : de façon
70
traduit par un angle de frottement interne faible. La masse volumique, la forme des grains,
la distribution granulométrique et la grosseur des particules sont tous des paramètres
influençant la résistance au cisaillement.
r ou (<r, - <73)
.
— - - . - ^ ^ ^J»
îî
(JF 1 1 m
c, K„ Déformation i
e„ est de l'ordre de 20 %
Figure tO : Courbe effort déformation dans un essai de cisaillement
(D'après Sciences et Techniques, 2007)
Comme mentionné précédemment, la teneur en eau à l'intérieur d'un matériau joue un rôle
important lors d'un essai de cisaillement.
L'essai à la boîte de cisaillement consiste à confiner un échantillon dans une boîte conçue
de deux parties divisées par un plan horizontal : une partie est fixe tandis que l'autre peut
se déplacer horizontalement (Figure 11). L'application d'une charge normale constante sur
l'échantillon à l'aide d'un poids de chargement permet de mesurer à la fois la force de
cisaillement et les déformations horizontales et verticales induites par la force mécanique
appliquée sur la partie inférieure.
72
Dans ce type d'essai, le plan de rupture ou de cisaillement est prédéterminé puisqu'il est
imposé au matériau. De ce fait, il est difficile de s'assurer que la rupture a lieu sur le plan
le plus faible de l'échantillon. En condition réelle, la rupture a toujours lieu sur la section
de l'échantillon où la résistance est la plus faible.
Le matériau est compacté de manière à ce qu'une moitié soit dans la partie inférieure soit la
partie mobile de la boîte et que l'autre moitié soit présente dans la partie supérieure, donc
73
fixe. La mobilité horizontale est assurée grâce à un moteur qui contrôle les déplacements de
façon mécanique. De plus, deux capteurs de déplacement sont fixés permettant
d'enregistrer les déplacements : l'un est installé sur la partie mobile de la cuve (partie
inférieure) et l'autre est installé verticalement sur le contrepoids reposant sur la partie
supérieure du matériau permettant d'enregistrer les déplacements de la cuve (Figure 13).
Cellule de charge
Pour faire varier la teneur en eau, le sol doit être préalablement séché au four durant une
période de 24 heures. L'ajout progressif d'eau permet par la suite de faire varier la teneur
en eau dans le matériau afin de déterminer l'influence de ce paramètre sur la résistance au
cisaillement. La quantité de sol sec varie en fonction de la teneur en eau désirée lors de
l'expérimentation. Ces quantités sont déduites de la courbe Proctor présenté lors de la
caractérisation du MG 20B.
74
Dans un second temps, le matériau est pesé de manière à obtenir 5 couches similaires
permettant d'uniformiser le compactage à l'intérieur de la cuve. La masse nécessaire pour
constituer une couche dépend aussi de la teneur en eau dans le matériau. Chacune des
couches doit être compactée selon une épaisseur préétablie de 2,5 centimètres à l'aide d'un
marteau pneumatique. Cet outil facilite le réarrangement des particules de façon à obtenir la
masse volumique voulue. De cette manière, la masse volumique désirée est obtenue pour
effectuer les essais de cisaillement. Finalement, une fois que la compaction des cinq
couches est terminée, le montage final de l'échantillon est prêt a être installé. Pour ce faire,
une masse est déposée sur le matériau de manière à venir confiner verticalement
l'échantillon. Les capteurs de déplacements verticaux et horizontaux sont installés et la
cellule de charge permettant l'acquisition des données de cisaillement est mise en place.
Selon la norme ASTM 3080, la vitesse de cisaillement doit être entre 0,025 mm et 1 mm /
minutes. Dans le cas de l'expérience, la vitesse de cisaillement choisie est de 0,8 mm /
minute.
Les essais de compression non confinés permettent de tester des produits ayant la capacité
de former de fortes liaisons entre les particules constituant le matériau tels que les produits
cimentaires. Par ailleurs, les types de produits stabilisants ayant démontré un certain
potentiel à la boîte de cisaillement direct ont aussi été testés en compression. De cette
75
façon, une validation des résultats est effectuée, tout en permettant de déterminer les
concentrations optimales de chacun des produits en fonction de leur applicabilité.
La méthodologie employée pour les fins de cette expérience consiste à compacter plusieurs
échantillons tout en variant les paramètres énumérés précédemment. Cette compaction doit
se faire selon la norme du Proctor modifié et ce, de la manière la plus homogène possible.
La régularité permet de minimiser la variabilité des résultats. La compaction est réalisée en
5 couches de façon à atteindre la masse volumique optimale. Les échantillons ont un
diamètre de 101,6 mm et une hauteur de 200 mm. Une fois la compaction terminée, les
échantillons de matériau stabilisé au ciment sont recouverts d'une membrane de caoutchouc
et scellés dans la partie inférieure (Figure 14) pour ensuite être mise dans une chambre à
humidité contrôlée. Pour les autres échantillons de matériau (témoin, chlorure de calcium,
saumure naturelle et polymère), ils sont déposés dans un endroit sécuritaire, sans membrane
afin qu'il puisse curer à l'air libre.
La période de cure a été établie à 7 jours (ASTM 5102) pour le ciment dû au fait que les
échantillons sont déposés dans une chambre à température et humidité contrôlées. La durée
de la cure nous permet aussi d'augmenter le nombre d'essais comparativement à une cure
de 28 jours recommandée dans le cas des produits cimentaires. Seule la face supérieure de
l'échantillon est laissée à l'air libre permettant de représenter le plus possible des
conditions réelles de routes non revêtues. Pour les autres échantillons, leur période de cure
est de 3 jours à l'air ambiant, sans membrane.
Une fois la période de cure terminée, les échantillons sont soumis à l'essai de cisaillement
indirect par compression non confiné sur une presse. La capacité de la presse (500 KN)
(Figure 15) permet de tester des échantillons ayant une forte teneur en ciment donc une
résistance à la compression élevée.
Une fois que l'échantillon a atteint la rupture, l'enregistrement se continue sur une période
de 20 secondes. La vitesse de compression à laquelle sont soumis les échantillons est de 0,8
mm / min qui correspond aux exigences de la norme (ASTM D-5102).
Chapitre 6
Les essais ont été effectués sur le MG 20B non stabilisé (matériau témoin) ainsi que sur le
MG 20B stabilisé avec le chlorure de calcium, la saumure naturelle, le polymère et le
ciment (Annexe 4). Il est important de retenir que les essais de cisaillement direct sans
aucun temps de cure sont réalisés immédiatement après la mise en place de l'échantillon à
l'intérieur de la boîte. Ce protocole d'essai permet de déterminer et de discriminer la
performance des matériaux stabilisés par rapport à celle du matériau témoin. La
formulation des matériaux stabilisés prend en compte la teneur en eau présente à l'intérieur
des produits utilisés pour la stabilisation permettant d'atteindre les teneurs en eau optimales
visées et d'obtenir la masse volumique désirée. Le Tableau 15 montre la proportion d'eau à
l'intérieur de chacun des produits.
XI)
L'équation 13 permet de déterminer la quantité d'eau que l'on doit ajouter au matériau afin
d'obtenir la teneur en eau visée.
%W
viSée = %W
dés,rée ~%WProdu, [13]
Comme le montre le Tableau 16, de nombreux essais ont été réalisés, permettant de
minimiser la variation des valeurs de résistance obtenues à l'intérieur d'une gamme de
teneurs en eau. Au total, 17 essais de cisaillement ont été effectués sur le matériau témoin
permettant de déterminer la résistance qu'offre un matériau non stabilisé lors d'un essai de
cisaillement (Tableau 16).
XI
Tableau 16 : Sommaire des essais de cisaillement direct du MG 20H non stabilisé (matériau témoin)
Masse
Teneur en eau Teneur en eau Résistance Résistance Teneur en eau
Volumlque
visée (%) réelle (%) maximale (KN) moyenne (KN) moyenne {%)
(«H/m')
2303,97 7,5 6,58 3,849
2325,00 7,5 8J6 5,001
2345,09 7,5 9,46 4,319 3,970 7,388
2285,60 7,5 6,98 3,697
2285,60 7,5 5,76 4,365
2273,44 6 6,32 4,602
2293,76 6 6,4 4,607
2292,39 6 5,25 4,379
4,310 6,180
2275,09 6 5,81 4,561
2273,38 6 6,5 3,712
2293,30 6 6,8 4,000
2285,55 4,5 5,19 4,031
2247,88 4,5 4,37 4,213
4,122 4,705
2214,29 4,5 4,26 4,122
2175,07 4,5 5 3,622
2195,90 3 3,17 4,122
4,114 3,175
2195,90 3 3,18 4,106
Il convient de préciser que la masse volumique optimale de compactage est presque atteinte
par chacun des échantillons. En plus, les résultats obtenus sont cohérents de part leur
répétabilité entre chacun. Ceci nous permet de déterminer la résistance du matériau témoin
obtenu en fonction de la teneur en eau lors des essais de cisaillement. Afin de faciliter la
présentation des résultats obtenus, seule la moyenne de la résistance en cisaillement ainsi
que la valeur moyenne des teneurs en eau mesurées lors de l'expérimentation ont été en
relation. Il est important de mentionner que l'ensemble des résultats présentés est issu d'un
protocole rigoureux de mise en place du matériau à l'intérieur de la boîte de cisaillement
(section 5.1.2), ce qui permet de minimiser les erreurs reliées à la manipulation ainsi qu'à la
mise en place du matériau. La moyenne des résultats est présentée à la Figure 18.
4,3
4,1
^ 3,9
n 1 3,7
<D + ^
o c 3,5
c <u
S
S 3,3 / \
42 % 3,1
o 2,9
2,7
2,5
1 4 5 6 7 1i
Teneur en eau (%)
Figure 18 : Résistance en cisaillement direct du matériau témoin
82
La Figure 18 montre que le maximum de résistance en cisaillement est atteint à une teneur
en eau de 4,7 % et que cette dernière joue un rôle important lors de la compaction d'un
matériau, permettant ainsi d'augmenter la résistance au cisaillement. En effet, l'eau
humidifie les particules comprises à l'intérieur du squelette granulaire, permettant ainsi
d'obtenir un réarrangement optimal de ce dernier. De plus, à partir des résultats obtenus, on
remarque que l'apport supplémentaire en eau (> 4,7 %) cause l'écartement du squelette
granulaire ou la décohésion des particules. De cette façon, une diminution importante de la
résistance en cisaillement est observée.
Les essais de cisaillement qui sont présentés dans cette section ont été réalisés à une
concentration de 35 % en chlorure de calcium (masse) et des proportions variant de 1,3
1/m2, 1,8 1/m2 et 2,3 1/m2. La proportion est calculée en surface considérant que le calcium
ainsi que l'ensemble des produits testés pénètrent jusqu'à une profondeur de 10 cm
lorsqu'on l'applique à la surface. Ces proportions permettent d'exploiter ce qui a été trouvé
dans la documentation et utilisée dans la pratique lors de l'application en conditions réelles.
Ces proportions sont appliquées au matériau granulaire témoin afin d'atteindre les teneurs
en eau visées. La proportion d'eau à l'intérieur du chlorure a été prise en considération lors
du calcul de l'apport d'eau ajoutée au matériau.
Tableau 17 : Résultats des essais de cisaillement direct obtenus avec le chlorure de calcium
Proportion Teneur en eau (%) Masse Résistance au cisaillement (KN) Teneur en eau
CaCI 2 visée réelle volumlque (Kg/m 3 ) maximale moyenne moyenne (%)
7,5 7,89 2318,5 4,445 4,45 7,89
6 6,47 2292,9 4,337
4,47 6,51
6 6,55 2293,0 4,607
4,5 4,48 2266,4 3,819
Calcium
4,5 3,87 2266,4 3,04
1,3 l/m 2 3,94 4,33
4,5 4,76 2266,6 4,122
4,5 4,2 2266,3 3,864
3 3,51 2215,2 4,213
3,66 2,99
3 2,47 2195,9 3,662
3 4,19 2214,5 3,667
3,77 4,01
3 3,83 2215,3 3,869
6 !>,(iH 2292,5 4,228
Calcium 4,25 6,01
2 6 6,34 2295,1 4,273
1,8 l/m
4,5 4,81 2266,2 4,228
1,!' 4,93 2268,3 4,046 4,15 4,70
4,5 4,35 2265,7 4,182
3 3,62 2215,8 4,016
3,86 3,86
3 4,09 2216,6 3,697
4,5 6,79 2267,5 4,228
Calcium
2 4,5 5,8 2266,5 4,122 3,85 5,79
2,3 l/m
4,5 4,79 2211,9 3,197
(i 6,73 2293,4 3,652
3,81 7,12
(i 7,^>1 2292,4 3,97
Au total, 23 essais de cisaillement direct ont été effectués selon trois proportions de
chlorure de calcium et trois teneurs en eau. Seulement un essai à une teneur en eau de 7,5 %
a été réalisé. Cette expérimentation n'a pas été concluante du fait que l'apport en eau était
supérieur au besoin du matériau et que ce type d'essai n'est pas configuré de façon à retenir
l'eau en surplus. Une grande quantité d'eau a été rejetée de l'échantillon par la fissure
horizontale séparant la boîte de cisaillement en deux parties égales. De cette façon, les
essais prévus à cette teneur en eau n'ont pas été pris en compte dans l'analyse. La
Figure 19 : Résultats des essais de cisaillement direct avec une stabilisation au chlorure
présente sous forme graphique les résultats de ces essais.
84
5 i
4,5
_t<-^^
4 - 3*^**
(KN) :
tk
♦ 1,3 L/m2
3,5 ! .
■ 1,8 L/m2
A 2,3 L/m2
3
<-
> 4 6 8
Teneur en eau (%)
Figure 19 : Résultats des essais de cisaillement direct avec une stabilisation au chlorure
de calcium en fonction de la teneur en eau
Le Tableau 18 présente les équations des droites pour chacune des proportions ainsi que la
valeur de résistance obtenue à une teneur en eau optimale de 6,4 % lors de l'extrapolation.
Tableau 18 : Équation des courbes de tendance obtenus lors des essais de cisaillement direct avec le
matériau granulaire stabilisé au chlorure de calcium
Proportion de Valeur de la résistance (KN)
chlorure de calcium Équation de la droite à l'optimum Proctor (6,4%)
1,3 L/m2 0,1738x+3,1854 4,30
1,8 L/m2 0,2192x+2,9817 4,34
2,3 L/m2 -0,007x2+0,069x+3,702 3,83
Le Tableau 19 montre que la masse volumique à laquelle les échantillons ont été compactés
est constante. Cela montre que le protocole de mise en place des échantillons a été respecté
et que les valeurs visées sont atteintes. De ce fait, il est possible de comparer en relatif, les
86
î=
»
E *JS
mt
ail
m
3 Z 4J» àr~
«!£
m
c»
W
S
m
m
S W>
f*ï
Figure 20 : Résultats des essais de cisaillement avec une stabilisation à la saumure
en fonction de la teneur en eau pour différentes proportions
Tableau 20 : Équations des courbes de tendance obtenues lors des essais de cisaillement direct avec le
matériau granulaire stabilisé avec la saumure naturelle
Proportion Equation de la droite Valeur à l'optimum 6,4%
1,2 L/m2 0,0672x+3,520 3,9501
1,5 L/m2 0,2131x+3,2545 4,6183
1,8 L/m2 0,0617x+3,6985 4,0934
Bien que la Figure 20 démontre clairement que la proportion optimale à utiliser lors de
l'application de saumure naturelle est de 1,5 1/m2, l'extrapolation de la valeur à l'optimum
Proctor de la droite linéaire, le confirme (Tableau 20). Les résultats montrent que la valeur
87
de la résistance mécanique pour un matériau stabilisé en proportion de 1,5 1/m2 à une teneur
en eau de 6,4 % est 4,62 kN.
Figure•21D:'Effe^•de•la■variarioll•de•la•telleur■ell•particule5■filles•à•l'l^ltérieur•du•squelette• granulaire-sur-
la-résistance-en-cisailleineiu-d'uii-ma tériau-stabilisé-avec-la'sauuiure-naturelle-*"
ej^-foucdou-dc-la-teneur-eu-eau-^
Dans le cadre de l'étude, il est possible de constater que l'ajout de particules fines
n'influence pratiquement pas la résistance en cisaillement. Elle tend a déplacer le point de
88
résistance maximale vers la gauche (teneur en eau plus faible) Il est fort probable que le
temps de cure joue un rôle clé dans la stabilisation avec la saumure naturelle, puisqu'il
permet d'accroître la cohésion entre les particules fines. Sans temps de cure, le matériau
témoin sans l'ajout de particules fines (MG 20B), procure une meilleure résistance
mécanique en cisaillement direct que le MG 20B avec ajout de particules fines. Les
résultats obtenus sont probablement dus à l'optimum Proctor qui a changé par l'ajout de
particules fines, ce qui diminue la résistance au cisaillement du matériau ainsi que la
compacité.
6.1.4 Polymère
Le polymère est un produit constitué d'une chaîne de polymères qui s'attache avec les
particules fines présentes dans le matériau. Sa structure moléculaire est de type linéaire et
réticulé permettant de faire interagir près de 1 000 000 molécules. Comparativement au
calcium et à l'émulsion bitumineuse qui ne font interagir qu'entre 100 et 10 000 molécules.
Le polymère à des proportions faibles est en mesure de répondre aux exigences d'un bon
abat-poussière. Aussi, à des plus fortes concentrations, sa structure moléculaire lui permet
de répondre au besoin d'un produit stabilisant. Le Tableau 21 présente les résultats obtenus
lors des essais de cisaillement direct sur un matériau granulaire stabilisé au polymère. De
plus, 7 essais supplémentaires de cisaillement direct ont été effectués, permettant de vérifier
si le temps de cure a une influence sur la résistance au cisaillement. Pour ces essais
supplémentaires, un délai de 2 heures a été laissé entre la mise en place du matériau à
l'intérieur de la cuve et la mise en marche de l'essai de cisaillement.
89
Tableau 21 : Résultats de cisaillement direct obtenus avec un matériau granulaire stabilisé au polymère
Résistance au Teneur en eau (%)
Proportion Masse volumique
cisaillement Résistance au Teneur en eau
(6,8:1) (Kg/m1) visée réelle
maximale (KN) cisaillement (KN) moyenne (%)
3,455 2273,35 6 6,22
4,122 2292,48 6 6,29
4,303 2292,48 6 6,11
3,546 2236,11 6 5,92 3,95 5,98
4,167 2292,88 6 5,77
4,031 2292,35 6 6,03
4 2292,45 6 5,55
Polymère
3,576 2190,40 4,5 2,75
1,4 L/m2
3,834 2247,61 4,5 4,86
3,88 3,91
3,879 2247,48 4,5 3,81
4,228 2285,60 4,5 4,21
3,788 2212,95 3 4,32
3,87 2214,28 3 3,09
3,70 3,76
3,561 2195,89 3 3,56
3,576 2216,28 3 4,07
4,379 2293,05 6 7,78
4,349 2248,10 6 5,82 4,22 6,59
3,925 2289,75 6 6,18
Polymère
2,4 L/m2 3,879 2266,40 4,5 4,6
3,743 2266,42 4,5 4,6 3,67 4,72
3,394 2228,92 4,5 4,96
4,031 2216,14 3 3,46
3,71 4,05
3,379 2196,11 3 4,63
4 2216,04 3 3,87
3,67 3,92
3,342 2159,89 3 3,97
4,016 2266,37 4,5 4,84
Polymère 4,016 2268,34 4,5 5.34
4,11 4,64
3,4 L/m2 4 2247,23 4,5 5,03
4,425 2214,46 4,5 4,63
4,425 2292,60 6 6,68
3,89 6,56
3,356 2254,55 6 6,43
Les résultats obtenus et présentés à l'intérieur du Tableau 21, ont été transposés sous forme
graphique (Figure 21) permettant de mieux visualiser la résistance qu'offre un matériau
stabilisé avec un polymère.
4,6
4,4
4,2
2
y
S
c 3B
S
u, ♦ 1,4 l/m2
3,6
g
K
3,4 ■ 2,4 l/m2
■ ■
3,2
3,4 l/m2
4 5 6
Teneur en eau (%)
Pour faciliter la compréhension des résultats, une moyenne des résultats obtenus pour
chacune des teneurs en eau a été effectuée, afin de déterminer la proportion optimale avec
ce type de produit. Le polymère avec une proportion de 3,4 1/m2 semble être la proportion
démontrant un meilleur gain de performance en ce qui a trait à la résistance au cisaillement
du matériau stabilisé.
5
4,3
4,6
4,4 .-à.
4,2
■
4
3,8
3,6 —♦—2.4L/m J
3,4
-»-l,4l/m2
3,2
• 3,4 L/m2
3
3 4 5 6
Aussi, une étude plus approfondie des résultats obtenus a permis d'extrapoler la valeur de
résistance à la teneur en eau optimale de compaction (6,4 %). Le Tableau 22 présente les
91
équations des courbes de tendance de la Figure 23 ainsi, que les valeurs d'extrapolations
obtenues pour la proportion optimale pour cette concentration de 6,8 1 d'eau pour 1 1 de
produit.
Tableau 22 : Équations de droites obtenues lors des essais de stabilisation avec le polymère
Proportion Extrapolation de la résistance (kN)
Équations de la droite
(Soil Sèment) à l'optimum Proctor (6,4 %)
1,4 L/m2 0,162x+3,1336 4,170
2,4 L/m2 0,1657x+2,8366 3,897
3,4 L/m2 0,1154x+3,5625 4,301
L'ensemble des résultats présentés concernant la stabilisation avec le polymère, montre que
l'application à un taux de 3,4 l/m2 est plus prometteuse au niveau de la stabilisation. De
plus, le temps de cure semble influencer de manière importante la résistance mécanique en
cisaillement du matériau granulaire stabilisé. En effet, des essais de cisaillement
supplémentaires ont été effectués en prenant soin d'imposer un temps de cure de 2 heures
sur chacun des échantillons. Les résultats de ces essais supplémentaires ont démontré un
gain en résistance mécanique des matériaux stabilisés avec le polymère comparativement
au matériau témoin non stabilisé de l'ordre de 8 % à une teneur en eau de 6 %. Ces résultats
suggèrent qu'un temps de cure est nécessaire au polymère pour augmenter sa résistance
mécanique.
6.1.5 Ciment
Le ciment est un produit de la famille des agents d'agglomération de particules qui permet
de créer des liens entre les particules du matériau granulaire. 11 est important de mentionner
que pour les essais à l'intérieur de la cuve de cisaillement, aucun délai entre la mise en
place et le lancement de l'expérimentation n'a été laissé. La principale raison pour laquelle
aucun temps de cure n'a été prévu pour ce type d'essais était d'optimiser le nombre d'essais
à l'intérieur de la boîte de cisaillement afin de comprendre le rôle que peut jouer l'ajout de
particules cimentaires à l'intérieur du matériau même s'il est évident que l'hydratation du
ciment est une phase importante et même nécessaire afin de permettre une cohésion entre
les particules. Les résultats obtenus pour ce type d'essais sont présentés au Tableau 23.
n
4,5
4
i
3 3,5
—•—4,50%
- 3
■«)
* ^
ce 1,50%
2,5 4 5 6
Teneur en eau (%)
Les résultats présentés au Tableau 23, ont été présentés sous forme graphique à la Figure 24
afin de mieux comprendre le phénomène observé lors de l'ajout de particules cimentaires.
Le Tableau 24 présente les équations des courbes tendances ainsi que les valeurs
extrapolées à la teneur en eau optimale (6,4 %).
En prenant en considération la Figure 24, les courbes obtenues avec une proportion de
ciment de 1,5 % démontrent un avantage par rapport aux deux autres. Avec les deux
93
proportions les plus faibles en ciment (1,5 et 3 %), une augmentation avec plateau de la
résistance en fonction de la teneur en eau a été observée. De plus, on observe une
augmentation linéaire, peut être exponentielle, de la résistance au cisaillement direct en
fonction de la teneur en eau pour la proportion la plus forte en ciment. À une proportion de
4,5 % en ciment et des teneurs en eau faibles, un effet de desserrement du squelette
granulaire est observé, donc de moins bonnes valeurs de résistance au cisaillement sont
obtenues tandis que, pour les proportions les plus faibles (1,5 et 3 %), l'effet d'un meilleur
empilement granulaire est observé.
Par contre un approfondissement de l'analyse de ces résultats montre que la pente obtenue
avec une proportion de 4,5 % d'ajout de ciment en masse sèche est de beaucoup supérieure
aux autres. De cette façon, l'ajout de ciment à des proportions de 1,5 et de 3% joue le
même rôle que l'ajout de particules fines à l'intérieur du squelette granulaire. Bien
évidemment ce phénomène est observable du fait que l'hydratation du ciment n'a pas pu
être effectuée puisqu'aucun temps de cure n'a été enregistré. Par contre, un ajout de 4,5 %
de ciment en masse sèche a un rôle structural à l'intérieur du matériau et permet de créer
des liens à l'intérieur du squelette granulaire du matériau.
Cette section permet de synthétiser les résultats obtenus lors des essais de caractérisation
mécanique effectués à l'aide de l'essai de cisaillement direct. Seules les valeurs maximales
de résistance de chacun des produits ont été retenues pour effectuer la synthèse. Ces
résultats seront comparés avec les essais de caractérisation en compression non confiné. Ils
sont présentés au Tableau 25.
94
Comme il a été mentionné à la section précédente, les trois proportions de ciment (1,5, 3,
4,5%) ont été conservées pour la suite des essais. La Figure 25 présente la synthèse des
résultats des essais de cisaillement direct sous forme graphique. Elle permet de mettre en
évidence les gains en résistance obtenus, en prenant comme référence le matériau témoin
non stabilisé. Il est important de mentionner qu'aucun délai de cure n'a été laissé avant la
réalisation des essais.
z"
3
^4,5 ^"*2Ê —«—MO 20
Figure 25 : Synthèse des résultats des essais de cisaillement direct pour les différents
produits en fonction de la teneur en eau
La Figure 25 regroupe les valeurs maximales obtenues pour chacun des produits. On
observe une augmentation quasi-linéaire ou avec un plateau pour les matériaux stabilisés en
fonction de la teneur en eau. Les produits stabilisants et abat-poussières semblent retenir ou
exercer une succion de l'eau à l'intérieur du matériau granulaire puisque le matériau témoin
non stabilisé ne présente pas une augmentation linéaire en fonction de la teneur en eau mais
plutôt un optimum à 4,5 % d'eau.
95
3
(U
25,00
•!-<
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5,00
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O 0,00
Chlorure de Saumure Polymère Ciment 1,5% Ciment 3 % Ciment 4,5%
calcium (1,5 naturelle (6,8:1)3,4
L/m2) (340 g/L) L/m2
Produits et proportion
Pour ce qui est du polymère et du ciment, ils ont démontré qu'un temps de cure est
nécessaire afin d'atteindre l'optimum en résistance mécanique. Ces produits sont utilisés
pour effectuer une stabilisation tandis que les produits comme le chlorure ou la saumure
sont des produits abat-poussières. Bien que le polymère et le ciment dénotent un gain en
résistance mécanique comparativement au matériau témoin, un temps de cure permettrait
des gains nettement supérieurs aux résultats obtenus. Ainsi, dans le second volet d'essais de
caractérisation mécanique à l'aide d'essai de compression non confiné, des temps de cure
propres aux types de produits ont été considérés.
Les essais de compression non confinée permettent tout comme les essais de cisaillement
direct, de faire ressortir certaines caractéristiques mécaniques des matériaux stabilisés. Ce
type d'essai est quelques peu différent de l'essai de cisaillement direct, en particulier dû au
fait qu'il n'impose pas un plan de rupture au matériau stabilisé mais fait plutôt intervenir le
plan le plus faible de l'échantillon. Il est important de spécifier que les résultats sont
obtenus après une cure variant de 3 à 7 jours, tout dépendant du type de produit utilisé lors
de la stabilisation du matériau témoin. Pour ce qui est du matériau témoin stabilisé avec des
97
La Figure 27 montre un exemple de données recueillies lors d'un essai. L'information que
l'on retire du graphique permet d'effectuer des comparaisons entre les différents produits et
concentrations. Cette information est prise au sommet de la courbe, c'est-à-dire au moment
où le maximum de force en compression est déployé avant qu'il y ait rupture de
l'échantillon.
100000
80000
S
g 60000
o
u-
40000
20000
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Déformation (mm)
Cette section est basée sur les résultats obtenus lors des essais de cisaillement direct. Elle
prend en considération la proportion de chacun des produits qui s'est le plus démarquer lors
des essais de cisaillement direct et ce, comparativement au matériau témoin non stabilisé.
Ces proportions sont énumérées dans la section 6.1.6 qui synthétise les essais de
cisaillement direct. Comme mentionné précédemment, un temps de cure a été fixé,
permettant de démontrer l'influence que peut avoir ce temps fixe au niveau du
comportement mécanique des matériaux stabilisés. Le Tableau 27 présente les résultats
obtenus selon les proportions ainsi que les concentrations expérimentées (Annexe 6). Il est
à noté qu'à l'intérieur de ce tableau sont présentés les résultats d'essais de compression
complémentaires effectués avec le polymère (Soil Sèment). Ces essais visent à déterminer
l'influence que peut avoir la variation de la concentration du polymère lors de la
stabilisation du matériau et de mieux définir l'optimum en concentration. Les essais
complémentaires aux essais effectués à une proportion de 6,8 1 d'eau pour 1 1 de polymère
(6,8 :1) ont été réalisés à des concentrations de 3 1 d'eau pour 1 1 (3 :1) de polymère ainsi
qu'à 1 1 d'eau pour 1 1 (1 :1) de polymère. Enfin, il est important de mentionner que la
fabrication des échantillons de matériaux stabilisés utilisés lors des essais de compression a
été effectuée à des teneurs en eau de 3, 4 et 5 %, hormis pour le polymère (1 :1). Cette
décision vient de l'expérience acquise lors des essais de cisaillement direct qui a démontrée
que le compactage se réalisait beaucoup mieux du «côté sec» de la courbe Proctor et que
cela permettait d'obtenir des résultats représentant mieux la réalité rencontrée en contexte
municipal et forestier.
99
Tableau 27 : Résultats obtenus lors des essais de compression non confiné sur le matériau témoin
et le matériau stabilisé avec les différents types de produits de stabilisation
Teneur en eau (%) Masse volumique Résistance
Produit Proportion
visée réelle Kg/m» maximale (KN)
3 2,90 2183,7 1,42
MG20 4 4,43 2231,9 2,01
5 5,88 2290,8 2,41
3 2,54 2175,5 1,76
Solnat 1,5 L/m2 5 5,42 2254,2 2,63
4 3,28 2210,9 2,33
3 3,15 2189,9 1,33
Calcium 1,8 L/m2 4 4,02 2214,3 1,47
5 4,10 2243,0 2,01
3 3,72 2205,8 10,49
Soil Sèment (6,8:1) 3,4 Um2 4 4,59 2221,1 13,40
5 5,61 2253,7 15,22
3 3,22 2201,4 15,27
Soil Sèment (3:1) 3,4 L/m2 5 4,95 2217,4 17,38
4 3,72 2212,4 17,35
Soil Sèment (1:1) 3,4 Um2 4 3,97 2272,0 8,10
Les résultats présentés à l'intérieur du Tableau 27 sont transposés sous forme graphique à la
Figure 28.
20
18
§" 16
S'"
o 14
CO
ï 12 ♦ MG20B
10 i Saumure naturelle
8 Calcium
c
Résistance e
• A Polymère (6,8:1)
♦ Polymère (3:1)
• Polymère (1:1)
2
' • * " ^
0
20 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5
6.2.2 Ciment
Tableau 28 : Résultats des essais de compression non confiné pour les matériaux stabilisés au ciment
Proportion Teneur en eau (%) Résistance en compression Déformation
ciment (%) visée réelle maximale (KN) (mm)
1,5 3 3,56 8,8 2,34
1,5 4,5 4,79 14,9 1,46
1,5 6 6,18 13,8 3,12
2,5 3 3,93 26,7 0,991
2,5 4,5 5,13 23,5 1,135
2,5 6 6,45 17,5 1,315
3,5 3 3,57 34,9 1,199
3,5 4,5 4,89 56,6 1,375
3,5 6 5,76 34,3 1,138
4,5 3 3,27 53,6 1,018
4,5 4,5 4,65 77,9 1,543
4,5 6 5,46 77,8 1,029
6 3 3,87 81,1 1,034
6 4,5 4,23 94,0 1,591
6 6 5,84 105,2 0,796
8 3 3,24 53,3 0,921
8 4,5 4,13 83,8 0,809
8 6 5,76 105,8 0,718
10 3 3,21 86,9 1,842
10 4,5 4,87 161,3 1,345
ce qui permet du même coup de souligner qu'il est tout à fait logique d'obtenir des résultats
inférieurs pour le matériau témoin entre les deux essais de caractérisation soit l'essai de
cisaillement et celui en compression non confiné. Par contre, nous ne sommes pas en
mesure de comparer les résultats obtenus lors des différents essais du au fait que les
surfaces du plan de cisaillement ne sont aucunement similaires Le plan de rupture est
désigné comme le plan le plus faible de l'échantillon.
Comme illustré à la Figure 29, le ciment, après une cure de 7 jours, développe une
résistance en compression accrue en fonction de sa teneur en ciment. Pour les résultats
obtenus avec des proportions élevées, l'augmentation de la résistance en compression est
quasiment linéaire avec un plateau. Par contre, à un pourcentage en ciment de 3,5 %, une
diminution de la résistance est observée pour la valeur enregistrée à 5,7 % d'eau. Ce
résultat est issu d'un seul échantillon donc la valeur obtenue peut être erronée. Pour les
teneurs en ciment faibles, les résultats sont élevés comparativement au matériau granulaire
stabilisé avec les autres produits ou au matériau témoin non stabilisé. En effet, pour une
teneur de 2,5 % en ciment, la résistance en compression du matériau stabilisé est environ
11 fois supérieure à celle du matériau témoin et pour une teneur de 4,5 %, le gain est près
103
de 35 fois supérieur. Les résultats obtenus à faible dosage ont démontré une bonne
augmentation de la résistance du matériau.
De ces résultats, le ciment se démarque nettement des autres types de produits en termes de
résistance en compression et donc de comportement en cisaillement indirect.
30
♦ MG20B
Saumure naturelle (1,5 L/nf)
2 25 Chlorure de calcium (1,8 L/m2)
c x Polymère (6,8:1)
o HPolymère (3:1)
S 20
VI ■ Polymère (1:1)
l 15
• Ciment 1,5%
• Ciment 2,5 %
10
l)
3 4
Teneur en eau (%)
Figure 30 : Résistance en compression non confiné des matériaux
stabilisés en fonction de la teneur en eau
Ces résultats font ressortir que le chlorure de calcium et la saumure naturelle sont des
produits typiquement utilisés pour contrer la présence de poussière sur les routes non
104
À l'intérieur du Tableau 29, on retrouve l'ensemble des produits ainsi que les équations des
courbes de tendance obtenues via les résultats de compression non confinée. Ces équations
permettent d'extrapoler la valeur de résistance à l'optimum de teneur en eau lors du
compactage.
L'ensemble de ces résultats, tant en cisaillement direct qu'en compression non confinée, est
pris en considération lors de l'élaboration de la matrice de produits stabilisants performants
105
qui sera utilisée lors de la poursuite des essais de caractérisation mécanique à l'aide du
simulateur climatique et mécanique de l'Université Laval.
Lors de la seconde phase, des essais mécaniques réalisés à l'aide du simulateur climatique
et mécanique permettront de tester ces produits en fonction des facteurs d'agression que
sont le trafic et le climat. De plus, une analyse économique sera effectuée afin de valider
quels sont les produits et proportions optimales d'un point de vue structurale et
économique.
Chapitre 7
7 Conclusion
Le projet de recherche a permis de caractériser mécaniquement en cisaillement des
matériaux stabilisés avec différents types de produits. Pour ce faire, une matrice de produits
stabilisants a été élaborée à partir d'information recueillie dans de la documentation. Ces
produits ont été regroupés en quatre grandes familles soient les agents de cohésion
mécanique, d'agglomération de particules, de cohésion chimique ainsi que les autres
agents. À l'intérieur de ces agents, seuls les produits ayant démontrés des propriétés
mécaniques intéressantes pour les fins de notre étude ont été retenus.
Cette matrice servira lors des prochains essais en laboratoire à l'aide du Simulateur
climatique et mécanique de l'Université Laval. Certains des essais seront réalisés au Site
Expérimental Routier de l'Université Laval (SERUL) et sur le terrain (Traitement de
surface (TDS), abat-poussières, stabilisation ciment et polymère).
Ce projet de recherche a permis de mieux comprendre les propriétés des matériaux, ainsi
que l'impact d'une période de cure fixe lors de l'application de produits stabilisants. Il est
important de souligner que d'autres travaux de caractérisations mécaniques sur le bitume et
le polymère devront être effectués afin d'approfondir et améliorer la conception de la
matrice de produits stabilisants. Ainsi, la continuité de ce projet de recherche est
primordiale afin d'atteindre les objectifs généraux concernant les routes non revêtues. Des
études approfondies de la minéralogie et de la granulométrie, des essais à l'aide du SimUL
et sur le terrain (SERUL et in situ) ainsi qu'une analyse économique permettront de mieux
comprendre l'interaction des produits avec les matériaux. Avec l'ensemble des résultats
recueillis tout au long du projet, il sera possible de guider et conseiller les entrepreneurs,
concepteurs et gestionnaires à l'aide d'un guide qui sera élaboré dans la dernière phase du
projet global.
108
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Site Internet
L
rAirieUrg - ciment "Mepnone |4:0)4M-87SC
CIMENT 4M. rue Trjns-C3iarjj '««copieur (453IW1-71M
ST-LAURENT ggçg» «*"•*'
Le 1 janvier 2007
CERTIFICAT DE CIMENT
Usine de Joliette
Ciment Hydraulique à Usage Général
T>pe GU (anci»D*mtnt Type 10)
j a n t o 2Q00
Analyses chimiques (%) Propriétés physiques
C,S 59.7
C5S 11.7 à3jours(214.SXa>a) 30.0 MPa
CjA ... 92 à 7jours (>20.OMF>; 34.5 MPa
C*AF_ 72 à 28 jours « Nov 06 » (>2«5Mp«) 41.4 MPa
Ces résultats attestent que le ciment représenté par 1 échantillon ci-dessus satisfait à
toutes les exigences de la norme en vigueur CSA A3000-03.
LÉGENDE
HMIS/NFPA
Extrême
Grave i &> 0
Modéré
Faible
::i
Minimal
:;
2. Identification des risques
Description générale des risques ATTENTION
Peut causer l'irritation de la peau et des yeux.
Effets potentiels sur la santé à court terme
Voies d'exposition Yeux. Contact avec la peau. Ingestion.
Yeux Peut causer un* irritation
Peau Peut causer une irritation
Inhalation Aucun risque lors d'une utilisation industrielle normale
Ingestion Peut causer un malais* gastro-intestinal, des nausées ou d*s vomiss*m*nts.
Organes cibles Yeux Peau.
Effets chroniques L'exposition prolongée ou répétée peut causer l'assèchement, la dèlipidation et des
dermatites.
Signes et symptômes Les symptômes peuvent inclure rougeur, oedème, assèchement, déshuilement *t
gerçure de la peau. Les symptômes d* surexposition peuvent être les suivants : maux
de tête, vertiges, fatigue, nausée et vomissements.
4. Premiers soins
Mesures de premiers soins
Contact avec les yeux Rmoer à grande eau froide Enlever les verres de contact, le cas échéant, et continuer a
rincer Obtenir d* l'attention médicale si l'irritation persiste
Contact avec la peau Rincer à grande eau froide Laver à l'eau et au savon. Obtenir de l'attention médicale si
l'irritation persiste
Inhalation En cas de symptômes, placer la victime à l'air frais. Si les symptômes persistent,
obtenir de l'attention médicale.
Ingestion Ne pas faire vomir. Rincer la bouche à grande eau. puis boire un ou deux varres d'eau
Appeler un médeoin. N* jamais rien faire boire ou aveler à un* victtm* inconsciente, ou
si la victime a des convulsions.
Avis aux médecins Les symptômes peuvent être différés.
Conseils généraux En cas de malaise, consulter un médecin (si possib e lui montrer étiquette) S'assurer
que le personnel médical est averti des substances impliquées et prend es précautions
peur se protéger. Montrer celte fiche technique de santé-sécurité au médeen en
oonsulation
7. Manutention et entreposage
Manipulation Employer ce bonnes pratiques d'hygène du travai- lors de la manipuatton de ce
matériau
Stockage Garder hors oc la portée des enfants.Entreposer dans un contenant fermé à l'abri des
matières incompat blés
©
État des stocks
Pays ou région Nom du stock En stock (Oui/Nonr
Canada Liste intérieure ces substances (US) Oui
Canada Liste extérieure ces substances (LES! Ni I
D«ltc« pmkJlm
16. Renseignements divtrs
Clause d'exonération de L'informât on ci-inclus* a été obtenu* de sources oonsidérées techniquement préo ses
responsabilité et fiables. Bien au' a i été fait le maximum d'effort possirxe à f n d'assurer la totale
portée à connaissance des rsques associés à oe produit, dans l*s cas où ■ n'a pas été
poss c e d'obten r «formation cela a été déolaré expressément Etant donné ou* les
conditions particulières d'usage du produit sont au-d* à du contre « du fournisseur, il est
présuppose a-t les utilisateurs ce c* matériel ont été correctement instru ts des
exigences de toute la législation applicable et d* tout autre instrument de
rég ementat on. Le fournisseur ne donne aucune garant*, ni expresse ni tacite, et ne
sera tenu responsable d'aucune perte, dommages ou conséquence dommageable
pouvant résulter d * l'usag* ou ben d* la fiab ité d* n'mport* qu*ll* nfomiation
contenu* dans ce document
Date d * publication 1O-Mars-2006
Date «n vigueur 01 -Avr-2006
Oat» d'expiration 01 -Avr-2009
Préparé par 0 * I Tech Laboratones Ltd. (610) 858-5021
DiltC» PiOUtfSi
Product Information
DOW Mini-Pellets
Anhydrous Calcium Chloride 94-97% Mini-P«lltts
General Description
Anhydrous Calcium Chloride 94-97%
Mini-Peliets meet ASTM D 98 and
AASHTO M 144 requirements for
calcium chloride purity. The ASTM
classification for Anhydrous Calcium
Chloride 94-97% Mini-Pellets is
"Type S. Grade 3, Class B.*
Applications
This product is pnmarily used in
industriel applications, including
concrète accélération, tire weightmg
and brine réfrigération Systems. It Typical Chemical Properties
may also be used as a calcium
source for chemicai processing, as Htm Composition Unit
an additive to oi! well complelion Cale -m Chlor de, rnn. 84 %
fluids and as a dust suppressant on Tota Alluli Sait» {as NaC) 3.7 %
unpaved roads and parking iots.
Ta» Magnésium (as MgClj) 004 •'.
Some applications require the prod OBier Impur ties 0.45 %
uct to be put into solution Typical Calcum Hyarowde 008 %
properties of thèse solutions are
Cale o n Carbonate 002 14
found in Tables 1 S 2 on the back
of this sheet.
AUTRE AGENT
Polymère (Soil Sèment)
Fiche technique
Midwest I uiiiisti i.il Stipply, Inc.
P.O. Boi 8431 SOIL SEMENT® Doit and Croalon conlrol Agent
Canton, OH 44711
MATERIAL SAFETY DATA SHEET
Kinfi|',™<v PkantNinbti MU !.•>» .' 1 > I
NAME CASREÇNQ,
Aciylic & Vinyl
Acétate Polyœer Non-bazaidous 5-50
EFFEC TS OF OVEREXPOSURE
INHALATION: Vapoi fiom stored, undiluted product eau cause headache and uausea.
SKIN: Stored. undiluted product is stightly uritating to skin
EYES: Shghtly uritating to eyes
INGESTION: May be uritating to digeshve tract
ACCTXSUR\TVAL (mrL)
LC50 1000 1000 1000 320
>X>EC 1000 1000 1000
LOEC T000 1000 1000
Compansou of the EPA guidehues to the LC;c levels of ail species show that Soil Sèment* is prachcalh,- nou-toxic
to ail species.
Description générale
Zone d'accélération
0,6 m
0,6 m
Zone d'accélération Vitesse constante
et
de décélération 6 km/hrs
de décélération
Des déplacements latéraux sont possibles, ce qui permet de créer un cisaillement lors
des déplacements transversaux, (fréquent en condition réelle) et de minimiser les
passages au centre de la cuve. Le déplacement transversal effectué par la roue permet de
couvrir 80 % de la superficie disponible de la cuve. De cette façon, il est possible de
représenter de manière réaliste les sollicitations que subissent les centres de routes non
pavées, tant en milieu municipal que forestier.
La mise en place d'un échantillon de chaussée composé de matériau granulaire est une
étape déterminante pour la réussite des essais. Comme mentionné à l'intérieur de la
section concernant les essais de caractérisation des matériaux, le compactage est une
étape cruciale. Pour être en mesure de bien réussir la mise en place, il est important
suivre le protocole, présenté à l'intérieur de cette section. Ce protocole permet de
minimiser les risques d'erreurs, tout en permettant d'assurer une compaction atteignant
près de 95 % de l'optimum Proctor modifié.
En premier lieu, il est important de bien connaître les caractéristiques, telles que la
masse volumique maximale sèche et la teneur en eau optimale des matériaux employés.
Le MG 20B (Annexe 7 ) , qui est utilisé pour la fondation et la surface de roulement est
caractérisé à la section 4, tandis que le matériau utilisé pour la sous fondation, le MG
112 (Annexe 8) est caractérisé à la section suivante.
Dans le cas de notre étude, les masses volumiques maximales sèches sont
respectivement de 2200 et de 1910 kg/m3. Avec cette information et connaissant le
volume de la cuve, il est possible de déterminer le volume de matériau à introduire afin
d'obtenir une couche de 5 cm densifiée à son optimum Proctor. Les quatre
premières couches servent de sous-fondation et sont composées de 105,9 kg de MG 112
sec par couche. Pour s'assurer de l'uniformité de la teneur en eau du matériau, trois
teneurs en eau sont effectuées, afin de chiffrer la quantité d'eau nécessaire pour
atteindre l'optimum Proctor (11 % pour ce type de matériau).
Les couches subséquences sont composées de MG 20B ayant une teneur en eau
optimale de 6,4 % et une masse volumique maximale sèche de 2200 kg/m3. En prenant
en considération ces informations, une quantité de 122 kg de matériau doit mis en place
pour chacune des couches. Il est important de s'assurer que la compaction est bien
effectuée, en prenant de nombreuses mesures de hauteur des couches sur les parois de la
cuve. En respectant ce protocole, les risques de non-conformité de la compaction des
essais sont minimes.
135
C o u r b e granulométrique M G 1 1 2
^v!^. LigMKtoMQ112
90
^^N^ Sable 2
80
70
60
i 50 :
^ 40
30
20
10
de classification des sols (USGS) (Holtz et Kovacs, 1981), le matériau analysé est du
type SP.
Le Tableau montre les valeurs obtenues lors de cet essai à différentes teneurs en eau. À
partir de ces valeurs, le graphique de la masse volumique en fonction de la teneur en eau
a été tracé. De cette façon, les optimums (masse volumique et teneur en eau) ont été
déterminés.
2,00
^ 1,95
a
y = -0.0052x 2 t 0,109»+ 1.324
a R1 - 0,966
0 1,90
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0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0
Teneur en eau w (%)
La Figure 3 montre que la masse volumique maximale de ce sable est de 1,88 Mg/m3 et
que la teneur en eau optimale nécessaire pour un compactage maximale est de 10,4 %.
138
Ce sol répond bien aux exigences granulométriques définies par le MTQ pour un MG
112.
De part les résultats observés au Tableau 1, le matériau MG 112 possède une faible
capacité portante comparativement au matériau témoin, principalement dû à sa
granulométrie peu étalée.
Cet essai a comme objectif de déterminer la densité brute, saturée superficiellement sec
et apparente des gros granulats et des granulats fins, ainsi que son pourcentage
d'absorption.
139
Le matériau employé lors de cette étude est composé de 11,7 % de matériau supérieur
au passant 5 mm. Pour la granulométrie supérieure à 5 mm, la densité brute est de 2,643
(Tableau ). Les résultats concernant la granulométrie inférieure à 5 mm sont présents
dans le Tableau 2.
% passant 5 mm 88,3
% gros granulats 11,7
% granulats fins 88,3
Densité brute 2,609
Densité à l'état sss 2,621
Densité apparente 2,641
Absorption (%) 0,466
En combinant les résultats obtenus par les deux essais sur les granulats fins et granulats
grossiers, nous sommes en mesure d'obtenir par une proportion des granulats passant le
140
5 mm, la densité brute, saturé superficiellement sec, apparente ainsi que le pourcentage
d'absorption pour le MG 112, soit un sable de type SP. Pour ce type de matériau, on
retrouve une densité de 2,609, ce qui correspond à une valeur typique pour ce type de
matériau.
Cet essai a pour objectif de valider si la composition des granulats fins à l'intérieur de
ce matériau répond aux conditions relatives à la résistance mécanique. Le principe de
cet essai est d'introduire dans un contenant les particules fines du matériau ainsi que des
billes d'acier beaucoup plus grandes que les particules à l'essai. Il y aura donc une
action de fragmentation et d'écrasement en présence d'eau et non une action d'usure
comme lors de l'essai Micro-Deval où les billes ont la même dimension que les
gravillons.
Le coefficient de friabilité (F.S.) des granulats fins est défini par l'équation suivante :
Les résultats obtenus au cours de ces essais sont présents dans le tableau 6.
Essai 1 2
P(fl) 500,0 500,0
Charge abrassive (g) 2500,1 2500,1
eau (L) 2,5 2,5
P1 - -
P2 356,3 384,7
F.S. 28,7 23,1
Les résultats du Tableau 3 montre que le matériau MG 112 utilisé possède une bonne
résistance mécanique à la fragmentation et à l'abrasion (F.S.< 40).
PS 2,621 2,609
% absorption 0,605 0,466
Valeur au bleu (nrVg) 0,0491
Coefficient de friabilité 25,9
Avec les informations que l'on retrouve au Tableau, nous sommes en mesure de
conclure que les deux types de matériaux, bien que différents, sont de bons matériaux à
utilisée lors de la réalisation de travaux routiers.
Essais de suivi
Cet essai est souvent utilisé dans le domaine de la géotechnique pour permettre de
déterminer les propriétés mécaniques des couches présentes dans la chaussée. L'essai
consiste à enfoncer dans le sol une tige graduée munie d'une pointe en forme de cône à
son extrémité. Cette tige s'enfonce au moyen d'une masse en chute libre. La plupart des
DCP sont portables et utilisent un cône de diamètre de 20 mm formant un angle de 60°
(Figure ). Cette tige est enfoncée dans le sol avec la masse de 8 kg glissant le long de la
tige lorsque lâchée d'une hauteur de 575 mm. Cette hauteur correspond à une énergie de
45 J ou 14,3 J/cm2 (Konrad et Lachance, 2001). Le but de l'essai est de déterminer
l'indice de pénétration (DCPI) qui représente la résistance à la pénétration Cette indice
est défini comme étant l'enfoncement observé à chaque coup. Plus le DCPI est faible,
plus le matériel est fort et vice versa (George et Uddin, 2000).
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Les données recueillies avec l'aide d'un FWD sont fonction de plusieurs éléments
composant la chaussée. L'utilisation de ce dernier afin d'obtenir les propriétés d'un
matériau nécessite un rétro-calcul des déflexions de surface, ce qui ne donne pas
toujours une solution réaliste étant donné les hypothèses des modèles de rétro-calcul
(Konrad et Lachance, 2001 ).
Pour ce type d'essai, l'humidité à l'intérieur du matériau testé est une des causes
d'erreurs possible lors du calcul de la masse volumique. Aussi, une erreur sur la densité
145
du sable utilisé peut avoir lieu dû à l'humidification rapide de ce dernier par l'eau libre
présente dans les pores du matériau. De même, la nature destructive du cône de sable ne
permet pas la répétitivité de l'essai dans un endroit restreint.
La prise de mesure à l'aide de la règle à ornière (Figure ) n'est pas considérée comme
un essai sur le matériau mais plutôt comme un suivi dans le temps des déformations
dues à l'agression de la charge et du climat. Afin d'obtenir un profil adéquat sur la mise
en place des matériaux ainsi que sur leurs suivis, nous prenons trois mesures
longitudinalement et cinq transversalement. Longitudinalement, les mesures sont prises
aux 10 centimètres et transversalement, elles sont enregistrées aux 5 centimètres. Une
lecture du profil est effectuée immédiatement après la mise en place d'un échantillon de
chaussée et les autres lectures sont prises de façon aléatoire (± 5000 passages) jusqu'à
l'obtention d'une ornière (Figure 5) de 5,08 centimètres. Lorsque l'ornière maximale est
obtenue, nous procédons à un rechargement de la chaussée. On effectue la prise de
lecture via sa largeur et son épaisseur permettant de calculer un volume de matériaux
déplacés. Ces lectures seront alors traitées et permettront d'obtenir un profil de la
chaussée en fonction du temps ou du nombre de cycles de chargement.
La Figure montre sous forme graphique les résultats enregistrés lors de deux essais
effectués avec le DCP. Cette figure permet de bien visualiser les deux types de
matériaux à l'intérieur de la chaussé. Dans la partie supérieure de la cuve, soit la couche
de roulement et la fondation, on observe que le matériau (MG 20B) possède une
résistance à la pénétration plus élevé donc un indice de pénétration plus faible. Dans la
partie inférieure, on retrouve le sable (MG 112) avec un indice de pénétration plus
élevé. Cette différence peut être due à une masse volumique plus faible (compactage)
ainsi qu'à la composition granulométrique qui est différente.
Figure 6 est issue de données enregistrées à divers instants (t) lors du fonctionnement du
SimUL.
Discussion
Problèmes rencontrés
Bien que les essais de laboratoire aient été effectués en respectant les protocoles
prescrits par les normes, quelques problèmes ont été rencontrés lors des
expérimentations. Ainsi, la section qui suit présente ces problèmes ainsi que l'impact
qu'ils ont pu avoir sur les mesures.
Les installations dont dispose l'Université Laval ne permettent pas l'entreposage d'un
volume de granulats élevé à l'intérieur des locaux ou à proximité des laboratoires. Cette
problématique implique que les matériaux ont dû être déplacés à l'intérieur de contenant
cylindrique d'une capacité de 170 litres. Le fait de transporter ainsi les matériaux crée
une légère ségrégation des granulats. Un déplacement des particules fines à l'intérieur
du squelette granulaire fait varier la granulométrie du matériau. Pour être en mesure
d'effectuer un essai que ce soit de compression ou de cisaillement, le matériau doit être
manutentionné à quatre reprises. Ces étapes correspondent à l'arrivage du matériau à
bord d'un camion à benne, le déplacement du matériau à l'intérieur des contenants
cylindriques, le transbordement des matériaux à l'intérieur d'une panne carrée utilisée
pour le séchage ainsi que lors de la mise en place des échantillons. L'ensemble de ces
étapes crée un certain brassage des granulats à l'intérieur du squelette granulaire du MG
20B. Cependant, le fait de procéder toujours de la même manière permet d'uniformiser
la granulométrie d'un essai à l'autre.
possible que le MG 20B employé comprend plus de particules fines ou grossières par
rapport à la granulométrie visée. En effet, le fait de transporter le matériau à plusieurs
reprises, de le transborder et par la suite de monter les échantillons, peut faire varier les
pourcentages de matériau retenu sur les différents tamis utilisés lors de la granulométrie.
À l'intérieur des échantillons, une variation de 1 % de particules fines avec les produits
utilisés pour effectuer la stabilisation et le temps de cure imposé lors des essais de
compression non confinée peut expliquer les différences obtenues dans les résultats.
Afin de limiter l'apport en particules fines, à plusieurs reprises tout au long des essais,
le matériau témoin a été homogénéisé en malaxant grossièrement à l'aide d'une pelle.
De cette façon, il est possible de redistribuer les particules fines qui se trouvent près des
parois de la cuve où sont entreposés les matériaux secs. Cette technique permet ainsi
d'uniformiser le plus possible la granulométrie à l'intérieur des matériaux. Afin de
vérifier que la distribution des particules du matériau employé est uniforme, une analyse
granulométrique a été effectuée à quatre reprises. Les résultats ont démontré que la
granulométrie est relativement uniforme.
Du fait de la grande quantité d'essais réalisés dans le but d'atteindre une fiabilité
maximale, les essais de caractérisation mécanique ont été réalisés par différentes
personnes employées au sein du groupe de recherche. De cette réalité, certaines
variantes dues aux changements d'opérateurs ont été notées. C'est d'ailleurs
150
Près de 215 essais de caractérisation mécanique ont été nécessaires afin de concevoir la
matrice de produits ou formules stabilisantes qui seront employés lors de la réalisation
des essais à l'intérieur du Simulateur climatique et mécanique de l'Université Laval. Ce
nombre important d'essais a permis dans un premier temps de discriminer des produits
ainsi que des teneurs en eau pour lesquels les résultats obtenus n'étaient pas concluant.
Tableau 8 : Matrice de produits stabilisants utilisée lors des essais avec le simulateur
Produit Concentration Proportion % eau Essais SimUL Essais in-situ
MG 20B Témoin non applicable non applicable 4,5 X
Chlorure de calcium 35% 1,8 L/m2 4,5 X
Saumure naturelle 340 g/L 1,5 L/m2 4,5 X
Ciment Type GU 2,5 / 3,5 % 4,5/6 X X
Polymère 3:1 3,4 L/m2 4,5 X
Bitume CSS-1 2,5/3,5/4,5% X
Traitement de surface Simple / double X
Comme il est possible de voir au Tableau , seule la proportion de chacun des produits
ayant démontrés un gain mécanique maximal a été retenu. Tous les produits contenus
151
dans cette matrice seront évalués en résistance mécanique et capacité portante in situ
ainsi qu'en laboratoire à l'aide du SimUL.
De plus, la matrice présentée au Tableau montre que la teneur en eau retenue est de
4,5 % pour la majorité des produits sauf pour le ciment. Ce choix est en partie dû au fait
qu'à l'intérieur des résultats observés lors de l'expérimentation, le maximum en
résistance était pratiquement atteint et ne variait que peu à cette teneur. Aussi, dû au fait
que la réalisation d'un échantillon de chaussée stabilisée lors de la deuxième phase de
laboratoire se réalisera avec le SimUL et que la durée d'un essai s'échelonne sur une
période de deux semaines, il n'est possible de réaliser qu'environ 20 essais par année.
Dû à cette contrainte, seule la teneur en eau ayant démontré une meilleure
homogénéisation des particules à l'intérieur du matériau a été retenue. Non seulement
cette teneur en eau est adéquate, mais elle procure aussi une meilleure faisabilité des
échantillons, dû au fait que la présence d'eau à l'intérieur du matériau n'est pas trop
élevée (côté sec de l'optimum Proctor).
ANNEXE 5
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Témoin W=7,5% Témoin W"=7,5%
FSOL47.xls LSOLl.xls
Témoin W=7,5% Témoin W»6%
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LSOL4.xls LSOL5.xls
Témoin W-6% Témoin W=4,5%
LSOL6.xls
Témoin W=4,5%
S 0 10 11 12 13
Déplacement (mm)
156
Particules fines
FS0L9.xls FSOL48.xls
Fines 2% W=3% Fines 2% W=7,5%
2 3 * 5 8 7
LSOL7.xls LSOL8.xls
Fines 2% W=6% Fines 2% W=4,5%
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Résis lance ai cisaillement (Kl
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ANNEXE 6
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13.xls 14.xls
Soll Sèment (3:1) 3,4 U m ' W=3% Soil Sèment (3:1) 3,4 Um» W=5%
15.xls 16.xls
Soil Sèment (3:1) 3,4 U m ' W=4% Soil Sèment (1:1) 3,4 Um' W=4%
1 2 3 1 2
Déplacement (mm) Déplacement (mm)
Résistance au cisaillement (KN) Réssitance au cisaillement (KN)
Résistance au cisaillement (N)
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Ciment 10% W=3% Ciment 10% W=4,5%
3.xls
Ciment 10% W=6%
Déplacement (mm)
ANNEXE 7
Essai 1 18554
Essai 2 F 18554
BNQ 2560-080
Projet : Carrlo
|£*EB UNIVERSITÉ Provenance : PEB Lac St-Charles
Ë : 1 LAVAL Courbe :
Prélevé par : Laurent Pelletier
Date : 25-sept-06
Essai 1 2
P(g) 500,0 500,0
Charge abrassive (g) 2500,1 2500,1
eau (L) 2,5 2,5
P1 - -
P2 356,3 384,7
F.S. 28,7 23,1
BNQ 2501-025
UNIVERSITÉ BNQ 2560-040
0
LAVAL Analyse granulometrique
gr %
Masse totale du sable: 3007,2 37,0 Module de llncsse: <5mm: <IOmm:
Masse total de la pierre: 5121,7 63,0 dm- d
3<>: d«>:
Masse totale du sol : 8128,9 100,0 C.U.: C.C.: S.U.:
Remarque:
BNQ 2501-025
UNIVERSITÉ BNQ 2560-040
a LAVAL Analyse granulométrique
Projet: Échantillon PEB #2
Client: Localisation:
Provenance: Prélevé par:
Nature de l'échantillon: Prélevé le:
Usage prévu: Test en laboratoire Matériau: □ Densifié □ Non-densifié
gr %
Masse totale du sable: 3799,1 45,4 Module de finesse: <5mm: <10mm:
Masse total de la pierre; 4561,9 54,6 di<>: d*>: d«l:
Masse totale du sol: 8361,0 100,0 C.U.: C.C.: S.U.:
Remarque:
DNQ 2501-025
UNIVERSITÉ BNQ 2560-040
« LAVAL Analyse granulométrique
Client: Localisation:
Provenance: Pi élevé pai
Nature de l'échantillon: Prélevé le:
Usage prévu: Test en laboratoire Matériau: I I Densifié □ Non-densifié
gr %
Masse totale du sable: 3582,8 46,2 Module de finesse: <5mm: <IOmm:
Masse total de la pierre: 4174,1 53,8 <1 m
Remarque:
BNQ 2501-025
UNIVERSITÉ BNQ 2560-040
gr %
Masse totale du sable: 3673,3 46,3 Module de finesse: <5mm: <10mm:
Masse total de la pierre: 4259,5 53,7 diU: d™: «U:
Masse totale du sol: 7932,8 100,0 C.U.: (\(\: S.U.:
Remarque:
Essai CBR
Provenance: PEB
Description: Gneiss granitique
Opérateur: Laurent Pelletier
Date: 29 juin 2006
Pourcentage de compaction
188
gr Vo
Masse totale <u sable: 2788,6 87,4 Module de finesse: <5mm: <10mm:
Masse total de la pierre: 400,8 12,6 du,: d3u: d60:
Masse totale i u sol: 3189,4 100,0 C.U.: C.C.: S.U.:
Remarque:
Date: 2005-11-18
Essai Proctor modifié BNQ 2501-255
MG 112
Essai CBR
Description: sol SP
Opérateur: Pave Légaré
Date:
Numéro de l'échantillon #1 #2 #3
% humidité visé 9,0 9,0 9,0 9,0 9,0 9,0 9,0 9,0 9,0
Numéro de la couche 1 3 5 1 3 5 1 3 5
Numéro de la tare AA-3 AA-6 li-ll AA-3 AA-6 W-7 E-ll E-25 E-27
Masse de la tare i sol humide (g) 287,1 285,4 286,9 248,2 289,6 258,4 278,7 298,2 316,8
Masse de la tare + sol sec (g) 266,0 264,6 263,4 232,3 265,9 238,8 258,2 276,4 291,2
Masse de la tare (g) 34,9 33,1 34,4 34,7 33,0 35,3 34,4 34,5 34,3
Masse de l'eau net (g) '-'1,1 20,8 23,5 15,9 23,7 19,6 20,5 21,8 25,6
Masse du sol sec (g) 231,1 231,5 229,0 197,6 232,9 203,5 223,8 241,9 256,9
% humidité (%) 9,130 8,985 10,26 8,047 10,176 9,631 9,160 9,012 9,965
Teneur en eau moyenne 9,5 9,3 9,4
SP %
Passant tamis 5 mm 88,7